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babelio-masse critique

Mon avis : L’énigme Modigliani – Eric Mercier

Publié le par Fanfan Do

Éditions de la Martinière

 

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Quatrième de couverture :

Maudit, Modigliani ?
Derrière les tableaux les plus célèbres se cachent parfois les intentions les plus meurtrières.

Un faussaire de renom tout juste sorti de prison est retrouvé pendu dans une décharge en périphérie parisienne. Quelques jours plus tard, c’est le corps d’une spécialiste du peintre Modigliani qui est repêché dans la Marne. Rien n’unit les victimes, si ce n’est leur passion pour l’art. Coïncidence ou sombre machination ? S’engage alors pour le commandant Frédéric Vicaux, de la Brigade criminelle, et Anne, sa compagne historienne de l’art, une enquête qui les plongera près d’un siècle plus tôt. Quand un certain Amedeo Modigliani écumait les bistrots parisiens dans une quête furieuse du modèle parfait…

Après Le Secret de Van GoghÉric Mercier, docteur en Histoire de l’art et romancier, offre une nouvelle enquête haletante et érudite.

"Bienvenue dans le monde impitoyable de marché de l'art"

Gérard Collard, Librairie La Griffe Noire

 


Mon avis :
Le prologue nous emmène à Paris en 1918, aux obsèques de 
Guillaume Apollinaire, faire connaissance avec Aliza Lodève une jeune journaliste qui aurait eu une liaison avec Amedeo Modigliani. C'est une période et un univers que j'adore, mais au deuxième chapitre nous voilà à notre époque, avec un homicide dans le Val-de-Marne. Dès le début on se demande quel est le rapport entre ces deux périodes.

La victime, un faussaire qui peignait des toiles de maître a été ébouillanté, comme c'était la pratique dès le XIIe siècle dans plusieurs pays d'Europe. L'affaire de ce meurtre est confiée au commandant Frédéric Vicaux de la Brigade criminelle, qui n'est autre que le narrateur.
Parallèlement, Anne Naudin, historienne de l'art, compagne du commandant Vicaux, fait des recherches depuis des années dans le but se restituer des œuvres d'art volées à des Juifs pendant la guerre. C'est ainsi qu'elle s'intéresse à une toile d'
Amedeo Modigliani et sa peinture d'une certaine Aliza.

Assez rapidement on se prend d'intérêt pour cette double enquête qui semble receler bien des mystères. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la partie artistique où on apprend nombre de choses sur Modigliani, mais aussi sur cette sombre période de notre histoire, la deuxième guerre mondiale où la police collaborait avec l'ennemi et où tant de juifs ont été spoliés de leurs biens avant d'être envoyés dans les camps de la mort. Et puis on retourne en 1918, régulièrement.

J'ai beaucoup aimé les incursions dans ce début de XXe siècle, dans le Paris des artistes qui crevaient de faim et de froid alors qu'à présent leurs œuvres valent des fortunes. Modigliani, Matisse, Soutine, des noms qui résonnent jusqu'à nous et éveillent tout un imaginaire romanesque auprès de ces peintres qui ne vivaient que pour leur art et se noyaient bien souvent dans l'alcool et autres substances destructrices.

Quelques expressions désuètes m'ont surprise comme "Il attrape des bouffées de chaleur dès qu'il croise un jupon affriolant." Mein Gott quelle antiquité cette expression !!!
Cependant l'histoire est plaisante et, moi qui ne connaissais pas cet auteur, j'apprends qu'il est docteur en histoire de l'art et qu'il s'agit là du cinquième tome avec ses personnages récurrents, toujours à propos d'artistes tels que Buffet, 
Van Gogh mais aussi les fauves comme Matisse, Vlaminck ou Dufy, et l'hôtel des ventes de Drouot.

Merci à Babelio pour cette Masse Critique privilégiée ainsi qu'aux Éditions 
De La Martinière.

 

Citations :

Page 49 : La pratique de l’ébouillantage est attestée depuis le XIIe siècle par un règlement royal qui stipule que les faux-monnayeurs devront être « suffoqués et bouillis en eau et huile ».

 

Page 157 : Madame Planturat se tient debout devant l’une des fenêtres du salon. Son visage est buriné et parsemé de taches de vieillesses. Son mari, à ses côtés, paraît beaucoup plus jeune. Ils sont comme une paire de chaussettes dépareillées.

 

Page 254 : Peu après son installation aux affaires, le gouvernement de Vichy édicte plusieurs lois relatives au statut des juifs, qui font d’eux une catégorie à part de la population. Ainsi, le 3 octobre 1940, ils sont exclus de la fonction publique et des fonctions commerciales et industrielles. Le début de la descente aux enfers.

 

 

 

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Mon avis : La Révolution Française – Splendeurs, Drames et Liberté – Mathilde Montségur – Kévin Monfils

Publié le par Fanfan Do

Éditions Le Héron d’Argent

 

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Quatrième de couverture :

Vivez les événements révolutionnaires qui ont changé le monde dans ce beau livre aux finitions luxueuses et aux enluminures d'exception.
Laissez-vous emporter par les drames et la grandeur de la Révolution Française, depuis la chute de l'Ancien Régime jusqu'au Coup d'Etat de Napoléon.
Versailles, les Etats Généraux, la prise de la Bastille et la Terreur vous attendent…
"Découvrez les Très Riches Heures de la Révolution Française, par Matilde de Montsegur, Maître Enlumineur de France."

 


Mon avis :
Moi qui aime l'histoire j'ai été ravie de recevoir ce livre illustré dans le cadre de la Masse Critique de Babelio. La Révolution Française, page d'histoire passionnante même si, comme a dit si justement un certain troubadour de notre temps, le sieur Renaud, elle n'a jamais éliminé la misère et l'exploitation.

J'ai appris que Versailles était, à l'origine, un hameau chétif et obscur. Alors qu'à la fin de l'Ancien Régime, le palais était la résidence royale la plus luxueuse de toute l'Europe. On va apprendre le lent déclin de la vie fastueuse à Versailles, la dégringolade de la monarchie... Louis XVI n'a pas eu de chance lui qui était un roi humaniste, généreux, qui a donné des droits aux femmes, qui était pour l'acceptation de toutes les religions, pour plus de justice sociale et qui s'intéressait à la politique étrangère au point de parler et lire l'anglais. Bref, totalement différent de ses aïeux égocentriques, narcissiques au train de vie terriblement dispendieux.

Marie-Antoinette, la reine détestée du peuple, était considérée frivole, superficielle et dépensière.

J'ai été replongée avec plaisir dans mes cours d'histoire, avec notamment le rappel de ce qu'était la France : la noblesse, le clergé, le tiers état qui eux, bien qu'étant souvent les plus pauvres étaient ceux qui payaient le plus d'impôts.
On apprend que Louis XVI met en place des cahiers de doléances. Idée reprise un peu plus de deux siècles après par Emmanuel 1er. MDR !

En 1792 l'instauration du divorce passe inaperçue, les premières élections en août de la même année n'auront que 10% de participation. Bien sûr ça ne concerne que les hommes, les femmes étant exclues du scrutin. Et en cette même année 1792 sera décidée l'abolition de la royauté en France. J'ai enfin appris pourquoi et comment le calendrier révolutionnaire a été décidé. Ah oui oui, je l'ignorais.

