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Mon avis : Épépé – Ferenc Karinthy

Publié le par Fanfan Do

Traduit du hongrois par Judith et Pierre Karinthy

 

Éditions France Loisirs

 

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Quatrième de couverture :

Un linguiste nommé Budaï s'endort dans l'avion qui le mène à Helsinki pour un congrès. Mystérieusement, l'appareil atterrit ailleurs, dans une ville immense et inconnue de lui. Surtout, la langue qu'on y parle lui est parfaitement inintelligible. Ni la science de Budaï - il maîtrise plusieurs dizaines de langues - ni ses méthodes de déchiffrement les plus éprouvées ne lui permettent de saisir un traître mot du parler local. Tandis qu'il cherche désespérément à retrouver sa route, le mur d'incompréhension se resserre. Sous les apparences familières d'une grande cité moderne, tout paraît étrange et inhumain. Au plus profond de l'incommunicabilité, Budaï fait un séjour en prison, connaît des amours éphémères et participe même à une insurrection à laquelle il ne comprend décidément rien.

 

 

Mon avis :
Le linguiste Budaï, qui devait atterrir à Helsinki pour un congrès, se retrouve dans une ville inconnue où tout le monde parle une langue qu'il n'a jamais entendue, ni même lue. Lui qui maîtrise un grand nombre de langues n'arrive pas à déchiffrer celle qu'il entend partout autour de lui. de plus, dans cette ville il y a des multitudes de piétons et de véhicules qui vont sans cesse en tous sens, et de longues files d'attente partout, tout le temps, pour récupérer ses clés à l'hôtel, pour manger, pour téléphoner d'une cabine.
C'est assez inquiétant et ça m'a évoqué les cauchemars de mon enfance, quand les rêves étaient totalement absurdes et que rien n'avait de sens, quand tout ce qu'on connaît à disparu et que pourtant c'est normal. Quand on veut crier mais qu'aucun son ne sort. Quand on se retrouve seul au monde sans personne qui puisse nous aider. L'angoisse totale.

À part le fait que j'ai trouvé l'ambiance oppressante pratiquement dès le début, au bout de 50 page je me suis demandé si ça allait être comme ça pendant 313 pages. Des descriptions de cohues, de taxis bondés de passagers, de piétons pressés qui bousculent ceux qui ne se poussent pas, des files d'attente interminables partout tout le temps et du coup un ennui terrible car c'est répétitif et il ne se passe rien de nouveau. Ah ! Enfin le métro ! Et des couloirs, des dédales de couloirs, remplis de gens, qui vont, qui viennent,  comme dans une immense fourmilière... Et puis un marché, des camelots qui vendent tout et n'importe quoi et je peux dire que j'en ai eu des palpitations à force. Errer dans une foule aussi dense et se sentir si seul au monde, c'est affreux.

Au bout d'un moment, Budaï comprend que pour s'y retrouver il doit suivre le mouvement, le courant, le flot de la foule. Il décrypte les comportements. Et il boit.
Il y a cependant beaucoup d'opiniâtreté chez Budaï, mais aussi de l'espoir sans cesse renouvelé, sinon à quoi bon avancer. C'est cette espérance qui m'a fait persister dans ma lecture. Car je me suis demandé comment j'allais tenir jusqu'au bout de cet étrange roman... Mais j'avoue que j'ai voulu connaître le fin mot de l'histoire.

Bien sûr, en bon linguiste qu'il est, rompu à la réflexion méthodique, il cherche à déchiffrer cette langue qui lui échappe et on se dit qu'il finira sans doute par y arriver, en tout cas on l'espère, car sinon comment rentrera-t-il chez lui un jour ?
J'ai pensé à une parabole évoquant le bloc de l'est, car ce roman a été écrit en 1970. Ça m'a fait penser à L'URSS, une prison à l'échelle d'un pays, un lieu dont on ne peut pas sortir. Ou alors la métaphore d'autre chose, mais quoi ? Ou peut-être Budaï a-t-il glissé dans une dimension parallèle. Ou il a perdu la raison. Ou encore il dort. En tout cas, au bout d'une bonne centaine de pages j'ai fini par être totalement absorbée par cette étrange histoire.

J'ai trouvé intéressant et amusant le regard de l'auteur sur les comportements humains et l'effet de mimétisme qui en découle parfois, sans en avoir conscience. Et ces brefs et enrichissants aperçus de linguistique qui reviennent çà et là.
Et Épépé,  Dédé, Bébé, Vévé, Etèt, Tiétié, Dédéd
é, Pépé, Ébébé, Tété, Épépép...

Il semble toutefois que ce livre ait des effets secondaires très bizarres. Pendant ma lecture, j'ai fait un cauchemar qui y ressemble étrangement : j'avais été plantée par des amis dans une ville inconnue, sans mon sac donc pas de papiers, ni d'argent, ni de téléphone. J'essayais de téléphoner avec ma main en faisant mon propre numéro dans ma paume sans parvenir au delà de 06... et la peur de n'avoir nulle part où dormir. Oups !

J'en suis venue à bout, un peu laborieusement quand-même. C'est réellement un roman étonnant, une expérience unique. J'ai hélas trouvé le temps long trop souvent.

 

Citations :

Page 16 : Il a tout le temps pour observer les gens qui font la queue avec lui. Des Blancs et des gens de couleur ; devant lui deux jeunes nègres noir de suie à cheveux lisses, plus loin, une femme jaune, les yeux bridés, avec sa petite fille, quelques hommes grands de type germanique, un gros de type méditerranéen, le visage luisant de sueur en manteau à poil de chameau, des Malais basanés, des Arabes ou des Sémites, une blonde à taches de rousseur en pull bleu avec une raquette de tennis : il serait difficile de trouver une race ou une ethnie majoritaire, tout au moins là, devant ce restaurant.

 

Page 21 : Par son métier, il a un sens linguistique particulièrement aiguisé : sa spécialité proprement dite c’est l’étymologie, l’étude de l’origine des mots. Dans le cadre de son travail il aborde les langues les plus diverses : parmi les langues finno-ougriennes, le hongrois et le finnois bien sûr, mais aussi quelque peu le vogoul et l’ostiaque, et puis le turc, un peu l’arabe et le perse ainsi que le slavon, le russe, le tchèque, le slovaque, le polonais et le serbo-croate. Mais ce langage que l’on parle ici n’en rappelle aucune, pas plus le sanscrit, l’hindi, le grec ancien ou moderne, mais il ne peut pas non plus être germanique ; de plus il se débrouille en allemand, en anglais et éventuellement en hollandais.

 

Page 44 : Pendant ce temps-là le soir tombe, les lumières s’allument à l’extérieur ; la veille c’est à peu près à la même heure que l’autobus l’a amené. Donc vingt-quatre heures déjà. Pour l’instant il ne s’attarde pas à cette pensée, il poursuit sa pesante marche en avant, l’âme rongée d’inquiétude : il a appris à se battre, à pousser et bousculer pour avancer, tout comme les autres…

 

Page 85 : C’est en lui-même que doit résider la faute, dans son caractère auquel toute agressivité, toute bousculade sont étrangères, cette révélation vient de s’imposer à lui, tout endormi et ivre qu’il est. Tant qu’il n’arrivera pas à vaincre sa modestie pusillanime, sa crainte d’importuner, il n’arrivera jamais à partir d’ici, ni même à donner de ses nouvelles afin que quelqu’un puisse lui porter secours.

