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anticipation

Mon avis : L’ultime guerre – Anna Raymonde Gazaille

Publié le par Fanfan Do

Éditions LE MOT ET LE RESTE

 

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Quatrième de couverture :

Dans un monde dystopique, une secte nommée les Adeptes du Tout-Puissant sème la terreur dans les Territoires du Sud. Depuis les Territoires du Nord, des soldats et la Légion des Guerrières de la liberté luttent contre leur invasion et l’asservissement des femmes qu’ils tentent brutalement d’imposer. Ainsi débute l’odyssée de Tessa, une enfant soldat errant sur un champ de bataille, recueillie par trois Guerrières avec lesquelles elle entame un long et périlleux voyage à travers les ruines d’un monde dévasté. S’accrochant aux liens tissés avec ses sœurs d’armes, elle s’acharne à survivre, en dépit de tout ce qu’elle a subi, apprivoisant les fantômes qui la hantent. Son périple et cette quête vers la terre nordique feront surgir en elle un puissant sentiment d’appartenance à une humanité qu’elle avait condamnée.


 

 

Mon avis :
Dans un futur indéterminé le monde a basculé. Des hordes d'hommes asservissent les femmes, qui sont reléguées au statut d'inférieures, de ventres, d'esclaves. "Les armes étaient interdites, mais nous savions tous que les plus puissants en possédaient. C'est ce qui faisaient d'eux les plus puissants." Tessa, une orpheline de douze ans, nous raconte ce monde en ruine, ces villes détruites, ces édifices si hauts qu'on n'en distingue pas le sommet mais aussi la peur, la douleur et le deuil.
Des femmes, les Combattantes du Nord, luttent. Ce sont les Guerrières de la liberté.
On en revient toujours à cette réalité sordide énoncée par 
Simone de Beauvoir "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question." Alors l'apocalypse.
Mais dans ce monde, quasiment personne n'a de droits, sauf les plus forts.

Tessa suit trois Guerrières, Manu, Pat et Cum, qui doivent rejoindre leur bataillon. À partir de là, on change de narratrice au gré des chapitres. On découvre ce monde en guerre, le fanatisme contre la liberté, avec des villes çà et là dont certaines tentent la neutralité mais vivent dans la corruption, pendant que d'autres sont presque des modèles de démocratie. le Sud où règnent la guerre et la mort, le Nord où la civilisation a perduré.

À travers ces lignes on sent la rage de ces femmes qui luttent pour leur liberté. Toutes ont perdu beaucoup, elles se battent pour ce qui leur reste : elles-mêmes, leurs choix, leur libre arbitre et une societe égalitaire. C'est dans ce monde là que Tessa va devoir avancer à l'aveugle en se méfiant de tout le monde. Pourtant il ne m'a pas semblé si différent du nôtre. Partout le fanatisme religieux explose, le sexisme et l'intolérance aussi, ainsi que le patriarcat et ses prérogatives que certains veulent voir perdurer au détriment des femmes et de leur liberté. Ce roman, c'est peut-être le monde de demain dans une perspective cauchemardesque.

Alors, j'ai bien aimé. Ça se lit bien et on est embarqué dans ces vies cabossées de femmes. Cependant j'ai trouvé que plusieurs personnages auraient gagné à être plus approfondis, moins éphémères. Et puis l'ensemble m'a semblé un peu fourre-tout, avec un mélange de sociétés et d'époques qui seraient réunis dans un espace assez réduit tout en étant aux antipodes les unes des autres. Un peu comme si un univers barbare côtoyait une société plutôt bien rangée, Mad Max VS Bienvenue à Gattaca. Presque un anachronisme. Néanmoins, une dystopie féministe, moi je dis bravo !
Merci à Babelio Masse Critique et aux Éditions le Mot Et le Reste.

 

Citations :

Page 16 : Dans le camp, il y avait bien sûr des hommes, beaucoup moins nombreux que les femmes et les enfants, mais ils commandaient. Ils formaient des bandes, la plupart du temps rivales. Ils se battaient, trafiquaient. Les armes étaient interdites, mais nous savions tous que les plus puissants en possédaient. C'est ce qui faisaient d'eux les plus puissants.

 

Page 27 : Tout brûle. Je songe aux dépouilles des guerrières qui gisent parmi tous ces livres. Dans le ciel flamboyant du couchant s’élèvent les flammes tout aussi rougeoyantes. J’aimerais que les mots de toutes les histoires incendiées crient leur colère.

 

Page 42 : J’ai demandé à Cum ce qu’elle en pensait. Elle a plongé ses yeux dans les miens : « Les dieux n’existent pas. Pas plus celui de ces déments qui enferment les femmes en cage et les traitent en esclaves, que les déesses, créatrices de cette humanité qui court à sa perte. »

 

Page 105 : Quand il ne reste que ton corps et à peine de quoi le couvrir, la valeur de la liberté prend toute la place et la vie s'allège pour ne plus désirer que l'essentiel.

 

 

 

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Mon avis : Parcourir la Terre disparue – Erin Swan

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Juliane Nivelt

 

Éditions Gallmeister

 

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Quatrième de couverture :

En 1873, Samson, chasseur de bisons fraîchement immigré, parcourt les Grandes Plaines, plein d’optimisme devant son nouveau pays.
En 1975, Bea, adolescente enceinte et mutique, arpente le même paysage, et finit par atterrir dans une institution où un psychiatre s’efforce de déchiffrer ses dessins.
En 2027, après une série de tornades dévastatrices, un ingénieur abandonne son existence routinière pour concevoir une ville flottante sur le site de ce qui fut La Nouvelle-Orléans, où il fonde avec sa fille poétesse une communauté de rêveurs et de vagabonds.
En 2073, la Terre est entièrement noyée, et la jeune Moon n’a entendu à son propos que des histoires. Vivant sur Mars, elle s’interroge sur l’avenir de son espèce.
Parcourir la Terre disparue est l’histoire d’une famille, de celles et ceux qui, génération après génération, héritent d’un même rêve. Avec la même pugnacité et le même espoir, ils tentent de survivre sur une Terre qui se couvre lentement d’eau.