La Révolution ne s'est pas faite sans peine. Elle a pris beaucoup de temps, a fait couler beaucoup de sang, s'est étalée dans le temps avec entre autre, la Terreur, la guerre de Vendée, le Tribunal Révolutionnaire, et j'ai trouvé passionnant de replonger dans ce moment de l'histoire de France dont j'avais oublié beaucoup de choses ou peut-être tout simplement ne les avais-je pas sues.
Outre les Sans-culottes il y a eu les Enragés mais aussi les Exagérés. le saviez-vous ? Moi non.

Merci à Babelio Masse Critique BD et aux Éditions le Héron d'Argent pour l'envoi de ce très beau livre à la mise en page soignée et magnifiquement illustré. Car l'histoire nous est racontée par le journaliste 
Kévin Monfils d'une façon instructive et agréable, et richement illustrée par Mathilde de Montségur, Maître Enlumineur de France.

 

Citations :

Page 8 : On réduit un peu trop vite Louis XVI à la Révolution et à son destin tragique. Le monarque a pourtant connu plus longtemps la paix, puisqu’il a régné pendant quinze ans avans d’être balayé par la Révolution.

Bien que maladroit, Louis XVI n’est pas demeuré inactif. Il a réduit les dépenses de la cour, alors que les finances étaient plombées par le déficit : la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui oppose la France à l’Angleterre, a ruiné le royaume.

 

Page 8 : Le roi a également agi contre la torture des détenus : en 1780, la « question préparatoire », qui avait pour but de faire avouer leurs crimes aux accusés avant leur jugement, est supprimée.

 

Page 13 : Appelée « l’Autrichienne » ou « l’étrangère », elle fait l’objet de multiples pamphlets, caricatures, chansons hostiles ou médisances. Bien qu’elle n’en ait pas conscience, jamais une reine ne fut aussi détestée de son vivant. Louis XVI, de son côté, ne se rend pas non plus compte du niveau d’impopularité de son épouse.

 

Page 21 : Malgré son appartenance au clergé, l’abbé Sieyès est un acteur majeur de la Révolution. C’est à lui qu’on doit une brochure proprement révolutionnaire, Qu’est-ce que le tiers état ? Parue en janvier 1789. Voici entre autre ce qu’on peut y lire : « Qu’est-ce que le tiers état ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent ? Rien. Que demande-t-il ? À devenir quelque chose. »

 

Page 33 : Si la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen constitue une vraie révolution, le texte a cependant ses limites. Il n’évoque pas la question de l’instruction publique et ne contient pas un mot sur la suppression de l’esclavage, alors que la France compte des colonies dans le monde, comme au Canada ou à Saint Domingue. Il ne parle pas non plus de la condition des femmes.

 

Page 68 : Jean-Paul Marat est journaliste, mais accomplit en réalité un travail de militant extrémiste : dans son journal L’ami du peuple, il appelle à la délation des traîtres à la Révolution, à la violence et au meurtre. Il encourage les massacres contre les royalistes de septembre 1792. Il établit même un nombre précis de personnes à tuer — jusqu’à 270 000 — et réclame au nom de la Révolution l’instauration d’une dictature.

 

 

 

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Mon avis : Les égarés – Ayana Mathis

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’américain par François Happe

 

Éditions Gallmeister

 

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Quatrième de couverture :

« Elle était comme une de ces hautes montagnes entourées d’une ceinture de nuages tellement épaisse qu’on ne peut pas en voir la partie supérieure. »

 

Chassée par son mari, Ava Carson, une Afro-Américaine d’une quarantaine d’années, arrive à Philadelphie avec son fils Toussaint, âgé de dix ans. À peine s’installe-t-elle au centre d’hébergement de Glenn Avenue qu’elle est déterminée à quitter cet endroit sordide. Mais en ce milieu des années 1980, peu de choix s’offrent à des gens comme elle : originaire d’un village de l’Alabama, elle a rompu tout contact avec sa mère et ne peut compter sur personne. Lorsque le père de Toussaint, un homme charismatique, autoritaire et très engagé politiquement, réapparaît dans la vie d’Ava, celle-ci se croit enfin tirée d’affaire. Dans le même temps, un puissant atavisme lié à ce Sud lointain, incarné par une grand-mère qu’il ne connaît pas, commence à germer chez Toussaint.

Sans complaisance aucune, Les égarés dresse le portrait poignant d’une mère prête ,à tout pour protéger son enfant de la froideur du monde, quitte à se brûler les ailes.

 

 

Mon avis :
Je me suis souvent demandé ce qu'il pouvait y avoir de pire que de se retrouver à la rue. Eh bien c'est de se retrouver à la rue avec un enfant, son enfant. Car à la peur et au danger, se joint l'humiliation. C'est ce qui est arrivé à Ava et son fils Toussaint. On est en 1985. Ils sont sans domicile, à la rue, où la compassion n'a pas sa place, où c'est chacun pour soi. C'est immédiatement d'une tristesse infinie. Car oui, ça sent la misère de vivre. Après s'être fait virer par Abemi le mari d'Ava, ils atterrissent dans un foyer où tout révulse Ava, des couleurs des murs au règlement infantilisant en passant par les cafards morts dans les lits.

On apprend peu à peu ce qu'est, ce qu'a été la vie d'Ava, qui elle est, d'où elle vient, ce qui l'a amenée à cette situation. Et il faut bien avouer que c'est une étrange personne, comme si elle était un peu extérieure à elle-même, ayant fait des choix qui ne semblent pas l'avoir enthousiasmée, qui ne semblent même pas être les siens, telle un bouchon au gré du courant. On fait des allers-retours entre le présent et le passé, entre Ava, ses moments de vie avec ses ex-compagnons, la vie de sa mère Dutchess, quand elle-même était enfant et qu'elles vivaient à 
Bonaparte en Alabama, ville de niggers, cédée au Noirs dans la deuxième moitié du XIXe siècle. "Depuis une centaine d'années, un des nôtres allumait un feu au crépuscule et l'entretenait jusqu'au lever du jour pour que tous ceux qui étaient de Bonaparte puissent rentrer chez eux par la rivière." J'ai adoré les relents de Sud profond d'une époque révolue. Les Noirs qui se rappelaient qu'il n'y avait pas si longtemps, ils ne possédaient rien, pas même leur vie, juste avant d'avoir Bonaparte. Un temps où les choses n'étaient pas éphémères. C'est sur ces terre que vit toujours Dutchess. Mais Bonaparte n'est plus comme avant, Bonaparte se meurt : "On a dévié de notre propre temps pour rentrer dans le temps des Blancs."

On se demande pourquoi Ava ne retourne pas chez sa mère au lieu de faire subir cette vie à son fils. Pourtant elle y pense...
Deux époques, deux ambiances, deux vies en communauté, deux destins de femmes, Dutchess la mère, Ava la fille. Toutes deux élevant seule son enfant. Toutes deux en lutte, Ava qui ne possède rien mais qui voudrait tant et Dutchess qui se bat pour garder le peu qu'elle possède, convoité par les Blancs. En réalité Ava sait-elle réellement ce qu'elle veut ? Elle semble toujours se laisser porter par le désir des autres. Et Cass, qui a fait autrefois partie des Black Panthers, géniteur de Toussaint, médecin ou peut-être pas, charismatique et inquiétant, mais surtout dominateur et utopiste, réapparaît un jour...
J'ai beaucoup aimé Dutchess, et pas du tout Ava, froide et imbue d'elle-même, si faible avec son amour de toujours qu'elle met son fils en danger.

