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anticipation

Mon avis : Les sacrifices de Nari - Ylanë Maÿvis

Publié le par Fanfan Do

Traduit du Koroïen par Nicolas Jolie

 

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Quatrième de couverture :

 

Depuis des temps immémoriaux, les Nilagos consacrent des cérémonies à leur déesse tutélaire Nari en lui sacrifiant leur animal-totem, le majestueux nilab. Mais sous le règne de l'aÿr Balog le Malin, la spiritualité de la tribu s'efface progressivement devant les ambitions politiques et économiques de son chef qui voue une haine secrète à Nari. Poussé par le désir de comprendre une prophétie qui l'accable, Balog devra affronter son passé et se confronter à la divinité... mais cela suffira-t-il pour permettre aux Nilagos de renouer avec leurs traditions ancestrales ?

L'histoirienne Ylanë Maÿvis nous fait plonger au cœur de l'ère tribale de Koro, où de modeste tribus côtoient des clans très puissants, bien plus avancés économiquement et technologiquement. Le résultat de ces recherches mythoscientifiques fait émerger certaines des principales problématiques de cette lointaine époque, et permet de soulever le voile de la jeunesse de l'un des plus grands héros koroïens de cette période : le célèbre Toziram.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

 

Nicolas Jolie, le traducteur de cette histoire m'a proposé la lecture de ce livre via le site Simplement Pro.

 

 

 

Mon avis :

 



C'est tout un univers qui nous est décrit là avec sa mythologie et son histoire. Un peuple, avec ses croyances et une certaine barbarie envers ce qui n'est pas de son espèce. Le tout premier rituel m'a fait penser aux sacrifices perpétrés par les aztèques, entourés d'une grande ferveur mystique. Sacrifice offert à la déesse Nari, cette curieuse petite divinité virevoltante, au langage surprenant.

J'ai vu dans l'histoire de cet autre monde, un parallèle avec nous, les humains, nos sociétés et la façon écœurante dont nous traitons les animaux, dont nous faisons de la mort un spectacle, mais aussi la vanité et la futilité de croire que la puissance et le pouvoir apportent le bonheur, et de penser qu'on peut dompter la nature.

C'est un récit prenant, qui vous embarque dans l'histoire de ce peuple, où on chemine avec les personnages, certains avec une belle âme comme Gula, Toziram et Pik-Pok, alors que d'autres sont plutôt détestables. J'ai beaucoup aimé, d'autant que tout est très visuel et que du coup j'y étais, je voyais tout. J'ai aimé les descriptions des paysages et des nilabs, ces animaux majestueux. J'ai surtout trouvé envoûtante l'impression de lire l'histoire d'un peuple primaire alors qu'il dispose d'une technologie avancée. Une sorte de grand écart entre une vie simple et bucolique et de grandes capacités technologiques, entre la barbarie et le futur.

Plus on avance dans l'histoire, plus elle est addictive. On est face à la nature grandiose, terre nourricière des Nilagos, des Pitakas, des Alumbagis, Ragiz, Zetrals... tous ces peuples qui l'habitent... dont certains oublient trop souvent de la respecter, ceux qui renoncent à vivre en harmonie avec le grand tout et laissent parler leurs instincts cupides et belliqueux.

Une histoires de vies, de clans, de luttes de pouvoirs et de guerre, avec une pensée écolo sous-jacente, ainsi que des personnages aux personnalités intéressantes, tout ça m'a énormément plu, y compris l'épilogue totalement inattendu !

Il s'agit là d'un fragment important de l'Histoire Koroïenne, éclairée à la fin par nombre d'explications en commentaire. J'ai trouvé très intéressant le parti pris d'avoir traduit du Koroïen un texte écrit par Ylanë Mayvis, native de Koro passionnée par l'histoire de la planète qui l'a vue naître.



 

 

Citations :

 

Page 81 : - Que vais-je bien pouvoir faire de ces couilles de nilab ? Les porter en pendentif ?

 

Page 232 : - L'équilibre est la porte ouvrant sur l'harmonie.

