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Mon avis : N'accuse point la mer - Chantal et Francis Porta

Publié le par Fanfan Do

Ma chronique Instagram c'est par

Quatrième de couverture :

 

Iris est venue habiter à Hyères, à proximité de la presqu’île de Giens, dans la maison que sa tante lui a léguée.
Elle a pris une année sabbatique pour écrire un livre, au quotidien elle tient son journal intime et, quand le temps le permet, va se promener sur le sentier littoral.

Un jour, en rangeant des affaires au grenier, Iris découvre un manuscrit, ou plutôt tapuscrit, sauvegardé sur une clé USB...

 

 

Mon avis :

 

J'ai aimé cette écriture douce, fluide et pleine de poésie qui capte l'attention dès les premières pages.

Iris est enceinte, mais elle ne compte pas en parler. Ça semble être un secret, une peur qu'on la dissuade de mener sa grossesse à terme... mais pourquoi ? Là, ma curiosité était attisée !
Toutes les pensées d'Iris, qui convergent vers son enfant à venir, ressemblent tellement à celles que j'avais lorsque j'étais enceinte. C'est sans doute les mêmes pensées qu'ont presque toutes les femmes à ce moment là. Pensées universelles de LA femme dans ces instants d'intimité absolue, dans cette bulle qu'elle forme avec son bébé en devenir.

Est-ce l'état de grâce de l'enfantement à venir qui l'ouvre au monde sous un jour nouveau ? Toujours est-il que parce qu'elle a aperçu un jeune garçon noir qui avait l'air un peu perdu, elle décide de s'intéresser aux migrants et aux foyers qui les hébergent et va à leur rencontre.

Un jour en rangeant les affaires de sa défunte tante, elle découvre des écrits laissés à son intention. C'est tout un pan de la vie de sa tante qu'elle va découvrir, qu'elle ne soupçonnait pas.

J'ai trouvé là une belle histoire de fraternité, mais surtout de sororité ; une belle histoire de femmes aussi.

Roman dans l'air du temps, qui traite de sujets actuels mais aussi intemporels, tel que le désespoir et les espoirs des migrants, l'émancipation des femmes, la douleur des femmes, leurs désirs et leurs aspirations...

C'est aussi une carte postale de l'Afrique pas touristique, celle des villages perdus dans la savane, de la pauvreté, de l'hospitalité.

J'ai retrouvé la jolie prose de Chantal et Francis Porta, que j'avais découvert il y a quelques années avec énormément de plaisir dans un de leurs romans, Maddalena.

 

 

Citations :

 

Page 20 : tu t'es accrochée à ma matrice. Tu t'es installée. Tu te nourris de ma joie, comme la fleur de la pluie et du soleil. Tu t'imbibes de mon sang, de ma chair. De tout mon être.

 

Page 43 : Chacun ses goûts, mais pourquoi justement se plier aux goûts de tout le monde, c'est-à-dire, finalement de personne en particulier ?

 

Page 86 : Ma mer Méditerranée, j'ai peur qu'on te nomme bientôt « la mer morte ». « Notre mer du milieu des terres. » Devenue réceptacle de cadavres humains. Déversoir de matières toxiques.

 

 

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Mon avis : En attendant Eden - Elliot Ackerman

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Tous les jours, Mary est auprès de son époux, à l’hôpital. Tous les jours depuis trois ans, après son retour d’Irak. Eden est inconscient, et ses blessures ne guériront pas. Personne ne sait plus comment l’appeler, sauf elle : c’est son mari, et il est toujours en vie. Leur fille, qu’Eden n’a pas eu le temps de connaître, grandit dans cet hôpital où Mary attend avec patience et détermination un changement. Un jour, en son absence, Eden semble trouver un moyen de reprendre contact avec le monde extérieur. Dès lors, c’est Mary seule qui aura la responsabilité d’interpréter ces signaux et de prendre des décisions, ramenée tout d’un coup face à certaines vérités troublantes sur leur mariage.

D’une profonde humanité, "En attendant Eden" est une méditation perçante sur la loyauté et la trahison, la peur et l’amour.