Cette histoire nous rappelle au passage le mal que les Blancs ont fait, l'esclavagisme, la quasi-éradication des autochtones, la destruction de la nature à leur profit. Ça raconte la difficulté d'être femme et ça nous parle d'emprise. Ça dit la contrainte d'être un enfant, toujours à la merci des adultes, de leurs incohérences et de leurs lubies.
C'est un récit qui vous embarque dès les premières lignes et qu'on n'a plus envie de lâcher, qu'on voudrait pouvoir lire sans s'arrêter jusqu'au mot fin. Enfin... c'est ce que j'ai ressenti jusqu'à la moitié à peu près. Car après j'ai trouvé le temps long. L'histoire s'étire lentement, trop à mon goût.
L'autrice nous offre quelques envolées poétiques !!! Elle sublime, dans ces moments, la dureté qu'elle raconte, c'est magnifique et désolant.

Merci Babelio Masse Critique et Éditions Gallmeister

 

Citations :

Page 22 : Qui va pouvoir nous aider, se demanda Ava, s’il n’y a ici que des femmes et leurs gosses, toutes aussi pauvres que des rats d’église ? Comme disait sa mère, quand on n’a rien, on peut rien faire.

 

Page 40 : Toutes ces femmes qui étaient là avaient un mec qui, d’une façon ou d’une autre, les avait foutues dans la merde.

 

Page 65 : Tous les Blancs étaient encore dans le Nord, dans leurs contrées froides, à s’entretuer. Mais ils n’allaient pas tarder. Et quand ils sont arrivés ! Ils voulaient vaincre la mort et le temps. Ils se sont abattus sur le monde comme la pluie s’était abattue sur Noé. Ils voulaient être la pluie et Noé, et Dieu par dessus le marché.

 

Page : 96 : Ma fille, pensa Ava, sois bien prudente. Tu peux te retrouver avec un véritable salopard et rester avec lui jusqu’à ce que tu n’en puisses plus. Ou peut-être que cette fille avait connu un de ces hommes qui lui avait rendu la vie tellement impossible qu’à la fin elle était complètement anéantie.

 

Page 202 : Y a eu une époque où on avait des inconnus qui défilaient sans arrêt dans le coin. Bonaparte est ce genre d’endroit qu’est un peu à l’écart du monde. Les gens débarquaient ici, venant de partout ou de nulle part. Ou ils arrivaient après avoir tellement voyagé que ce qu’ils avaient été auparavant les suivait de très loin. Parfois, ils essayaient de trouver qui d’autre ils pourraient devenir. Parfois, il fallait qu’ils deviennent quelqu’un d’autre. Nous on posait pas beaucoup de questions, sauf si les gens commençaient à se comporter d’une manière telle qu’on était amenés à leur en poser.

 

Page 245 : Et puis je me suis mise à observer Carter Lee, Juniata, Erma Linner et Memma, je veux dire à les regarder vraiment, en pensant que nous étions devenus vieux ensemble, comme un jeune homme et sa femme, s’ils ont un peu de chance.

 

Page 293 : Nous ne mangeons pas la chair d’autres créatures douées de sensations. Nous refusons d’absorber la terreur ressentie par ces êtres vivants à l’abattoir, sous peine de la ressentir nous-même.

 

Page 334 : Deux flics descendirent, s’avançant avec cette démarche qui donne l’impression qu’ils ont un paquet si énorme, là, au bas du ventre, qu’ils peuvent pas serrer les cuisses.

 

 

 

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Mon avis : Sur la piste des aigles – Adrien Sarrault

Publié le par Fanfan Do

Éditions Daphnis et Chloé

 

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Quatrième de couverture :

Entrepreneur couronné de succès dans le domaine de l’intelligence artificielle, Édouard Neuville décide soudainement de vendre sa société pour se lancer en politique. Entouré de son précieux collaborateur Antoine Berlioz et de sa très belle épouse Valentine, assisté des meilleurs experts, son charisme, son érudition et son discours disruptif lui assureront rapidement notoriété et popularité dans un pays secoué par de multiples crises. Mais parviendra-t-il à pénétrer les cercles du pouvoir ? Sur fond de fresque sociale et politique, une fiction à suspense qui nous interpelle aussi sur les transformations de nos sociétés par l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies associées.

 

Grand voyageur, cosmopolite, ingénieur en MBA, Adrien Sarrault observe ses congénères et le monde qui change. Après Un buisson d’amarante, un roman d’apprentissage incisif, drôle et profond dont l’action se déroule sur 4 continents, Sur la piste des aigles est son deuxième titre.

 

 

Mon avis :
Roman reçu dans le cadre de Masse Critique Privilégiée. Merci à Babelio

•Antoine Berlioz, jeune cadre, stressé par la pression au travail et sa relation tendue avec Victoire sa sublime maîtresse.
•Édouard Neuville, son patron, stressé par la pression au travail, marié à une sublime créature.
•Jacques Sanchez, Investment Banker, perpétuellement angoissé par la peur de tomber dans la misère. Car c'est un transfuge de classe, tout comme Antoine d'ailleurs.
•Valentine Neuville, épouse d'Édouard, femme idéale, parfaite, de bonne famille et belle réussite dans les études mais ancienne complexée.
Voilà pour les quatre personnages du début que j'ai tout de suite trouvés, hélas, très "cliché". Je me suis demandé si on allait avoir droit tout le long à des stéréotypes, voire des poncifs. Pourtant il est vrai que souvent les hommes très riches ont des femmes très belles.

Beaucoup trop d'anglicismes m'ont exaspérée, ça n'arrête pas, même si je me doute que dans le monde des affaires ça doit être ainsi. Seulement voilà, ça m'a vraiment fait penser au sketch des Inconnus quand ils se moquent outrageusement de ces snobinards de publicitaires.

Néanmoins, quelque chose donne envie de poursuivre. le cynisme de certains ? La découverte du chômage par d'autres ? Les différentes classes sociales et le choc des cultures ? L'abjection de certaines méthodes et mentalités ? L'envie de savoir jusqu'où ça peut aller ? Sûrement tout ça… Mais aussi la condescendance de ceux qu'on appelle les élites (je déteste ce mot qui nous ramène au rang de peu de chose, nous, le peuple) et dont on se rend compte que quasiment rien ne les arrête. Ces manipulateurs qui ont du pouvoir, que ce soient les grands patrons ou les politiques
Peut-être tout simplement ai-je aimé la critique de notre société qui part à vau-l'eau sans que ça n'inquiète réellement nos dirigeants, perchés qu'ils sont sur leur Olympe, à se regarder le nombril.

Et donc ce roman parle des affaires, de magouilles financières, de réorientation professionnelle, d'intrigues politiques, d'intelligence artificielle, de hackers éthiques, de requins de la finance, de femmes fatales, de cocufiages, de scrupules mais pas trop car, ce que femme veut… on connaît la chanson,  et les scrupules sont vite étouffés par la concupiscence. Et d'un autre côté il y a des consommateurs de femmes, à la chaîne…
L'auteur étrille clairement le pouvoir en place et les puissants en général, et bordel, que c'est bon !!! Et il nous donne une lueur d'espoir et d'idéalisme via les "hacktivistes".

