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science fiction

Mon avis : Membrane – Chi Ta-Wei

Publié le par Fanfan Do

Éditions Le Livre de Poche

 

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Quatrième de couverture :

Momo, une jeune esthéticienne réputée vrais solitaire et marginale, vit dans une ville sous-marine d’un monde futur à l’écologie bouleversée. Ayant contracté enfant un virus d’un genre nouveau, il semble qu’elle ait subi de multiples transplantations d’organes artificiels. Dans ce monde où les corps, les identités et les sexes se métamorphosent et se réinventent, les humains sont-ils encore maîtres de leur mémoire et de leur avenir ? Quel est le véritable passé de Momo ? Les prodigieuses : membranes dont elle fait usage dans sa clinique auraient-elles une fonction insoupçonnée ?

 

Préparez-vous à plonger dans un univers alternatif, une bulle entre réalité et imaginaire, un voyage de science-fiction philosophique et social qui mérite son statut de précurseur.

ActuSF.

 

Un roman transgressif intelligent, riche en rebondissements et empreint d’une grande sensualité. Une découverte.

Bifrost.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Je suis toujours très curieuse de voir ce que donne la science-fiction asiatique.

 

Mon avis :
Ce roman taïwanais écrit en 1996, où internet commençait à peine à entrer dans les foyers, nous raconte un XXIÈME siècle étonnant, où 90% de la population est partie vivre sous les océans pour échapper à la pollution et au rayonnement mortifère du soleil. La surface n'a plus qu'un usage purement utilitaire. Les industries polluantes nécessaires à l'humanité et pilotées par des androïdes ainsi que les prisons y sont restées.

Cet étrange et court roman à l'ambiance feutrée, nous amène à découvrir doucement Momo, esthéticienne talentueuse et créative, et son passé insolite, dans un monde où le transhumanisme est de rigueur, accepté, banal.
L'auteur soulève les questions de genre et de transidentité, mais aussi de pollution et de la place de l'humain dans ce monde de demain, et laisse planer un mystère concernant Momo, qui s'éclaircira au fil des pages.
C'est assez visionnaire sur ce que l'avenir réserve dans bien des domaines.

Ce que j'ai aimé, c'est que ça m'a fait rêver… pas de ce que je souhaite pour l'avenir ! Non, mais d'ici et ailleurs en même temps.
Hélas on découvre peu à peu un avenir qui laisse espérer des progrès essentiels pour la vie humaine, mais aussi un aspect assez cauchemardesque.
Je me suis laissée emporter dans cette histoire où l'humanité joue avec les corps, la mémoire et l'esprit.

L'avant-propos de l'auteur ainsi que la postface du traducteur sont très éclairants quant au contenu de l'histoire de Momo et du monde tel qu'il est décrit.

 

Citations :

Page 46 : Même si, dans leur lutte pour s’approprier les plateaux continentaux et les fosses sous-marines, les grandes puissances de ce monde n’avaient pu se résoudre à abandonner leurs grandes réalisations de la surface, toutes les œuvres terrestres connurent le même destin que celui de la Grande Muraille de Chine : ces dispositifs colossaux d’oppression des peuples devinrent de simples attractions touristiques ! Leur majesté absurde n’était plus que le symbole narquois d’une gloire révolue.

 

Page 111 : C’est si ennuyeux de vivre sous une membrane de cire, pensait Momo, si seulement je pouvais passer à travers la surface de l’eau, retourner sur ce continent originel, respirer un autre air que celui des climatiseurs d’ici et voir cette étoile tristement célèbre qu’est le soleil.

 

 

 

 

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Mon avis : Liens de sang – Octavia E. Butler

Publié le par Fanfan Do

Édition Au Diable Vauvert

 

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Quatrième de couverture :

Dana, jeune femme noire d’aujourd’hui, se retrouve propulsée au temps de l’esclavage dans une plantation du Sud et y rencontre ses ancêtres…

 

UN ROMAN D’AVENTURE QUI EXPLORE

LES IMPACTS DU RACISME, DU SEXISME

ET DE LA SUPRÉMATIE BLANCHE.

 

« Je la tiens pour une des auteures les plus inspirantes de notre génération. »

Virginie Despentes

 

Octavia E. Butler, écrivain visionnaire référence de l’afro-féminisme américain, fut plusieurs fois lauréate du prix Hugo de la nouvelle et du prix Nébula et a été distinguée du prix Genius de la fondation Mac Arthur Grant.

Elle est prématurément décédée en 2006 à Seattle à 59 ans.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Ce roman traite de trois sujets qui me passionnent : les voyages dans le temps, l’esclavagisme, et la condition féminine.

 

Mon avis :

J'ai trouvé cette histoire étonnante dès le début, car dès le prologue, on est projeté dans l'étrangeté la plus absolue. Il s'agit de voyages dans le temps, mais absolument pas choisis. Par moments, Dana, la narratrice, jeune femme noire mariée à un blanc, est prise d'étourdissements, sa vision devient floue et elle se retrouve à 5000 kilomètres de chez elle dans un état du sud, en 1815, à l'époque de l'esclavage, ce qui pour une afro-américaine de 1976 est totalement terrifiant et dangereux.

Dana va comprendre assez rapidement vers qui elle est projetée à chaque incursion dans le passé, sans forcément en comprendre la raison profonde, du moins au début. Elle devra faire preuve d'une grande vigilance, toujours se comporter en esclave, baisser les yeux devant les blancs et ne jamais répondre aux insultes ni aux coups.
Elle découvre en immersion ce qu'elle ne connaissait qu'à travers les livres d'histoire : le suprémacisme blanc, les tortures envers les noirs, leur vie de misère, un monde où violer une femme noire est normal mais en tomber amoureux est inavouable et infamant.

