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Mon avis : Tchernobyl – La zone – Natacha Bustos – Francisco Sanchez

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Martine Desoille

 

Éditions Des ronds dans l’O

 

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Quatrième de couverture :

L'histoire
Derrière chaque catastrophe se cache un drame humain.
Comment réagirions-nous si, du jour au lendemain, nous étions obligés de laisser derrière nous tout ce que nous possédons ?
Ce livre raconte les tribulations d'une famille au lendemain de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Comme de nombreux autres, ces gens furent contraints de quitter leur foyer, persuadés qu'ils seraient de retour au bout de quelques jours. Mais il était déjà trop tard. Un ennemi invisible s'était approprié durablement toutes leurs possessions, leurs maisons, leurs terres.
Un quart de siècle s'est écoulé depuis le 26 avril 1986, une goutte d'eau comparée à la durée de vie des résidus radioactifs qui se compte en dizaines de milliers d'années. Ceci est un hommage à toutes les victimes de l'énergie nucléaire hors de contrôle.
Pour que nous n'oublions pas ce qui s'est passé.
Sans jamais tomber dans le sensationnalisme ou la controverse, Francisco Sánchez et Natacha Bustos observent à distance les mésaventures de personnages qui auraient pu exister, invitant le lecteur à comprendre, explorer, réfléchir aux conséquences aujourd'hui encore dramatiques d'une catastrophe telle que Tchernobyl.

 

 

Mon avis :
Après la catastrophe de Tchernobyl, un couple, Léonie et Galia, revient s'installer dans sa ferme. Ne se préoccupant pas de la mort invisible que sont les radiations, ils cultivent leurs terres. Mais la femme décline tout doucement, une jument met au monde un petit qui semble horrifier l'homme, et qu'on découvrira un peu plus tard.

Puis c'est un retour en arrière, avec un autre couple, Vladimir et Anna, le gendre et la fille des précédents, à Pripiat. Ils sont jeunes, attendent un deuxième enfant, ont la vie devant eux. Ça se passe quelque temps avant l'inauguration du parc d'attraction, peu de temps avant l'explosion.

Ensuite, focus sur Youri et Tatiana, les enfants de ce jeune couple, qui reviennent comme en pèlerinage à Pripiat pour découvrir l'annihilation de ce qui fut la vie de leurs parents et les débuts de la leur.

Cette BD au graphisme sobre qui m'a beaucoup plu n'est pas bavarde. Il y a très peu de texte et ce n'est pas pour me déplaire. Les images se suffisent à elles-mêmes, bien souvent, mais pas toujours. On comprend car on connaît l'histoire, mais qu'en serait-il si on ne savait rien ? Néanmoins on voit ces pauvres gens obligés de partir de chez eux. Ils ont subi l'indicible mais au fil des villages qu'ils traversaient, personne ne les voulaient. Ils étaient les pestiférés de l'atome.

À la fin, Youri nous raconte en quelques pages comment ça s'est passé et le sentiment d'abandon que les habitants ont ressenti. J'ai trouvé cette partie là totalement oppressante et glaçante. le peu d'intérêt que L'URSS témoignait à la vie humaine est terrifiant. Tant de monde à été sacrifié. Mais pourquoi ?

L'épilogue m'a fait très mal, pourtant comme tout le monde je connais l'histoire. Zone d'exclusion, ce terme épouvantable qui nous dit que des hommes, quelque part sur Terre, ont rendu un site immense impropre à la vie pour des milliers d'années. Un désert mortifère où des gens se rendent malgré tout, pour fleurir des tombes, ou pour y vivre, car, où aller ? Là-bas, c'est chez eux.

Ce roman graphique a été réalisé en 2011, soit vingt-cinq ans après la catastrophe. Nous sommes maintenant trente-huit ans après ce drame. Il me semble cependant que l'émotion de cette tragédie ne s'éteindra jamais, du moins pas tant que des contemporains seront vivants.

 

Citations :

Page 5 : Personne n’a jamais su ce qui était arrivé ce soir-là. On a émis une foule d’hypothèses quant aux causes possibles de l’accident. Mais chercher les causes semble aujourd’hui dérisoire au regard des conséquences : cinquante tonnes de matière radioactive propulsée dans l’atmosphère, vingt-cinq mille ans de contamination de l’environnement, des milliers d’enfants atteints de cancer.

