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humour

Mon avis : Miracle à la Combe aux Aspics - Ante Tomic

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Marko Despot

 

Éditions Noir sur Blanc

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Loin dans les collines perdues de Dalmatie, dans un hameau à l'abandon, vivent Jozo Aspic et ses quatre fils. Leur petite communauté aux habitudes sanitaires et sociales contestables n'admet ni l’État ni les fondements de la civilisation - jusqu'à ce que le fils aîné, Krešimir, en vienne à l'idée saugrenue de se trouver une femme. La recherche d'une épouse se révèle rapidement beaucoup plus hasardeuse que la lutte quotidienne des Aspic pour le maintien de leur insolite autonomie.

Ce road-movie littéraire qui dépeint les mœurs d'une famille vivant à l'écart du monde est une somme d'humour et de dérision qui, lors de sa publication en Croatie, a rencontré un immense succès populaire. Un roman plein de rebondissements ébouriffants, en cours d'adaptation cinématographique, mais aussi la découverte savoureuse d'un auteur inédit en français.


 

 

Mon avis :
Jozo Aspic vit à la Combe aux Aspics, hameau loin de tout, dans les montagnes, avec sa femme Zora, et leur quatre fils, Krešimir, Branimir, Zvonimir et Domagoj. Tout le monde a quitté ce lieu pour aller en ville sauf eux. Jozo n'a jamais voulu partir. Zora ne le lui a jamais pardonné. le jour de sa mort, elle a un ultime mot d'amour pour lui "Tu es une merde". Il reste seul avec ses fils, avec qui l'amour et le respect sont à peu près du même niveau qu'avec sa défunte épouse, la testostérone en plus.

Et donc, cet homme et ses quatre fils vivent en autarcie. La loi, c'est eux. Ils se foutent totalement du reste, tout ce qu'ils veulent c'est vivre sur leur bout de territoire avec leurs propres règles et qu'on ne leur parle pas de factures d'électricité au risque d'essuyer des tirs de kalachnikov. Une vraie tribu de cinglés enragés, armés jusqu'aux dents.

Seulement voilà, depuis que la mère n'est plus là, plus rien ne va dans la maison. La vaisselle est sale, la maison est sale, la couture n'est pas faite correctement et la nourriture est infecte : variantes de polenta à tous les repas. le curé leur conseille une femme dans la maison, pour redresser la situation ménagère. Et voilà donc l'aîné, Krešimir, qui part à la ville en quête d'une femme, mais pas n'importe laquelle. Il veut Lovorka, rencontrée "quelques" années plus tôt.

Ça devient la quête du Graal, la recherche de la perle rare, presque une affaire d'état, en tout cas l'affaire des anciens combattants. Ça tourne à la guérilla urbaine et c'est d'une telle drôlerie par moments ! j'ai beaucoup ri.
Je suppose que pour qui connaît bien la Croatie cette histoire prend une autre dimension. Car d'un côté, la police corrompue et tortionnaire est ridiculisée ainsi qu'une bande de néo-nazis, quand par ailleurs on voit des anciens combattants de la guerre contre la Serbie toujours prêts à donner l'assaut pour une bonne cause, surtout si c'est pour un frère d'armes. Et que dire de certains endroits qui sont inconnus de tous, telle la Combe aux Aspics ? Quant à Jozo, le père, soit c'est le timbré en chef genre prêcheur fou, soit c'est un vil manipulateur qui déteste les femmes et veut garder ses fils pour lui tout seul. D'ailleurs il déteste absolument tout le monde.

On suit les péripéties de ce petit monde un peu en dehors du monde et on a une galerie de personnages tous plus bizarres et réjouissants les uns que les autres. Tumultueux, désopilant et déjanté, ça va à cent à l'heure, on ne s'ennuie jamais.

Joyeusement iconoclaste et délicieusement irrévérencieux, ce roman croate est une énorme bulle d'oxygène, une bouffée de gaz hilarant. Car bien qu'il y ait parfois beaucoup de violence, c'est d'une drôlerie incroyable, c'est enthousiasmant et lumineux. Dans l'ensemble très réjouissant, et, pour ceux qui pensent que l'homme est le chef de famille, on voit bien que les femmes en sont le moteur et la clé de voûte.

À peine avais-je terminé ce roman que les personnages truculents de cette espèce de Horde sauvage mâtinée de O.K. Corral déjanté sauce croate ont commencé à me manquer. J'ai vraiment adoré cette histoire de fous qui m'a provoqué quelques fous rires inextinguibles.

 

Citations :

Page 29 : — Les sourdes, les aveugles, les éclopées, les dindes, les muettes, celles aux oreilles décollées, aux grandes gueules, les crasseuses, les salopes, les gouines, s’emporta l’oncle, tout ce qui est femelle se trouve un mari de nos jours.

 

Page 94 : Le fils cadet se tordait les mains de terreur en attendant les jeux amoureux de son frère et de sa belle-sœur, leurs mugissements inhumains, glapissements déchaînés, brames joyeux, bêlements forcenés, piaillements affectueux, beuglements fiévreux, miaulements caressants, grognements menaçants et aboiements réjouis.

 

 

 

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Mon avis : L’homme qui savait la langue des serpents – Andrus Kivirähk

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’estonien par Jean-Pierre Minaudier

 

Éditions Le Tripode

 

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Quatrième de couverture :

Empreint de réalisme magique et d'un souffle inspiré des sagas islandaises, L'homme qui savait la langue des serpents révèle l'humour et l'imagination délirante d'Andrus Kivirähk.
Le roman qui connaît un immense succès depuis sa parution en 2007 en Estonie, retrace dans une époque médiévale réinventée la vie d'un homme qui, habitant dans la forêt, voit le monde de ses ancêtres disparaître et la modernité l'emporter.
Grand Prix de L'Imaginaire 2014

 

 

Mon avis :
Amis des bêtes, bienvenue dans ce drôle de monde et cette époque où les humains étaient proches de la nature, où un ours pouvait séduire une femme mariée, où les hérissons étaient de gros crétins, où certains savaient la langue des serpents car ils étaient leurs frères. Hélas, à part Leemet, tout le monde a oublié... Il est le dernier à la parler. Et il nous raconte.

On navigue dans un univers fantasque où on rencontre des femmes qui se flagellent nues en haut des arbres, un vieil ivrogne quasi végétal, un sage des vents, un cul-de-jatte qui fabrique de la vaisselle un peu spéciale, un très vieux poisson barbu, et le Christ est l'idole des jeunes... Il suffit de se laisser porter et permettre à l'enfant qui est en nous de refaire surface, pour croire aux anthropopithèques qui élèvent des gros poux délirants, à la salamandre volante, à Ints la jeune vipère et meilleur ami, à l'Ondin esprit du lac, aux ours tombeurs de ces dames, aux louves laitières... c'est jubilatoire ! Il y a d'un côté ceux de la forêt un peu doux dingues mais parfois plus dingues que doux, qui vivent en harmonie avec la flore mais dominent la faune, dont certains croient aux génies, et de l'autre ceux du village, qui ont tout renié de leur mode de vie passé, qui sont sous l'emprise de la religion, et donneurs de leçons. Les villageois qui passent leur temps à cultiver les champs et aller à la messe, les forestiers qui mangent de l'élan encore et encore et beaucoup trop, entre deux flâneries dans les bois.