Ce que ce roman raconte est totalement révoltant, violent, épouvantable. J'ai ressenti des angoisses terribles à cette lecture et un dégoût profond pour les blancs, allant jusqu'à me demander comment je me serais comportée à cette époque sans toutefois imaginer un seul instant que j'aurais pu faire partie de ces monstres esclavagistes.

Malgré l'étau qui m'a serré le coeur de plus en plus fort à mesure que j'avançais dans l'histoire, impossible pour moi de lâcher ce roman totalement addictif. Car bien qu'il raconte une page sombre et méprisable de l'Histoire des États-Unis, 
Octavia E. Butler qui est afro-américaine, ne donne pas dans le manichéisme, bien au contraire.
Par ailleurs, ce livre pose des tas de questions via le parallèle entre les deux époques, comme par exemple de savoir si on peut reprendre une vie confortable en 1976 sans états d'âme après avoir été confronté à l'âpreté, la violence et l'iniquité absolue du XIXÈME siècle ?

L'idée première de cette histoire, le dessein de ces voyages dans le passé est un paradoxe temporel en lui-même.
Un roman passionnant de bout en bout.

 

Citations :

Page 202 : J’en ai profité pour lire des livres sur l’esclavage, romans, documents, tout ce qui me tombait sous la main, même si ça n’avait qu’un lointain rapport avec le sujet. J’ai même relu certains passages d’Autant en emporte le vent. Mais la peinture de noirs heureux, unis de tendres liens d’amour, m’était insupportable.

 

Page 216 : S’il n’y avait rien de honteux à violer une femme noire, c’était le comble de l’humiliation d’en aimer une.

 

Page 338 : J’avais le sentiment d’être en train de perdre ma place, ici, dans ma propre époque. L’époque de Rufus était une réalité plus puissante, plus vivace. Le travail y était plus rude, les odeurs et les saveurs plus fortes, le danger plus extrême, la souffrance plus insoutenable… L’époque de Rufus exigeait de moi des ressources jusque-là insoupçonnées. Ne pas m’y montrer à la hauteur pouvait m’y coûter la vie. Il s’agissait d’une réalité à l’état brut que ni les commodités ni les luxes faciles de notre maison, de notre temps, ne pouvaient faire palir.

 

Page 347 : J’avais toujours eu le sentiment que les Blancs d’Afrique du Sud avaient plutôt leur place au XIXème ou même au XVIIIème siècle. Sur le plan des relations interraciales, ces gens-là vivaient dans un passé ailleurs révolu. Ils devaient leur confort et leur luxe à des millions de Noirs maintenus dans la pauvreté et traités avec mépris.

 

 

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Mon avis : La machine à explorer le temps – Herbert George Wells

Publié le par Fanfan Do

Édition Folio SF

 

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Quatrième de couverture :

La Terre en l'an 802.701 avait pourtant toutes les apparences d'un paradis. Les apparences seulement. Car derrière ces jardins magnifiques, ces bosquets somptueux, cet éternel été où les hommes devenus oisifs n'ont à se préoccuper de rien, se cache un horrible secret. Ainsi témoigne l'explorateur du temps face à des auditeurs incrédules. Depuis la conception de son incroyable machine jusqu'à son voyage au bout de l'Histoire, là où l'humanité s'est scindée en deux. D'un côté les Éloïms, qui vivent en surface, petits êtres gracieux, doux et décérébrés. De l'autre les terribles Morlocks qui ont fui la lumière pour s'enterrer dans un gigantesque et inhospitalier monde souterrain. Un monde où l'Explorateur du Temps devra s'aventurer s'il souhaite répondre à ses questions, et surtout revenir à son époque.
Inutile d'insister sur le fait qu'il s'agit d'un chef-d'œuvre. Wells demeure avec Jules Verne le grand ancêtre de la science-fiction, celui qui lui a donné ses lettres de noblesse, avec des œuvres aussi importantes que "L'Île du Docteur Moreau", "L'Homme invisible" ou "La Guerre des mondes". Un grand classique, précurseurs dans bien des domaines, qui reste indépassable. À lire ou à relire.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Aussi loin que je me rappelle, cette histoire m'a toujours fascinée. Je crois en avoir vu deux adaptations à la télé, mais bizarrement je ne l'avais jamais lue.

 

Mon avis :
J'aurais bien dû me douter que le style allait me paraître désuet. J'avais déjà eu cette sensation en lisant H.P 
Lovecraft. Des mots et tournures de phrases d'un autre temps et un style majoritairement narratif. En même temps le livre a été publié en 1875.

De longues pages de descriptions des années 800 000 ainsi que la comparaison avec l'époque du narrateur, tant sur le modèle de civilisation que sur l'humanité du futur m'ont parues interminables. Heureusement que c'est un roman court, 162 pages.

Finalement, environ à la moitié, Ô joie ! Adieu descriptions, bonjour action ! J'ai beaucoup aimé jusqu'à la fin parce qu'il se passait enfin quelque chose dans ce futur très lointain où l'humanité a pris une trajectoire inattendue.
Et je dois dire que la toute fin m'a laissée rêveuse.