L'écriture est belle et nombreuses sont les références philosophiques, politiques, historiques et littéraires. Mais alors, ce qui m'a vraiment dérangée, car ça revient plusieurs fois au début, c'est "en vélo", "en trottinette". "En" veut dire dans, donc en voiture, en bus, en train, mais à vélo, à trottinette, à moto, tout comme à cheval, où là, la faute n'est jamais faite. Et je trouve que dans les livres, il ne devrait pas y avoir de fautes.

Cependant, tout le côté politico-financier décrit ici ainsi que les magouilles informatiques et politiques, les manipulations qui visent à faire tomber des gens, j'ai trouvé tout ça passionnant. Trop d'argent nuit sûrement à la santé mentale, et le pouvoir corrompt, j'en suis sûre. À croire que dans les milieux qui brassent des sommes énormes, il y a des Judas partout en embuscade, prêts à vous poignarder pour prendre votre place. Et moi qui n'entends rien à tout ça, j'ai appris plein de choses qui m'ont confortée dans mon idée que l'humanité est souvent retorse, cupide et mégalomane. Heureusement, il y a des rêveurs.

Et alors qu'au départ j'y croyais moyennement, contre toute attente j'ai dévoré cette lecture. Et je me suis instruite ! Par exemple concernant le pari de Pascal, dont j'ignorais la théorie… à laquelle je n’adhérerai pas car mon âme est perdue XD.

 

Citations :

Page 58 : Le déjeuner avait été organisé dans la salle à manger que Neuville avait aménagé au siège de la société. C’était là que se tenaient tous ces déjeuners d’affaires quand il était à Paris. Il détestait aller au restaurant. Surtout les restaurants gastronomiques, où il se retrouvait toujours bloqué pendant des heures devant des défilés d’amuse-gueules, d’entrées, de plats, d’entremets, de viandes, de fromages, de desserts et de mignardises auxquels il ne goûtait guère. Dans sa « lunch room », le menu était toujours le même : salade, sushis et fruits frais. Et ni champagne ni Margaux, et encore moins de Petrus. On n’y buvait que de l’eau. Les convives qui n’appréciaient pas ce régime n’étaient pas obligés d’accepter ni de revenir.

 

Page 83 : J’étais alors chez Steve Jobs, je suis maintenant chez Paul Emploi. Sic transit gloria mundi, s’amusa-t-il à penser.

 

Page 93 : — Tu veux donc commencer une carrière de révolutionnaire ? Bonne chance ! Tu as du talent et de l’argent. Mais te rends-tu compte de l’énormité de ce que tu me dis ? Notre démocratie est fondée sur des institutions qui sont quand-même bien installées, et qui sont acceptées par tous, et aussi par un contre-pouvoir médiatique, qui est certes critique mais qui est connivent. Et tu retrouves cette situation dans tous les pays importants de la planète. Et tout cela est renforcé par une multitude de traités entre États.

 

Page 127 : À contrario, intéressons-nous au fonctionnement de la démocratie représentative, avec ses 577 députés, ses 348 sénateurs, ses 4058 conseillers généraux, ses 79 élus au Parlement européen, les 233 membres du Conseil économique et social dont on ne sait pas toujours d’où ils viennent. Et je ne cite pas le reste, la liste serait trop longue. Dès le début du courant des Lumières, courant intellectuel fondateur et dominant dans la pensée politique française depuis le XVIIe siècle, on a su que ces solutions de démocratie ont pour principal défaut de ne pas répondre à l’idéal démocratique pur. Avec elles, Nous sommes vraiment très loin du contrat social de Jean-Jacques Rousseau.

 

Page 158 : La désinformation est une pratique aussi ancienne que l’humanité, mais avec l’IA on disposera d’une arme redoutable pour détruire la réputation d’une personne.

 

Page 173 : La prison ! Le gnouf ! Le trou ! Le ballon ! Les geôles de la République… Tout cela pouvait faire penser à Alexandre Dumas et au Comte de Monte-Cristo. Mais hélas, il n’y avait rien de romantique dans ce qu’il risquait de lui arriver. Pour lui, il n’y aurait pas d’abbé Faria, pas de trésor caché dans une île à aller récupérer, pas de vengeance à aller orchestrer dans les salons du Second Empire. En prison, en France, au XXIe siècle, il n’allait croiser que des chefs de gangs, des voyous sans foi ni loi, des assassins, des drogués, des pervers et des psychopathes qui allaient lui faire souffrir mille maux, ou pire tenter de le transformer en vulgaire sodomite…

 

 

 

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Mon avis : Dis-moi pourquoi les chats… - Véronique Aïache

Publié le par Fanfan Do

Éditions Trédaniel

 

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Quatrième de couverture :

Dis-moi pourquoi les chats sont-ils les compagnons

préférés des médiums ? Pourquoi adorent-ils s’étaler

sur les claviers d’ordinateur ? Pourquoi étaient-ils

emmurés vivants dans les maisons du Moyen-Âge ?

Pourquoi préfèrent-ils le salé au sucré ?

 

Qu’ils soient de campagne, de gouttière ou de salon, d’hier ou d’aujourd’hui, les chats demeurent pour leurs amis humains la plus énigmatique des petites merveilles animales. Reste à savoir qui de leur Histoire ou de leur génétique explique le plus de mystères ? Qui de leurs ronrons ou de leur désinvolture éveille le plus notre curiosité ? Pour y répondre, ce livre ne se contente pas de visiter un monde fait de tendresse et d’improbables. À destination des ailurophiles actuels ou à venir, il révèle sous forme de questions/réponses les secrets de fabrication de la plus légendaire des espèces félines.


 

 

Mon avis :
J'ai eu la chance de recevoir mon choix préféré lors de la dernière édition Masse Critique organisée par Babelio. Je vis avec quatre chats, ou peut-être que je vis chez eux mais j'aime à penser qu'on est colocs même si c'est moi qui paie tout. En contrepartie ils me font plein de câlins et de ronrons en m'apportant de la zénitude et de l'amour.

Donc, l'idée de découvrir les secrets des matous m'enchantait, car je voue une adoration totale à mes petits poilus. Et j'ai bien raison car après lecture de cet ouvrage, j'ai la confirmation que les félins sont des petites merveilles de la nature.
Ce livre est découpé en quatre parties.
Première partie : du côté de la génétique. Et là on apprend, entre autre, que nos chats sont champions d'équilibrisme grâce à un corps absolument parfait, qu'ils sont gauchers ou droitiers et là je peux dire que je vais les observer de près pour voir ça de mes yeux 👀, que les chats noirs sont en meilleure santé, que les félins font de l'automédication par le ronron...
Deuxième partie : du côté du comportement. Alors bon, qui vit avec eux en connaît un rayon. À cohabiter avec eux on a fini par être de la même famille et forcément on les comprend. D'ailleurs je vais envisager de prendre des cours de "destressage" félin auprès d'eux, il paraît qu'ils excellent dans ce domaine qui consiste à faire retomber leur stress, alors que moi... Néanmoins pour ceux qui adoptent leur premier chat, ce livre pourra les aider à éviter des erreurs. Car les chats sont des petites personnes sensibles, faciles à comprendre pour peu qu'on ait décrypté les messages qu'ils nous font passer, comme par exemple : y'a trop de bruit, je cherche une connerie à faire, je veux des câlins, je suis content, je t'aime, je ne suis pas d'humeur, lâche-moi les baskets j'ai pas envie d'être touché, etc... Après tout, le consentement ça vaut aussi pour les animaux !
Troisième partie : du côté de l'étrange. Des choses insolites nous sont rapportées, comme les cat's eyes sur les bords des routes britanniques, ou la capacité des chats de neutraliser des nœuds de courants électromagnétiques, mais aussi gardiens métaphysiques de l'harmonie spirituelle pour les médiums, et pourquoi ils ont neuf vies, et le feng shui...
Quatrième partie : du côté de l'histoire. Là malheureusement on apprend que les chats n'ont pas toujours été à la fête, même en Égypte. Ils ont servi de remèdes dans beaucoup de pays. En France, au Moyen-âge, on sait à quel point les chats noirs (mais pas que) ont été exterminés à cause de ces arriérés d'ecclésiastiques.
Cette dernière partie évoque essentiellement ce que les humains ont fait subir aux chats de tous temps, et j'ai détesté lire ça. La cruauté liée à la bêtise dont l'humanité est capable est affligeante. Mais merci la nature, la peste à vengé les chats au Moyen-âge.

