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Mon avis : La félicité du loup – Paolo Cognetti

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’italien par Anita Rochedy

 

Éditions Stock

 

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Quatrième de couverture :

Fausto a quarante ans, Silvia en a vingt-sept. Il est écrivain, elle est artiste-peintre. Tous deux sont à la recherche d’un ailleurs, où qu’il soit. Alors que l’hiver s’installe sur la petite station de ski de Fontana Fredda, au cœur du val d’Aoste, ils se rencontrent dans le restaurant d’altitude Le Festin de Babette. Fausto fait office de cuisinier, Silvia, de serveuse. Ils se rapprochent doucement, s’abandonnant petit à petit au corps de l’autre, sans rien se promettre pour autant. Alors qu’arrive le printemps et que la neige commence à fondre, Silvia quitte Fontana Fredda pour aller toujours plus haut, vers le glacier Felik, tandis que Fausto doit redescendre en ville rassembler les morceaux de sa vie antérieure et finaliser son divorce. Mais le désir de montagne, l’amitié des hommes et des femmes qui l’habitent et le souvenir de Silvia sont trop forts pour qu’il résiste longtemps à leur appel.

Après le succès mondial des Huit Montagnes, Paolo Cognetti revient sur ses sommets bien-aimés avec un éblouissant roman d’amour, véritable ode à la montagne tour à tour apaisante, dangereuse, imprévisible et puissante.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Une personne qui m’est très proche et qui adore Paolo Cognetti m’a offert ce livre en espérant sans doute que j’aimerai autant qu’elle.

 

Mon avis :
Un besoin de se ressourcer amène Fausto à passer l'hiver loin du tumulte, à Fontana Fredda, village au coeur du Val d'Aoste où il rencontre Silvia, serveuse dans le restaurant où il a accepté de devenir cuisinier.

Fausto et silvia s'attirent mutuellement et finissent par dormir dans le même lit. Leur histoire est douce et pleine de bienveillance et je n'ai pas pu m'empêcher de penser que si le monde était peuplé de gens comme eux, la vie serait beaucoup plus belle tout le temps.

C'est une belle histoire de montagnards. Montagnard, rien que ce mot a un goût d'âpreté et de loyauté. La froideur et une certaine distance sont de rigueur mais aussi une incroyable solidarité.

C'est très étrange la sensation que m'a provoqué ce roman. Il me fait l'effet de n'évoquer que des émotions et des perceptions, comme une fusion entre l'homme et la nature grandiose, la montagne immense et si près du ciel.
D'ailleurs, le personnage principal est la montagne, belle et dangereuse, changeante autant qu'immuable, immémoriale et éternelle.

Si on ne m'avait pas offert ce livre je ne l'aurais jamais lu. Car étrangement, je ne suis pas du tout attirée par les histoires qui se passent en montagne, sans que je sache exactement pourquoi.
Et ce qui devait arriver arriva : je me suis ennuyée. On regarde les saisons passer, les humains vivre, et c'est tout. Pourtant les personnages sont beaux, tous, et la montagne est majestueuse, mais ça n'a pas fonctionné avec moi.

 

Citations :

Page 19 : Ça sentait quoi janvier ? Fumée de poêle. Prés secs et gelés en attente de la neige. Le corps nu d’une fille après une longue solitude. Un parfum de miracle.

 

Page 72 : Fausto Dalmasso, voulez-vous renoncer à cette femme ici présente, ne plus partager votre vie avec elle, reprendre la moitié de ce que vous aviez ensemble, et ne plus lui faire l’amour, ne plus vous occuper d’elle, la délester du fardeau que vous êtes et ne plus rien savoir de cette femme jusqu’à ce que la mort vous réduise en pâtée ?

 

Page 89 : Mais qu’est-ce qu’il faisait là, un abruti de quarante ans sans famille ni travail, à part suivre son utopie ridicule du vis-là-où-tu-es-heureux ?

 

Page 173 : Dans la dernière lueur les chamois quittaient leurs rochers et leurs crêtes pour aller s’abreuver. Ils se tinrent à distance du bivouac, déviant de leur chemin habituel. Eux aussi connaissaient l’humeur de l’automne : l’herbe perdait de sa saveur, et d’un moment à l’autre, ils entendraient le premier coup de fusil. L’homme devenait très dangereux, en cette saison.

 

 

 

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Mon avis : Le suspendu de Conakry – Jean-Christophe Rufin

Publié le par Fanfan Do

Les énigmes d’Aurel le Consul

 

Éditions Folio

 

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Quatrième de couverture :

Comment Aurel Timescu peut-il être Consul de France ? Avec sa dégaine des années trente et son accent roumain, il n’a pourtant rien à faire au Quai d’Orsay. D’ailleurs, lui qui déteste la chaleur, on l’a envoyé végéter en Guinée où il prend son mal en patience.
Tout à coup survient la seule chose qui puisse encore le passionner : un crime inexpliqué. Un plaisancier est retrouvé mort, suspendu au mât de son voilier. Son assassinat resterait impuni si Aurel n’avait pas trouvé là l’occasion de livrer enfin son grand combat contre l’injustice.

 

 

Mon avis :
De Aurel Timescu, le consul de France en Guinée, je serais tentée de dire qu'il fait l'âne pour avoir du son.
Placardisé dans ce pays d'Afrique, il n'aime pas la chaleur et trimballe son improbable dégaine hors du temps qui en fait la risée de tous. Ce petit bonhomme étrange que tout le monde prend pour un crétin est en réalité intuitif, observateur et perspicace, mélomane et pianiste de surcroît. Mais peut-être les laisse-t-il croire qu'il est stupide car au moins il les voit venir de loin…
Lui qui rêvait de mener des enquêtes policières va sauter sur l'occasion lorsqu'un meurtre étrange est perpétré à la marina.