 

 

 

 

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Mon avis : L'enfant de la prochaine aurore – Louise Erdrich

Publié le par Fanfan Do

Éditions Albin Michel -Terres d'Amérique

Traduit par Isabelle Reinharez

 

 

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Quatrième de couverture :

 

Notre monde touche à sa fin. Dans le sillage d'une apocalypse biologique, l'évolution des espèces s'est brutalement arrêtée, et les États-Unis sont désormais sous la coupe d'un gouvernement religieux et totalitaire qui impose aux femmes enceintes de se signaler. C'est dans ce contexte que Cedar Hawk Songmaker, une jeune Indienne adoptée à la naissance par un couple de Blancs de Minneapolis, apprend qu'elle attend un enfant. Déterminée à protéger son bébé coûte que coûte, elle se lance dans une fuite éperdue, espérant trouver un lieu sûr où se réfugier. Se sachant menacée, elle se lance dans une fuite éperdue, déterminée à protéger son bébé coûte que coûte.

Renouvelant de manière saisissante  l'univers de l'auteure de LaRose et Dans le silence du vent, le nouveau roman de Louise Erdrich nous entraîne bien au-delà de la fiction, dans un futur effrayant où les notions de liberté et de procréation sont des armes politiques. En écho à La Servante écarlate de Margaret Atwood, ce récit aux allures de fable orwellienne nous rappelle la puissance de l'imagination, clé d'interprétation d'un réel qui nous dépasse.

 

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

J'ai plusieurs romans de Louise Erdrich, que je n'ai pas encore lus.

Je n'ai pas résisté à l'envie de tenter ma chance de gagner son tout dernier roman par tirage au sort lors d'un nouveau partenariat organisé par Léa TouchBook au sein du Picabo River Book Club sur Facebook avec les éditions Albin Michel – Terres d'Amérique.

Je les remercie de m'avoir permis de recevoir ce livre.

 

 

 

Mon avis :

 


On est dans l'ambiance dès les premières pages, avec un danger invisible, dont on ignore tout au début ; virus, bactérie, mutation ? En tout cas l'humanité est en danger. Il semblerait que les humains à venir aient une particularité. Pas que les humains d'ailleurs, mais tout ce qui naît et doit naître...

Cedar, la narratrice, jeune femme indienne adoptée par des blancs, s'adresse à l'enfant qu'elle attend via un journal intime, et nous entraîne par la même occasion dans ses pensées existentielles autant que dans les événements qui se profilent. Elle part à la rencontre de sa mère biologique et de son peuple d'origine, dans ce monde qui s'effondre.
Les personnages sont immédiatement attachants et intrigants. On a envie de les découvrir, de faire leur connaissance.

J'ai trouvé quelques longueurs, notamment quand Cedar entre dans de longues réflexions métaphysico-religieuses en relation avec le mystère de la vie qui se développe en elle. Le côté extrêmement introspectif et trop porté sur la foi, à mon goût, m'a paru long.
Par ailleurs j'ai toujours un pincement au cœur quand je lis que les amérindiens se sont convertis au christianisme, eux qui étaient les enfants de la nature, des forêts, du vent et vénéraient le Grand Esprit. Pourquoi ont-ils pris la religion des envahisseurs, des spoliateurs, de ceux qui ont détruit leur mode de vie et asservi leur peuple ?
Car Cedar qui a beaucoup fantasmé sur sa famille et ses origines ojibwées est néanmoins une chrétienne très pieuse.

Étrange histoire qui nous laisse languir dans l'ignorance de la catastrophe qui s'ébauche. On découvre au compte-gouttes les tenants et aboutissants du désastre inéluctable qui est en train de se produire et l'angoisse monte crescendo. On ignore jusqu'à la fin quel est réellement le problème concernant les bébés à naître et pourquoi les femmes enceintes sont traquées.
C'est un monde triste et déprimant qui est décrit là.

L'hypothèse selon laquelle ce serait les femmes qui paieraient le plus lourd tribut en cas de catastrophe écologique remettant en cause la pérennité de l'espèce humaine est très vraisemblable.

