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Mon avis : Cantique pour les étoiles – Simon Jimenez

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Benoît Domis

Éditions Nouveaux Millénaires

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

L'humanité a quitté la Terre, devenue inhabitable, voilà mille ans. Elle vit aujourd'hui dans d'immenses stations spatiales, conçues et gérées par des multinationales, et se déplace entre les étoiles par la Poche, une contraction de l'espace et du temps. Quelques semaines dans la Poche se traduisent par des années, voire des décennies en temps réel, condamnant ceux qui y transitent à une vie de solitude. C'est le cas de Nia Imani, capitaine d'un cargo assurant la liaison entre Umbai-V et la station Pélican. Un jour, une capsule d'origine inconnue s'écrase à la surface d'Umbai-V. À son bord, un enfant, indemne mais muet, que Nia accepte de ramener aux autorités compétentes. Au fil de leur voyage, et malgré le silence, un lien très fort se tisse entre la femme et le garçon. Pourtant, le mystère demeure : qui est-il ? D'où vient-il ? Ne risque-t-elle pas de commettre une terrible erreur en le livrant à ses employeurs ?

 

Simon Jimenez est américain, auteur de plusieurs nouvelles remarquées. Cantique pour les étoiles, sur lequel planent les ombres de David Mitchell et de Gabriel Garcia Marquez, est son premier roman.

 

« Émouvant, audacieux, surprenant, magnifique… Cantique pour les étoiles n’est pas seulement le meilleur premier roman que j’aie lu depuis longtemps, c’est aussi l’un des meilleurs romans de SF dont je me souvienne. »

Paul Di Filippo, Locus

 

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Ceci est une nouvelle découverte grâce à a Touch Book qui a eu l'excellente idée de mettre la SF en avant pour cet été sur son excellent groupe fb le Picabo River Book Club ‼

 

 

Mon avis :

Ce roman vous attrape dès les premières lignes, et c'est un bonheur de se plonger ainsi dans cet univers lointain.
Un enfant tombé du ciel sur un des mondes de la coalition, une voyageuse interstellaire qui l'embarque à son bord.
J'ai eu une sensation de dolence et de douceur émanant de cet enfant, mais aussi venant de Nia envers lui, une osmose qui se crée pas à pas entre eux, un lien inexplicable. Des sentiments non-dits mais qui transpirent, un attachement silencieux entre ce gosse mutique et la baroudeuse de l'espace.

Ce roman entraîne le lecteur aux confins de l'univers mais aussi de l'esprit humain avec ses angoisses existentielles telle que la peur du vide et le besoin de le remplir, savoir d'où on vient et où on va, pourquoi on est là, à quoi on sert. Il nous parle des sociétés humaines, toujours construites sur des injustices, de la futilité et de la vanité. Il nous montre un futur sans la Terre et nous fait rêver de mondes multiples, alors qu'à priori on n'a pas de futur sans la Terre, sourds que nous sommes aux avertissements des scientifiques. Il nous parle d'une humanité qui ne changera sans doute jamais, pour toujours égoïste, destructrice, inconséquente, qui n'apprend jamais de ses erreurs, incapable de s'émerveiller devant le sublime et de le respecter, et par cupidité très douée pour abîmer sa planète au point de la rendre inhabitable.
C'est aussi un roman qui parle d'amour et de famille. Des gens qu'on rencontre au hasard de la vie, et l'amitié qui en découle, qui est une des formes les plus généreuses de l'amour, la famille qu'on devient avec ces gens qu'on ne choisit pas forcément au départ mais qu'on choisit de continuer à aimer.
On voyage dans une multitude de mondes et c'est ça qui est beau dans la SF, c'est cette part de rêve qui nous offre le fantasme que peut-être nous ne sommes pas seuls dans l'univers.

C'est un roman qui vous prend par la main et ne vous lâche plus, une histoire passionnante avec des beaux personnages aux caractères complexes. J'ai fait un très beau voyage au long cours à travers la galaxie et le temps.


 

 

Citations :

Page 124 : L’amour n’est pas qu’une construction mentale, et l’âme ne se résume pas à une tentative insignifiante pour nous aider à oublier la cruauté de notre propre vide.

 

Page 158 : À une époque, elle était capable de se perdre dans le Mouvement, d’atteindre ce nirvana neurotoxique au sein de cet océan de membres sous la lumière stroboscopique. Mais ce soir, à mesure que les effets de la fumée se dissipaient et que ses vertiges lui donnaient vaguement la nausée, elle ne connut aucune révélation comparable à celles de sa jeunesse insouciante.

 

Page 254 : J’étais heureuse, tout en ne l’étant pas. J’avais comme une sorte de manque, ici, répondit-elle, se tapotant la poitrine, à l’emplacement du cœur. Un vide, quelque chose en sommeil, que rien sur Ariane ne pouvait réveiller. Je me sentais seule. Je ne sais pas mieux l’expliquer.

 

Page 291 : Cette nuit-là, la flûte joua une mélodie aux accents plaintifs, qu’on entendit par les grilles d’aérations, par les écoutilles et dans les couloirs ; elle flotta devant les cabines où l’équipage, satisfait de ses rêves, dormait à poings fermés ; enfin, elle traversa la coque elle-même, hors du vaisseau. Les notes tombèrent dans le vide, dans les constellations mythiques des premiers voyageurs, et encore plus profondément, jusqu’à ce qu’elles cèdent à la force d’attraction de l’océan noir et s’évanouissent.

 

 

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