On suit cet homme attifé comme l'as de pique, un peu ivrogne et hyper sensible, à travers ses investigations et collectes d'indices. Il m'a fait l'effet d'un petit Colombo à l'accent roumain, perdu en Afrique.

Avec son air andouille, il avance pas à pas en essayant de se mettre dans la tête de la victime afin percer le mystère qui entoure sa mort. Et il va y arriver le bougre !

J'ai adoré cet étrange petit bonhomme égaré à Conakry contre son gré, qui trouve dans cette enquête le moyen d'occuper son ennui et résoudre une affaire qui, sinon, aurait été bâclée.

Quelques jours passés en Guinée, un improbable consul menant une enquête, j'ai vraiment passé un agréable moment de lecture dans en compagnie de ce petit homme atypique né et élevé dans la Roumanie de Ceauşescu.

 

Citations :

Page 43 : Aurel était extrêmement habile au maniement des ordinateurs. Pour être tranquille au bureau, il jouait à celui qui n’y connaissait rien.

 

Page 147 : Celui qui croit aux miracles est un imbécile ; celui qui n’y croit pas est un athée.

 

Page 219 : Aurel se souvenait d’avoir lu quelque part un article sur un couple de retraités presque octogénaires qui servaient de passeurs de cocaïne avec leur camping-car…

 

Page 225 : La ville à l’aube était encombrée de piétons car les pauvres, selon une loi universelle à laquelle Conakry ne fait pas exception, sont contraints de se lever plus tôt que les autres.

 

 

 

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Mon avis : Bonobo Jeong You-jeong

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Lim Yeong-hee et Mathilde Colo

 

Éditions Picquier

 

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Quatrième de couverture :

Jin-yi consacre sa vie à l’étude des primates. Un soir, elle participe au sauvetage d’une bonobo échappée d’une villa en flammes et, alors qu’elle la tient sur ses genoux dans la voiture qui les ramène au Centre d’étude des primates, un accident la projette à travers le pare-brise et une étrange fusion s’opère : tandis que son corps est emmené à l’hôpital, entre la vie et la mort, l’esprit de Jin-yi se réfugie dans le corps de la petite bonobo. Ainsi commence une fascinante coexistence entre ces deux êtres.
La romancière livre un récit captivant qui nous tient en haleine du début à la fin. Mais la vraie originalité de son roman est de déplacer les frontières entre humain et animal en nous faisant pénétrer dans l’univers et la sensibilité des bonobos.
Un dialogue bouleversant sur le désir de vivre et la mort, sur les liens plus justes que nous voulons établir avec les autres êtres vivants ainsi qu’avec nous-mêmes.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Il y a une petite touche de fantastique, ce que j’aime beaucoup, et puis l’idée qu’un humain puisse se retrouver dans la peau d’un animal me paraissait propice à la dénonciation de ce que nous faisons subir aux animaux.

 

Mon avis :
Le jour où j'ai eu connaissance du résumé de ce roman, j'ai eu envie de le lire. Bien m'en a pris ! Entre communion avec les grands singes et fascination pour eux qui sont génétiquement à un poil de nous, tout était là pour me plaire dans cette histoire.
Et que dire de cette couverture magnifique et mystérieuse, comme une fenêtre ouverte sur une jungle pure et vierge de nos méfaits ? Hélas, nous avons mis nos sales pattes partout où c'est possible, il n'existe sur terre aucun sanctuaire inviolable.

Les chapitres alternent entre 
Jin-yi la soigneuse, et Minju le SDF.
Elle consacre sa vie à l'étude des primates et à la communication avec eux.
Lui est une espèce de boulet pour sa famille qui se demande ce qu'elle va bien pouvoir en faire. À trente ans il a multiplié les cursus universitaires, ne travaille pas et vit toujours chez ses parents qui en ont assez et le mettent dehors.

J'ai adoré ce roman pour un tas de raisons.
▪️Il y a un message écolo qui nous parle de notre responsabilité envers la faune, la honte que sont les trafics d'animaux sauvages enfermés dans des cages pour le plaisir de quelques abrutis.
▪️Les personnages sont extrêmement attachants et souvent très drôles.
▪️Le triangle totalement improbable qui se crée entre 
Jin-yi "la gentille soigneuse" dont l'esprit à intégré le corps d'une bonobo, Minju le nihiliste suicidaire et Jin la bonobo entrée illégalement en Corée, donne lieu à des moments complètement délirants mais aussi des réflexions profondes sur la vie, la mort, le libre arbitre.
▪️Les bribes de la vie de Jin, vu de l'intérieur par 
Jin-yi qui a accès à ses souvenirs, nous font découvrir la vie sociale des bonobos, leurs comportements, leurs sentiments, leurs tragédies. C'est très émouvant.

La rencontre entre Minju et 
Jin-yi en miss bonobo est totalement désopilante et m'a énormément amusée avec ma pensée cartoonesque. D'ailleurs, la cohabitation entre Jin-yi et Jin dans ce petit corps simiesque donne aussi lieu à des scènes assez amusantes et des retournements de situations inattendues et délirantes.

Alors que le fond de l'histoire est plutôt violent et sombre, trafics d'animaux sauvages, grave accident de la route, une femme entre la vie et la mort, un homme suicidaire, j'ai pourtant ressenti beaucoup de douceur dans ce récit. Tout est très visuel et je me suis sentie transportée là bas. J'y ai trouvé aussi une infinie poésie et beaucoup d'amour et d'humour. L'écriture est fluide et on se laisse emporter comme un bouchon sur l'eau.
Et finalement je me suis demandé qui étaient les bêtes : les 
bonobos ou nous les primates sans poils, faibles, gringalet, destructeurs et adeptes du conflit sous toutes ses formes.

