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Mon avis : L’île des âmes – Piergiorgio Pulixi

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’italien par Anatole Pons-Reumaux

 

Éditions Gallmeister

 

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Quatrième de couverture :

Depuis plusieurs décennies, la Sardaigne est le théâtre de meurtres rituels sauvages. Enveloppés de silence, les corps de jeunes filles retrouvés sur les sites ancestraux de l’île n’ont jamais été réclamés. Lorsque les inspectrices Mara Rais et Eva Croce se trouvent mutées au département des “crimes non élucidés” de la police de Cagliari, l’ombre des disparues s’immisce dans leur quotidien. Bientôt, la découverte d’une nouvelle victime les place au centre d’une enquête qui a tout d’une malédiction. De fausses pistes en révélations, Eva et Mara sont confrontées aux pires atrocités, tandis que dans les montagnes de Barbagia, une étrange famille de paysans semble détenir la clé de l’énigme.
La première enquête de Mara Rais et Eva Croce nous plonge dans les somptueux décors de la Sardaigne, au cœur de ténèbres venues du fond des âges.

 


Mon avis :
1961. le corps d'une femme suppliciée, est trouvé par Angheleddu, le chien, que son instinct empêche d'approcher. L'enfant l'a vue mais n'en parlera jamais, par peur de l'ogre...
2016. L'inspectrice en chef Mara Rais, forte tête et grande gueule est mutée à l'unité des crimes non élucidés, ce qui est pour elle une punition. Elle va avoir comme binôme Eva Croce, au look de métalleuse, dont on ne connaît pas les raisons de la mutation sur cette île, la Sardaigne, où personne ne veut aller. Cerise sur le gâteau, elles vont devoir s'intéresser aux enquêtes jamais résolues de l'inspecteur Moreno Barrali devenu la risée de la section homicides à force de vouloir faire rouvrir des dossiers. L'homme est en phase terminale d'un cancer et ses supérieurs ne supportent pas de le laisser mourir avec ses regrets sans avoir tenté de l'aider encore une fois à résoudre des vieilles affaires de meurtres rituels barbares restées sans réponse. Dans un premier temps, la rencontre entre les deux femmes va être assez agressive, bien loin de la sororité qu'on pourrait espérer.

En Barbagia, il y a le clan Ladu, que beaucoup disent consanguin. Il vivent à l'écart, avec leurs règles et un mode de vie plus ou moins ancestral, des traditions millénaires. Et nous voilà plongé dans quelque chose de fascinant, où le temps semble suspendu à la volonté primale de la nature. Car il y a quelque chose hors du temps dans ce lieu qui semble être resté partiellement à l'abri du monde moderne, de la civilisation. de rites et sacrifices obscures accompagnés de masques de carnaval sarde, en puits nuragiques, sources sacrées et autres sites archéologiques, l'auteur nous emmène chez lui, dans sa Sardaigne natale, sur la piste d'un tueur en série : [...] masques zoomorphes, femmes nues devant des autels nuragiques et des menhirs, figures bestiales, cirques mégalithiques...
On est immergé dans ces lieux où une porte sur le lointain passé semble restée ouverte.

Deux victimes jamais réclamées, recouvertes d'une peau de mouton et d'un masque de taureau, une jeune femme disparue...
Ce roman, c'est une ambiance ésotérique, sépulcrale, toute une atmosphère de mystère, et l'histoire d'une terre qui n'a pas coupé les liens avec son lointain passé.

Des chapitres courts qui donnent un rythme alerte, un belle écriture, des personnalités intéressantes, ou exaspérantes, des flics obsessionnels hantés par les victimes, une enquête étalée sur des décennies, ce roman vous attrape et ne vous lâche plus. Un récit humainement très puissant par certains aspects. Captivant, enrichissant, instructif, ce fut une très belle découverte à travers ce noir périple historico-touristique d'un genre très spécial car le thème est extrêmement macabre, et 
Piergiorgio Pulixi nous emmène sur plusieurs pistes. Eh oui, c'est un polar !... qui se dévore !

 

Citations :

Page 24 : Partout règne un silence pénétrant. L’homme ne cherche pas à dominer la nature car il la craint. C’est une peur inscrite dans son sang, fille d’époques révolues. Il sait d’instinct que la nature gouverne le destin des hommes et des animaux, et il apprend vite à connaître et à traduire tous les faits naturels qui l’entourent, car, aussi étrange que cela puisse paraître, ce silence parle. Il instruit et met en garde. Il conseille et dissuade. Et malheur à celui qui ne témoigne pas la déférence attendue.

 

Page 48 : Le lien qui se tisse entre l’enquêteur et la victime d’un homicide est sacré. Il transcende la simple bureaucratie, les comptes rendus d’enquête, les rapports d’autopsie, les pièces à fournir au magistrat. Il devient quelque chose de beaucoup plus intime. Dans l’éventualité où l’affaire n’est pas résolue et où le bourreau reste en liberté, ce lien sacré, indissoluble, peut se muer en une obsession éreintante, impossible à fuir.

 

Page 194 : « On ne surmonte pas la douleur en l’éludant, mais en la traversant », lui avait répété son psy jusqu’à l’écœurement.

 

Page 260 : — Pauvre petite. Tes anciens collègues, ils sont comment ? C’est des gens sérieux ?

C’est une bande de têtes de nœuds machistes, gonflés de testostérone et pétris de préjugés.

 

Page 427 : Toutes les affaires d’homicides ne sont pas identiques. Certaines te collent à la peau pour toujours. Tu les portes en toi comme des cicatrices. Au bout de quelques années, elles cessent de te faire mal et tu n’y prêtes plus attention. Elles deviennent une partie de toi. Le tissu cicatriciel s’atténue au point que tu finis par ignorer sa présence. Mais il suffit d’un détail, d’une odeur, d’un regard ou d’un mot pour réinfecter la plaie, pour rouvrir la boite de Pandore que tous les enquêteurs ou presque gardent en eux, laissant libre cours à des souvenirs corrosifs et à une culpabilité aussi sournoise que des parasites intestinaux.