 

Page 144 : Vous avez sauvé la vie de millions de gens.

Nous avons sacrifié la nôtre en échange d’une médaille et d’un brevet.

Le monde a continué de tourner et nous a oubliés.

 

Page 149 : Les véhicules ont accumulé une telle quantité de radioactivité…

Qu’ils ne fonctionnaient plus. On les a entassés dans des cimetières de ferraille.

 

Contenu additionnel : Le sarcophage qui recouvre le quatrième réacteur se désintègre, miné par la pluie et l’érosion. Le combustible nucléaire qu’il renferme restera actif encore pendant 100 000 ans. Tchernobyl ne fait que commencer.

 

Page 178 : Ces hommes sont nombreux à avoir eu des enfants atteints de malformations et de maladies. Aucun membre ou presque de la communauté scientifique ne veut l’imputer à Tchernobyl — même si aucun n’ose nier tout à fait que ces affections pourraient être la conséquence de la radioactivité à haute dose.

 

 

 

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Mon avis : Les héritiers de la mine – Jocelyne Saucier

Publié le par Fanfan Do

Éditions Folio

 

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Quatrième de couverture :

"- Mais combien étiez-vous donc ? La question appelle le prodige et je ne sais pas si j'arrive à dissimuler ma fierté quand je les vois répéter en chœur, ahuris et stupides : - Vingt et un ? Vingt et un enfants ?"

 

La famille Cardinal, vingt et un enfants plus turbulents les uns que les autres, vit à proximité d'une mine désaffectée à Norco, en Abitibi, au Québec. Dans le paysage de broussailles et de maisons à l'abandon, la mine est leur unique terrain de jeux. Le père est persuadé qu'il finira par y trouver du zinc et, ce jour-là, adieu misère et quignons de pain rassis ! Tous partagent son rêve et Geronimo, le meneur, impose sa loi au clan. Jusqu'à ce qu'un accident les plonge dans une insoutenable omerta.

 

 

Mon avis :
Cette histoire de famille très nombreuse nous est racontée, dans un premier temps, par celui surnommé LeFion par sa fratrie, le dernier de vingt et un enfants. Ils ont tous des surnoms : les Titis, LesJumelles, Tintin, ElToro, LeGrandJaune, Zorro, Mustang, LaPucelle, Geronimo, Tootsie, Wapiti...
Le chapitre suivant, c'est l'aînée des filles, LaPucelle, qui raconte la famille, et ainsi de suite.

Tant d'enfants c'est l'image d'un joyeux bordel, d'une anarchie réjouissante autant que d'un pandémonium. C'est aussi une mère évanescente, tellement omniprésente mais exténuée qu'elle en devient invisible, faisant partie du décor. D'ailleurs je n'ai pas pu m'empêcher de penser à elle avec une angoisse dès le début, car vingt grossesses et autant d'accouchements, dont une fois des jumelles, ça ressemble à un Everest, quelque chose de quasiment inatteignable, ni même souhaitable.

Ce roman choral nous raconte donc la famille Cardinal, cette tribu ébouriffante, belle, tragique et infernale, l'enfance rigolote et intenable de cette fratrie pleine de vie qui s'est éparpillée dans le monde, se perdant de vue à l'âge adulte. Plusieurs décennies plus tard ils se retrouvent lors d'un congrès où leurs parents se trouvent car LePère doit recevoir la médaille de prospecteur émérite. Ils partagent un secret douloureux que LaMère ne doit absolument jamais découvrir. Comment faire ? Car c'est lorsqu'ils sont tous ensemble que l'indicible apparaît. Nous aussi, lecteurs, allons apprendre peu à peu, au fil de la narration de quelques frères et sœurs, quel est ce secret et allons comprendre que la famille peut être un enfer. Tout ce récit va dans une direction précise, nous faire découvrir de quoi cette hiérarchie d'enfants turbulents et anarchiques s'est rendue coupable.