Ce livre est une mine d'informations, j'adore ! Par contre, sur la nécessité de laver son chat une fois par mois... je ne m'y risquerai pas.

Donc, si comme moi on vit avec des fauves miniatures depuis de nombreuses années, cet ouvrage est intéressant pour l'aspect génétique car on apprend des choses étonnantes. Sur le comportement on apprend le pourquoi de certains aspects sale gosse de nos petites merveilles comme quand ils jettent les objets par terre, mais aussi pourquoi ils aiment le silence, pourquoi ils marchent parfois en crabe... J'ai aussi été détrompée sur des comportements que je croyais avoir compris et en réalité mal interprétés, qui me laissent cependant perplexe sur certains de mes chats. Sur l'étrange, eh bien... les chats sont étranges, mais pas tant que ça pour qui les aime et les comprend, mais ils sont fascinants sans aucun doute. L'histoire est la partie dont je me serais bien passée. Trop cruelle...

Après cette lecture, nos nyctalopes adorés n'auront plus de secrets (ou si peu) pour les ailurophiles dont je fais partie. Ah oui, j'ai découvert un mot !! Oui, je suis une vraie de vraie ailurophile ! En plus de mes quatre chats, j'ai plein de statuettes de chats, et dans la rue je parle aux chats que je ne connais pas.
En tout cas, en rentrant, je vais sûrement m'adresser à mes matous avec déférence tant j'ai le sentiment (confirmé par ce livre) qu'ils sont des petits êtres supérieurs et qu'un jour ils domineront le monde ;D et le monde s'en portera bien mieux XD.

 

Citations :

Page 8 : Pourquoi regarde-t-elle parfois dans le vide avec tant d’insistance ? Pourquoi ses ancêtres étaient-ils déifiés au temps des Égyptiens ? Pourquoi pianote-t-elle sur moi en ronronnant ? Pourquoi les chats sont-ils les compagnons préférés des médiums ? Pourquoi le mien dort-il souvent avec une patte sur les yeux ? Pourquoi la sérénité féline est-elle à ce point contagieuse ? Pourquoi… ? Pourquoi… ?

 

Page 30 : N’oublions-pas que le chat est un éternel enfant, un animal dit « néoténique ». Cela signifie qu’il conserve toute sa vie ses caractéristiques juvéniles comme le jeu, le ronron et le patounage.

 

Page 54 : Qu’il soit de race ou de gouttière, sauvage de son état ou monarque de salon, un chat reste avant tout un chat. Un animal fidèle aux lois de la nature. Un petit compagnon hors du commun qui n’a pas fini de nous surprendre.

 

Page 70 : Notre petit compagnon de vie n’a pas volé sa réputation d’animal « le plus propre de la Création ». Il consacre environ un tiers de son temps d’éveil à faire sa toilette et s’y livre chaque fois comme un homme pieux peut le faire lors de ses rituels de purification.

 

Page 77 : Tous les yeux félins parlent de douceur et de mystères, d’élégance et de profondeur. Ils expriment à la fois la même sagesse et la même vivacité. Ils traduisent la force de leur identité et la noblesse de leur caractère.

 

Page 90 : Petits êtres libres par excellence, les chats ont fait de l’insoumission un véritable art de vivre. Résolument attachants bien qu’impossibles à attacher, tout porte à croire qu’ils portent en eux les gènes de la solitude. Celle qui, au risque de sembler égoïstes et dédaigneux, les monte au pinacle de l’indépendance. Et pourtant, il suffit un tant soit peu de les connaître pour se rendre compte rapidement qu’ils se lient sincèrement à leurs pairs comme aux membres de toute autre espèce. Ils savent mieux que quiconque trouver l’équilibre parfait entre la vie en groupe et les instants de solitude.

 

 

 

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Mon avis : L’ultime guerre – Anna Raymonde Gazaille

Publié le par Fanfan Do

Éditions LE MOT ET LE RESTE

 

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Quatrième de couverture :

Dans un monde dystopique, une secte nommée les Adeptes du Tout-Puissant sème la terreur dans les Territoires du Sud. Depuis les Territoires du Nord, des soldats et la Légion des Guerrières de la liberté luttent contre leur invasion et l’asservissement des femmes qu’ils tentent brutalement d’imposer. Ainsi débute l’odyssée de Tessa, une enfant soldat errant sur un champ de bataille, recueillie par trois Guerrières avec lesquelles elle entame un long et périlleux voyage à travers les ruines d’un monde dévasté. S’accrochant aux liens tissés avec ses sœurs d’armes, elle s’acharne à survivre, en dépit de tout ce qu’elle a subi, apprivoisant les fantômes qui la hantent. Son périple et cette quête vers la terre nordique feront surgir en elle un puissant sentiment d’appartenance à une humanité qu’elle avait condamnée.


 

 

Mon avis :
Dans un futur indéterminé le monde a basculé. Des hordes d'hommes asservissent les femmes, qui sont reléguées au statut d'inférieures, de ventres, d'esclaves. "Les armes étaient interdites, mais nous savions tous que les plus puissants en possédaient. C'est ce qui faisaient d'eux les plus puissants." Tessa, une orpheline de douze ans, nous raconte ce monde en ruine, ces villes détruites, ces édifices si hauts qu'on n'en distingue pas le sommet mais aussi la peur, la douleur et le deuil.
Des femmes, les Combattantes du Nord, luttent. Ce sont les Guerrières de la liberté.
On en revient toujours à cette réalité sordide énoncée par 
Simone de Beauvoir "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question." Alors l'apocalypse.
Mais dans ce monde, quasiment personne n'a de droits, sauf les plus forts.

Tessa suit trois Guerrières, Manu, Pat et Cum, qui doivent rejoindre leur bataillon. À partir de là, on change de narratrice au gré des chapitres. On découvre ce monde en guerre, le fanatisme contre la liberté, avec des villes çà et là dont certaines tentent la neutralité mais vivent dans la corruption, pendant que d'autres sont presque des modèles de démocratie. le Sud où règnent la guerre et la mort, le Nord où la civilisation a perduré.