 

 

 

 

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Mon avis : 22/11/63 - Stephen King

Publié le par Fanfan Do

Édition Albin Michel

Traduit de l’anglais par Nadine Gassie

 

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Quatrième de couverture :

Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l'Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas.
À moins que... Jake Epping, professeur d'anglais à Lisbon Falls, n'a pu refuser la requête d'un ami mourant : empêcher l'assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l'entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l'époque d'Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d'un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d'une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake, un amour qui transgresse toutes les lois du temps.

Avec une extraordinaire énergie créatrice, King revisite au travers d’un suspense vertigineux l’Amérique du baby-boom, des « happy days » et du rock and roll.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

J’avais ce livre depuis des années parce que j’aime beaucoup Stephen King et que les voyages dans le temps me passionnent. Et puis on me l’a proposé en lecture commune, il n’y avait plus qu’à...

 

Mon avis :

Dès le prologue j'ai été accrochée par le style et la façon de raconter.
Stephen King fait partie de ces auteurs qui vous harponnent immédiatement pour ne vous lâcher qu'au mot fin.
Et là, Ô bonheur !.. ce Roman traite un de mes thèmes préférés, le voyage dans le temps.
L'idée qu'on pourrait réparer, ou ne serait-ce que voir le passé en immersion me fascine.

J'ai trouvé absolument passionnant cette visite qui commence en 1958 avec un état d'esprit de 2011, année à laquelle se situe de début de l'histoire. Les comparaisons sont impressionnantes. On dirait qu'une éternité est passée entre ces deux périodes, tant la technologie s'est accélérée à une vitesse folle, mais aussi les mentalités et quelle étrangeté de replonger là où la ségrégation était de rigueur.

Ce voyage dans les années 50-60 m'a paru totalement fascinant. le cheminement de Jake également dans une époque qui n'est pas la sienne, avec la mission qu'il s'est assigné et l'impossibilité d'en parler à quiconque, d'où les mensonges et dissimulations auxquels il est contraint, m'ont souvent mise en apnée.
Ce qui m'apparaissait comme une simple mission - tuer Oswald avant qu'il ne tue Kennedy - s'avère d'une totale complexité et requiert un don de soi absolu. La solitude de Jake/George est terrifiante. Sans parler des risques liés à l'effet papillon...

Stephen King nous raconte une histoire de l'Amérique et des américains. On apprend énormément sur Lee Harvey Oswald qui n'était pour moi qu'un nom, alors qu'il a changé l'histoire de l'Amérique de façon tragique avec les terribles répercussions de son geste. Il y a aussi tellement de douceur et de beauté qui côtoient la laideur dans cette histoire. Les personnages et leur histoire m'ont souvent fait chaud au cœur.
J'ai adoré ce roman, du début à la fin. Et quelle fin !!!
C'est pour moi un énorme coup de cœur !

 

Citations :

Page 24 : Sa prose était de l’art primitif, mais tout aussi puissante et vraie que n’importe quelle toile peinte par Grandma Moses.

 

Page 70 : Voilà bien l’une des grandes vérités de la condition humaine : quand vous avez besoin de Garnitures Géantes Stayfree pour absorber les expectorations sanglantes de votre corps outragé, c’est que vous êtes sérieusement mal barré.

 

Page 338 : « J’ai rien contre les nègres, me dit-il. Non, m’sieur. C’est Dieu qui les a maudits et les a abaissés dans leur position, pas moi. Vous le savez bien, n’est-ce pas ?

- J’ai dû rater cette partie de la Bible. »

 

Page 448 : La vie prend des virages à 180 degrés. Parfois elle tourne dans notre direction, mais le plus souvent elle nous nargue en s’éloignant sur les chapeaux de roues : Ciao, bébé, c’était bien le temps que ça a duré, pas vrai ?

 

Page 511 : Nous ne savons jamais quelles vies nous influençons ou non, ni quand ni pourquoi. Du moins, pas avant que l’avenir n’ait submergé le présent. Nous l’apprenons quand il est trop tard.

 

 

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Mon avis : Fahrenheit 451 - Ray Bradbury

Publié le par Fanfan Do

Éditions Denoel Folio SF

Traduit par Jacques Chambon et Henri Robillot

 

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Quatrième de couverture :

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume.

Dans cette société future où la lecture est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres, dont la détention est interdite pour le bien collectif.

Le pompier Montag se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiat consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement poursuivi par une société qui désavoue son passé.

 

Né en 1920, Ray Bradbury s’impose rapidement comme un écrivain majeur, faisant paraître une série de nouvelles oniriques et mélancoliques, plus tard réunies sous le titre de Chroniques martiennes. Publié en 1953, Fahrenheit 451, qui assoit la réputation mondiale de l’auteur, sera porté à l’écran par François Truffaut. Ray Bradbury décède en 2012.

 

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jacques Chambon et Henri Robillot.

Préface de Jacques Chambon

 

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Un monde sans livres ! Quelle horreur !! Un monde où la censure règne, c’est l’abomination !! Je voulais lire ce roman qui nous raconte comment on muselle l’humanité jusqu’à lui ôter les choix de ses propres désirs.

 

Mon avis :

Ce livre de poche est magnifique avec sa couverture et ses pages comme brûlées.
La préface nous met tout de suite dans l'ambiance en nous parlant du danger de la censure et en nous remémorant des cas pas si éloignés que ça, notamment dans les années 80 avec 
Les versets sataniques de Salman Rushdie ou encore La dernière tentation du Christ de Martin Scorsese : une condamnation à mort pour l'un, un cinéma brûlé pour l'autre.