 

 

 

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Mon avis : Loɴɢ Iѕlαɴd - Colм Tóιвίɴ

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’anglais (Irlande) par Anna Gibson

 

Éditions Grasset

 

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Quatrième de couverture :

Une inoubliable passion amoureuse, après le chef-d’œuvre du Magicien, par un des maîtres de la fiction contemporaine.  Tout bascule lorsqu’un inconnu à l’accent irlandais frappe à la porte d’Eilis Lacey. Après vingt ans de mariage, Tony et elle profitent du confort offert par les années 1970 aux familles américaines. Installés à Long Island, ils ont deux enfants, bientôt adultes, et mènent une vie tranquille où les seuls tracas proviennent de l’oppressante belle-famille italienne d’Eilis. Mais en apprenant au seuil de sa maison que Tony l’a trompée et qu’une autre femme attend un enfant de lui, ce bonheur patiemment construit vole en éclats.  Sans promesse de retour, elle part en Irlande, à Enniscorthy. Rien n’a changé dans sa ville natale, ce monde clos où, de générations en générations, tout se sait sur tout le monde. Alors qu’il a repris le pub familial, même Jim Farrell est resté tel qu’il était vingt ans plus tôt, pendant l’été qu’Eilis et lui avaient passé ensemble, bien qu’elle fût déjà secrètement fiancée à Tony. La blessure du départ d’Eilis est toujours vive mais son retour ravive cet amour de jeunesse – et l’Amérique s’éloigne plus que jamais…  Situé à l’interstice entre deux mondes, Long Island offre des retrouvailles bouleversantes avec Eilis Lacey dont les lecteurs de Brooklyn se souviennent encore. Quinze après la publication de ce best-seller, Colm Tóibín fait la démonstration magistrale de ses talents de romancier avec un inoubliable portrait de femme.

 


Mon avis :
Aussitôt après avoir refermé 
Brooklyn, roman où on fait la connaissance d'Eilis, j'ai enchaîné avec celui-ci. Alors que pour moi le précédent s'était fini avec angoisse, le début de Long Island m'a fait l'effet d'une grosse claque. On est vingt ans après.
Un homme veut absolument parler à Eilis et ce qu'il va lui dire pourrait bien changer le cours de sa vie. Eilis a épousé Tony, cet italien avec qui elle a eu deux enfants, mais alors elle a épousé aussi toute sa famille. Tout le monde se mêle de tout. Tous les dimanches c'est repas familial chez ses beaux-parents qui habitent juste en face, des heures à table avec tous ces italiens au verbe haut, qui parlent en même temps, coupent la parole et considèrent que les femmes ne doivent pas contredire les hommes. le patriarche est 
le Maître absolu. Une épouse doit écouter son mari. Un mari doit tenir sa femme.

Parce que Tony a dérapé et ébranlé les bases de la famille, Eilis part en Irlande voir sa mère qu'elle n'a pas vue depuis vingt ans. Quand la vie vacille, on a envie de retourner chez soi, auprès de sa mère. Ses enfants décident de la rejoindre un mois plus tard pour enfin rencontrer leur grand-mère. Mais vingt ans plus tard, est-on encore chez soi ou est-on devenue une étrangère ? Sa mère est tellement distante avec elle.

C'est une histoire qui nous parle du déracinement, du temps qui passe, très vite, trop vite, des choix qu'on a faits, et des renoncements, peut-être aussi des regrets et des remords qu'on peut avoir. Parce qu'un jour elle a dû partir, contrainte et forcée, c'est comme si elle était pour toujours l'irlandaise en Amérique et l'américaine en Irlande. Plus jamais vraiment à sa place. Ce roman nous parle aussi des non-dits, de l'incapacité de communiquer, des souhaits ou besoins discordants au sein d'un couple, des ultimatums qu'on craint de lancer par peur de tout perdre.
J'ai senti beaucoup de nostalgie. À peine le temps de se retourner et tout est devenu différent. Rien n'a changé à Enniscorthy, pourtant plus rien n'est pareil.
Et puis, loin des yeux, loin du coeur. Non ?
J'ai trouvé Eilis très magnanime. À sa place, aurais-je souhaité sauver mon couple ? Absolument pas. J'aurais explosé l'indélicat.

Un certain nombre d'éléments de ce roman m'ont parlé, comme l'exil, le fait de se demander où est sa place, le bon endroit, où est-on réellement chez soi, la mère refuge, les retrouvailles avec ses amies d'enfance longtemps après... cependant, à part la claque du début, aucune émotion au rendez-vous. Les personnages sont tièdes, ils ont tous l'air stoïques, indifférents. Car la grosse déflagration du début aurait dû occasionner des cris, de la colère, et cela chez plusieurs personnages. Or rien, on a l'impression d'être face à un non évènement. C'est comme si l'auteur était passé à côté de son sujet. D'ailleurs, quel est ce sujet finalement ? le couple ? L'amour au long cours ? La trahison ? La famille ? Les racines ? L'amitié ? La loyauté ?

Malgré mes quelques réticences, c'est un roman qui se lit bien, mais ne provoque pas réellement d'émotions.

 

Citations :

Page 219 : À l’époque où elle avait été son amie et où Nancy la voyait tous les jours, Eilis n’avait rien de particulier. À présent, elle se distinguait. On aurait cru une autre femme. Il lui était arrivé quelque chose en Amérique, conclut Nancy. Elle aurait voulu savoir quoi.

 

 

 

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Mon avis : Brooĸlιɴ - Colм Tóιвίɴ

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’anglais (Irlande) par Anna Gibson

 

Éditions Le Livre de Poche

 

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Quatrième de couverture :

Enniscorthy, Irlande, années 1950. Comme de nombreuses jeunes femmes de son âge, Ellis Lacey ne parvient pas à trouver du travail. Par l'entremise d'un prêtre, on lui propose un emploi en Amérique, à Brooklyn. Poussée par sa famille, Ellis s'exile à contrecœur. D'abord submergée par le mal du pays, elle goûte ensuite, loin du regard de ceux qui la connaissent depuis toujours, une sensation de liberté proche du bonheur.