 

Page 96 : Il recommence donc, comme les autres fois, à essayer de communiquer en diverses langues, allemand, hollandais, polonais, portugais, et même turc et perse, et aussi en grec ancien, mais l’autre n’accroche pas, il l’interrompt :

Chérédérébé todidi hodové guruburu pratch… Antapratch, vara lédébédimé karitchaprati…

 

Page 109 : Quelles explications ses proches, ses amis, ses collègues de travail se donnent-ils de ce mystère, et sa femme avant tout, que peut-elle ressentir ? Et son petit garçon, et son chien ?…

 

Page 169 : À proprement parler, n’importe quel habitant de la ville serait en mesure de lui enseigner sa langue, les mots, les règles au fur et à mesure, à condition de lui consacrer suffisamment de temps et de patience. Mais c’est précisément cela qui manque le plus chez les gens d’ici, un peu de courtoisie, de serviabilité, de disponibilité dans leur hâte immodérée et leur éternelle bousculade, quelqu’un qui l’écouterait demander ce dont il a besoin, qui une fois au moins daignerait témoigner de l’intérêt pour ses gesticulations de sourd-muet. Jamais personne n’a pris le temps pour cela depuis son arrivée, personne ne lui a permis de nouer une quelconque relation humaine. Sauf peut-être une seule…

 

Page 173 : Ce sont les soirs qui lui font le plus peur, sa chambre lui semble une cellule de prison ; s’il avait au moins quelque chose à lire dans n’importe quelle langue familière ! Impossible de s’immerger éternellement dans ces rebus indéchiffrables, il ressent un manque affreux de nourritures spirituelles, de détente, il craint d’en devenir fou.

 

Page 264 : Sur le plan matériel il doit faire des choix : ou il économise pour du linge, ou il boit, or en toute sobriété et après réflexion il opte pour la boisson car sans alcool son existence est carrément insupportable.

 

 

 

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Mon avis : Le dernier amour de Baba Dounia – Alina Bronsky

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’allemand par Isabelle Liber

 

Éditions Actes Sud

 

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Quatrième de couverture :

Après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les alentours de la centrale désaffectée se repeuplent clandestinement : Baba Dounia, veuve solitaire et décapante, entend bien y vieillir en paix. En dépit des radiations, son temps s’écoule en compagnie d’une chaleureuse hypocondriaque, d’un moribond fantasque et d’un centenaire rêvant d’amour.

Mais qui est l’auteur de la lettre à Baba Dounia, écrite dans une langue qu’elle ne comprend pas ?

D’une plume à la fois malicieuse et implacable, Alina Bronsky invente la comédie humaine post-cataclysmique.
 

 

Mon avis :
L'histoire se passe environ trente ans après la catastrophe de Tchernobyl.
Dans ce récit il y a de la nostalgie pour le temps d'avant, quand la vie grouillait dans ce qui est devenu la zone d'exclusion, quand les petits-enfants venaient passer les trois mois d'été chez leur grands-parents.
Baba Dounia est revenue vivre dans sa maison à Tchernovo, après l'explosion de la centrale nucléaire, "après le réacteur" comme elle dit. À son grand âge elle n'a que faire des radiations. Autour d'elle, d'autres sont revenus, telle Maria qui vit dans le souvenir de son défunt mari, enjolivant sans en avoir conscience ce qu'elle se rappelle de son affreuse vie conjugale, ou encore Petrov, rongé par le cancer mais qui ne veut pas cultiver son jardin car tout est contaminé. Un comble ! Mais aussi Sidorov, les Gavrilov, Lenotchka, tous ces gens revenus là où ils se sentent chez eux. Même Yegor, le défunt mari de Baba Dounia est là, pour lui faire la conversation.

Il y a dans la narration de Baba Dounia un souffle facétieux qui rend les choses joyeuses alors qu'on est après et sur le lieu de la pire catastrophe nucléaire que l'humanité ait connu.
C'est beau parce que l'individualisme n'existe pas à cet endroit. Il n'y a la place que pour la solidarité, la générosité, la convivialité, l'amitié. La vie dans ce qu'elle a d'essentiel. Donc tout va pour le mieux chez les irradiés, jusqu'à un grain de sable qui vient gripper les rouages de ces vies heureuses.

J'ai aimé ce roman qui nous parle de ceux qui sont revenus vivre chez eux, dans cette zone polluée par l'atome pour des siècles, en dépit de toute sécurité, où les morts cohabitent avec les vivants, humains comme animaux. J'ai adoré cette façon de parler de la mort, des morts, des radiations et du danger, avec cette pointe d'humour permanente. Comme si, bah… c'était rien quoi !

J'ai trouvé ce livre étonnant, tant l'histoire qui s'y déroule est farfelue et drôle. Baba Dounia est une espèce d'électron libre, totalement fantaisiste et pourtant d'une grande sagesse, au service d'un récit exquis (et attention !.. Je n'utilise jamais le mot exquis, c'est dire si ça l'est...).
C'est une tranche de vie, ponctuée de souvenirs. Dounia a des réflexions intéressantes, un peu désabusées et justes sur la vie, sur sa vie, et parfois j'ai eu l'impression qu'elle parlait de ma vie. Sans doute parce que sa vision de la vie pourrait s'appliquer à toutes les femmes. Ah oui vraiment, j'ai aimé ce roman d'
Alina Bronsky, née russe, devenue allemande et qui donc écrit en allemand sur le pays de ses origines.

 

Citations :

Page 7 : comme chaque matin, j’ai un moment de surprise en regardant mes pieds, larges et noueux dans les sandales de marche allemandes. Ce sont des sandales solides, à toute épreuve. Dans quelques années, je ne serai plus, mais elles, elles seront sûrement encore là.

 

Page 9 : Je n’arrive toujours pas vraiment à me faire à l’idée que c’est le même soleil qui brille pour tout le monde : pour la reine d’Angleterre, pour le nègre qui préside l’Amérique, pour Irina en Allemagne, pour Constantin, le coq de Maria.

 

Page 43 : L’erreur, ce n’était pas d’avoir choisi le mauvais. L’erreur, c’était de s’être mariée. J’aurais très bien pu élever Irina et Alexei toute seule, et personne n’aurait jamais été autorisé à me dire ce que je pouvais ou non faire de mes pieds.

 

Page 67 : J’oublie régulièrement l’âge que j’ai. Je suis tout étonnée d’entendre mes articulations grincer, de sentir l’effet de la gravité le matin, en me levant, de voir ce visage fripé et inconnu dans le miroir rayé.

 

Page 74 : Même quand la situation est tout sauf normale, il faut s’adresser aux autres en utilisant le prénom et le nom paternel. Surtout quand on n’a pas gardé les vaches ensemble.

 

Page 108 : Et puis, je sais que j’émets autant de radiations que notre terre et tout ce qu’elle produit. Juste après le réacteur, comme beaucoup d’autres, j’ai passé des examens — je suis allée à l’hôpital de Malichi, je me suis assise sur une chaise, j’ai donné mon nom et mon année de naissance tandis qu’un compteur crépitait à côté de moi et qu’une assistante médicale notait les résultats dans son carnet. Plus tard, le biologiste m’a expliqué que ce truc était dans mes os et irradiait tout ce qui m’entourait, si bien que j’étais moi-même comme un petit réacteur.

 

Page 116 : J’ai l’impression que quelqu’un nous observe. Si j’étais croyante, je dirais que c’est Dieu. Sauf que dans notre pays, Dieu a été supprimé quand j’étais petite et que je n’ai pas réussi à le ramener à la vie depuis. Il n’y avait pas d’icône dans la maison de mes parents et on ne priait pas. Dans les années 1990, je ne me suis pas fait baptiser comme tant d’autres, parce que je les trouvais ridicules, ces adultes qui plongeaient dans une bassine entre des volutes de fumée parfumée. Et pourtant, avec tout ce qu’on entend sur lui, je suis bien d’avis que Jésus-Christ était quelqu’un de tout à fait convenable.