 

 

Mon avis :

 

La guerre en Irak, un véhicule saute sur une mine, tous les passagers meurent sauf Eden qui n'aura pas cette chance. Il survit, horriblement brûlé et amputé.

Dès les premières lignes j'ai été captivée.
C'est terrifiant de penser que c'est plus une chance de mourir que de survivre.

Cette histoire a un goût de vie gâchée, l'amertume de ce qui ne sera plus, sans avoir vraiment eu le temps d'être.

Que le narrateur soit le meilleur ami mais aussi celui qui est mort là où Eden a été mutilé, amène quelque chose de sublimement plus douloureux et profond à l'histoire.

On croit avancer dans une direction puis finalement on a des révélations, que pour ma part j'ai trouvé inattendues, voire dérangeantes mais qui donnent une autre dimension aux personnages.

J'y ai vu un tragique plaidoyer pour le droit de mourir, le droit de ne pas poursuivre une vie de souffrance, une vie tronquée.
J'ai cru aussi y voir un plaidoyer contre l'absurdité de la guerre qui sacrifie des humains dans la fleur de l'âge. Éternellement c'est la même cruauté qui s'invite au sein des familles ; mais là je n'en suis pas sure car dans le cas présent il s'agit de soldats engagés et non pas d'appelés comme dans d'autres guerres, d'autres pays, d'autres temps.

C'est l'histoire d'un deuil, avant même la mort, l'histoire d'une mort annoncée.

C'est l'histoire des terribles choix auxquels on peut être confronté au cours de sa vie.

C'est une histoire d'amour et d'amitié avec tout ce que ça peut englober, de beau ou de laid.

Ce roman m'a rappelé Johnny got his gun, film que je n'ai pas réussi à regarder en entier tant je trouvais cauchemardesque l'idée de l'enfermement dans son propre corps devenu inutile. C'était il y a une trentaine d'années, je devrais peut-être essayer de lire le roman à présent.

En refermant ce livre je me suis demandé ce qu'était réellement l'amour, les choix qu'on fait et le degré d'abnégation qu'on y met... et une violente émotion m'a submergée. 

 

 

Citations :

 

Page 9 : Et des mois plus tard, cette nuit-là dans la vallée du Hamrin, j'étais assis à côté d'Eden et j'eus plus de chance que lui lorsque notre Humvee roula sur une mine, nous tuant moi et tous les autres, le laissant, lui, tout juste survivant.

 

Page 23: Le corps d'Eden devint le sien. Et elle y avait jeté l'ancre. Mais alors même qu'elle refusait de partir, elle voulait qu'il meure.

 

Page 38 : Pour mon ami, c'était une question de jours, de semaines, de mois, d'années, à rester allongé dans ce lit sans avoir le droit de mourir.

 

Page 76 : Une bouffée d'angoisse l'envahit, explosa puis se répandit comme une onde de néant silencieuse.

 

 

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Mon avis : Les lumières de Hong-Kong - Wang Anyi

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Les Lumières de Hong-Kong, parues en 1995, suivent le fil de la vie de Lao Wei, un homme sur le retour qui a connu le ghetto de la Chinatown de San Francisco et l'envers du rêve consumériste américain.
Mais ce sont les deux femmes qu'il rencontre à Hong-Kong, carrefour de toutes les Chines, qui sont les véritables héroïnes de l'histoire : Kai Di la Taïwanaise et surtout Feng Jia, jeune Chinoise du continent que l'on devine échouée là après la tragédie de Tian An Men, sans éducation ni repères, mais tellement attachante. Le fragile triangle oscille dans l'effervescence des nuits de Hong-Kong, la ville ouverte qui cristallise tous les rêves et les possibles.
Les Lumières de Hong-Kong composent une histoire riche aux implications multiples, qui reflète l'éclatement de la nouvelle Chine et la difficile identité des Chinois d'aujourd'hui. Ils se sont reconnus dans les destins de ces personnages ordinaires et ont fait le succès de Wang Anyi en Chine, mais aussi aux États-Unis, où ses livres sont abondamment traduits.