Ce roman c'est, transposé au temps des chevaliers, le monde ancien contre le monde moderne. Et vraiment, c'est l'ancien qui est le plus attrayant, féerique, enchanteur, fabuleux, ensorcelant, flippant... Ah !... Ça se voit que j'ai aimé ? Adoré ? Surkiffé ? Oui ! Ce roman est une bulle d'oxygène sylvestre, de croyances ancestrales, de fantasmagorie et aussi de drôlerie. Car oui, c'est joyeux, drôle, et parfois hilarant.

L'auteur se moque allègrement, à travers ses personnages, des croyances et superstitions païennes et de celles liées à la religion et de la récupération qu'ils font, toujours en leur faveur, des événements, tendant à prouver que rien de ce qui arrive n'est dû aux mérites des individus car ils sont forcément l'instrument de Dieu, ou du diable s'il n'y a que de l'indignité et pas de gloire à s'approprier. Il égratigne au passage les sociétés, les pouvoirs en place qui veulent tout contrôler, ne voir qu'une tête, et surtout pas de libres penseurs, la religion toute puissante qui asservit les gens par la peur et l'ignorance, pourvoyeuse de la pensée unique. le contrôle de la nature, et vade retro la liberté ! Des peuples sous le joug de têtes pensantes prosélytes qui haïssent l'apostasie, l'athéisme, le paganisme. Et ça, c'est intemporel. Il faut avouer que la religion en prend pour son grade, à moins que ce ne soit plutôt les ecclésiastiques, mais avec énormément d'humour. Cela dit, le mage aussi prend cher avec ses lutins, ses génies, sa bêtise, sa méchanceté et ses désirs de domination. Et les peuples qui se comportent en bons petits moutons mais jugent durement ceux qui ne marchent pas comme eux dans le rang. Ça m'a mis une chanson en tête : Non les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux.

C'est foisonnant, il s'y passe tant de choses, des joies, des douleurs, le monde qui change, l'amitié, l'amour, la mort, les affres de l'obscurantisme, de l'ignorance et du fanatisme. C'est l'histoire de toute une vie, celle de Leemet le narrateur, et il nous la raconte d'une façon enthousiasmante, enjouée et très drôle, mais aussi douloureuse parfois et quelquefois résignée. J'ai tellement aimé que je ne vais pas m'arrêter là quant à ma découverte des romans de 
Andrus Kivirähk !

 

Citations :

Page 32 : Dites donc à vos parents qu’ils arrêtent avec leurs âneries ! Tous ceux qui ont quelque chose dans la cervelle viennent s’installer au village. À notre époque, c’est idiot de s’enterrer au fin fond d’un fourré en se privant de tous les acquis de la science contemporaine. Ça me fend le cœur de penser à ces pauvres gens qui continuent à végéter dans des cavernes alors que d’autres vivent dans des châteaux ou des palais ! Pourquoi les estoniens devraient-ils être les derniers à se civiliser ? Nous aussi, nous avons droit aux mêmes plaisirs que les autres peuples ! Dites(le à vos parents. S’ils ne pensent pas à eux, qu’ils aient au moins pitié de leurs enfants. Qu’est-ce que vous allez devenir si vous n’apprenez pas à parler allemand et à servir Jésus-Christ ?

 

Page 36 : « Il y en a qui croient aux génies et fréquentent les bois sacrés, et puis d’autres qui croient en Jésus et qui vont à l’église. C’est juste une question de mode. Il n’y a rien d’utile à tirer de tous ces dieux, c’est comme des broches ou des perles, c’est pour faire joli. Rien que des breloques pour s’accrocher au cou ou pour faire joujou. »

 

Page 160 : Ce fut un automne sinistre, peut-être le plus désespéré de tous ceux que j’ai vécus, car même si plus tard j’ai connu des temps encore plus tristes et qu’il m’est arrivé des choses bien plus terrible, à l’époque mon cœur n’était pas encore endurci comme il s’est endurci par la suite, ce qui me rendit les souffrances plus supportables. Pour parler serpent, je n’avais pas encore mué comme je le fis à plusieurs reprises, plus tard, au cours de mon existence, me glissant dans des enveloppes de plus en plus rudes, de plus en plus imperméables aux sensations. À présent, peut-être que rien ne traverse plus. Je porte une pelisse de pierre.

 

Page 164 : Je nageais dans le sommeil, il me roulait dessus comme des vagues, je pouvais pratiquement le toucher ; je le sentais doux comme de la mousse, et en même temps il me glissait entre les doigts comme du sable. Il était tout autour de moi, il comblait tous les vides et tous les orifices, il était chaud et frais en même temps, il flottait partout comme un souffle de vent qui caresse et radoucit l’atmosphère.

 

Page 199 : J’étais vraiment sidéré qu’un être humain puisse être à ce point sans défense, tel un misérable oisillon, qu’il se laisse mordre par un reptile. Bien sûr, j’avais vu de mes propres yeux Ints tuer le moine, mais pour moi les moines et les hommes de fer n’appartenaient pas vraiment à l’espèce humaine vu qu’ils ne comprenaient ni la langue des gens ni celle des serpents, et bafouillaient des choses parfaitement incompréhensibles. C’était comme des espèces de scarabées, on pouvait les mordre et les tuer tant qu’on voulait.

 

Page 234 : Les gens sont toujours en train d’inventer un quelconque croquemitaine pour se décharger sur lui de leurs responsabilités.

 

Page 274 : « Le gamin a mal tourné, désolé. Peut-être parce qu’il a perdu sa mère très tôt. Je n’ai pas su l’élever. Mais qu’est-ce que je peux y faire, c’est quand-même mon fils, je ne peux quand-même pas l’abattre parce qu’il s’est fait moine. »

 

 

 

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Mon avis : Bien sûr que les poissons ont froid – Fanny Ruwet

Publié le par Fanfan Do

Éditions L’Iconoclaste

 

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Quatrième de couverture :

Vous tenez entre les mains l'irrésistible roman de Fanny Ruwet...
Il parle de dépression, de rencontres amoureuses sur les réseaux sociaux, de crise existentielle et d'alcoolisme mondain. Il nous embarque dans une intrigue à couper le souffle. Et évidemment, la fin va vous surprendre.
C'est un livre truffé de blagues, contrairement à cette présentation, son éditeur ayant mois d'humour que son autrice. Vous allez verser quelques larmes, mais surtout rire, beaucoup rire.
Et ça, c'est rare en littérature, non?

 

Humoriste belge, Fanny Ruwet est à 28 ans une figure montante de la scène comique. Depuis 2018, elle tient un billet d’humeur dans l’émission « La Bande Originale » sur France Inter. En trois ans, elle a rencontré un succès incroyable avec son spectacle Bon anniversaire Jean. Bien sûr que les poissons ont froid est son premier roman.


