Mon avis : 1629 ou l’effrayante histoire des naufragés du Jakarta, tome 1 : L’apothicaire du Diable – Xavier Dorison – Thimothée Montaigne – Clara Tessier
Éditions Glénat
Mon avis sur Insta c'est ici
Quatrième de couverture :
Seuls les désespérés prennent le risque de s’embarquer sur le Jakarta.
À son bord, un équipage issu des bas-fonds d’Amsterdam et assez d’or et de diamants pour exciter les plus folles convoitises.
Un baril de poudre sur un enfer flottant.
Invitée improbable dans cette traversée vers le cauchemar, Lucrétia Hans devient la seule à pouvoir empêcher Jéronimus Cornélius, apothicaire hérétique et ruiné, d’allumer la mèche…
Bon voyage.
/image%2F4176010%2F20241130%2Fob_7ef3f3_1629-tome-1.jpg)
Mon avis :
Il nous est précisé en préambule de cet ouvrage que, bien que largement inspiré de faits réels, cette histoire reste une adaptation.
De plus, les auteurs ont choisi de franciser les noms néerlandais de certains personnages, et là j'ai trouvé ça dommage. Je pense que les noms doivent être conservés tels quels. Mais peut-être que cette lecture allait me faire changer d'avis...
Amsterdam 1628. le Jakarta, navire Hollandais, doit appareiller au plus tôt pour Java, avant la tempête qui est en train de se lever. Lucrétia Hans doit embarquer pour rejoindre son tyran de mari, car quand on est l'épouse d'un tyran, on lui obéit pour avoir la paix. Mais les navires traînent de sombres réputations, car ils mènent vers les enfers.
Dès l'embarquement, avant même le départ ça sent de danger à plein nez.
Autant le dire, dès le début cette histoire est envoûtante. de par ses dessins mais aussi les textes. Les passagers de ce navire sont un patchwork de la société de l'époque, qui va du pire au pire. le pire de la racaille, au pire de la dépravation, au pire des nantis qui ne sont pas nécessairement les moins vils. Tous ont leurs raisons d'être là. Pour certains c'est leur moyen de subsistance, d'autres n'ont pas le choix, d'autres encore rêvent d'honneurs et de fortune, et peut-être qu'il y en a qui rêvent de liberté...
Cette histoire fait état de la brutale réalité des traversées de l'époque. C'est sauvage et cruel voire monstrueux. Et un degré en dessous, sale et pestilentiel. Il y a ceux qui craignent Dieu et ceux qui craignent bien plus les hommes. Il y a la cruauté du commandement, la soumission de l'équipage, jusqu'au jour où...
J'ai aimé l'histoire, j'ai aimé les dessins, j'ai aimé les textes, j'ai aimé la diversité des personnages, j'ai aimé l'ambiance crépusculaire, et je n'ai pas le moins du monde été dérangée par les noms francisés car je ne m'en suis pas rendu compte.
Et j'ai une énorme frustration, c'est que je n'ai pas la suite, le tome 2. Mais il vient de sortir, donc... SUS À LA LIBRAIRIE !!!
Citations :
Avec des termes pareils, il en faudrait peu pour que ce phénomène décrit par Philippe Zimbardo, professeur de psychologie à Stanford, nous fasse sourire ou nous renvoie au registre poétique. Il s’agit malheureusement d’un mécanisme mental aussi réel qu’effrayant. De la Saint-Barthélemy au génocide arménien, en passant par le massacre des Tutsi, la Shoah ou les sévices commis sur les prisonniers d’Abu Ghraib, Zimbardo décèle un effrayant fil conducteur d’enchaînements et de situations qui conduisent tous à la même horreur : l’arrêt complet de l’empathie d’un groupe d’humains associés à la suspension de leur jugement moral avec pour conséquences immédiates : sadisme et massacres.
Page 18 : Madame… Ces navires mènent plus vers les enfers que vers les indes ! Il n’y a pas un marin sur deux qui en revient ! Les pires vermines d’Amsterdam préfèrent le cachot à un séjour sur ces cimetières flottants ! Je vous en supplie… Seuls les désespérés embarquent sous les voiles de la VOC.
Page 37 : … Nous transportons les pires canailles qui soient…
Déserteurs français, mercenaires allemands, assassins de Monnickendam… rien ne manque. Ce n’est pas un équipage…
… C’est une cargaison de poudre…
Page 42 : Ma chère, épargnons-nous les mensonges de la plèbe, voulez-vous. Soit votre Dieu existe et il a fait un monde où meurent les nouveau-nés et où les justes sont crucifiés. Nous devons alors voir la vérité en face : il se moque de nous.
Soit votre Dieu n’existe pas et là, je ne vois aucune raison de lui obéir.