 

 

 

Mon avis :

 

Je viens de me faire un petit voyage en Nostalgie, à la recherche de l'ambiance de Hong-Kong que j'ai tant aimée.

À peine commencé, j'y étais.

On entend bien dans ce récit que Hong-Kong n'est pas la Chine. Hélas peut-être plus pour longtemps...

 

Cette histoire, qui se passe à Hong-Kong mais avec des rêves d'Amérique, raconte entre autre la vie d'une partie de ces chinois nés ailleurs, Chinatown par exemple, important leurs coutumes mais ne sachant pas si elles ne sont pas un peu tronquées et dénaturées.

Malheureusement, même si ça partait bien pour moi avec l'ambiance Hongkongaise, je me suis rapidement ennuyée car les évocations que j'espérais étaient trop fugaces..
J'avais envie qu'on me raconte cette ville, on m'a raconté plus les individus, leurs pensées, leurs envies, leurs rêves.
Je n'ai d'ailleurs pas vraiment compris la relation de Laowei avec Kaidi et Fengjia.

Laowei (qui veut dire vieux Wei) né aux États-unis, noue une relation sentimentale avec Fengjia à Hong-Kong. Il est "vieux", la cinquantaine (Oups !), elle est beaucoup plus jeune que lui.
Ils tentent de faire des projets d'avenir ensemble, même si Laowei ne peut pas vraiment et que de plus il se sent au bout de son chemin.
En fait, tout le long de l'histoire on sait ce que Fengjia souhaite, c'est le rêve américain, mais concernant Laowei, je suis restée dubitative. Je n'ai pas compris ce qu'il voulait, ni quel était son but.
Quant à Kaidi, je l'ai trouvée anecdotique.

Malgré la belle philosophie asiatique qui émane de récit et qui nous donne à penser la vie autrement, j'ai le sentiment d'être passée à côté de cette histoire. Dommage... 

 

 

 

Citations :

 

Page 38 : « Hong-Kong donne à voir tant de merveilles qu'il est impossible au regard d'arriver à les saisir toutes en même temps ! » songea Laowei, fasciné par le spectacle. Les splendeurs de l’île prenaient leur source dans les contrastes extrêmes qui marquaient son identité : ce promontoire exceptionnel s'avance tout au bout du monde et pourtant il est juste sous vos yeux.

 

Page 38 : Hong-Kong est le résultat d'une parenthèse de l'histoire et pourtant sa personnalité a été forgée par l'ensemble de sa population. Sa nature l'a mise à proximité immédiate de la République populaire de Chine et pourtant elle est aussi un véritable navire isolé en haute mer.

 

Page 62 : Tous les cadeaux que l'on pouvait avoir l'idée saugrenue de chercher se trouvaient réunis ici à Hong-Kong, c'était comme si aucun d'eux n'avaient pu s'échapper des mailles d'un gigantesque filet.

 

Page 87 : Laowei était en âge de rencontrer bientôt son destin. Puisqu'un avenir sans limites ne lui était plus possible, pourquoi n'arrivait-il pas à affronter un futur aussi humble que celui-ci ?

 

Page 88 : À Hong-Kong, l'affection que l'on porte à quelqu'un s'exprime par toutes sortes de cadeaux. S'ils y sont proposés à profusion, c'est bien évidemment parce que les sentiments sont là, à profusion eux aussi.

 

Page 113 : L'amour est une frénésie, une aliénation, alors que la bienveillance envers l'autre est vraiment une conscience limpide, une évidence. L'amour comme la haine ont des objets distincts d'eux mêmes, l'amour est souvent un sentiment égoïste, tandis que la bienveillance du cœur est offerte en pensant à autrui.

 

Page 134 : Ce goût pour l'alpinisme, le surf, les courses automobiles à plein régime faisait aussi partie du mode de vie occidental. Des vies primaires, sans détours, comme à l'origine de l'humanité. Pour les chinois en revanche, l'existence se révélait extrêmement complexe et sinueuse.

 

Page 150 : Même si la lune se trouvait à présent au ponant et le jour au levant, Laowei et Fengjia n'avaient pas changé et le paysage était resté le même, lui aussi. Mais leurs cœurs avaient vieilli d'une nuit entière.

