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fantastique

Mon avis : Chocolat amer – Laura Esquivel

Publié le par Fanfan Do

Editions Gallimard - Folio

 

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Quatrième de couverture :

Dans le Mexique du début du siècle, en pleine tempête révolutionnaire, Tita, éperdument éprise de Pedro, brave les interdits pour vivre une impossible passion. À cette intrigue empruntée à la littérature sentimentale, Laura Esquivel mêle des recettes de cuisine. Car Tita possède d'étranges talents culinaires : ses cailles aux pétales de roses ont un effet aphrodisiaque, ses gâteaux un pouvoir destructeur. L'amour de la vie est exalté dans ces pages d'un style joyeux et tendre, dont le réalisme magique renvoie aux grandes œuvres de la littérature latino-américaine. Chocolat amer, adapté en film sous le titre Les épices de la passion, s'est vendu à plus de quatre millions d'exemplaires dans le monde.

 

 

Mon avis :
Mexique, début du XXème siècle. Tita découvre avec effarement qu'étant la plus jeune des filles elle ne pourra jamais se marier car elle devra s'occuper de sa vieille maman. Sacrifiée sur l'autel d'une coutume immuable. Mais voilà, Tita est amoureuse de Pedro qui ressent un amour immense et impérissable pour elle. Hélas, parfois les compromis… car Mamá Elena veille sur sa maisonnée en parfaite mégère, d'une poigne de fer et sans cœur. Et Pedro est un idiot, car il accepte un arrangement stupide.

Cuisine, amour, peines de cœur et joie de vivre, voilà de quoi ce roman nous parle, avec un soupçon de magie. J'ai adoré l'idée !

Douze chapitres, douze mois de l'année mais pas forcément toujours la même année, avec une recette à chaque fois. Par moments il émane de ces pages une sensualité torride, où les sens se voient exacerbés par le talent culinaire, la préparation de mets succulents et élaborés éveillant des désirs refoulés. Car Tita met tellement d'elle-même dans ses plats, qu'ils semblent posséder ses gènes, près à contaminer ses convives.

Tout le long de ma lecture j'ai eu la chanson du film Peau d'âne en tête, Recette pour un cake d'amour.
J'ai adoré l'histoire de Tita, en qui j'ai vu un mélange de Cendrillon, Blanche-Neige et Peau d'âne. Elle est toutes ces femmes à la fois et en même temps le vilain petit canard… avec un soupçon de frivolité sous-jacent, de la bonne humeur et surtout l'amour de la vie et de la bonne chère. Il y a dans ce roman un mélange de la féerie de l'enfance, un côté Vatel tant l'art culinaire est essentiel et passionnément fêté, le tout saupoudré d'un zeste de fantastique. D'ailleurs la fin est incroyable.

 

Citations :

Page 54 : Tita était le dernier maillon d’une chaîne de cuisinières qui s’étaient transmis, de génération en génération, les secrets de la cuisine. Elle était représentée comme la meilleure représentante de cet art merveilleux.

 

Page 245 : « Attention de bien allumer les allumettes une par une. Si elles s’enflamment toutes ensemble, sous l’effet d’une émotion violente, le flamboiement est tellement intense qu’il illumine au-delà de notre vision normale. Alors apparaît à nos yeux un tunnel resplendissant, un chemin oublié à la naissance, qui nous incite à retrouver notre origine divine perdue. L’âme veut réintégrer son lieu primitif, laissant le corps inerte »

 

 

 

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Mon avis : Liens de sang – Octavia E. Butler

Publié le par Fanfan Do

Édition Au Diable Vauvert

 

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Quatrième de couverture :

Dana, jeune femme noire d’aujourd’hui, se retrouve propulsée au temps de l’esclavage dans une plantation du Sud et y rencontre ses ancêtres…

 

UN ROMAN D’AVENTURE QUI EXPLORE

LES IMPACTS DU RACISME, DU SEXISME

ET DE LA SUPRÉMATIE BLANCHE.

 

« Je la tiens pour une des auteures les plus inspirantes de notre génération. »

Virginie Despentes

 

Octavia E. Butler, écrivain visionnaire référence de l’afro-féminisme américain, fut plusieurs fois lauréate du prix Hugo de la nouvelle et du prix Nébula et a été distinguée du prix Genius de la fondation Mac Arthur Grant.