À travers ces lignes on sent la rage de ces femmes qui luttent pour leur liberté. Toutes ont perdu beaucoup, elles se battent pour ce qui leur reste : elles-mêmes, leurs choix, leur libre arbitre et une societe égalitaire. C'est dans ce monde là que Tessa va devoir avancer à l'aveugle en se méfiant de tout le monde. Pourtant il ne m'a pas semblé si différent du nôtre. Partout le fanatisme religieux explose, le sexisme et l'intolérance aussi, ainsi que le patriarcat et ses prérogatives que certains veulent voir perdurer au détriment des femmes et de leur liberté. Ce roman, c'est peut-être le monde de demain dans une perspective cauchemardesque.

Alors, j'ai bien aimé. Ça se lit bien et on est embarqué dans ces vies cabossées de femmes. Cependant j'ai trouvé que plusieurs personnages auraient gagné à être plus approfondis, moins éphémères. Et puis l'ensemble m'a semblé un peu fourre-tout, avec un mélange de sociétés et d'époques qui seraient réunis dans un espace assez réduit tout en étant aux antipodes les unes des autres. Un peu comme si un univers barbare côtoyait une société plutôt bien rangée, Mad Max VS Bienvenue à Gattaca. Presque un anachronisme. Néanmoins, une dystopie féministe, moi je dis bravo !
Merci à Babelio Masse Critique et aux Éditions le Mot Et le Reste.

 

Citations :

Page 16 : Dans le camp, il y avait bien sûr des hommes, beaucoup moins nombreux que les femmes et les enfants, mais ils commandaient. Ils formaient des bandes, la plupart du temps rivales. Ils se battaient, trafiquaient. Les armes étaient interdites, mais nous savions tous que les plus puissants en possédaient. C'est ce qui faisaient d'eux les plus puissants.

 

Page 27 : Tout brûle. Je songe aux dépouilles des guerrières qui gisent parmi tous ces livres. Dans le ciel flamboyant du couchant s’élèvent les flammes tout aussi rougeoyantes. J’aimerais que les mots de toutes les histoires incendiées crient leur colère.

 

Page 42 : J’ai demandé à Cum ce qu’elle en pensait. Elle a plongé ses yeux dans les miens : « Les dieux n’existent pas. Pas plus celui de ces déments qui enferment les femmes en cage et les traitent en esclaves, que les déesses, créatrices de cette humanité qui court à sa perte. »

 

Page 105 : Quand il ne reste que ton corps et à peine de quoi le couvrir, la valeur de la liberté prend toute la place et la vie s'allège pour ne plus désirer que l'essentiel.

 

 

 

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Mon avis : Le Grand Rouge - Wouzit

Publié le par Fanfan Do

Éditions Dupuis

 

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Résumé :

Ivan Barnave est un jeune homme libertin vivant de menus larcins. Avec son compagnon William Lameth, un vieil aventurier, ils vivent au jour le jour sans se soucier d'éventuelles poursuites. Cependant le seigneur Flandrin, pour qui un denier est un denier, est prêt à tout mettre en oeuvre pour retrouver ces deux malfaiteurs. Cette pugnacité cache-t-elle autre chose? Traqués, les deux complices seront rapidement rattrapés et condamnés. Ivan, conduit loin de son ami, fera une rencontre qui l'emmènera dans un tourbillon d'aventures, loin de toute civilisation, jusqu'au Grand Rouge.Chasses à l'homme, flashbacks, grandes évasions, amitié étroites, mythes ancestraux, survie en milieu hostile, rêves d immortalité... Voilà ce que vous réserve Le Grand Rouge! Servi par un univers graphique immersif et haut-en-couleurs, Wouzit livre ici un récit d'aventure extraordinairement riche et complexe.


 

 

Mon avis :
Cette BD est tout d'abord très déroutante. Chapitre 1, un naufragé arrive sur une île aux couleurs psychédéliques, avec des plantes étranges et des créatures dignes d'un trip sous acide.
Au deuxième chapitre il est quelque part dans un monde civilisé mais dans une époque antérieure à la nôtre. Il est recherché ainsi que son complice et ami. Ils ont escroqué un homme qui compte bien leur faire payer très cher son humiliation.
Chapitre 3 il est de nouveau dans l'île, où tout est dangereux, des monstrueuses créatures voraces aux plantes carnassières.
On alterne ainsi jusqu'à la fin, et on se doute bien que les deux mondes se rejoignent... mais en quoi ?

Et alors que dans un premier temps on ne sait pas où on va, j'ai trouvé le livre agréable et inspirant. J'ai aimé les deux univers. D'un côté une sorte de fable écolo où 
le Grand Rouge parle de son peuple et apprend sur les humains, de l'autre des pirates qui poursuivent un but qu'on ne connaîtra qu'à la fin.

J'ai énormément aimé le graphisme, que ce soit dans l'île où c'est hyper coloré que dans le reste de l'histoire ou c'est beaucoup plus sobre. J'ai beaucoup moins aimé la police de caractère que je n'ai pas trouvée facile à lire bien qu'on s'y habitue, mais c'est néanmoins une histoire qui m'a plu et bouleversée. Car au fond ça raconte l'éternel humain, pas très glorieux et sans aucune éthique beaucoup trop souvent.

Reçu dans le cadre de Masse critique graphique, merci infiniment à Babelio.

 

 

 

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Mon avis : Black Summer – M. W. Craven

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Sebastian Danchin

 

Éditions de l’Archipel

 

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Quatrième de couverture :

Jared Keaton, le chef étoilé le plus célèbre de Grande-Bretagne, est en prison pour l’assassinat de sa fille unique, Elizabeth. Son corps n’a jamais été retrouvé mais le témoignage de l’inspecteur Washington Poe a convaincu les jurés.
Affaire classée. Jusqu’à ce qu’une jeune femme prétende être… Elizabeth. Ce que les analyses confirment ! Keaton est aussitôt libéré et Poe se retrouve en fâcheuse posture. Le chef a juré sa perte, et il a eu six ans pour mijoter sa vengeance.
Avec l’aide de la seule personne en qui il a confiance, Tilly Bradshaw, une geek surdouée mais socialement inadaptée, Poe doit prouver à tous qu’il ne s’est pas trompé.
Mais comment Elizabeth aurait-elle pu ressusciter ? Impossible de le lui demander : elle a de nouveau disparu…


 

 

Mon avis :
Vous aimez les ortolans ? Ouvrez ce livre et vous n'aurez plus jamais envie d'en manger, sauf si vous êtes insensible, voire carrément psychopathe. C'est immonde ce qu'on leur fait subir ! Pire que dans les abattoirs où pourtant on touche déjà le fond en matière de cruauté.
Je ne sais pas si c'était une mise en bouche (ah ah) pour nous faire comprendre que noir c'est noir, mais ça m'a fait dresser les cheveux sur la tête.

Le sergent Washington Poe est un angoissé avec un passé terrible, qui se torture avec de vieilles rancœurs et il se dit qu'il est peut-être temps pour lui de commencer à s'aimer un peu et bien se traiter. Comme un bon flic qu'il est, il semble obsessionnel et taciturne, et surtout très intuitif. Or une affaire sans cadavre résolue par lui six ans plus tôt refait surface. La victime n'est plus morte, donc l'assassin n'est plus coupable. Et Washington Poe est dans le pétrin.