 

Page 176 : - Pour réussir à vivre bien, il vaut mieux savoir consommer peu et acheter peu. En ce qui concerne les vêtements, il suffirait presque d'avoir simplement de quoi se changer. Quant à tous ces objets, il faudrait ne posséder que le nécessaire. C'est ainsi que tu pourrais te sentir détendue. C'est quand on possède trop de choses que celles-ci finissent par vous étouffer.

 

 

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Mon avis - Karoo - Steve Tesich

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Égoïste et cynique, Saul Karoo ment comme il respire et noie ses névroses familiales dans la vodka. Son métier, script doctor, consiste à dénaturer des chefs-d’œuvre pour les aligner sur les canons hollywoodiens. Quand sa carrière croise celle de Leila Millar, une jeune actrice médiocre, il décide contre toute attente de la prendre sous son aile. Car ils sont liés par un secret inavouable...

 

 

Mon avis :

 

Le groupe facebook À l'assaut des pavés et ses lectures communes me donnent l'occasion de lire des romans que j'ai depuis un certain temps, ET-ÇA-FAIT-DU-BIEN de découvrir qu'on peut avoir des super bonheurs littéraires dans ses étagères !!!

Saul 
Karoo est script doctor, son métier consiste à dénaturer des chefs-d'oeuvre, ou des scénarios problématiques, pour les aligner sur les canons hollywoodiens.
Et bien évidemment il évolue au milieu des amitiés factices du cinéma.
J'ai adoré ce mec, ses raisonnements à la noix et son côté tête à claques qui le rendent attachant et drôle. C'est un loser magnifique !
Ce mec est dingue et c'est drôle ! Sa tournure d'esprit est complètement délirante...
Mais j'avoue que peu à peu il m'est apparu comme une larve immonde, un pauvre mec qui un jour sera vieux sans jamais avoir été adulte. le comble du pathétique de mon point de vue, parce qu'il est lâche, égoïste, menteur et immature.
Mais bon, il reste attachant malgré tout, du moins parce qu'il est un personnage de fiction.

De A à Z c'est que du bonheur, une écriture qui coule toute seule, des réflexions sur la vie, le monde, la connerie aussi ainsi que la superficialité de certains milieux.
Des travers tels que l'hypocrisie et le cynisme y sont très bien décortiqués, sans complaisance, du moins tant que ça concerne les autres. Quand il est questions de lui-même, Saul se trouve une multitude d'excuses toutes plus convaincantes les unes que les autres.
Il sait pourtant qu'il fait du mal à tout le monde par couardise. Et puis un jour il croit trouver une occasion de se racheter auprès de quelqu'un à qui il pense devoir beaucoup.

Alors que la première partie m'a donné l'impression d'un voyage intérieur dans la tête de Saul, sa vie, sa personnalité, la deuxième partie m'a paru plus vivante avec l'arrivée de Leila et donc plus agréable.
La construction de ce roman, l'histoire de Saul, m'a évoqué le travail d'un maçon qui monte un édifice brique par brique.
J'ai énormément aimé !

L'auteur sait terriblement bien disséquer les non-dits, les pensées, les événements de la vie.

Il semble que 
Steve Tesich n'ait écrit que deux romans et ça c'est bien dommage parce que c'est un véritable coup de coeur pour moi !

 

 

Citations :

 

Page 24 : L'amnésie était l'un des vrais plaisirs de l'ivresse. Lorsque j'étais encore moi-même, en bonne santé et saoul chaque soir, quand je m'éveillais le lendemain matin, je me sentais frais comme un gardon, ayant complètement oublié la soirée de la veille. Chaque journée était une journée toute neuve sans aucun lien avec le passé. Chaque matin était un nouveau commencement. J'étais synchrone avec la nature. La mort le soir, la naissance et le renouveau au matin.

 

Page 56 : Le metteur en scène était un « mac ». Le producteur, Jay Cromwell, était un « putain de monstre ». Les huiles du studio étaient des « piranhas castrés ». J'étais moi-même « un vrai salopard doublé d'une merde ».

