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Mon avis : Blackwater – Tome 2 – La digue – Michael McDowell

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Yoco Lacour avec la participation de Hélène Charrier

Éditions Monsieur Toussaint Louverture

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Quatrième de couverture :

Tandis que la ville se remet à peine d’une crue dévastatrice, le chantier d’une digue censée la protéger charrie son lot de conséquences : main d’œuvre incontrôlable, courants capricieux, disparitions inquiétantes. Pendant ce temps, dans le clan Caskey, Mary-Love, la matriarche, voit ses machinations se heurter à celles d’Elinor, son étrange belle-fille, mais la lutte ne fait que commencer. Manigances, alliances contre-nature, sacrifices, tout est permis. À Perdido, les mutations seront profondes, et les conséquences, irréversibles.

 

 

Mon avis :
Dès les premières pages j'ai senti que j'allais être totalement avalée par ce deuxième tome, tout comme ça a été le cas pour le premier.
Mary-Love, la matriarche tyrannique et possessive, s'est lancée dans une croisade contre Elinor. Elle lui a infligé quelque chose de terrible, mais ça ne lui suffit pas, elle veut la terrasser.
Sister sa fille, à de plus en plus un sentiment d'inutilité et d'emprisonnement. Elle a besoin d'une échappatoire à sa triste vie et elle a une idée.

Elinor laisse planer une Aura de mystère en forme de menace autour d'elle. On sent qu'avec elle, Mary-Love s'attaque à une adversaire de taille.

Dans ce deuxième tome, l'ambiance est un peu plus électrique. En effet, on commence à découvrir l'ampleur du pouvoir de nuisance de Mary-Love, qui ne recule devant aucune perfidie pour rester celle dont tout le monde a besoin, pour être absolument incontournable, totalement indispensable à ceux qui rêveraient pourtant de s'en affranchir.
De nouveaux personnages hauts en couleur font leur apparition.

Et toujours ce souffle ésotérique et maléfique qui nimbe Perdido...

Parler d'un tome 2 sans spoiler le 1 c'est difficile, voire impossible. de plus, les personnes qui auront lu le 1 auront envie de lire le 2, en tout cas je le crois… Donc elles n'auront pas besoin d'être convaincues par une chronique ! Et celle qui n'auront pas encore commencé la saga n'ont aucun intérêt à lire la chronique du 2 sans savoir ce qui se passe dans le 1 .
En gros, passé le tome 1, plus la peine d'en parler !? Non ! Je déconne !
Mais quand-même, c'est hyper prenant, quand on l'ouvre, on n'a pas envie de s'arrêter.

 

Citations :

Page 11 : « Seigneur, protège-nous des flots, du feu, des animaux affamés et des nègres en fuite. »

 

Page 164 : Elle était surtout troublée que sa découverte ait été le fruit du hasard – cela signifiait qu’Elinor n’avait pas agi pour produire un effet. Aux yeux de Mary-Love, commettre une action sans chercher à susciter de réaction dénotait une forme de perversité.

 

Page 206 : - Quand j’étais à l’université de Huntingdon, répondit-elle, j’avais un cours sur les civilisations anciennes, et chaque fois qu’elles commençaient la construction de quelque chose de très grand, par exemple un temple, un aqueduc ou un palais, ces sociétés lui offraient quelqu’un en sacrifice qu’elles enterraient sous la première pierre. La victime encore en vie, on lui arrachait les bras et les jambes, et on empilait les morceaux, qu’on recouvrait ensuite de pierres, de briques, ou de quoi que ce soit dont on se servait pour bâtir le monument. Ces civilisations croyaient que le sang aidait à solidifier le mortier.

 

 

 

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Mon avis : Le monde du bout du monde – Luis Sepulveda

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Françoise Maspero

 

Éditions Points

 

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Quatrième de couverture :

Un garçon de seize ans lit Moby Dick et part chasser la baleine. Un baleinier industriel japonais fait un étrange naufrage à l'extrême sud de la Patagonie. Un journaliste chilien exilé à Hambourg mène l'enquête et ce retour sur les lieux de son adolescence lui fait rencontrer des personnages simples et hors du commun, tous amoureux de l'Antarctique et de ses paysages sauvages. Il nous entraîne derrière l'inoubliable capitaine Nilssen, fils d'un marin danois et d'une Indienne Ona, parmi les récifs du Cap Horn, sur une mer hantée par les légendes des pirates et des Indiens disparus, vers des baleines redevenues mythiques.

 

 

Mon avis :
Dès les premières lignes j'ai replongé dans mon enfance et mes rêves d'aventures. Je rêvais d'être pirate, marin au long cours, j'étais fascinée par Queequeg, et Gregory Peck en capitaine Achab, et pourtant l'idée de la chasse à la baleine me fait horreur. La chasse tout court d'ailleurs. Je rêvais de parcourir les océans, tout comme le héros du roman.
Mais au fait !.. c'est pas très écolo ça, la chasse à la baleine ! Oui, parce que la première partie se passe, entre autre, sur un baleinier où un jeune chilien de seize ans s'est embarqué.