 

 

Mon avis :
Cet étrange roman m'a semblé, de prime abord, empli de solitudes et d'angoisses. Quelque chose d'hypnotique nous emmène à travers les vies de Samson, Moon, Bea, Paul, Kaiser, Michel-Ange, Penelope, Eva. C'est oppressant et addictif à la fois. On part de 1873 pour aller en 2073 puis en 1975 et ainsi de suite. Tous ces personnages sont de la même lignée ou très proches. On fait des allers-retours dans le temps, dans un désordre chronologique étudié. C'est quasi-hypnotique, on est emporté de lignes en lignes, de pages en pages sans avoir envie d'en sortir. Il y a tant de poésie dans ces mots, tant de justesse.

La narration m'a beaucoup évoqué la tradition orale, ces histoires familiales ou tribales qu'on se transmettait de génération en génération. Chaque personnage finit par composer un bout de la légende.
Un don de prescience incontrôlé dont chaque membre de la lignée semble avoir hérité.
Le cauchemar récurent d'un homme marchant dans un désert.
Une étoile rouge.
Le réchauffement climatique, les tempêtes, la montée des eaux, l'exode des populations, un avenir redoutable.

C'est un roman de fin du monde, de fin d'un monde et il m'a parfois donné envie de pleurer à l'idée de tout ce qu'on avait à perdre, de tout ce qu'on va perdre, par notre faute.
C'est tout à la fois de l'anticipation, de la science fiction, une dystopie et un roman écologiste. C'est terrifiant et beau. Ça nous parle d'un monde dévasté, d'avenir, de rêve, d'utopie, de folie.

J'ai trouvé ce roman d'une beauté calme et envoûtante. Il m'a totalement émerveillée. J'aurais voulu qu'il dure encore et encore. J'ai infiniment aimé les personnages, les lieux, les descriptions, tout, absolument tout.
Quand un roman m'enveloppe à ce point dans son ambiance, dans son propos, alors je me sens comblée. Et je me dis que j'ai de la chance d'aimer les livres car ils nous offrent des univers parallèles, d'autres vies dans la vie.
Ah vraiment !! Pourquoi ne l'ai-je pas lu avant ?

 

Citations :

Page ,97 : Même si elle n’en a pas envie, même si elle entend le cerf tousser sa peur et sa solitude aussi vaste que le ciel, elle s’exécute.

 

Page 100 : Selon mon père, les Américains étaient des hommes d’honneur qui se battaient pour la liberté. (Il rit.) La merveilleuse liberté de vendre, d’acheter, d’être de bons chrétiens et de violer ces terres. On aurait dû foutre la pais aux Indiens.

 

Page 127 : Il a vécu dans cinq familles d’accueil. Il se rappelle les sols à cause du temps qu’il a passé à les scruter — linoléum gris, moquette orange, contreplaqué souillé de taches de peinture. Certains parents s’intéressaient à lui, le bombardant de questions. La plupart l’ignoraient, déposant sur la table une barquette réchauffée au micro-ondes sans croiser son regard.

 

Page 157 : Paul se demande quel effet cela fait, de savoir d’où on vient.

 

Page 201 : Cette vie est merdique, Paul. Le moins qu’on puisse faire, c’est d’y injecter un peu de beauté.

 

Page 251 : Je quittais Kansas City pour suivre Pa. Nous faisions le même cauchemar, où un homme sans visage marchait dans le désert. Nous étions père et fille. Nous étions liés. Je ne pouvais y échapper.

 

Page 345 : Si on regarde une chose suffisamment longtemps, peu importe combien elle est fantastique, elle finit par devenir banale.

 

 

 

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Mon avis : Poster Girl – Veronica Roth

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Alice Delarbre

 

Éditions Michel Lafon

 

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Quatrième de couverture :

Pendant des années, Sonya a été le visage de la Délégation, un régime totalitaire impitoyable.
Mais depuis que les rebelles ont pris le pouvoir il y a dix ans, la jeune femme croupit dans la ville-prison réservée aux opposants politiques.
Quand un vieil ennemi lui demande l'impossible en échange de sa liberté, l'ex-Poster Girl ne peut qu'accepter.
Quitte à déterrer un sombre passé.

 

Jusqu'où iriez-vous pour votre liberté ?

 


Mon avis :
Dans un futur proche, l'Objectif est une prison à ciel ouvert, où les détenus sont obligés de faire le service d'ordre eux-mêmes sous peine de représailles.

Dedans il y a les opposants politique, dont Sonya issue d'une famille de privilégiés, qui n'est autre que 
Poster girl la fille de l'affiche dont la photo a servi à la propagande. Elle est la figure déchue de la Délégation, ce régime totalitaire déboulonné par le Triumvirat. Elle se voit confier une mission qui pourrait lui permettre de recouvrer sa liberté : retrouver une enfant qui a été volée à ses parents dix ans plus tôt, peu avant la chute de la Délégation.

Alors bien sûr, dans cette histoire on nous fait comprendre que la dictature c'est mal : la pensée unique, l'absence de libre arbitre, de choix personnels, de liberté de pensée, et les actions toujours récompensées ou sanctionnées selon qu'elles sont positives ou négatives pour le régime, qui sait susciter la duplicité et la cupidité pour les âmes les plus vénales et du coup la délation pour le bien commun et de fait une forme d'infantilisation. J'ai l'air de me moquer, mais non. Un seul enfant par foyer (Chine), enfants volés (Argentine, Chili, Russie), ça reprend les grands thèmes qu'on connaît hélas trop bien. J'ai aimé suivre le cheminement de Sonya, convaincue que la dictature c'était bien, que c'était l'ordre et qu'il n'y avait pas de raison sensée de désirer autre chose. Pourtant, à 27 ans ça fait dix ans qu'elle est en prison et elle continue d'avoir foi en ces diktats qu'on lui a inculqués. C'est la force de l'endoctrinement dès le plus jeune âge. Et puis c'est tellement facile de ne pas penser par soi-même, d'avoir des idées prédigérées. Non ?