 

Page 198 : Quand une femme me ment, comme Dianah est en train de le faire, c'est à ce moment-là que je me sens aimé. Chaque fois qu'une femme impliquée dans une de mes aventures éphémères simulait un orgasme, j'étais toujours profondément ému par un tel acte d'abnégation et de générosité, réellement ému à la pensée qu'elle avait suffisamment de sentiments pour moi pour se donner la peine de simuler.

 

Page 315 : La voir complètement habillée est encore plus provocateur et érotique que le spectacle de sa chair nue un peu plus tôt. On dirait un paquet cadeau.

 

Page 372 : Tu as devant toi un homme qui regrette d'être né. Mais étant né et sachant d'autorité que je mourrai un jour, tout ce que j'ai fait, c'était rechercher un peu de bonheur. Entre les deux points, celui de ma naissance et celui de ma mort. Un peu de bonheur, juste un peu.

 

Page 442 : Je maintiens par ailleurs le flot régulier d'un bavardage superficiel. Ce bavardage coule de moi comme un vin blanc bon marché de sa bouteille. J'ai un accès à des millions de fragments d'informations stockées dans ma mémoire. N'importe quoi, de l'école primaire au troisième cycle de la fac et au-delà.

 

Page 472 : L'idée même de se tourner vers Dieu lui sembla absurde. S'il y avait bien un Dieu, alors il vous entourait de toutes parts, et vous ne pouviez pas ne pas être tourné vers lui, même si vous ne le vouliez pas. S'il n'y avait pas de Dieu, alors le fait de se tourner dans une direction convenue pour le trouver était un geste si futile qu'il se porterait tout aussi bien en ne le faisant pas.

 

Page 537 : Aucune assurance contre la folie et la tragédie, contre les destinations jamais atteintes et les désirs jamais assouvis.

 

 

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Mon avis : Dernière nuit à Twisted River - John Irving

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Au nord du Nord, au pays des bûcherons et des flotteurs de bois -les draveurs -, il était une fois un petit cuisinier boiteux et son fils de douze ans, gamin impressionnable à l’imagination peuplée d’ours indiscrets. Ils avaient pour garde du corps Ketchum, l’ogre anarchiste, ivrogne, rusé, noiseur, faux illettré à l’intelligence incisive.

A l’image de la Twisted River torrentielle, ce récit d’une vengeance impitoyable bourlingue son lecteur d’ethnies en états sur trois générations, rencontre explosive entre l’Orient et l’Occident, comédie de mœurs culinaires, tragédie des portes mal fermées entre la splendeur d’une nature meurtrière et la quiétude imprudente du foyer.

Un chien héroïque, une Mustang bleue fantôme, une ange atterrie dans la fange : le chef Irving nous réserve toutes les surprises de son art consommé dans un roman qui se dévore et se déguste jusqu’à la dernière page. Bombe glacée pour tout le monde au dessert !


 

 

 

Mon avis :

 

Je viens de découvrir John Irving avec ce roman et j'ai adoré !
C'est l'histoire d'une vie, de plusieurs vies entremêlées, de fuite en avant, de vengeance.

J'ai adoré la mise dans l'ambiance immédiate du monde des bûcherons, de leur mode de vie dans les campements au milieu des bois.
Cet univers d'un autre temps, dont je ne connais absolument rien a été de l'évasion totale pour moi.

À part ça, j'adore les histoires comme ça, étalées dans le temps, qui nous racontent la vie d'une famille... mais par ailleurs ça met en exergue la brièveté de l'existence, qui dure le temps d'un feu de paille lorsqu'on la regarde dans son entièreté.

Histoire de plusieurs vies intimement liées, ces grands espaces qui me fascinent depuis l'enfance, ce "souffle americain" qui me fait rêver, tout était réuni pour me plaire !
J'ai parfois l'impression qu'on ne vient pas de la même planète, les américains et nous, tellement tout est différent.

Et c'est la première fois que je lis dans un roman une digression qui fait 39 pages !.. ou alors peut-être que 
John Irving est fâché avec l'immobilisme et qu'il aime faire le grand écart continuel entre passé et présent.