Dans la deuxième partie, le jeune chilien est devenu journaliste et vit à Hambourg depuis de nombreuses années. Il nous parle de Greenpeace, Comunidad ou 
Robin Wood, organisations écologistes qui se battent pour le respect de l'environnement, et dans cette histoire, pour le respect de l'interdiction de la chasse à la baleine, que les japonais souhaitent bafouer à grande échelle. Et encore, s'il n'y avait que les japonais…

Ce court roman dénonce le cynisme des pays riches, qui cherche le profit à tout prix en bafouant la vie et la pérennité des espèces à coup de pots de vin pour contourner les lois et poursuivre leurs entreprises mortifères. C'est écoeurant, désolant, révoltant. D'autant que la vie humaine n'a pas plus de valeur, face à cette course au profit, que la vie animale.

Ce roman dénonce des choses inadmissibles, comme l'autorisation pour les japonais de tuer une cinquantaine de baleines bleues, soit disant dans un but scientifique, ou encore la destruction de forêts primaires pour l'industrie du papier… au Japon.

Heureusement qu'il y a des gens pour se battre en faveur le l'écologie. Hélas, face au fric, on a l'impression que ça revient à vider l'océan à la petite cuillère…

Il y a dans ces pages le souffle de l'aventure et ce qui m'a sauté aux yeux, c'est la beauté du monde. Car à part les pilleurs de la Terre et des océans, il est aussi beaucoup questions des légendes de marins des mers australes et des autochtones.
C'est mon deuxième roman de 
Luis Sepúlveda, et décidément j'aime énormément !
 

Citations :

Page 14 : Quand j’avais lu pour la première fois le livre de Chatwin, j’avais été pris de la nostalgie du retour, mais la Patagonie était trop loin des simples désirs, et les distances ne font souffrir que lorsqu’elles sont associées à des souvenirs.

 

Page 44 : De notre discussion est née l’idée de créer une agence d’information alternative, axée fondamentalement sur les problèmes qui portent préjudice à l’environnement écologique, et de répondre aux mensonges employés par les nations riches pour justifier le pillage des pays pauvres.

 

Page 55 : Le vieux Rainbow Warrior avait livré bien des batailles pacifiques dans les mers du Sud, mettant à nu l’irrationalité des essais nucléaires français sur l’atoll du Mururoa, et il avait succombé, victime d’un odieux acte de terrorisme approuvé par le gouvernement français.

 

Page 75 : Après une longue, difficile et douloureuse période, l’exil transformé en une sorte de séjour d’études nous a permis de comprendre que la lutte contre les ennemis de l’humanité se livre sur toute la planète, qu’elle ne demande ni héros ni messies, et qu’elle fait partie de la défense du plus fondamental des droits : le Droit à la Vie.

 

Page 84 : La souveraineté est un mouchoir inventé par les militaires pour essuyer leur morve.

 

 

 

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Mon avis : Mūtismes – Titaua Peu

Publié le par Fanfan Do

Éditions Au vent des îles

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Quatrième de couverture :

« Mutismes, pour tous ces silences qui ont miné l’âme polynésienne… »

Tabous et non-dits, frustrations et conflits, zones d’ombre et de silences. Autant de maux qui gangrènent la société polynésienne des années 1980 à 2000.

Face aux drames qui bouleversent sa vie, depuis son enfance exposée à la violence du père, jusqu’à l’adolescence marquée par les départs et les arrachements, tandis que des atolls se font souiller par les tirs nucléaires d’une mère patrie dont elle ignore tout, cette jeune fille doute de sa foi en l’humanité. Seule son admiration pour Rori, activiste politique indépendantiste au charisme incontestable, parvient à lui redonner le sourire et à insuffler un sens à sa vie. Mais l’amour ne peut aveugler éperdument : il lui faudra s’exiler à 22 000 kilomètres, sur cette terre française étrangère, pour trouver la force de mettre des mots sur l’indicible. Et tenter de (ré)écrire l’histoire de son pays.

Avec ce roman social et initiatique, Titaua Peu s’attelle à poser des mots sur les silences, à créer de la parole là où elle a été confisquée, oubliée.

L’auteure de Pina (Prix Eugène Dabit en 2017) n’a jamais eu des termes aussi justes que lorsqu’elle évoque les silences, soulignant les non-dits et les interdits d’une société en perdition.

Mu, n.c. tahitien : silence de quelqu’un qui a quelque chose à dire mais qui se tait. (Dictionnaire de l’Académie tahitienne - Fare Vana’a)

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

J’avais reçu, grâce à Babelio Masse Critique, Pina, le deuxième roman de Titaua Peu et j’ai tout aimé dans ce livre. L’histoire, qui nous montre une réalité différente de celle qu’on a en tête concernant Tahiti, et puis une écriture magnifique.