Montag est pompier, et comme tout bon pompier qui se respecte il brûle les livres pour le bien de la société. Car les livres sont considérés comme dangereux et donc interdits. Il est fier de ce qu'il fait, et totalement exalté lorsqu'il le fait.
Mais un jour il croise le chemin de Clarisse, adolescente de 17 ans qui respire le bonheur, proscrit dans cette société. Tel un Jiminy Criquet elle va bousculer ses certitudes sur le bien-fondé de ce monde sans joie.

On découvre peu à peu cette civilisation cauchemardesque où les écrans sont tout-puissants et donnent des envies ineptes et futiles et j'ai pensé qu'on était en train de le fabriquer ce monde superficiel où les choses essentielles sont effacées au profit de la vanité et de l'abrutissement des masses. Une structure sociale où tout est fait pour décérébrer le peuple, le priver de liberté sans qu'il en ait conscience.

Ce roman dystopique, écrit en 1953 est visionnaire. Il nous parle d'un futur possible qui ressemble effroyablement à notre présent. J'ai presque eu l'impression qu'il parlait de ici et maintenant, la destruction des livres en moins. L'abrutissement des masses par des inepties afin de mieux les manipuler, leur enlever le libre arbitre et l'envie de se révolter, leur insuffler la crainte afin d'en faire des moutons. La carotte et le bâton en somme.
Heureusement, parfois des grains de sable se glissent dans les rouages… et font renaître l'espoir.

J'ai ressenti le désespoir de ceux qui voient leur bibliothèque partir en fumée, qui se comportent tel un capitaine à bord de son navire en train de sombrer.
J'ai dévoré ce livre addictif avec passion mais aussi effroi, car la lecture nous ouvre l'esprit, nous élève, nous instruit, nous soigne et chasse l'obscurité.

 

 

Citations :

Page 87 : Il doit y avoir quelque chose dans les livres, des choses que nous ne pouvons pas imaginer, pour amener une femme à rester dans une maison en flammes.

 

Page 100 : Proposez des concours où l’on gagne en se souvenant des paroles de quelque chanson populaire, du nom de la capitale de tel ou tel État ou de la quantité de maïs récolté dans l’Iowa l’année précédente. Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de « faits », qu’ils se sentent gavés, mais absolument « brillants » côté information. Ils auront alors l’impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur-place. Et ils seront heureux parce que de tels faits ne changent pas.

 

Page 127 : Les bons écrivains touchent souvent la vie du doigt. Les médiocres ne font que l’effleurer. Les mauvais la violent et l’abandonnent aux mouches.

 

 

Page 153 : Rentrez chez vous et pensez à votre premier mari divorcé, au second qui s’est tué en avion, au troisième qui s’est fait sauter la cervelle ; rentrez chez vous et pensez à votre bonne douzaine d’avortements, à vos maudites césariennes et à vos gosses qui vous détestent ! Rentrez chez vous et demandez-vous comment tout ça est arrivé et ce que vous avez fait pour l’empêcher.

 

Page 226 : Regarde le monde. Il est plus extraordinaire que tous les rêves fabriqués ou achetés en usine. Ne demande pas de garanties, ne demande pas la sécurité, cet animal-là n’a jamais existé. Et si c’était le cas , il serait parent du grand paresseux qui reste suspendu toute la journée à une branche, la tête en bas, passant sa vie à dormir.

 

 

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Mon avis : Dune Tome 1 - Frank Herbert

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Michel Demuth

 

Éditions Robert Laffont – AILLEURS & DEMAIN

 

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Quatrième de couverture :

Car Dune produit l'Épice, drogue miracle, source de longévité et de prescience. Voici l'épopée prodigieuse de Paul Atréides, connu comme prophète sous le nom de Paul Muad'Dib, seigneur d'Arrakis et empereur appelé à devenir le messie de Dune.
Avec le cycle de Dune, Frank Herbert a brossé une fresque immense, digne, par l'intensité dramatique et le foisonnement des personnages, des plus grands chefs-d'oeuvre du roman historique classique.
On y perçoit aussi le bruit et la fureur des drames shakespeariens. Mais cette fresque ne se situe pas dans le passé. Elle se déploie dans l'avenir. Un avenir où les hommes naviguent entre les étoiles et peuplent un milliard de mondes. Parmi ces mondes, Dune, planète désertique où l'eau est plus précieuse que l'or et pour laquelle se battent les deux grandes familles des Atréides et des Harkonnen.

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

C’est Lea Touch Book, admin du groupe FB Picabo River Book Club qui a su me donner envie de lire ce livre que j’évitais.

 

Mon avis :

J'ai été quelque peu déstabilisée au départ par tous les termes inconnus qui renvoient au Lexique de l'Imperium en fin d'ouvrage. Mais rapidement j'ai été prise dans l'histoire et au bout de trente pages je n'y pensais plus.
Et puis je suis allée voir le film au cinéma, chose que je ne fais jamais pendant une lecture mais qui m'a aidée finalement à situer les différents éléments.

L'eau, cette denrée essentielle à la vie sur Arrakis, dont il ne faut en aucun cas gaspiller la moindre goutte et qui donne à ce roman des vrais relents d'écologie… dans ce monde aride, on prend vraiment conscience de sa valeur.

Que dire à part que j'ai trouvé l'histoire passionnante, haletante, profonde et incroyablement addictive.
C'est l'éternel recommencement des luttes de pouvoir, des religions qui servent à asservir, comme si tous les peuples devaient être indéfiniment coincés dans le même schéma immuable.
C'est peut-être que les hommes et les civilisations se suivent et se ressemblent.

