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Mon avis : La forêt sombre – Liu Cixin

Publié le par Fanfan Do

Traduit du chinois par Gwennaël Gaffric

 

Éditions Acte Sud

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

 

L'humanité le sait désormais : dans un peu plus de quatre siècles, la flotte trisolarienne envahira le système solaire. La Terre doit impérativement préparer la parade, mais tout progrès dans les sciences fondamentales est entravé par les intellectrons. Grâce à ces derniers, les Trisolariens peuvent espionner toutes les conversations et tous les ordinateurs, en revanche ils sont incapables de lire dans l'âme humaine. Parallèlement aux programmes de défense classiques visant à lever des armées spatiales nationales, le Conseil de défense planétaire imagine donc un nouveau projet : le programme Colmateur. Quatre individus seront chargés d'élaborer chacun de leur côté des stratégies pour contrer l'invasion ennemie, sans en révéler la nature. Ils auront à leur disposition un budget presque illimité et pourront agir comme bon leur semble, sans avoir besoin de se justifier. Livrés à eux-mêmes, ils devront penser seuls, et brouiller les pistes. Trois des hommes désignés sont des personnalités politiques de premier plan et des scientifiques éminents, mais le quatrième est un parfait anonyme. Astronome et professeur de sociologie sans envergure, le Chinois Luo Ji ignore totalement la raison pour laquelle on lui confie cette mission. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il est désormais l'un des Colmateurs, et que les Trisolariens veulent sa mort.

 

Après Le Problème à trois corps, Liu Cixin revient avec une suite haletante et magistrale.

 

Né en 1963, Liu Cixin est une véritable légende de la SF en Chine. Sa trilogie romanesque inaugurée avec Le Problème à trois corps est en cours de publication dans le monde entier.

 

 

 

Mon avis :

 

L'humanité sait désormais que les Trisolariens seront là dans 400 ans pour nous mettre une énorme raclée et nous anéantir comme de la vermine.
Il y a trois catégories d'humains. Ceux qui se disent que dans 400 ils ne seront plus là depuis longtemps et donc qui s'en moquent ! Mais comment font-ils ? Puis il y a ceux, dont je fais partie, qui se sentent désespérés à l'idée que l'humanité va disparaître. Savoir que dans cinq milliards d'années le soleil va engloutir la Terre et que l'espèce dont je fais partie aura rejoint le néant depuis longtemps m'a toujours terrifiée. Et il y a ceux qui souhaitent voir l'humanité disparaître et qui veulent donc aider les Trisolariens à nous pulvériser.

J'ai plongé avec délice dans ce tome 2 et je me suis fait happer tout de suite.
La notion de temps prend dans ce deuxième tome un aspect héroïque et abstrait. En effet, travailler sur un projet si long qu'on n'en verra pas l'aboutissement, tient du don de soi absolu.
Certains auront néanmoins la possibilité d'opter pour l'hibernation et verrons un jour peut-être le résultat.

Parmi les plans mis en oeuvre pour sauver l'humanité, il y a le programme Colmateur que j'ai trouvé plutôt sidérant et déconcertant ! J'ai adoré l'idée qui m'a parue vraiment surréaliste.

J'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs dans le très long premier chapitre mais plus on avance dans ce roman foisonnant plus on veut y rester. 
Liu Cixin parvient à totalement harponner le lecteur pour l'embarquer dans cette histoire de l'humanité future qui lutte pour sa survie.
Il y a des moments vertigineux où subitement on se sent misérable petit vermisseau, insignifiante petite poussière cosmique face à l'infini de l'univers.


 

 

Citations :

 

Page 13 : - Premièrement : la survie est la nécessité première de toute civilisation ; deuxièmement : une civilisation ne cesse de croître et de s’étendre, tandis que la quantité totale de matière dans l’Univers reste constante.

 

Page 48 : Ceux qui seront alors à bord de ces vaisseaux appartiendrons à la dixième et quelque génération de nos petits-enfants.

 

Page 58 : - Oncle Zhang, réfléchissez à ce qu’était le monde il y a à peine cent vingt ans. La Chine était encore sous l’empire des Qing. Il fallait un bon mois pour relier Hangzhou depuis Pékin, l’empereur lui-même devait rester plusieurs jours le cul dans sa chaise à porteurs quand il voulait se rendre dans sa villégiature de montagne pour échapper aux chaleurs de l’été ! Aujourd’hui il, il faut à peine trois jours pour faire le trajet de la Terre à la Lune. La technologie se développe à une vitesse folle, exponentielle.

 

Page 112 : Ce que l’on aime, ce n’est pas l’homme ou la femme de la réalité, mais celui ou celle qui naît dans notre imaginaire. Les amants réels ne sont que des modèles permettant de créer ceux que l’on rêve. Tôt ou tard, on finit par se rendre compte du fossé qui existe entre l’amour rêvé et son modèle. Quand on parvient à s’habituer à cette différence, on peut continuer à être ensemble, mais quand on échoue, on se sépare, c’est aussi simple que cela.

 

Page 183 : Il savait que l’oisiveté de ces derniers temps n’avait été qu’un bref instant d’apesanteur avant une chute vers les abysses d’une solitude dont il avait maintenant atteint le fond.

 

Page 325 : - Amiral, pour la première fois, je regrette d’être athée. Sinon, j’aurais l’espoir que nous nous revoyions un jour.

 

Page 339 : - L’évolution du cerveau humain a besoin de vingt à deux cent mille ans avant que ne se produisent des changements visibles, et la civilisation humaine n’a derrière elle que cinq mille ans d’histoire. Ce dont nous nous servons par conséquent aujourd’hui est le cerveau d’un homme primitif…

 

Page 381 : Le plus grand obstacle à la survie de l’humanité, c’est l’humanité elle-même.

 

Page 561 : Il savait que si la Terre était propice à la vie humaine, ce n’était pas une coïncidence, encore moins un effet de quelque principe anthropique, mais davantage le résultat d’une longue interaction entre sa biosphère et son environnement, un résultat qui ne pourrait très probablement jamais être reproduit dur d’autres planètes dans des systèmes éloignés.

 

 

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