 

Page 150 : J’irai dans la forêt récolter de l’eau de bouleau. Pas parce que je veux devenir centenaire, mais parce que c’est un sacrilège de refuser les dons de la nature.

 

 

 

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Mon avis : Dis-moi pourquoi les chats… - Véronique Aïache

Publié le par Fanfan Do

Éditions Trédaniel

 

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Quatrième de couverture :

Dis-moi pourquoi les chats sont-ils les compagnons

préférés des médiums ? Pourquoi adorent-ils s’étaler

sur les claviers d’ordinateur ? Pourquoi étaient-ils

emmurés vivants dans les maisons du Moyen-Âge ?

Pourquoi préfèrent-ils le salé au sucré ?

 

Qu’ils soient de campagne, de gouttière ou de salon, d’hier ou d’aujourd’hui, les chats demeurent pour leurs amis humains la plus énigmatique des petites merveilles animales. Reste à savoir qui de leur Histoire ou de leur génétique explique le plus de mystères ? Qui de leurs ronrons ou de leur désinvolture éveille le plus notre curiosité ? Pour y répondre, ce livre ne se contente pas de visiter un monde fait de tendresse et d’improbables. À destination des ailurophiles actuels ou à venir, il révèle sous forme de questions/réponses les secrets de fabrication de la plus légendaire des espèces félines.


 

 

Mon avis :
J'ai eu la chance de recevoir mon choix préféré lors de la dernière édition Masse Critique organisée par Babelio. Je vis avec quatre chats, ou peut-être que je vis chez eux mais j'aime à penser qu'on est colocs même si c'est moi qui paie tout. En contrepartie ils me font plein de câlins et de ronrons en m'apportant de la zénitude et de l'amour.

Donc, l'idée de découvrir les secrets des matous m'enchantait, car je voue une adoration totale à mes petits poilus. Et j'ai bien raison car après lecture de cet ouvrage, j'ai la confirmation que les félins sont des petites merveilles de la nature.
Ce livre est découpé en quatre parties.
Première partie : du côté de la génétique. Et là on apprend, entre autre, que nos chats sont champions d'équilibrisme grâce à un corps absolument parfait, qu'ils sont gauchers ou droitiers et là je peux dire que je vais les observer de près pour voir ça de mes yeux 👀, que les chats noirs sont en meilleure santé, que les félins font de l'automédication par le ronron...
Deuxième partie : du côté du comportement. Alors bon, qui vit avec eux en connaît un rayon. À cohabiter avec eux on a fini par être de la même famille et forcément on les comprend. D'ailleurs je vais envisager de prendre des cours de "destressage" félin auprès d'eux, il paraît qu'ils excellent dans ce domaine qui consiste à faire retomber leur stress, alors que moi... Néanmoins pour ceux qui adoptent leur premier chat, ce livre pourra les aider à éviter des erreurs. Car les chats sont des petites personnes sensibles, faciles à comprendre pour peu qu'on ait décrypté les messages qu'ils nous font passer, comme par exemple : y'a trop de bruit, je cherche une connerie à faire, je veux des câlins, je suis content, je t'aime, je ne suis pas d'humeur, lâche-moi les baskets j'ai pas envie d'être touché, etc... Après tout, le consentement ça vaut aussi pour les animaux !
Troisième partie : du côté de l'étrange. Des choses insolites nous sont rapportées, comme les cat's eyes sur les bords des routes britanniques, ou la capacité des chats de neutraliser des nœuds de courants électromagnétiques, mais aussi gardiens métaphysiques de l'harmonie spirituelle pour les médiums, et pourquoi ils ont neuf vies, et le feng shui...
Quatrième partie : du côté de l'histoire. Là malheureusement on apprend que les chats n'ont pas toujours été à la fête, même en Égypte. Ils ont servi de remèdes dans beaucoup de pays. En France, au Moyen-âge, on sait à quel point les chats noirs (mais pas que) ont été exterminés à cause de ces arriérés d'ecclésiastiques.
Cette dernière partie évoque essentiellement ce que les humains ont fait subir aux chats de tous temps, et j'ai détesté lire ça. La cruauté liée à la bêtise dont l'humanité est capable est affligeante. Mais merci la nature, la peste à vengé les chats au Moyen-âge.

Ce livre est une mine d'informations, j'adore ! Par contre, sur la nécessité de laver son chat une fois par mois... je ne m'y risquerai pas.

Donc, si comme moi on vit avec des fauves miniatures depuis de nombreuses années, cet ouvrage est intéressant pour l'aspect génétique car on apprend des choses étonnantes. Sur le comportement on apprend le pourquoi de certains aspects sale gosse de nos petites merveilles comme quand ils jettent les objets par terre, mais aussi pourquoi ils aiment le silence, pourquoi ils marchent parfois en crabe... J'ai aussi été détrompée sur des comportements que je croyais avoir compris et en réalité mal interprétés, qui me laissent cependant perplexe sur certains de mes chats. Sur l'étrange, eh bien... les chats sont étranges, mais pas tant que ça pour qui les aime et les comprend, mais ils sont fascinants sans aucun doute. L'histoire est la partie dont je me serais bien passée. Trop cruelle...

Après cette lecture, nos nyctalopes adorés n'auront plus de secrets (ou si peu) pour les ailurophiles dont je fais partie. Ah oui, j'ai découvert un mot !! Oui, je suis une vraie de vraie ailurophile ! En plus de mes quatre chats, j'ai plein de statuettes de chats, et dans la rue je parle aux chats que je ne connais pas.
En tout cas, en rentrant, je vais sûrement m'adresser à mes matous avec déférence tant j'ai le sentiment (confirmé par ce livre) qu'ils sont des petits êtres supérieurs et qu'un jour ils domineront le monde ;D et le monde s'en portera bien mieux XD.

 

Citations :

Page 8 : Pourquoi regarde-t-elle parfois dans le vide avec tant d’insistance ? Pourquoi ses ancêtres étaient-ils déifiés au temps des Égyptiens ? Pourquoi pianote-t-elle sur moi en ronronnant ? Pourquoi les chats sont-ils les compagnons préférés des médiums ? Pourquoi le mien dort-il souvent avec une patte sur les yeux ? Pourquoi la sérénité féline est-elle à ce point contagieuse ? Pourquoi… ? Pourquoi… ?

 

Page 30 : N’oublions-pas que le chat est un éternel enfant, un animal dit « néoténique ». Cela signifie qu’il conserve toute sa vie ses caractéristiques juvéniles comme le jeu, le ronron et le patounage.

 

Page 54 : Qu’il soit de race ou de gouttière, sauvage de son état ou monarque de salon, un chat reste avant tout un chat. Un animal fidèle aux lois de la nature. Un petit compagnon hors du commun qui n’a pas fini de nous surprendre.

 

Page 70 : Notre petit compagnon de vie n’a pas volé sa réputation d’animal « le plus propre de la Création ». Il consacre environ un tiers de son temps d’éveil à faire sa toilette et s’y livre chaque fois comme un homme pieux peut le faire lors de ses rituels de purification.

 

Page 77 : Tous les yeux félins parlent de douceur et de mystères, d’élégance et de profondeur. Ils expriment à la fois la même sagesse et la même vivacité. Ils traduisent la force de leur identité et la noblesse de leur caractère.