Les personnages sont haut en couleurs, extrêmement attachants et pour certains complètement délirants, tel Ketchum le bûcheron.

Cette histoire belle et douloureuse, souvent drôle, est une histoire d'amours, de toutes les formes d'amour ; paternel, filial, celui avec un grand A et ces étranges sentiments qui restent quand on l'a perdu, mais aussi cette amitié inextinguible, plus forte que tout et qui prend tant de place, qui génère une loyauté sans faille !

Une belle histoire d'hommes, où les femmes bien qu'essentielles ne sont que des étoiles filantes.

J'ai tellement aimé que bien évidemment maintenant j'ai envie de découvrir les autres romans de 
John Irving ‼

 

 

Citations :

 

Page 81 : S'il y avait des soirées que le cuisinier aurait voulu cacher à son fils, c'était bien celles du samedi, avec leur lot de beuveries et de débauches endémiques ; cette communauté ayant élu domicile précaire sur les berges d'une rivière turbulente était en effet peuplée d'individus qui vivaient dangereusement et considéraient comme un dû le grand défoulement du samedi soir.

 

Page 180 : À l'instar de la plupart des hommes qui battent les femmes, Carl était un lâche.

 

Page 237 : Les pires craintes de son fils, il les connaissaient : il avait peur qu'il arrive malheur à ceux qu'il aimait ; une véritable obsession. Son imagination se nourrissait de terreurs enfantines. Dans toute situation donnée, il prévoyait le pire. En somme, son imaginaire d'écrivain était celui d'un enfant de quarante et un ans.

 

Page 388 : Ce genre de question le rendait fou, mais il en demandait trop aux journalistes. La plupart d'entre eux n'avaient pas assez d'imagination pour croire que tout ce qui était crédible dans un roman puisse être inventé. Quant aux anciens journalistes devenus romanciers, ils adhéraient tous à ce morne précepte hemingwayien : parler de ce qu'on connaît ? Foutaise ! Il ne faudrait parler que des gens qu'on connaît ? Ô combien de romans mortellement ennuyeux on commet au nom de ce principe fumeux et boiteux !

 

 

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Mon avis : La chinoise du tableau - Florence Tholozan

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

J’ai toujours présumé qu’au moment précis où l’on rencontre quelqu’un, on sait déjà de manière diffuse ce qui adviendra de la relation. Et l’émotion qu’engendre ce regard initial est à la hauteur de l’importance que prendra cette personne.

Et si comme Mélisende et Guillaume vous découvriez un étrange tableau ?
Un tableau sur le point de bouleverser votre vision de la vie ?

Au second plan, derrière une jeune Chinoise, se tiendrait un couple qui ressemblerait en tout point au vôtre. À un détail près : les personnages représentés sur la toile seraient bien plus âgés. Une curiosité irrésistible vous entraînerait alors jusqu’en Chine, à la recherche de la Chinoise du tableau.

Un roman contemporain envoûtant. Des sentiments purs et forts. Un récit à plusieurs voix de toute beauté, où la particularité de chacun s’imbrique dans une continuité intemporelle.



Florence Tholozan vit dans les proches environs de Montpellier. Diplômée en psychologie clinique, elle enseigne dans l’Hérault.

Du plus loin qu’elle se souvienne, elle a toujours eu l’amour des mots. La Chinoise du tableau est son premier roman. Il a été récompensé par le Prix de Paroles d'auteur(e)s de St Clément 2020 et a concouru au Prix du Livre Romantique 2019 pour lequel il a été finaliste.

 

 

Mon avis :

 

La chinoise du tableau , livre que j'ai eu envie de lire dès que je l'ai vu apparaître... parce que le titre et la couverture me promettaient de l'exotisme et du mystère. Parce que la Chine me fascine.

Le prologue est tout de douceur asiatique, d'osmose avec un grand tout.