On prend conscience de la beauté de la vie et de sa fragilité quand tout est sur le point de disparaître, quand le monde tel qu'on le connaît est sur le point de changer irrémédiablement.
Ce roman m'est apparu comme une fuite en avant dans un monde devenu cauchemardesque, et le plus terrible c'est de penser que l'humanité est responsable de ça.




 

 

Citations :

 

Page 60 : C'est étrange de l'observer et de penser qu'elle a peut-être vécu l'épanouissement final de la culture et de la pensée humaines. Elle est perchée au sommet de la pyramide, Grand-mère Virginia : une gargouille minuscule, aux traits tirés, qui bat un paquet de cartes.

 

Page 75 : Il n'y a nulle part, tandis que je pianote sur tous les boutons de la télécommande, quelqu'un qui ait la peau foncée. Ni dans les films, ni dans les sitcoms, ni sur les chaînes de téléachat, ni sur les dizaines de chaînes évangéliques.

Quelque chose a fait irruption dans la vie telle qu'elle était avant. Tout a changé pendant que je ne regardais pas, changé sans un mot ni même un avertissement.

 

Page 81 : Tu es à mi-chemin entre le quatrième et le cinquième mois. Tu as traversé l'ère des miracles. Tu es passé de têtard à vaguement humanoïde et tu as perdu ta queue d'embryon. Tu as absorbé la palmature reliant tes orteils et tes doigts et développé des paupières, des oreilles, un squelette minuscule. Acquis un cerveau générant deux cent cinquante mille neurones par minute. Tu peux déjà loucher, froncer les sourcils, sourire, avoir le hoquet.

 

Page 161 : Je ferme ensuite les yeux et j'écoute le grondement et le fracas du monde qui passe en trombe. Nous aussi nous passons en trombe. Le vent cinglant nous double. Nous sommes si brefs. Un pissenlit d'un jour. L'enveloppe d'une graine ricochant sur la glace. Nous sommes un plume tombant de l'aile d'un oiseau. Je ne sais pas pourquoi il nous est donné d'être tellement mortels et d'éprouver tant de sentiments. C'est une blague cruelle, et magnifique.

 

 

 

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Mon avis : L'homme feu - Joe Hill

Publié le par Fanfan Do

Éditions Jean-Claude Lattès – Traduit par Antoine Chainas

 

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Quatrième de couverture :

 

Personne ne sait exactement quand et où cela a commencé. Sur le corps des hommes et des femmes de magnifiques tatouages apparaissent et brûlent plus ou moins violemment les individus qui les portent... Boston, Détroit, Seattle... sont frappés.

Il n'existe pas d'antidote. Harper est une infirmière merveilleusement bienveillante. Le même jour, elle découvre qu'elle est enceinte et qu'elle est touchée par le virus. Paniqué son mari fuit. Et dans ce monde en ruines où des micros sociétés se créent et des milices d'exterminations traquent les malades, Harper va rencontrer l'Homme-feu capable de contrôler le feu intérieur qui consume les humains.

Ensemble, ils vont tenter de sauver une société terrorisée où chacun est prêt au pire pour tenter de survivre. Une fresque aussi profonde que fascinante sur l'homme face à ses peurs vertigineuses et à sa puissance de vie.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

J'ai ce roman depuis des années, parce que j'aime l'écriture de Joe Hill et aussi son inspiration. J'ai finalement trouvé le bon moment pour le lire car il rentrait dans le thème de décembre du groupe fb À L'assaut des pavés.

 

 

Mon avis :

 

C'est impressionnant comme dès le départ j'ai eu l'impression que c'était ce qui nous arrive en pire. Une pandémie assez terrifiante, et tout le monde y va de sa théorie, et ça ressemble à du grand n'importe quoi. C'est comme ça, il y a toujours des gens qui ont des théories plus débiles les unes que les autres sur l'origine des catastrophes qui nous tombent dessus, et que souvent les médias propagent un peu trop vite.

