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Mon avis : Homo sapienne – Niviaq Korneliussen

Publié le par Fanfan Do

Traduit du danois par Inès Jorgensen

 

Éditions 10 18 LA PEUPLADE

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Nuuk, capitale du Groenland. Cinq jeunes mêlent leurs voix pour raconter ce qui, jusqu’à maintenant, a été laissé sous silence : Fia découvre qu’elle aime les femmes, Ivik comprend qu’elle est un homme, Arnak et Inuk pardonnent, et Sara choisit de vivre. Sur « l’île de la colère », où les tabous lentement éclatent, chacune et chacun se déleste du poids de ses peurs.

Niviaq Korneliussen manie une langue crue, sensible et indomptée. Avec ce roman choral vibrant et semblable à nul autre, elle s’impose comme la nouvelle voix d’une jeunesse groenlandaise qui se cherche, mais aussi, par-delà les frontières, d’une génération avide de liberté sexuelle.

 

« Un roman étonnamment moderne, follement décomplexé. »

L’Obs


 

Mon avis :
Le couple, dans tout ses états, et surtout dans un état de décomposition avancée. Une histoire d'amour sans amour, sans amour partagé, comme une erreur de casting. Des couples qui se font et se défont. Puis la découverte de soi autrement.

Des dialogues très étranges qui ne ressemblent pas à des dialogues, où on passe sans transition d'un interlocuteur à l'autre dans la même phrase, elle-même ponctuée de bouts de phrases en anglais, voire de paragraphes entiers, et parfois de mots danois ou inuits. Ça a été compliqué pour moi qui ai laissé mon anglais loin derrière, dans mes dernières années de lycée, il y a longtemps. Cela dit, ça semble avoir été une piqûre de rappel parce que j'ai fini par comprendre ce que je lisais.

Cinq jeunes, quatre filles, un garçon. Chaque chapitre a le nom d'un des protagonistes dont on suit les émotions, les sentiments, les espoirs, les blessures.

Dès le premier chapitre j'ai cru que j'allais m'ennuyer à mourir et détester ce court roman, tant il est étrange. Contre toute attente je l'ai beaucoup aimé ! Pourtant je n'ai pas tout compris tout de suite. La chronologie m'a semblé totalement décousue. C'est plein de jeunes, qui s'aiment, se quittent, se soûlent, s'envoient en l'air, vomissent, et recommencent.

Ce livre semble fait de petits récits qui racontent une fuite en avant, qui nous parlent d'amour et du mal qu'on peut se faire, des révélations à soi-même et l'acceptation de ce qu'on est, de transidentité, de coming out, de rejet, de peurs.

Bousculer l'ordre établi paraît être le credo de ce roman qui nous raconte une certaine jeunesse groenlandaise LGBTQI+ et nous dit que l'amour est universel.

 

 

Citations :

Page 24 : Foutu roi de la tranquillité, depuis quand n’as-tu pas été un peu excitant ? Ai-je envie de gueuler.

 

Page 124 : J’ai moi aussi commencé à me poser des questions. Je me posais des questions sur la raison pour laquelle ils se posaient des questions. Ma famille a commencé à avoir des doutes sur moi. Ils avaient des doutes sur qui j’étais. Quand ma famille s’est mise à avoir des doutes sur moi, cela m’a fait douter. Je me suis mise à avoir des doutes sur la raison pour laquelle ils avaient des doutes sur moi.

 

Page 157 : Quand les contractions deviennent plus fortes, les os de mes doigts sont sur le point de se briser, mais je ne sens que les douleurs de ma sœur. Son visage est rouge foncé. Son corps est si gonflé que je suis sûre qu’il exploserait si on y enfonçait une aiguille. J’aperçois ce qui essaie de sortir et je suis effrayée.

Je refuse de m’évanouir et essaie de ne pas imaginer une grosse tête en train de sortir d’un petit trou. C’est impossible que ce soit possible. Je ne sais pas à quoi ça ressemble. Merde, sérieusement, je ne sais vraiment pas à quoi ça ressemble !

 

 

 

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