Non bien sûr. Mais va-t-elle le comprendre ?

Ce livre m'a donné à réfléchir sur la société en général. Car si certaines règles sont des carcans dans les états totalitaires, il y a certaines façons de voir les choses qui sont écoeurantes et qui pourtant existent dans nos sociétés soi-disant démocratiques, comme les passe-droits pour les nantis et les prétendues élites, en toute bonne mauvaise foi.

Il est aussi question de transhumanisme, chose terrifiante vers laquelle on se dirige, tranquillement mais sûrement, et de nouvelles technologies qui ne sont pas vraiment nos meilleures amies car presque toujours dévoyées. Mais bien souvent l'enfer est pavé de bonnes intentions…

Sonya va mener son enquête, se frotter à de multiples dangers, découvrir des aberrations de l'ancien système, mais peut-être aussi du nouveau, et enfin découvrir la vie et se découvrir elle-même… le chemin est parfois long jusqu'à la liberté.

Encore un roman que j'ai beaucoup aimé et qui va continuer à faire son chemin bien après l'avoir refermé.

 

Citations :

Page 41 : C’est une sensation à la fois familière et inédite. Ses parents lui ont fait implanter la Perception dans son cerveau quand elle était toute petite, suivant à la fois la loi et la coutume. Une intervention brutale, en un sens – une grosse aiguille plantée dans le coin de l’œil d’un nouveau né. Mais les différentes cultures ont toujours accueilli la brutalité tant qu’elle est au service d’un bien supérieur, parfois même alors que ce n’était plus nécessaire depuis longtemps. Baptême par immersion, circoncision. Rites initiatiques.

 

Page 65 : Roger ne semblait pas gagner beaucoup de cryptodeniers, ce qui suggérait une incapacité à prendre part à la vie de la société. Quant à Eugenia, elle perdait les siens par négligence – des petites choses sans gravité comme traverser la rue en dehors des zones autorisées, monter dans une rame avant que les autres usagers descendent, jurer devant sa fille. Rien de très notable.

 

Page 150 : Quand elle essaie de se remémorer cette époque, c’est le trou noir. Elle sait qu’elle n’avait aucun désir d’affronter le monde extérieur, qu’elle se sentait comme le chat de Schrödinger dans sa boîte, à la fois vivante et morte – ou peut-être ni l’un ni l’autre. Et c’était plus simple d’adopter cet état d’esprit à l’Objectif, où de toute façon personne n’ouvrirait la boîte, précipitant ainsi le destin de ceux qui y étaient enfermés.

 

Page 210 : - Si tu savais comme je l’emmerde, ma liberté, Sasha ! Qu’est-ce que je deviendrais dehors, hein ? Je n’ai ni famille ni amis. Je ne sais rien faire. Je n’ai plus aucun rêve.

 

Page 213 : Les lampes, toutes allumées, donnent aux visages de la foule un éclat inquiétant, fantomatique. C’est de circonstance, puisqu’ils ont tous perdu des êtres chers, puisqu’ils ne sont plus que des vestiges incomplets, hantés.

 

 

 

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Mon avis : Chien 51 – Laurent Gaudé

Publié le par Fanfan Do

Éditions Actes sud

 

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Quatrième de couverture :

C'est dans une salle sombre, au troisième étage d'une boîte de nuit fréquentée du quartier RedQ, que Zem Sparak passe la plupart de ses nuits. Là, grâce aux visions que lui procure la technologie Okios, aussi addictive que l'opium, il peut enfin retrouver l'Athènes de sa jeunesse. Mais il y a bien longtemps que son pays n'existe plus. Désormais expatrié, Zem n'est plus qu'un vulgaire "chien", un policier déclassé fouillant la zone 3 de Magnapole sous les pluies acides et la chaleur écrasante.
Un matin, dans ce quartier abandonné à sa misère, un corps retrouvé ouvert le long du sternum va rompre le renoncement dans lequel Zem s'est depuis longtemps retranché. Placé sous la tutelle d'une ambitieuse inspectrice de la zone 2, il se lance dans une longue investi­gation. Quelque part, il le sait, une vérité subsiste. Mais partout, chez GoldTex, puissant consortium qui assujettit les pays en faillite, règnent le cynisme et la violence. Pourtant, bien avant que tout ne meure, Zem a connu en Grèce l'urgence de la révolte et l'espérance d'un avenir sans compromis. Il a aimé. Et trahi.
Sous les ciels en furie d'une mégalopole privatisée, "Chien 51" se fait l'écho de notre monde inquiétant, à la fois menaçant et menacé. Mais ce roman abrite aussi le souvenir ardent de ce qui fut, à transmettre pour demain, comme un dernier rempart à notre postmodernité.

 

 

Mon avis :
Voilà un roman pour lequel je ne me suis pas posé de question… 
Laurent Gaudé vient de sortir un livre ? Ouiiiii ! Une dystopie ? Ouiiiii !!
Et alors je dois dire que dès le début j'ai été servie. C'est un futur proche horriblement sinistre, sans rêves, sans espoir, sans liberté. Malheureusement j'ai la terrible impression que c'est vers ça qu'on se dirige tout droit. Un monde gris et terne avec de plus en plus d'injustices et de mépris de classes, et un déterminisme social indéboulonnable.

Ce roman est une dystopie et un polar. Un homme a été retrouvé éventré dans la zone 3 alors qu'il vivait dans la zone 2. Zem Sparak, policier de la zone 3, donc chien, doit enquêter avec une inspectrice de la zone 2, Salia Malberg, qui est sa supérieure hiérarchique. Il ne se connaissent pas et aucun des deux n'a envie de travailler avec l'autre.