 

 

Mon avis :
Fanny Ruwet tient un billet d'humeur dans l'émission de Nagui et Leïla Kaddour-Boudadi "La bande originale" sur France Inter et c'est toujours d'une drôlerie à tomber par terre, un humour ravageur qui me fait énormément rire… J'adore !! Et ça, c'est son premier roman, que je ne pouvais absolument pas rater. Je me le suis donc offert pour Noël.

Après avoir quitté Alexandre et pendant la dégustation d'un pain-saucisse avec son pote Maxime, Allie lui raconte sa folle histoire d'amour avec Nour, un ado de Montpellier, via internet, quand elle avait 15 ans et qu'elle s'ennuyait l'été. Elle l'avait rencontré sur un blog de folk, et rapidement ils s'étaient mis à roucouler comme deux crétins tout juste pubères. Puis ils se sont perdus sans jamais s'être rencontrés. Et c'est vraiment drôle les pensées pseudo romantiques stupides qu'on peut avoir à cet âge là. Ça doit être intemporel, ça m'a rappelé ma propre adolescence XD. Maxime lui propose alors de chercher à retrouver Nour.

Elle raconte aussi sa famille un peu déglinguée, avec humour et autodérision : Notre famille était en miettes, mais au moins tous les morceaux étaient ensemble. Et aussi ses terreurs existentielles, ses histoires de coeur, ses histoires de cul avec parfois quelques révélations qui lui sautent aux yeux de façon très crue et tellement drôle !!! Ses rendez-vous foireux, son attirance pour les filles, sa peur de retrouver Nour et d'abîmer les souvenirs avec la triste réalité.

Alors ce livre est véritablement un page turner ! D'abord, il est drôle et je peux même dire qu'à chaque punchline un peu crue, j'étais morte de rire et j'entendais la voix de 
Fanny Ruwet, que j'adore écouter… je l'ai déjà dit !? Ah ouais… Et puis il dit (le livre ;) ) des choses assez profondes et belles, et parfois tristes, parce que la vie c'est plein de tout. Ensuite, la recherche de Nour en mode Maigret 2.0 (ou 3.0 ou 4.0, je ne sais pas où on en est arrivé XD) m'a tenue en haleine jusqu'au bout et j'ai adoré !
Et à part internet, qui n'existait pas quand j'avais 27 ans, je me suis pas mal reconnue dans ce personnage un peu barré qu'est Allie, et ça m'a fait comme un voyage dans le temps.

Et sinon, connaissez-vous la différence entre Hermione Granger et Effy Stonem, Debra Morgan, Fleabag, Eve Polastri, 
Alex Rider, Holden Caulfield (oups pas encore lu L'attrape-coeur), Rue Bennett, Molly Moon ?? Il n'y a que Hermione Granger que je connais. Je dois avoir dépassé la limite d'âge pour certaines de ces références Hi Hi ! Il y a d'autres réf que j'avais à force de les entendre de mes enfants qui sont de la génération de l'autrice, ouf !.. L'honneur est presque sauf… Pour le reste, merci internet… Et la réf pour les vieux à la fin, ben je ne l'ai pas vraiment… oups, je suis hors d'âge MDR.

Pour résumer, j'ai adoré cette histoire d'une meuf un peu bipolaire, un peu pochtronne en soirées, à fleur de peau avec un cœur grand comme ça (désolée, il manque le geste), un chat, et un meilleur ami au top !!! Et tellement rigolote !

Et vraiment, que 
Fanny Ruwet soit éditée chez L'ICONOCLASTE, c'est énorme ! Ça lui va tellement bien MOUAHAHAH !!!
Bon, ben moi je vais aller lire L'attrape-cœur hein !

 

Citations :

Page 25 : J’ai toujours trouvé ça bizarrement agréable, de rester cloîtrée à l’intérieur quand il fait chaud. Ça me donne l’impression d’être dans un bocal sous pression. D’exister en dehors du monde et d’avoir accès à des heures secrètes dont personne ne soupçonne l’existence.

 

Page 27 : Déjà à l’époque, j’étais obsédée par les oiseaux blessés (mon préféré, c’est le poulet) et ça n’a jamais changé : dès que les gens sont tristes, j’ai envie de prendre soin d’eux. De les serrer contre moi et de leur répéter que tout ira bien. Parfois, je me dis que je devrais draguer dans les salles d’attentes de psy. « Ce qui m’a plu chez lui ? Ses traumas. Je l’ai aimé à la seconde où j’ai compris qu’on allait mutuellement se tirer vers le bas. »

 

Page 51 : Ça me bute que les gens puissent avoir envie de faire des gosses alors qu’on passe clairement sa vie d’adulte à essayer de se remettre de son enfance.

 

Page 91 : Je savais que je lui plaisais. Il me courait après depuis plusieurs mois en n’ayant apparemment pas compris deux choses : qu’il avait établi un campement définitif dans ma friendzone et que, clairement, en dehors du petit crush que j’avais eu sur Nour, je préférais les filles.

 

Page 93 : En étant une fille et en aimant les filles, il n’était pas possible d’exister en tant que personne. Un peu comme les femmes sans enfant, les lesbiennes ne sont pas considérées comme des êtres accomplis et épanouis : «Il y a tellement de choses qu’elles ne peuvent pas comprendre ». Une lesbienne l’est forcément par ignorance, « parce qu’elle ne sait pas ce qu’elle rate ».

 

Page 195 : Un des trucs qui me déprime le plus au sujet des gens morts, c’est qu’il n’y aura jamais de nouvelles photos d’eux.

 

 

 

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Mon avis : Sous un grand ciel bleu – Anna McPartlin

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Valérie Le Plouhinec

 

Éditions Pocket

 

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Quatrième de couverture :

Rabbit a rendu son dernier souffle. Elle était leur fille, leur sœur, leur mère. Elle était leur soleil. Comment, dans cette famille d'ordinaire si loufoque, retrouver goût à la vie ? Davey l'a promis à sa sœur : il prendra Juliet avec lui. Mais comment s'occuper d'une enfant de douze ans quand le seul engagement qu'on a eu dans sa vie, c'est un abonnement au magazine Rolling Stone ? Comment garder la foi, quand on a perdu un enfant ? Chacun à sa manière, les Hayes vont tenter de surmonter leur chagrin.
À chaudes larmes ou à grands rires, la résilience en souriant...


 

 

Mon avis :
Oyez oyez braves gens ! Si vous avez versé votre petite larme avec 
Les derniers jours de Rabbit Hayes, vous allez recommencer immédiatement avec le prologue qui revient sur l'instant précis où Rabbit meurt. La terreur qui vous assaillent au moment de perdre un être cher est si bien décrite… ça sent le vécu.

