Mon avis : Bleu Calypso - Charles Aubert
Quatrième de couverture :
Il a pêché le saumon en Alaska, le brochet dans les lacs du Connemara. De sa passion, Niels a fait son métier. Et fui la ville pour une cabane sur l'étang des Moures, près de Sète .
Le kayak file en silence. Comme il étrenne son nouveau leurre – baptisé Bleu Calypso – le fil se tend... Un poisson, mais pas que. Au milieu des algues : un visage d'homme à la peau verte. C'est le troisième cadavre qu'on extrait de l'étang ces temps-ci, après l'ornithologue allemand et le pêcheur de dorades. Lignes posées. Mystère ferré. Il n'y a plus qu 'à attendre...
Mon avis :
On entre de plain pied dans l'histoire, d'où se dégage une atmosphère de quiétude paradisiaque. L'eau, les roseaux, la faune et la flore, tout concourt à nous donner une intense sensation de plénitude, une furieuse envie de se trouver dans ce lieu.
Et que c'est bon cette écriture fluide, qui coule comme le courant d'une onde pure... oh oh ça vient de loin la référence à Lafontaine ; mon enfance à resurgi !
Et justement le loup et l'agneau c'est presque de circonstance, car dans cet Eden languedocien des cadavres apparaissent ! Alors que tout n'est que beauté, la laideur s'immisce.
Une enquête policière, qui invite à une immersion dans une nature sublime et grandiose mais dénonce aussi la triste évidence que cet environnement éblouissant de beauté est saccagée sans vergogne par une humanité stupide et irrespectueuse de ce qui la dépasse.
C'est bien écrit, c'est prenant et en plus c'est drôle. Que du bonheur !
Et puis ça a pour moi des relents d'enfance, quand j'allais en famille passer mes vacances à Sète, que j'accompagnais mon père manger des huîtres à Bouzigues.
C'est plein d'esprit, d'une intelligence rare, j'ai été subjuguée !
Bref, j'ai adoré cette histoire, j'ai adoré les lieux où elle se passe, et j'ai adoré les personnages.
Un magnifique coup de cœur ce roman !!
Citations :
Page 56 : Des murs de clôture d'une hauteur hallucinante encadraient la route. Ça faisait l'effet de rouler dans le couloir de la mort.
Page 56 : De l'autre côté de la rue, il y avait un bar qui s'appelait La Royale dans lequel je n'avais jamais mis les pieds. À ce que j'en savais, c'était le rendez-vous des moustachus du village, le genre d'endroit que j'évitais comme la peste, un de ces lieux redoutables où l'humanité avance à visage découvert, sans le fard de la culture ou de l'éducation.
Page 86 : - On dirait une baleine endormie, a soudain dit Lizzie.
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Vous ne croyez pas si bien dire, Sète tire son nom du latin cetus qui veut dire cétacé. Les marins, arrivant du large, apercevaient au loin la silhouette du mont Saint-Clair se détacher sur l'horizon. Ils pensaient qu'il s'agissait d'une grosse baleine échouée.
Page 114 : J'aimais beaucoup les couleurs saturées qui arrivaient avec l'orage. C'était comme si la vie gagnait soudain en intensité. De mémoire, il n'y avait que les orages et l'amour pour donner cette sensation-là.