J'ai aimé être régulièrement invitée dans les pensées des différents protagonistes, j'ai trouvé ça très éclairant quant aux possibilités qui se profilaient, à la duplicité de certains, et aux projets et désirs de ceux dont on lit les pensées.

J'ai néanmoins un peu de difficulté à imaginer que dans plusieurs millénaires, les êtres doués d'une pensée concrète seront toujours assujettis à des superstitions.

Frank Herbert a construit un univers complexe et futuriste, et pourtant intemporel. Par certains aspects, les luttes de pouvoir, les perfidies et trahisons, les religions toutes-puissantes, et le système impérialiste m'ont évoqué l'Antiquité mais aussi le Moyen-Âge, à la différence qu'il y a là des natifs de différents mondes dont certains ont des pouvoirs télépathiques, de prescience ou encore télékinésiques.

Je ne saurais dire si j'ai aimé un peu, beaucoup, passionnément… je pense que je le saurai avec le temps.

 

 

Citations :

Page 246 : On prête l’oreille aux hordes, aux cris de ceux qui chassaient nos ancêtres en un passé si lointain que seules nos cellules les plus primitives s’en souviennent. Les oreilles voient. Les narines voient.

 

Page 592 : Tous les hommes cherchent la lumière. La Religion n’est que la façon la plus ancienne et la plus vénérable de trouver un sens à l’univers créé par Dieu. Les savants cherchent les lois des évènements. Le rôle de la Religion est de découvrir la place de l’homme dans cette légalité.

 

 

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Mon avis : Cantique pour les étoiles – Simon Jimenez

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Benoît Domis

Éditions Nouveaux Millénaires

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Quatrième de couverture :

L'humanité a quitté la Terre, devenue inhabitable, voilà mille ans. Elle vit aujourd'hui dans d'immenses stations spatiales, conçues et gérées par des multinationales, et se déplace entre les étoiles par la Poche, une contraction de l'espace et du temps. Quelques semaines dans la Poche se traduisent par des années, voire des décennies en temps réel, condamnant ceux qui y transitent à une vie de solitude. C'est le cas de Nia Imani, capitaine d'un cargo assurant la liaison entre Umbai-V et la station Pélican. Un jour, une capsule d'origine inconnue s'écrase à la surface d'Umbai-V. À son bord, un enfant, indemne mais muet, que Nia accepte de ramener aux autorités compétentes. Au fil de leur voyage, et malgré le silence, un lien très fort se tisse entre la femme et le garçon. Pourtant, le mystère demeure : qui est-il ? D'où vient-il ? Ne risque-t-elle pas de commettre une terrible erreur en le livrant à ses employeurs ?

 

Simon Jimenez est américain, auteur de plusieurs nouvelles remarquées. Cantique pour les étoiles, sur lequel planent les ombres de David Mitchell et de Gabriel Garcia Marquez, est son premier roman.

 

« Émouvant, audacieux, surprenant, magnifique… Cantique pour les étoiles n’est pas seulement le meilleur premier roman que j’aie lu depuis longtemps, c’est aussi l’un des meilleurs romans de SF dont je me souvienne. »

Paul Di Filippo, Locus

 

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Ceci est une nouvelle découverte grâce à a Touch Book qui a eu l'excellente idée de mettre la SF en avant pour cet été sur son excellent groupe fb le Picabo River Book Club ‼

 

 

Mon avis :

Ce roman vous attrape dès les premières lignes, et c'est un bonheur de se plonger ainsi dans cet univers lointain.
Un enfant tombé du ciel sur un des mondes de la coalition, une voyageuse interstellaire qui l'embarque à son bord.
J'ai eu une sensation de dolence et de douceur émanant de cet enfant, mais aussi venant de Nia envers lui, une osmose qui se crée pas à pas entre eux, un lien inexplicable. Des sentiments non-dits mais qui transpirent, un attachement silencieux entre ce gosse mutique et la baroudeuse de l'espace.

Ce roman entraîne le lecteur aux confins de l'univers mais aussi de l'esprit humain avec ses angoisses existentielles telle que la peur du vide et le besoin de le remplir, savoir d'où on vient et où on va, pourquoi on est là, à quoi on sert. Il nous parle des sociétés humaines, toujours construites sur des injustices, de la futilité et de la vanité. Il nous montre un futur sans la Terre et nous fait rêver de mondes multiples, alors qu'à priori on n'a pas de futur sans la Terre, sourds que nous sommes aux avertissements des scientifiques. Il nous parle d'une humanité qui ne changera sans doute jamais, pour toujours égoïste, destructrice, inconséquente, qui n'apprend jamais de ses erreurs, incapable de s'émerveiller devant le sublime et de le respecter, et par cupidité très douée pour abîmer sa planète au point de la rendre inhabitable.
C'est aussi un roman qui parle d'amour et de famille. Des gens qu'on rencontre au hasard de la vie, et l'amitié qui en découle, qui est une des formes les plus généreuses de l'amour, la famille qu'on devient avec ces gens qu'on ne choisit pas forcément au départ mais qu'on choisit de continuer à aimer.
On voyage dans une multitude de mondes et c'est ça qui est beau dans la SF, c'est cette part de rêve qui nous offre le fantasme que peut-être nous ne sommes pas seuls dans l'univers.

C'est un roman qui vous prend par la main et ne vous lâche plus, une histoire passionnante avec des beaux personnages aux caractères complexes. J'ai fait un très beau voyage au long cours à travers la galaxie et le temps.