 

Mon avis :
La narratrice, née en Nouvelle Calédonie, nous raconte sa vie, de l'enfance à l'âge adulte, et celle de sa famille, à Tahiti, terre de leurs ancêtres.
Comme dans 
Pina, son autre roman, Titaua Peu nous décrit l'enfer au paradis.
Tahiti, qui pour nous est une belle carte postale exotique, est, pour les natifs, un endroit où trop souvent règne la misère et la violence envers les femmes.

Cette histoire, où, comme le dit l'autrice, "rien ne s'est passé mais pourtant tout est vrai", nous raconte comment une mère bafouée, frappée, humiliée, piétinée, ça donne des enfants blessés à tout jamais. Les dégâts de la maltraitance envers les femmes sont multiples et par rebond ne touchent pas qu'elles.

Il y a les blancs riches, pour qui les natifs sont invisibles quand ils ne sont pas regardés avec mépris. Si vous détestez les racistes, après ça vous les détesterez encore plus.

Il y a Tutu le travesti qui vend ses charmes. Et puis il y a les putes, qui rêvent d'un autre endroit, d'une autre vie, d'un beau militaire blanc qui les épousera et les emmènera vivre en métropole où c'est forcément mieux.

Ça nous parle des essais nucléaires non loin de là, la corruption, les projets immobiliers qui rapportent aux uns au détriment des autres.
Et puis l'engagement politique, le militantisme, l'appartenance à l'identité polynésienne chevillée au corps.

Titaua Peu m'a emmenée, avec son écriture si belle, dans son île, toucher du doigt l'âme polynésienne, à travers ce récit aigre-doux. Aigre comme la dureté de la vie, doux comme l'amour familial et parfois les souvenirs d'enfance.
Et pourquoi mūtisme ? Parce que les tahitiens sont secrets, pudiques et silencieux. Mais à force de ne pas mettre de mots sur les maux, les rancœurs peuvent macérer jusqu'à… la rupture.

Papeete, Bora Bora, Les îles sous le vent, des mots doux comme les vents alizés à nos oreilles de métropolitains, et pourtant ce roman claque comme une gifle dans nos faces d'occidentaux.

 

Citations :

Page 10 : Elle dit aussi que le bon Dieu est bon, qu’il ne veut pas qu’on touche aux petits et qu’il les protège. Mais déjà, je ne crois pas à son dieu, parce que la grosse femme est de plus en plus méchante, elle mange de plus en plus et moi j’ai faim.

 

Page 14 : Ce mariage, pour lui, ce n’était que l’occasion de prouver qu’il serait désormais le maître de sa vie, de nos vies. Elle devait savoir qu’il était viril, surtout ne jamais l’oublier…

 

Page 23 : J’ai le sentiment que nous, les enfants, on s’était fait une vie bien à part, je veux dire sans maman. Je ne veux pas jouer les petites Cosette, m’apitoyer sur notre sort, du genre « maman absente = délinquance », etc., mais il faut avouer qu’une mère, ça manque quand elle est trop occupée ou trop fatiguée. On avait vécu des choses qu’elle ne connaissait pas, qu’elle ne connaîtra sans doute jamais.

 

Page 27 : Ce qui ‘a le plus dégoûtée chez ces filles-là, c’est leur acharnement. On avait l’impression que le fait d’avoir un Métropolitain dans sa vie, c’était signe de respectabilité, en trouver devenait (alors) impératif. Je n’ai rien contre les français, c’est des gens comme les autres… enfin, pas pour tout le monde. Je veux dire, pas pour ces filles. Les Métropolitains étaient presque des surhommes, ils représentaient le salut, j’exagère à peine.

 

Page 38 : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or. » Faire de rien un plaisir pour le palais. C’est ça la mission quotidienne des gens pauvres.

 

Page 48 : J’enviais Nina, j’enviais tous ces gens qui reposaient là pour l’éternité. Ils avaient fini de vivre et pour eux, c’était la fin de l’angoisse.

 

Page 60 : Elles se battaient contre des hommes qu’elles croyaient forcément machistes, ignorant qu’il n’y a pas plus misogyne qu’une femme.

 

Page 74 : Chez nous les mots d’amour n’existent pas. Pauvre pudeur, pauvre manque, pauvre héritage légué par des ancêtres qui n’avaient fait que travailler, enfanter et rien d’autre. Pauvre passé, pauvre éducation, pauvre famille.

 

Page 100 : Fa’atura, respecter. On respecte les vieux, les parents, Dieu, les lieux de cultes anciens ou chrétiens ou occidentaux… Mais devait-on respecter de la même manière un homme politique qui nous « fatiguait » ?

 

Page 125 : Mon pays était devenu celui de Brel et de Gauguin, exclusivement. Brel, je voulais bien, c’est le plus grand des poètes d’aujourd’hui. Mais Gauguin, j’arrivais pas à l’aimer.

