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Mon avis : Le soleil des Scorta - Laurent Gaudé

Publié le par Fanfan Do

Ma chronique sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

 

L'origine de leur lignée condamne les Scorta à l »opprobre. A Montepuccio, leur petit village d’Italie du sud, ils vivent pauvrement, et ne mourront pas riches. Mais ils ont fait vœu de se transmettre, de génération en génération, le peu que la vie leur laisserait en héritage. Et en dehors du modeste bureau de tabac familial, créé avec ce qu’ils appellent “l’argent de New York”, leur richesse est aussi immatérielle qu’une expérience, un souvenir, une parcelle de sagesse, une étincelle de joie. Ou encore un secret. Comme celui que la vieille Carmela – dont la voix se noue ici à la chronique objective des événements – confie à son contemporain, l’ancien curé de Montepuccio, par crainte que les mots ne viennent très vite à lui manquer.
Roman solaire, profondément humaniste, le nouveau livre de Laurent Gaudé met en scène, de 1870 à nos jours, l’existence de cette famille des Pouilles à laquelle chaque génération, chaque individualité, tente d’apporter, au gré de son propre destin, la fierté d’être un Scorta, et la révélation du bonheur.

 

Romancier et dramaturge né en 1972, Laurent Gaudé a reçu en 2004 le prix Goncourt pour Le soleil des Scorta. Son œuvre, traduite dans le monde entier, est publiée par Acte Sud.

 

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Je ne connaissais pas ce roman, je le découvre grâce à ma fille qui a dû le lire dans le cadre de son DUT Métiers du livres. Il a énormément de très bons avis, donc j'ai eu envie de le lire.
Si elle en ramène souvent des trouvailles comme celle-là, je suis preneuse !

 

 

 

Mon avis :

 

 

Ce roman vous absorbe dès les premières lignes.

️C'est une histoire douloureuse, comme la pauvreté, comme l'abandon, comme la violence, comme l'ignorance. C'est déchirant.
Mais c'est aussi d'une beauté stupéfiante !
Tout est retranscrit d'une façon sublime ; les atmosphères, les sentiments, la vie...
C'est l'histoire d'un clan, soudé, indestructible, une entité, une unité, un bloc, une famille, et pourtant ce clan est né dans l'opprobre.

Étrange région du sud de l'Italie d'autrefois, dont les habitants frustes et superstitieux étaient sur une corde raide, entre chrétienté et paganisme.
Étrange époque aussi où les curés étaient tout-puissants et faisaient trembler leurs ouailles en les menaçant de la colère divine et de représailles venues du ciel.

J'ai adoré cette histoire d'une famille, sur une centaine d'années avec les vicissitudes de la vie, qui donnent l'impression qu'elle n'est qu'un feu de paille ; un claquement de doigts, une respiration et c'est déjà fini.

Ce livre me semble impossible à raconter, il faut le lire, c'est tout !
Ce roman est un coup de cœur absolu pour moi !



 

 

Citations :

 

Page 39 : Depuis toujours, les deux bourgs étaient ennemis. Les bandes rivales se livraient des batailles légendaires. Les pêcheurs s'affrontaient régulièrement sur mer, se déchirant les filets ou se volant la pêche du jour.

 

Page 45 : Il supplia dans ses prières mais seul le silence du ciel lui répondit.

 

Page 58 : La miséricorde de Dieu est une eau facile dans laquelle les lâches se lavent le visage.

 

Page 137 : Elle avait épousé un homme à la tête pleine de vent dont les yeux brillaient mais qui déambulait dans la vie comme un funambule.

 

Page 147 : On mange dans le sud avec une sorte de frénésie et une avidité goinfre. Tant qu'on peut. Comme si le pire était à venir. Comme si c'était la dernière fois qu'on mangeait.

 

Page 165 : Tu n'es rien Elia. Ni moi non plus. C'est la famille qui compte. Sans elle tu serais mort et le monde aurait continué de tourner sans même s'apercevoir de ta disparition. Nous naissons. Nous mourons. Et dans l'intervalle, il n'y a qu'une chose qui compte. Toi et moi, pris seuls, nous ne sommes rien. Mais les Scorta, les Scorta, ça, c'est quelque chose.

 

Page 186 : Mes fils sont nés. J'étais mère. Et de ce jour, je suis devenue une louve. Comme toutes les mères.

 

Page 199 : Il n'y a qu'au dernier jour de sa vie qu'on peut dire si on a été heureux, dit-il. Avant cela, il faut tenter de mener sa barque du mieux qu'on peut.

 

 

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