 

 

Citations :

Page 124 : L’amour n’est pas qu’une construction mentale, et l’âme ne se résume pas à une tentative insignifiante pour nous aider à oublier la cruauté de notre propre vide.

 

Page 158 : À une époque, elle était capable de se perdre dans le Mouvement, d’atteindre ce nirvana neurotoxique au sein de cet océan de membres sous la lumière stroboscopique. Mais ce soir, à mesure que les effets de la fumée se dissipaient et que ses vertiges lui donnaient vaguement la nausée, elle ne connut aucune révélation comparable à celles de sa jeunesse insouciante.

 

Page 254 : J’étais heureuse, tout en ne l’étant pas. J’avais comme une sorte de manque, ici, répondit-elle, se tapotant la poitrine, à l’emplacement du cœur. Un vide, quelque chose en sommeil, que rien sur Ariane ne pouvait réveiller. Je me sentais seule. Je ne sais pas mieux l’expliquer.

 

Page 291 : Cette nuit-là, la flûte joua une mélodie aux accents plaintifs, qu’on entendit par les grilles d’aérations, par les écoutilles et dans les couloirs ; elle flotta devant les cabines où l’équipage, satisfait de ses rêves, dormait à poings fermés ; enfin, elle traversa la coque elle-même, hors du vaisseau. Les notes tombèrent dans le vide, dans les constellations mythiques des premiers voyageurs, et encore plus profondément, jusqu’à ce qu’elles cèdent à la force d’attraction de l’océan noir et s’évanouissent.

 

 

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Mon avis : L’homme qui mit fin à l’Histoire – Ken Liu

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre-Paul Durastanti

 

Éditions Le Bélial

 

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Quatrième de couverture :

 

Futur proche.
Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d'État.
Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l'Unité 731 se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi-million de personnes… L'Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d'occupation américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l'Histoire.

« Ken Liu est un génie. » Elizabeth Bear

 

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

 

La SF a été mise à l’honneur sur le Picabo River Book Club pour l’été et ce livre faisait partie de la sélection d’un certain nombre de romans par Léa Touch Book.

 

Mon avis :

 


Dès le départ j'ai été surprise par la forme de ce court roman. Il se présente comme un reportage.
J'ai appris des choses, notamment l'existence dès 1932 de l'unité 731 basée en Chine, une monstruosité japonaise où on pratiquait des crimes contre l'humanité envers des chinois plus particulièrement mais pas uniquement. Tout ce qui va se passer dans cette histoire part de là.
Ensuite le roman m'a paru très bavard et un poil intello, heureusement pas pendant longtemps. J'ai rapidement été totalement captivée.

Ce qu'on apprend dans cette histoire est terrifiant, tortures, mutilations, vivisection, expérimentations, et ça dit beaucoup de la nature humaine en temps de guerre qui laisse libre cours aux penchants psychopathes des pires sadiques, sous couvert de progrès de la médecine.

Plus qu'un roman de SF sur les voyages temporels, celui-ci semble servir de prétexte pour nous raconter une page de l'histoire, totalement ignorée de l'Occident, sur les atrocités commises par les japonais sur les prisonniers chinois.
Ça met aussi en évidence la faiblesse du crédit qu'on désire apporter parfois au témoignage humain afin d'être dans le révisionnisme et le négationnisme.

 

 

Citations :

 

Page 33 : À l’Ouest, on aime le Japon, beaucoup moins la Chine. Les occidentaux ne veulent pas la comprendre. Peut-être qu’ils ne peuvent pas. Nous n’avons rien à dire à ces journalistes. Ils ne nous croiraient pas, de toute façon.

 

Page 36 : Tant que le Darfour restait un nom sur un continent lointain, on pouvait ignorer les morts. Mais si vos voisins vous disaient ce qu’ils avaient vu lors de leur voyage là-bas ? Si les parents de victimes venaient vous raconter leurs souvenirs de ce pays ? Pourriez-vous continuer d’ignorer la situation ?

 

Page 61 : La Deuxième Guerre mondiale est une période anormale où les règles de conduite normales ont été suspendues, de terribles évènements ont eu lieu et de grandes souffrances en ont résulté.

 

 

 

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Mon avis : La forêt sombre – Liu Cixin

Publié le par Fanfan Do

Traduit du chinois par Gwennaël Gaffric

 

Éditions Acte Sud

 

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Quatrième de couverture :

 

L'humanité le sait désormais : dans un peu plus de quatre siècles, la flotte trisolarienne envahira le système solaire. La Terre doit impérativement préparer la parade, mais tout progrès dans les sciences fondamentales est entravé par les intellectrons. Grâce à ces derniers, les Trisolariens peuvent espionner toutes les conversations et tous les ordinateurs, en revanche ils sont incapables de lire dans l'âme humaine. Parallèlement aux programmes de défense classiques visant à lever des armées spatiales nationales, le Conseil de défense planétaire imagine donc un nouveau projet : le programme Colmateur. Quatre individus seront chargés d'élaborer chacun de leur côté des stratégies pour contrer l'invasion ennemie, sans en révéler la nature. Ils auront à leur disposition un budget presque illimité et pourront agir comme bon leur semble, sans avoir besoin de se justifier. Livrés à eux-mêmes, ils devront penser seuls, et brouiller les pistes. Trois des hommes désignés sont des personnalités politiques de premier plan et des scientifiques éminents, mais le quatrième est un parfait anonyme. Astronome et professeur de sociologie sans envergure, le Chinois Luo Ji ignore totalement la raison pour laquelle on lui confie cette mission. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il est désormais l'un des Colmateurs, et que les Trisolariens veulent sa mort.