 

Page 150 : Les CRS se tenaient à quelques mètres des casseurs aidés maintenant par des tas d’autres pilleurs. Des CRS toujours aussi « seuls ». Ils essayaient de contenir la masse furieuse, de protéger des commerces, mais ils avaient contre eux la détermination qui venait de très loin, nourrie par la surdité méprisante de ceux qui gouvernaient.

 

 

 

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Mon avis : Méjico - Antonio Ortuño

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Marta Martinez Valls

 

Éditions Christian Bourgois

 

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Quatrième de couverture :

À Méjico, un coup de feu était une fleur dans un jardin ou la pluie sur le visage, un phénomène qui n’intéressait personne, sauf ceux qui pouvaient en profiter.
Omar, garçon sans ambition, se laisse entraîner dans une liaison avec Catalina, sa cousine éloignée, brocanteuse de son état. Plusieurs individus menaçants vont bientôt faire exploser sa placide existence, la seule solution sera la fuite. Dans ce roman plein de sang, de violence et d’amour fou, les personnages trouvent leur dignité dans leurs liens avec un noble passé, enraciné de l’autre côté de l’océan Atlantique : les sombres heures de la Guerre Civile espagnole, où éclatent des rivalités intimes.
Antonio Ortuño propose un récit truculent, brutal et subtil comme un verre de tequila.

 

 

Mon avis :
Le démarrage sur les chapeaux de roues de ce roman m'a quelque peu désarçonnée. Je n'ai absolument pas compris ce que je lisais dans les premières pages. J'ai donc dû recommencer. Oui car le tout début est un peu tout feu tout flamme.

1997 - 1946 -1997 - 1923 - 1996 - 1926 etc...

Les chapitres alternent entre les époques, entre le Mexique et la guerre d'Espagne et aussi la guerre au Maroc. Malheureusement j'ai trouvé que ça manquait de précisions, j'ai été un peu perdue.

J'ai eu un peu de mal au départ à me situer dans les différents chapitres avec les personnages, mais je me suis dit que sans doute à mesure que j'avancerai dans l'histoire j'arriverais à raccrocher les wagons. Parce que quand-même c'est agréable à lire, même en ayant l'impression de ne pas tout comprendre.

C'est un récit ébouriffant, violent, crasseux, triste parfois, drôle souvent, comme si l'humour pouvait aider à avaler la pilule de l'ignominie.

C'est l'histoire d'une famille, sur plusieurs décennies, qui parle d'exil, de guerre civile, de haines et de représailles.

Je suis restée passablement perdue dans l'histoire, à cause de trop nombreux lieux, personnages, et dates. L'écriture est belle est extrêmement rythmée, mais ça part trop dans tous les sens pour moi.

Ce livre m'a provoqué un long sentiment de malaise et d'angoisse à de nombreux moments, à la limite de la déprime car il m'a donné le sentiment que la vie est plus une vallée de larmes qu'une vallée de roses (oui je sais que c'est le cas mais je préfère faire comme si…). Car, pour certains, la vie n'est qu'un long chemin de croix, où la résilience n'est jamais sûre ni définitive, où tout peut basculer à tout moment.

 

Citations :

Page 20 : Les flics étaient capables de beaucoup de choses mais aucune qui puisse être qualifiée de scientifique, à moins que la notion de science ne se résume à tourmenter des gens et des animaux dans le but de tester les vertues lissantes d’un shampoing. Affirmer que la police était honnête revenait à dire que le bourreau serait charitable, l’assassin candide et l’éventreur compatissant.

 

Page 141 : Maria et Yago s’étaient mariés un mois de janvier, en pleine Guerre Civile. Ils avaient déjà une fille de trois ans et un bambin de quelques mois. Il n’y eut pas de curé, à l’évidence, parce qu’ils ne croyaient pas en une présence bienveillante habitant le ciel, mais un officier et des témoins choisis de leur propre main parmi les syndicalistes.

 

Page 144 : Madrid avait toujours regorgé de fascistes. Ce n’était pas pour rien si la Phalange avait été fondée ici, cette meute de morveux nostalgiques du Moyen Âge, des poètes guéris de la tuberculose grâce au salut romain en compagnie de canailles de pistoleros (ainsi que quelques types au courage suicidaire, admettait Yago, qui s’étaient défendus valeureusement contre les bandes qui les avaient prises en chasse).

 

 

 

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Mon avis : Blackwater - Tome 1 - La crue – Michael McDowell

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Yoko Lacour et Hélène Charrier

Éditions Monsieur Toussaint Louverture

 

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Quatrième de couverture :

Alors que les flots sombres et menaçants de la rivière submergent Perdido une petite ville du sud de l'Alabama, une riche famille de propriétaires, doivent faire face aux innombrables dégâts provoqués par la crue. Mené par Mary-Love, la puissante matriarche, et par Oscar, son fils dévoué, le clan s’apprête à se relever. Mais c’est compter sans l’apparition aussi soudaine que mystérieuse, d’Elinor Dammert, jeune femme séduisante au passé trouble, dont le seul dessein semble être de s’immiscer au cœur de la famille Caskey.

