Mon avis : N'accuse point la mer - Chantal et Francis Porta
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Quatrième de couverture :
Iris est venue habiter à Hyères, à proximité de la presqu’île de Giens, dans la maison que sa tante lui a léguée.
Elle a pris une année sabbatique pour écrire un livre, au quotidien elle tient son journal intime et, quand le temps le permet, va se promener sur le sentier littoral.
Un jour, en rangeant des affaires au grenier, Iris découvre un manuscrit, ou plutôt tapuscrit, sauvegardé sur une clé USB...
Mon avis :
J'ai aimé cette écriture douce, fluide et pleine de poésie qui capte l'attention dès les premières pages.
Iris est enceinte, mais elle ne compte pas en parler. Ça semble être un secret, une peur qu'on la dissuade de mener sa grossesse à terme... mais pourquoi ? Là, ma curiosité était attisée !
Toutes les pensées d'Iris, qui convergent vers son enfant à venir, ressemblent tellement à celles que j'avais lorsque j'étais enceinte. C'est sans doute les mêmes pensées qu'ont presque toutes les femmes à ce moment là. Pensées universelles de LA femme dans ces instants d'intimité absolue, dans cette bulle qu'elle forme avec son bébé en devenir.
Est-ce l'état de grâce de l'enfantement à venir qui l'ouvre au monde sous un jour nouveau ? Toujours est-il que parce qu'elle a aperçu un jeune garçon noir qui avait l'air un peu perdu, elle décide de s'intéresser aux migrants et aux foyers qui les hébergent et va à leur rencontre.
Un jour en rangeant les affaires de sa défunte tante, elle découvre des écrits laissés à son intention. C'est tout un pan de la vie de sa tante qu'elle va découvrir, qu'elle ne soupçonnait pas.
J'ai trouvé là une belle histoire de fraternité, mais surtout de sororité ; une belle histoire de femmes aussi.
Roman dans l'air du temps, qui traite de sujets actuels mais aussi intemporels, tel que le désespoir et les espoirs des migrants, l'émancipation des femmes, la douleur des femmes, leurs désirs et leurs aspirations...
C'est aussi une carte postale de l'Afrique pas touristique, celle des villages perdus dans la savane, de la pauvreté, de l'hospitalité.
J'ai retrouvé la jolie prose de Chantal et Francis Porta, que j'avais découvert il y a quelques années avec énormément de plaisir dans un de leurs romans, Maddalena.
Citations :
Page 20 : tu t'es accrochée à ma matrice. Tu t'es installée. Tu te nourris de ma joie, comme la fleur de la pluie et du soleil. Tu t'imbibes de mon sang, de ma chair. De tout mon être.
Page 43 : Chacun ses goûts, mais pourquoi justement se plier aux goûts de tout le monde, c'est-à-dire, finalement de personne en particulier ?
Page 86 : Ma mer Méditerranée, j'ai peur qu'on te nomme bientôt « la mer morte ». « Notre mer du milieu des terres. » Devenue réceptacle de cadavres humains. Déversoir de matières toxiques.
