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Mon avis : Outsphere tome 1 – Guy-Roger Duvert

Publié le par Fanfan Do

Auto-édition

 

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Quatrième de couverture :

 

Après avoir quitté une Terre mourante du fait des erreurs de nos sociétés, l'Arche, premier vaisseau à coloniser une exoplanète, arrive au bout d'un long voyage de 80 ans. Les colons sortent de leurs caissons cryogéniques et découvrent ce qui doit devenir un nouveau commencement pour l'humanité. Une nouvelle planète, un monde principalement végétal baptisé Eden. Les surprises se cumulent vite : la surface abrite une espèce primitive mais intelligente, des ruines prouvent l'existence de civilisations passées avancées, le système climatique obéit à des règles très particulières. Mais malgré tout cela, la colonisation commence de manière somme toute très classique, avec les traditionnelles oppositions entre militaires, scientifiques, civils.

Mais tout change avec l'arrivée d'un nouveau joueur : un second vaisseau spatial arrive, quelques mois seulement après l'Arche. A son bord, des Terriens partis 60 ans plus tard, bénéficiant d'une technologie plus avancée, et eux même fortement modifiés génétiquement. Capables de se synchroniser et de communiquer télépathiquement entre eux, ils sont devenus une espèce fondamentalement collectiviste, que tout oppose aux traditionnels Terriens individualistes de l'Arche.
Les deux peuples essaient dans un premier temps de cohabiter et d'apprendre les uns des autres, mais les obstacles rencontrés, le passé de la planète qui s'avère beaucoup plus riche et mystérieux que prévu, vont rapidement augmenter les tensions. Eden représente-t-il un nouvel espoir, ou au contraire la fin d'une civilisation ? "Outsphere" est une saga de science-fiction, qui tout en développant un univers particulièrement fouillé, s'amuse à explorer des questions philosophiques liées d'un côté au transhumanisme, de l'autre aux oppositions entre pensées collectivistes et individualistes.

 

Guy-Roger DUVERT vit depuis le début des années 2010 à Los Angeles, en tant que réalisateur, scénariste, et compositeur de musiques de films. Il a réalisé et produit le long métrage « Virtual Revolution », sorti en salles en France en 2016, film qui a reçu plus de 50 prix à l'international ; a sorti en 2018 une bande dessinée, du même nom, explorant plus loin l'univers du film ; a composé la bande originale de divers long métrages dont un sélectionné au Festival de Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs, ainsi que la musique de plusieurs bandes annonces de blockbusters hollywoodiens (Transformers 3, Green Lantern, Prometheus...). Outsphere est son premier roman.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Parce que j'ai eu la chance de recevoir Backup, envoyé par Guy-Roger DUVERT, et que j'avais énormément aimé, j'ai eu très envie de découvrir Outsphere dont la quatrième de couverture m'attirait infiniment.

 

 

 

Mon avis :

 

J'adore cette couverture qui m'invite à un voyage vers l'inconnu.
Premier roman de l'auteur mais deuxième que je lis de Guy-Roger Duvert, après Backup, et j'aime décidément sa façon de nous faire entrer directement dans l'histoire. Dès la première page on est happé par cette atmosphère de découverte d'un nouveau monde.
Rapidement j'ai senti ce frisson envahissant à l'idée d'aller découvrir cette planète nouvelle dont les colons ne savent quasiment rien, où ils viennent s'installer après avoir quitté la Terre agonisante 80 ans plus tôt. L'ambiance est là, omniprésente avec cette pointe d'angoisse inhérente au plongeon dans l'inconnu. Tout ce que j'aime, le frisson de la découverte !

Mais ce n'est pas tout ! Les colons vont être rejoints par un deuxième vaisseau qui n'était pas prévu, peuplé d'humains d'un genre nouveau, partis de la Terre 60 ans après eux, étranges, froids, très rationnels, en connexions les uns avec les autres, sans une once d'individualisme car dans une pensée collective. Le transhumanisme cher à Guy-Roger Duvert est là, pour mon plus grand plaisir ! Je trouve ça fascinant et ça ouvre le champs des possibles. Car les scientifiques des deux bords vont devoir travailler ensemble, ce qui à priori s'annonce compliqué !

Et bien évidemment, cette planète recèle des dangers de tous ordres : y-a-t-il des habitants ? Des animaux ? Des virus ? L'atmosphère est-elle respirable ?
On est emporté dans cette quête de réponses, avec angoisse car, outre les potentiels périls exterieurs on est inquiets des menaces qui pourraient venir de l'intérieur, notamment à cause du mur d'incompréhension qui existe entre les anciens et les nouveaux humains, qui sont intrinsèquement aux antipodes les uns des autres.

Sur cette nouvelle planète, nommée Eden par les colons, beaucoup d'événements se produisent. On va de surprises en découvertes, c'est passionnant et haletant, les menaces sont multiples et viennent de partout.

J'ai été captivée du début à la fin par cette histoire tellement visuelle que j'étais sur Eden, à arpenter cette planète avec ces pionniers du futur. L'odyssée des néo-Edeniens se termine sur un suspense auquel je ne m'attendais pas. Cette planète dangereuse a encore des mystères à révéler et des sueurs froides à me faire subir, je vais de ce pas à leurs découvertes dans le tome 2, parce quand on aime on ne compte pas.



 

 

Citations :

 

Page 55 : Qu'est-ce qui représente surtout un danger pour la colonie ? Ses indigènes ? Sa flore ? Ses microbes ? Tant que nous ne serons pas à 100% certains d'assurer la sécurité des colons, considérez-vous en guerre, Colonel.

 

Page 61 : Les civils étaient dangereux, il le savait. Dangereux pour eux-mêmes. Ils l'avaient prouvé sur Terre en réunissant toutes les conditions de leur autodestruction. Une gestion militaire des sociétés aurait permis d'éviter cette fatalité funeste. Aux dépens de notions telles que démocratie et libertés privées, mais lorsque la survie d'une espèce était en jeu, de telles considérations paraissaient secondaire au militaire.

 

Page 80 : Il s'agissait d'une expérience nouvelle pour Suleiman d'avoir réponse à toutes ses questions, tout en ayant la garantie d'obtenir des informations sincères. C'était une sensation assez grisante.