 

 

Mon avis :
1919. Une crue a submergé Perdido en Alabama. Alors qu'Oscar Caskey et Bray son employé font le tour de la ville inondée à bord d'un canot, ils trouvent une jeune femme aux cheveux rouges, Elinor Dammert, dans l'hôtel. Elle prétend qu'elle attend depuis quatre jours qu'on vienne la chercher, sans boire ni manger. de plus, elle ne fait que des réponses évasive aux questions qui lui sont posées. La valise contenant ses papiers et ses diplômes a disparu. Voilà comment, en peu de pages, une atmosphère très étrange est installée.

Rapidement Elinor se fait aimer de tout le monde à Perdido, sauf de Mary Love, la mère d'Oscar, et de Bray qui éprouvent une aversion totale envers elle. de la part de Mary Love ça ressemble à de la jalousie alors que pour Bray ça semble être une peur superstitieuse.
Mais au fond, qui est vraiment Elinor, ou peut-être qu'est-elle réellement ?.. cette femme arrivée avec la cru, aux cheveux couleur de la boueuse Perdido, la rivière qui traverse la ville.

Alors que Perdido abrite une congrégation rigoriste, on ne sent pas vraiment de puritanisme à l'américaine. Juste la curiosité et les ragots inhérents à l'époque ainsi qu'à la vie des villages.

J'ai beaucoup aimé l'aura de mystère qui plane tout le long de cette histoire. Il y a un souffle fantastique, quelque chose d'inquiétant, mais quoi ? L'auteur distille quelques petites choses et se sert de notre imagination et ça fonctionne !

Le deuxième tome sort dans quelques jours, puis quinze jours plus tard le troisième, et ainsi de suite jusqu'au tome 6. J'adore ce concept qui permet de dévorer une saga sans longues périodes d'attente durant lesquelles on perd le fil et on sort de l'ambiance. de plus les couvertures sont vraiment magnifiques, dignes des grands formats, et j'adore le petit "merci" juste au dessus du code barre, à côté du prix 😉.

 

Citations :

Page 228 : Sister, je m’étonne parfois que tu en saches aussi peu. Les femmes découvrent les choses en premier, puis elles en parlent aux hommes – autrement, les hommes ne découvriraient jamais rien -, ensuite ce sont les domestiques et, en dernier, les enfants.

 

 

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Mon avis : La voleuse de chocolat – Beka & Marko

Publié le par Fanfan Do

Éditions Dargaud

 

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Quatrième de couverture :

De la cordillère des Andes à la forêt amazonienne, ce quatrième tome de Géo BD est une incroyable expédition, à la découverte des mystères du cacao.
Estéban un jeune garçon équatorien, part avec son oncle au cœur de la forêt vierge amazonienne, à la recherche d'une fève de cacao rare et précieuse. Ils devront pour cela se rendre au cœur du territoire des Indiens Shuars, autrefois appelés "Jivaros", les terribles réducteurs de tête. Estéban fera la connaissance de la jeune Selva, apprentie chaman, et, ensemble, ils devront déjouer les plans de la terrible Voleuse de chocolat qui rêve de s'emparer du précieux cacao.
De l'aventure et du mystère au cœur de la forêt amazonienne : un beau voyage initiatique sur les traces de la fabrication du cacao.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

J'étais tellement bien partie dans le monde du chocolat après avoir lu le maître chocolatier que je me suis plongée dans cette BD qui ne m'était à priori pas destinée, mais qui a des qualités.

 

Mon avis :
Entre la Cordillère des Andes et la forêt amazonienne.
Ahouaya et Emilio, couple de voleurs de chocolat.
Esteban, dont le père est propriétaire de la plantation Moronas.
L'oncle Francisco avec qui Esteban va partir chercher des nouvelles fèves de cacao chez les indiens Shuars.
Selva, petite indienne Shuar, apprentie shaman.
Carlita, éleveuse de lamas et sœur de la voleuse de chocolat, veut mettre fin aux exactions de sa sœur.
Tout ce monde va se rencontrer au cœur de la forêt.

Cette histoire mélange la culture du chocolat, les croyances ancestrales du peuple Shuar et les esprits de la forêt.

Des graphismes très beaux et colorés, cette petite bd sympa fait voyager mais de toute évidence est destinée à un public jeune.

 


 

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Mon avis : Le maître chocolatier Tome 3 – Eric Corbeyran – Bénédicte Goudron – Chetville - Milk

Publié le par Fanfan Do

Éditions du Lombard

 

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Quatrième de couverture :

Alexis Carret fait du chocolat. Il est doué, créatif ? C'est un artiste et un amoureux du goût. Avec l'aide de son amie, Clémence, de l'ambitieux Benjamin et des petites mains de Manon, Alexis va peu à peu prendre son essor et s'affirmer professionnellement, personnellement jusqu'à proposer des choix innovants dans l'univers rigoureux des fèves de cacao.