Elle est prématurément décédée en 2006 à Seattle à 59 ans.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Ce roman traite de trois sujets qui me passionnent : les voyages dans le temps, l’esclavagisme, et la condition féminine.

 

Mon avis :

J'ai trouvé cette histoire étonnante dès le début, car dès le prologue, on est projeté dans l'étrangeté la plus absolue. Il s'agit de voyages dans le temps, mais absolument pas choisis. Par moments, Dana, la narratrice, jeune femme noire mariée à un blanc, est prise d'étourdissements, sa vision devient floue et elle se retrouve à 5000 kilomètres de chez elle dans un état du sud, en 1815, à l'époque de l'esclavage, ce qui pour une afro-américaine de 1976 est totalement terrifiant et dangereux.

Dana va comprendre assez rapidement vers qui elle est projetée à chaque incursion dans le passé, sans forcément en comprendre la raison profonde, du moins au début. Elle devra faire preuve d'une grande vigilance, toujours se comporter en esclave, baisser les yeux devant les blancs et ne jamais répondre aux insultes ni aux coups.
Elle découvre en immersion ce qu'elle ne connaissait qu'à travers les livres d'histoire : le suprémacisme blanc, les tortures envers les noirs, leur vie de misère, un monde où violer une femme noire est normal mais en tomber amoureux est inavouable et infamant.

Ce que ce roman raconte est totalement révoltant, violent, épouvantable. J'ai ressenti des angoisses terribles à cette lecture et un dégoût profond pour les blancs, allant jusqu'à me demander comment je me serais comportée à cette époque sans toutefois imaginer un seul instant que j'aurais pu faire partie de ces monstres esclavagistes.

Malgré l'étau qui m'a serré le coeur de plus en plus fort à mesure que j'avançais dans l'histoire, impossible pour moi de lâcher ce roman totalement addictif. Car bien qu'il raconte une page sombre et méprisable de l'Histoire des États-Unis, 
Octavia E. Butler qui est afro-américaine, ne donne pas dans le manichéisme, bien au contraire.
Par ailleurs, ce livre pose des tas de questions via le parallèle entre les deux époques, comme par exemple de savoir si on peut reprendre une vie confortable en 1976 sans états d'âme après avoir été confronté à l'âpreté, la violence et l'iniquité absolue du XIXÈME siècle ?

L'idée première de cette histoire, le dessein de ces voyages dans le passé est un paradoxe temporel en lui-même.
Un roman passionnant de bout en bout.

 

Citations :

Page 202 : J’en ai profité pour lire des livres sur l’esclavage, romans, documents, tout ce qui me tombait sous la main, même si ça n’avait qu’un lointain rapport avec le sujet. J’ai même relu certains passages d’Autant en emporte le vent. Mais la peinture de noirs heureux, unis de tendres liens d’amour, m’était insupportable.

 

Page 216 : S’il n’y avait rien de honteux à violer une femme noire, c’était le comble de l’humiliation d’en aimer une.

 

Page 338 : J’avais le sentiment d’être en train de perdre ma place, ici, dans ma propre époque. L’époque de Rufus était une réalité plus puissante, plus vivace. Le travail y était plus rude, les odeurs et les saveurs plus fortes, le danger plus extrême, la souffrance plus insoutenable… L’époque de Rufus exigeait de moi des ressources jusque-là insoupçonnées. Ne pas m’y montrer à la hauteur pouvait m’y coûter la vie. Il s’agissait d’une réalité à l’état brut que ni les commodités ni les luxes faciles de notre maison, de notre temps, ne pouvaient faire palir.

 

Page 347 : J’avais toujours eu le sentiment que les Blancs d’Afrique du Sud avaient plutôt leur place au XIXème ou même au XVIIIème siècle. Sur le plan des relations interraciales, ces gens-là vivaient dans un passé ailleurs révolu. Ils devaient leur confort et leur luxe à des millions de Noirs maintenus dans la pauvreté et traités avec mépris.

 

 

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Mon avis : 22/11/63 - Stephen King

Publié le par Fanfan Do

Édition Albin Michel

Traduit de l’anglais par Nadine Gassie

 

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Quatrième de couverture :

Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l'Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas.
À moins que... Jake Epping, professeur d'anglais à Lisbon Falls, n'a pu refuser la requête d'un ami mourant : empêcher l'assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l'entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l'époque d'Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d'un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d'une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake, un amour qui transgresse toutes les lois du temps.