Rabbit a eu le cancer car elle avait le gène BRCA2. Ce gène défectueux qui multiplie les risques, ce gène qui va sournoisement nous accompagner tout le long du roman, si discrètement qu'on l'oublierait presque…

Chaque chapitre met l'accent sur un des très proches de Rabbit. Il y a Molly, la mère, clé de voûte de la famille et véritable emmerdeuse qui n'en fait qu'à sa tête sans se soucier des désirs d'autrui. Je ne l'aimais déjà pas tellement dans le premier tome, je ne l'aime toujours pas. Pourtant elle doit bien avoir des qualités… Charitable et formidable il paraît. Et elle est drôle.
Puis Jack, le père, qui aime Molly et dit amen à tout, ou presque.
Grace sa sœur et Davey son frère, Juliet sa fille inconsolable, Marjorie sa meilleure amie, tous malheureux à se demander si le monde va être supportable à présent, tous unis par une grande affection. Car chez les Hayes c'est la maison du bon dieu. La porte a toujours été ouverte à tous les amis de leurs enfants. Une famille élargie en somme. Et nous, on les suit alors qu'ils tentent de surmonter cette perte immense, chacun à sa façon.

Malgré le deuil, c'est une belle histoire, celle des gens, de la vie, de la mort, de comment faire après, du lent passage de la douleur infinie liée à la perte, du sentiment d'injustice et de vide absolu, du temps qui passe inexorablement, de la reconstruction. Ça raconte un peu la vie de tout un chacun et ça dit de très belles choses, que ce soit sur le bonheur ou sur la tragédie. C'est émouvant au plus haut point, puis parfois au détour d'une larme, d'un moment de joie, d'exaspération, de convivialité, on est saisi par l'humour d'une situation, d'une phrase, et on éclate de rire. C'est ce qui m'avait fait dire du premier opus que c'était très gai alors que la mort se profilait à l'horizon.

Tous les proches de Rabbit vont être changés à jamais par sa mort, on les voit devenir autre à force d'introspection, et le chemin parcouru ne les éloignera pas d'elle mais leur fera prendre de la hauteur. Car un deuil, c'est un morceau de soi qui meurt.
Comment apprendre à vivre sans quelqu'un qui nous était indispensable ? Un jour après l'autre… et la vie continue. Et la foi dans tout ça ? Eh bien, certains la perdent dans cette ère d'après Rabbit.
C'est réellement une belle histoire où l'amitié, l'attachement et la loyauté sont prépondérants, où la famille au sens large est une colonne vertébrale, un pilier, un mur porteur, qui aide à traverser les pires moments de la vie et qui pourtant parfois ajoute de la peine à ces pires moments.

 

Citations :

Page 10 : Molly affichait un calme de façade. Elle savait la mort imminente. Elle avait parfaitement conscience que, d’une seconde à l’autre, Rabbit s’en irait pour ne plus jamais revenir. Je t’aime, Rabbit. Je t’aime. Je t’aime tellement. Ta maman t’aime, tu sais.

 

Page 34 : Elle essuya la buée du miroir, révélant une femme qui ressemblait à une autre. Intérieurement aussi, elle se sentait changée. Marjorie sans Rabbit était quelqu’un d’autre.

 

Page 72 : Davey visualisa Johnny Faye, son meilleur pote, l’auteur-compositeur-interprète exotique et génial qui s’était approché tout près du soleil mais qui était parti trop tôt, et de manière terrible.

 

Page 90 : Ça va, tu me connais. Donc évidemment ça ne va pas, mais tu sais… ça va, quoi. On n’est que le deuxième jour et je déteste déjà le monde sans toi, donc tout roule.

 

Page 112 : — Je crois en Dieu, le Père… commença Molly avant de s’arrêter net.

Mais est-ce que j’y crois, au fond ? Combien de fois faut-il frapper à la porte avant d’admettre qu’il n’y a personne ?

 

Page 290 : Le fait que sa mère n’ait pas une tombe ni même une inscription sur un mur posait un vrai problème à Juliet.

C’est comme si elle n’avait jamais été là, ou comme si tout le monde s’en foutait.

 

Page 291 : Tu vois ? Ça, là, « bénis l’Éternel », c’est du fayotage, carrément. Les chrétiens savent tous que leur dieu aime les fayots.

 

 

 

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Mon avis : Le syndrome du canal carpien – John Boyne

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Sophie Aslanides

 

Éditions Le Livre de Poche

 

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Quatrième de couverture :

Les Cleverley sont britanniques, célèbres et riches. Ils n’ont aucune conscience de la fragilité de leurs privilèges… jusqu’au jour où un tweet les fait basculer dans le désastre. George, le père, un animateur de télévision – un trésor national (selon sa propre expression) –, sa femme, Beverley, romancière reconnue (pas autant qu’elle le souhaiterait), et les enfants, Nelson, Elizabeth et Achille : tous cachent sous les apparences des secrets qui sont autant d’inéluctables catastrophes.
Ensemble, ils découvrent les affres de la vie moderne, où les réputations sont détruites en un clin d’œil, et ils apprennent combien le monde se révèle impitoyable lorsque l’on s’écarte du chemin tout tracé.

Avec l’humour unique qui le caractérise, John Boyne dresse un portrait irrésistible de notre époque et de ses travers.

Une comédie sur les défauts contemporains et l’addiction aux réseaux sociaux, une fiction pleine de rage et de finesse sur la duplicité humaine. Christine Ferniot, Télérama.

C’est hilarant, joyeusement méchant et vengeur. Christilla Pellé-Douël, Psychologies magazine.

 

 

Mon avis :
George Cleverley, animateur de télévision, semble être un homme parfait. Citoyen parfait, mari parfait, père parfait, homme tolérant et engagé dans des combats justes, marche des fiertés, protection animale, humaniste et anti sexiste. Jusqu'au jour où, coup de canif dans le contrat, et un bébé adultérin se profile à l'horizon.
Berverley, son épouse est une romancière à succès, totalement superficielle et nombriliste.
Leur fils aîné, Nelson est quelqu'un de très bizarre et gentiment névrosé.
Elizabeth, leur fille est un pur produit de notre époque, très autocentrée et qui se rêve influenceuse.
Le fils cadet, Achille, ouh là là le petit escroc !


John Boyne passe à la moulinette, avec son humour ravageur, les travers de notre époque hyper connectée. Les réseaux sociaux, les haters, le wokisme, le body shaming, les platistes, les offusqués pour tout, le speed dating, l'excès de tolérance qui vire à l'intolérance, les narcissiques, les femmes qui détestent les hommes, les hommes qui méprisent les femmes, les sites de rencontres, les non binaires, la bêtise, les complotistes, l'hypocrisie, le tribunal d'internet qui salit et blesse les gens le temps d'envoyer un tweet, tout, tout, tout y passe avec une ironie mordante que j'ai adorée. L'auteur étrille gaiement les aspects négatifs des réseaux sociaux et c'est jubilatoire.