Zem est un homme secret, qui vit dans la nostalgie de sa défunte Grèce, qu'il retrouve régulièrement grâce à des substances. Parce qu'il vit avec l'amertume de ce qu'on a fait à son pays après l'avoir acheté, l'anéantissement d'un peuple dans la violence la plus abjecte.
De Salia on ne sait rien.
De nombreux personnages gravitent, certains sont inquiétants, d'autres pathétiques mais tous semblent sans espoir, juste dans la survie, ici et maintenant.

Avant tout, ce qui m'est venu à l'esprit assez rapidement au fil des pages, c'est la phrase de 
Rabelais "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme." Parce que c'est ainsi que je ressens le monde actuel avec ses dérives et que ce futur proposé par Laurent Gaudé c'est notre monde tel qu'il va, droit dans le mur. Des tempêtes apocalyptiques, la surveillance de tout un chacun, le mépris de la vie des petites gens, l'ultra délinquance en col blanc et l'impunité qui va avec, la limitation des libertés, le transhumanisme, l'argent Dieu du monde actuel et futur.

J'ai adoré ce roman ! Il fait écho à notre monde qui va à vau-l'eau. Il m'a complètement happée, gobée, mâchouillée, mais pas recrachée. Il va me trotter dans la tête encore longtemps.

 

Citations :

Page 37 : Il a toujours détesté cette zone qui faisait semblant de croire qu’elle se suffisait à elle-même et que ceux qui n’avaient pas la chance d’y vivre avaient commis quelques fautes qui les tenaient légitimement éloignés du bonheur alors qu’il sait, lui, que la zone 2 est construite sur la crasse et la sueur de la zone 3, rien de plus. Et ce qu’il sent chaque fois qu’il revient, c’est le mépris tacite et immédiat de ceux qui possèdent envers ceux qui n’ont rien.

 

Page 54 : À quoi est-ce que tout cela rime ? Se coucher pour se relever demain et recommencer, comme des millions d’autres dans cette zone qui est le hangar de l’humanité. Est-ce cela, sa vie ?

 

Page 123 : Même s’ils ne se l’avouent pas, ils ont le sentiment obscur de profaner des territoires interdits. Comment ont-ils réussi à nous faire penser que nous n’étions pas chez nous en ce monde ?

 

Page 168 : Quelque chose dans mon corps se hérisse à l’imminence de la violence. C’est bien que cela advienne le jour de la furie. C’est votre monde qui déborde et se cabre. C’est votre monstruosité qui vous entoure et vous fouette le visage.

 

 

 

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Mon avis : Écran Noir - Luciano Staiano - Giuseppe Andreozzi - Giovanni Guida

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l'italien par Camille Pazdej - Édition

 

Éditions Shockdom

 

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Quatrième de couverture :

Qu'arriverait-il à l'humanité si une machine pouvait prédire le destin de chacun ? C'est la question qui obsède Garret O'Daniel, créateur de l'algorithme à la base de la technologie capable de prédire l'avenir. Et qu'adviendrait-il de notre existence, si cette machine pouvait révéler le jour exact de notre mort ? C'est ce que Frank Rosenthal doit affronter lorsqu'il reçoit l'annonce de sa mort : l'Écran noir.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

J’ai reçu ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique roman graphique de Babelio.

 

Mon avis :
"L'humanité peut connaître le futur, à travers une simple visionneuse appelée Spoiler. le Spoiler est infaillible, le futur ne peut pas être modifié, mais il s'agit d'une décision humaine. Les hommes sont tellement convaincus que l'algorithme prévisionnel est parfait, qu'ils considèrent comme inéluctables des faits qui ne se sont pas encore produits."

Tout de suite ça m'a évoqué "l'effet placebo". C'est incroyable tout ce dont le cerveau peut se persuader.
Le spoiler annonce aux gens quand le moment est venu pour eux de mourir. Ils ne mettent jamais en doute cette information.

Il est question ici de manipulation des masses, de la théorie de la prophétie autoréalisatrise de Merton, que je trouve passionnante pour y avoir souvent pensé sans mettre un nom dessus.

Qui a envie de connaître l'heure de sa mort ?
N'avons-nous pas, dans notre grande majorité, peur de mourir ?
Que serait une société qui vous pourrit à ce points vos derniers instants et quel en serait le but ?

Le graphisme est très épuré, sombre et sobre.
C'est très silencieux, il y a peu de texte, il faut comprendre à travers les dessins, ce qui m'a un peu déstabilisée par moments, moi qui suis tellement habituée aux mots.

J'ai aimé les questions que cette histoire pose. le passé, on y a accès et si on pouvait voyager dans le temps on serait peut-être tenté de réparer des choses, de faire en sorte qu'elles n'arrivent pas.
Or dans ce monde là on connaît le futur, plus de libre arbitre puisque tout est écrit. Plus de surprise, plus de rêves et d'espérance, uniquement un long ennui fataliste jusqu'au jour fatidique.
Mais grâce aux chrono-trafiquants, certains ont accès à la vision de leur propre mort et peuvent être tentés de changer ce point bien précis du futur.

Dieu ? le destin ? La liberté ? Le libre choix ?
Ce roman graphique amène à s'interroger, et j'ai aimé les questions sur lesquelles il m'a fait réfléchir.

En revanche je l'ai trouvé un peu décousu et j'ai eu quelques difficultés à m'y retrouver dans les personnages et les différents événements, comme s'il n'y avait pas réellement de chronologie.

Merci à Babelio_ Masse critique ainsi qu'aux éditions Shockdom.france pour m'avoir permis de découvrir ce livre.

 

Citations :

Mais ce ne serait pas mieux si Dieu choisissait pour nous ? Il ferait ce qui est juste.