Pourtant il doute, malgré toutes les preuves que la victime est bien celle qu'elle prétend.
Et c'est intéressant, car ça va à l'encontre de toute logique. Et bien sûr, on se dit que c'est le flic qui a raison. Mais comment est-ce possible ? Et ça fait fonctionner la matière grise parce que nous, lecteur, on se retrouve à se creuser la cervelle pour tenter de deviner.

Washington Poe se lance donc dans une nouvelle enquête où il a très peu de temps, l'homme condamné est sur le point d'être libéré.
Là, trois questions se présentent : Pourquoi ? Comment ? Qui va avoir réellement des gros problèmes ?
C'est là tout le suspense du roman. 
Poe fait équipe avec Tilly Bradshaw, une geek surdouée avec, de toute évidence, un mode de fonctionnement totalement hors norme, très directe donc sans aucun tact Absolument délicieuse. Sans oublier la médecin légiste, très particulière aussi et néanmoins extrêmement compétente, mais qui hélas apparaît très peu.

Une histoire bien tordue, des personnages étonnants et parfois machiavéliques, une intrigue à rebondissements, tout est là pour passer un excellent moment et ne plus savoir où on va. de plus, j'adore quand il y a des geeks dans les romans, ça élargit tellement le champs des possibilités… Un polar sympa, même si c'est encore un roman qui véhicule le vieux cliché populaire qui veut que la cuisine Végétarienne est triste à mourir. Cela dit, c'est anecdotique mais ça m'a agacée.

J'ai bien aimé, mais je l'ai trouvé un peu soft, sauf pour ces pauvres ortolans, moi qui me suis habituée à des polars bien sombres et plutôt gores.
J'ai un gros regret, c'est que c'est un tome 2 et que je l'ignorais. J'aime lire les roman dans l'ordre.

 

Citations :

Page 10 : — On jette bien des homards vivants dans l’eau bouillante. On arrache les pinces des crabes et on gave les oies pour obtenir du foie gras. La moindre bouchée d’un plat animal est le fruit d’une souffrance.

 

Page 34 : — Vous êtes-vous déjà intéressé aux professions de prédilection des psychopathes, inspecteur ?

Rigg fit non de la tête.

Non ? Vous devriez. Je peux vous indiquer qu’en troisième position se trouvent les célébrités. Rien de vraiment surprenant. Impossible de nos jours d’allumer la télé ou d’ouvrir un journal sans y voir des gens gonflés de leur importance, au point de penser que leurs moindres actions fascinent le grand public. Logique, non ?

 

Page 207 : L’essence de carotte, composée d’une purée de carotte, d’une neige de carotte et d’un granité à la carotte, fournit à Poe le parfait exemple de l’adage selon lequel « ce n’est pas parce qu’on peut le faire qu’on doit le faire ».

 

 

 

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Mon avis : Danser dans la mosquée – Homeira Qaderi

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Cécile Dutheil de La Rochère

 

Éditions Julliard - 10-18

 

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Quatrième de couverture :

Homeira naît en 1980 à Hérat, en Afghanistan, dans une maison où se côtoient trois générations qui tentent de survivre tour à tour à l'occupation soviétique, à la guerre civile puis à la première prise de pouvoir des talibans. Au sein de ce foyer aimant, l'enfant chérit les livres et la liberté, se révolte contre les privilèges accordés aux hommes et les interdits visant les filles. Adolescente, elle va jusqu'à animer une école clandestine dans une mosquée.
Mais plus Homeira grandit, plus la vie s'assombrit. Elle accepte le mariage avec un inconnu, puis finit par fuir son pays. Elle fera de son existence un combat pour l'instruction et pour le droit des femmes.
Portrait d'un peuple qui vit sous la férule des talibans, Danser dans la mosquée est aussi un message au fils dont Homeira Qaderi a été séparée, auquel elle adresse des lettres poignantes.

" Danser dans la mosquée se lit vite, sans répit. Homeira Qaderi est une formidable conteuse. " Karen Huard, ELLE

 

 

Mon avis :
Merci a Babelio Masse Critique pour l'envoi de ce livre 😘


Homeira Qaderi nous prévient en préambule que tout est vrai dans ce livre à part certains noms, pour des raisons évidentes.
De son exil en Californie, ce livre raconte sa vie en Afghanistan depuis l'enfance, parsemé de lettres à son fils, qu'on lui a retiré quand il avait dix-neuf mois.

"𝙻𝚎𝚜 𝚚𝚞𝚊𝚝𝚛𝚎 𝚜𝚊𝚒𝚜𝚘𝚗𝚜 𝚊𝚕𝚕𝚊𝚒𝚎𝚗𝚝 𝚎𝚝 𝚟𝚎𝚗𝚊𝚒𝚎𝚗𝚝, 𝚖𝚊𝚒𝚜 𝚕𝚊 𝚜𝚊𝚒𝚜𝚘𝚗 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚐𝚞𝚎𝚛𝚛𝚎 é𝚝𝚊𝚒𝚝 𝚜𝚊𝚗𝚜 𝚏𝚒𝚗."
Il y a eu l'occupation russe, puis, après, l'arrivée des talibans. Les filles étaient déjà au départ moins bien traitées que les garçons, jouissant de beaucoup moins de privilèges qu'eux à tous les niveaux, moins de viande à table, pas le droit de courir, encore moins de grimper aux arbres, de rire bruyamment. Mais à l'arrivée des talibans la nuit s'est refermée sur elles. Elles ont cessé d'exister. Ces obscurantistes, à vouloir écraser les femmes, ont réveillé chez certaines un fort esprit de résistance.

Homeira était une rebelle née. Une petite fille curieuse et pleine de vie, refusant l'injustice, rien que ça. Elle voulait juste avoir les droits des garçons.

Tout au long de ce récit j'ai ressenti une angoisse diffuse. le désir de résistance des filles, car plutôt mourir que d'être enterrée vivante mais aussi la peur des garçons qui refusent d'aller contre les talibans. Car il faut du courage pour refuser le destin imposé par ces espèces de zombies, ces hommes armés, vêtus de noir, dépenaillés, maigres, sales, aux longues barbes, longs cheveux et turban, maquillés d'un trait de khôl, au regard glacé comme la mort.
Tout est devenu interdit : rire, chanter, danser, écouter de la musique, avoir une télé, lire, à part le coran. Être heureux tout simplement et avoir des rêves est interdit.

Un jour Homeira a accepté, pour épargner l'opprobre à sa famille, d'être mariée à un inconnu, ou plutôt vendue car dans cette culture là, le prix d'une fille est négocié, elle n'a pas son mot à dire. Néanmoins elle vivra une parenthèse enchantée en Iran où les femmes à ce moment là avaient le droit d'étudier, de rire, de travailler, avant de rentrer en Afghanistan, de […] 𝚛𝚎𝚝𝚘𝚞𝚛𝚗𝚎𝚛 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚞𝚗𝚎 𝚟𝚒𝚕𝚕𝚎 𝚚𝚞𝚒 𝚜𝚎 𝚗𝚘𝚞𝚛𝚛𝚒𝚜𝚜𝚊𝚒𝚝 𝚍𝚞 𝚜𝚊𝚗𝚐 𝚍𝚎𝚜 𝚏𝚒𝚕𝚕𝚎𝚜.

Ce livre est un cri, de révolte, de ralliement, de solidarité, pour toutes les femmes du monde écrasées par des pouvoirs misogynes et totalitaires, mais aussi pour des hommes qui savent qu'une société non égalitaire est une société bancale, injuste et souvent cruelle.