 

Page 86 : Lorsque deux espèces se rencontrent, la plus développée tente d'assimiler l'autre, de la rendre utile, exploitable. Elle l'asservit. Sinon, elle décide de l'éliminer.

 

Page 114 : L'idée même de négociation n'entrait pas dans l'esprit des soldats. Le pouvoir corrompait. Cela Vincent le savait très bien, ayant vu son propre père se perdre dans une débauche qui lui faisait horreur, grisé par un pouvoir politique qu'il avait obtenu au départ noblement, poursuivant de vraies causes, mais conservé ensuite de manière beaucoup plus discutable, pour enfin en abuser honteusement.

 

 

 

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Mon avis : Ethalia Faith - Tome 2 - Renaissance - Céline S. Camisuli

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

 

Nous avions tout pour être heureux. Tout. Un visage dénué de masque, de l’air à ne plus savoir qu’en faire, une liberté durement gagnée au prix de nombreux – trop nombreux – sacrifices. Et nous avons tout perdu. Tout. Mais je garde espoir. L’espoir que ma fille et son père survivent, et qu’ensemble, ils nous vengent. Qu’ils nous vengent tous...-Éthalia Faith-***Par sa faute, nous sommes asservies. Si je me trouvais en face d’elle, mes mains trouveraient facilement le chemin de sa gorge. Combien de fois ai-je rêvé de mettre fin à ses jours? Trop sans doute. Éthalia Faith a ruiné nos vies. Éthalia Faith aurait dû payer, mais il est trop tard pour ça. Bien trop tard

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Sur un des groupes de lecture de facebook, Céline Camisuli se désolait que le Tome 2 de son roman ne se vende pas plus. Je suis donc allée voir de quoi il retournait et j'ai acheté les deux tomes en me disant que ça devrait me plaire.

 

 

 

Mon avis :

 


Attention ! Ceci étant un tome 2, c'est la suite de Éthalia Faith Tome 1 - Jusque dans l'éternité, les risques de spoil du tome 1 sont possibles et même probables. Donc si vous n'avez pas lu le 1, évitez de lire ceci.
Une chose que je peux dire c'est que j'ai dévoré ce Tome 2 encore plus vite que le premier.

Alors que le premier opus se refermait sur l'espoir d'une vie nouvelle avec un avenir radieux où tout repartait à zéro avec en ligne de mire toutes les erreurs à ne pas reproduire, ce second volet démarre avec un énorme sentiment d'angoisse. Qu'a-t-il donc bien pu se passer de terrifiant alors que ce nouveau monde s'offrait aux survivants, que le paradis était à portée de main ?
Me voilà donc repartie dans une course livresque effrénée pour savoir.

Et là, Tadam ! Quelque chose que j'adore dans les romans, les chapitres alternent entre deux époques, entre Éthalia et Claire que 400 ans séparent. Du moins au début.

Et là, c'est vraiment prenant car l'autrice a encore su trouver un angle qui nous tient en haleine et qui fait qu'on ne veut pas lâcher ce livre.
Cette dystopie est aussi un superbe roman d'aventures.

En tout cas mon cœur a souvent fait du yoyo pendant cette lecture et je crois même avoir fait de l'apnée. Et pour contrebalancer tout ça, les dialogues sont drôles et percutants et j'ai adoré, ainsi que les relations entre les différents protagonistes, surtout entre les deux héroïnes que j'ai vraiment énormément aimées. Un vrai plaisir de lecture !

 

 


 

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Mon avis : Ethalia Faith – Tome 1 – Jusque dans l'éternité - Céline S. Camisuli

Publié le par Fanfan Do

Auto-édition

 

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Quatrième de couverture :

 

 

Quand la Terre a commencé à avoir du mal à respirer – et nous avec – il a fallu s’adapter. Je vis aujourd’hui dans un monde sombre, strict et miséreux, où la loi du plus fort l’emporte toujours sur notre envie de retrouver notre liberté. Il ne reste plus qu’une ville au monde, une seule, et elle est en piteux état. Mes deux seules et uniques raisons de vivre : protéger ma famille du besoin et le sauvetage intempestif. Dans un monde où l’injustice est le mot d’ordre, où certains naissent dans une tour d’Ivoire et d’autres dans le caniveau, il me faudra me battre pour que les choses changent enfin. Je m'appelle Éthalia. Éthalia Faith.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Sur un des groupes de lecture de facebook, Céline Camisuli se désolait que le Tome 2 de son roman ne se vende pas plus. Je suis donc allée voir de quoi il retournait et j'ai acheté les deux tomes en me disant que ça devrait me plaire.

 

 

 

Mon avis :

 


Éthalia Faith vit dans un futur qui pourrait bien-être très proche, un futur triste et lugubre, sans autre espérance que de survivre au jour le jour. Un monde où l'air est devenu irrespirable, un monde où la solidarité nationale n'existe pas, ou les vieux et les faibles sont jetés à la rue. Un monde sans cœur, sans empathie, d'où la majorité de l'humanité a disparu.
Mais une des raisons de vivre d'Éthalia c'est de tendre la main à ceux qui n'ont rien. Elle est une lueur dans ce monde sans avenir, tellement triste et dangereux.

Alors, ce livre est un véritable page turner, il vous aspire dans son univers dès les premières lignes si vous aimez les dystopies, ce qui est mon cas.
L'autrice nous appâte avec des concepts dont on veut tout savoir, comme la glane par exemple. Un principe immonde dans cette société coupée en deux : le petit peuple, et les autres. Mais l'iniquité absolue érigée en système fait gronder la colère et amène tôt ou tard à l'insurrection.

Une vraie bonne dystopie comme j'aime, avec du suspense, une envie qu'un espoir soit possible, des personnages intéressants et attachants et d'autres beaucoup moins, voire totalement exécrables. Et surtout une héroïne passionnante, Éthalia petite ouvrière de cette immense fourmilière, en révolte permanente contre l'ordre établi, un peu tête à claque, avec beaucoup de caractère et extrêmement bienveillante.