 

Tout meurt, c’est dans la nature des choses. Si ce n’est pas la nature, mais un acte volontaire qui nous ôte la vie, alors voilà que ça devient quelque chose de mal.

 

Galilée, la découverte des microbes et la mécanique quantique n’ont pas réussi à tuer Dieu, mais la révélation du futur, si.

 

 

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Mon avis : L’incivilité des fantômes – Rivers Solomon

Publié le par Fanfan Do

Éditions Aux Forges De Vulcain

Traduit par Francis Guévremont

 

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Quatrième de couverture :

 

Aster est une jeune femme que son caractère bien trempé expose à l’hostilité des autres. Son monde est dur et cruel. Pourtant, elle se bat, existe, et aide autant qu’elle le peut, avec son intelligence peu commune, ceux et celles qu’elle peut aider. Mais un jour, un type la prend en grippe. Et Aster comprend qu’elle ne peut plus raser les murs, et qu’il lui faut se tenir grande. Sa rébellion est d’autant plus spectaculaire qu’elle est noire, dans un vaisseau spatial qui emmène les derniers survivants de l’humanité vers un improbable Éden, un vaisseau où les riches blancs ont réduit en esclavage les personnes de couleur.

 

Un premier roman qui prend pour prétexte la science-fiction pour inventer un microcosme de l’Amérique, et de tous les maux qui la hantent, tels des fantômes.

Rivers Solomon est une personne transgenre, née aux Etats-Unis, qui vit désormais en Grande-Bretagne. L’incivilité des fantômes est son premier roman.

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

 

J’avais ce livre depuis quasiment sa sortie, sans doute le fait que l’autrice soit afro-américaine transgenre m’a attirée. Je savais bien qu’un jour je le lirai ! Mais quand ? Et puis Léa Touch Book, admin du Picabo River Book Club a eu envie de mettre la SF américaine à l’honneur pour cet été 2021 ? Et celui-ci a fait partie d’une sélection d’une quinzaine de romans qu’elle nous a proposés.

 

Mon avis :

 

Dès le départ le décor est planté, transidentité et intersexualité sont du voyage.
Il a fallu que je m'habitue au pronom "iel" que je n'avais jamais concrètement lu nulle part jusqu'ici.

Les humains ont quitté la terre pour un voyage dont ils ignorent s'il aura un aboutissement, s'ils trouveront un jour un endroit où se poser, à bord d'un vaisseau dont le gigantisme est inimaginable. Toutes les couches de la société, y travaillent, cultivent et font de l'élevage, séparés par leurs niveaux de pauvreté ou de richesse. On dirait un vaisseau-monde, tellement immense que c'est difficile de se le figurer.

C'est une société de fin du monde effarante, où quittant une Terre agonisante, ils sont partis à la recherche d'un nouveau monde en prenant bien soin que conserver toute l'iniquité de l'ancien monde : le racisme avec la notion de races inferieures et les classes sociales très basses au service des classes sociales élevées, l'extrême richesse et l'extrême pauvreté, au lieu de tirer des leçons de leurs erreurs. Il y a les haut-pontiens, qui se prennent pour la crème de l'humanité et les bas-pontiens, qui ne comptent pas.
Ils ont aussi emporté la religion avec tout ce qu'elle peut comporter d'intolérance, de misogynie et de préjugés. Sans oublier l'homophobie et la transphobie. Il s'agit là d'un monde totalement rétrograde. Ça m'a d'ailleurs énormément fait penser au système de castes en Inde.

Aster, métisse née fille mais non binaire, vit dans le souvenir de Lune, sa mère qu'elle n'a pas connue et qui a laissé un journal codé.
Elle est amie avec Gisèle, étrange personnage, un peu folle et bipolaire, cynique, cruelle, révoltée et survoltée, et Théo le chirurgien, introverti et très pieux, qui a fait vœu de chasteté et dont elle est l'assistante. Et puis il y a Mélusine, sa tante qui l'a élevée mais qui n'a pourtant aucun instinct maternel.

 

On découvre une société cauchemardesque qui vit depuis un temps infini dans Matilda, ce vaisseau qui doit les amener vers la terre promise mais qui pour les bas-pontiens est surtout une prison de fer, antichambre de la mort depuis les nombreuses coupures de courant qui les privent de chauffage et leur font endurer des températures glaciaires, pendant que les haut-pontiens vivent dans une opulence indécente. Ce monde futur est arriéré, cruel et violent. J'ai trouvé cette option intéressante car inhabituelle il me semble.

Aster cherche quelque chose, aspire à comprendre, à découvrir le message secret de Lune, qui sans doute lui apportera bien des réponses.

J'ai aimé l'histoire, toujours étonnée que je suis par la force vitale qui anime tout ce qui est, même dans les pires difficultés de l'existence et la résilience dont certains sont capables même quand l'espoir est si ténu qu'il est quasi inexistant. Et j'ai aimé les réflexions sur le subjectif, le futile, la superficialité, et la vanité de tout ça.
C'est un bel écho à notre société, qui hélas nous laisse penser qu'on n'a aucune chance de s'améliorer, qu'il y aura toujours des tordus machiavéliques et cruels, des despotes, des tyrans imbus d'eux-mêmes. Car quelle que soit l'époque dans laquelle on vit, l'humanité reste ce qu'elle est.


 

 

Citations :

 

Page 119 : Je crois que c’est ma nounou, Mélusine, qui a fait de moi ce que je suis. Une tapette. Un homme qui ne fait pas ce que les hommes doivent faire, qui n’est pas ce qu’un homme doit être.

 

Page 270 :-Vous avez de la chance, tu sais, qu’il y ait si peu de miroirs dans les bas-ponts. Vous finiriez tous par vous suicider, si vous deviez voir vos horribles tronches partout, à tout moment.