Des personnages hauts en couleur, des dialogues parfois absurdes mais tellement drôles et des choix désastreux nous emmènent de péripéties en catastrophes. Les Cleverley, fantasques et totalement anticonformistes, ont le don de se mettre dans des situations impossibles. J'ai trouvé chaque membre très attachant, même si j'ai mis plus de temps pour apprécier Beverley la mère et Elizabeth la fille, qui semblent totalement égocentriques et creuses. Avec tous les personnages qui gravitent autour, y compris la tortue, c'est un peu la raison du plus fou et c'est joyeusement féroce.

C'est un roman incroyable qui dit avec humour beaucoup de choses sur nos sociétés puériles et vaniteuses, où moins on en sait et plus on l'ouvre. 
John Boyne tourne en ridicule "une génération de crétins dont les mains sont greffées à leurs Smartphone", mais en réalité il se moque de tous ceux qui ne pensent plus qu'avec leur téléphone portable et internet, toutes générations confondues. Je me suis délectée de chaque moment, de chaque analyse de nos travers. Et j'ai beaucoup ri ! Et j'aime définitivement passionnément John Boyne !!!

 

Citations :

Page 64 : Beverley se pencha vers son interlocutrice. « Il faut que je vous dise. Je suis une personne incroyablement créative. Je l’ai toujours été. L’inspiration me coule dans les veines. Et j’adore totalement la littérature. Je lis six ou sept livres par an, incroyable, non, ce qui est probablement la raison pour laquelle je suis l’une des autrices les plus populaires du pays.

 

Page 192 : Des gens meurent, d’autres vivent. Et la planète continue à tourner. Nous sommes tellement nombreux que Dieu ou Bouddha ou Elvis ou la personne qui se trouve là-haut doit bien réveiller un volcan endormi de temps en temps, juste pour contrôler la prolifération.

 

Page 258 : Et quand il commit l’erreur d’ouvrir Twitter sur son portable en fin d’après-midi, des milliers de messages étaient apparu dans ses notifications, tous provenant des mêmes idéalistes compatissants #SoyezBienveillants qui lui disaient qu’il était vieux, gros, stupide, ignorant, raciste, homophobe, antisémite, transphobe, un Remoaner, misogyne, hypocrite, un dinosaure, un violeur d’enfants, un fasciste, un français, un connard, un con, un patient atteint de démence, un mauvais conducteur, un mangeur bruyant, un violeur, un lecteur du Daily Mail, un Tory, un Républicain irlandais, un soutien du Hamas et un fan de Michael Bublé.

 

Page 364 : Wilkes ne croit pas en l’éjaculation dans une femme. Il la considère comme une forme d’irruption coloniale.

 

Page 429 : J’essayais en réalité d’apporter mon soutien, mais dans leur infinie sagesse, les grands esprits des réseaux sociaux ont décidé que je n’aidais pas de la bonne façon. Ainsi, comme il n’avaient rien d’autre pour occuper leur matinée, parce qu’ils avaient déjà passé une demi-heure à vérifier que tous leurs doigts et tous leurs orteils étaient bien présents et en bon état, ils ont reporté leur colère sur moi. Enfin vous savez, ce n’est pas parce que vous appartenez à une minorité que vous êtes automatiquement qualifié pour être un saint. Vous pouvez aussi être étroit d’esprit, narcissique et tyrannique.

 

 

 

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Mon avis : Un petit boulot – Iain Levison

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Franchita Gonzalez Batlle

 

Éditions Liana Levi piccolo

 

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Quatrième de couverture :

Une petite ville américaine ravagée par la fermeture de l'unique usine. Un héros qui perd non seulement son travail, sa télé, son aspirateur, mais aussi sa petite amie. Pour ne pas perdre aussi sa propre estime, il est prêt à accepter n'importe quel «petit boulot», y compris celui qu'un bookmaker mafieux lui propose Un portrait au vitriol de l'Amérique des laissés-pour-compte.

 

 

Mon avis :
Le chômage longue durée, la précarité, les lendemains incertains… que serait-on prêt à faire pour ne plus vivre dans cette angoisse ? Et justement, notre héros, Jake Skowran, se trouve face à cette question, cette angoisse existentielle, et une proposition délirante extrêmement bien rémunérée. Est-il prêt à perdre son âme pour de l'argent ? Et la réponse est clairement OUI ! En tout cas c'est ce qu'il dit.

En réalité c'est impossible d'en dire plus sur ce livre au risque de dévoiler ce qu'on ne doit découvrir qu'à la lecture de l'histoire, sauf peut-être que ça raconte une reconversion professionnelle très spéciale.
J'ai trouvé ça très drôle, caustique, ironique, et un poil cynique mais le monde est comme ça. Les puissants se servent des petits sur lesquels ils marchent comme sur des pas japonais, sans aucun scrupule, pour ne pas se mouiller les pieds, les jettent comme des vieilles chaussettes quand ils estiment n'en avoir plus besoin, et puis un jour ça pète quand les faibles en ont marre.
L'auteur se moque aussi des clichés bourrage de crâne véhiculés par les séries télé sur la famille et le rêve américain histoire de bien abrutir le peuple.

Ce roman est une critique acerbe des États-Unis mais pas que. J'y ai vu la critique du système capitaliste dans son ensemble, totalement déshumanisé, où seul le fric importe, où il y a des très (trop) riches et des pauvres. C'est la même chose chez nous où on vire des gens pour mieux payer des actionnaires, où on délocalise pour gagner toujours plus en exploitant encore plus de gens.
Jake qui était la droiture même va devenir assez immoral, voire même totalement amoral et c'est extrêmement drôle d'assister à sa métamorphose et à ses pensées.
Et c'est bien, parce que ce roman m'a fait rire avec quelque chose de triste et lamentable. Et quand on ne peut rien changer aux choses il vaut sûrement mieux essayer d'en rire… un peu… car quand on gratte un peu le vernis on se rend compte que la société est injuste et indécente. Et le rire est souvent salvateur.

J'ai adoré cette histoire sans foi ni loi mais tellement joyeuse, à l'humour corrosif.

 

Citations :

Page 12 : Mais je commence à me demander pourquoi il m’a fait venir. Il a besoin de quelqu’un pour quelques corvées ou quoi ? C’est vraiment nécessaire de revenir sur ma carrière de parieur ? Visiblement, la liste de mes paris dénote quelques erreurs de jugement, sinon je ne serais pas ici.

 

Page 18 : Je crois que je peux te faire confiance. Et puis tu es intelligent. Tu es exactement le type d’homme qui a vraiment besoin de ça, mais tu n’irais pas le raconter partout si tu décidais de ne pas le faire. En plus, tu n’es pas marié. Tu n’as personne avec qui partager tes inquiétudes là-dessus. Pas de femme pour que je me tracasse de savoir si tu lui en as parlé ou pas. Les hommes racontent tout aux femmes sur l’oreiller, et toi tu ne baises pas.

 

Page 42 : Si le directeur de l’empire Gas’n’Go m’appelait demain pour me dire que je suis foutu dehors encore une fois, la qualité de mon travail n’en souffrirait pas. Je n’arrêterais pas de nettoyer et je ne me mettrais pas à voler, comme ils le pensent. C’est pour ça que, en supposant que les licenciements soient jamais nécessaires, nous ne l’apprenons qu’à la dernière minute. Ils considèrent chaque fourmi ouvrière comme un traître potentiel qui crève d’envie de s’emparer de leur bien.