Cerise sur le gâteau, je ne m'attendais pas du tout à l'angle que l'histoire allait prendre et ça m'a agréablement surprise.
Céline S. Camisuli a réussi à me cueillir, m'angoisser et me faire rêver !
Bref, j'ai beaucoup aimé, et je vais de ce pas attaquer le Tome 2 !

 

 

Citations :

 

Page 35 : Notre vie est misérable, mais les jours où j'arrive à apporter, ne serait-ce qu'un peu de réconfort à quelqu'un, la mienne me paraît légèrement moins médiocre.

 

Page 199 : C'est un privilège lié à ma bonne conduite de ces dernières semaines. Comme si me traiter comme un être humain à part entière devait relever du privilège par ailleurs.

 

Page 256 : Qu'auraient dit nos ancêtres s'ils avaient appris que notre avenir allait devenir si misérable ? Sans doute rien, cependant j'aurais vraiment aimé qu'ils sachent, qu'ils se rendent compte de l'inéluctable chemin qu'ils empruntaient et qu'ils puissent faire demi-tour sur la route de l'horreur

 

 

 

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Mon avis : Les 40 signes de la pluie – Kim Stanley Robinson

Publié le par Fanfan Do

Éditions Pocket Imaginaire

Traduit par Dominique Haas

 

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Quatrième de couverture :

 

Demain, à Washington Anna et Charlie Quibler œuvrent aux applications des découvertes scientifiques visant à améliorer la vie sur terre, Anna comme chef de projet à la National Science Foundation, Charlie au titre de conseiller pour l'environnement de Phil Chase, sénateur plein de bonne volonté mais d'une efficacité relative.

Or l'enjeu est de taille : il s'agit d'alerter le monde sur les dangers du réchauffement climatique global et de convaincre une administration réticente de prendre les mesures qui s'imposent. L'urgence devient criante lorsque la banquise se délite au Groenland, empêchant le Gulf Stream d'exercer son action régulatrice.

Dès lors, c'est la réaction en chaîne : de terribles tempêtes frappent la Californie, puis éclatent un peu partout dans l'hémisphère Nord ; des pluies torrentielles s'abattent sur Washington, qui est engloutie sous les eaux. Pour l'humanité, l'adoption des lois préparées par Charlie est désormais une question de vie ou de mort...

 

« Le romancier est incontestablement, depuis la parution de sa trilogie martienne, l'une des voix les plus importantes de l'actuelle science-fiction américaine. »

Jacques Baudou – Le Monde

 

Sur Babelio :

Par l'auteur de la fameuse " trilogie martienne ", un passionnant éco-thriller à mi-chemin entre fiction - Le jour d'après - et réalité - les inondations de La Nouvelle-Orléans - autour d'une catastrophe annoncée : les changements climatiques majeurs dus au réchauffement de la planète. Un roman prémonitoire ? Au lecteur d'en juger. Et d'agir

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Je l'ai reçu dans le cadre de Masse Critique sur Babelio, il faisait partie de mes choix.

Donc merci à @babelio et son opération Masse Critique ainsi qu'aux Éditions Pocket pour m'avoir envoyé ce roman.

 

 

 

Mon avis :

 


Il est question ici de réchauffement climatique et de l'urgence absolue que les gouvernements ne veulent pas voir.

Dès le début j'ai trouvé ça très intéressant, alors qu'il est parfois question de mathématiques et que je suis une crasse absolue dans ce domaine. Très étrange ou alors c'est une approche des maths vraiment bien faite.
Malgré ça, par moment les aspects techniques et les termes scientifiques m'ont un peu perdue et j'ai parfois décroché pendant une ou deux pages comme par exemple en tombants sur ça : Analyse mathématique et algorithmique des codons palindromiques en tant que prédicteurs de l'expression génique des protéines.
Oups ! Je ne suis plus là, j'ai coulé à pic.

Il y a un aspect très intéressant, ce sont les différentes analyses explicatives :
1- météorologiques, qui nous permettent de comprendre l'équilibre du monde car tout est lié, des courants marins aux pluies et au risque de réchauffement en passant par la banquise,
2- comportementales car en fait nous sommes un tout qui a intérêt à fonctionner en harmonie.

Nous suivons Anna, Charlie et Frank, scientifiques, mais d'autres aussi dans d'autres laboratoires, Brian, Marta, Leo, Yann, et en fait j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver. Certains travaillent sur le climat et les dangers liés au réchauffement, d'autres expérimentent sur des souris et d'autres encore nous parlent de lichen qui, couplé à des arbres pourrait absorber le CO². J'avoue que ça a été très confus pour moi, notamment l'expérimentation sur les souris où je n'ai pas compris ce que ça venait faire dans l'histoire.

Je me suis un peu ennuyée pendant ma lecture, j'ai trouvé tout trop technique et ça manquait d'action. Mais durant la dernière partie ça devient vraiment intéressant, voire même haletant.

Quand j'ai postulé pour recevoir ce livre, j'ignorais qu'il s'agissait d'un tome 1 d'une trilogie. D'où ma petite déception quant au contenu. En effet cet opus met les choses en place et donc, pas encore de catastrophe écologique. Il nous prépare à la suite et je vais donc me procurer les deux autres volumes parce que bien sûr j'ai envie de savoir ce qui va arriver et ce que vont devenir les personnages que j'ai trouvés attachants.

 

Citations :

 

Page 11 : Les rêves ne veulent pas qu'on se souvienne d'eux.

 

Page 79 : On se marie, on a des gamins, qu'on livre en otages au destin. Pas moyen d'y échapper, rien à faire.

 

Page 121 : On pourrait dire que la science est ennuyeuse, et même qu'elle fait exprès de l'être, dans son désir de se situer au-delà de toute controverse.

 

Page 254 : À partir d'un certain moment, la manipulation des faits devenait une sorte de gigantesque mensonge. En tout cas, c'était l'impression qu'avait Charlie quand il se trouvait face à des gens comme Strengloft : il combattait des menteurs, des gens qui mentaient sur la science pour le fric, occultant les signes manifestes de destruction de leur monde actuel. Ils finiraient par transmettre à leurs enfants une planète dégradée, vide d'animaux et de forêts, de récifs de corail et de tout ce qui en faisait naguère un foyer et un système de support biologique.