Je suis tombée en amour pour les trois personnages de ce roman et c'est un énorme coup de coeur ! Il m'a fait passer par tout un tas d'émotions, de la colère à l'amusement en passant par l'attendrissement et le chagrin, en plus de l'intérêt de tout ce qu'on apprend sur nos cousins 
bonobos, car il est très bien documenté.
Une chose est sûre, il vient d'entrer dans ma liste des livres à offrir à ceux qu'on aime !

 

Citations :

Page 52 : Le pire qui peut arriver dans la vie, ce n’est pas la mort, mais c’est de ne pas trouver de raison de vivre.

 

Page 151 : Je ne sais pas grand-chose au sujet des bonobos, mais j’ai entendu dire qu’ils sont différents des chimpanzés et qu’ils sont aussi bruyants que des humains, sauf qu’eux ils font leur grand remue-ménage au milieu de la jungle et non pas en plein cœur de la ville, c’est la seule différence.

 

Page 196 : Les bonobos connaissent la tempête de l’adolescence, tout comme les humains. C’est la période où les femelles se préparent à prendre leur indépendance. Si les fils restent toute leur vie auprès de leur mère, les filles, elles, doivent quitter le clan où elles sont nées quand elles sont capables de se reproduire, et intégrer un nouveau groupe.

D’après Ryu Wamba, cet éloignement des jeunes femelles est une coutume nécessaire pour éviter l’inceste.

 

Page 301 : Les animaux sauvages supportent mal ces conditions de vie restrictive pendant un aussi long voyage et ne sont pas habitués à vivre hors de leur jungle. Les trafiquants prévoient donc une grosse marge de pertes et organisent en général le transport de plus d’une dizaine d’individus. Cela revient à dire que neuf bonobos doivent être sacrifiés pour qu’un seul parvienne à son acheteur.

 

Page 346 : « Tu ne vois pas qu’elle pleure ? Tu n’entends pas ses cris de douleur ? Sa tristesse ne te touche donc pas ? »

Je ne savais pas que ne rien faire pouvait être aussi cruel.

 

Page 355 : J’oublie un moment la douleur dans ma gorge. Je me sens tellement misérable que je n’ose même pas dire à Jin combien je suis désolée. J’ai honte d’être une représentante du genre homo sapiens, ces êtres soi-disant civilisés qui ont arraché Jin à sa jungle, l’ont expédiée à l’autre bout de la planète et la brutalisent parce qu’elle n’arrive pas à bien les imiter.

 

Page 386 : Une fois passé le court moment qui m’est accordé sur cette terre, viendra l’éternité où je n’existerai plus. Je dois donc vivre jusqu’à ce que mon temps prenne fin.

 

 

 

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Mon avis : Angélus des ogres – Laurent Pépin

Publié le par Fanfan Do

Flatand Éditeur LA TANGENTE

 

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Quatrième de couverture :

« J’habitais dans le service pour patients volubiles depuis ma décompensation poétique. Au fond, je crois avoir toujours su que cela se terminerait ainsi. Peut-être parce qu’il s’agissait du dernier lieu susceptible d’abriter une humanité qui ne soit pas encore réduite à une pensée filtrée suivant les normes d’hygiène. Ou plus simplement, parce qu’il n’y avait plus de place ailleurs dans le monde pour un personnage de conte de fées.
Je dois pourtant reconnaître qu’il n’y avait rien eu de féerique dans les évènements qui avaient présidé à mon admission : ma rencontre amoureuse avec une Elfe avait terriblement mal tourné, et les Monstres de mon enfance en avaient profité pour ressurgir. Je m’étais retrouvé plongé à nouveau dans le désert de ma venue au monde, un monde étranger et dangereux, où je ne savais pas bâtir. Sur ma langue desséchée, les mots mouraient ou devenaient fous. Parfois, même, mon corps se déchirait, sans savoir pourquoi. »

 

Angélus des ogres fait suite à Monstrueuse féerie et sera suivi de Clapotille, mais les trois ouvrages peuvent se lire indépendamment.


Laurent Pépin est psychologue clinicien de profession. Il réside à Saintes, en Charente Maritime, et il est né en 1980.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Laurent Pépin m’avait contacté via Babelio pour me proposer de m’envoyer son premier opus Monstrueuse féerie en numérique gratuitement. J’ai préféré acheter le livre, je n’ai pas envie de lire en numérique. J’ai adoré sa prose poétique et sublime, donc en toute logique j’ai acheté ce deuxième tome.

 

Mon avis :
Deuxième opus, cet 
Angélus des Ogres suit Monstrueuse Féerie - deux titres, deux oxymores - dont j'avais trouvé l'écriture si belle. Ces livres nous parlent de la folie, cet état qui met ceux qui en sont atteints à un niveau différent du nôtre, ni vraiment ici, ni vraiment ailleurs.

La question que j'en suis venue à me poser c'est, est-ce que l'auteur, qui est psychologue clinicien, nous parle de lui et de sa folie ou bien n'est-ce qu'un personnage créé de toute pièce ? Car il me semble que pour pouvoir comprendre la folie il faut connaître un passage secret vers le monde de ceux qui en sont atteints. le narrateur est lui-même psychologue clinicien, et parti très loin dans les hautes sphères de la déraison.


Laurent Pépin nous parle de toutes sortes de gens qui souffrent de bouffées délirantes et il le fait avec une poésie insensée, sublime, peuplée de métaphores qui m'ont fait décoller du sol pour m'emporter près des nuages, me laissant croire que les névroses, les angoisses, les peurs et la folie sont magnifiques et éthérées. Alors que les peurs ne sont qu'un immense trou noir à l'intérieur du corps, une boule d'antimatière qui désintègre le cœur et font espérer la mort.
Sa prose est d'une beauté fantasmagorique et enchanteresse et elle susurre à l'oreille de la petite fille que j'étais et qui avait peur dans le noir, que des monstres vont venir la dévorer.