 

 

Mon avis :
Quarante cinq pays produisent du cacao, à l'intérieur d'une bande étroite qui court autour de l'équateur. On l'appelle la ceinture du chocolat.

Dans ce tome on apprend le processus qui part du cacaoyer jusqu'à la fermentation des fèves. Sans fermentation acétique, pas d'arômes dans le chocolat.

C'est beau de se rendre compte que des gens, qui à l'inverse des spéculateurs qui ne pensent qu'à l'argent quitte à nous faire manger de la merde, sont des puristes mus par la passion et l'amour de la qualité.

J'ai énormément aimé ce troisième et dernier tome, autant pour l'histoire, ce qu'on apprend d'intéressant sur la fabrication du chocolat, les intrigues, les sentiments qui se nouent entre les différents personnages, que pour les dessins qui sont vraiment superbes, d'autant que dans cet opus on part au Vietnam et que c'est un endroit du monde que je rêve de visiter un jour.

 

 

 

 

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Mon avis : Le maître chocolatier Tome 2 – Eric Corbeyran – Bénédicte Goudron – Chetville - Milk

Publié le par Fanfan Do

Éditions du Lombard

 

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Quatrième de couverture :

Alexis Carret travaille pour un grand chocolatier belge traditionnel, installé dans la prestigieuse Galerie de la Reine à Bruxelles. Sa maîtrise technique et son palais délicat en font un atout pour son employeur. Mais le garçon, réservé et discret, rêve d'autre chose sans oser franchir le pas... Le destin d'Alexis va basculer au cours d'une soirée organisée par son amie Clémence. Il fait la connaissance de Benjamin Crespin, un self-made man au sourire ravageur. Benjamin lui propose de tout laisser tomber et de devenir son propre patron. Les deux hommes s'associent et créent leur propre boutique. Le succès sera finalement au rendez-vous Mais avec lui arriveront de nouveaux problèmes et des adversaires redoutables.

 

 

Mon avis :

On retrouve Alexis, chocolatier passionné et talentueux ainsi que Ben, son associé, toujours empêtré dans ses dettes auprès d'un individu peu recommandable ce qui l'oblige à trafiquer les comptes de la chocolaterie pour trouver de quoi rembourser.
Alexis est méprisé par son père qui lui trouve un manque d'ambition inacceptable alors qu'il aurait voulu avoir son fils comme associé dans sa multinationale. de plus, Walter, un des employés du père œuvre dans l'ombre pour nuire à Alexis. Ça fonctionne tellement bien que la boutique ferme. Autant dire que les dangers viennent de tous les côtés.

On découvre que concernant les cacaoyers, il est question de cépage, comme pour le raisin, ce que j'ignorais totalement.

J'ai beaucoup aimé cette suite, où on apprend beaucoup sur le goût, le chocolat, la fabrication. Par ailleurs il y a une intrigue et du suspense, et bien sûr on espère voir le renégat mordre la poussière.

Ce deuxième tome se termine sur un suspense… et donc Sus au Tome 3 !

Et comme avec le premier tome, à la toute fin on nous parle du chocolat en nous expliquant pourquoi l'huile de palme est un problème, autant d'un point de vue écologique que concernant la santé.
Et la recette de la ganache pour finir 😋 !

 

 

 

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Mon avis : Demain – Damian Dibben

Publié le par Fanfan Do

Éditions Bragelonne

 

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Quatrième de couverture :

« Les temps changèrent au gré des pluis d’automne, des hivers qui n’en finissaient pas et des étés torrides. (…) Au cours des décennies, je trouverais de nouveaux compagnons, mais ils finiraient tous par mourir, de vieillesse ou de maladie. Les gens qui ont des chiens en perdent plusieurs au cours de leur vie. Moi, je suis un chien qui a perdu des gens. Le temps m’a pris tout ce que j’aimais. Mais j’étais certain, au plus profond de moi, qu’un jour mon maître reviendrait. Car si j’étais en vie, il devait encore être de ce monde, lui aussi. »

 

« Une histoire d’amour, de courage et d’espoir. »

London Evening Standard

 

« Un roman somptueux qui célèbre les liens inaltérables unissant l’homme à l’animal. »

Library Journal

 

« Une épopée captivante. »

The Sun

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

J'ai adoré cette couverture, inspirée d'une toile de 1565, où on a remplacé la tête d'un homme par celle d'un chien, pour illustrer le roman. Il n'en fallait pas plus pour que je m'intéresse à ce livre.

Mon avis :

Cette histoire commence d'une façon étonnante. Elle nous est racontée par un chien. Oui, le narrateur est un chien. Et j'avoue que je me suis laissé emporter par ses mots dans ce récit plein de mystère.