 

Page 273 : Il regardait d'un œil morne défiler l'Amérique. Qui pouvaient bien être ces gens, pour vivre si placidement alors que le monde sombrait dans une crise environnementale aiguë ? Des experts du déni. Des experts dans l'art de filtrer les informations pour n'entendre que ce qui justifiait leur comportement.

 

Page 300 : Il était là, dans l'un des meilleurs départements de l'une des meilleures universités de l'une des plus belles villes du pays le plus riche du monde, et il n'était pas content.

 

 

 

 

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Mon avis : Ceci est mon sexe – Claire Barré

Publié le par Fanfan Do

Hugo Roman Editions

 

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Quatrième de couverture :

 

Et si Dieu nous envoyait sa Fille,
après plus de 2000 ans de silence radio ?
Qui est Trixie-Rose ? Cette jeune métisse aux yeux mauves, aux formes pulpeuses et à la peau caramel se dévoile au propre comme au figuré dans des vidéos postées sur son blog filmé.
Au fil de ses pérégrinations sensuelles, Trixie-Rose, femme-enfant au coeur pur, se découvre femme fontaine : ses orgasmes sont aussi liquides qu’abondants.
Plus mystérieux, sa fontaine semble avoir des vertus miraculeuses...

 

Claire Barré est scénariste. Ceci est mon sexe est son premier roman.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

J'ai trouvé ce livre un jour par hasard et la couv m'a totalement enthousiasmée. De plus il 'a semblé complètement iconoclaste et j'adore ça.

 

 

 

Mon avis :

 


J'ai adoré le langage et le ton ton direct dès les premières lignes. Ça m'a laissé présager d'excellents moment de lecture. J'adore les ovnis littéraires et j'ai tout de suite eu l'impression d'en tenir un entre mes mains. Déjà au départ grâce à la couverture et au titre qui m'avaient fait craquer, je subodorais un voyage livresque extravagant.

Trixie-rose raconte sa vie devant une caméra, sur son blog, parle de sa genèse et donc de ses grands-parents et de ses parents, tous inaptes à élever un enfant, voire carrément indignes pour certains, et c'est drôle.
C'est fou non !?

Le blog de Trixie évoque l'hyper médiatisation que certain cherchent, mettant en scène leur propre vie sur internet, la vacuité de leurs existences offerte en pâture, leur narcissisme affiché sur la toile.
Sauf que la vie de Trixie est loin d'être vide et monotone. Elle est même bigrement insolite et mouvementée.
On découvre à travers son destin le pouvoir de certaines femmes sur les hommes. Celles qui sont belles et sensuelles à couper le souffle et qui en jouent pour terrasser les mâles.

Tout m'a éclatée dans cette histoire ! L'interprétation de la Bible par Cherry, sa vision de Jésus et l'idée qu'elle s'en fait. Trixie-Rose et l'appel de la nature, lui amenant la révélation de l'orgasme.
Jo et sa deuxième vie.
Et tout le reste !

Ce récit est totalement décomplexé, libéré, délivréééé ! Trixie-Rose raconte la découverte de son corps et des sensations qu'il peut lui procurer, comme un explorateur raconterait une terre inconnue.

C'est cru, c'est trash et malgré la couverture rose et joyeuse c'est extrêmement violent car ça visite, entre autre, la noirceur de l'âme humaine, de ceux qui, dominés par leur instincts sont capables de tout, surtout si c'est ignoble.
C'est pourtant un petit bijou d'irrévérence et d'espiègle impertinence.
Moi qui suis volontiers irrévérencieuse, je me suis beaucoup amusée.

 

Ce livre est un panégyrique à la féminité et au droit de jouir, et même plus, c'est une injonction à la nécessité de connaitre son corps, bien plus salutaire que de connaître la trigonométrie par exemple, qui finalement sera bien peu utile au cours d'une vie ?.
C'est une ode à l'ouverture d'esprit, à la tolérance, à l'amour universel.
Mais c'est aussi une galerie de portraits qui nous fait traverser des univers interlopes, tour à tour le milieu des dealers, des magouilles, de la prostitution, et du porno gay bien sale.
Outre Trixie-Rose, digne héritière de Jésus Christ et de john Coffey s'ils avaient eu une fille ensemble, au fil des chapitres, au gré des pays et des continents, on fait un bout de chemin avec Jo, Ziggy, Le Loup, Gary, Roger, Marie, Ken et tant d'autres... personnages hauts en couleurs et tous plus chelou les uns que les autres.


J'ai adoré ce roman joyeusement transgressif, complètement fou et plus profond qu'il n'y paraît au premier abord, qui dresse le portrait d'une belle brochette de barjots libidineux, pendant lequel j'ai eu quelques gros fous rires et qui m'a tenue en haleine jusqu'au bout, parce qu'évidemment ça raconte beaucoup de l'humanité.
 

 

Citations :

 

Page 18 : Elle voyait Jésus comme un mec beau, charismatique, les cheveux au vent, un sourire d'intelligente béatitude aux lèvres, entouré de gens trop cools à qui il offrait des mots de réconfort et des champignons hallucinogènes. Le coup des hosties, ça venait de là, pour elle. Des champis.

 

Page 52 : Si les mecs ignoraient que les femmes pouvaient, elles aussi, avoir une jouissance visible et abondante, s'ils ne savaient pas que leur degré de plaisir pouvait se mesurer à leur degré de mouille : ils n'avaient pas besoin de se remettre en cause dans leur virilité et pouvaient continuer à les baiser comme des taureaux fiers de leurs membres, qui ne se soucient pas de ce que peut ressentir la nana qu'ils embrochent.

 

Page 103 : Pipo lui tapota l'épaule puis s'approcha des films lesbiens. Enfin, c'était pas du vrai porno lesbien. C'était du porno fait pour les mecs qui fantasmaient sur les lesbiennes. Nuance.

 

Page 137 : J'avais jamais foutu les pieds dans un cimetière et ça m'a filé le blues. Dans chaque tombe, il y avait les restes d'êtres humains qui avaient vécu une vie oubliée depuis des mois, des années, des siècles...