 

Page 90 : Petits êtres libres par excellence, les chats ont fait de l’insoumission un véritable art de vivre. Résolument attachants bien qu’impossibles à attacher, tout porte à croire qu’ils portent en eux les gènes de la solitude. Celle qui, au risque de sembler égoïstes et dédaigneux, les monte au pinacle de l’indépendance. Et pourtant, il suffit un tant soit peu de les connaître pour se rendre compte rapidement qu’ils se lient sincèrement à leurs pairs comme aux membres de toute autre espèce. Ils savent mieux que quiconque trouver l’équilibre parfait entre la vie en groupe et les instants de solitude.

 

 

 

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Mon avis : La montagne en sucre – Wallace Stegner

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Eric Chédaille

 

Éditions Gallmeister Totem

 

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Quatrième de couverture :

Dakota, 1905. La jeune Elsa a fui les plaines du Minnesota dans l’espoir de fonder un foyer. Lorsqu’elle rencontre Bo Mason, bourlingueur en quête d’aventures et de fortune, elle voit en lui la promesse d’un monde nouveau. Elle n’imagine pas la vie à laquelle les désirs de grandeur de Bo les destinent. Saloons clandestins, conquête de la terre, mine d’or, trafic d’alcool… Bo Mason, héros américain par excellence, se réinvente au fil des opportunités qui se présentent à lui, entraînant les siens dans sa poursuite effrénée d’un horizon qui semble se dérober au fur et à mesure qu’il s’en approche. Et pendant ce temps-là, l’Amérique continue à se construire et à charrier des mythes.

 

 

Mon avis :
En commençant ce roman je me suis demandé si c'était une montagne facile à gravir ou l'Annapurna. Car il fait 836 pages et c'est écrit assez petit. Un bon gros pavés quoi. Pas grave, j'aime les pavés. D'ailleurs j'ai tout de suite été embarquée dans cette histoire qui nous raconte cette Amérique du début du XXème siècle. C'était comme si j'y étais.

1905. Elsa 18 ans, fâchée contre son père et sa meilleure amie part vivre chez son oncle dans le Dakota. Elle y rencontre Bo, un peu plus âgé qu'elle, qui lui aussi a quitté sa famille. Ils tombent amoureux et se marient.

Bo est un éternel insatisfait plein d'ambition. Il veut gagner de l'argent. Il n'aime pas travailler pour les autres. Il veut être son propre patron, trouver la fortune, sa montagne en sucre.

Elsa aime Bo, elle croit en lui. D'ailleurs cette histoire montre bien l'abnégation dont souvent les femmes font preuve. Elsa, blessée au bras, craint d'être un fardeau pour son mari. Elle craint que leurs enfants aussi ne le soient, que tous trois ne soient un frein à ses ambitions. Car Bo trouve les responsabilités pesantes, il est impatient et impétueux. Il est dans une perpétuelle fuite en avant, une course sans fin à la fortune.

Parfois, l'amour ne suffit pas pour être heureux et la vie est souvent cruelle. Mais il s'agit d'une époque où on se quittait pas. Quoi qu'il arrive, on continuait ensemble mais était-ce vraiment une bonne chose ? Elsa est extrêmement conciliante et patiente avec son mari. En réalité ils sont complémentaires et j'ai été admirative de la personnalité d'Elsa. Car si Bo peut être attachant, il est assez pénible, égoïste, parfois explosif. Ils ont des aspirations différentes. Bo et ses rêves de grandeur, Elsa et son envie d'une vie simple et stable. Elsa rêve de sédentarité alors que Bo ne tient pas en place. Mais l'histoire nous montre qu'une vie se construit patiemment, jour après jour, et qu'elle est faite de concessions. Surtout de la part des femmes. Elsa supportera avec amour et sang-froid tous les fardeaux que lui imposera Bo.

En fait ce roman est foisonnant. La famille Mason est une famille nomade et il semble que ce soit dans 
L ADN des américains cette bougeotte, et ce, pour le plus grand plaisir du lecteur qui découvre des villes, des paysages, une faune et une flore grandioses. C'est aussi le vert paradis de l'enfance, à travers Chet et Bruce, les fils du couple. J'ai eu l'impression de lire un feu d'artifice souvent, même s'ils traversent des tempêtes tout au long de leurs vies. Tout m'a semblé beau dans ces descriptions de ce qu'était la vie quand il restait encore des grands espaces préservés. Hélas, les rêves de grandeur et les choix De Bo auront des effets délétères sur sa famille. Des joies, des drames, la vie…

J'ai adoré ce roman, mais j'ai eu ma dose de cruauté envers les animaux. C'est sûrement une question d'époque, mais tout le monde semblait considérer qu'il était bien de tuer les animaux cruels, ceux qui tuent pour le plaisir, oubliant au passage que c'est nous, l'être humain, le pire prédateur, celui qui tue pour rien, juste pour le plaisir.

Le total manque de compassion pour les martres et les gauphres pris dans les pièges m'a fait dresser les cheveux sur la tête.

Bref, un superbe roman qui nous emporte dans le rêve américain du début du XXème siècle, qui nous fait traverser la vie de la famille Mason sur plusieurs décennies et nous montre que des mauvais choix ont des répercussions sur tous les membres d'une tribu.

Et qu'elle écriture !!! Qui décrit si bien absolument tout.

Cependant, alors que j'ai été captivée de bout en bout, à aucun moment je n'ai été émue par les douleurs et les tragédies de cette famille. Je suppose que l'auteur n'a pas su, ou pas voulu rendre les Mason attachants. Ou bien c'est moi qui ai manqué d'atomes crochus.

 

Citations :

Page 54 : Les trains regorgeaient de familles russes et norvégiennes encombrées d’objets personnels, les quais croulaient de malles et de ballots, de caisses et de machines agricoles, les murs des gares étaient placardés d’affiches, il y avait partout de la terre à vendre, de nouvelles lignes de chemin de fer traversaient la fertile vallée de la Red River et poussaient vers l’ouest jusqu’aux confins de l’État.

 

Page 79 : — On atteint la tête du nègre et on emporte un excellent cigare à dix cents ! Déclamait le forain. Dix cents les trois balles, messieurs-dames. Mesurez votre adresse et votre précision. Touchez la tête de ce joli négro et vous repartez avec une splendide canne et un fanion.

 

Page 243 : Neuf ans plus tôt, jeunette, naïve, pénétrée de ce qu’elle entendait faire de sa vie, elle avait fui Indian Falls, Henry Mossman et une existence aussi paisible que débilitante ; et voici qu’à présent elle déplorait presque de n’avoir pas pris le parti inverse.

 

Page 358 : L’été, c’étaient la ferme et, avec elle, la liberté, la solitude, l’exacerbation des sens, le sentiment d’une forte identité personnelle au centre d’un vaste monde aux bornes clairement définies ; mais durant le reste de l’année c’était la ville, cette bourgade nichée au fond d’une très ancienne vallée et bordée de collines érodées, et c’était là une autre vie.

 

Page 366 : Il alla à la fenêtre pour regarder le carré de jardin où, deux ans plus tôt, il avait avec optimisme semé du gazon. Les deux épicéas qu’il était allé chercher jusque dans les Cypress Hills se dressaient, complètement morts et desséchés, de part et d’autre de la maison. Il en allait ainsi dans ce fichu patelin. Tout commençait tambour battant pour ensuite dépérir inexorablement.

 

Page 369 : Bo s’était arrêté. Son regard allait se perdre vers l’autre rive et ses épais taillis de saules, d’aulnes et de bouleaux. C’était couru d’avance : on se cassait la tête pour s’en sortir, et puis quelque chose foirait.

