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Mon avis : MotherCloud - Rob Hart

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

Effrayant hommage à Ray Bradbury, Margaret Atwood ou George Orwell, MotherCloud nous entraîne dans un monde où le Big Business aurait supplanté Big Brother, un monde d’une perversion totale, pas si éloigné du nôtre.
Ex-petit patron désormais ruiné, Paxton n’aurait jamais pensé devoir intégrer une unité MotherCloud, cette superstructure de l’e-commerce qui a dévoré la moitié de l’économie mondiale. Pourtant, dans une société n’ayant plus rien à offrir, comment peut refuser un job qui propose non seulement un salaire, mais aussi un toit et à manger ?
La jeune Zinnia non plus n’aurait jamais pensé rejoindre MotherCloud, mais sa mission est tout autre : une révolution est en marche dont elle est le bras armé. Devenir salariée n’est qu’un premier pas pour infiltrer le système, en percer les secrets. Le détruire.
Dans cet univers où tout est calculé, paramétré, surveillé, où l’humain disparaît au profit de la rentabilité, où l’individu n’est qu’un algorithme, Zinnia et Paxton réalisent bientôt qu’il est impossible de dévier. À moins d’être prêt à se sacrifier ?
Car derrière sa façade d’entreprise idéale, MotherCloud est une machine à broyer, impitoyable à l’égard de ceux qui oseraient se rebeller.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Tout d'abord, c'était mon cadeau d'anniversaire d'il y a sept mois, offert par ma fille. Et puis il fallait bien que je le lise un jour, ma fille avait tapé dans le mille, j'adore ce genre de roman.

 

 

 

Mon avis :

 

Alors ça, dès le départ ça fait gros pamphlet anti-Amazon ! Tellement de similitudes !! Cela dit c'est pas pour me déplaire.


La description de MotherCloud, cette entité monstrueuse, fait froid dans le dos.
MotherCloud vous offre un emploi, un logement, un compte en banque, de quoi dépenser votre argent sur place, un système de santé, tout en fait, et tente de vous faire croire que c'est ça le bonheur. Il y a même un système de bons points et de mauvais points ?.
Vous y allez et vous vous faites vampiriser, de votre plein gré.
Ça ressemble tellement à ce qu'on a déjà, en juste un peu pire ; travailler pour consommer toujours plus, se retrouver dans le carcan des dettes, un gros cercle vicieux. Sauf que là, on pense même pour vous... et vous vivez sur place, sur votre lieu de travail. En prime vous avez l'obligation de porter une montre connectée ! MotherCloud n'ignore rien de tout vos faits et gestes, Niark, Niark !
Hauts les cœurs, on y est presque !


Ce roman donne la parole à Gibson, le fondateur de MotherCloud, qui se considère comme un bienfaiteur de l'humanité, toutefois avec des doutes car, condamné par le cancer il en vient à se poser des questions existentielles mais il est quand-même beaucoup dans le déni ;
Puis nous collons aux pas de :
- Paxton ruiné par Mothercloud et qui s'y fait embaucher, avec une idée en tête ;
- Zinnia mercenaire en infiltration sous couverture, dont le but est de percer les secrets de ce géant afin de le détruire.


C'est prenant dès les premières pages, et on a vraiment envie de savoir ce que ça donne, même si d'une certaine façon il n'y a qu'à regarder autour de soi pour savoir vers quoi on se dirige... entre Amazon ou nos téléphones qui nous pistent partout, Elon Musk qui est en train de mailler de satellites tout le tour de la planète et les différents gouvernements qui nous prennent pour des crétins décérébrés, veulent nous contrôler, nous priver de nos libertés ? et nous taper sur les doigts au moindre "faux pas".
Avec tout ça évidemment le traitement productiviste des salariés, des cadences infernales et pas la moindre considération pour quelque problème que ce soit, et toute la détresse et les brutalités en tout genre qui vont avec. C'est violent et révoltant.
D'ailleurs tout au long de l'histoire il est fait référence aux massacres du Black Friday sans en dire plus, ce qui bien sûr attise la curiosité.