Paris 2001, Mélisende et Guillaume se croisent et instantanément ils savent qui sont faits pour s'aimer. C'est beau et j'imagine que c'est le rêve de beaucoup de monde, mais irréel selon moi, ou tellement rare... heureusement qu'il y a les romans pour nous faire rêver à l'impossible.
Mais rencontrer quelqu'un et avoir le sentiment de le connaître, ça c'est très troublant...
Et puis ils tombent sur un tableau, déconcertant et bouleversant...

On sent que Florence Tholozan connaît plus que bien son sujet, ou plutôt ses sujets que sont la Chine d'un côté, l'art pictural de l'autre ainsi que sa restauration.
J'avoue que concernant les détails sur les grands peintres classiques ainsi que sur la restauration de tableau, j'aurais bien aimé que ça soit un petit peu plus court.
De même que j'ai trouvé l'histoire plus dans le ressenti que dans l'action alors que j'aurais préféré l'inverse.
Cela dit, j'ai fait un beau voyage en Asie, avec une super guide qui nous parle de tous les aspects de la Chine : la langue et ses subtilités, la vie, l'architecture ainsi que la logique des constructions, des descriptions magnifiques des lieux que Mélisande et Guillaume visitent... et de fait une furieuse envie de partir là-bas.
J'ai trouvé dans ce roman l'ambiance éthérée et délicate de l'Asie que j'aime tant ! Il est de plus un magnifique cours d'Histoire chinoise.

La dernière partie, celle où on comprend tout, m'a tiré des larmes. Le moment où on se dit " et si c'était la réalité"... je me suis surprise à l'espérer autant qu'à la redouter, cette possibilité.
Une très belle histoire d'âmes sœurs et de voyage lointain, dans tous les sens du terme.

J'y ai souvent pensé à l'hypothèse qui nous est offerte là, et je me suis dit que si l'immortalité existe ça ne peut être que comme ça...

 

 

Citations :

 

Page 28 : J'ai erré dans la capitale, un sourire aux lèvres, de l'un de ces sourires tournés vers l'intérieur que l'on ne destine à personne.

 

Page 131 : Très volubile, elle ne cesse de bavarder de tout et de rien. Continuellement.

Elle fait sans doute partie de ces gens que le silence angoisse.

 

Page 189 : Je lui parlais, car chacun sait que les morts ne sont pas absents, ils sont juste silencieux.

 

 

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Mon avis : L'univers rêvé - Armand Konan

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Eliam a peur d'assumer pleinement sa vocation d'artiste. Il se retrouve alors subitement plongé dans une réalité parallèle façonnée par ses pensées les plus intimes qui prennent forme sous ses yeux. Pour survivre dans cet "Univers Rêvé", il devra vaincre un ennemi qui n'est autre que la personnification de ses peurs.


 

 

Mon avis :

 

J'ai reçu ce SP, mini livre de 67 pages... donc qui s'apparente plus à une nouvelle qu'à un roman.
Ça se passe à Montréal, ville que je rêve de visiter un jour, et dont l'auteur est peut-être résident puisqu'il vit au Canada.

Ah si seulement on pouvait choisir de vivre alternativement dans le monde réel et dans le monde rêvé !..
C'est d'une certaine façon ce qu'on fait quand on est dévoreur de romans !
C'est exactement ce qui arrive à Eliam qui crée par informatique des mondes virtuels.
Il se retrouve soudain dans le genre de monde qu'il aime imaginer, qui n'est autre que son inconscient plein de ses envies et de ses peurs ; peur de la critique notamment, parce que créer c'est s'exposer, c'est se mettre à poil d'une certaine façon et risquer de se faire crucifier. Peur de ne pas être capable de la supporter car on met beaucoup de soi dans ses créations.
Une allégorie qui amène au dépassement de soi.

J'ai adoré cette introspection et cette écriture fluide...
j'ai adoré me promener dans l'univers onirique du personnage parce que le monde étrange des rêves me fascine.
J'ai adoré cette histoire qui amène le lecteur à sa propre exploration.

Pour plus de détails c'est !