Dès les premières lignes on est dans l'histoire, plongés dans les événements.
Une étrange épidémie apparaît, transmise par des spores et se manifestant par l'apparition de tatouages mordorés qui s'embrasent de temps à autre et provoquent semble-t'il une mort inéluctable par combustion.

Harper, infirmière, découvre qu'elle a été contaminée et qu'elle est enceinte, et par la même occasion la vraie nature de son mari.
D'ailleurs, n'est-ce pas au moment des drames ou des séparations qu'on découvre la véritable personnalité de ceux qu'on aimait ?

Rapidement elle va découvrir une colonie d'infectés, qui se cachent pour échapper à "l'abattage" qu'organisent des milices de non-infectés, soi-disant pour lutter contre la propagation du mal. Mais quelle charmante humanité...

Car oui, cette humanité au bord du gouffre va devoir reconstruire une société à l'écart des autres. On pourrait croire qu'ils ont appris de leurs douleurs. Eh bien même pas, ils vont laisser la noirceur de leurs âmes prendre le dessus. Il y a là une galerie de personnages effarants ou attachants, mais tous passionnants.

J'ai adoré ce roman qui nous parle de beaucoup de choses ; d'espoir avec l'énergie du désespoir, d'instinct grégaire, de la bêtise et de l'égoïsme, de religion et d'obscurantisme, du déni climatosceptique, d'écologie, et du fait qu'on semble n'apprendre jamais rien de nos erreurs ; comme si nous-mêmes n'étions rien d'autre qu'une saloperie de virus qui détruit l'écosystème dont il a besoin pour vivre, comme un Ebola qui à peine installé dans son hôte, le détruit irrémédiablement sans aucune logique pour sa propre survie...
alors que l'ensemble de la nature, de la faune et de la flore, va dans le sens de sa propre pérennité, l'humain semble ne voir qu'à très court terme.

D'ailleurs, l'hypothèse avancée là est très réaliste quant à l'origine du mal, puisque les scientifiques en parlent. C'est terrifiant de penser que rien n'est fait pour empêcher cela, et qu'on pourrait bien se prendre ce genre de réalité terrible comme un mur en pleine face ?.

Ce roman, comme d'autres avant lui mais c'est pas si souvent, m'a provoqué par moments des réactions physiques douloureuses, des angoisses au point d'en avoir des palpitations en lien avec la bassesse et la duplicité que certains recèlent dans leur âme, bien plus que par la dangerosité du virus.

Pendant cette lecture j'ai tremblé, d'inquiétude mais aussi de colère, j'ai eu peur et j'ai espéré, parfois mes yeux se sont embués... j'ai adoré cette histoire !
C'était le deuxième roman de Joe Hill que je lisais après Nosfera2. Je les ai aimés autant l'un que l'autre.

En digne héritier de son illustre père, qui n'est autre que Stephen King, la plume de Joe Hill est redoutablement efficace. J'en suis totalement fan.

 

 

Citations :

 

Page 36 : La plupart des gens ont envie d'avoir un livre qu'ils auront le temps de finir. Inutile d'entamer Le Trône de fer quand vous pouvez brûler à tout instant.

 

Page 60 : Une pensée traversa mollement l'esprit d'Harper : il avait fallu qu'elle tombe malade pour comprendre que le mariage était une notion viciée.

 

Page 115 : Jakob lui avait appris à considérer ceux qui n'avaient que la foi et la vénération à la bouche avec la méfiance qu'on accorde aux débiles légers.

 

Page 271 : Tu sais qu'il y a des bactéries qui prospèrent au cœur des volcans, perchées sur des amas de roches en fusion ? Ces bactéries, c'est nous. L'homme est un germe qui ne se développe jamais aussi bien que sur le terreau de la catastrophe.

 

Page 406 : Peut-être qu'on a salopé la planète, siphonné le pétrole, fait disparaître la banquise et permis au ska de prospérer, mais on a aussi inventé le Coca-Cola, alors on n'est pas si mauvais que ça.

 

Page 429 : Mourir à cause de l'épidémie n'était pas un châtiment divin. Les hommes et les femmes n'étaient que du combustible et, en ces temps de contagion, les vertueux comme les pécheurs nourrissaient le brasier.