 

Page 147 : La Plume lui avait parlé de tous les mouvements de libération des gays, et, d'après lui, les femmes et les homos avaient toujours marché main dans la main contre la « machine d'oppression machiste hétéro couillue de base ». Ils avaient des intérêts communs et un même combat à mener pour leur libération.

 

Page 280 : On s’emboîtait parfaitement, comme les carrés d'un rubix cube orgasmique.

 

Page 423 : Les religions polythéistes regorgeaient de déesses : Isis, Gaïa, Aphrodite, Artemis, Frigg, Devi, pour ne citer qu'elles. Les religions monothéistes avaient balayé toutes ces croyances d'un revers de main et avaient imposé un Dieu unique, solitaire, asexué, paternaliste, et masculin, cela allait sans dire. Il était vital de reféminiser tout ça.

 

 

 

 

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Mon avis : La perle et la coquille – Nadia Hashimi

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Emmanuelle Ghez

Éditions Bragelonne-Milady

 

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Quatrième de couverture :

 

-Tu pourras faire des tas de choses que tes sœurs ne sont pas autorisées à faire. On changera ta garde-robe et on te donnera un nouveau prénom. Tu pourras aller à l'épicerie chaque fois qu'on aura besoin de quelque chose, aller à l'école sans avoir peur d'être embêtée par les garçons, jouer à des jeux. Qu'est-ce que tu en dis ?

C'était le paradis, voilà ce que j'en disais !

 

Kaboul, 2007. Les Talibans font la loi. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, Rahima n'a pas de frère et son père est malade. Ses sœurs et elle ne peuvent donc en aucun cas quitter la maison – encore moins pour aller à l'école. Leur seul espoir réside dans la tradition des bacha posh, qui permettra à cette fille de dix ans de se travestir jusqu'à ce qu'elle soit en âge de se marier. Avec ses cheveux courts, vêtue comme un garçon, elle jouit alors d'une liberté qui va la transformer à jamais, comme son ancêtre Shekiba, un siècle plus tôt. Les destinées de ces deux femmes se font écho, et constituent un vibrant témoignage sur la condition féminine en Afghanistan.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Après avoir lu et adoré Khaled Hosseini il y a quelques années, j'ai cherché d'autres lectures d'auteurs afghans, du moins qui racontent l'Afghanistan et j'ai trouvé Nadia Hashimi, américaine d'origine afghane dont les parents sont nés là-bas.

 

 

 

Mon avis :

 


Avec cette histoire on entre de plain-pied dans le monde des mâles prédateurs, dès le plus jeune âge d'ailleurs, cette société où les femmes-victimes sont forcément coupables. Cette société où les femmes et les filles ont peur et rasent les murs pour se soustraire aux regards concupiscents des hommes. Cette société où le respect de la femme n'est même pas un concept puisqu'il qu'il n'existe tout simplement pas, où les filles n'ont pas accès à l'instruction puisque de toute façon elles n'auront d'autre tâche que de servir et satisfaire leurs époux et mettre des enfants au monde, garçons impérativement.

Il y a une dureté incroyable à l'encontre des femmes dans cette histoire, y compris de la part des femmes. Comme si elles étaient tellement endoctrinées par les hommes, qu'elles font leur jeu.

C'est totalement glaçant.
Il est sans cesse question d'honneur et de famille mais il n'y a que les femmes qui subissent le poids des traditions. Et "l'honneur" des hommes se résume à ordonner, exiger, museler, frapper, violer et écraser les femmes.

On découvre ici l'histoire de Rahima qui devient Rahim grâce à une coutume afghane qui permet de faire comme si, dans les familles où il n'y a que des filles. Rahima est habillée en garçon et vit comme tel, va à l'école, joue au foot avec ses copains et peut même travailler. Elle est une basha posh, jusqu'au moment où elle sera en âge de se marier, c'est à dire dès la puberté où elle doit redevenir une fille.
Parallèlement on suit le destin d'une de ses ancêtres, Shekiba, défigurée, qui sera amenée à vivre en homme. Une centaine d'années sépare ces deux femmes, pourtant elles subissent aussi fort l'une que l'autre le joug des hommes.
L'alternance de ces deux personnages au fil des chapitres rend l'histoire très addictive.

 

Un jour Rahima sera mariée, ou plutôt vendue, vers 12 ans, en même temps que deux de ses sœurs, pour être la troisième ou quatrième épouse d'un homme plus vieux que son père.
Le mariage pour une fille veut dire être arrachée à sa famille, très jeune, pour épouser un "vieux", et être violée.
Le destin épouvantable de ces femmes est terrifiant.
Car les mères qui n'ont que des filles sont méprisées par tous et toutes, maltraitées, et le jour où on leur retire leurs filles, elles ne peuvent s'y opposer. C'est un déchirement absolu pour les mères et les filles. Les pères sont totalement indifférents au sort de leurs filles, sans aucune affection pour elles.
C'est sidérant de constater que mettre une fille au monde provoque de la déception, ne pas enfanter un garçon occasionne une profonde amertume.

On découvre là, avec shekiba et Harima, la douleur d'être femme dans une culture où elles n'ont pas voix au chapitre, où certaines rêvent d'émancipation pendant que d'autres n'imaginent même pas que ça puisse exister.
Cependant, durant tout le parcours de vie de ces deux femmes, j'ai avancé avec l'espoir de quelque chose mais sans savoir quoi précisément, envie d'un horizon dégagé au milieu de la douleur de cette oppression, un rayon de soleil dans ce tunnel de désespoir. Car oui, Shekiba et Rahima ont des désirs et des rêves, qui leur sont interdits dans cette société.

C'est un livre prenant et bouleversant qui nous parle des abus de pouvoir du patriarcat dans un pays où l'obscurantisme est très présent et où les femmes ont rarement accès à l'instruction, car elle amène à l'émancipation, et ça les hommes ne le veulent pas.

 

 

Citations :

 

Page 26 : - C'est ça que tu es venue me dire ? Qu'on a besoin d'un garçon ? Tu ne crois pas que je le savais déjà ? Si ta sœur était une meilleure épouse, alors peut-être que j'en aurais un !

 

Page 37 : Les personnes qui sont frappées par la tragédie plus d'une fois, peuvent être certaines que le sort va s'acharner et qu'elles pleureront de nouveau. Le destin trouve plus facile de revenir sur ses pas.