Il nous raconte sa vie de chien de cour, nous parle de son maître adoré, évoque son immortalité, ses rencontres avec des humains et d'autres chiens dont Sporco le chien abandonné, la quête de son maître disparu, puis tout doucement on va découvrir ce qui est arrivé ainsi que la raison de son immortalité.


Demain, est-ce le nom du chien comme écrit sur la couverture ? Ça n'est pour ainsi dire jamais mentionné au cours du roman. Donc, ce chien a toujours en tête Vilder, cet homme inquiétant qui avait rendu visite à son maître de nombreuses années plus tôt à Londres puis à Amsterdam, en qui il sentait une menace diffuse, un danger immense. Un homme malfaisant, redoutable et vénéneux à éviter, qui leur jure qu'il les retrouvera et qu'il jouera à Dieu avec eux.

C'est une belle histoire de fidélité, de servilité canine. le chien attend son maître durant cent vingt-sept années, là où celui-ci lui a dit de l'attendre, à Venise près d'une porte de la basilique Santa Maria, avec espoir et tristesse et surtout le refus de se laisser adopter totalement par quelqu'un d'autre. On prend terriblement conscience de la brièveté et presque l'absurdité de la vie à travers l'énumération des humains qui ont traversé l'existence de ce chien.
C'est aussi un périple à travers l'Europe du XVIIème au XIXème siècle, un voyage grandiose et instructif dans l'espace et le temps, car le chien qui en a assez d'attendre, part à la recherche de son maître à travers les contrées où il pense pouvoir le retrouver.

Pendant le premier quart du roman j'ai trouvé le temps long car il ne se passe pas grand-chose. Et puis passé ce premier quart, l'histoire devient vraiment captivante.

Le fait que l'histoire soit racontée par un chien donne une approche assez ironique de la vanité de l'être humain. Il se demande pourquoi on parade, on se pavane alors qu'un jour on finira dans une boîte enfouie sous la terre.

La guerre est omniprésente, partout en Europe. C'est effroyable de se rendre compte à quel point l'humain est belliqueux. Car il n'y a pas un siècle sans qu'il y ait des guerres ici ou là. Mais comme le maître du chien est médecin, chercheur, alchimiste et qu'il veut faire le bien de l'humanité, celui-ci le cherche essentiellement sur les champs de bataille où il espère le trouver en train de soigner des soldats. D'ailleurs les allers-retours permanents dans le temps au gré des chapitres accentuent cette impression de combats permanents.

Cette belle histoire est une ode à l'amour, à l'amitié, à la loyauté, à la fidélité. Et ce petit Sporco, chien des rues, dont le credo absolu est la meute, je l'ai trouvé particulièrement adorable.

 

Citations :

Page 39 : Il serait inconséquent et immoral de faire peser sur un autre être vivant le fardeau d’une vie sans fin prévisible…

 

Page 63 : Son visage marqué me rappelle aussitôt comme le temps fait rapidement son œuvre sur les humains, les chiens et les autres créatures. Telle est leur malédiction, à l’opposé de la mienne : l’éternelle affliction d’une vie interminable.

 

Page 67 : « Un jour, nous poserons nos valises quelque part pour de bon. Un jour, nous le trouverons, notre logis », me promettait sans cesse mon maître. Nous ne l’avons jamais trouvé. Je n’ai aucun foyer. C’était lui, mon foyer.

 

Page 136 : Les immenses bâtisses n’attendaient, pour les remplir, que les familles cupides des marchands et des banquiers ; ces humains tout de noir vêtus, craignant Dieu mais se réjouissant en secret de leur bonne fortune.

 

Page 183 : « Nous les rencontrâmes tous : Machiavel, Lippi, Raphaël, Vespucci l’explorateur, Cardan le mathématicien, les frères Bellini… En personne, certains étaient captivants, d’autres ennuyeux. J’ai bu du vin avec Michel-Ange.

 

Page 218 : Ce n’est que beaucoup plus tard, dans les premières années de ma veille à Venise, que je me rendis compte à quel point la vie des gens était brève, et que je commençais à saisir l’absurdité de la guerre. Je compris qu’il était impardonnable que l’humanité – cette race de magiciens sans peur, d’enchanteurs, capables de composer des mélodies ayant le pouvoir de consoler ou de briser le cœur, qui bâtit des palais, des cathédrales et des cités, qui gouverne même le ciel et la mer – soit obsédé par la guerre, par la force brute et par sa propre destruction.

 

Page 223 : Les humains pouvaient se comporter en sauvages, mais moi, je ne tuerais jamais la moindre créature ; ni pour manger, ni pour quelque raison que ce soit.

 

Page 246 : La magie de ce matin, ma certitude omnisciente, ma clairvoyance étourdissante ont disparu. Je frissonne de chagrin, et des spores de mélancolie s’accumulent, comme de la moisissure, dans les coins sombres de mon âme.