Cette histoire, c'est comme une escapade en terre inconnue. Déjà parce que vingt et un enfants quand-même !!! Ça paraît inconcevable, qu'une femme puisse porter autant d'enfants, qu'un couple puisse élever autant d'enfants, qu'une maison abrite autant d'enfants d'une même famille, que des enfants aient autant de frères et sœurs avec tout ce que ça implique de bonnes comme de mauvaises choses : de l'amour qui ne se dit pas, de la complicité, des jalousies, des moqueries, des jeux, des luttes de pouvoir, des rivalités, de l'émulation dans les bassesses, de la cruauté. Et ne jamais être seul, ce qui selon les cas est un avantage où un inconvénient.

Les familles nombreuses me font penser à des galaxies, et dans le cas de la famille Cardinal, la mère, à une géante gazeuse, tellement elle a quelque chose d'éthéré, mais qu'en même temps elle est l'être suprême.

Il y a des moments d'une intense beauté métaphysique dans ces lignes, notamment quand LaTommy parle à Angèle, sa sœur jumelle, son alter ego. Ça distille tant d'amour. J'ai été transportée, j'ai tellement aimé.

La mine de Norco, cathédrale de schiste et de quartz, est un des personnages de tout premier plan.
Une très belle histoire, avec des zones d'ombre, servie par une écriture absolument sublime. Énorme coup de cœur que ce roman.
Cependant, j'ai détesté le sort réservé aux chats par cette tribu de sauvageons.

 

Citations :

Page 24 : Notre mère, elle n’avait pas le temps. Elle nous avait préparé son repas des grands jours et c’est à peine si on pouvait la voir derrière sa table gargantuesque, tellement la fatigue de toute une vie la rendait invisible.

 

Page 41 : Je n’ai jamais réussi à finir mes journées, la maison restait encombrée, et nos soirées sont devenues un de mes plus beaux souvenirs.

 

Page 55 : Elle émergeait du tourbillon de ses journées, rassérénée par le repos qu’elle avait pris en soirée, et faisait la tournée des lits pour voir chacun de ses enfants, tel qu’il était lorsqu’elle lui avait donné la vie et qui lui était redonné dans le sommeil, détendu, paisible, innocent, et qu’elle voulait garder à jamais dans sa mémoire.

 

Page 100 : Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’à ces moments où Angèle m’apparaissait au bout de moi-même. Je tendais mon esprit à l’extrême, taraudant la douleur jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de moi, jusqu’au vertige du vide absolu, et c’est alors qu’Angèle, légère et souriante, apparaissait sur la surface plane de ma conscience et m’invitait à la suivre.

 

Page 133 : Ils croient que j’ai toujours rêvé de l’Australie. La vérité, c’est que je n’en peux plus de cette famille.

L’Australie, c’était une façon de leur décrocher la lune. J’étais l’aîné, presque leur père puisque le nôtre s’était fait vampiriser par la roche, et je me sentais tellement en dessous de la situation. Je n’avais pas l’intelligence de Geronimo, je n’avais rien pour les impressionner à part mon droit d’aînesse. L’Australie c’était parfait.

 

Page 147 : Notre père était pour nous tous un héros, un homme qui, à l’instar de Christophe Colomb et Jacques Cartier, avait mis un nouveau monde au jour.

 

Page 169 : Je n’ai jamais pu m’habituer au regard qu’elle avait alors, ou plutôt à son absence de regard. Les yeux fixes et agrandis par l’effort, elle attendait la fin de l’épreuve, réfugiée quelque part en elle-même, là où la douleur rejoint l’âme. Une Jeanne d’Arc au bûcher.

 

Page 208 : Notre mère, malgré la grande fatigue de tous ces enfants qui naissaient les uns après les autres, était présente à chacun de nous. Je le sais, moi qui attendais l’instant sublime où son regard se poserait sur moi, à table quand elle nous servait et faisait le compte de ses enfants, la nuit quand elle allait d’un lit à l’autre et que, ô bonheur des anges, je la sentais se pencher sur mes angoisses de la journée. Je sais qu’aucun recoin de mon âme ne lui était inconnu.

 

Page 227 : Je viens de me rendre compte que je l’ai appelée maman, un mot qui, s’il s’est glissé dans nos conversations intérieures, n’a traversé les lèvres d’aucun d’entre nous, un mot trop imprégné d’un sentiment d’appropriation pour être prononcé dans une maison comme la nôtre.