 

Page 277 : Flick hurlait, hurlait, et Aster sut, à ce moment précis, que les dieux n’existaient pas, car les dieux, s’ils avaient existé, auraient immédiatement mis fin à cette horreur. Il leur suffirait de claquer des doigts et c’en serait fini. C’en serait fini de l’humanité tout entière.

 

Page 349 : Parfois, malgré elle, Aster se disait avec inquiétude qu’elle n’était pas assez jolie. Pourquoi ? Il était étrange de s’inquiéter du fait d’être joli ou non. La beauté était une catégorie subjective, fallacieuse. La beauté ne pouvait être recréée dans un laboratoire.

 

 

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Mon avis : Aqua TM - Jean-Marc Ligny

Publié le par Fanfan Do

Éditions Folio SF

 

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Quatrième de couverture :

2030. Alors qu'en Europe des dizaines de milliers de personnes meurent noyées sous les flots lâchés par une digue qu'un groupuscule terroriste a fait sauter aux Pays-Bas, en Afrique, la pénurie d'eau décime les populations. L'eau, enjeu de toutes les convoitises. L'eau, qui existerait en grande quantité à deux cent cinquante mètres de profondeur au coeur du Burkina Faso, peut-être le plus pauvre des pays les plus pauvres. L'eau, qu'Anthony Fuller, patron d'un consortium américain, va tenter de s'approprier au mépris de toutes les lois internationales.
 

Thriller d'anticipation mêlé de fantastique, charge sans concessions contre une société qui court à sa perte, Aqua™ a marqué le grand retour de Jean-Marc Ligny à la littérature pour adultes. Retour en fanfare, puisque le roman a fort logiquement reçu de nombreuses récompenses : prix Bob Morane, prix Julia Verlanger, prix Une autre Terre et prix Rosny aîné.
 

Jean-Marc Ligny naît en 1956. Il publie sa première nouvelle en 1978. Suivront de nombreuses autres ainsi qu'une quarantaine de romans, certains écrits pour la jeunesse. Il a reçu la quasi-totalité des prix dédiés à l'imaginaire.

 

 

 

Mon avis :

Dès le prologue j'ai senti que j'allais aimer cette histoire.

Pourtant c'est effrayant, c'est le monde de demain, si on ne fait rien. Ce monde dont ne veut pas mais qu'on fabrique consciencieusement depuis le début de l'ère industrielle. L'air pollué, l'eau potable qui pourrait manquer un jour, des gens qu'on laisse crever pendant que d'autres sont bien à l'abri dans des "ghettos de riches" protégés comme des forteresses.

Ce roman dénonce le cynisme des pays riches, qui spéculent sur des denrées de première nécessité et pillent les richesses naturelles des pays pauvres. Alors que le monde court à la catastrophe, le profit reste roi et certains ne pensent qu'à amasser des fortunes comme s'ils devaient vivre éternellement, sans se préoccuper de ceux qui meurent de faim, de soif, du manque de tout, dont ils sont largement responsables.

Des personnages passionnants, Anthony Fuller, riche, caractériel et égocentrique, son fils Anthony junior, lourdement handicapé et totalement flippant, Rudy et Laurie qui ont tout perdu et qui se rencontrent à l'occasion d'une mission humanitaire au Burkina Faso, Abou et sa grand-mère Hadé, tous deux initiés au bangré qui permet de voir dans l'invisible, rencontrer les esprits des morts, connaître les choses de l'autre monde.

Les outers, hordes sauvages hors des enclaves, une secte, des fous de Dieu extrémistes qui s'adonnent au terrorisme, de la magie africaine, tout est là pour nous plonger dans une ambiance étrange et électrisante.

Ce roman d'anticipation qui vire au fantastique m'a embarquée tout au long de ses 955 pages. J'ai aimé les nombreux personnages qui, pour certains, sont assez ambigus, j'ai aimé l'histoire et les interrogations qui la jalonnent, j'ai aimé ce voyage périlleux et quasi héroïque de l'Europe jusqu'au Burkina Faso, j'ai aimé les rencontres qui jalonnent ce périple et j'ai aimé les chapitres courts qui donnent du rythme. Lors de la traversée du désert je me suis dit que, soit l'auteur connaissait très bien l'Afrique, soit il s'était extrêmement bien documenté.

Au vu de la bibliographie à la fin, il s'agit de la deuxième option. J'ai été bluffée !

 

En tout cas, ça a été un vrai plaisir de lecture pour moi, d'autant plus que c'était une LC, ce qui apporte toujours un plus grâce aux échanges qu'on peut avoir avec ses co-lectrices.

 

Citations :

Page 85 : Comme beaucoup d’Européens de son époque, Rudy est un être individualiste et solitaire, aux amitiés superficielles et éphémères, préférant le cocon douillet de son foyer domotisé aux agressions du monde extérieur.

 

Page 666 : - Mais ce truc, là, ce forum, c’est un club de riches, non ? S’étonne Rudy. Un séminaire de P.D.G. worldwilde et de gros pontes de la finance, qui planifient comment baiser les gogos en pétant dans leurs piscines climatisées…

 

Page 757 : Laurie lutte contre la misère indigne, moi contre la richesse prédatrice. Dans les deux cas, c’est un combat sans fin.

 

Page 887 : Notre mère la Terre est en colère, elle se venge, elle secoue le joug que l’homme blanc lui impose depuis des siècles. Le Visage pâle a tout saccagé, a déréglé les cycles naturels, , a détruit l’harmonie du monde.