 

Page 423 : Elle revoyait encore le vieux Barber avec ses bajoues, ses mains agitées de tremblements, complètement saturé d’on ne sait quelle drogue. Il fallait qu’il ait été pas mal parti pour ingurgiter de l’alcool dénaturé, comme il l’avait fait suite à un pari. Il apparut à Elsa que partout où Bo et elle avaient vécu il y avait quelqu’un comme ce Dr Barber, perdu, déboussolé, faisant peine à voir. Elle se demanda si l’on trouvait de ces personnalités en tous lieux ou bien si ça tenait tout simplement à ce que Bo emmenait toujours sa petite famille en marge de la civilisation, là où venaient échouer tous les laissés-pour-compte et autres pauvres diables sans attaches.

 

Page 741 : Pendant un moment, la tête lui tourna. La mémoire était un piège, un gouffre, un labyrinthe. Elle vous amenait à regarder en arrière et l’on se voyait sous une autre forme, plus petite, et avec une vision plus étroite, mais plus alerte dans l’exercice des cinq sens ; et sous cet avatar aussi l’on considérait le passé. L’on se rencontrait dans ce temps révolu et s’y reconnaître constituait un choc soudain et brutal, comme de s’immerger dans une eau trop froide.

 

 

 

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Mon avis : Tchernobyl – La zone – Natacha Bustos – Francisco Sanchez

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Martine Desoille

 

Éditions Des ronds dans l’O

 

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Quatrième de couverture :

L'histoire
Derrière chaque catastrophe se cache un drame humain.
Comment réagirions-nous si, du jour au lendemain, nous étions obligés de laisser derrière nous tout ce que nous possédons ?
Ce livre raconte les tribulations d'une famille au lendemain de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Comme de nombreux autres, ces gens furent contraints de quitter leur foyer, persuadés qu'ils seraient de retour au bout de quelques jours. Mais il était déjà trop tard. Un ennemi invisible s'était approprié durablement toutes leurs possessions, leurs maisons, leurs terres.
Un quart de siècle s'est écoulé depuis le 26 avril 1986, une goutte d'eau comparée à la durée de vie des résidus radioactifs qui se compte en dizaines de milliers d'années. Ceci est un hommage à toutes les victimes de l'énergie nucléaire hors de contrôle.
Pour que nous n'oublions pas ce qui s'est passé.
Sans jamais tomber dans le sensationnalisme ou la controverse, Francisco Sánchez et Natacha Bustos observent à distance les mésaventures de personnages qui auraient pu exister, invitant le lecteur à comprendre, explorer, réfléchir aux conséquences aujourd'hui encore dramatiques d'une catastrophe telle que Tchernobyl.

 

 

Mon avis :
Après la catastrophe de Tchernobyl, un couple, Léonie et Galia, revient s'installer dans sa ferme. Ne se préoccupant pas de la mort invisible que sont les radiations, ils cultivent leurs terres. Mais la femme décline tout doucement, une jument met au monde un petit qui semble horrifier l'homme, et qu'on découvrira un peu plus tard.

Puis c'est un retour en arrière, avec un autre couple, Vladimir et Anna, le gendre et la fille des précédents, à Pripiat. Ils sont jeunes, attendent un deuxième enfant, ont la vie devant eux. Ça se passe quelque temps avant l'inauguration du parc d'attraction, peu de temps avant l'explosion.

Ensuite, focus sur Youri et Tatiana, les enfants de ce jeune couple, qui reviennent comme en pèlerinage à Pripiat pour découvrir l'annihilation de ce qui fut la vie de leurs parents et les débuts de la leur.

Cette BD au graphisme sobre qui m'a beaucoup plu n'est pas bavarde. Il y a très peu de texte et ce n'est pas pour me déplaire. Les images se suffisent à elles-mêmes, bien souvent, mais pas toujours. On comprend car on connaît l'histoire, mais qu'en serait-il si on ne savait rien ? Néanmoins on voit ces pauvres gens obligés de partir de chez eux. Ils ont subi l'indicible mais au fil des villages qu'ils traversaient, personne ne les voulaient. Ils étaient les pestiférés de l'atome.

À la fin, Youri nous raconte en quelques pages comment ça s'est passé et le sentiment d'abandon que les habitants ont ressenti. J'ai trouvé cette partie là totalement oppressante et glaçante. le peu d'intérêt que L'URSS témoignait à la vie humaine est terrifiant. Tant de monde à été sacrifié. Mais pourquoi ?

L'épilogue m'a fait très mal, pourtant comme tout le monde je connais l'histoire. Zone d'exclusion, ce terme épouvantable qui nous dit que des hommes, quelque part sur Terre, ont rendu un site immense impropre à la vie pour des milliers d'années. Un désert mortifère où des gens se rendent malgré tout, pour fleurir des tombes, ou pour y vivre, car, où aller ? Là-bas, c'est chez eux.

Ce roman graphique a été réalisé en 2011, soit vingt-cinq ans après la catastrophe. Nous sommes maintenant trente-huit ans après ce drame. Il me semble cependant que l'émotion de cette tragédie ne s'éteindra jamais, du moins pas tant que des contemporains seront vivants.

 

Citations :

Page 5 : Personne n’a jamais su ce qui était arrivé ce soir-là. On a émis une foule d’hypothèses quant aux causes possibles de l’accident. Mais chercher les causes semble aujourd’hui dérisoire au regard des conséquences : cinquante tonnes de matière radioactive propulsée dans l’atmosphère, vingt-cinq mille ans de contamination de l’environnement, des milliers d’enfants atteints de cancer.

 

Page 144 : Vous avez sauvé la vie de millions de gens.

Nous avons sacrifié la nôtre en échange d’une médaille et d’un brevet.

Le monde a continué de tourner et nous a oubliés.

 

Page 149 : Les véhicules ont accumulé une telle quantité de radioactivité…

Qu’ils ne fonctionnaient plus. On les a entassés dans des cimetières de ferraille.

 

Contenu additionnel : Le sarcophage qui recouvre le quatrième réacteur se désintègre, miné par la pluie et l’érosion. Le combustible nucléaire qu’il renferme restera actif encore pendant 100 000 ans. Tchernobyl ne fait que commencer.

 

Page 178 : Ces hommes sont nombreux à avoir eu des enfants atteints de malformations et de maladies. Aucun membre ou presque de la communauté scientifique ne veut l’imputer à Tchernobyl — même si aucun n’ose nier tout à fait que ces affections pourraient être la conséquence de la radioactivité à haute dose.

 

 

 

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Mon avis : Les héritiers de la mine – Jocelyne Saucier

Publié le par Fanfan Do

Éditions Folio

 

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Quatrième de couverture :

"- Mais combien étiez-vous donc ? La question appelle le prodige et je ne sais pas si j'arrive à dissimuler ma fierté quand je les vois répéter en chœur, ahuris et stupides : - Vingt et un ? Vingt et un enfants ?"

 

La famille Cardinal, vingt et un enfants plus turbulents les uns que les autres, vit à proximité d'une mine désaffectée à Norco, en Abitibi, au Québec. Dans le paysage de broussailles et de maisons à l'abandon, la mine est leur unique terrain de jeux. Le père est persuadé qu'il finira par y trouver du zinc et, ce jour-là, adieu misère et quignons de pain rassis ! Tous partagent son rêve et Geronimo, le meneur, impose sa loi au clan. Jusqu'à ce qu'un accident les plonge dans une insoutenable omerta.