 

 

 

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Mon avis : Hunger Games Tome 3 La révolte – Suzanne Collins

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Guillaume Fournier

 

Éditions Pocket Jeunesse

 

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Quatrième de couverture :

Je m'appelle Katniss Everdeen.
Je devrais être morte.
Maintenant je vais mener la révolte.
Contre toute attente, Katniss a survécu une seconde fois aux Hunger Games. Mais le Capitole crie vengeance. Katniss doit payer les humiliations qu'elle lui a fait subir. Et le président Snow a été très clair : Katniss n'est pas la seule à risquer sa vie. Sa famille, ses amis et tous les anciens habitants du district Douze sont visés par la colère sanglante du pouvoir. Pour sauver les siens, Katniss doit redevenir le geai moqueur, le symbole de la rébellion. Quel que soit le prix à payer...

 

 

Mon avis :
Katniss est dans l'expectative, dans le doute absolu mais aussi la paranoïa. Elle ne comprend pas vraiment ce qui s'est produit. Comme toujours elle se demande à qui elle peut faire confiance. Elle erre dans les ruines de ce qui fut le district Douze et se sent responsable de tous les malheurs car elle est une forte tête, totalement ingérable et elle pense que ce qui est arrivé est la punition de son comportement.

La guerre est là, entre les districts et le Capitole, mais surtout le district Treize qui est armé et surentraîné et qui vit dans une sorte de règlement militaire avec tout ce que ça entraîne de contraintes et d'obéissance. Et bien sûr, Katniss, l'électron libre, n'aime aucune de ces deux choses. Mais tous luttent pour abattre Coriolanus Snow et le Capitole dans le but d'installer la démocratie.

Ce tome trois est absolument passionnant. Il est très violent mais différemment des précédents. On y voit toute la perfidie et la mégalomanie des dirigeants. Leurs méthodes sont abominables pour arriver à leurs fins. On tremble pour nos héros, mais pas de la même manière ni pour les mêmes raison que dans les tomes un et deux. On se trouve plongé dans plein de moments douloureux. L'autrice est parvenue à merveille à renouveler l'intérêt de l'histoire, où plutôt à le faire durer, à trouver un nouvel angle.
Le côté exaspérant, c'est la propension à l'autoflagellation de Katniss. À chaque mort, elle pense que c'est de sa faute. J'y ai trouvé un petit côté égocentrique de croire que les gens meurent pour elle alors qu'ils meurent pour la liberté. À moins que ce soit parce qu'elle n'a pas vraiment eu d'enfance que son regard sur le monde est biaisé.

À travers cette dystopie, c'est notre époque et nos sociétés qu'on aperçoit. Ça y ressemble tellement, avec cet individualisme forcené, le narcissisme exacerbé, la frivolité, la vacuité ambiante et la futilité de beaucoup qui en oublient les misères du monde d'en bas. Sans oublier les dictateurs mégalomanes et cyniques.

Alors, les américains ont vraiment une morale très différente de la nôtre. Je les trouve toujours beaucoup trop dans le jugement, même face à des impondérables, comme s'ils leur fallait absolument des coupables, des boucs émissaires. Néanmoins j'ai adoré ! J'ai tremblé, j'ai été en colère, j'ai été triste, mais j'ai espéré, beaucoup. Car, comme il s'agit du dernier tome, je me suis demandée, un peu inquiète, qui l'autrice allait faire mourir. On est embarqué tout le long et ce dernier opus clôt magnifiquement l'histoire, avec un épilogue que j'ai trouvé vraiment à la hauteur.

 

Citations :

Page 44 : Mais on ne vous ressert jamais ici. La nutrition a été élevée au rang de science. Chacun quitte la table avec suffisamment de calories pour tenir jusqu’à son prochain repas, rien de plus, rien de moins.

 

Page 95 : Franchement, j’ai du mal à considérer nos ancêtres comme une référence. Ils nous ont mis dans de beaux draps, avec leurs guerres et la ruine de la planète. De toute évidence, ils se moquaient bien de ce qui arriverait à leurs descendants.

 

Page 403 : Pour l’instant, nous sommes dans cette période bénie où chacun s’accorde à reconnaître que les horreurs récentes ne devraient jamais se répéter. Mais la mémoire collective est généralement de courte durée. Nous sommes des êtres versatiles, stupides, amnésiques et doués d’un immense talent d’autodestruction.