 

 

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Mon avis : Ethalia Faith - Tome 2 - Renaissance - Céline S. Camisuli

Publié le par Fanfan Do

Auto-édition

 

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Quatrième de couverture :

 

 

Nous avions tout pour être heureux. Tout. Un visage dénué de masque, de l’air à ne plus savoir qu’en faire, une liberté durement gagnée au prix de nombreux – trop nombreux – sacrifices. Et nous avons tout perdu. Tout. Mais je garde espoir. L’espoir que ma fille et son père survivent, et qu’ensemble, ils nous vengent. Qu’ils nous vengent tous...-Éthalia Faith-***Par sa faute, nous sommes asservies. Si je me trouvais en face d’elle, mes mains trouveraient facilement le chemin de sa gorge. Combien de fois ai-je rêvé de mettre fin à ses jours? Trop sans doute. Éthalia Faith a ruiné nos vies. Éthalia Faith aurait dû payer, mais il est trop tard pour ça. Bien trop tard

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Sur un des groupes de lecture de facebook, Céline Camisuli se désolait que le Tome 2 de son roman ne se vende pas plus. Je suis donc allée voir de quoi il retournait et j'ai acheté les deux tomes en me disant que ça devrait me plaire.

 

 

 

Mon avis :

 


Attention ! Ceci étant un tome 2, c'est la suite de Éthalia Faith Tome 1 - Jusque dans l'éternité, les risques de spoil du tome 1 sont possibles et même probables. Donc si vous n'avez pas lu le 1, évitez de lire ceci.
Une chose que je peux dire c'est que j'ai dévoré ce Tome 2 encore plus vite que le premier.

Alors que le premier opus se refermait sur l'espoir d'une vie nouvelle avec un avenir radieux où tout repartait à zéro avec en ligne de mire toutes les erreurs à ne pas reproduire, ce second volet démarre avec un énorme sentiment d'angoisse. Qu'a-t-il donc bien pu se passer de terrifiant alors que ce nouveau monde s'offrait aux survivants, que le paradis était à portée de main ?
Me voilà donc repartie dans une course livresque effrénée pour savoir.

Et là, Tadam ! Quelque chose que j'adore dans les romans, les chapitres alternent entre deux époques, entre Éthalia et Claire que 400 ans séparent. Du moins au début.

Et là, c'est vraiment prenant car l'autrice a encore su trouver un angle qui nous tient en haleine et qui fait qu'on ne veut pas lâcher ce livre.
Cette dystopie est aussi un superbe roman d'aventures.

En tout cas mon cœur a souvent fait du yoyo pendant cette lecture et je crois même avoir fait de l'apnée. Et pour contrebalancer tout ça, les dialogues sont drôles et percutants et j'ai adoré, ainsi que les relations entre les différents protagonistes, surtout entre les deux héroïnes que j'ai vraiment énormément aimées. Un vrai plaisir de lecture !

 

 


 

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Mon avis : Ethalia Faith – Tome 1 – Jusque dans l'éternité - Céline S. Camisuli

Publié le par Fanfan Do

Auto-édition

 

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Quatrième de couverture :

 

 

Quand la Terre a commencé à avoir du mal à respirer – et nous avec – il a fallu s’adapter. Je vis aujourd’hui dans un monde sombre, strict et miséreux, où la loi du plus fort l’emporte toujours sur notre envie de retrouver notre liberté. Il ne reste plus qu’une ville au monde, une seule, et elle est en piteux état. Mes deux seules et uniques raisons de vivre : protéger ma famille du besoin et le sauvetage intempestif. Dans un monde où l’injustice est le mot d’ordre, où certains naissent dans une tour d’Ivoire et d’autres dans le caniveau, il me faudra me battre pour que les choses changent enfin. Je m'appelle Éthalia. Éthalia Faith.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Sur un des groupes de lecture de facebook, Céline Camisuli se désolait que le Tome 2 de son roman ne se vende pas plus. Je suis donc allée voir de quoi il retournait et j'ai acheté les deux tomes en me disant que ça devrait me plaire.

 

 

 

Mon avis :

 


Éthalia Faith vit dans un futur qui pourrait bien-être très proche, un futur triste et lugubre, sans autre espérance que de survivre au jour le jour. Un monde où l'air est devenu irrespirable, un monde où la solidarité nationale n'existe pas, ou les vieux et les faibles sont jetés à la rue. Un monde sans cœur, sans empathie, d'où la majorité de l'humanité a disparu.
Mais une des raisons de vivre d'Éthalia c'est de tendre la main à ceux qui n'ont rien. Elle est une lueur dans ce monde sans avenir, tellement triste et dangereux.

Alors, ce livre est un véritable page turner, il vous aspire dans son univers dès les premières lignes si vous aimez les dystopies, ce qui est mon cas.
L'autrice nous appâte avec des concepts dont on veut tout savoir, comme la glane par exemple. Un principe immonde dans cette société coupée en deux : le petit peuple, et les autres. Mais l'iniquité absolue érigée en système fait gronder la colère et amène tôt ou tard à l'insurrection.

Une vraie bonne dystopie comme j'aime, avec du suspense, une envie qu'un espoir soit possible, des personnages intéressants et attachants et d'autres beaucoup moins, voire totalement exécrables. Et surtout une héroïne passionnante, Éthalia petite ouvrière de cette immense fourmilière, en révolte permanente contre l'ordre établi, un peu tête à claque, avec beaucoup de caractère et extrêmement bienveillante.

Cerise sur le gâteau, je ne m'attendais pas du tout à l'angle que l'histoire allait prendre et ça m'a agréablement surprise.
Céline S. Camisuli a réussi à me cueillir, m'angoisser et me faire rêver !
Bref, j'ai beaucoup aimé, et je vais de ce pas attaquer le Tome 2 !

 

 

Citations :

 

Page 35 : Notre vie est misérable, mais les jours où j'arrive à apporter, ne serait-ce qu'un peu de réconfort à quelqu'un, la mienne me paraît légèrement moins médiocre.

 

Page 199 : C'est un privilège lié à ma bonne conduite de ces dernières semaines. Comme si me traiter comme un être humain à part entière devait relever du privilège par ailleurs.