 

 

Mon avis :
Cette histoire de famille très nombreuse nous est racontée, dans un premier temps, par celui surnommé LeFion par sa fratrie, le dernier de vingt et un enfants. Ils ont tous des surnoms : les Titis, LesJumelles, Tintin, ElToro, LeGrandJaune, Zorro, Mustang, LaPucelle, Geronimo, Tootsie, Wapiti...
Le chapitre suivant, c'est l'aînée des filles, LaPucelle, qui raconte la famille, et ainsi de suite.

Tant d'enfants c'est l'image d'un joyeux bordel, d'une anarchie réjouissante autant que d'un pandémonium. C'est aussi une mère évanescente, tellement omniprésente mais exténuée qu'elle en devient invisible, faisant partie du décor. D'ailleurs je n'ai pas pu m'empêcher de penser à elle avec une angoisse dès le début, car vingt grossesses et autant d'accouchements, dont une fois des jumelles, ça ressemble à un Everest, quelque chose de quasiment inatteignable, ni même souhaitable.

Ce roman choral nous raconte donc la famille Cardinal, cette tribu ébouriffante, belle, tragique et infernale, l'enfance rigolote et intenable de cette fratrie pleine de vie qui s'est éparpillée dans le monde, se perdant de vue à l'âge adulte. Plusieurs décennies plus tard ils se retrouvent lors d'un congrès où leurs parents se trouvent car LePère doit recevoir la médaille de prospecteur émérite. Ils partagent un secret douloureux que LaMère ne doit absolument jamais découvrir. Comment faire ? Car c'est lorsqu'ils sont tous ensemble que l'indicible apparaît. Nous aussi, lecteurs, allons apprendre peu à peu, au fil de la narration de quelques frères et sœurs, quel est ce secret et allons comprendre que la famille peut être un enfer. Tout ce récit va dans une direction précise, nous faire découvrir de quoi cette hiérarchie d'enfants turbulents et anarchiques s'est rendue coupable.

Cette histoire, c'est comme une escapade en terre inconnue. Déjà parce que vingt et un enfants quand-même !!! Ça paraît inconcevable, qu'une femme puisse porter autant d'enfants, qu'un couple puisse élever autant d'enfants, qu'une maison abrite autant d'enfants d'une même famille, que des enfants aient autant de frères et sœurs avec tout ce que ça implique de bonnes comme de mauvaises choses : de l'amour qui ne se dit pas, de la complicité, des jalousies, des moqueries, des jeux, des luttes de pouvoir, des rivalités, de l'émulation dans les bassesses, de la cruauté. Et ne jamais être seul, ce qui selon les cas est un avantage où un inconvénient.

Les familles nombreuses me font penser à des galaxies, et dans le cas de la famille Cardinal, la mère, à une géante gazeuse, tellement elle a quelque chose d'éthéré, mais qu'en même temps elle est l'être suprême.

Il y a des moments d'une intense beauté métaphysique dans ces lignes, notamment quand LaTommy parle à Angèle, sa sœur jumelle, son alter ego. Ça distille tant d'amour. J'ai été transportée, j'ai tellement aimé.

La mine de Norco, cathédrale de schiste et de quartz, est un des personnages de tout premier plan.
Une très belle histoire, avec des zones d'ombre, servie par une écriture absolument sublime. Énorme coup de cœur que ce roman.
Cependant, j'ai détesté le sort réservé aux chats par cette tribu de sauvageons.

 

Citations :

Page 24 : Notre mère, elle n’avait pas le temps. Elle nous avait préparé son repas des grands jours et c’est à peine si on pouvait la voir derrière sa table gargantuesque, tellement la fatigue de toute une vie la rendait invisible.

 

Page 41 : Je n’ai jamais réussi à finir mes journées, la maison restait encombrée, et nos soirées sont devenues un de mes plus beaux souvenirs.

 

Page 55 : Elle émergeait du tourbillon de ses journées, rassérénée par le repos qu’elle avait pris en soirée, et faisait la tournée des lits pour voir chacun de ses enfants, tel qu’il était lorsqu’elle lui avait donné la vie et qui lui était redonné dans le sommeil, détendu, paisible, innocent, et qu’elle voulait garder à jamais dans sa mémoire.

 

Page 100 : Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’à ces moments où Angèle m’apparaissait au bout de moi-même. Je tendais mon esprit à l’extrême, taraudant la douleur jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de moi, jusqu’au vertige du vide absolu, et c’est alors qu’Angèle, légère et souriante, apparaissait sur la surface plane de ma conscience et m’invitait à la suivre.

 

Page 133 : Ils croient que j’ai toujours rêvé de l’Australie. La vérité, c’est que je n’en peux plus de cette famille.

L’Australie, c’était une façon de leur décrocher la lune. J’étais l’aîné, presque leur père puisque le nôtre s’était fait vampiriser par la roche, et je me sentais tellement en dessous de la situation. Je n’avais pas l’intelligence de Geronimo, je n’avais rien pour les impressionner à part mon droit d’aînesse. L’Australie c’était parfait.

 

Page 147 : Notre père était pour nous tous un héros, un homme qui, à l’instar de Christophe Colomb et Jacques Cartier, avait mis un nouveau monde au jour.

 

Page 169 : Je n’ai jamais pu m’habituer au regard qu’elle avait alors, ou plutôt à son absence de regard. Les yeux fixes et agrandis par l’effort, elle attendait la fin de l’épreuve, réfugiée quelque part en elle-même, là où la douleur rejoint l’âme. Une Jeanne d’Arc au bûcher.

 

Page 208 : Notre mère, malgré la grande fatigue de tous ces enfants qui naissaient les uns après les autres, était présente à chacun de nous. Je le sais, moi qui attendais l’instant sublime où son regard se poserait sur moi, à table quand elle nous servait et faisait le compte de ses enfants, la nuit quand elle allait d’un lit à l’autre et que, ô bonheur des anges, je la sentais se pencher sur mes angoisses de la journée. Je sais qu’aucun recoin de mon âme ne lui était inconnu.

 

Page 227 : Je viens de me rendre compte que je l’ai appelée maman, un mot qui, s’il s’est glissé dans nos conversations intérieures, n’a traversé les lèvres d’aucun d’entre nous, un mot trop imprégné d’un sentiment d’appropriation pour être prononcé dans une maison comme la nôtre.

 

 

 

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Mon avis : Hunger Games Tome 3 La révolte – Suzanne Collins

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Guillaume Fournier

 

Éditions Pocket Jeunesse

 

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Quatrième de couverture :

Je m'appelle Katniss Everdeen.
Je devrais être morte.
Maintenant je vais mener la révolte.
Contre toute attente, Katniss a survécu une seconde fois aux Hunger Games. Mais le Capitole crie vengeance. Katniss doit payer les humiliations qu'elle lui a fait subir. Et le président Snow a été très clair : Katniss n'est pas la seule à risquer sa vie. Sa famille, ses amis et tous les anciens habitants du district Douze sont visés par la colère sanglante du pouvoir. Pour sauver les siens, Katniss doit redevenir le geai moqueur, le symbole de la rébellion. Quel que soit le prix à payer...

 

 

Mon avis :
Katniss est dans l'expectative, dans le doute absolu mais aussi la paranoïa. Elle ne comprend pas vraiment ce qui s'est produit. Comme toujours elle se demande à qui elle peut faire confiance. Elle erre dans les ruines de ce qui fut le district Douze et se sent responsable de tous les malheurs car elle est une forte tête, totalement ingérable et elle pense que ce qui est arrivé est la punition de son comportement.