 

Après Le Problème à trois corps, Liu Cixin revient avec une suite haletante et magistrale.

 

Né en 1963, Liu Cixin est une véritable légende de la SF en Chine. Sa trilogie romanesque inaugurée avec Le Problème à trois corps est en cours de publication dans le monde entier.

 

 

 

Mon avis :

 

L'humanité sait désormais que les Trisolariens seront là dans 400 ans pour nous mettre une énorme raclée et nous anéantir comme de la vermine.
Il y a trois catégories d'humains. Ceux qui se disent que dans 400 ils ne seront plus là depuis longtemps et donc qui s'en moquent ! Mais comment font-ils ? Puis il y a ceux, dont je fais partie, qui se sentent désespérés à l'idée que l'humanité va disparaître. Savoir que dans cinq milliards d'années le soleil va engloutir la Terre et que l'espèce dont je fais partie aura rejoint le néant depuis longtemps m'a toujours terrifiée. Et il y a ceux qui souhaitent voir l'humanité disparaître et qui veulent donc aider les Trisolariens à nous pulvériser.

J'ai plongé avec délice dans ce tome 2 et je me suis fait happer tout de suite.
La notion de temps prend dans ce deuxième tome un aspect héroïque et abstrait. En effet, travailler sur un projet si long qu'on n'en verra pas l'aboutissement, tient du don de soi absolu.
Certains auront néanmoins la possibilité d'opter pour l'hibernation et verrons un jour peut-être le résultat.

Parmi les plans mis en oeuvre pour sauver l'humanité, il y a le programme Colmateur que j'ai trouvé plutôt sidérant et déconcertant ! J'ai adoré l'idée qui m'a parue vraiment surréaliste.

J'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs dans le très long premier chapitre mais plus on avance dans ce roman foisonnant plus on veut y rester. 
Liu Cixin parvient à totalement harponner le lecteur pour l'embarquer dans cette histoire de l'humanité future qui lutte pour sa survie.
Il y a des moments vertigineux où subitement on se sent misérable petit vermisseau, insignifiante petite poussière cosmique face à l'infini de l'univers.


 

 

Citations :

 

Page 13 : - Premièrement : la survie est la nécessité première de toute civilisation ; deuxièmement : une civilisation ne cesse de croître et de s’étendre, tandis que la quantité totale de matière dans l’Univers reste constante.

 

Page 48 : Ceux qui seront alors à bord de ces vaisseaux appartiendrons à la dixième et quelque génération de nos petits-enfants.

 

Page 58 : - Oncle Zhang, réfléchissez à ce qu’était le monde il y a à peine cent vingt ans. La Chine était encore sous l’empire des Qing. Il fallait un bon mois pour relier Hangzhou depuis Pékin, l’empereur lui-même devait rester plusieurs jours le cul dans sa chaise à porteurs quand il voulait se rendre dans sa villégiature de montagne pour échapper aux chaleurs de l’été ! Aujourd’hui il, il faut à peine trois jours pour faire le trajet de la Terre à la Lune. La technologie se développe à une vitesse folle, exponentielle.

 

Page 112 : Ce que l’on aime, ce n’est pas l’homme ou la femme de la réalité, mais celui ou celle qui naît dans notre imaginaire. Les amants réels ne sont que des modèles permettant de créer ceux que l’on rêve. Tôt ou tard, on finit par se rendre compte du fossé qui existe entre l’amour rêvé et son modèle. Quand on parvient à s’habituer à cette différence, on peut continuer à être ensemble, mais quand on échoue, on se sépare, c’est aussi simple que cela.

 

Page 183 : Il savait que l’oisiveté de ces derniers temps n’avait été qu’un bref instant d’apesanteur avant une chute vers les abysses d’une solitude dont il avait maintenant atteint le fond.

 

Page 325 : - Amiral, pour la première fois, je regrette d’être athée. Sinon, j’aurais l’espoir que nous nous revoyions un jour.

 

Page 339 : - L’évolution du cerveau humain a besoin de vingt à deux cent mille ans avant que ne se produisent des changements visibles, et la civilisation humaine n’a derrière elle que cinq mille ans d’histoire. Ce dont nous nous servons par conséquent aujourd’hui est le cerveau d’un homme primitif…

 

Page 381 : Le plus grand obstacle à la survie de l’humanité, c’est l’humanité elle-même.

 

Page 561 : Il savait que si la Terre était propice à la vie humaine, ce n’était pas une coïncidence, encore moins un effet de quelque principe anthropique, mais davantage le résultat d’une longue interaction entre sa biosphère et son environnement, un résultat qui ne pourrait très probablement jamais être reproduit dur d’autres planètes dans des systèmes éloignés.

 

 

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Mon avis : L’incivilité des fantômes – Rivers Solomon

Publié le par Fanfan Do

Éditions Aux Forges De Vulcain

Traduit par Francis Guévremont

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

 

Aster est une jeune femme que son caractère bien trempé expose à l’hostilité des autres. Son monde est dur et cruel. Pourtant, elle se bat, existe, et aide autant qu’elle le peut, avec son intelligence peu commune, ceux et celles qu’elle peut aider. Mais un jour, un type la prend en grippe. Et Aster comprend qu’elle ne peut plus raser les murs, et qu’il lui faut se tenir grande. Sa rébellion est d’autant plus spectaculaire qu’elle est noire, dans un vaisseau spatial qui emmène les derniers survivants de l’humanité vers un improbable Éden, un vaisseau où les riches blancs ont réduit en esclavage les personnes de couleur.