C'est un regard sur notre consumérisme qui nous est proposé là, mais aussi sur la société hyper connectée et ses dérives qui nous pendent au nez, et que l'on refuse de voir ; sur cet asservissement qu'on plébiscite, croyant que c'est ça le bonheur ; sur la manière de manipuler les foules, leur laissant croire qu'il n'y a pas d'autre choix.

J'ai bien aimé, sans trouver ça palpitant. Mais je pense que c'est un roman qui continue d'agir un certain temps après l'avoir refermé et qui amène à une réflexion approfondie. C'est un regard intéressant sur nous-mêmes.

 

 

Citations :

 

Page 27 : L'examen n'était pas difficile. Il fallait vraiment être un crétin pour échouer. La plupart des questions n'avaient aucun intérêt, en particulier celles qui étaient abstraites, à la fin du questionnaire. Le nombre de fenêtres à Seattle ? Ce qui comptait, c'était le temps de réponse.

 

Page 63 : Les dortoirs étaient alignés, du nord au sud ; Séquoias, Érables, Chênes. Au nord des Séquoias, il y avait une installation en forme de larme baptisée Live-Play qui, d'après le plan, regroupait des restaurants, des cinémas, et tout un tas d'autres trucs débiles avec lesquels ils pourraient se lobotomiser le cerveau.

 

Page 67 : « Intelligence économique » : c'était le terme officiel qui décrivait son activité. L'expression plus romantique, c'était « espionnage industriel ». Elle avait infiltré les systèmes de sécurité les plus ardus, les compagnies les plus impénétrables, pour, ensuite, s'en échapper avec leurs secrets les mieux gardés.

 

Page 80 : Lorsque arriva le tour de Zinnia, elle franchit le tourniquet et pénétra dans un espace si grand qu'elle eut une sensation de vertige.

Des rayonnages s'étendaient à perte de vue. Cet endroit avait sa propre ligne d'horizon, il n'y avait pas de murs à part derrière elle.

 

Page 126 : Elle pouvait faire ce qu'elle voulait de lui : il était hétéro et il avait un pénis.

 

Page 228 : Elle ne voyait pas comment leur situation pourrait encore empirer, mais le monde du travail était souvent très fort quand il s'agissait de glisser vers le pire.

 

 

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Mon avis : Nous sommes l'eau - Wally Lamb

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

Toute sa vie, Annie Oh a été terrifiée. Terrifiée à l'idée de tomber amoureuse ; de se dévoiler à Orion, son ex-mari psychologue ; de ne pas être une bonne mère pour ses trois enfants ; de ne pas savoir soulager les colères de son fils, les angoisses de ses filles ; d'affronter le souvenir des drames qui ont dévasté son enfance. Cette terreur, Annie a tenté de l'évacuer dans ses sculptures, ses tableaux chargés de rage.
Alors qu'elle s'apprête à se remarier avec Viveca, une galeriste new-yorkaise qui l'a rendue célèbre, la peur la saisit de nouveau. Comment avouer à celle qu'elle aime les raisons qui l'empêchent de célébrer leurs noces à Three Rivers ? Comment lui révéler ce qui s'est passé dans cette ville, un soir de 1963 ? Chaque jour qui sépare Annie et les siens du mariage les rapproche de vérités terribles, indicibles, qu'ils devront faire éclater pour tenter de renaître, enfin.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Ça fait partie des thèmes du mois de décembre sur le groupe À l'assaut des pavés, les éléments : l'eau, la terre, le feu, l'air, C'était l'occasion de lire ce roman que j'ai depuis plusieurs années.

 

 

 

Mon avis :

 

Que j'aime ces romans qui me mettent d'emblée dans l'histoire, dans l'ambiance, qui m'attrapent pour ne plus me lâcher.