 

 

 

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Mon avis : Hunger Games Tome 2 L’embrasement – Suzanne Collins

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Guillaume Fournier

 

Éditions Pocket Jeunesse

 

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Quatrième de couverture :

Les jeux continuent !
Plus terribles que jamais...
Après le succès des derniers Hunger Games, le peuple de Panem est impatient de retrouver Katniss et Peeta pour la Tournée de la victoire. Mais pour Katniss, il s'agit surtout d'une tournée de la dernière chance. Celle qui a osé défier le Capitole est devenue le symbole d'une rébellion qui pourrait bien embraser Panem. Si elle échoue à ramener le calme dans les districts, le président Snow n'hésitera pas à noyer dans le sang le feu de la révolte. À l'aube des Jeux de l'Expiation, le piège du Capitole se referme sur Katniss...


 

 

Mon avis :
Le tome 1 se termine sur quelque chose en suspens qui ne donne d'autre choix que de poursuivre la saga avec le Tome 2.

Dans cette suite, les vainqueurs vont devoir passer beaucoup de temps en représentation, un peu comme les miss XD. Ils ne s'appartiennent plus, ils sont devenus publics et servent les intérêts et l'image du Capitol. Et on voit à quel point ce qui est appelé Télé-réalité est en fait totalement scénarisé.

Alors que les jeux sont passés, donc le danger en principe écarté, j'ai trouvé ce deuxième opus beaucoup plus inquiétant que le précédent. Parce que Katniss la rebelle a défié le Capitole durant les Hunger Games, une menace sourde plane autour d'elle et Peeta mais aussi sur ses proches et dans certains districts. Une répression sans pitié s'installe. Et un espoir semble apparaître, une lumière dans cet enfer, mais à quel prix ? La perfidie d'un pouvoir sans foi ni loi, des règles truquées car sans cesse modifiées. Il se trouve que le président Snow est un être abject et retors. Mais sans doute est-ce parce que le pouvoir corrompt.

Ce deuxième tome est tellement mieux que le premier ! Les personnages sont devenus passionnants, et leurs liens très forts. J'aime énormément Peeta et Haymich depuis le premier tome. Néanmoins j'ai commencé à m'attacher à Katniss qui est, depuis quasiment le début de sa vie, une survivante. Cependant, on dirait la chronique de nombreuses morts annoncées et on se demande ce qui va advenir car des nouveaux jeux effarants commencent : l'Expiation. On est là dans une sorte de théâtre de marionnettes, totalement effroyable et passionnant. Des alliances se créent, qui rendent l'idée de tuer les adversaires très compliquée. Et on se prend à espérer que plus d'un s'en sortira.
On atteint des sommets de cruauté, psychologique mais pas que. Et la fin est absolument inattendue !

Un tome 2 totalement addictif qui se dévore. Des éléments se sont mis en place dans cet opus, qui donnent envie de poursuivre pour savoir. Et à l'attaque du tome 3 !!!

 

Citations :

Page 55 : — Quand elle sera plus grande, dit Venia d’un air farouche, il sera bien obligé de nous laisser faire.

Les laisser faire quoi ? Me gonfler les lèvres comme celles du président Snow ? Me tatouer les seins ? Me teindre en magenta et m’implanter des joyaux sous la peau ? Tracer des cicatrices ornementales sur mon visage ? Me doter de griffes, ou de moustaches de chat ? J’ai vu toutes ces choses et bien d’autres sur les gens du Capitole. Savent-ils seulement à quel point ils paraissent monstrueux à nos yeux ?

 

Page 88 : Je n’ai pas l’habitude qu’on me touche, sauf Peeta ou ma famille, et parmi les créatures qui me répugnent, je place les juges bien avant les asticots.

 

Page 241 : En tant que fille du Douze, je suis la dernière à passer. La salle commune devient de plus en plus silencieuse à mesure que les tributs partent à tour de rôle. Difficile de conserver une attitude irrévérencieuse et indestructible. En regardant les autres franchir la porte, je ne peux m’empêcher de penser qu’il ne leur reste plus que quelques jours à vivre.