 

Page 250 : On enfile des robes, on se pavane, on ourle et on lisse la dentelle, et pour quoi ? Pour qu’elle soit plus tard terrassée par la maladie ? Pour que sa peau se marbre, noircisse, se couvre de pustules ? Pour qu’elle meure, qu’on cloue un couvercle au dessus de sa tête, et qu’on l’enfouisse dans la terre ? Qu’ils sont idiote, ces humains

 

 

 

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Mon avis : My absolute darling – Gabriel Tallent

Publié le par Fanfan Do

Éditions Gallmeister

 

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Quatrième de couverture :

À quatorze ans, Turtle arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu'elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur s'ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous la coupe d'un père charismatique et abusif. Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace. Jusqu'au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu'elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d'échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie.

 

 

Mon avis :
Turtle et son père… une relation tout en ambiguïté, faite d'admiration et de mépris, d'amour et de haine. Elle a quatorze ans, il lui apprend tout ce qu'un survivaliste doit savoir. Dès le début on sent une violence sous-jacente, un danger indéfini, c'est très oppressant. Son niveau de misogynie est effarant pour une adolescente. Elle a un mépris total pour les femmes et on se rend bien compte que ça n'est que l'écho de ce que pense son père. Ce père qui a en permanence un langage ordurier et lui donne une éducation quasi-militaire, violente et pleine de hargne. Ils vivent dans une maison en bois, dans la forêt avec vue sur la mer, mais bien loin de la carte postale californienne. Sa mère est morte il y a longtemps.
Martin, père possessif qui vampirise sa fille adorée, son amour absolu, est un genre de fou furieux, sauvage et menaçant, tout autant que cultivé.

Un jour dans les bois, Turtle rencontre Jacob et Brett, deux lycéens, inséparables amis, drôles et fantasques. Ils deviennent amis avec elle.

Turtle est une guerrière, une survivante au plus profond d'elle-même.
Jacob est un poète dans l'âme, allumé et tellement drôle !
Hélas, entre Turtle et son père c'est une histoire d'emprise absolument terrifiante, monumentale, dévorante, gargantuesque… Ce roman est d'une violence psychologique parfois insupportable et physique souvent insoutenable. C'est une histoire dont on ne peut se détacher bien qu'elle fasse dresser les cheveux sur la tête. On ne peut pas s'empêcher d'espérer que Turtle va réussir à se délivrer de ce père ogresque et fuir très loin de lui.

Gabriel Tallent à une écriture superbe, qui décrit tellement bien le monde tout autour mais aussi les sensations, pensées et sentiments profonds.

J'ai beaucoup souffert à cette lecture sans pouvoir m'en abstraire, sans même en avoir envie. Peut-être un genre de syndrome de Stockholm littéraire ? Oui parce que ce roman, je l'ai adoré !

 

Citations :

Page 33 : Nous traversons une époque à la fois palpitante et terrible. Le monde est en guerre dans le Moyen-Orient. Le carbone dans l’atmosphère approche des quatre cents ppm. Nous sommes témoins de la sixième grande extinction des espèces. Au cours de la prochaine décennie, nous connaîtrons le pic de Hubbert. On l’a peut-être même déjà franchi. Nous semblons poursuivre l’utilisation d la fracturation hydraulique, ce qui représente un risque, certes différent, mais bien présent quant à nos ressources en eau potable. Et, malgré tous nos efforts, nos enfants pensent toujours que l’eau arrive par magie dans leurs robinets.

 

Page 118 : Turtle dévisage Caroline et pense, j’ai jamais connu de femmes que j’apprécie, et quand je grandirai, je ne serai jamais comme toi ni comme Anna ; quand je grandirai, je serai franche et dure et dangereuse, je ne serai jamais une sale petite connasse sournoise, souriante et menteuse comme vous toutes.

 

Page 197 : Si tu n’es pas convaincu que le monde va mal, papa, c’est que tu ne regardes pas autour de toi. Les cerfs, les grizzlys, les loups ont disparu. Les saumons aussi, presque. Les séquoias, c’est terminé. Des pins morts, on en trouve par bosquets entiers sur des kilomètres carrés. Tes abeilles sont mortes. Comment on a pu faire naître Julia dans un monde aussi merdique ? Dans cette dépouille putride de ce qui aurait dû être, dans ces restes à l’agonie, violés ? Comment tu veux élever une enfant en compagnie de tous ces connards égocentriques qui ont détruit et gâché le monde dans lequel elle aurait dû grandir ?

 

Page 290 : Turtle, ton père est un immense, un titanesque, un colossal enfoiré, un des pires qui aient jamais vogué sur les mers de verveine citron, un enfoiré de première dont les profondeurs et l’ampleur de l’enfoiritude dépassent l’entendement et défient l’imagination.

 

 

 

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