Dès le prologue, qui parle des années 50, j'ai pensé que la tristesse et la colère allaient me submerger. Ce qui ressortait de ces premières pages, c'était le racisme, cette énorme connerie qui fait que certains n'aiment pas quelqu'un juste pour la couleur de sa peau.

Rapidement je me suis demandé quel était le vrai sujet de ce roman. La famille ? Le couple ? La séparation ?L'homosexualité ? Le passé ? Les secrets ? New York ? La religion ? La tolérance ?
Ou c'est tout simplement La Vie !
Ça parle d'amour. De toutes les formes d'amour.
Je suis toujours fascinée par l'amour dans la fratrie, l'amour entre ces gens qui, bien que parfois très différents, s'aiment infiniment, même de loin quelquefois, et sont les uns envers les autres d'une loyauté indéfectible simplement parce qu'ils sont du même sang ou parce qu'ils ont grandi ensemble.

2009, Annie a divorcé d'Orion et s'apprête à épouser Viveca. Elle a invité toute sa famille à son mariage avec sa compagne, y compris Orion, son ex-mari.
Tour à tour, à travers les souvenirs de la famille Oh (j'adore ce nom), Annie, Orion, mais aussi de leurs enfants et d'autres personnes, on remonte le temps à la découverte de ce qu'a été leur existence, avant leur rencontre et pendant leur vie commune. C'est aussi un voyage dans le temps et l'Amérique, attrayant comme une visite guidée sur plusieurs décennies, comme un témoignage.

Mais alors, que j'ai eu de la peine et des regrets pour Orion ?. Je me suis dit que quand on a un mec comme ça, ben on le garde !!!
Seulement voilà, Annie a des secrets enfouis au fond d'elle, que même Orion ignore après presque trente ans de vie commune. Il se doute de certaines choses, après tout il est psychologue, il sait lire à travers des attitudes, des réactions.
Elle a un Jiminy qui lui parle dans sa tête. Qui est-ce ? Sa conscience ? Ses scrupules ? Ses regrets ? Ses peurs ? Une forme de folie ? Annie a des problèmes non réglés, plein !

 

J'ai été de plus en plus captivée à mesure que j'avançais dans l'histoire, me demandant ce que j'allais découvrir, ce qui allait se passer et espérant que les choses allaient bouger mais dans quel sens, je l'ignorais. En tout cas, j'espérais quelque chose de très fort, parce qu'au fond c'est ce que l'auteur laissait envisager.
Et là, j'ai été servie !!!

J'ai adoré ce roman chorale, beau et terrible à la fois, dans lequel parfois les voix ont résonné en harmonie.


 

 

Citations :

 

Page 103 : Mais dans « L'art en colère d'Annie Oh », la journaliste avait écrit que ses compositions émergeaient du « haut-fourneau de sa fureur contenue ».

 

Page 135 : Dans le manuel des troubles mentaux, l'homosexualité n'est plus considérée comme une maladie depuis bien longtemps, depuis 1973. C'est aussi inévitable que d'avoir les yeux bleus ou de grands pieds.

 

Page 225 : Plus tôt dans la journée, l'une de mes patientes m'a expliqué que ses nouveaux seins l'aidaient à résoudre ses problèmes d'estime de soi. Je n'ai su que répondre. J'ai presque entendu toute une génération de féministes pousser de grands soupirs de défaite.

 

Page 300 : - Pourquoi, dans les grandes entreprises américaines, s'interroge Bree, ceux qui exercent le plus de pouvoir sont-ils les plus gros connards ?

 

Page 386 : Un jour, après une dispute puis une réconciliation, elle a même ouvert ma braguette et m'a sucé. Elle a fait ça deux ou trois fois encore. J'imagine que pour Casey, une pipe, ça ne compte pas comme une relation sexuelle avant le mariage. Juste un service qu'elle peut bien fournir.

 

 

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