 

Page 112 : Je pourrais m’en acheter une bien mieux, rien qu’avec ce que j’ai dans le tiroir à chaussettes, je sais, mais l’angoisse est toujours là.

Je sais maintenant que tout peut disparaître très vite. Pas seulement l’argent, mais la vie, la stabilité. Rien de tout cela n’est réel. Les pauvres le savent. C’est pour ça qu’ils investissent si rarement, qu’ils font si rarement avec leur argent quelque chose qui leur en rapportera davantage. Investir dans l’avenir est un luxe de riches. Les pauvres cherchent seulement des moyens de rendre le présent supportable.

 

Page 126 : Je n’ai jamais compris pourquoi il y a des gens qui ont peur de la peine de mort. Moi, j’ai peur de passer ma vie en prison.

 

 

 

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Mon avis : B comme bière – La bière expliquée aux (grands) enfants – Tom Robbins

Publié le par Fanfan Do

Traduit par François Happe

 

Éditions Gallmeister - Totem

 

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Quatrième de couverture :

À la veille de ses 6 ans, Gracie s'interroge. Quel est ce mystérieux liquide que les adultes ingurgitent avec une telle satisfaction ? Si son père élude ses questions sur la bière, l'Oncle Moe s'avère plus loquace. Il propose même à sa nièce de l'emmener visiter la Brasserie Redhook. Mais quand elle apprend que la visite n'aura pas lieu, Gracie a un accès de colère et engloutit une canette trouvée dans le frigo. Elle voit alors surgir la sympathique Fée de la Bière. Commence alors pour la fillette un voyage fabuleux et instructif au pays de l’alcool couleur de miel.
B comme bière est un conte enchanteur dont la lecture a l'art d'enivrer petits et grands. À consommer sans modération.

 


 

Mon avis :
Gracie, presque 6 ans, a un papa qui aime la bière, comme le mien. Elle aimerait savoir ce que ce mystérieux liquide a de magique pour que les adultes en ingurgitent autant avec tant de plaisir. À cause d'une déception de la part de l'Oncle Moe ( tiens donc, il me dit quelque chose lui ) et il faut avouer que les adultes sont souvent décevants pour les enfants, Gracie va se siffler une canette trouvée au frigo et la fée de la bière va lui apparaître. AH AH ! Moi aussi j'aime bien les canettes qui sortent du frigo mais je vois plutôt des éléphants roses !!!

Alors j'ai trouvé ça très intéressant, je suis même allée vérifier des choses qui me faisaient douter… eh oui, il y a plein de vitamines dans la bière ! Et pas que ça ! En fait, ce livre dit plein de choses très intéressantes sur plein de sujets, en partant de la bière jusqu'au Costa Rica, mais aussi que la Belgique, pays de mes ancêtres, compte trois cent soixante-cinq appellations de bières. Waouhhh !!!
Et puis c'est très drôle aussi ! Les saillies de 
Tom Robbins fusent aux moments où on ne s'y attend pas forcément, c'est percutant !

J'ai beaucoup aimé la tournure d'esprit de 
Tom Robbins et ses comparaisons rigolotes, pourtant… oserais-je dire que l'Oncle Moe m'a un peu soûlée avec sa bibine par-ci, sa binouze par-là ?! Un vrai jeu de piste initié par un pochtron. Heureusement qu'il a été remplacé assez rapidement par la Fée de la Bière.

Donc, c'est hyper intéressant, et c'est drôle. J'adore m'instruire de cette façon.
J'ai trouvé cet ouvrage marrant et didactique, et, contrairement à ce que j'ai lu parfois, je ne crois pas qu'il s'adresse aux enfants. Il y a certains passages qui selon moi ne sont pas à la portée des enfants car ennuyeux pour eux. En tout cas j'ai beaucoup aimé que l'auteur s'adresse à moi parfois comme si j'étais encore une petite mouflette qui a un grand-père.

 

Citations :

Page 12 : Seattle est le quartier général de la bruine pour le monde entier et, en automne, celle-ci laisse une sorte d’éruption cutanée grisâtre et humide sur tout, comme si la ville était un bébé qu’on a oublié trop longtemps dans une couche mouillée et qu’on a ensuite roulé dans le papier journal.

 

Page 22 : Vous savez ce que c’est le golf hein ? C’est comme du basket pour les gens qui sont incapables de sauter et comme une partie d’échecs pour les gens qui sont incapables de réfléchir.

 

Page 56 : À Seattle, en octobre, il fait déjà si sombre à 6 heures du soir que les chauves-souris sortent faire leurs courses, à la recherche d’insectes abordables, et que les étoiles craquent des allumettes humides pour essayer de baliser un chemin dans l’obscurité.

 

Page 84 : Pour une raison quelconque, les Égyptiens de l’époque ne se contentaient pas de survivre. Ils voulaient qu’on se souvienne d’eux à tout jamais, c’est pour ça qu’ils ont construit les pyramides, mais ils voulaient aussi se sentir suffisamment gais et avoir la tête qui tourne, c’est pour ça qu’ils ont inventé la bière.

 

Page 101 : Mais écoute ceci : on vend cent trente-six milliards de litres de bière dans le monde chaque année. Combien crois-tu que l’on en vendrait s’il n’y avait pas d’alcool dedans ?

 

 

 

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Mon avis : Le monstre des Hawkline – Richard Brautigan

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Michel Doury et Lorraine de la Valdène

 

Éditions 10/18

 

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Quatrième de couverture :

"Plus qu'une écriture, ce livre a au fond un parfum :

pour être tout à fait franc,

il faut y voir quelque chose comme le mélange

d'une senteur de genévrier frais le matin

et d'un relent de hasch dans une cuisine.

"Ce roman est écrit pour les copains du Montana",

prévient Brautigan dans une dédicace.

Il faut le recevoir comme ça :

la bonne,

la très bonne histoire contée par un gars

qui doit pas beaucoup hésiter

pour s'en rouler un petit et après,

tasse de thé à la main et bûche dans l'âtre,

s'offrir une rêverie aussi élaborée

que les stratégies échéquiennes de Bobby Fischer.

Un grand maître de l'imagination."

Jean-François Fogel

Libération (1977)

 


 

Mon avis :
1902.
Cameron et Greer, deux tueurs à gages en carton, beaucoup trop empathiques pour être efficaces à 100%.
Un jour Magic Child vient les chercher pour les emmener auprès de sa patronne Miss Hawkline qui a une mission, extrêmement bien payée, pour eux.

Mais alors, comment parler de ce livre complètement barré ?!
Alors que nos deux "héros" sont des tueurs dont l'un a des tocs, qu'ils baisent des putes de quatorze ans (c'est pas moi qui le dit, c'est Brautigan), qu'il y a de-ci de-là des pendus dans le décor, il y a un je ne sais quoi de facétieux dans la narration, et ça donne tout le temps envie de sourire, et parfois ça fait rire.