Cette lecture, belle et angoissante, m'a laissé comme l'impression que la folie pourrait être désirable si elle n'était pas aussi flippante. le côté artiste de la folie, qui brise les barrières, abolit les frontières et rend tout possible, se retrouve par ailleurs coincé dans un carcan d'angoisses et de terreur que nul ne peut ouvrir.

Une lecture superbe mais sombre et éprouvante qui laisse mon cœur pantelant.

 

Citations :

Page 12 : Blanche-Colombe, par exemple, me déposait régulièrement son tamis de vent agglutiné qui lui servait à passer le temps, afin que je le répare. Je partais alors capturer les aquilons et les papéliotes en bas âge, dans le parc, avec une éolienne de poche, puis j’enfermais les vents dans le tamis.

 

Page 21 : J’avais horreur de la résonance de mes propos dans l’esprit de ma psychiatre. Elle les convertissait automatiquement en termes de raisonnements pathologiques à épurer.

 

Page 47 : Le sel coulait de ses yeux, sans eau, laissant des sillons arides sur ses joues. Son squelette tout entier semblait animé par le seul souffle de sa détresse, qui soulevait ses côtes comme des vagues dures contre son flanc.

 

Page 65 : Et pendant que les voyageurs parlaient, on buvait avec eux. Mais il fallait faire attention au choix des boissons, parce que certaines permettaient de se remémorer l’époque où l’on était mort, quand on était petit.

 

 

 

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Mon avis : AC/DC en BD – Collectif

Publié le par Fanfan Do

Éditions Petit à Petit

 

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Résumé éditeur :

Ils font vibrer le public depuis près de 50 ans avec les voix si caractéristiques de leurs chanteurs - Bon Scott d'abord, Brian Johnson pour la relève - sans oublier les solos de guitare endiablés d’Angus Young.
AC/DC, légendes incontestées et ambassadeurs du hard rock depuis 1973, sont de retour sur le devant de la scène depuis peu. Découvrez toute l’histoire des insubmersibles du rock en Docu-BD ! Anecdotes mythiques, épisodes méconnus, tous leurs plus grands succès : AC/DC n’aura plus de secrets pour vous !

 

 

Mon avis :
AC/DC, groupe mythique né en Australie dans les années 60, qui a bercé mes jeunes années alors que je ne l'écoutais pas particulièrement. C'était quelque chose d'incontournable. Je l'entendais tout le temps.

Je croyais que les frères Young étaient australiens, eh ben non ! C'étaient des écossais, partis pour l'Australie, des migrants en quête d'une vie meilleure. Une fratrie de sept garçons et une fille, tous passionnés de musique, fans de rock, d'où une émulation créatrice. D'ailleurs l'amour qu'ils se portent tous les élève. Ils se serrent les coudes, le succès des uns face aux échecs des autres n'a pas d'impact négatif sur le lien qui les uni. Une fratrie qui reste unie tout au long de sa vie, contrairement à d'autres.
Ce groupe est un phénix, sans cesse il renaît de ses (presque) cendres. Ils ont tellement le feu sacré que même au plus bas ils arrivent toujours à remonter au zénith.

La marque de fabrique de cette série Docu BD sur le rock des Éditions Petit à Petit c'est de faire appel à de nombreux dessinateurs qui nous emmènent chacun dans son univers avec son style bien à lui. J'adore cette façon de faire qui rythme l'histoire, entrecoupée de pages de texte avec photos.

J'ai fait une belle balade au coeur du rock, dans les sixties, et ça m'a ramenée tellement loin. Je suis allée écouter des chansons citées dans cet ouvrage, et j'ai découvert que certaines me ramenaient à ma toute petite enfance, des titres que je n'aurais jamais trouvés autrement, comme Friday On My Mind des Easybeats, le groupe de George Young un des aînés de la famille. J'en ai eu des pincements au coeur, des flash-backs d'autrefois quand mes frères, plus vieux que moi, écoutaient ça.
Un beau voyage dans l'enfance, qui débute dans les années 60, les folles années du rock ❤ où tant de choses ont émergé, tant de groupes talentueux devenus mythiques.

Qu'on soit fan d'AC/DC, ou pas (comme moi qui n'aime que Thunderstruck), on ne peut que se laisser emporter par l'histoire de ce groupe, mu par une passion inextinguible pour la musique.

 

Citations :

L'alchimie du futur AC/DC doit sans doute beaucoup à la singularité de ce biotope humain : une fratrie essentiellement masculine où va s'épanouir sans retenue, à la faveur d'une époque que passionne le rock'n roll naissant, le goût de jouer, encore et encore. La profondeur du lien intime qui unit les frères Young est exactement là, indestructible.

 

 

 

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Mon avis : La supplication : Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse – Svetlana Alexievitch

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Galia Ackerman et Pierre Lorrain

 

Éditions J’ai lu

 

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Quatrième de couverture :

"Des bribes de conversations me reviennent en mémoire... Quelqu'un m'exhorte :

- Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main ! "

Tchernobyl. Ce mot évoque dorénavant une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nous du drame humain, quotidien, qui a suivi l'explosion de la centrale ?

Svetlana Alexievitch nous fait entrevoir un monde bouleversant : celui des survivants, à qui elle cède la parole. L'événement prend alors une tout autre dimension.
Pour la première fois, écoutons les voix suppliciées de Tchernobyl.

 

Écrivaine et journaliste biélorusse, dissidente soutenue par le Pen Club et la fondation Soros, Svetlana Alexievitch est aussi l’auteure des Cercueils de zinc et de La guerre n’a pas un visage de femme. En 2013, elle obtient le prix Médicis Essai pour La fin de l’homme rouge et, en 2015, le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Tout ce qui parle de la catastrophe de Tchernobyl m’intéresse.