Puis un drame familial l'oblige à retraverser l'Atlantique. Une fois de retour au pays, Brooklyn se voile de l'irréalité des rêves. Eilis ne sait plus à quel monde elle appartient, quel homme elle aime, quelle vie elle souhaite. Elle voudrait ne pas devoir choisir, ne pas devoir trahir.

 


Mon avis :
J'aime beaucoup le dépaysement dans mes lectures et c'est ce que m'a occasionné ce livre, tant pour le lieu que pour l'époque, qui commence en Irlande dans les années 50. Eilis vit avec sa mère et sa sœur à Enniscorthy, petite ville irlandaise où il n'y a pas de travail. Alors que beaucoup partent travailler en Angleterre comme ses trois frères, Ellis va avoir l'opportunité de partir à 
Brooklyn et d'y avoir un emploi. Mais c'est loin l'Amérique ! Mais on peut s'y enrichir ! Et que c'est dur de partir si loin quand on a toujours cru qu'on passerait toute sa vie au même endroit. Eilis s'imaginait plus tard, mariée avec quelqu'un de chez elle, en Irlande, mère au foyer... le plus dur, c'est pour la maman qui voit partir ses enfants, loin, trop loin. En réalité, Eilis n'a pas choisi de partir si loin, les autres ont décidé pour elle. Elle voudrait pourtant tellement rester. Et moi toute cette partie m'a exaltée autant qu'effrayée. L'Amérique ! Brooklyn !! Oui mais tout quitter...

Alors qu'Eilis s'adapte tranquillement à sa nouvelle vie dans cette ville si peuplée, dans son travail qu'elle accomplit avec conscience, elle est assaillie par le mal du pays. L'endroit où elle est née, où elle connaissait tout le monde et où tout le monde la connaissait lui manque terriblement, au milieu de cette fourmilière où elle a la sensation de n'être personne. Un énorme sentiment de perte la submerge, de vacuité de cette nouvelle vie, d'inutilité.
Mais en Amérique, les migrants forment des communautés, presque des fraternités. On est seule sans l'être tout à fait, tout en souffrant énormément de solitude. Heureusement, le père Flood, qui est à l'origine de son départ à 
Brooklyn, est là quand il le faut. Un vrai prêtre, altruiste et généreux.

Ce qui m'a vraiment frappée dans un premier temps, c'est la solitude du migrant, au milieu d'une multitude de gens.
Ça a été le dépaysement assuré pour moi, avec cette Amérique telle que je la vois dans mon imagination, peut-être à tort, cette terre accueillante, formant des communautés solidaires, la main tendue vers leurs semblables, tous ceux qui viennent d'ailleurs.
J'ai aimé cette histoire simple qui parle de gens simples qui construisent leur vie, avec les joies et les drames qui la traversent.
Il y a aussi beaucoup d'humour, ça a été un vrai plaisir. Et surtout, ça raconte cette Amérique terre d'accueil, bien avant celle de maintenant en train de devenir terre de rejet.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui parle d'ambivalence, de désirs contradictoires, de déchirement entre deux pays, deux cultures, entre le nouveau monde et ses racines bien ancrées, deux histoires, deux possibilités, qui nous interpelle nous, lecteurs, et qui m'a fait bondir et espérer une chose plutôt qu'une autre et m'a fait arriver au bout avec une sourde angoisse.

 

Citations :

Page 46 : Eilis avait toujours cru qu’elle vivrait toute sa vie, comme sa mère avant elle, dans cette ville où elle était connue de tous ; elle avait cru qu’elle garderait toute sa vie les mêmes amis, les mêmes voisins, les mêmes habitudes, les mêmes itinéraires. Elle avait imaginé qu’elle trouverait un emploi en ville et que, par la suite, elle épouserait quelqu’un et laisserait son travail pour élever ses enfants.

 

Page 53 : Elle laissait filer ces images le plus vite possible, en s’arrêtant dès que celles-ci effleuraient la vraie peur, le véritable effroi ou, pire encore, la notion qu’elle s’apprêtait à perdre ce monde à jamais, qu’elle ne vivrait plus jamais une journée ordinaire dans ce lieu ordinaire, que le reste de sa vie serait désormais une lutte contre l’inconnu.

 

Page 105 : Elle commença à réfléchir, pour tenter de comprendre ce qui avait bien pu causer cette sensibilité nouvelle qui ressemblait à du désespoir, qui ressemblait à ce qu’elle avait éprouvé à la mort de son père, quand elle les avait vus fermer le cercueil, ce sentiment qu’il ne reverrait jamais le monde et qu’elle, de son côté, ne pourrait plus jamais lui parler.

Elle n’était personne à Brooklyn. Ce n’était pas juste le fait qu’elle n’y avait ni famille ni amis ; c’était bien plus que cela. Elle était un fantôme dans cette chambre de pension, dans ces rues où elle marchait pour aller au travail. Rien n’avait de sens.

 

Page 123 : Et j’ai bien mis les choses au point avec le père Flood : vu que je me suis déjà organisée de mon côté pour être sûre de toucher ma récompense au ciel, il me doit une faveur que j’aimerais bien qu’il me retourne dans ce monde-ci, et pas trop tard, si possible.

 

 

 

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Mon avis : Wayward Pines épisode III : Destruction – Blacke Crouch

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Patrick Imbert

 

Éditions Gallmeister - Totem

 

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Quatrième de couverture :

Voilà trois semaines que l’agent Ethan Burke est arrivé à Wayward Pines, Idaho. Dans cette bourgade, les habitants se voient assigner un logement, un travail et parfois même leur conjoint pendant qu’à l’école, on apprend à leurs enfants que David Pilcher, le fondateur de la communauté, est leur Dieu. Bien entendu, personne n’est autorisé à quitter la ville, cernée par une immense clôture électrifiée. Ethan, lui, a découvert ce qui rôde au-delà de l’enceinte qui isole Wayward Pines du monde extérieur. C’est précisément cette menace qui est maintenant sur le point de submerger la ville et peut-être même d’annihiler l’humanité toute entière.