Avec une extraordinaire énergie créatrice, King revisite au travers d’un suspense vertigineux l’Amérique du baby-boom, des « happy days » et du rock and roll.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

J’avais ce livre depuis des années parce que j’aime beaucoup Stephen King et que les voyages dans le temps me passionnent. Et puis on me l’a proposé en lecture commune, il n’y avait plus qu’à...

 

Mon avis :

Dès le prologue j'ai été accrochée par le style et la façon de raconter.
Stephen King fait partie de ces auteurs qui vous harponnent immédiatement pour ne vous lâcher qu'au mot fin.
Et là, Ô bonheur !.. ce Roman traite un de mes thèmes préférés, le voyage dans le temps.
L'idée qu'on pourrait réparer, ou ne serait-ce que voir le passé en immersion me fascine.

J'ai trouvé absolument passionnant cette visite qui commence en 1958 avec un état d'esprit de 2011, année à laquelle se situe de début de l'histoire. Les comparaisons sont impressionnantes. On dirait qu'une éternité est passée entre ces deux périodes, tant la technologie s'est accélérée à une vitesse folle, mais aussi les mentalités et quelle étrangeté de replonger là où la ségrégation était de rigueur.

Ce voyage dans les années 50-60 m'a paru totalement fascinant. le cheminement de Jake également dans une époque qui n'est pas la sienne, avec la mission qu'il s'est assigné et l'impossibilité d'en parler à quiconque, d'où les mensonges et dissimulations auxquels il est contraint, m'ont souvent mise en apnée.
Ce qui m'apparaissait comme une simple mission - tuer Oswald avant qu'il ne tue Kennedy - s'avère d'une totale complexité et requiert un don de soi absolu. La solitude de Jake/George est terrifiante. Sans parler des risques liés à l'effet papillon...

Stephen King nous raconte une histoire de l'Amérique et des américains. On apprend énormément sur Lee Harvey Oswald qui n'était pour moi qu'un nom, alors qu'il a changé l'histoire de l'Amérique de façon tragique avec les terribles répercussions de son geste. Il y a aussi tellement de douceur et de beauté qui côtoient la laideur dans cette histoire. Les personnages et leur histoire m'ont souvent fait chaud au cœur.
J'ai adoré ce roman, du début à la fin. Et quelle fin !!!
C'est pour moi un énorme coup de cœur !

 

Citations :

Page 24 : Sa prose était de l’art primitif, mais tout aussi puissante et vraie que n’importe quelle toile peinte par Grandma Moses.

 

Page 70 : Voilà bien l’une des grandes vérités de la condition humaine : quand vous avez besoin de Garnitures Géantes Stayfree pour absorber les expectorations sanglantes de votre corps outragé, c’est que vous êtes sérieusement mal barré.

 

Page 338 : « J’ai rien contre les nègres, me dit-il. Non, m’sieur. C’est Dieu qui les a maudits et les a abaissés dans leur position, pas moi. Vous le savez bien, n’est-ce pas ?

- J’ai dû rater cette partie de la Bible. »

 

Page 448 : La vie prend des virages à 180 degrés. Parfois elle tourne dans notre direction, mais le plus souvent elle nous nargue en s’éloignant sur les chapeaux de roues : Ciao, bébé, c’était bien le temps que ça a duré, pas vrai ?

 

Page 511 : Nous ne savons jamais quelles vies nous influençons ou non, ni quand ni pourquoi. Du moins, pas avant que l’avenir n’ait submergé le présent. Nous l’apprenons quand il est trop tard.

 

 

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Mon avis : GASPS Saison 1 - Maïlis

Publié le par Fanfan Do

Éditions L’Alsacienne Indépendante

 

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Quatrième de couverture :

Et une remorque pleine de squelettes supplémentaires, une ! Sans eux, le marché de Noël de Colmar retrouvera bientôt son allure d’antan. Plus vide, certes, mais moins morbide.
Je les plains. Pas les squelettes, mais ce qu’ils étaient avant de devenir des ossements démantibulés, dépourvus de chair. Quand des rêves les animaient encore... Et je les envie aussi. Eux, ils ne perçoivent pas les spasmes bruyants et inutiles de ce monde à l’agonie.
Je suis mal placée pour me lamenter. Au sommet de la chaîne alimentaire, je ne crains rien. Si ce n’est moi-même...