 

Mon avis :
La première chose qui m'est venue à l'esprit en commençant ma lecture : qu'est-ce que c'est dur de lire ça ! le nez qui pique et les yeux qui s'embuent… car là ce n'est pas un roman mais la réalité, la sinistre réalité d'un monde qui crée un monstre létal et en perd le contrôle, faisant ainsi d'innombrables victimes, des gens à qui on a volé leurs vies, certains qui avaient tout l'avenir devant eux.
Ce sont les nombreux témoignages de ces victimes que 
Svetlana Alexievitch nous donne à lire.
Des villageois, des conjoints, des soldats, des liquidateurs, des parents d'enfants souffrant de malformations liées aux radiations, des enfants, tous racontent leur douleur.

Cette catastrophe industrielle située en Biélorussie à projeté des substances gazeuses à grande altitude : "En moins d'une semaine, Tchernobyl devint un problème pour le monde entier…"
Partout les radiations, cette mort invisible. Pourtant j'ai l'impression que le reste du monde tend à penser que c'est juste une catastrophe qui n'a touché que la Russie.

J'ai toujours trouvé fascinante l'abnégation des liquidateurs. Ces hommes qui ont sacrifié leur vie pour protéger le reste de l'humanité, sachant qu'ils ne seraient pas là pour voir la suite. Oui, sauf qu'ils ne savaient pas grand-chose des risques encourus. C'est terrible ce qu'on leur fait.

Il y a des passages très durs, en tout cas pour moi, quand les soldats obéissent à l'ordre cruel d'exterminer tous les chats et tous les chiens restés dans les villages parce que leurs maîtres ont eu l'interdiction de les emmener. Ça aussi a été d'une barbarie sans nom.

Il y avait des gens qui vivaient à proximité de Tchernobyl, dans des maisons sommaires, dans une autre époque où le modernisme n'était pas arrivé, et c'était toute leur vie, leur quotidien, leurs rituels immuables, et on les a arrachés à ça.

Tous ces témoignages sont glaçants par l'incompréhension au départ de ce qui arrivait -"Comment croire une chose inconcevable? On a beau essayer de comprendre, on n'y parvient pas."-, mais aussi par le cynisme et le manque d'humanité des autorités qui ont été sans limites. Mais je me rappelle un jour avoir entendu 
Vladimir Fédorovski à la radio dire que L'URSS c'était la négation et le non-respect de la vie humaine.
C'est exactement ce qu'on lit dans ces lignes, le témoignage de ces morts en sursis à qui on dit qu'il n'est rien arrivé.
"L'état bénéficie d'une priorité absolue. Et la valeur de la vie humaine est réduite à zéro."

Le comble du cynisme, comme il est dit dans le livre, c'est que si à l'époque L'URSS n'avait pas commencé à s'ouvrir à l'occident, nous n'aurions pas su ce qui s'était réellement passé.

Citations :

Page 22 : - Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main ! "

 

Page 32 : Un évènement raconté par une seule personne est son destin. Raconté par plusieurs, il devient l’Histoire. Voilà le plus difficile : concilier les deux vérités, la personnelle et la générale.

 

Page 74 : « Notre régiment fut réveillé par le signal d’alarme. On ne nous annonça notre destination qu’à la gare de Biélorussie, à Moscou. Un gars protesta – je crois qu’il venait de Leningrad. On le menaça de cour martiale. Le commandant lui dit, devant les compagnies rassemblées : « Tu iras en prison ou seras fusillé. » Mes sentiments étaient tout autres. À l’opposé. Je voulais faire quelque chose d’héroïque. Comme poussé par une sorte d’élan enfantin, la plupart des gars pensaient comme moi. Des Russes, des Ukrainiens, des Kazakhs, des Arméniens… Nous étions inquiets, bien sur, mais gais en même temps, allez savoir pourquoi !

 

Page 76 : Sur la porte il y avait un mot : « Cher homme, ne cherche pas des objets de valeur, nous n’en avions pas. Utilise ce dont tu as besoin, mais sans marauder. Nous reviendrons. »

 

Page 96 : J’ai vu un homme dont on enterrait la maison devant ses yeux… (Il s’arrête.) On enterrait des maisons, des puits, des arbres… On enterrait la terre… On la découpait, on en enroulait des couches… Je vous ai prévenue… Rien d’héroïque.

 

Page 105 : - On prétend que les animaux n’ont pas de conscience, qu’ils ne pensent pas. Mais ce n’est pas vrai. Un chevreuil blessé… Il a envie qu’on ait pitié de lui, mais tu l’achèves. À la dernière minute, il a un regard tout à fait conscient, presque humain. Il te hait. Ou il te supplie : Je veux vivre, moi aussi ! Vivre !

 

Page 111 : J’ai peur… J’ai peur d’aimer. J’ai un fiancé. Nous avons déjà déposé notre demande de mariage à la mairie. Avez-vous entendu parler des hibakushi de Hiroshima ? Les survivants de l’explosion… Ils ne peuvent se marier qu’entre eux. On n’en parle pas, chez nous. On n’écrit rien à ce sujet. Mais nous existons, nous autres, les Hibakushi de Tchernobyl.

 

Page 118 : Les journaux ont écrit que le vent, heureusement, soufflait dans l’autre sens. Pas sur la ville… Pas sur Kiev… Mais personne ne soupçonnait qu’il soufflait sur la Biélorussie. Sur mon petit Iouri, sur moi.

 

Page 121 : « Pourquoi ne pouvait-on pas sauver les animaux qui sont restés là-bas ? » Je n’ai pas pu lui répondre… Nos livres, nos films parlent seulement de la pitié et de l’amour pour l’homme ! Pas pour tout ce qui est vivant. Pas pour les animaux ou les plantes. Cet autre monde… Mais avec Tchernobyl, l’homme a levé la main sur tout…

 

Page 172 : Je crains la pluie… Voilà ce que c’est, Tchernobyl. Je crains la neige… Et la forêt. Ce n’est pas une abstraction, une déduction, mais un sentiment qui gît au plus profond de moi-même. Tchernobyl se trouve dans ma propre maison. Il est dans l’être le plus cher pour moi, dans mon fils qui est né au printemps 1987… Il est malade. Les animaux, même les cafards, savent à quel moment il convient d’enfanter. Les hommes ne le peuvent pas. Dieu ne leur a pas donné le sens du pressentiment.