 

 

Mon avis :
Et enfin le troisième et dernier tome ! Je devrais peut-être plutôt dire hélas car j'ai adoré et quand c'est fini, ben... c'est fini.
Ce troisième opus commence par des remords, un énorme fardeau de culpabilité, le sentiment d'avoir condamné tout le monde, la sensation que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Et puis alors, c'est gore !!!

On se trouve confronté à un bain de sang, la lutte pour la survie dans quelque chose qui ressemble furieusement à la guerre, c'est totalement terrifiant avec bien sûr un gros suspense. Il y a quelque chose de désespéré là, et en même temps ça semble être un booster. Car, à partir du moment où ça ne peut pas être pire, on peut espérer une amélioration, même légère. Et parfois, l'énergie du désespoir fait des miracles...
Et là, ben je ne peux plus rien dire. Parce que si je dis quoi que ce soit de plus, je spoile... À part que, il y a une tension et de l'action non-stop du début à la fin, que c'est une course à la survie, déchaînée, éperdue, acharnée. Sans oublier qu'il faut beaucoup de force pour rester à sa place d'être humain et ne pas se laisser griser par un pouvoir illusoire.

La fin m'a scotchée, ébouriffée, surprise au plus haut point ! Je ne m'y attendais pas, mais alors pas du tout !
Et bien sûr j'ai adoré ce troisième tome, et évidemment je ressens déjà un manque... J'aimerais tellement que toutes mes lectures soient aussi trépidantes et addictives. C'est pas tous les jours qu'on dévore une trilogie à cette vitesse, oubliant le besoin de sommeil et même qu'il est l'heure de partir travailler.

 

Citations :

Page 20 : Vous mesurez ce que nous avons accompli ? Nous venons de réussi le voyage le plus dangereux, le plus téméraire de toute l’histoire de l’humanité.

 

Page 59 : Dans le monde d’où nous venons, notre existence était si facile. Et si peu satisfaisante, justement à cause de cette facilité. Où trouver du sens quand on est seul parmi sept milliards ? Quand la nourriture, les vêtements, tout ce dont on a besoin nous attend au supermarché du coin ? Quand on s’abrutit devant des écrans et des divertissements en haute définition, le sens de la vie, le but de l’existence, se perd complètement.

 

Page 106 : La vieille femme était assise dans son fauteuil inclinable en cuir, repose-pieds bien en place, plateau-repas sur les genoux. À la lueur d’une bougie, elle retournait des cartes, une partie de réussite à moitié terminée.

Dans la maison d’à côté, ses voisins agonisaient.

Elle fredonnait à voix basse.

 

Page 120 : Pilcher porta une bouteille de whiskey à sa bouche, millésime 1925, se demandant quoi penser de la situation. Il y avait des précédents, bien sûr. Quand les enfants de Dieu se rebellaient, Dieu n’hésitait pas à les punir avec fermeté.

Une voix douce, celle-là même qu’il avait appris à ignorer il y a longtemps, coupa à travers le vent de folie qui soufflait dans son crâne : Tu te prends vraiment pour leur Dieu ?

 

Page 136 : J’aimerais vivre dans un monde où les actions se masure à l’aune des intentions qui les animent. Mais la vérité, c’est que seules leurs conséquences comptent.

 

Page 206 : Derrière les portes vitrées, Ethan vit un autre garde courir dans le couloir.

Il était vêtu de noir, armé d’un Taser, d’un pistolet, d’une mitraillette et de testostérone.

 

 

 

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Mon avis : Wayward Pines épisode II : Rébellion – Blacke Crouch

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’américain par Patrick Imbert

 

Éditions Gallmeister - Totem

 

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Quatrième de couverture :

Bienvenue à Wayward Pines, 461 âmes. Nichée au cœur des montagnes Rocheuses, la petite bourgade passerait pour idyllique si ce n’était la clôture électrifiée qui l’entoure, la télésurveillance incessante et la puce électronique implantée de force à chaque habitant. Aucun de ces résidents ne sait d’ailleurs comment il est arrivé là. Certains pensent qu’ils sont morts, d’autres qu’ils sont piégés dans une expérience scientifique, tous rêvent secrètement de s’échapper. Ethan Burke, le nouveau shérif, est l’un des rares à connaître la vérité. Une vérité tellement insupportable qu’il ne sait comment en libérer les habitants, parmi lesquels sa femme et son fils.
 

 

Mon avis :
Voici la suite, le tome 2 de Wayward Pines que j'ai enchaîné aussitôt après avoir refermé le 1, dont on ne peut absolument rien dire au risque de spoiler car la fin du premier tome nous offre une grosse révélation. C'est juste une série totalement addictive, qui se dévore et fait enchaîner les suites... Car le 2 est aussi palpitant que le 1.
Seules questions en commençant, que va-t-il se passer maintenant qu'on sait ? Y a-t-il le moindre espoir, même ténu ? Et ces "fêtes" dont il est question ? Et la psychologie des habitants, dont on suppose qu'il faut se méfier... Et le désir de vivre, peut-il perdurer ? Et les aberrations ? Et la liberté ? Et l'avenir ? Et, et, et...

De nouveaux éléments arrivent ou se mettent en place, qui nous réservent des surprises, et en tout cas des questionnement, qui créent un vrai suspense. Jamais à cours d'idées, l'auteur nous emporte dans cette histoire folle et oppressante. Pourtant l'espoir est dans la nature humaine, qui fait faire des folies parfois. Mais comment supporter la vie dans cet endroit si l'espérance d'un futur lumineux n'existe pas ?
Bien sûr ça évoque des références télé ou littéraires, le prisonnier (série cauchemardesque que je détestais quand j'étais petite), où 1984 de Orwell. Cependant l'histoire passe un cran au dessus dans l'inacceptable à mon goût.