Qui a dit que c’était facile de rester humain quand l’humanité elle-même part à la dérive ?

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Ce roman faisait partie de mes nombreux choix lors de l’opération Masse critique de Babelio que je remercie ainsi que les éditions L’Alsacienne, qui m’ont permis cette découverte.

 

Mon avis :

En commençant ce roman, on découvre tout doucement au fil des pages les ruines d'un monde que la vie a quasiment déserté. Une catastrophe sans précédent s'est produite et le monde n'est plus ce qu'il était. Des restes d'humanité, posés çà et là, figés dans les derniers instants, quelques humains survivants et les éveillés, en quelque sorte des humains améliorés, qui ont des particularités et reconnaissables à leurs cicatrices. On ignore pourquoi ils sont comme ça et c'est passionnant car un ça crée un suspense qui donne envie d'avancer dans l'histoire, d'autant qu'ils n'ont pas tous les mêmes capacités ni la même puissance.

L'héroïne nous raconte ce qu'est devenue sa vie, effleure ce qu'elle a perdu aussi, avec des réminiscences oniriques de tous ses manques.

C'est une histoire de deuil au sens large, deuil du monde et de sa vie d'avant, de personnes aimées. C'est aussi une histoire de rédemption, de quelqu'un devenu une sorte de monstre froid et détaché comme beaucoup de ses semblables et qui peu à peu semble capable de réhumanisation. C'est un récit post-apocalyptique, pourtant il y a beaucoup d'humour, des personnages très attachants et d'autres beaucoup moins. Ça parle aussi de liens familiaux et amicaux, de solitude, du besoin des autres, de la force qu'on puise au sein d'un groupe.

La narratrice, asociale et caractérielle, s'était créé une bulle de solitude car elle ne veut pas se mélanger aux autres. Elle va voir son isolement être mis à mal par toutes sortes d'envahisseurs plus ou moins agréables. Mais elle, tout ce qu'elle veut c'est rester seule, qu'on n'approche pas de sa tanière et qu'on lui foute la paix, ce qui crée des situations parfois assez drôles car elle discute peu mais réagit instantanément.

J'ai passé d'excellents moment avec ce roman où l'on ne s'ennuie pas un instant, car il y a beaucoup d'action et des personnages hauts en couleur.
De plus c'est écrit dans un langage jeune et énergique avec des dialogues percutants et jubilatoires.
On referme le livre sur des interrogations car tout ne nous a pas encore été dévoilé. Mais puisqu'il y a une suite…


Alors il semble que ce soit de la littérature Jeune adulte et j'ai adoré ! Sans doute parce que je suis une jeune adulte depuis très longtemps .

 

Citations :

Page 112 : Un vide infini remplace dans l’instant l’intense sentiment de joie que j’avais ressenti en la voyant.

Je hais ces songes remplis de désirs impossibles. De réalités inexistantes.

 

 

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Mon avis : Aqua TM - Jean-Marc Ligny

Publié le par Fanfan Do

Éditions Folio SF

 

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Quatrième de couverture :

2030. Alors qu'en Europe des dizaines de milliers de personnes meurent noyées sous les flots lâchés par une digue qu'un groupuscule terroriste a fait sauter aux Pays-Bas, en Afrique, la pénurie d'eau décime les populations. L'eau, enjeu de toutes les convoitises. L'eau, qui existerait en grande quantité à deux cent cinquante mètres de profondeur au coeur du Burkina Faso, peut-être le plus pauvre des pays les plus pauvres. L'eau, qu'Anthony Fuller, patron d'un consortium américain, va tenter de s'approprier au mépris de toutes les lois internationales.
 

Thriller d'anticipation mêlé de fantastique, charge sans concessions contre une société qui court à sa perte, Aqua™ a marqué le grand retour de Jean-Marc Ligny à la littérature pour adultes. Retour en fanfare, puisque le roman a fort logiquement reçu de nombreuses récompenses : prix Bob Morane, prix Julia Verlanger, prix Une autre Terre et prix Rosny aîné.
 