 

Page 175 : De plus, nous avons été élevés dans un paganisme soviétique très particulier : l’homme était considéré comme le maître, la couronne de la création. Et il avait le droit de faire ce qu’il voulait de la planète. Comme dans la célèbre formule de Mitchourine : « Nous ne pouvons pas attendre que la nature nous accorde ses faveurs, notre tâche est de les lui arracher. » C’était une tentative d’inoculer au peuple des qualités qu’il n’avait pas. De lui donner la psychologie d’un violeur. Un défi à l’Histoire et à la nature.

 

Page 191 : Le Soviétique est incapable de penser exclusivement à lui-même, à sa propre vie, de vivre en vase clos. Nos hommes politiques sont incapables de penser à la valeur de la vie humaine, mais nous non plus. Vous comprenez ? Nous sommes organisés d’une manière particulière. Nous sommes d’une étoffe particulière.

 

 

 

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Mon avis : Des fleurs pour Algernon – Daniel Keyes

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Georges H. Gallet et Henry-Luc Planchat

 

Éditions France Loisirs

 

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Quatrième de couverture :

Algernon est une souris de laboratoire dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l'intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors, avec l'assistance de la psychologue Alice Kinnian, d'appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d'esprit employé dans une boulangerie. C'est bientôt l'extraordinaire éveil de l'intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l'amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser. Mais un jour, les facultés supérieures d'Algernon commencent à décliner

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Quand j'étais adolescente j'ai vu un film, Charly de Ralph Nelson, qui m'avait terriblement bouleversée tant ce qui s'y passait était terrifiant psychologiquement. Or ce film était l'adaptation du roman de Daniel Keyes que j'ai découvert des années plus tard. Alors j'ai eu envie de le lire. L'ennui, c'est que je connaissais l'histoire, et bien sûr la fin. Enfin… je le croyais !

 

Mon avis :
Charlie Gordon a 32 ans, il est attardé et il tient son journal pour le Dr Strauss afin d'être évalué, car on lui a dit que peut-être on pourrait le rendre "un télijan". Charlie écrit comme il parle, pas très bien.
Que c'est difficile de lire un texte bourré de fautes !
Charlie souhaite être opéré, comme Algernon la souris dont l'intelligence a augmenté de façon impressionnante.

Je me suis un peu ennuyée au début, Charlie répète toujours les mêmes choses : il veut devenir intelligent ! Ça m'a semblé tellement long... mais c'est nécessaire au rythme de l'histoire. Car peu à peu, après son opération, on le voit progresser, l-e-n-t-e-m-e-n-t... mais efficacement. Un horizon semble s'ouvrir devant lui, la possibilité de se cultiver, avoir des tas d'amis, la vie tout simplement, ce qu'il désire plus que tout. Car il est persuadé qu'avec l'intelligence viendra le bonheur. Alors qu'en devenant intelligent il découvrira la laideur de son enfance, que les gens se sont toujours moqué de lui, lui l'innocent qui croit que tout le monde est gentil.

À mesure que son intelligence arrive, les rêves et les souvenirs aussi, l'amertume et la colère montent pour Charlie. Il comprend désormais tant de choses et il comprend qu'il qu'il a toujours eu peur, toujours été en manque d'amour.

Tout est extrêmement bien amené au fil de l'histoire. On voit les progrès de Charlie à mesure que les fautes de son journal s'amenuisent et que son vocabulaire s'enrichit. On vit son ouverture d'esprit avec lui, tout doucement, c'est impressionnant.
Mais son évolution intellectuelle est une lame de fond et finit par être une vague scélérate qui semble surprendre tout le monde. On suit ça avec angoisse, inquiétude et commisération. Car que faire quand on devient trop intelligent ? Les souvenirs de la douleur d'être handicapé, le manque d'amour subi alors qu'on en aurait eu tant besoin… c'est déchirant et révoltant.

C'est une belle histoire d'humanité, qui pose beaucoup de questions, notamment de savoir à quel moment est-on un monstre, d'égoïsme, d'intolérance, de prétention, de fatuité, d'imbécilité… et qui sont les monstres dans cette histoire, à supposer qu'il y en ait ?

Une expérience qui, au départ, devait rendre intelligent un homme simplet, tout comme Algernon la souris, part dans des directions totalement inattendues. Car intelligence et subconscient ne marchent pas main dans la main et vouloir tout contrôler est impossible. Les douleurs de l'enfance guettent, tapies dans la nuit brumeuse du passé.

Être ou ne pas être…
Un roman qui se dévore en apnée !
 

Citations :

Page 32 : Elle dit qu’elle ne les aurait jamais laissés lui faire des choses au cerveau pour tout l’or du monde. Je lui ai dit que ce n’était pas pour tout l’or du monde, c’était pour me rendre intelligent. Et elle a dit que peut-être ils n’avaient pas le droit de me rendre intelligent parce que si Dieu avait voulu que je sois intelligent, il m’aurait fait naître intelligent. Et il ne faut pas oublier Adam et Eve, et le péché avec l’arbre de la science, et la pomme mangée et la chute. Et peut-être le Pr Nemur et le Dr Strauss touche à des choses auxquelles ils n’ont pas le droit de toucher.

 

Page 64 : Je n’avais jamais compris avant que Joe et Franck et les autres aimaient m’avoir avec eux simplement pour s’amuser de moi.

Maintenant je comprends ce qu’ils veulent dire quand ils disent : »Ça, c’est bien du Charlie Gordon. »

J’ai honte.