Une phrase du poème de 
Victor Hugo "Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent" correspond totalement à ce que j'ai ressenti pendant cette lecture : "Car le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre".
J'ai vu dans cette histoire un parallèle avec nos sociétés, où les dirigeants prétendent vouloir notre bien, en nous faisant du mal. Ou alors peut-être que le pouvoir rend mégalo. Ou au contraire faut-il être mégalomane pour désirer le pouvoir ? Mais il est aussi question de l'inconséquence et de l'aveuglement, sans doute même de l'égoïsme à ne pas vouloir penser aux répercutions de nos actes.

Ce deuxième opus se termine sur un gros cliffanger, et bien entendu... SUS AU TROISIÈME !!!

 

Citations :

Page 37 : Chaque jour me rappelle combien nous sommes vulnérables, dans cette vallée. Notre existence est ténue, fragile. Et vous, assis là, vous me regardez comme si je dirigeais la police de la pensée ou les Khmers rouges.

 

Page 111 : Le concept d’animation suspendue n’appartient pas à la science du XXIe siècle. Nous n’avons rien inventé. Il appartient à la nature elle-même, comme tous les grands mystères de l’univers. Voyez la graine de lotus. Elle germe encore, mille trois cents ans plus tard. On a découvert dans de l’ambre des bactéries datant de plusieurs millions d’années, parfaitement conservées, parfaitement viables.

 

Page 220 : Laisser partir ses enfants est la meilleure chose qu’on puisse faire pour eux. Et la plus difficile.

 

 

 

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Mon avis : Wayward Pines épisode I : Révélation – Blake Crouch

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’américain par Patrick Imbert

 

Éditions Gallmeister - Totem

 

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Quatrième de couverture :

L’agent fédéral Ethan Burke reprend conscience, seul et blessé, en pleine rue à Wayward Pines, petite bourgade tranquille de l’Idaho. Partiellement amnésique, il se souvient être à la recherche de deux autres agents mystérieusement disparus dans la région. Il se rend vite compte qu’il n’a plus de papiers, ni de téléphone et, en dépit de ses efforts, il ne parvient à joindre ni sa femme, ni son supérieur, ni personne du monde extérieur. Il y a vraiment quelque chose de bizarre à Wayward Pines, comme chez ses habitants. Lorsqu’Ethan découvre le cadavre horriblement mutilé de l’un des agents qu’il recherchait, l’étrangeté cède la place à un danger mortel. C’est maintenant sûr, il y a quelque chose de pourri à Wayward Pines.


 

 

Mon avis :
Dès les premières lignes ça sentait le page turner à plein nez. Et !!!... oui ! C'était bien ça !! Un homme blessé reprend connaissance entre une rivière, un terrain vague et une aire de jeu. Il n'a ni papiers, ni clés, ni portable. Il souffre terriblement et ne se rappelle pas qui il est. Peu à peu des bribes de souvenirs lui reviennent, il est inquiet sans réellement savoir pourquoi. J'avoue que l'inquiétude m'a rapidement gagnée car tout est étrange et malsain dans la petite ville de Wayward Pines. L'agent fédéral Ethan Burke semble coincé dans ce drôle d'endroit qui a l'air coupé du monde extérieur. Comme si, ne voulant pas de lui on l'empêchait néanmoins de partir. Ça ressemble à un cauchemar où rien n'a de sens. Oui, c'est un endroit réellement cauchemardesque.

C'est véritablement un roman à nuit blanche. Parce qu'il fait peur ? Non... Il est tellement palpitant qu'on n'a pas envie de s'arrêter.
En réalité, on ne peut pas dire grand chose sur ce livre sans risquer d'en dévoiler trop, car tout n'est que suspense et faux semblants, duplicité et manipulation dont on craint que ce soit à tous les niveaux, et une chronologie plus qu'étrange. On ne sait pas qui est potentiellement ami ou ennemi. C'est assez oppressant. Une chose est sûre, ce roman m'a avalée, totalement embarquée, submergée, comme un raz de marée.
J'ai adoré ? OUI !!! Absolument ! Et la fin, c'est tout ce que j'aime !! Et je vais immédiatement me précipiter sur la suite...

 

Citations :

Page 41 : Une sorte de cité platonicienne idéale. Il ne devait pas y avoir plus de cinq à six cents habitants. Ethan se demanda ce qui les avait amenés ici. Combien avaient découvert Wayward Pines par accident ? Combien en étaient tombés amoureux ? Combien avaient décidé de s’y installer ? Combien y étaient nés, combien n’étaient jamais partis ?

 

Page 330 : Depuis la révolution industrielle, nous traitons notre environnement comme une rock star sa chambre d’hôtel. Mais nous ne sommes pas des rock stars. En matière d’évolution, nous restons une espèce fragile, faible.

 

 

 

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Mon avis : Le Havre : La grande histoire des quartiers – Dominique Delahaye et Béatrice Merdrignac

Publié le par Fanfan Do

Éditions Petit à Petit

 

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Quatrième de couverture :

Après deux tomes vous racontant la ville du Havre, découvrez l’histoire de ses quartiers ! Au fil des rues et des époques, échappez à la male marée qui a inondé la ville en 1525, participez à la grève des cigarières à Saint-François en 1883, résolvez un meurtre aux Ormeaux, assistez au meeting aérien de 1910 aux quartiers Sud et vivez d’autres aventures encore !

 

À travers des bandes dessinées passionnantes

et des pages documentaires fourmillantes d’informations,

les quartiers du Havre n’auront bientôt plus de secrets pour vous !