Jean-Marc Ligny naît en 1956. Il publie sa première nouvelle en 1978. Suivront de nombreuses autres ainsi qu'une quarantaine de romans, certains écrits pour la jeunesse. Il a reçu la quasi-totalité des prix dédiés à l'imaginaire.

 

 

 

Mon avis :

Dès le prologue j'ai senti que j'allais aimer cette histoire.

Pourtant c'est effrayant, c'est le monde de demain, si on ne fait rien. Ce monde dont ne veut pas mais qu'on fabrique consciencieusement depuis le début de l'ère industrielle. L'air pollué, l'eau potable qui pourrait manquer un jour, des gens qu'on laisse crever pendant que d'autres sont bien à l'abri dans des "ghettos de riches" protégés comme des forteresses.

Ce roman dénonce le cynisme des pays riches, qui spéculent sur des denrées de première nécessité et pillent les richesses naturelles des pays pauvres. Alors que le monde court à la catastrophe, le profit reste roi et certains ne pensent qu'à amasser des fortunes comme s'ils devaient vivre éternellement, sans se préoccuper de ceux qui meurent de faim, de soif, du manque de tout, dont ils sont largement responsables.

Des personnages passionnants, Anthony Fuller, riche, caractériel et égocentrique, son fils Anthony junior, lourdement handicapé et totalement flippant, Rudy et Laurie qui ont tout perdu et qui se rencontrent à l'occasion d'une mission humanitaire au Burkina Faso, Abou et sa grand-mère Hadé, tous deux initiés au bangré qui permet de voir dans l'invisible, rencontrer les esprits des morts, connaître les choses de l'autre monde.

Les outers, hordes sauvages hors des enclaves, une secte, des fous de Dieu extrémistes qui s'adonnent au terrorisme, de la magie africaine, tout est là pour nous plonger dans une ambiance étrange et électrisante.

Ce roman d'anticipation qui vire au fantastique m'a embarquée tout au long de ses 955 pages. J'ai aimé les nombreux personnages qui, pour certains, sont assez ambigus, j'ai aimé l'histoire et les interrogations qui la jalonnent, j'ai aimé ce voyage périlleux et quasi héroïque de l'Europe jusqu'au Burkina Faso, j'ai aimé les rencontres qui jalonnent ce périple et j'ai aimé les chapitres courts qui donnent du rythme. Lors de la traversée du désert je me suis dit que, soit l'auteur connaissait très bien l'Afrique, soit il s'était extrêmement bien documenté.

Au vu de la bibliographie à la fin, il s'agit de la deuxième option. J'ai été bluffée !

 

En tout cas, ça a été un vrai plaisir de lecture pour moi, d'autant plus que c'était une LC, ce qui apporte toujours un plus grâce aux échanges qu'on peut avoir avec ses co-lectrices.

 

Citations :

Page 85 : Comme beaucoup d’Européens de son époque, Rudy est un être individualiste et solitaire, aux amitiés superficielles et éphémères, préférant le cocon douillet de son foyer domotisé aux agressions du monde extérieur.

 

Page 666 : - Mais ce truc, là, ce forum, c’est un club de riches, non ? S’étonne Rudy. Un séminaire de P.D.G. worldwilde et de gros pontes de la finance, qui planifient comment baiser les gogos en pétant dans leurs piscines climatisées…

 

Page 757 : Laurie lutte contre la misère indigne, moi contre la richesse prédatrice. Dans les deux cas, c’est un combat sans fin.

 

Page 887 : Notre mère la Terre est en colère, elle se venge, elle secoue le joug que l’homme blanc lui impose depuis des siècles. Le Visage pâle a tout saccagé, a déréglé les cycles naturels, , a détruit l’harmonie du monde.

 

 

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Mon avis : La mer sans étoiles – Erin Morgenstern

Publié le par Fanfan Do

Sonatine Éditions - Traduit par Julie Sibony

 

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Quatrième de couverture :

 

" Aucune histoire ne s'achève jamais vraiment tant qu'elle continue à être racontée. "

Dans la bibliothèque de son université, Zachary Ezra Rawlins trouve un livre mystérieux, sans titre ni auteur. Découvrant avec stupéfaction qu'une scène de son enfance y est décrite, il décide d'en savoir davantage. C'est le début d'une quête qui le mènera à un étrange labyrinthe souterrain, sur les rives de la mer sans Étoiles. Un monde merveilleux fait de tunnels tortueux, de cités perdues et d'histoires à préserver, quel qu'en soit le prix

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Il s'agissait d'un cadeau de Noël offert par ma fille et la quatrième de couverture me donnait énormément envie.