 

 

 

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Mon avis : Hunger games Tome 1 – Suzanne Collins

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Guillaume Fournier

 

Éditions Pocket Jeunesse

 

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Quatrième de couverture :

Les Hunger Games ont commencé.
Le vainqueur deviendra riche et célèbre.
Les autres mourront...
Dans un futur sombre, sur les ruines des États-Unis, un jeu télévisé est créé pour contrôler le peuple par la terreur.
Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette sinistre téléréalité, que tout le monde est forcé de regarder en direct. Une seule règle dans l'arène: survivre, à tout prix.
Quand sa petite sœur est appelée pour participer aux Hunger Games, Katniss n'hésite pas une seconde. Elle prend sa place, consciente du danger. À seize ans, Katniss a déjà été confrontée plusieurs fois à la mort. Chez elle, survivre est comme une seconde nature...


 

 

Mon avis :
Une dystopie en littérature jeune adulte !!
Un jeu télévisé, où il faut s’entre-tuer car il ne peut en rester qu'un ! Et on remet ça tous les ans !? Évidemment ces sujets ont déjà été plus ou moins traités, restait à savoir si j'allais être convaincue…

Donc un futur sinistre, sur les ruines de l'Amérique du Nord devenue Panem, où les injustices ont perduré mais en pire. En effet, c'est un peu Les misérables au temps de la technologie. Une zone géographique divisée en districts, où les gens crèvent de faim et sont privés de liberté, pendant que d'autres, au Capitole, sont privilégiés. Ceux-ci ont eu l'idée de créer les jeux du cirque du futur pour maintenir le peuple dans l'asservissement et la terreur et bien leur rappeler que s'ils se révoltent, ils perdront. Les Hunger Games sont une punition, une piqûre de rappel annuelle. Tous les ans, vingt-quatre enfants de douze à dix-huit ans sont tirés au sort pour s’entre-tuer devant des caméras et un public avide de sang.

Ce qui est ressorti pour moi au bout d'une centaine de pages, c'est que Katniss, la narratrice, m'exaspère. Je ne l'ai pas aimée. Je l'ai trouvée hargneuse, froide, calculatrice. Mais il est vrai qu'elle a été obligée de grandir trop vite, de subvenir aux besoins de sa mère et de sa petite sœur. En réalité elle est assez ambivalente, elle s'est forgé une énorme carapace ce qui fausse sa relation aux autres. Et donc, j'ai quand-même fini par la trouver attachante tout en continuant à ne pas pouvoir la cerner.

Ce roman a ceci d'étrange que, s'agissant d'une dystopie, la cruauté et l'horreur de la vie paraissent banales. Mais lorsque les premiers enfants meurent pendant les Hunger games, on se rend soudain réellement compte que ces "gladiateurs" là ne sont que des gamins, sacrifiés par une société ignoble, pour un public superficiel qui se réjouit et se délecte de la souffrance et de la peur. À ce moment là j'ai moi-même réalisé que des enfants mouraient parce que des adultes le désiraient. Et ça a fini par toucher la corde sensible. Il y a des personnages affreux, d'autres attachants et certains ambigus pour lesquels il est difficile de se faire un avis. Et à part que ça se passe dans un monde dégueulasse avec une télé-réalité extrême, je ne suis pas sûre qu'il soit si différent du nôtre. Peut-être un peu plus ignoble, mais à peine.

J'ai mis un peu de temps à lire cette histoire, et voilà qu'il m'arrive quelque chose d'inédit… En refermant ce livre je ne suis pas capable de savoir ce que j'en ai pensé ni comment je l'ai aimé : un peu, beaucoup ?
Je suppose qu'il va faire son chemin. En attendant j'ai attaqué le tome 2.

 

Citations :

Page 24 : Arracher des enfants à leurs districts, les obliger à s’entre-tuer sous les yeux de la population : c’est ainsi que le Capitole nous rappelle que nous sommes entièrement à sa merci et que nous n’aurions aucune chance de survivre à une nouvelle rébellion. Quelles que soient les paroles, le message est clair : « Regardez, nous prenons vos enfants, nous les sacrifions, et vous n’y pouvez rien. Si vous leviez seulement le petit doigt, nous vous éliminerions jusqu’au dernier. Comme nous l’avons fait avec le district Treize. »

 

Page 156 : Soixante secondes. C’est le temps durant lequel nous sommes tenus de rester sur nos plaques métalliques, avant qu’un gong nous libère. Si vous en descendez avant, une mine antipersonnel vous arrache les jambes.