 

Page 512 : Il y avait tant d'étoiles qu'elle éprouvait un amour infini pour l'univers.

 

Page 527 : Il s'avérait au final que le monde ressemblait davantage aux morceaux des Stones : aucune satisfaction, des coups durs à la pelle. Si vous étiez une femme, votre seule perspective se résumait à être une nana à la botte d'un mec.

 

 

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Mon avis : MotherCloud - Rob Hart

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

Effrayant hommage à Ray Bradbury, Margaret Atwood ou George Orwell, MotherCloud nous entraîne dans un monde où le Big Business aurait supplanté Big Brother, un monde d’une perversion totale, pas si éloigné du nôtre.
Ex-petit patron désormais ruiné, Paxton n’aurait jamais pensé devoir intégrer une unité MotherCloud, cette superstructure de l’e-commerce qui a dévoré la moitié de l’économie mondiale. Pourtant, dans une société n’ayant plus rien à offrir, comment peut refuser un job qui propose non seulement un salaire, mais aussi un toit et à manger ?
La jeune Zinnia non plus n’aurait jamais pensé rejoindre MotherCloud, mais sa mission est tout autre : une révolution est en marche dont elle est le bras armé. Devenir salariée n’est qu’un premier pas pour infiltrer le système, en percer les secrets. Le détruire.
Dans cet univers où tout est calculé, paramétré, surveillé, où l’humain disparaît au profit de la rentabilité, où l’individu n’est qu’un algorithme, Zinnia et Paxton réalisent bientôt qu’il est impossible de dévier. À moins d’être prêt à se sacrifier ?
Car derrière sa façade d’entreprise idéale, MotherCloud est une machine à broyer, impitoyable à l’égard de ceux qui oseraient se rebeller.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Tout d'abord, c'était mon cadeau d'anniversaire d'il y a sept mois, offert par ma fille. Et puis il fallait bien que je le lise un jour, ma fille avait tapé dans le mille, j'adore ce genre de roman.

 

 

 

Mon avis :

 

Alors ça, dès le départ ça fait gros pamphlet anti-Amazon ! Tellement de similitudes !! Cela dit c'est pas pour me déplaire.


La description de MotherCloud, cette entité monstrueuse, fait froid dans le dos.
MotherCloud vous offre un emploi, un logement, un compte en banque, de quoi dépenser votre argent sur place, un système de santé, tout en fait, et tente de vous faire croire que c'est ça le bonheur. Il y a même un système de bons points et de mauvais points ?.
Vous y allez et vous vous faites vampiriser, de votre plein gré.
Ça ressemble tellement à ce qu'on a déjà, en juste un peu pire ; travailler pour consommer toujours plus, se retrouver dans le carcan des dettes, un gros cercle vicieux. Sauf que là, on pense même pour vous... et vous vivez sur place, sur votre lieu de travail. En prime vous avez l'obligation de porter une montre connectée ! MotherCloud n'ignore rien de tout vos faits et gestes, Niark, Niark !
Hauts les cœurs, on y est presque !


Ce roman donne la parole à Gibson, le fondateur de MotherCloud, qui se considère comme un bienfaiteur de l'humanité, toutefois avec des doutes car, condamné par le cancer il en vient à se poser des questions existentielles mais il est quand-même beaucoup dans le déni ;
Puis nous collons aux pas de :
- Paxton ruiné par Mothercloud et qui s'y fait embaucher, avec une idée en tête ;
- Zinnia mercenaire en infiltration sous couverture, dont le but est de percer les secrets de ce géant afin de le détruire.