J'ai profité de l'occasion du challenge #marsaufeminin sur Instagram pour le lire enfin.

 

 

 

Mon avis :

 

Dans la bibliothèque de son université, Zachary trouve un livre mystérieux, sans titre ni auteur. Découvrant avec sidération qu'une scène de son enfance y est décrite, il décide d'en savoir davantage.

C'est totalement déroutant et pourtant dès les premières lignes il y a cette écriture envoûtante qui m'a fait retrouver mon enfance et ma candeur d'alors. Je me suis mise à croire à ce que lisais.
On est dans le monde des rêves, de l'imaginaire... et des livres !!! Tout un univers de livres ! Et des chats, nombreux. Et des clés, beaucoup de clés et de portes. Et là, bienvenue vagabondages oniriques et prosopopées ! C'est étrange et bienfaisant, on a l'impression d'évoluer dans un monde ouaté fait de sons feutrés, où rien n'est impossible. Ça repousse les murs de la réalité.

Tout est très beau, c'est très descriptif et plein de poésie... mais alors c'est d'une lenteur ! Et du coup j'ai commencé à me traîner dans l'histoire au bout de 150 pages avec du mal à rester concentrée ?. J'avais l'impression de me promener dans des errances mentales sans queue ni tête. Dans ces conditions, dur de s'accrocher.
On alterne entre les chapitres dans le monde réel et ceux du monde étrange et féerique, jusqu'à ce qu'ils se rejoignent, enfin il m'a semblé ?. Mais ça m'a paru tellement décousu que je n'arrivais pas à faire le lien entre les différents "mondes" qui, je crois, devaient apporter des indices à Zacharie dans sa quête. Mais quête de quoi ? J'ai oublié entre-temps.

Vers la page 300 il m'a semblé qu'il s'agissait d'un immense puzzle dont les digressions féeriques étaient les très nombreuses pièces que Zacharie devait collecter pour trouver, mais trouver quoi ? Pas sur qu'il le sache lui-même.

Cette balade fantasmagorique m'a donné l'impression d'avancer sur place, dans un jeu de piste à la finalité obscure.
Tout est surréaliste, les personnages, les lieux, les événements, comme dans les rêves. C'est funambulesque et baroque mais c'est normal, puisque onirique et donc au delà de la logique.

 

Je crois bien que je suis incapable de dire si j'ai aimé ou pas. J'ai aimé la beauté de l'écriture, j'ai aimé cette prose pleine de poésie, mais je me suis perdue dans la foultitude de lieux-personnages-temps qui sont en mouvement perpétuel. C'est vers la page 400 que j'ai commencé à comprendre qui est qui, qui fait quoi et où on est et c'est vraiment tard. Je pense n'avoir pas compris ce qu'il y avait à comprendre dans cette histoire aux références littéraires multiples, de Alice au pays des merveilles entre autre jusqu’aux jeux vidéo.
Je suis restée quand-même avec des images plein la tête en refermant ce livre.
J'admire l'habileté de l'autrice, qui a réussi à écrire cette histoire foisonnante de bout en bout sans s'égarer elle-même.

 

 

Citations :

 

Page 124 : Il s'est arraché à des lianes bourgeonnant de fleurs remplies d'histoires. Il a traversé des montagnes de tasses à thé abandonnées avec des textes imprimées sur leur émail craquelé. Il a pataugé dans des flaques d'encre et laissé des empreintes formant dans son sillage des histoires sur la lecture desquelles il ne s'est pas retourné.

 

Page 209 :  Ça ne devrait pas être trop loin à pied, dit Mirabel. Désolée qu'il fasse si poésie aujourd'hui.

 

Page 236 : Nous parlons d'une chose importante. Plus importante que ma vie et la vôtre. Vous et moi sommes des notes de bas de page, nous ne manquerons à personne si nous ne faisons pas partie de cette histoire.

 

Page 433 : Zachary le regarde regarder le vide qu'elle a laissé.

 

Page 562 : Ici, jamais les histoires n'ont été attachées de la sorte, elles sont laissées en liberté, à l'état sauvage.