 

Page 60 : Une fille livrée à elle-même ! Quel déshonneur cela risquait de jeter sur la famille si quiconque au village venait à l'apprendre !

 

Page 212 : Ayant sauvé le village, Abdul Khaliq et ses hommes estimèrent qu'ils avaient gagné le droit de se servir comme ils l'entendaient. Ils pillèrent les maisons, violèrent les femmes. Le village n'avait aucun moyen de se défendre. La plupart des hommes étaient morts au combat.

 

 

 

 

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Mon avis : Mes bien chères sœurs – Chloé Delaume

Publié le par Fanfan Do

Éditions du Seuil

 

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Quatrième de couverture :

 

« Ceci est une adresse. Aux femmes en général, autant qu’à leurs alliés. Je vous écris d’où je peux. Le privé est politique, l’intime littérature. »

En France, la quatrième vague féministe a fait son entrée : non plus des militantes, mais des femmes ordinaires. Qui remettent en cause les us et les coutumes du pays de la gaudriole, où une femme sur dix est violée au cours de sa vie, et où tous les trois jours une femme est assassinée par son conjoint.

Dans ce court texte incisif qui prône la sororité comme outil de puissance virale, Chloé Delaume aborde la question du renouvellement du féminisme, de l’extinction en cours du patriarcat, de ce qu’il se passe, et peut se passer, depuis le mouvement #metoo.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre 

 

Lorsque j'ai voulu participer au challenge #marsaufeminin sur Instagram, on m'a conseillé ce livre si je souhaitais tenter de lire un essai.

 

 

 

Mon avis :

 

En commençant cette lecture je me suis dit que les hommes allaient en prendre pour leur grade. Enfin, pas tous les hommes hein ! Ceux, imbuvables, qui au nom de leur service trois pièces sont convaincus d'être supérieurs et de mériter de droit divin le haut du podium.
Il y a une phrase que disaient mes potes qui m'est revenue : "depuis que les chinois ont inventé la poudre il n'y a plus d'hommes forts". Eh bien là, ça pourrait donner : "depuis l'avènement du numérique, il n'y a plus d'hommes". Tous égaux, ou égales ??
Bref, voeu pieux, parce que je pense que je ne le verrai pas. Ma fille peut-être, je l'espère. Car ça bouge vachement et dans le bon sens. Hélas un peu partout dans le monde des groupes de masculinistes se forment pour contrer les mégères féministes qui veulent couper les coucougnettes à la chaîne. Oui, parce qu'en fait il y en a qui ne veulent pas partager le gâteau, qui veulent continuer à nous écraser et prétendent qu'on veut les déviriliser, en faire des paillassons. Ah les pauvres ! Ils ont peur qu'on leur fasse ce qu'ils nous font depuis des millénaires !

Je me suis délectée à cette lecture qui dit ce que depuis l'enfance j'ai subodoré. J'ai très tôt été en révolte contre cette société qui voulait faire de moi ce que je ne voulais pas.

Ce livre est terrible, il nous dresse un panel de tout ce qui est dégueulasse et inadmissible, pas uniquement envers les femmes mais aussi envers les enfants et les minorités. Et pas seulement en actes mais aussi en paroles, qui peuvent être aussi douloureuses que des coups, voire plus... toutes ces petites saloperies pernicieuses et blessantes balancées l'air de rien. Mais c'est essentiellement un livre militant féministe qui prône la parité, la fin de la masculinité toxique et surtout la sororité, indispensable.
Heureusement une embellie s'annonce, elle est amorcée, #metoo et #balancetonporc sont passés par là et le vieux monde est en train de s'effondrer.
Ce livre devrait être lu par toutes et tous.
Tous oui, car ceux qui disent "ça va ! Une main au cul c'est rien !!" Peut-être ceux-là comprendraient-ils enfin que ce n'est pas rien, que notre corps n'est pas à leur disposition, qu'ils n'ont pas à y toucher sans permission.

Liberté, Parité, Sororité et aussi fraternité avec tous les mecs biens, qui osent avouer qu'ils sont féministes et qui le pensent vraiment, comme mon père, mes frères ou mon fils.
Parce qu'être féministe ne veut pas dire être une femme ! Ça veut juste dire être pour la parité, les mêmes droits pour toutes et tous, c'est respecter autant ses filles que ses fils, sa mère que son père.


 

 

Citations :

 

Page 13 : Au XXIe siècle, l'individu n'est plus du tout ce qu'il était.

 

Page 15 : L'hétéronormativité elle aussi se dissout au contact du réel. Le propre du vivant c'est de créer la surprise.

 

Page 20 : Ce sont les anges martyrs, invertis double peine, les déchirés en deux, les nés dans une enveloppe de chair inadaptée. Sur leurs ailes les crachats ont été si nombreux, quand elle est culturelle la haine se sédimente.

 

Page 22 : Depuis que les réseaux existent, la quatrième vague féministe derrière les écrans se préparait. Internet a libéré la femme là où Moulinex a échoué.

 

Page 114 : La sororité est une attitude. Ne jamais nuire volontairement à une femme. Ne jamais critiquer publiquement une femme, ne jamais provoquer le mépris envers une femme. La sororité est incluante, sans hiérarchie ni droit d’aînesse. Cercle protecteur, horizontal.

 

 

 

 

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Mon avis : La mer sans étoiles – Erin Morgenstern

Publié le par Fanfan Do

Sonatine Éditions - Traduit par Julie Sibony

 

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Quatrième de couverture :

 

" Aucune histoire ne s'achève jamais vraiment tant qu'elle continue à être racontée. "

Dans la bibliothèque de son université, Zachary Ezra Rawlins trouve un livre mystérieux, sans titre ni auteur. Découvrant avec stupéfaction qu'une scène de son enfance y est décrite, il décide d'en savoir davantage. C'est le début d'une quête qui le mènera à un étrange labyrinthe souterrain, sur les rives de la mer sans Étoiles. Un monde merveilleux fait de tunnels tortueux, de cités perdues et d'histoires à préserver, quel qu'en soit le prix

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Il s'agissait d'un cadeau de Noël offert par ma fille et la quatrième de couverture me donnait énormément envie.