C'est prenant dès les premières pages, et on a vraiment envie de savoir ce que ça donne, même si d'une certaine façon il n'y a qu'à regarder autour de soi pour savoir vers quoi on se dirige... entre Amazon ou nos téléphones qui nous pistent partout, Elon Musk qui est en train de mailler de satellites tout le tour de la planète et les différents gouvernements qui nous prennent pour des crétins décérébrés, veulent nous contrôler, nous priver de nos libertés ? et nous taper sur les doigts au moindre "faux pas".
Avec tout ça évidemment le traitement productiviste des salariés, des cadences infernales et pas la moindre considération pour quelque problème que ce soit, et toute la détresse et les brutalités en tout genre qui vont avec. C'est violent et révoltant.
D'ailleurs tout au long de l'histoire il est fait référence aux massacres du Black Friday sans en dire plus, ce qui bien sûr attise la curiosité.

C'est un regard sur notre consumérisme qui nous est proposé là, mais aussi sur la société hyper connectée et ses dérives qui nous pendent au nez, et que l'on refuse de voir ; sur cet asservissement qu'on plébiscite, croyant que c'est ça le bonheur ; sur la manière de manipuler les foules, leur laissant croire qu'il n'y a pas d'autre choix.

J'ai bien aimé, sans trouver ça palpitant. Mais je pense que c'est un roman qui continue d'agir un certain temps après l'avoir refermé et qui amène à une réflexion approfondie. C'est un regard intéressant sur nous-mêmes.

 

 

Citations :

 

Page 27 : L'examen n'était pas difficile. Il fallait vraiment être un crétin pour échouer. La plupart des questions n'avaient aucun intérêt, en particulier celles qui étaient abstraites, à la fin du questionnaire. Le nombre de fenêtres à Seattle ? Ce qui comptait, c'était le temps de réponse.

 

Page 63 : Les dortoirs étaient alignés, du nord au sud ; Séquoias, Érables, Chênes. Au nord des Séquoias, il y avait une installation en forme de larme baptisée Live-Play qui, d'après le plan, regroupait des restaurants, des cinémas, et tout un tas d'autres trucs débiles avec lesquels ils pourraient se lobotomiser le cerveau.

 

Page 67 : « Intelligence économique » : c'était le terme officiel qui décrivait son activité. L'expression plus romantique, c'était « espionnage industriel ». Elle avait infiltré les systèmes de sécurité les plus ardus, les compagnies les plus impénétrables, pour, ensuite, s'en échapper avec leurs secrets les mieux gardés.

 

Page 80 : Lorsque arriva le tour de Zinnia, elle franchit le tourniquet et pénétra dans un espace si grand qu'elle eut une sensation de vertige.

Des rayonnages s'étendaient à perte de vue. Cet endroit avait sa propre ligne d'horizon, il n'y avait pas de murs à part derrière elle.

 

Page 126 : Elle pouvait faire ce qu'elle voulait de lui : il était hétéro et il avait un pénis.

 

Page 228 : Elle ne voyait pas comment leur situation pourrait encore empirer, mais le monde du travail était souvent très fort quand il s'agissait de glisser vers le pire.

 

 

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Mon avis : Survivre - Vincent Hauuy

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

2035. La Terre est en sursis : les catastrophes climatiques se multiplient, les sociétés sont en ébullition et les réserves d’eau potable se raréfient. Le survivalisme prend de l’ampleur. Survivre devient à la fois un défi et une obsession. C’est aussi le thème et le nom du grand jeu télévisé que lance le milliardaire Alejandro Perez, magnat des intelligences artificielles.

Dans l’énorme complexe construit ad hoc dans l’Idaho, le lancement de Survivre s’annonce spectaculaire. Mais lorsqu’un agent de la DGSE infiltré dans l’organisation de Perez disparaît, son frère, l’ex-journaliste Florian Starck, se décide à intégrer l’émission. Et découvre un envers du décor aussi mystérieux que terrifiant. Car la promesse d’un grand divertissement dissimule un objectif beaucoup plus sombre. Dès la première épreuve, le compte à rebours commence. Pour les candidats. Pour Florian Starck. Et pour nous tous.

 

 

Mon avis :

 

L'histoire commence le 17 avril 2035.
Le monde est en proie à des canicules et des épidémies de plus en plus fréquentes.