 

 

Mon avis :
Je viens de faire ma dernière incursion au Havre en bande dessinée avec ce troisième et dernier tome des Éditions Petit à Petit sur cette ville que j'aime tant. Ça tombe bien pour moi qui ai habité plusieurs quartiers là-bas puisque ça nous raconte l'histoire de ceux-ci. À chaque quartier raconté, une courte histoire en BD suivie de deux planches documentaires, textes, et dessins, comme dans les tomes précédents.
Et j'apprends là que le quartier Notre Dame a été le premier a sortir de terre en 1519.

- Notre Dame
- Saint François
- Des Halles centrales à la Bourse
- le Centre-Ville
- D'Ingouville à Danton
- Saint Vincent
- le Perrey
- Entre gare et Rond-Point
- L'Eure
- de Bléville à Caucriauville

Voilà les dix quartiers racontés dans cet opus.

Avec ce livre on suit la chronologie de la construction et l'évolution du Havre, partant de Notre Dame en 1519, pour arriver au XXe siècle de Bléville à Caucriauville, ce dernier étant le plus grand quartier de la ville, Et le plus sinistre à mon avis.
Pour toute personne qui connaît 
Le Havre, cette trilogie en bande dessinée est passionnante et instructive. J'ai appris au passage que Saint Vincent était le "bas Sanvic". J'ai appris beaucoup d'autres choses d'ailleurs.

On y trouve des dessins d'époque et des plans. C'est d'autant plus intéressant que 
Le Havre a été détruit en grande partie en 1944 par les bombardements et qu'il n'est quasiment rien resté de ce que fut le cœur de cette ville. Quand on voit Le Havre avant la destruction par les alliers on se dit que, outre le nombre de victimes, c'est vraiment une catastrophe car l'architecture était magnifique : le Grand Théâtre, La Bourse, Les Halles Centrales, l'hôtel de ville...

Et toujours la salamandre, emblème de François 1er et de la ville, à chaque bas de page.

 

Citations :

Page 33 : SUR LE BOULEVARD IMPÉRIAL

On y construit des édifices publics comme la sous-préfecture et le palais de justice, un bâtiment de style néo-grec, inspiré de la façade ouest de celui de Paris et inauguré en 1876. C'est ici, au début du XXe siècle, qu'est jugé Jules Durand, un charbonnier syndicaliste condamné à mort pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Gracié et libéré, il mourra des séquelles de cette injustice. D'autres grandes affaires y seront traitées, comme au XXIe siècle, celle de la Josacine empoisonnée.

 

 

 

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Mon avis : Sous un grand ciel bleu – Anna McPartlin

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Valérie Le Plouhinec

 

Éditions Pocket

 

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Quatrième de couverture :

Rabbit a rendu son dernier souffle. Elle était leur fille, leur sœur, leur mère. Elle était leur soleil. Comment, dans cette famille d'ordinaire si loufoque, retrouver goût à la vie ? Davey l'a promis à sa sœur : il prendra Juliet avec lui. Mais comment s'occuper d'une enfant de douze ans quand le seul engagement qu'on a eu dans sa vie, c'est un abonnement au magazine Rolling Stone ? Comment garder la foi, quand on a perdu un enfant ? Chacun à sa manière, les Hayes vont tenter de surmonter leur chagrin.
À chaudes larmes ou à grands rires, la résilience en souriant...


 

 

Mon avis :
Oyez oyez braves gens ! Si vous avez versé votre petite larme avec 
Les derniers jours de Rabbit Hayes, vous allez recommencer immédiatement avec le prologue qui revient sur l'instant précis où Rabbit meurt. La terreur qui vous assaillent au moment de perdre un être cher est si bien décrite… ça sent le vécu.

Rabbit a eu le cancer car elle avait le gène BRCA2. Ce gène défectueux qui multiplie les risques, ce gène qui va sournoisement nous accompagner tout le long du roman, si discrètement qu'on l'oublierait presque…

Chaque chapitre met l'accent sur un des très proches de Rabbit. Il y a Molly, la mère, clé de voûte de la famille et véritable emmerdeuse qui n'en fait qu'à sa tête sans se soucier des désirs d'autrui. Je ne l'aimais déjà pas tellement dans le premier tome, je ne l'aime toujours pas. Pourtant elle doit bien avoir des qualités… Charitable et formidable il paraît. Et elle est drôle.
Puis Jack, le père, qui aime Molly et dit amen à tout, ou presque.
Grace sa sœur et Davey son frère, Juliet sa fille inconsolable, Marjorie sa meilleure amie, tous malheureux à se demander si le monde va être supportable à présent, tous unis par une grande affection. Car chez les Hayes c'est la maison du bon dieu. La porte a toujours été ouverte à tous les amis de leurs enfants. Une famille élargie en somme. Et nous, on les suit alors qu'ils tentent de surmonter cette perte immense, chacun à sa façon.

Malgré le deuil, c'est une belle histoire, celle des gens, de la vie, de la mort, de comment faire après, du lent passage de la douleur infinie liée à la perte, du sentiment d'injustice et de vide absolu, du temps qui passe inexorablement, de la reconstruction. Ça raconte un peu la vie de tout un chacun et ça dit de très belles choses, que ce soit sur le bonheur ou sur la tragédie. C'est émouvant au plus haut point, puis parfois au détour d'une larme, d'un moment de joie, d'exaspération, de convivialité, on est saisi par l'humour d'une situation, d'une phrase, et on éclate de rire. C'est ce qui m'avait fait dire du premier opus que c'était très gai alors que la mort se profilait à l'horizon.

Tous les proches de Rabbit vont être changés à jamais par sa mort, on les voit devenir autre à force d'introspection, et le chemin parcouru ne les éloignera pas d'elle mais leur fera prendre de la hauteur. Car un deuil, c'est un morceau de soi qui meurt.
Comment apprendre à vivre sans quelqu'un qui nous était indispensable ? Un jour après l'autre… et la vie continue. Et la foi dans tout ça ? Eh bien, certains la perdent dans cette ère d'après Rabbit.
C'est réellement une belle histoire où l'amitié, l'attachement et la loyauté sont prépondérants, où la famille au sens large est une colonne vertébrale, un pilier, un mur porteur, qui aide à traverser les pires moments de la vie et qui pourtant parfois ajoute de la peine à ces pires moments.