 

Citations :

Page 13 : Elle était persuadée que la plus difficile des missions que le Tout-Puissant pouvait confier à quiconque était d’être une fille en Afghanistan.

 

Page 34 : Le lendemain de ta naissance, un vent glaçant a pénétré par le fenêtre ouverte de ma chambre. Dans la rue, les gens devaient être en train de rassembler les membres éparpillés des corps de leurs proches morts. Un camion-citerne jaune orangé était venu prêter main-forte à la neige pour effacer les entailles rougeoyantes, fruit de la cruauté des hommes.

 

Page 63 : Je sais que l’islam a été manipulé et transformé en instrument de châtiment. En pierre à lapider les gens, surtout les femmes.

 

Page 108 : Nous étions condamnées à vivre dans une obscurité étouffante, claquemurées derrière les fenêtres et les rideaux. Les filles ne voyaient la lumière que lorsqu’elles les écartaient pour faire passer le fil dans leur aiguille.

 

Page 127 : Nous vivions une époque terrifiante. Les talibans obligeaient de nombreuses jeunes filles à les épouser et personne n’osait s’opposer à ces hommes armés et féroces. Certains étaient arabes, pakistanais ou tchétchènes, si bien que les filles disparaissaient comme de la fumée. Telle était la face hideuse de la religion et de la politique.

 

Page 137 : Nanah-jan a toujours pensé qu’une femme afghane devait d’abord avoir un fils, pour faire plaisir à son mari, puis une fille, pour son plaisir à elle. « Une femme sans fille meurt avec un sacré lot de peine et de souffrance », disait-elle.

 

Page 142 : Dans les livres que nous avions remontés de la cantine, il n’y avait pas de burqa. Pas de filles que l’on fouettait avec des branches de grenadier ou que l’on échangeait contre des chiens de combat. Pas de filles que l’on offrait au vieillard le plus pieux de la cité. Pas de filles battues qui préféraient se jeter dans un puits plutôt que d’être lapidées à mort. Il n’y avait pas non plus de fillettes que leur père obligeait à porter des vêtements de garçon et à jouer le rôle du fils de la famille. Dans ces livres-là, les femmes n’allaient pas confier leurs histoires à l’eau du fleuve ni parler aux morts des cimetières pour fuir la solitude.

 

Page 194 : Avec le temps, je me suis fait deux amies, Sara et Elaheh, avec qui je pouvais parler plus longuement de mon enfance en Afghanistan. Je me souviens de leurs regards ébahis quand elles refermaient leurs livres pour m’écouter. À l’époque, personne n’avait rien écrit sur la vie des femmes sous le régime des talibans. Elles n’imaginaient pas qu’un tel endroit puisse exister ; inversement, je ne savais pas qu’en dehors de l’Afghanistan, le monde était un paradis, relatif, pour les femmes.

 

 

 

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Mon avis : Le programme – Sandra Dussault

Publié le par Fanfan Do

Éditions QuébecAmérique – Collection Magellan

 

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Quatrième de couverture :

Victor pose un geste terrible qui l'oblige à fuir loin de chez lui. Il trouve refuge en forêt dans une curieuse communauté composée d'adolescents dysfonctionnels, souvent cruels. Mais qui sont ces jeunes ? Qu'est-ce qui les unit ? Et surtout, pourquoi Victor fait-il ces rêves étranges et si réels depuis qu'il est arrivé ?
Petit à petit, l'adolescent obtient des réponses… et souhaite aussitôt ne jamais avoir posé de questions.

SUSPENSE ORGANIQUE EN MILIEU CONTRÔLÉ

 


Mon avis :
En 2073, un futur proche, les villes sont terriblement polluées et les forêts meurent inéluctablement, attaquées par des insectes mutants et des maladies foudroyantes.

Victor a commis un geste terrible et doit s'enfuir. Il atterrit par hasard dans une communauté d'ados au cœur d'une forêt. Génial un lieu sans adulte ! Non ? Pas sûr…
En réalité c'est un lieu étrange, où rien n'est comme ailleurs, à part les jeunes, violents comme tous les humains, où personne ne porte son vrai nom : Bleu, Big, Torpille, Olive, Henri Quatre, Jujube, où il faut se méfier de tout le monde. C'est un panier de crabes, une humanité à l'échelle réduite. Et on se demande ce que tous ces gamins ont fait pour se retrouver là. Mais plus on apprend à les connaître plus on craint le pire.
Et pourquoi la nature est luxuriante alors que le reste du monde s'étiole ?...

J'ai beaucoup aimé Bleu (Victor) qui se pose énormément de questions, tout comme je m'en suis posé d'ailleurs, d'autant qu'il fait des rêves très étranges. Tout le monde a des secrets, il y a du suspense et des mystères. On se demande si le monde des adultes ne joue pas un jeu cruel avec ces enfants ou si ce n'est pas une sorte de démission face à une jeunesse devenue de plus en plus incontrôlable, voire une expérience malsaine.
Ce roman est un page turner, on est tenu en haleine du début à la fin, une angoisse de plus en plus prégnante nous étreint à mesure qu'on avance dans l'histoire.
Et le parler québécois est délectable pour quelqu'un qui, comme moi, rêve d'aller là-bas.

J'ai beaucoup aimé cette dystopie québécoise qui nous parle d'ados en perdition. Elle m'a terrifiée par moments. Je l'ai trouvée très imaginative mais aussi glaçante parfois, tellement le monde semble aller, depuis un certain temps, vers un modèle peu scrupuleux et sans éthique où seuls comptent la technologie et l'argent.
J'ai aimé de bout en bout, et la fin m'a cueillie même si je pressentais certaines choses.

Reçu dans le cadre de Babelio Masse Critique jeunesse, merci beaucoup pour la découverte de cette autrice québécoise.

 

Citations :

Page 65 : Le voilà parti à me raconter ce qu’il a entendu au sujet d’Olive et ce qu’il a peut-être vu quand il a travaillé avec elle. J’avoue, ce n’est pas joyeux à écouter. C’est le genre de rumeurs qui circulent tout le temps dans les corridors de mon école. Des rumeurs au sujet des filles, alimentées par des gars qui veulent se rendre intéressants et augmenter leur côte de popularité.

 

Page 136 : Je suis curieux de savoir si la Torgall traîne toujours là, mais impossible de vérifier avec la végétation qui cache l’endroit où elle s’est écrasée. Si Chef a dit vrai, la police, l’autorité gouvernementale ou la foutue organisation en charge du Programme Spécial est sûrement venue la reprendre et s’en sert maintenant pour recruter d’autres poireaux comme moi. Mais j’ai besoin d’aller vérifier, comme pour obtenir une preuve que ma vie d’avant existe bel et bien en dehors de cet endroit.

 

Page 218 : Tout le monde me rend dingue à force de si peu s’indigner de ce qui se passe ici. J’ai parfois l’impression d’être le seul à me préoccuper de ce que nous endurons. Mes compagnons sont tous blasés, engourdis et ne s’intéressent qu’à ce qu’il va y avoir dans leur assiette pour le souper.

 

Page 247 : - La plupart des gars avaient une vie d’marde, avant. Pis de s’retrouver au village, pour eux autres, c’est cool. C’est comme une promotion ! Y ont pas besoin d’aller à l ‘école, y a personne pour leur dire comment s’comporter

 

 

 

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