J'ai beaucoup aimé, dès le début de l'histoire, les descriptions de la beauté de la nature qui nous entoure, avec cette sensation de fragilité qui nous dit que tout cela pourrait disparaître parce que nous n'en prenons pas soin. Ça ramène tout de suite aux choses essentielles, qu'on perd de vue trop souvent.

Dans ce monde là, au bord du gouffre, Florian Starck vit en autarcie, après un drame personnel.
Il est quelque peu misanthrope, très critique sur la société consumériste, et carrément rentre-dedans. Il est sans filtre, il ne prend pas de gants pour exprimer son opinion. J'ai adoré son côté cash !
Il va finalement accepter de participer à une émission de télé réalité, en tant que coach de survie, pour des raisons qui le touchent de près, en quête de vérité.

Tout m'a plu dans ce roman :
Le sujet axé sur l'écologie.
L'aspect futuriste.
Les personnages.
Le suspense.
Et bien que la télé réalité ne m'intéresse pas en tant que telle, j'adore les histoires qui s'en inspirent.
On y apprend aussi pas mal de choses, sur la technologie de pointe, l'intelligence artificielle et tout ce qu'elle peut avoir de terrifiant, le transhumanisme, la collapsologie et le survivalisme.

Il y a du vocabulaire aussi : eidétique, halitose... et tant d'autres ! Vous ne connaissez pas ? Moi non plus jusque-là, mais comme je suis adepte du dictionnaire j'ai appris des choses  et j'adore ça.

Ce roman écolo, pamphlet sur la "surdité" des décideurs, l'égoïsme et la folie de l'humanité, vous attrape et ne vous lâche plus !
Mais j'ai aussi eu la terrible impression de lire un livre effroyablement prophétique.

 

 

Citations :

 

Page 37 : Au loin, les cimes blanches des Alpes baignaient dans un bigarré de mauve et d'orange. Je me suis arrêté un instant pour profiter du calme. Hélas, un sentiment de désespoir a chassé bien trop tôt ma plénitude contemplative. Je ne pouvais m'empêcher de voir dans le ciel féerique une fresque de fin du monde. Une élégie célébrant l'extinction de l'humanité. Et plus j'observais l'horizon, plus une question grandissait : combien de matinées comme celles-là, avant que nous ne disparaissions tous ?

 

Page 54 : Pour ma part, je pensais qu'il n'y avait pas besoin d'un supervolcan ni d'un tremblement de terre dévastateur pour achever l'humanité. Elle y parvenait très bien toute seule et je craignais bien plus l'inquiétante montée en puissance des groupes religieux militarisés et autres sectes.

 

Page 172 : Nous subissions déjà de plus en plus de canicules, mais la population n'était pas prête à sacrifier les steaks issus de l'élevage intensif, les bonnes douches matinales, le plastique, les voitures à essence.

 

Page 374 : - Quand je regarde ce lever de soleil, je me dis qu'on a vraiment merdé quelque part. On avait tout, pourtant. Mais non, il a fallu qu'on finisse par scier la branche sur laquelle on avait posé notre cul.

 

 

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Mon avis : Ils rêvaient d'un autre monde - Tome 2 - Lucie - Arlette Gelabert

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

Que deviendra la planète si la folie des hommes mène le monde ? L'humanité survivra-t-elle dans les décennies à venir ? Annette et Lucie sont prises dans la tourmente. Chacune vit ou survit dans ce chaos. Toutes deux rêvent d'un autre monde. Qu'adviendra-t-il de leurs rêves ? C'est ce que raconte ce roman en deux tomes.