 

Page 569 : - Vous en savez déjà trop, mais ça ne m'inquiète pas tellement. Si vous vous avisiez de raconter ce que vous savez, ou ce que vous pensez savoir, personne ne vous croirait.

  • Parce que c'est trop chelou ?

  • Parce que vous êtes une femme. Ce qui vous range plus facilement dans la catégorie foldingue. Hystérique. Si vous étiez un homme, ce serait peut-être un problème.

 

 

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Mon avis : Celui qui chuchotait dans les ténèbres – H.P. Lovecraft

Publié le par Fanfan Do

Ma chronique Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

 

Des voix inquiétantes qui hantent les collines, de mystérieuses empreintes de pas, une grosse pierre noire gravée de hiéroglyphes à demi-effacés. Un professeur de littérature, passionné par les légendes et le folklore de la Nouvelle-Angleterre, découvre le secret d'étranges créatures dissimulées dans les bois obscurs et plonge dans un univers terrifiant. Grand maître de l'angoisse, Lovecraft nous entraîne dans un monde où chaque murmure n'est que le début d'un long cauchemar.

 

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Voilà t'y pas que mon fils me dit qu'il aimerait lire H.P Lovecraft.
Persuadée que j'en avais plusieurs, je me mets à chercher dans mes étagères... pour finalement ne trouver que celui-ci.
Donc me voilà obligée de le lire vite fait avant qu'il ne parte de chez moi en fin de journée ?.
C'est l'occasion qui fait le larron !

 

 

 

 

Mon avis :



J'ai retrouvé dans cette histoire des échos qui me viennent de loin, des lectures de mon adolescence.
Mais je trouve qu'il y a une certaine naïveté dans les descriptions des monstres, et comme si en 1931 on ne savait pas que rien ne peut vivre dans le vide de l'espace. Je me doute bien que ce n'est pas le cas, que c'est l'imaginaire de l'époque qui le veut...
Et pourtant, que ça fait du bien de lire ça.

D'abord il y a les descriptions du Vermont qui me font voyager, puis les représentations surannés des monstres qui m'emportent des années en arrière pour mon plus grand plaisir.

Mais le plaisir a été de courte durée !
C'est écrit sous forme purement narrative ce qui donne à mes yeux un récit un peu rébarbatif, tant le manque d'interaction et de dialogue rend le tout un peu morne.
Finalement, trop de descriptions m'ont souvent perdue en route malgré la beauté de l'écriture.
Je relirai du Lovecraft, même si celui-là ne m'en donne pas vraiment l'envie.

 

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Mon avis : L'univers rêvé - Armand Konan

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Eliam a peur d'assumer pleinement sa vocation d'artiste. Il se retrouve alors subitement plongé dans une réalité parallèle façonnée par ses pensées les plus intimes qui prennent forme sous ses yeux. Pour survivre dans cet "Univers Rêvé", il devra vaincre un ennemi qui n'est autre que la personnification de ses peurs.


 

 

Mon avis :

 

J'ai reçu ce SP, mini livre de 67 pages... donc qui s'apparente plus à une nouvelle qu'à un roman.
Ça se passe à Montréal, ville que je rêve de visiter un jour, et dont l'auteur est peut-être résident puisqu'il vit au Canada.

Ah si seulement on pouvait choisir de vivre alternativement dans le monde réel et dans le monde rêvé !..
C'est d'une certaine façon ce qu'on fait quand on est dévoreur de romans !
C'est exactement ce qui arrive à Eliam qui crée par informatique des mondes virtuels.
Il se retrouve soudain dans le genre de monde qu'il aime imaginer, qui n'est autre que son inconscient plein de ses envies et de ses peurs ; peur de la critique notamment, parce que créer c'est s'exposer, c'est se mettre à poil d'une certaine façon et risquer de se faire crucifier. Peur de ne pas être capable de la supporter car on met beaucoup de soi dans ses créations.
Une allégorie qui amène au dépassement de soi.

J'ai adoré cette introspection et cette écriture fluide...
j'ai adoré me promener dans l'univers onirique du personnage parce que le monde étrange des rêves me fascine.
J'ai adoré cette histoire qui amène le lecteur à sa propre exploration.

Pour plus de détails c'est !

 

 

 

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