 

Citations :

Page 10 : Molly affichait un calme de façade. Elle savait la mort imminente. Elle avait parfaitement conscience que, d’une seconde à l’autre, Rabbit s’en irait pour ne plus jamais revenir. Je t’aime, Rabbit. Je t’aime. Je t’aime tellement. Ta maman t’aime, tu sais.

 

Page 34 : Elle essuya la buée du miroir, révélant une femme qui ressemblait à une autre. Intérieurement aussi, elle se sentait changée. Marjorie sans Rabbit était quelqu’un d’autre.

 

Page 72 : Davey visualisa Johnny Faye, son meilleur pote, l’auteur-compositeur-interprète exotique et génial qui s’était approché tout près du soleil mais qui était parti trop tôt, et de manière terrible.

 

Page 90 : Ça va, tu me connais. Donc évidemment ça ne va pas, mais tu sais… ça va, quoi. On n’est que le deuxième jour et je déteste déjà le monde sans toi, donc tout roule.

 

Page 112 : — Je crois en Dieu, le Père… commença Molly avant de s’arrêter net.

Mais est-ce que j’y crois, au fond ? Combien de fois faut-il frapper à la porte avant d’admettre qu’il n’y a personne ?

 

Page 290 : Le fait que sa mère n’ait pas une tombe ni même une inscription sur un mur posait un vrai problème à Juliet.

C’est comme si elle n’avait jamais été là, ou comme si tout le monde s’en foutait.

 

Page 291 : Tu vois ? Ça, là, « bénis l’Éternel », c’est du fayotage, carrément. Les chrétiens savent tous que leur dieu aime les fayots.

 

 

 

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Mon avis : Nous les menteurs – E. Lockhart

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Nathalie Parrony

 

Éditions de Noyelles

 

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Quatrième de couverture :

Une famille belle et distinguée.

L’été. Une île privée.

Le grand amour. Une ado brisée.

Quatre adolescents à l’amitié indéfectible,

les Menteurs.

 

Un accident. Un secret. La vérité.

 

Un drame familiale époustouflant où culmine le suspense.

Une lecture qui, à peine terminée, donne envie de retourner

à la première page pour recommencer...


 

 

Mon avis :
On est prévenus, chez les Sinclair tout le monde est blanc, blond, beau, intelligent, parfait, et dans cette famille on a la culture de la gagne. En réalité, ils ont la tête dans le sable, ils ne veulent rien savoir, rien voir de la triste réalité. Car oui, chez les familles riches à qui tout a toujours souri, il faut constamment sauver les apparences… parce que chez ces gens-là on ne pleure pas…

En fait ce roman raconte quelque chose de terrible, un état d'esprit dérangeant, une philosophie familiale sectaire et glaçante. Un été, Cadence, la narratrice a un accident, mais quoi ? Ses séquelles sont tellement étranges. Somatisation ? Amnésie traumatique ? Qu'est-il arrivé dans ce paradis estival ?

Les vacances en famille, tous les étés sur leur île à eux, avec leurs quatre maisons. Les menteurs : trois cousins du même âge, Cadence, Johnny, Mirren, plus Gat l'ami de Johnny, la pièce rapportée. Adolescents libres comme l'air, la plage, les baignades, les feux de camp, ça ressemble au bonheur de l'enfance, à la vie facile.
Cependant il y a de la dureté car les parents reproduisent des schémas éducatifs dont ils ont sans doute souffert eux-mêmes, et pourtant immuables. Never complain, Never explain. Un vrai panier de crabes.

Alors je me suis bien laissée embarquer dans cette histoire familiale de vacances, de cousins et cousines, moi qui n'en ai pas, et cette très belle prose, très imagée et poétique, enveloppée dans une ambiance hypnotique. Évidemment j'ai émis des hypothèses quant au mystère qui plane et j'ai été cueillie car je ne l'ai pas vu arriver. En réalité, la fin m'a pétrifiée.

J'ai énormément aimé ce roman jeunesse qui contient beaucoup de beauté mais aussi de laideur. D'un côté l'idéalisme de la jeunesse, les rêves d'avenir et le refus des compromissions de ces adultes hypocrites, de l'autre la cupidité, le pouvoir sur les âmes que parfois confère l'argent, avec un patriarche persuadé que tout s'achète.
J'avais offert ce roman à ma fille car j'avais trouvé la quatrième de couverture très attrayante. Pas étonnant donc que je l'ai apprécié.
Ce livre est un véritable page turner. Et désolée pour les puristes de la langue française, je ne trouve pas de terme plus approprié.

 

Citations :

Page 14 : Mon histoire commence avant l’accident. L’été de mes quinze ans, au mois de juin, mon père nous a quittées pour une femme qu’il aimait plus que nous.

 

Page 34 : J’ai regardé son profil. Il n’était pas seulement Gat. Il était la contemplation et l’enthousiasme. L’ambition et le café noir. Tout ce qui se cachait là, derrière ses yeux bruns, sa peau veloutée, sa lèvre inférieure charnue… C’était de l’énergie pure, prête à jaillir.

 

Page 52 : Ça va s’arranger, m’ont-ils assuré.

Tu ne vas pas mourir.

Tu vas juste beaucoup souffrir.

 

Page 208 : Ma mère et ses sœurs dépendaient de grand-père et de sa fortune. Elles avaient eu la meilleure éducation, toutes les opportunités et les contacts dont on pourrait rêver, mais elles étaient incapables de subvenir elles-mêmes à leurs besoins. Aucune d’entre elles n’avait fait quoi que ce soit d’utile dans ce monde. Rien de nécessaire. De courageux. Elles étaient restées comme des petites filles s’efforçant de faire plaisir à leur papa. Il était leur unique gagne-pain — et elles n’aimaient que le pain de luxe.