 

 

 

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Mon avis : Victor Hugo – Christophe Renault – Michels Mabel

Publié le par Fanfan Do

Éditions Petit à Petit

 

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Quatrième de couverture :

La lecture de ces huit poèmes adaptés en bandes dessinées est l’occasion de se réapproprier les vers de notre enfance, tout en découvrant des facettes moins connues de l’œuvre de Victor Hugo. Chaque dessinateur apporte sa propre vision nous invitant à aborder le texte intégral des poèmes de manière originale et ludique. Les pages documentaires qui rythment les bandes dessinées dévoilent une personnalité hors du commun, un engagement de tous les instants, un talent incommensurable.

"La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand."
Victor Hugo

 

 

Mon avis :
J'ai rencontré ce livre lors des 48H BD. 
Victor Hugo fait partie de mon enfance, ses poèmes surtout dont on apprenait certains à l'école : Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin...
Plus tard j'ai appris que cet homme était un chaud lapin (Snifff), puis encore plus tard qu'il était un humaniste.
En tout cas il est un emblème, une fierté française, mais aussi écrivain et poète préféré de ma douce Maman. Comment ne pas vouloir cette BD ? D'autant que, une BD à 3 euros, ça valait vraiment le coup ! Ou le coût Hi Hi...

Cet ouvrage est composé, en alternance, de textes, photos et dessins
 d'époque racontant la vie d'Hugo, familiale mais aussi littéraire ainsi que ses combats politiques, et de planches de BD illustrant ses poèmes. de nombreux dessinateurs s'y sont collés, en transposant parfois, et ça donne une diversité intéressante.
Encore une fois, c'est le cas à chaque Docu BD que je lis, j'ai aimé ! Avec un petit bémol cette fois, c'est que pour chaque poème, on l'a deux fois. Une fois juste le texte, puis illustré par des planches de BD. Était-ce bien utile ? Quoique, un poème, c'est joli à regarder...


Victor Hugo était un grand écrivain, un grand poète, un grand humaniste. Il luttait pour les opprimés, les droits de l'enfant, contre la peine de mort, contre l'esclavage, pour l'égalité des sexes. Et sur ce dernier point je n'aurais pas cru puisqu'il a laissé une de ses maîtresses aller en prison pour adultère sans s'en soucier particulièrement d'après ce que j'avais vu dans une minisérie sur sa vie. Mais peut-être des libertés sur la réalité y avaient-elles été prises. Néanmoins, il se battait pour moins d'injustices dans la société.

Voilà, j'en ai appris un peu plus sur ce grand homme qu'était 
Victor Hugo.
La bande dessinée est un moyen agréable et facile d'apprendre l'histoire, que ce soit celle des célébrités, des personnages historiques ou encore des villes. C'est ce qui me fait aimer la série des Docu BD des Éditions Petit à Petit, c'est un vrai plaisir à chaque fois.

Maintenant il va falloir que je lise cet écrivain grâce à qui 
Notre-Dame de Paris a été réhabilitée. J'ai lu à l'adolescence le dernier jour d'un condamné et dans ma réserve de livres en cas d'apocalypse j'ai Notre-Dame de Paris ainsi que L'homme qui rit et Les travailleurs de la mer.

 

Citations :

Page 2 : Si Hugo a fait de la politique, il est surtout célèbre pour sa littérature. Certes, il a révolutionné le théâtre, oui, il a donné certains des plus beaux romans français, mais sa poésie reste la plus pure expression de son génie. De son éveil à son crépuscule, Hugo n’a cessé de faire de la poésie.

 

Page 42 : Il réclame l’égalité des sexes, dénonce la peine de mort, s’indigne devant les guerres et affirme les droits de l’enfant.

 

 

 

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Mon avis : L’ultime guerre – Anna Raymonde Gazaille

Publié le par Fanfan Do

Éditions LE MOT ET LE RESTE

 

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Quatrième de couverture :

Dans un monde dystopique, une secte nommée les Adeptes du Tout-Puissant sème la terreur dans les Territoires du Sud. Depuis les Territoires du Nord, des soldats et la Légion des Guerrières de la liberté luttent contre leur invasion et l’asservissement des femmes qu’ils tentent brutalement d’imposer. Ainsi débute l’odyssée de Tessa, une enfant soldat errant sur un champ de bataille, recueillie par trois Guerrières avec lesquelles elle entame un long et périlleux voyage à travers les ruines d’un monde dévasté. S’accrochant aux liens tissés avec ses sœurs d’armes, elle s’acharne à survivre, en dépit de tout ce qu’elle a subi, apprivoisant les fantômes qui la hantent. Son périple et cette quête vers la terre nordique feront surgir en elle un puissant sentiment d’appartenance à une humanité qu’elle avait condamnée.