 

Page 256 : Qu'auraient dit nos ancêtres s'ils avaient appris que notre avenir allait devenir si misérable ? Sans doute rien, cependant j'aurais vraiment aimé qu'ils sachent, qu'ils se rendent compte de l'inéluctable chemin qu'ils empruntaient et qu'ils puissent faire demi-tour sur la route de l'horreur

 

 

 

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Mon avis : Les 40 signes de la pluie – Kim Stanley Robinson

Publié le par Fanfan Do

Éditions Pocket Imaginaire

Traduit par Dominique Haas

 

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Quatrième de couverture :

 

Demain, à Washington Anna et Charlie Quibler œuvrent aux applications des découvertes scientifiques visant à améliorer la vie sur terre, Anna comme chef de projet à la National Science Foundation, Charlie au titre de conseiller pour l'environnement de Phil Chase, sénateur plein de bonne volonté mais d'une efficacité relative.

Or l'enjeu est de taille : il s'agit d'alerter le monde sur les dangers du réchauffement climatique global et de convaincre une administration réticente de prendre les mesures qui s'imposent. L'urgence devient criante lorsque la banquise se délite au Groenland, empêchant le Gulf Stream d'exercer son action régulatrice.

Dès lors, c'est la réaction en chaîne : de terribles tempêtes frappent la Californie, puis éclatent un peu partout dans l'hémisphère Nord ; des pluies torrentielles s'abattent sur Washington, qui est engloutie sous les eaux. Pour l'humanité, l'adoption des lois préparées par Charlie est désormais une question de vie ou de mort...

 

« Le romancier est incontestablement, depuis la parution de sa trilogie martienne, l'une des voix les plus importantes de l'actuelle science-fiction américaine. »

Jacques Baudou – Le Monde

 

Sur Babelio :

Par l'auteur de la fameuse " trilogie martienne ", un passionnant éco-thriller à mi-chemin entre fiction - Le jour d'après - et réalité - les inondations de La Nouvelle-Orléans - autour d'une catastrophe annoncée : les changements climatiques majeurs dus au réchauffement de la planète. Un roman prémonitoire ? Au lecteur d'en juger. Et d'agir

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Je l'ai reçu dans le cadre de Masse Critique sur Babelio, il faisait partie de mes choix.

Donc merci à @babelio et son opération Masse Critique ainsi qu'aux Éditions Pocket pour m'avoir envoyé ce roman.

 

 

 

Mon avis :

 


Il est question ici de réchauffement climatique et de l'urgence absolue que les gouvernements ne veulent pas voir.

Dès le début j'ai trouvé ça très intéressant, alors qu'il est parfois question de mathématiques et que je suis une crasse absolue dans ce domaine. Très étrange ou alors c'est une approche des maths vraiment bien faite.
Malgré ça, par moment les aspects techniques et les termes scientifiques m'ont un peu perdue et j'ai parfois décroché pendant une ou deux pages comme par exemple en tombants sur ça : Analyse mathématique et algorithmique des codons palindromiques en tant que prédicteurs de l'expression génique des protéines.
Oups ! Je ne suis plus là, j'ai coulé à pic.

Il y a un aspect très intéressant, ce sont les différentes analyses explicatives :
1- météorologiques, qui nous permettent de comprendre l'équilibre du monde car tout est lié, des courants marins aux pluies et au risque de réchauffement en passant par la banquise,
2- comportementales car en fait nous sommes un tout qui a intérêt à fonctionner en harmonie.

Nous suivons Anna, Charlie et Frank, scientifiques, mais d'autres aussi dans d'autres laboratoires, Brian, Marta, Leo, Yann, et en fait j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver. Certains travaillent sur le climat et les dangers liés au réchauffement, d'autres expérimentent sur des souris et d'autres encore nous parlent de lichen qui, couplé à des arbres pourrait absorber le CO². J'avoue que ça a été très confus pour moi, notamment l'expérimentation sur les souris où je n'ai pas compris ce que ça venait faire dans l'histoire.

Je me suis un peu ennuyée pendant ma lecture, j'ai trouvé tout trop technique et ça manquait d'action. Mais durant la dernière partie ça devient vraiment intéressant, voire même haletant.

Quand j'ai postulé pour recevoir ce livre, j'ignorais qu'il s'agissait d'un tome 1 d'une trilogie. D'où ma petite déception quant au contenu. En effet cet opus met les choses en place et donc, pas encore de catastrophe écologique. Il nous prépare à la suite et je vais donc me procurer les deux autres volumes parce que bien sûr j'ai envie de savoir ce qui va arriver et ce que vont devenir les personnages que j'ai trouvés attachants.

 

Citations :

 

Page 11 : Les rêves ne veulent pas qu'on se souvienne d'eux.

 

Page 79 : On se marie, on a des gamins, qu'on livre en otages au destin. Pas moyen d'y échapper, rien à faire.

 

Page 121 : On pourrait dire que la science est ennuyeuse, et même qu'elle fait exprès de l'être, dans son désir de se situer au-delà de toute controverse.

 

Page 254 : À partir d'un certain moment, la manipulation des faits devenait une sorte de gigantesque mensonge. En tout cas, c'était l'impression qu'avait Charlie quand il se trouvait face à des gens comme Strengloft : il combattait des menteurs, des gens qui mentaient sur la science pour le fric, occultant les signes manifestes de destruction de leur monde actuel. Ils finiraient par transmettre à leurs enfants une planète dégradée, vide d'animaux et de forêts, de récifs de corail et de tout ce qui en faisait naguère un foyer et un système de support biologique.

 

Page 273 : Il regardait d'un œil morne défiler l'Amérique. Qui pouvaient bien être ces gens, pour vivre si placidement alors que le monde sombrait dans une crise environnementale aiguë ? Des experts du déni. Des experts dans l'art de filtrer les informations pour n'entendre que ce qui justifiait leur comportement.

 

Page 300 : Il était là, dans l'un des meilleurs départements de l'une des meilleures universités de l'une des plus belles villes du pays le plus riche du monde, et il n'était pas content.

 

 

 

 

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