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Mon avis : Le syndrome du canal carpien – John Boyne

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Sophie Aslanides

 

Éditions Le Livre de Poche

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Les Cleverley sont britanniques, célèbres et riches. Ils n’ont aucune conscience de la fragilité de leurs privilèges… jusqu’au jour où un tweet les fait basculer dans le désastre. George, le père, un animateur de télévision – un trésor national (selon sa propre expression) –, sa femme, Beverley, romancière reconnue (pas autant qu’elle le souhaiterait), et les enfants, Nelson, Elizabeth et Achille : tous cachent sous les apparences des secrets qui sont autant d’inéluctables catastrophes.
Ensemble, ils découvrent les affres de la vie moderne, où les réputations sont détruites en un clin d’œil, et ils apprennent combien le monde se révèle impitoyable lorsque l’on s’écarte du chemin tout tracé.

Avec l’humour unique qui le caractérise, John Boyne dresse un portrait irrésistible de notre époque et de ses travers.

Une comédie sur les défauts contemporains et l’addiction aux réseaux sociaux, une fiction pleine de rage et de finesse sur la duplicité humaine. Christine Ferniot, Télérama.

C’est hilarant, joyeusement méchant et vengeur. Christilla Pellé-Douël, Psychologies magazine.

 

 

Mon avis :
George Cleverley, animateur de télévision, semble être un homme parfait. Citoyen parfait, mari parfait, père parfait, homme tolérant et engagé dans des combats justes, marche des fiertés, protection animale, humaniste et anti sexiste. Jusqu'au jour où, coup de canif dans le contrat, et un bébé adultérin se profile à l'horizon.
Berverley, son épouse est une romancière à succès, totalement superficielle et nombriliste.
Leur fils aîné, Nelson est quelqu'un de très bizarre et gentiment névrosé.
Elizabeth, leur fille est un pur produit de notre époque, très autocentrée et qui se rêve influenceuse.
Le fils cadet, Achille, ouh là là le petit escroc !


John Boyne passe à la moulinette, avec son humour ravageur, les travers de notre époque hyper connectée. Les réseaux sociaux, les haters, le wokisme, le body shaming, les platistes, les offusqués pour tout, le speed dating, l'excès de tolérance qui vire à l'intolérance, les narcissiques, les femmes qui détestent les hommes, les hommes qui méprisent les femmes, les sites de rencontres, les non binaires, la bêtise, les complotistes, l'hypocrisie, le tribunal d'internet qui salit et blesse les gens le temps d'envoyer un tweet, tout, tout, tout y passe avec une ironie mordante que j'ai adorée. L'auteur étrille gaiement les aspects négatifs des réseaux sociaux et c'est jubilatoire.

Des personnages hauts en couleur, des dialogues parfois absurdes mais tellement drôles et des choix désastreux nous emmènent de péripéties en catastrophes. Les Cleverley, fantasques et totalement anticonformistes, ont le don de se mettre dans des situations impossibles. J'ai trouvé chaque membre très attachant, même si j'ai mis plus de temps pour apprécier Beverley la mère et Elizabeth la fille, qui semblent totalement égocentriques et creuses. Avec tous les personnages qui gravitent autour, y compris la tortue, c'est un peu la raison du plus fou et c'est joyeusement féroce.

C'est un roman incroyable qui dit avec humour beaucoup de choses sur nos sociétés puériles et vaniteuses, où moins on en sait et plus on l'ouvre. 
John Boyne tourne en ridicule "une génération de crétins dont les mains sont greffées à leurs Smartphone", mais en réalité il se moque de tous ceux qui ne pensent plus qu'avec leur téléphone portable et internet, toutes générations confondues. Je me suis délectée de chaque moment, de chaque analyse de nos travers. Et j'ai beaucoup ri ! Et j'aime définitivement passionnément John Boyne !!!

 

Citations :

Page 64 : Beverley se pencha vers son interlocutrice. « Il faut que je vous dise. Je suis une personne incroyablement créative. Je l’ai toujours été. L’inspiration me coule dans les veines. Et j’adore totalement la littérature. Je lis six ou sept livres par an, incroyable, non, ce qui est probablement la raison pour laquelle je suis l’une des autrices les plus populaires du pays.

 

Page 192 : Des gens meurent, d’autres vivent. Et la planète continue à tourner. Nous sommes tellement nombreux que Dieu ou Bouddha ou Elvis ou la personne qui se trouve là-haut doit bien réveiller un volcan endormi de temps en temps, juste pour contrôler la prolifération.

 

Page 258 : Et quand il commit l’erreur d’ouvrir Twitter sur son portable en fin d’après-midi, des milliers de messages étaient apparu dans ses notifications, tous provenant des mêmes idéalistes compatissants #SoyezBienveillants qui lui disaient qu’il était vieux, gros, stupide, ignorant, raciste, homophobe, antisémite, transphobe, un Remoaner, misogyne, hypocrite, un dinosaure, un violeur d’enfants, un fasciste, un français, un connard, un con, un patient atteint de démence, un mauvais conducteur, un mangeur bruyant, un violeur, un lecteur du Daily Mail, un Tory, un Républicain irlandais, un soutien du Hamas et un fan de Michael Bublé.

 

Page 364 : Wilkes ne croit pas en l’éjaculation dans une femme. Il la considère comme une forme d’irruption coloniale.

 

Page 429 : J’essayais en réalité d’apporter mon soutien, mais dans leur infinie sagesse, les grands esprits des réseaux sociaux ont décidé que je n’aidais pas de la bonne façon. Ainsi, comme il n’avaient rien d’autre pour occuper leur matinée, parce qu’ils avaient déjà passé une demi-heure à vérifier que tous leurs doigts et tous leurs orteils étaient bien présents et en bon état, ils ont reporté leur colère sur moi. Enfin vous savez, ce n’est pas parce que vous appartenez à une minorité que vous êtes automatiquement qualifié pour être un saint. Vous pouvez aussi être étroit d’esprit, narcissique et tyrannique.

 

 

 

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