 

Page 69 : - Plus tu deviendras intelligent, plus tu auras de problèmes, Charlie. Ta croissance mentale va dépasser ta croissance émotionnelle.

 

Page 107 : - Les gens ordinaires ne peuvent en voir qu’un petit peu. Ils ne peuvent guère changer ni s’élever plus haut qu’ils ne sont, mais toi tu es un génie. Tu continueras à monter et monter et en voir toujours davantage. Et chaque marche te révélera des mondes dont tu n’as jamais soupçonné l’existence.

 

Page 197 : Ce qui est étrange avec l’acquisition du savoir, c’est que, plus j’avance, plus je me rends compte que je ne savais même pas que ce que je ne savais pas existait. Voici peu de temps, je pensais sottement que je pouvais tout apprendre – acquérir tout le savoir du monde. Maintenant, j’espère seulement arriver à savoir que ce que je ne sais pas existe et en comprendre une miette.

 

Page 314 : Ici, dans cette université, l’intelligence, l’instruction, le savoir sont tous devenus de grandes idoles. Mais je sais maintenant qu’il y a un détail que vous avez négligé : l’intelligence et l’instruction qui ne sont pas tempérées par une chaleur humaine ne valent pas cher.

 

Page 368 : L’univers explosait, chacune de ses particules s’écartait des autres, nous lançant dans un espace obscur et désert, nous arrachant éternellement l’un à l’autre – l’enfant à la matrice, l’amant à sa maîtresse, l’ami à l’ami, les éloignant l’un de l’autre, chacun suivant son chemin vers la cage ultime de la mort solitaire.

 

 

 

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Mon avis : Un putain de conte de putain de chat Tome 2 – Lapuss’ - Tartuff

Publié le par Fanfan Do

Éditions Kennes

 

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Quatrième de couverture :

"Eh bonjour ma chamoiselle, que vous êtes jolie, que vous me semblez belle, si votre miaulage se rapporte à votre pelage..."

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

PARCE QUE J’ADORE TOUJOURS LES CHATS LOL !!!

 

Mon avis :
Paris.
Moustache, chat de gouttières parisien aime se promener de toit en toi… oui oui, de toit en toi ! Comme tous les chats il a plusieurs maisons… petite leçon d'humilité pour nous les parents de chats, nous ne sommes pas les seuls dans leurs vies.

Moustache, comme tout bon gros chat parigot, connaît le coin comme sa poche, sait où trouver de la bonne bouffe, aime draguer les minettes et fanfaronner devant les autres matous.

Il croise Daisy, beauté blanche, qui fait chat-virer son petit coeur. Il se met à déclamer de la poésie tout en lui proposant une visite touristique du quartier en bon guide qu'il est.
Et il est relou l'pépère ! Ben, c'est un mâle quoi ‼️
C'est qu'il en connaît un rayon en art et en histoire de la ville et il veut pas lâcher l'affaire ! Et nous voilà partis dans une visite guidée, par un chat, dans le centre de la capitale, avec une chatte qui se demande un peu si elle va pas lui faire le coup du me(ow) too car comme parfois avec les représentants du sexe masculin, il faut insister pour qu'ils comprennent que NON ça veut dire NON !

L'histoire de Paris version matou est rigolote, mais aussi intéressante car c'est quand-même une visite de Paris, du 
Pont Neuf aux catacombes en passant par Châtelet-Les-Halles, et moi qui connais très peu Paris, ça m'a dépaysée.
En parallèle avec nous qui sommes souvent dans l'ethnocentrisme, Moustache donne dans le félinocentrisme.

Une visite guidée, de l'humour, une mésaventure, un message très clair sur le harcèlement, beaucoup de jeux de mots félins et de détournements de l'histoire par notre titi parisien poilu et cette façon de s'exprimer en mode ado, tellement drôle !
J'ai adoré ! Je voyais et entendais carrément mes chats à moi, mes boules de poils adorés, mes seigneurs et maîtres… mes p'tits boudins chéris… même si les miens font miaou "avé l'acent" du sud peuchère 😉

 

Citations :

Page 4 : Paris… Ville lumière de l’amour et de la romance où circuler en voiture se rapproche davantage d’une coloscopie sans anesthésie générale que d’une balade en gondole à Venise.

 

Page 12 : Jusque-là très ancrée sur ses positions, Daisy découvre alors la dualité du personnage. Sous le dragueur maladroit et disons-le, un peu con, commence à poindre une once de cervelle éduquée. Malgré tout, elle décide de le tacler salement, crampons en avant :

- D’accord, je vois… En gros, t’es un queutard qui a été à la bibliothèque, quoi !

 

Page 14 : C’est le coin le plus branché de la capitale, entre petits restos de tapas ambiancés, brunchs tendances et magasins de vêtements d’humains aux goûts troubles. C’est aussi le temple de l’art, avec des musées comme « Beaubourg » ou le « 59 Rivoli ». Si tu aimes le street art, il faut que je te fasse voir cet immeuble Haussmannien squatté par des artistes !

- Bof ! Sincèrement, voir des bobos dessiner des bites à la bombe sur des murs à 20 000 balles le m², c’est pas mon délire...

 

 

 

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Mon avis : Un putain de conte de putain de chat Tome 1 – Lapuss’ - Tartuff

Publié le par Fanfan Do

Éditions Kennes

 

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Quatrième de couverture :

"Voilà dix ans que cette grosse dinde est à mon service et elle n'est toujours pas capable de me caresser comme il se doit"

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

PARCE QUE J’ADORE LES CHATS MDR !!!

 

Mon avis :
New York.
Hector est un superbe chat blanc angora turc, adulé par sa maîtresse. Bon ça c'est le truc classique avec les chats, on se fait envoûter et on ne peut rien y faire, victimes consentantes que nous sommes.

En tout cas Hector est un peu con et très prétentieux puisqu'il se fait berner par deux pigeons et se retrouve à la rue, où son charme de chat angora turc n'agit pas sur les animaux des rues.

