Mon avis : Une agate rouge sang – Frédérick Maurès
Quatrième de couverture :
Dans un petit village, quelque part en France, Marie-Louise, une vieille dame presque centenaire, disparaît en léguant à celui qui s’occupe de son jardin, Mathieu Lambert, un appartement qu’elle possédait à Paris et qui est demeuré inoccupé depuis 1943.
Mathieu ne sait pas pourquoi il a hérité ce bien et va découvrir petit à petit les composantes du passé de sa bienfaitrice et, par voie de conséquence, de son propre passé.
Construit à partir d’une succession d’allers-retours dans le temps, à différentes dates clés du passé, Une agate rouge sang tient le lecteur en haleine du début à la fin en lui permettant de démêler progressivement le fil de l’intrigue, chaque chapitre apportant une pièce supplémentaire à la reconstitution du puzzle.
Mon avis :
C'est beau ! Tout de suite !!
Elle est tellement bien évoquée la tristesse de la perte, du deuil :
"Je m'étais persuadé que Madame Marie-Louise nous enterrait tous. Et je n'étais pas le seul. Tant la vie qui n'en finit pas de s'accrocher nous semble ne jamais devoir disparaître. Innocence de ceux qui refusent de voir la réalité des choses, la fragilité de nos mécaniques usées d'avoir trop donné ou trop souffert."
C'est doux et paisible, comme la campagne. Il émane de ces lignes une quiétude bienfaisante.
Pendant tout le roman, l'auteur nous emmène dans plusieurs époques à la découverte des personnages, de leurs passé et de leurs liens.
Puis quand Mathieu hérite de Marie-Louise un appartement à Paris et découvre une correspondance qui commence dans les années trente, on est emporté par des questions et le suspense s'installe. Ça devient une fuite en avant captivante pour savoir, qui, quoi, que s'est-il passé en 1943 ?.. Qui était Marie-Louise ? Qu'a-t-elle fait ? Quels secrets a-t-elle gardés enfouis depuis tout ce temps ?
Ça devient totalement addictif, et je n'ai pu m'empêcher d'émettre toute sorte d'hypothèses.
Et vraiment, l'alternance des chapitres entre le passé et le présent donne une tension incroyable au suspense. Jusqu'au bout du bout Frédérick Maurès sait distiller l'angoisse et nous laisse suspendu aux révélations qu'on espère et que peut-être on entrevoit.
Citations :
Page 8 : Quand on atteint allègrement et sans avoir l'air de rien, l'âge plus que canonique de quatre-vingt-dix-sept ans, on ne saurait imaginer que le souffle de la vie puisse s'échapper un jour.
Page 27 : Quand on y pense, il existe tant de questions que l'on ne pense pas à poser aux êtres qui nous sont chers quand ils sont encore de ce monde et dont les réponses nous font parfois cruellement défaut lorsqu'ils nous ont quittés.
Page 87 : Elle qui me répète sans cesse, pour consoler mes chagrins d'enfant, que la vie est belle et que pleurer n'est pas lui rendre l'hommage qui lui est dû...