 

 

 

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Mon avis : Ticket gagnant Tome 3 – Dewi Sri – Anne-Sophie Nédélec

Publié le par Fanfan Do

Éditions Le Lézard Bleu

 

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Quatrième de couverture :

À vouloir trop bien faire, on finit par se mettre dans des situations impossibles…
Alors que le mariage d’Antoine et Laura se prépare, leurs amis Audrey et Marc voient arriver avec angoisse le moment où il leur faudra se retrouver face à face. Si Audrey s’est lancée avec brio dans une nouvelle aventure aussi sentimentale que professionnelle, Marc, lui, est bien décidé à la reconquérir. Les retrouvailles promettent d’être électriques tandis qu’entre déconvenues et imprévus, la tension monte pour Antoine et Laura. Quand en plus la famille s’en mêle, le mariage qui s’annonçait sous les meilleurs auspices pourrait bien virer à la catastrophe.
À moins que fêter les noces à Bali ne soit la solution pour régler les malentendus et vivre quelques moments d’aventure ?
Envolez-vous pour un petit coin de paradis du bout du monde, sous le signe de l’amour, de l’amitié… et de l’humour !

 


Mon avis :
Voilà que j'ai eu enfin la joie de lire le tome 3 des aventures de Laura la reine de la boulette, maladroite et gaffeuse invétérée, et de ses proches. Tout de suite à fond dans l'histoire, j'ai eu l'impression de surfer sur une vague joyeuse. Les déconvenues commencent pour Laura dès les préparatifs de la noce, mais aussi pour Audrey et Marc, et pour les nombreux protagonistes ! Pour Laura ce sont les montagnes russes entre rires et larmes.
Sa vision du mariage est très conformiste, ses rêves de princesse, sa robe de princesse, son château de princesse, son église de princesse… et la voiture qui doit être parfaite ! Je me suis demandé ce qu'elles ont toutes avec ce délire de princesse ??? Mais bon, c'est ce qui fait le charme de l'histoire ! Laura est aussi romantique et fleur bleue que Audrey sa meilleure amie est pragmatique. Laura est un petit nounours en guimauve avec un petit cœur tout moelleux où tout le monde y a sa place.
Voilà donc que tout va de travers, que rien n'est vraiment comme elle l'avait rêvé…

Comme précédemment, c'est un roman choral où on a tour à tour le point de vue de Laura, Audrey, Antoine et Marc. Ce livre, c'est une valse à mille temps, tout feu tout flamme, ça pétille !!! Comme dans les tomes précédents on a une galerie de personnages savoureux et parfois exaspérants, et des nouveaux au casting, dont une que j'ai adorée : Emmanuelle ! Personnage féminin totalement réjouissant et atypique, elle vient pimenter l'histoire, elle est parfaite !

C'est aussi des petites incursions passionnantes dans l'histoire de France… le château de 
Nicolas Fouquet à Vaux-le-Vicomte, le château de Saint-Germain-en-Laye, sa terrasse, les Chevaux de Marly…
Anne-Sophie Nédélec a l'art des descriptions historiques et géographiques avec un goût du détail qui laisse rêveur. Tout est tellement visuel.
Et puis Bali !! Une visite guidée de cette île enchanteresse de l'archipel indonésien m'a donné l'impression d'y être un petit peu et une furieuse envie d'y aller. L'eau transparente, les temples aux bas-reliefs surchargés, les singes, le mode de vie, la nourriture avec ses nombreux plats végétariens, tout semble beau et apaisant. Enfin, peut-être pas les singes MDR.

Amours, rancœurs, malentendus, jalousie, humour, amitiés, liens familiaux, voyage…
J'ai encore passé un excellent moment de lecture avec ces personnages attachants et parfois têtes à claque qui m'ont fait marrer. Ce roman est une bulle de fraîcheur au cœur de l'été, surtout quand on ne part pas en vacances.

C'est une comédie, une histoire d'amour(s), un guide de voyage, un récit sur la nature humaine et les petits travers des uns et des autres, c'est bourré d'humour, de révélations et de rebondissements, et vraiment en cette période d'éco-anxiété et de marasme général ce genre de bulle d'oxygène fait un bien fou ! J'ai adoré !!!
À peine le livre refermé que le quatuor infernal me manque déjà.

 

Citations :

Page 95 : Je commence à comprendre ce que peuvent vivre les gens qui ne boivent pas d’alcool, souvent taxés de trouble-fêtes alors qu’ils n’aiment simplement pas ça…

 

Page 133 : Je suis enceinte et c’est pas super fun au quotidien, mais il paraît que ça s’arrange après trois mois. En gros, imagine-toi une sensation de gastro permanente. Le matin est difficile, mais ça va mieux après le petit vomi de 9 heures et demie.

 

Page 190 : C’est un concert de plaintes : « Je suis crevée, ce voyage m’a é-pui-sée », « La nourriture était vraiment dégueulasse dans l’avion », « Les charters, c’est plus ce que c’était... ». J’avais oublié leur propension aux jérémiades, je suis déjà saoulé.

 

Page 228 : - Ah non, mais qu’est-ce qu’ils nous font chi… les végétariens, avec leurs convictions à la noix !

Je retiens un rire face à la virulence de Christian qui, à ce moment précis, a tout du Français moyen à qui on a un peu trop changé les habitudes culinaires.

 

Page 275 : Et puis, j’ai envie de me créer de beaux souvenirs. C’est vrai, c’est important, non ? Sinon l’existence se réduit à une succession de non-évènements sans saveur.

 

Page 325 : La mer est agitée, mais une fois dans les flots, cela se ressent peu. La vision est merveilleuse. Autant les coraux sont bien abîmés au niveau de la plage et la faune quasi inexistante, autant ici, l’onde grouille de poissons de toutes les couleurs et de toutes les formes.

 

 

 

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