 

 

Mon avis :
Dans un futur indéterminé le monde a basculé. Des hordes d'hommes asservissent les femmes, qui sont reléguées au statut d'inférieures, de ventres, d'esclaves. "Les armes étaient interdites, mais nous savions tous que les plus puissants en possédaient. C'est ce qui faisaient d'eux les plus puissants." Tessa, une orpheline de douze ans, nous raconte ce monde en ruine, ces villes détruites, ces édifices si hauts qu'on n'en distingue pas le sommet mais aussi la peur, la douleur et le deuil.
Des femmes, les Combattantes du Nord, luttent. Ce sont les Guerrières de la liberté.
On en revient toujours à cette réalité sordide énoncée par 
Simone de Beauvoir "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question." Alors l'apocalypse.
Mais dans ce monde, quasiment personne n'a de droits, sauf les plus forts.

Tessa suit trois Guerrières, Manu, Pat et Cum, qui doivent rejoindre leur bataillon. À partir de là, on change de narratrice au gré des chapitres. On découvre ce monde en guerre, le fanatisme contre la liberté, avec des villes çà et là dont certaines tentent la neutralité mais vivent dans la corruption, pendant que d'autres sont presque des modèles de démocratie. le Sud où règnent la guerre et la mort, le Nord où la civilisation a perduré.

À travers ces lignes on sent la rage de ces femmes qui luttent pour leur liberté. Toutes ont perdu beaucoup, elles se battent pour ce qui leur reste : elles-mêmes, leurs choix, leur libre arbitre et une societe égalitaire. C'est dans ce monde là que Tessa va devoir avancer à l'aveugle en se méfiant de tout le monde. Pourtant il ne m'a pas semblé si différent du nôtre. Partout le fanatisme religieux explose, le sexisme et l'intolérance aussi, ainsi que le patriarcat et ses prérogatives que certains veulent voir perdurer au détriment des femmes et de leur liberté. Ce roman, c'est peut-être le monde de demain dans une perspective cauchemardesque.

Alors, j'ai bien aimé. Ça se lit bien et on est embarqué dans ces vies cabossées de femmes. Cependant j'ai trouvé que plusieurs personnages auraient gagné à être plus approfondis, moins éphémères. Et puis l'ensemble m'a semblé un peu fourre-tout, avec un mélange de sociétés et d'époques qui seraient réunis dans un espace assez réduit tout en étant aux antipodes les unes des autres. Un peu comme si un univers barbare côtoyait une société plutôt bien rangée, Mad Max VS Bienvenue à Gattaca. Presque un anachronisme. Néanmoins, une dystopie féministe, moi je dis bravo !
Merci à Babelio Masse Critique et aux Éditions le Mot Et le Reste.

 

Citations :

Page 16 : Dans le camp, il y avait bien sûr des hommes, beaucoup moins nombreux que les femmes et les enfants, mais ils commandaient. Ils formaient des bandes, la plupart du temps rivales. Ils se battaient, trafiquaient. Les armes étaient interdites, mais nous savions tous que les plus puissants en possédaient. C'est ce qui faisaient d'eux les plus puissants.

 

Page 27 : Tout brûle. Je songe aux dépouilles des guerrières qui gisent parmi tous ces livres. Dans le ciel flamboyant du couchant s’élèvent les flammes tout aussi rougeoyantes. J’aimerais que les mots de toutes les histoires incendiées crient leur colère.

 

Page 42 : J’ai demandé à Cum ce qu’elle en pensait. Elle a plongé ses yeux dans les miens : « Les dieux n’existent pas. Pas plus celui de ces déments qui enferment les femmes en cage et les traitent en esclaves, que les déesses, créatrices de cette humanité qui court à sa perte. »

 

Page 105 : Quand il ne reste que ton corps et à peine de quoi le couvrir, la valeur de la liberté prend toute la place et la vie s'allège pour ne plus désirer que l'essentiel.

 

 

 

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