J'ai profité de l'occasion du challenge #marsaufeminin sur Instagram pour le lire enfin.

 

 

 

Mon avis :

 

Dans la bibliothèque de son université, Zachary trouve un livre mystérieux, sans titre ni auteur. Découvrant avec sidération qu'une scène de son enfance y est décrite, il décide d'en savoir davantage.

C'est totalement déroutant et pourtant dès les premières lignes il y a cette écriture envoûtante qui m'a fait retrouver mon enfance et ma candeur d'alors. Je me suis mise à croire à ce que lisais.
On est dans le monde des rêves, de l'imaginaire... et des livres !!! Tout un univers de livres ! Et des chats, nombreux. Et des clés, beaucoup de clés et de portes. Et là, bienvenue vagabondages oniriques et prosopopées ! C'est étrange et bienfaisant, on a l'impression d'évoluer dans un monde ouaté fait de sons feutrés, où rien n'est impossible. Ça repousse les murs de la réalité.

Tout est très beau, c'est très descriptif et plein de poésie... mais alors c'est d'une lenteur ! Et du coup j'ai commencé à me traîner dans l'histoire au bout de 150 pages avec du mal à rester concentrée ?. J'avais l'impression de me promener dans des errances mentales sans queue ni tête. Dans ces conditions, dur de s'accrocher.
On alterne entre les chapitres dans le monde réel et ceux du monde étrange et féerique, jusqu'à ce qu'ils se rejoignent, enfin il m'a semblé ?. Mais ça m'a paru tellement décousu que je n'arrivais pas à faire le lien entre les différents "mondes" qui, je crois, devaient apporter des indices à Zacharie dans sa quête. Mais quête de quoi ? J'ai oublié entre-temps.

Vers la page 300 il m'a semblé qu'il s'agissait d'un immense puzzle dont les digressions féeriques étaient les très nombreuses pièces que Zacharie devait collecter pour trouver, mais trouver quoi ? Pas sur qu'il le sache lui-même.

Cette balade fantasmagorique m'a donné l'impression d'avancer sur place, dans un jeu de piste à la finalité obscure.
Tout est surréaliste, les personnages, les lieux, les événements, comme dans les rêves. C'est funambulesque et baroque mais c'est normal, puisque onirique et donc au delà de la logique.

 

Je crois bien que je suis incapable de dire si j'ai aimé ou pas. J'ai aimé la beauté de l'écriture, j'ai aimé cette prose pleine de poésie, mais je me suis perdue dans la foultitude de lieux-personnages-temps qui sont en mouvement perpétuel. C'est vers la page 400 que j'ai commencé à comprendre qui est qui, qui fait quoi et où on est et c'est vraiment tard. Je pense n'avoir pas compris ce qu'il y avait à comprendre dans cette histoire aux références littéraires multiples, de Alice au pays des merveilles entre autre jusqu’aux jeux vidéo.
Je suis restée quand-même avec des images plein la tête en refermant ce livre.
J'admire l'habileté de l'autrice, qui a réussi à écrire cette histoire foisonnante de bout en bout sans s'égarer elle-même.

 

 

Citations :

 

Page 124 : Il s'est arraché à des lianes bourgeonnant de fleurs remplies d'histoires. Il a traversé des montagnes de tasses à thé abandonnées avec des textes imprimées sur leur émail craquelé. Il a pataugé dans des flaques d'encre et laissé des empreintes formant dans son sillage des histoires sur la lecture desquelles il ne s'est pas retourné.

 

Page 209 :  Ça ne devrait pas être trop loin à pied, dit Mirabel. Désolée qu'il fasse si poésie aujourd'hui.

 

Page 236 : Nous parlons d'une chose importante. Plus importante que ma vie et la vôtre. Vous et moi sommes des notes de bas de page, nous ne manquerons à personne si nous ne faisons pas partie de cette histoire.

 

Page 433 : Zachary le regarde regarder le vide qu'elle a laissé.

 

Page 562 : Ici, jamais les histoires n'ont été attachées de la sorte, elles sont laissées en liberté, à l'état sauvage.

 

Page 569 : - Vous en savez déjà trop, mais ça ne m'inquiète pas tellement. Si vous vous avisiez de raconter ce que vous savez, ou ce que vous pensez savoir, personne ne vous croirait.

  • Parce que c'est trop chelou ?

  • Parce que vous êtes une femme. Ce qui vous range plus facilement dans la catégorie foldingue. Hystérique. Si vous étiez un homme, ce serait peut-être un problème.

 

 

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Mon avis : À crier dans les ruines – Alexandra Koszelyk

Publié le par Fanfan Do

Les Éditions Aux Forges de Vulcain

 

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Quatrième de couverture :

 

Tchernobyl, 1986. Léna et Yvan sont deux adolescents qui s'aiment. Ils vivent dans un pays merveilleux, entre une modernité triomphante et une nature bienveillante. C'est alors qu'un incendie, dans la centrale nucléaire, bouleverse leur destin. Les deux amoureux sont séparés. Léna part avec sa famille en France, convaincue qu'Ivan est mort. Ivan de son côté, ne peut s'éloigner de la zone, de sa terre qui, même sacrifiée, reste le pays de ses ancêtres. Il attend le retour de sa bien-aimée. Léna grandit dans un pays qui n'est pas le sien. Elle s'efforce d'oublier. Un jour, tout ce qui est enfoui remonte, revient, et elle part retrouver ce qu'elle a quitté vingt ans plus tôt.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Mon envie de lire cette histoire pourrait se résumer d'un seul nom : Tchernobyl. Ce nom qui fascine autant qu'il épouvante, ce lieu dévasté pour des milliers d'années.

 

 

 

Mon avis :

 

Le préambule cite Evgueni Alexandrovitch Brovkine qui se demande pourquoi on écrit si peu sur Tchernobyl. Et c'est vrai qu'on trouve peu d'écrits sur cette catastrophe alors qu'il y aurait tant à raconter.

Alors il faut le dire, c'est beau et bien écrit. Dès les premières pages je me suis sentie bien dans ce roman, alors qu'il parle d'une tragédie... mais aussi d'amour.

