Mon avis : Solaris – Stanislas Lem
Traduit du polonais par Jean-Michel Jasienko
Éditions Folio SF
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Quatrième de couverture :
Solaris : un monde inhabité tournant autour de deux soleils, entièrement recouvert d'un immense océan protoplasmique qui, pour les scientifiques de la Terre, demeure un irritant mystère. Dès son arrivée sur Solaris, le Dr Kelvin est intrigué par le comportement du physicien Sartorius et du cybernéticien Snaut, qui semblent terrorisés. Lui-même reçoit la visite d'une femme, Harey ; une femme qu'il a autrefois aimée et qui s'est suicidée plusieurs années auparavant.
Impossible. A moins qu'une entité intelligente n'essaie d'entrer en contact avec lui en matérialisant ses fantasmes les plus secrets, et qu'en l'océan lui-même réside la clé de cette énigme aux dimensions d'un monde.
Solaris, une des pierres angulaires de la science-fiction, a été porté à l'écran en 1972 par Andreï Tarkovski et en 2002 par Steven Soderbergh.
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Mon avis :
Alors que ce roman avait l'air de commencer plutôt bien, rapidement j'ai été noyée sous des monceaux de termes techniques liés à l'histoire de Solaris, cette planète découverte bien avant la naissance du Dr Kelvin, le narrateur. Il semble que sur Solaris, l'élément le plus important soit l'océan, ce gigantesque élément gélatineux. Car il recèle bien des interrogations. À moins que Solaris ne soit cet océan...
Rapidement on comprend que quelque chose de terrible s'est passé dans la station sur Solaris. le cybernéticien Snaut à l'air fou, ou ivre. Gibarian est on ne sait où mais peut-être mort, et le physicien Sartorius semble en plein égarement. Donc, on a envie de savoir !
Mais réellement, j'ai eu envie d'abandonner au bout de 60 pages. Ça m'a paru totalement métaphysique, obscure, incompréhensible et du coup très contraignant. Je déteste m'ennuyer lors d'une lecture, et là, j'ai été servie. Et puis un personnage qui ne devrait pas être là arrive, et mon intérêt s'est trouvé attisé. Car soudain apparaît l'altérité dans ce qu'elle peut avoir de plus insondable.
Au delà de tout l'aspect scientifique, possible ou imaginaire, j'ai aimé les joutes verbales et les points de convergence entre Snout et Kelvin, sur ce qui leur arrive et ce qui les entoure, mais aussi sur ce qu'ils subodorent des événements et des étrangetés qui les ont touchés de près.
J'ai eu l'impression de pénétrer dans la psychologie des personnages et sans doute même de l'humanité dans son ensemble et j'ai trouvé ce roman très introspectif. Il m'a fait me poser beaucoup de question sur moi-même et sur les autres, et m'a amenée à beaucoup d'interrogations existentielles. Et puis ça et là, de nouveau de longues pages descriptives de ce qui pourrait être la géologie, la faune ou la flore de l'océan de Solaris et plus certainement rien de tout ça mais des phénomènes inconnus - "longus", "fongisités", "mimoïdes", "symétriades", "asymétriades", "vertébridés"-, etc, etc, etc, qui m'ont paru interminables à chaque fois. Je suppose que c'était trop pour mon esprit peu compétent concernant les sciences. J'ai eu vraiment le sentiment de lire une oeuvre philosophico-métaphysique : en bref, je n'ai pas compris grand-chose et j'ai trouvé le temps très long. Jusqu'à la chute j'ai espéré un déclic, mais il n'est pas venu. Je n'ai hélas pas du tout été connectée à l'imaginaire de Stanislas Lem.
Un point noir, que je constate souvent, les quatrièmes de couverture disent bien souvent beaucoup trop de choses, qu'on est censé découvrir peu à peu au fil de la lecture. C'est tellement dommage ! On ferait mieux de les ignorer...
Citations :
Page 43 : Pendant un certain temps, l’opinion prévalut (répandue avec zèle par la presse quotidienne), que « l’océan pensant » de Solaris était un cerveau gigantesque, prodigieusement développé, et en avance de plusieurs millions d’années sur notre propre civilisation, une sorte de « yogi cosmique », un sage, une figuration de l’omniscience, qui depuis longtemps avait compris la vanité de toute activité et qui, pour cette raison, se retranchait désormais dans un silence inébranlable.
Page 116 : Nous nous envolons dans le cosmos, préparés à tout, c’est-à-dire à la solitude, à la lutte, à la fatigue et à la mort. La pudeur nous retient de le proclamer, mais par moments nous nous jugeons admirables. Cependant, tout bien considéré, notre empressement se révèle être du chiqué. Nous ne voulons pas conquérir le cosmos, nous voulons seulement étendre la Terre jusqu’aux frontières du cosmos.
Page 174 : Les « arbres-montagnes », les « longus », les « fongosités », les « mimoïdes », « symétriades », et « asymétriades », les « vertébridés » et les « agilus » ont une physionomie linguistique terriblement artificielle ; ces termes bâtards donnent cependant une idée de Solaris à quiconque n’aurait jamais vu de la planète que des photographies floues et des films très imparfaits.