Mon avis : L’homme qui mit fin à l’Histoire – Ken Liu
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre-Paul Durastanti
Éditions Le Bélial
Mon avis sur Insta c'est ici
Quatrième de couverture :
Futur proche.
Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d'État.
Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l'Unité 731 se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi-million de personnes… L'Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d'occupation américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l'Histoire.
« Ken Liu est un génie. » Elizabeth Bear
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Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :
La SF a été mise à l’honneur sur le Picabo River Book Club pour l’été et ce livre faisait partie de la sélection d’un certain nombre de romans par Léa Touch Book.
Mon avis :
Dès le départ j'ai été surprise par la forme de ce court roman. Il se présente comme un reportage.
J'ai appris des choses, notamment l'existence dès 1932 de l'unité 731 basée en Chine, une monstruosité japonaise où on pratiquait des crimes contre l'humanité envers des chinois plus particulièrement mais pas uniquement. Tout ce qui va se passer dans cette histoire part de là.
Ensuite le roman m'a paru très bavard et un poil intello, heureusement pas pendant longtemps. J'ai rapidement été totalement captivée.
Ce qu'on apprend dans cette histoire est terrifiant, tortures, mutilations, vivisection, expérimentations, et ça dit beaucoup de la nature humaine en temps de guerre qui laisse libre cours aux penchants psychopathes des pires sadiques, sous couvert de progrès de la médecine.
Plus qu'un roman de SF sur les voyages temporels, celui-ci semble servir de prétexte pour nous raconter une page de l'histoire, totalement ignorée de l'Occident, sur les atrocités commises par les japonais sur les prisonniers chinois.
Ça met aussi en évidence la faiblesse du crédit qu'on désire apporter parfois au témoignage humain afin d'être dans le révisionnisme et le négationnisme.
Citations :
Page 33 : À l’Ouest, on aime le Japon, beaucoup moins la Chine. Les occidentaux ne veulent pas la comprendre. Peut-être qu’ils ne peuvent pas. Nous n’avons rien à dire à ces journalistes. Ils ne nous croiraient pas, de toute façon.
Page 36 : Tant que le Darfour restait un nom sur un continent lointain, on pouvait ignorer les morts. Mais si vos voisins vous disaient ce qu’ils avaient vu lors de leur voyage là-bas ? Si les parents de victimes venaient vous raconter leurs souvenirs de ce pays ? Pourriez-vous continuer d’ignorer la situation ?
Page 61 : La Deuxième Guerre mondiale est une période anormale où les règles de conduite normales ont été suspendues, de terribles évènements ont eu lieu et de grandes souffrances en ont résulté.