Des chapitres extrêmement courts, souvent une page et demie, parfois seulement quelques lignes et ça donne un rythme particulier que j'ai bien aimé, comme pour cadencer les étapes de leur voyage et de leur mission. C'est bourré d'échanges absurdes, et de faits anecdotiques, comme par exemple les cerfs qui broutent les fleurs sur les tombes du cimetière, au grand dam du Pasteur.

On avance dans cette histoire farfelue et carrément irrévérencieuse où le langage est cru, où les dialogues sont souvent complètement ébouriffants d'absurdité, et on se retrouve dans le surnaturel sans l'avoir vu venir. Brautigan s'est amusé au mélange des genres en mode loufoque. J'ai trouvé ça réussi, je n'ai jamais rien lu de tel, c'est jubilatoire.

Cette étrange histoire m'a prise par la main et m'a emmenée jusqu'à l'épilogue sans que j'aie envie de m'arrêter. Ce livre est dingue, tout simplement. Je l'ai adoré !

 

Citations :

Page 27 : À la sortie de Grompville, un pendu se balançait au pont qui traversait le fleuve. Son visage portait une expression incrédule, comme s’il ne pouvait pas encore croire qu’il était mort. Simplement, il refusait de croire qu’il était mort. Il n’y croirait qu’après qu’on l’eut enterré.

 

Page 54 : L’ivrogne était étalé le nez dans la poussière au milieu de la grand-rue. Il gisait inconscient et paisible sous le soleil poussiéreux de l’été. Il avait les yeux fermés et un sourire en coin. Un gros chien jaune lui reniflait les bottes et un gros chien noir reniflait le gros chien jaune. Ces chiens étaient heureux. Tous deux remuaient la queue.

 

 

 

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Mon avis : Nous sommes Bob Tome 1 – Dennis E. Taylor

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Sébastien Baert

 

Éditions Le Livre de Poche

 

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Quatrième de couverture :

Bob Johansson vient de vendre sa start-up et va pouvoir profiter de la vie. Tant de lieux à visiter, de livres à lire et de films à voir ! Pas de bol, il se fait écraser en traversant la rue. Lorsqu’il revient à lui, un siècle plus tard, c'est pour découvrir qu'il appartient désormais au gouvernement. Téléchargé dans un ordinateur, il est pressenti pour devenir une IA capable de se répliquer à volonté, aux commandes d'une sonde interstellaire destinée à la recherche de planètes habitables. Les enjeux sont considérables. S'il refuse cette mission, on l'éteindra et un autre prendra sa place. S'il accepte, il devient une cible de choix. Au moins trois autres puissances se verraient bien envoyer leur sonde en premier, et tous les coups sont permis.
Pour Bob, l'endroit le plus sûr, c'est dans l'espace, le plus loin possible de la Terre. C'est du moins ce qu'il croit

Drôle, intelligent, captivant et totalement surprenant. Lanfeust Mag.
Un très grand premier opus. Science-Fiction magazine.

 

 

Mon avis :
Bob ! Un homme bien dans son époque, jeune startupper, totalement geek, fan de science-fiction, signe un contrat avec CryoEterna pour être cryognisé le jour de sa mort puis ramené à la vie plus tard, quand la science aura énormément progressé. Et comme si la faucheuse n'avait attendu que ça embusquée au détour d'une rue, Bob se fait écrabouiller le lendemain par une voiture.
Et là commence sa deuxième vie ! Enfin, si on peut dire… 117 ans plus tard, soit en 2133.

J'ai tout de suite beaucoup aimé Bob. Il est facétieux et pragmatique, ne s'affole pas facilement, même quand il découvre sa nouvelle situation qui n'est pas exactement ce à quoi il s'attendait. À vrai dire, il est un peu sous contrôle endocrinien pour mieux supporter le stress et en même temps il n'est plus qu'une sorte d'intelligence artificielle, donc c'est très bizarre.
Le projet était déjà très bizarre, là, c'est pire. Mais ça ne l'inquiète pas outre mesure. Il considère qu'un avenir incroyable s'offre à lui.

Dans cette centaine d'années là, la religion aura gagné énormément de terrain et sera au pouvoir, avec tout ce que ça peut impliquer de censures et d'interdits ; une théocratie - FAITH - avec un ministère de la Vérité et un de la Pensée éclairée et pas que…, des contrôleurs de piété et toutes sortes de joyeusetés à l'avenant.

Bob fait désormais partie d'un projet nommé HEAVEN dont le but est trouver des planètes habitables. Et j'ai eu envie de crier : EN ROUTE POUR L'AVENTURE ET AU DELÀ !!! Eh oui, parce que dès le début j'ai trouvé cette histoire hyper enthousiasmante. D'autant que Bob, qui est devenu une AI, un programme, un répliquant, en tout cas virtuel, peut se dupliquer à l'infini… Et il le fait et ça devient complètement délirant !
C'est bourré de références à la pop culture et c'est drôle. J'ai adoré, même si je ne les avais pas toutes, spécialement sur les jeux vidéo. J'ai dû aller à la pêche au infos. En revanche, celles sur le cinéma avec des blockbusters comme Star Trek et Star Wars ainsi que les dessins animés, j'étais en terrain de connaissance et franchement c'est assez jubilatoire. Bob a un gros côté ado attardé et forcément ses avatars aussi.

J'ai aimé l'humour qui pointe sans cesse son nez l'air de rien. Mais j'ai eu du mal à rester concentrée lors des nombreuses batailles dans l'espace. Je les ai trouvées trop répétitives et assez similaires. Et puis je me suis un peu perdue avec tous les Bob, au début en tout cas.
J'ai néanmoins rapidement trouvé ce roman totalement captivant, j'ai énormément aimé, et même de plus en plus à mesure que j'avançais dans l'histoire. Les nombreux Bob ouvrent le champ des possible à l'infini. Par certains côtés comme l'humour geek, voire absurde, et l'exploration spatiale, cette histoire me rappelle un livre de 
Douglas Adams que j'avais adoré il y a des années et qui s'appelait à l'époque le guide du routard galactique et qui était le premier tome d'une trilogie.
Bien sûr je vais poursuivre mon exploration de cet univers un peu fou avec les deux tomes qui suivent.

 

Citations :

Page 23 : - Je suis humaniste, Karen. Tu le sais. Je ne crois pas à l’au-delà. À ma mort, j’ai le choix entre renaître ou rien. Je ferai avec ce qui se présentera quand je me réveillerai.

 

Page 120 : Ce qui m’agaçait le plus dans le fait d’être un esprit dépourvu de corps, c’était, eh bien… de ne pas avoir de corps. Il fallait constamment que je trouve à m’occuper si je ne voulais pas avoir l’impression de me trouver dans un caisson d’isolation sensorielle. Chacune de mes tentatives pour sourire, remuer ou froncer les sourcils avait connu le même sort : le sentiment d’avoir le visage anesthésié à la novocaïne. En ce qui concernait le reste de mon corps, j’avais l’impression d’être enfermé dans un morceau de coton géant. Je me demandais si ce n’était pas cette sensation qui était à l’origine des crises de démence des réplicants.