On évolue entre souvenirs des temps heureux et drame absolu ou le nucléaire est venu détruire et dénaturer tout ce qui vit, menace mortelle, d'autant plus terrifiante qu'on ne la voit pas.

Spectre létal indétectable qui s'insinue dans les moindres parcelles de ce qui existe. C'est totalement glaçant.

Et puis la vie d'après, l'exil, les souvenirs.

Au milieu de tout ça, Léna et Ivan qui ont grandi ensemble, fusionnels depuis l'enfance, dont les sentiments ont évolué au fil des ans, deux moitiés d'un tout, arrachés l'un à l'autre par l'explosion du réacteur de la centrale de Tchernobyl, victimes des choix des adultes. Se retrouveront-ils un jour ?

Léna, en manque de ses racines, va devoir traverser sa vie d'exilée, faite des non-dits des adultes et de leur mensonges et parvenir à se retrouver elle-même, à savoir qui elle est et où elle va.

C'est un bout d'Histoire et de mémoire.

Une écriture pleine de poésie et de nostalgie nous emporte dans ces vies saccagées par la folie des Hommes.

C'est une histoire belle et triste à la fois. Une histoire qui se dévore.

Ce roman fait partie de ces livres que j'aime un peu plus à chaque page tournée, pour finir par l'aimer totalement jusqu'au mot Fin.

Il est aussi une déclaration d'amour aux livres, ces objets inanimés qui nous nourrissent, porteurs de tant de richesse, qui nous font voyager et nous aident à traverser les épreuves, à guérir nos maux.

Je résumerai par une phrase simple : j'ai adoré ce roman empreint de l'âme slave.



 

 

Citations :

 

Page 44 : Les particules malignes, torrent de boue invisible à l’œil nu, se déversent. Les radiations sont là, elles ont la force d'une armée de l'ombre insidieuse : aucun radar militaire ne peut les détecter.

 

Page 79 : Au-dessus d'elles, les spectres impatients des romans. Ils se bousculaient toujours, cherchant à passer devant l'autre, comme des enfants terribles qui ne grandiraient jamais.

 

Page 87 : La poste trouverai-elle le bon chemin ? Cette mélasse de mots noirs ne fut qu'un stérile palliatif à la distance.

 

Page 98 : Ici, tout est à recommencer. Quand les voisins apprennent d'où nous venons, ils changent de tête et deviennent distants. Ma mère dit que ça lui rappelle ses cours d'histoire, lorsque le professeur parlait de la peste au Moyen Âge. Nous n'avons aucun signe extérieur de maladie, aucun bouton, et pourtant, les autres ont peur. On les entend chuchoter derrière nous. Ça me met en colère. On nous rend honteux d'avoir survécu.

 

Page 137 : L'homme soumet la nature, il la polit à son image. Il a alors l'impression de lui être supérieur.

 

Page 174 : Il est des murs invisibles aux yeux des hommes, mais le cœur sait.

 

 

 

 

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Mon avis : Le collier rouge - Jean-Christophe Rufin

Publié le par Fanfan Do

Éditions Gallimard (Folio)

 

 

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Quatrième de couverture :

 

Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte.
Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit.
Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère.
Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes.

Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame...

Plein de poésie et de vie, ce court récit, d'une fulgurante simplicité, est aussi un grand roman sur la fidélité.
Être loyal à ses amis, se battre pour ceux qu'on aime, est une qualité que nous partageons avec les bêtes. Le propre de l'être humain n'est-il pas d'aller au-delà et de pouvoir aussi reconnaître le frère en celui qui vous combat ?

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

J'aime les chiens.
J'aime l'Histoire.
J'aime Jean-Christophe Rufin.
Voilà donc pourquoi ce livre était tôt ou tard incontournable pour moi.

 

 

 

Mon avis :

 

Étrangement, alors qu'on pense à la guerre en commençant ce livre, il a eu pour moi un goût de terroir, de silences et de non-dits des gens de la terre, ce mutisme qu'on n'imagine pas dans les villes.

Mais il est quand-même bien question de la guerre et de son absurdité. De la colère qu'elle a provoqué, des morts innombrables, de la "légèreté" des gradés et des dirigeants qui n'avaient que peu de considération pour les soldats, les envoyant au combat comme de la vulgaire chair à canon, et enfin du peu de reconnaissance à la fin de la guerre pour ces hommes qu'on avait sacrifiés.

Mais c'est aussi un hommage aux chiens avec leur amour inconditionnel et leur fidélité absolue.

Un homme, Morlac, s'est comporté en héros au combat. À la fin de la guerre il doit être jugé pour un acte dont on ignore tout. Adieu la patrie reconnaissante, sa bravoure passée pourrait bien ne pas le sauver. Quel est le rapport avec son chien ?

Comme souvent avec les romans qui traitent de conflits armés, cette histoire m'a mise en colère, contre les grands de ce monde qui déclarent des guerres en hypothéquant la vie des autres, faisant très peu de cas de leurs existences.


 

 

Citations :

 

Page 26 : C'était curieux comme la guerre avait rendu ces histoires de chair insupportable. Comme si ce magma des origines, ces mystères de la génération répondaient tragiquement à l'orgie du sang et de la mort, à l'ignoble mélange auquel les obus avaient procédé dans les tranchées.

 

Page 32 : Voilà ce qu'avait produit quatre ans de guerre : des hommes qui n'avaient plus peur, qui avaient survécu à tellement d'horreurs que rien ni personne ne leur ferait baisser les yeux.

 

Page 38 : Il n'aimait pas penser à la manière dont les bêtes qu'il mangeait avaient été tuées.

 

Page 67 : Quatre années à servir la Nation en combattant et deux à défendre l'ordre et l'autorité en condamnant de pauvres bougres l'avaient usé.

 

Page 142 : Le cri d'une femme amoureuse laisse toujours aux hommes l'impression qu'en cette matière ils sont d'une grande faiblesse.

 

Page 150 : Soldat Guillaume, au nom du Président de la République, je vous accueille dans l'ordre de l'ignominie qui récompense la violence aveugle, la soumission aux puissants et les instincts les plus bestiaux, et je vous fais chevalier de la Légion d'honneur.

 

 

 

 

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