La guerre est là, entre les districts et le Capitole, mais surtout le district Treize qui est armé et surentraîné et qui vit dans une sorte de règlement militaire avec tout ce que ça entraîne de contraintes et d'obéissance. Et bien sûr, Katniss, l'électron libre, n'aime aucune de ces deux choses. Mais tous luttent pour abattre Coriolanus Snow et le Capitole dans le but d'installer la démocratie.

Ce tome trois est absolument passionnant. Il est très violent mais différemment des précédents. On y voit toute la perfidie et la mégalomanie des dirigeants. Leurs méthodes sont abominables pour arriver à leurs fins. On tremble pour nos héros, mais pas de la même manière ni pour les mêmes raison que dans les tomes un et deux. On se trouve plongé dans plein de moments douloureux. L'autrice est parvenue à merveille à renouveler l'intérêt de l'histoire, où plutôt à le faire durer, à trouver un nouvel angle.
Le côté exaspérant, c'est la propension à l'autoflagellation de Katniss. À chaque mort, elle pense que c'est de sa faute. J'y ai trouvé un petit côté égocentrique de croire que les gens meurent pour elle alors qu'ils meurent pour la liberté. À moins que ce soit parce qu'elle n'a pas vraiment eu d'enfance que son regard sur le monde est biaisé.

À travers cette dystopie, c'est notre époque et nos sociétés qu'on aperçoit. Ça y ressemble tellement, avec cet individualisme forcené, le narcissisme exacerbé, la frivolité, la vacuité ambiante et la futilité de beaucoup qui en oublient les misères du monde d'en bas. Sans oublier les dictateurs mégalomanes et cyniques.

Alors, les américains ont vraiment une morale très différente de la nôtre. Je les trouve toujours beaucoup trop dans le jugement, même face à des impondérables, comme s'ils leur fallait absolument des coupables, des boucs émissaires. Néanmoins j'ai adoré ! J'ai tremblé, j'ai été en colère, j'ai été triste, mais j'ai espéré, beaucoup. Car, comme il s'agit du dernier tome, je me suis demandée, un peu inquiète, qui l'autrice allait faire mourir. On est embarqué tout le long et ce dernier opus clôt magnifiquement l'histoire, avec un épilogue que j'ai trouvé vraiment à la hauteur.

 

Citations :

Page 44 : Mais on ne vous ressert jamais ici. La nutrition a été élevée au rang de science. Chacun quitte la table avec suffisamment de calories pour tenir jusqu’à son prochain repas, rien de plus, rien de moins.

 

Page 95 : Franchement, j’ai du mal à considérer nos ancêtres comme une référence. Ils nous ont mis dans de beaux draps, avec leurs guerres et la ruine de la planète. De toute évidence, ils se moquaient bien de ce qui arriverait à leurs descendants.

 

Page 403 : Pour l’instant, nous sommes dans cette période bénie où chacun s’accorde à reconnaître que les horreurs récentes ne devraient jamais se répéter. Mais la mémoire collective est généralement de courte durée. Nous sommes des êtres versatiles, stupides, amnésiques et doués d’un immense talent d’autodestruction.

 

 

 

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Mon avis : Hunger Games Tome 2 L’embrasement – Suzanne Collins

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Guillaume Fournier

 

Éditions Pocket Jeunesse

 

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Quatrième de couverture :

Les jeux continuent !
Plus terribles que jamais...
Après le succès des derniers Hunger Games, le peuple de Panem est impatient de retrouver Katniss et Peeta pour la Tournée de la victoire. Mais pour Katniss, il s'agit surtout d'une tournée de la dernière chance. Celle qui a osé défier le Capitole est devenue le symbole d'une rébellion qui pourrait bien embraser Panem. Si elle échoue à ramener le calme dans les districts, le président Snow n'hésitera pas à noyer dans le sang le feu de la révolte. À l'aube des Jeux de l'Expiation, le piège du Capitole se referme sur Katniss...


 

 

Mon avis :
Le tome 1 se termine sur quelque chose en suspens qui ne donne d'autre choix que de poursuivre la saga avec le Tome 2.

Dans cette suite, les vainqueurs vont devoir passer beaucoup de temps en représentation, un peu comme les miss XD. Ils ne s'appartiennent plus, ils sont devenus publics et servent les intérêts et l'image du Capitol. Et on voit à quel point ce qui est appelé Télé-réalité est en fait totalement scénarisé.

Alors que les jeux sont passés, donc le danger en principe écarté, j'ai trouvé ce deuxième opus beaucoup plus inquiétant que le précédent. Parce que Katniss la rebelle a défié le Capitole durant les Hunger Games, une menace sourde plane autour d'elle et Peeta mais aussi sur ses proches et dans certains districts. Une répression sans pitié s'installe. Et un espoir semble apparaître, une lumière dans cet enfer, mais à quel prix ? La perfidie d'un pouvoir sans foi ni loi, des règles truquées car sans cesse modifiées. Il se trouve que le président Snow est un être abject et retors. Mais sans doute est-ce parce que le pouvoir corrompt.

Ce deuxième tome est tellement mieux que le premier ! Les personnages sont devenus passionnants, et leurs liens très forts. J'aime énormément Peeta et Haymich depuis le premier tome. Néanmoins j'ai commencé à m'attacher à Katniss qui est, depuis quasiment le début de sa vie, une survivante. Cependant, on dirait la chronique de nombreuses morts annoncées et on se demande ce qui va advenir car des nouveaux jeux effarants commencent : l'Expiation. On est là dans une sorte de théâtre de marionnettes, totalement effroyable et passionnant. Des alliances se créent, qui rendent l'idée de tuer les adversaires très compliquée. Et on se prend à espérer que plus d'un s'en sortira.
On atteint des sommets de cruauté, psychologique mais pas que. Et la fin est absolument inattendue !

Un tome 2 totalement addictif qui se dévore. Des éléments se sont mis en place dans cet opus, qui donnent envie de poursuivre pour savoir. Et à l'attaque du tome 3 !!!

 

Citations :

Page 55 : — Quand elle sera plus grande, dit Venia d’un air farouche, il sera bien obligé de nous laisser faire.

Les laisser faire quoi ? Me gonfler les lèvres comme celles du président Snow ? Me tatouer les seins ? Me teindre en magenta et m’implanter des joyaux sous la peau ? Tracer des cicatrices ornementales sur mon visage ? Me doter de griffes, ou de moustaches de chat ? J’ai vu toutes ces choses et bien d’autres sur les gens du Capitole. Savent-ils seulement à quel point ils paraissent monstrueux à nos yeux ?

 

Page 88 : Je n’ai pas l’habitude qu’on me touche, sauf Peeta ou ma famille, et parmi les créatures qui me répugnent, je place les juges bien avant les asticots.

 

Page 241 : En tant que fille du Douze, je suis la dernière à passer. La salle commune devient de plus en plus silencieuse à mesure que les tributs partent à tour de rôle. Difficile de conserver une attitude irrévérencieuse et indestructible. En regardant les autres franchir la porte, je ne peux m’empêcher de penser qu’il ne leur reste plus que quelques jours à vivre.

 

 

 

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Mon avis : Hunger games Tome 1 – Suzanne Collins

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Guillaume Fournier

 

Éditions Pocket Jeunesse

 

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Quatrième de couverture :

Les Hunger Games ont commencé.
Le vainqueur deviendra riche et célèbre.
Les autres mourront...
Dans un futur sombre, sur les ruines des États-Unis, un jeu télévisé est créé pour contrôler le peuple par la terreur.
Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette sinistre téléréalité, que tout le monde est forcé de regarder en direct. Une seule règle dans l'arène: survivre, à tout prix.
Quand sa petite sœur est appelée pour participer aux Hunger Games, Katniss n'hésite pas une seconde. Elle prend sa place, consciente du danger. À seize ans, Katniss a déjà été confrontée plusieurs fois à la mort. Chez elle, survivre est comme une seconde nature...


