Mon avis : Chocolat amer – Laura Esquivel
Editions Gallimard - Folio
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Quatrième de couverture :
Dans le Mexique du début du siècle, en pleine tempête révolutionnaire, Tita, éperdument éprise de Pedro, brave les interdits pour vivre une impossible passion. À cette intrigue empruntée à la littérature sentimentale, Laura Esquivel mêle des recettes de cuisine. Car Tita possède d'étranges talents culinaires : ses cailles aux pétales de roses ont un effet aphrodisiaque, ses gâteaux un pouvoir destructeur. L'amour de la vie est exalté dans ces pages d'un style joyeux et tendre, dont le réalisme magique renvoie aux grandes œuvres de la littérature latino-américaine. Chocolat amer, adapté en film sous le titre Les épices de la passion, s'est vendu à plus de quatre millions d'exemplaires dans le monde.
Mon avis :
Mexique, début du XXème siècle. Tita découvre avec effarement qu'étant la plus jeune des filles elle ne pourra jamais se marier car elle devra s'occuper de sa vieille maman. Sacrifiée sur l'autel d'une coutume immuable. Mais voilà, Tita est amoureuse de Pedro qui ressent un amour immense et impérissable pour elle. Hélas, parfois les compromis… car Mamá Elena veille sur sa maisonnée en parfaite mégère, d'une poigne de fer et sans cœur. Et Pedro est un idiot, car il accepte un arrangement stupide.
Cuisine, amour, peines de cœur et joie de vivre, voilà de quoi ce roman nous parle, avec un soupçon de magie. J'ai adoré l'idée !
Douze chapitres, douze mois de l'année mais pas forcément toujours la même année, avec une recette à chaque fois. Par moments il émane de ces pages une sensualité torride, où les sens se voient exacerbés par le talent culinaire, la préparation de mets succulents et élaborés éveillant des désirs refoulés. Car Tita met tellement d'elle-même dans ses plats, qu'ils semblent posséder ses gènes, près à contaminer ses convives.
Tout le long de ma lecture j'ai eu la chanson du film Peau d'âne en tête, Recette pour un cake d'amour.
J'ai adoré l'histoire de Tita, en qui j'ai vu un mélange de Cendrillon, Blanche-Neige et Peau d'âne. Elle est toutes ces femmes à la fois et en même temps le vilain petit canard… avec un soupçon de frivolité sous-jacent, de la bonne humeur et surtout l'amour de la vie et de la bonne chère. Il y a dans ce roman un mélange de la féerie de l'enfance, un côté Vatel tant l'art culinaire est essentiel et passionnément fêté, le tout saupoudré d'un zeste de fantastique. D'ailleurs la fin est incroyable.
Citations :
Page 54 : Tita était le dernier maillon d’une chaîne de cuisinières qui s’étaient transmis, de génération en génération, les secrets de la cuisine. Elle était représentée comme la meilleure représentante de cet art merveilleux.
Page 245 : « Attention de bien allumer les allumettes une par une. Si elles s’enflamment toutes ensemble, sous l’effet d’une émotion violente, le flamboiement est tellement intense qu’il illumine au-delà de notre vision normale. Alors apparaît à nos yeux un tunnel resplendissant, un chemin oublié à la naissance, qui nous incite à retrouver notre origine divine perdue. L’âme veut réintégrer son lieu primitif, laissant le corps inerte… »