Après un gros coup de flip, il découvre l'attrait de la vie sauvage, sans dieu ni maître, mais… les animaux des zoos seraient-ils devenus trop pépères, ne tablant que sur la sécurité au détriment de la liberté ?

Cette histoire fait penser à la fable 
De La Fontaine "Le loup et le chien".
Vivre libre et crever la dalle ? Ou manger à sa faim mais dans un carcan ?
Hector a la solution !

Eh bien moi, je suis bien contente que mes chats vivent leur vie d'Indiana Jones à l'extérieur et qu'ils réservent à l'intérieur le meilleur d'eux-mêmes.


 

 

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Mon avis : Forrest Gump – Winston Groom

Publié le par Fanfan Do

Traduit par François Happe

 

Éditions Gallmeister

 

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Quatrième de couverture :

« Être idiot, c'est pas un cadeau, vous pouvez me croire », dit Forrest Gump. Peut-être, mais cela ne l'empêche pas de devenir successivement star d'une équipe de football universitaire, héros de la guerre du Vietnam, fantastique joueur d'harmonica ou encore champion de ping-pong, sauvant au passage le président Mao de la noyade. Il sera même astronaute, ses dons en mathématiques étonnant jusqu'aux ingénieurs de la NASA. Tout au long de ces extraordinaires aventures, Forrest parcourt l'Amérique et la Terre entière, observant la folie du monde avec l'ingénuité d'un enfant et une résilience hors du commun.

''Toute personne qui ne lit pas Forrest Gump m riterait de passer l'hiver dans le Dakota du Nord. '' JIM HARRISON

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Comme énormément de gens j'ai vu le film de Robert Zemeckis et j'ai adoré, tant Tom Hanks était parfait pour le rôle de Forrest Gump. En fait Tom Hanks est toujours parfait.
Donc c'est en ayant plein d'images dans la tête, mais qui datent un peu quand-même, que j'ai attaqué le roman.

 

Mon avis :
Au bout d'à peine trois pages je me suis retrouvée avec un sourire hilare en me disant qu'au pays des aveugles les borgnes sont rois. Sacré Forrest qui a trouvé plus idiot que lui dans son école de "demeurés" comme il dit.

Dès le début il y a d'énormes différences avec le film et forcément je me suis dit que ça allait être une tout autre histoire, avec juste Forrest et son QI minimaliste comme point de départ. Car Jenny est là mais pas trop dans l'enfance, la mère pleure beaucoup et ça se comprend quand on a un enfant qui toute sa vie va souffrir de la méchanceté des autres, elle ne fait à peu près que ça. Il y a aussi Bubba l'ami indéfectible, et le lieutenant Dan… et pas d'histoire de boîte de chocolat.
J'ai trouvé la narration de Forrest assez jubilatoire, brute de décoffrage, directe comme le font les enfants, car il parle sans réfléchir, et même s'il réfléchissait avant, pas sur qu'il saurait éviter les bourdes. Ça m'a beaucoup amusée.

C'est très visuel et j'ai beaucoup ri car il y a un petit 
Tex Avery niché dans mon cerveau et ça fait souvent dessin animé. Oui, Forrest est le roi de la boulette et qu'il en rate pas une.

Ce que Zemeckis a fait de ce roman est impressionnant, notamment grâce à 
Tom Hanks et quand j'ai découvert dans la Victoria Peak Tower à Hong-Kong le restaurant Bubba Gump, il a fallut que j'y aille ! J'ai fait la groupie !! C'était un petit instant magique et rigolo.

Mais le roman !!! je l'ai aimé aussi énormément, et j'ai adoré le côté loufoque de toutes les péripéties qui arrivent à Forrest qui au passage en profite pour égratigner le pouvoir et toute forme d'autorité abusive : le système scolaire, l'armée, la guerre, la police, le sommet de l'état, tout le monde en prend pour son grade. J'aime les deux Forrest en fait, celui de Zemeckis-Hanks et celui de Winston Groom. Comme il le dit lui-même "Je suis idiot mais pas con" et c'est vrai. J'ai été très agréablement surprise car bien souvent les romans sont meilleurs que les adaptations, mais là je n'étais pas sûre que ce serait le cas. Pourtant ce roman a peu à peu réussi à me faire oublier 
Tom Hanks grâce à ce Forrest là, cet idiot magnifique !
Maintenant il va falloir que je revoie le film parce que je crois que j'ai oublié beaucoup de choses et que j'ai envie de comparer…

 

Citations :

Page 15 : Mais l’année d’après, ils m’ont mis dans une autre sorte d’école, et là, je vous dis pas comment c’était bizarre. On aurait dit qu’ils avaient fait tout le tour du pays pour rassembler tous les gugusses un peu dérangés qu’ils avaient pu trouver, et ça allait de mon âge, et même un peu plus jeunes, jusqu’à des grands types qu’avaient dans les seize ou dix-sept ans. Il y avait toute sorte de demeurés, des qu’avaient la tremblotte, des qu’étaient même pas capables de manger ou d’aller aux cabinets tout seuls. Probable que j’étais le meilleur de toute la bande.

 

Page 53 : Il m’a dit de tout refaire, et là, j’ai commencé à me rendre compte que M. Boone avait pas pigé que j’étais idiot, mais il allait pas tarder à s’en apercevoir.

 

Page 132 : Le lundi suivant, je décide d’aller assister au cours du Pr Quackenbush sur « L’idiot dans la littérature mondiale ». Rien que le titre me fait l’impression d’avoir de l’importance.

 

Page 274 : Mais plus que tout au monde, ce que j’aurais voulu, c’était être un peu moins branquignol.

 

Page 286 : Curtis est très heureux de me revoir, il me traite de trouduc, d’enfoiré et de connard et de tous les trucs sympas qu’il peut imaginer.

 

 

 

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