 

Page 144 : L’objectif de ma mission était de découvrir des planètes habitables, ou, à défaut, de trouver des planètes dont il serait possible de modifier l’environnement ou sur lesquelles il serait possible de vivre avec l’aide d’une assistance technique.

 

Page 257 : La planète était légèrement plus grosse que la Terre, mais sa pesanteur était plus faible, probablement à cause d’un noyau plus petit. Avec son atmosphère plus dense, c’était l ‘environnement idéal pour les créatures volantes et l’équivalent de grands arbres. Et ces derniers en avaient profité.

 

Page 289 : - Quinze millions de personnes. On est passés de douze milliards à quinze millions. Notre espèce est vraiment la plus bête que je connaisse. On ferait peut-être mieux de les laisser mourir et de tout recommencer à zéro.

 

Page 352 : Je me frottais le front. La facilité avec laquelle certains parvenaient à transformer n’importe quelle ânerie dogmatique en mouvement politique ne cesserait jamais de me surprendre.

 

 

 

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Mon avis : Ticket gagnant Tome 3 – Dewi Sri – Anne-Sophie Nédélec

Publié le par Fanfan Do

Éditions Le Lézard Bleu

 

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Quatrième de couverture :

À vouloir trop bien faire, on finit par se mettre dans des situations impossibles…
Alors que le mariage d’Antoine et Laura se prépare, leurs amis Audrey et Marc voient arriver avec angoisse le moment où il leur faudra se retrouver face à face. Si Audrey s’est lancée avec brio dans une nouvelle aventure aussi sentimentale que professionnelle, Marc, lui, est bien décidé à la reconquérir. Les retrouvailles promettent d’être électriques tandis qu’entre déconvenues et imprévus, la tension monte pour Antoine et Laura. Quand en plus la famille s’en mêle, le mariage qui s’annonçait sous les meilleurs auspices pourrait bien virer à la catastrophe.
À moins que fêter les noces à Bali ne soit la solution pour régler les malentendus et vivre quelques moments d’aventure ?
Envolez-vous pour un petit coin de paradis du bout du monde, sous le signe de l’amour, de l’amitié… et de l’humour !

 


Mon avis :
Voilà que j'ai eu enfin la joie de lire le tome 3 des aventures de Laura la reine de la boulette, maladroite et gaffeuse invétérée, et de ses proches. Tout de suite à fond dans l'histoire, j'ai eu l'impression de surfer sur une vague joyeuse. Les déconvenues commencent pour Laura dès les préparatifs de la noce, mais aussi pour Audrey et Marc, et pour les nombreux protagonistes ! Pour Laura ce sont les montagnes russes entre rires et larmes.
Sa vision du mariage est très conformiste, ses rêves de princesse, sa robe de princesse, son château de princesse, son église de princesse… et la voiture qui doit être parfaite ! Je me suis demandé ce qu'elles ont toutes avec ce délire de princesse ??? Mais bon, c'est ce qui fait le charme de l'histoire ! Laura est aussi romantique et fleur bleue que Audrey sa meilleure amie est pragmatique. Laura est un petit nounours en guimauve avec un petit cœur tout moelleux où tout le monde y a sa place.
Voilà donc que tout va de travers, que rien n'est vraiment comme elle l'avait rêvé…

Comme précédemment, c'est un roman choral où on a tour à tour le point de vue de Laura, Audrey, Antoine et Marc. Ce livre, c'est une valse à mille temps, tout feu tout flamme, ça pétille !!! Comme dans les tomes précédents on a une galerie de personnages savoureux et parfois exaspérants, et des nouveaux au casting, dont une que j'ai adorée : Emmanuelle ! Personnage féminin totalement réjouissant et atypique, elle vient pimenter l'histoire, elle est parfaite !

C'est aussi des petites incursions passionnantes dans l'histoire de France… le château de 
Nicolas Fouquet à Vaux-le-Vicomte, le château de Saint-Germain-en-Laye, sa terrasse, les Chevaux de Marly…
Anne-Sophie Nédélec a l'art des descriptions historiques et géographiques avec un goût du détail qui laisse rêveur. Tout est tellement visuel.
Et puis Bali !! Une visite guidée de cette île enchanteresse de l'archipel indonésien m'a donné l'impression d'y être un petit peu et une furieuse envie d'y aller. L'eau transparente, les temples aux bas-reliefs surchargés, les singes, le mode de vie, la nourriture avec ses nombreux plats végétariens, tout semble beau et apaisant. Enfin, peut-être pas les singes MDR.

Amours, rancœurs, malentendus, jalousie, humour, amitiés, liens familiaux, voyage…
J'ai encore passé un excellent moment de lecture avec ces personnages attachants et parfois têtes à claque qui m'ont fait marrer. Ce roman est une bulle de fraîcheur au cœur de l'été, surtout quand on ne part pas en vacances.

C'est une comédie, une histoire d'amour(s), un guide de voyage, un récit sur la nature humaine et les petits travers des uns et des autres, c'est bourré d'humour, de révélations et de rebondissements, et vraiment en cette période d'éco-anxiété et de marasme général ce genre de bulle d'oxygène fait un bien fou ! J'ai adoré !!!
À peine le livre refermé que le quatuor infernal me manque déjà.

 

Citations :

Page 95 : Je commence à comprendre ce que peuvent vivre les gens qui ne boivent pas d’alcool, souvent taxés de trouble-fêtes alors qu’ils n’aiment simplement pas ça…

 

Page 133 : Je suis enceinte et c’est pas super fun au quotidien, mais il paraît que ça s’arrange après trois mois. En gros, imagine-toi une sensation de gastro permanente. Le matin est difficile, mais ça va mieux après le petit vomi de 9 heures et demie.

 

Page 190 : C’est un concert de plaintes : « Je suis crevée, ce voyage m’a é-pui-sée », « La nourriture était vraiment dégueulasse dans l’avion », « Les charters, c’est plus ce que c’était... ». J’avais oublié leur propension aux jérémiades, je suis déjà saoulé.

 

Page 228 : - Ah non, mais qu’est-ce qu’ils nous font chi… les végétariens, avec leurs convictions à la noix !

Je retiens un rire face à la virulence de Christian qui, à ce moment précis, a tout du Français moyen à qui on a un peu trop changé les habitudes culinaires.

 

Page 275 : Et puis, j’ai envie de me créer de beaux souvenirs. C’est vrai, c’est important, non ? Sinon l’existence se réduit à une succession de non-évènements sans saveur.

 

Page 325 : La mer est agitée, mais une fois dans les flots, cela se ressent peu. La vision est merveilleuse. Autant les coraux sont bien abîmés au niveau de la plage et la faune quasi inexistante, autant ici, l’onde grouille de poissons de toutes les couleurs et de toutes les formes.

 

 

 

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