 

 

Mon avis :
Une dystopie en littérature jeune adulte !!
Un jeu télévisé, où il faut s’entre-tuer car il ne peut en rester qu'un ! Et on remet ça tous les ans !? Évidemment ces sujets ont déjà été plus ou moins traités, restait à savoir si j'allais être convaincue…

Donc un futur sinistre, sur les ruines de l'Amérique du Nord devenue Panem, où les injustices ont perduré mais en pire. En effet, c'est un peu Les misérables au temps de la technologie. Une zone géographique divisée en districts, où les gens crèvent de faim et sont privés de liberté, pendant que d'autres, au Capitole, sont privilégiés. Ceux-ci ont eu l'idée de créer les jeux du cirque du futur pour maintenir le peuple dans l'asservissement et la terreur et bien leur rappeler que s'ils se révoltent, ils perdront. Les Hunger Games sont une punition, une piqûre de rappel annuelle. Tous les ans, vingt-quatre enfants de douze à dix-huit ans sont tirés au sort pour s’entre-tuer devant des caméras et un public avide de sang.

Ce qui est ressorti pour moi au bout d'une centaine de pages, c'est que Katniss, la narratrice, m'exaspère. Je ne l'ai pas aimée. Je l'ai trouvée hargneuse, froide, calculatrice. Mais il est vrai qu'elle a été obligée de grandir trop vite, de subvenir aux besoins de sa mère et de sa petite sœur. En réalité elle est assez ambivalente, elle s'est forgé une énorme carapace ce qui fausse sa relation aux autres. Et donc, j'ai quand-même fini par la trouver attachante tout en continuant à ne pas pouvoir la cerner.

Ce roman a ceci d'étrange que, s'agissant d'une dystopie, la cruauté et l'horreur de la vie paraissent banales. Mais lorsque les premiers enfants meurent pendant les Hunger games, on se rend soudain réellement compte que ces "gladiateurs" là ne sont que des gamins, sacrifiés par une société ignoble, pour un public superficiel qui se réjouit et se délecte de la souffrance et de la peur. À ce moment là j'ai moi-même réalisé que des enfants mouraient parce que des adultes le désiraient. Et ça a fini par toucher la corde sensible. Il y a des personnages affreux, d'autres attachants et certains ambigus pour lesquels il est difficile de se faire un avis. Et à part que ça se passe dans un monde dégueulasse avec une télé-réalité extrême, je ne suis pas sûre qu'il soit si différent du nôtre. Peut-être un peu plus ignoble, mais à peine.

J'ai mis un peu de temps à lire cette histoire, et voilà qu'il m'arrive quelque chose d'inédit… En refermant ce livre je ne suis pas capable de savoir ce que j'en ai pensé ni comment je l'ai aimé : un peu, beaucoup ?
Je suppose qu'il va faire son chemin. En attendant j'ai attaqué le tome 2.

 

Citations :

Page 24 : Arracher des enfants à leurs districts, les obliger à s’entre-tuer sous les yeux de la population : c’est ainsi que le Capitole nous rappelle que nous sommes entièrement à sa merci et que nous n’aurions aucune chance de survivre à une nouvelle rébellion. Quelles que soient les paroles, le message est clair : « Regardez, nous prenons vos enfants, nous les sacrifions, et vous n’y pouvez rien. Si vous leviez seulement le petit doigt, nous vous éliminerions jusqu’au dernier. Comme nous l’avons fait avec le district Treize. »

 

Page 156 : Soixante secondes. C’est le temps durant lequel nous sommes tenus de rester sur nos plaques métalliques, avant qu’un gong nous libère. Si vous en descendez avant, une mine antipersonnel vous arrache les jambes.

 

 

 

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Mon avis : Victor Hugo – Christophe Renault – Michels Mabel

Publié le par Fanfan Do

Éditions Petit à Petit

 

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Quatrième de couverture :

La lecture de ces huit poèmes adaptés en bandes dessinées est l’occasion de se réapproprier les vers de notre enfance, tout en découvrant des facettes moins connues de l’œuvre de Victor Hugo. Chaque dessinateur apporte sa propre vision nous invitant à aborder le texte intégral des poèmes de manière originale et ludique. Les pages documentaires qui rythment les bandes dessinées dévoilent une personnalité hors du commun, un engagement de tous les instants, un talent incommensurable.

"La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand."
Victor Hugo

 

 

Mon avis :
J'ai rencontré ce livre lors des 48H BD. 
Victor Hugo fait partie de mon enfance, ses poèmes surtout dont on apprenait certains à l'école : Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin...
Plus tard j'ai appris que cet homme était un chaud lapin (Snifff), puis encore plus tard qu'il était un humaniste.
En tout cas il est un emblème, une fierté française, mais aussi écrivain et poète préféré de ma douce Maman. Comment ne pas vouloir cette BD ? D'autant que, une BD à 3 euros, ça valait vraiment le coup ! Ou le coût Hi Hi...

Cet ouvrage est composé, en alternance, de textes, photos et dessins
 d'époque racontant la vie d'Hugo, familiale mais aussi littéraire ainsi que ses combats politiques, et de planches de BD illustrant ses poèmes. de nombreux dessinateurs s'y sont collés, en transposant parfois, et ça donne une diversité intéressante.
Encore une fois, c'est le cas à chaque Docu BD que je lis, j'ai aimé ! Avec un petit bémol cette fois, c'est que pour chaque poème, on l'a deux fois. Une fois juste le texte, puis illustré par des planches de BD. Était-ce bien utile ? Quoique, un poème, c'est joli à regarder...


Victor Hugo était un grand écrivain, un grand poète, un grand humaniste. Il luttait pour les opprimés, les droits de l'enfant, contre la peine de mort, contre l'esclavage, pour l'égalité des sexes. Et sur ce dernier point je n'aurais pas cru puisqu'il a laissé une de ses maîtresses aller en prison pour adultère sans s'en soucier particulièrement d'après ce que j'avais vu dans une minisérie sur sa vie. Mais peut-être des libertés sur la réalité y avaient-elles été prises. Néanmoins, il se battait pour moins d'injustices dans la société.

Voilà, j'en ai appris un peu plus sur ce grand homme qu'était 
Victor Hugo.
La bande dessinée est un moyen agréable et facile d'apprendre l'histoire, que ce soit celle des célébrités, des personnages historiques ou encore des villes. C'est ce qui me fait aimer la série des Docu BD des Éditions Petit à Petit, c'est un vrai plaisir à chaque fois.

Maintenant il va falloir que je lise cet écrivain grâce à qui 
Notre-Dame de Paris a été réhabilitée. J'ai lu à l'adolescence le dernier jour d'un condamné et dans ma réserve de livres en cas d'apocalypse j'ai Notre-Dame de Paris ainsi que L'homme qui rit et Les travailleurs de la mer.

 

Citations :

Page 2 : Si Hugo a fait de la politique, il est surtout célèbre pour sa littérature. Certes, il a révolutionné le théâtre, oui, il a donné certains des plus beaux romans français, mais sa poésie reste la plus pure expression de son génie. De son éveil à son crépuscule, Hugo n’a cessé de faire de la poésie.

 

Page 42 : Il réclame l’égalité des sexes, dénonce la peine de mort, s’indigne devant les guerres et affirme les droits de l’enfant.

 

 

 

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