 

 

 

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Mon avis : Inquiétudes - Jacques Timmermans

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

« Soudain l’obscurité, un homme ne retrouve plus sa chambre. Cet autre défie le hasard, et l’adversaire se montre plutôt coriace. Pourquoi diable le petit Dhjorn n’aime-t-il plus les beignets aux Laemurs ? Et tandis que l’enquête progresse dans l’entreprise, le mystère s’épaissit autour du remède de la maladie d’Alzheimer. Ici, un monde symétrique au temps, où l’on se souviendrait autant de notre futur que du passé. Oh ! Sommes-nous à ce point seuls dans l’Univers ? »
Au fil des intrigues de ces six nouvelles, à la frontière parfois ténue entre fantastique et science-fiction, nos héros, victimes bien malgré eux, tentent désespérément de se défaire de leur pesante inquiétude. Jusqu’à nous la transmettre bien au-delà du récit !
Oseriez-vous les rejoindre ?

 

 

Mon avis :

 

Il s'agit ici d'un recueil de six nouvelles, d'un auteur auto-édité, entre fantastique et science-fiction. Et il faut bien dire que dès les premières lignes j'ai accroché !
C'est une écriture fluide, qui m'a emportée, qui m'a donné envie de poursuivre, en oubliant le temps et l'heure.

1- LE CRIME PARFAIT :
Voilà une nouvelle dans laquelle on accompagne un tueur en série... qui tue pour ne pas s'ennuyer et parce que c'est son seul plaisir dans la vie, où d'ailleurs il excelle. Seulement, il va tomber sur un os, et quel os !.. une spirale !!!
C'est drôle et léger mais pas que !.. l'auteur joue avec les codes du genre , je me suis beaucoup amusée !

2- DÉJÀ VU ÇA QUELQUE PART :
Il était deux fois...
Ça se passe ailleurs, à un autre moment et c'est le genre de situation à faire vaciller la raison. À moins que...
Deux personnages un tantinet azimutés débattent sur le sens du temps, et puis... JUBILATOIRE !!!

3- L'EXTRATERRESTRE :
Un repas de famille avec tout ce qu'on peut y trouver d'agréable et de lourdingue aussi, une conversation, un parallèle avec qui nous sommes et comment nous agissons.
La chute est délicieuse.

4- IL Y EUT UN SOIR,
IL Y EUT UN MATIN :
Une histoire étrangement onirique... tout est ouaté, feutré.

5- ENQUÊTE EN R&D :
Les mystères de la recherches... et des relations humaines, et inhumaines.
Et en même temps ça parle de quelque chose qui interroge, surtout depuis quelques années, les labos et le profit, la médecine et le fric.

6- BON ANNIVERSAIRE :
Quand les hommes se prennent pour Dieu. J'adore !!!!! Quoi que ...

J'ai vraiment aimé les sujets traités et adoré la façon dont c'était fait, notamment avec un humour très subtil.
Bien sûr j'ai eu des préférences... et puis ces nouvelles m'ont fait voyager, dans un temps qui n'est pas maintenant, dans des périodes à venir. Ou pas...
Et les chutes !..
J'ai vraiment passé d'excellents moment à cette lecture !
Je continue de constater qu'il y a vraiment des talents chez les auteur auto-édités !

auto-édités !

 

Citations :

 

Page 3 : Il comprit, mais trop tard, que plusieurs de ceux qu'il considérait comme ses écrivains préférés du crime n'étaient en réalité que des meurtriers déguisés, de véritables malades mentaux pour lesquels l'écriture constituait la seule thérapie envisageable et l'unique rempart contre le passage à l'acte.

 

Page 27 : L'homme est tellement superstitieux qu'il ne croit même plus ce qu'il voit.

 

Page 97 : Nous-mêmes, ne mangeons-nous pas d'ordinaire une quantité de choses auxquelles nous avons supprimé la vie ? Sans trop y réfléchir, au demeurant. Et l'essence même de ces choses sacrifiées à notre alimentation est-elle à ce point dissemblable de la nôtre que nous puissions en toute occasion être certains de ne pas commettre une infamie?

 

Page 192 : Comment chaque atome peut-il savoir ce que fait son voisin, aussi éloigné de lui soit-il, pour ajuster son comportement au groupe ?

 

 

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