 

Mon avis :

Avec le tome 2, qui est centré sur Lucie, je trouve qu'on entre dans quelque chose de plus intime mais aussi plus douloureux.
Il s'agit là de la genèse de la résistance contre ceux qui, par leur arrogance, leur cupidité, leur mégalomanie, décident pour nous que nous devrons vivre dans un monde de cauchemar, un monde où la nature sera détruite, un monde où le peuple sera muselé et réprimé dans la violence.
C'est passionnant. Je trouve qu'avec Lucie on est monté d'un cran, sans doute à cause de ses origines entre autre, de son enfance bretonne au bord d'une mer immense et souvent déchaînée , de sa forte personnalité et du fait qu'elle est née bien avant Annette, avant que le monde bascule.
Par ailleurs elle porte terriblement bien son prénom ! Elle est la lueur au bout du tunnel, la porteuse de lumière, la combattante pour un futur rayonnant, pour la vie tout simplement.
J'ai aimé cette deuxième partie encore plus que la première. L'intérêt va crescendo, le combat se fait plus âpre et précis, on ressent tellement les enjeux, on tremble pour l'avenir de l'humanité, et de tout ce qui vit sur terre.
C'est malheureusement ce qui pourrait se profiler à l'horizon si rien n'est fait...
Et la fin de l'histoire est quelque peu surprenante !.. et elle m'a bien plu !

 

Citations :

Finalement, à quoi cela sert-il de trouver une solution pour sauver l'humanité. Quand on voit ce qu'elle produit d'égoïstes, de fous, de monstres avides de pouvoir, elle n'est pas belle à voir l'humanité. C'est peut-être bien pour la planète de la laisser crever.

 

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Mon avis : Ils rêvaient d'un autre monde Tome 1 - Annette - Arlette Gelabert

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

Que deviendra la planète si la folie des hommes mène le monde ? L'humanité survivra-t-elle dans les décennies à venir ? Annette et Lucie sont prises dans la tourmente. Chacune vit ou survit dans ce chaos. Toutes deux rêvent d'un autre monde. Qu'adviendra-t-il de leurs rêves ? C'est ce que raconte ce roman en deux tomes.

 

Mon avis :

Ça commence par un clin d’œil à nos gouvernants, arrogants et responsables de la déconfiture du monde au profit de la finance. Cela dit c'est le cas de tous les pays développés. Mais tout le monde n'a pas un petit président de quarante ans !

Dans un futur proche, Annette pense au monde de ses parents, le nôtre en l’occurrence, disparu et remplacé par quelque chose de moche et triste.
Elle a tout perdu, ses parents en premier lieu lors de la Grande Catastrophe, puis a 18 ans elle a dû partir seule, loin de celles qui l'avaient recueillie.
Elle va se trouver une nouvelle famille, un credo, un combat...
C'est glaçant d'imaginer cet avenir de restrictions indispensables juste après notre société de consumérisme avide, effréné et égoïste, un univers où les animaux n'ont plus leur place.
Ça donne une idée de ce que le monde risque de devenir...
C'est effrayant, c'est doux, c'est bon...
Effrayant ce futur dévasté et le cynisme lié au profit, doux et bon ces îlots cachés de verdure en pleine nature, sanctuaire de ceux qui ne se résignent pas, qui ont su rester empathiques, bienveillants et combatifs.
Ce roman met en exergue tout ce qu'on pourrait perdre, et c'est énorme !

Ça raconte en fait ce qui est en train de se produire, dans l'indifférence de ceux à qui le crime profite.

C'est l'éternel combat du bien contre le mal, sauf qu'il s'agit là d'une guerre ultime, la dernière chance du monde.

L'écriture est fluide et agréable, les descriptions font qu'on s'y croirait.

J'ai aimé et j'ai appris des choses intéressantes aussi.

Petit bémol : j'aurais certainement préféré des renvois en bas de page plutôt qu'à la fin du livre.

 

Citations :

Notre seule chance de survie est de mettre à bas les despotes qui gouvernent le monde et de redonner sa place à la nature.

Tu apprendras vite qu'à la campagne, le temps est nécessaire aux choses, aux animaux, à la nature. Ce n'est pas l'homme qui décide.

Nous sommes en guerre, Annette, en guerre contre la bêtise, la barbarie, l'injustice, la terreur organisée, le pouvoir arbitraire; Ce n'est pas une guerre de territoire, non, c'est la GUERRE pour la survie de notre espèce et de notre humanité.

Elle détestait ce siècle qui avait détruit la poésie, la singularité, la beauté et n'offrait plus qu'une vision manichéenne et commerciale de la société.

 

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