 

Un premier roman qui prend pour prétexte la science-fiction pour inventer un microcosme de l’Amérique, et de tous les maux qui la hantent, tels des fantômes.

Rivers Solomon est une personne transgenre, née aux Etats-Unis, qui vit désormais en Grande-Bretagne. L’incivilité des fantômes est son premier roman.

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

 

J’avais ce livre depuis quasiment sa sortie, sans doute le fait que l’autrice soit afro-américaine transgenre m’a attirée. Je savais bien qu’un jour je le lirai ! Mais quand ? Et puis Léa Touch Book, admin du Picabo River Book Club a eu envie de mettre la SF américaine à l’honneur pour cet été 2021 ? Et celui-ci a fait partie d’une sélection d’une quinzaine de romans qu’elle nous a proposés.

 

Mon avis :

 

Dès le départ le décor est planté, transidentité et intersexualité sont du voyage.
Il a fallu que je m'habitue au pronom "iel" que je n'avais jamais concrètement lu nulle part jusqu'ici.

Les humains ont quitté la terre pour un voyage dont ils ignorent s'il aura un aboutissement, s'ils trouveront un jour un endroit où se poser, à bord d'un vaisseau dont le gigantisme est inimaginable. Toutes les couches de la société, y travaillent, cultivent et font de l'élevage, séparés par leurs niveaux de pauvreté ou de richesse. On dirait un vaisseau-monde, tellement immense que c'est difficile de se le figurer.

C'est une société de fin du monde effarante, où quittant une Terre agonisante, ils sont partis à la recherche d'un nouveau monde en prenant bien soin que conserver toute l'iniquité de l'ancien monde : le racisme avec la notion de races inferieures et les classes sociales très basses au service des classes sociales élevées, l'extrême richesse et l'extrême pauvreté, au lieu de tirer des leçons de leurs erreurs. Il y a les haut-pontiens, qui se prennent pour la crème de l'humanité et les bas-pontiens, qui ne comptent pas.
Ils ont aussi emporté la religion avec tout ce qu'elle peut comporter d'intolérance, de misogynie et de préjugés. Sans oublier l'homophobie et la transphobie. Il s'agit là d'un monde totalement rétrograde. Ça m'a d'ailleurs énormément fait penser au système de castes en Inde.

Aster, métisse née fille mais non binaire, vit dans le souvenir de Lune, sa mère qu'elle n'a pas connue et qui a laissé un journal codé.
Elle est amie avec Gisèle, étrange personnage, un peu folle et bipolaire, cynique, cruelle, révoltée et survoltée, et Théo le chirurgien, introverti et très pieux, qui a fait vœu de chasteté et dont elle est l'assistante. Et puis il y a Mélusine, sa tante qui l'a élevée mais qui n'a pourtant aucun instinct maternel.

 

On découvre une société cauchemardesque qui vit depuis un temps infini dans Matilda, ce vaisseau qui doit les amener vers la terre promise mais qui pour les bas-pontiens est surtout une prison de fer, antichambre de la mort depuis les nombreuses coupures de courant qui les privent de chauffage et leur font endurer des températures glaciaires, pendant que les haut-pontiens vivent dans une opulence indécente. Ce monde futur est arriéré, cruel et violent. J'ai trouvé cette option intéressante car inhabituelle il me semble.

Aster cherche quelque chose, aspire à comprendre, à découvrir le message secret de Lune, qui sans doute lui apportera bien des réponses.

J'ai aimé l'histoire, toujours étonnée que je suis par la force vitale qui anime tout ce qui est, même dans les pires difficultés de l'existence et la résilience dont certains sont capables même quand l'espoir est si ténu qu'il est quasi inexistant. Et j'ai aimé les réflexions sur le subjectif, le futile, la superficialité, et la vanité de tout ça.
C'est un bel écho à notre société, qui hélas nous laisse penser qu'on n'a aucune chance de s'améliorer, qu'il y aura toujours des tordus machiavéliques et cruels, des despotes, des tyrans imbus d'eux-mêmes. Car quelle que soit l'époque dans laquelle on vit, l'humanité reste ce qu'elle est.


 

 

Citations :

 

Page 119 : Je crois que c’est ma nounou, Mélusine, qui a fait de moi ce que je suis. Une tapette. Un homme qui ne fait pas ce que les hommes doivent faire, qui n’est pas ce qu’un homme doit être.

 

Page 270 :-Vous avez de la chance, tu sais, qu’il y ait si peu de miroirs dans les bas-ponts. Vous finiriez tous par vous suicider, si vous deviez voir vos horribles tronches partout, à tout moment.

 

Page 277 : Flick hurlait, hurlait, et Aster sut, à ce moment précis, que les dieux n’existaient pas, car les dieux, s’ils avaient existé, auraient immédiatement mis fin à cette horreur. Il leur suffirait de claquer des doigts et c’en serait fini. C’en serait fini de l’humanité tout entière.

 

Page 349 : Parfois, malgré elle, Aster se disait avec inquiétude qu’elle n’était pas assez jolie. Pourquoi ? Il était étrange de s’inquiéter du fait d’être joli ou non. La beauté était une catégorie subjective, fallacieuse. La beauté ne pouvait être recréée dans un laboratoire.

 

 

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