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Mon avis : Poster Girl – Veronica Roth

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Alice Delarbre

 

Éditions Michel Lafon

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Pendant des années, Sonya a été le visage de la Délégation, un régime totalitaire impitoyable.
Mais depuis que les rebelles ont pris le pouvoir il y a dix ans, la jeune femme croupit dans la ville-prison réservée aux opposants politiques.
Quand un vieil ennemi lui demande l'impossible en échange de sa liberté, l'ex-Poster Girl ne peut qu'accepter.
Quitte à déterrer un sombre passé.

 

Jusqu'où iriez-vous pour votre liberté ?

 


Mon avis :
Dans un futur proche, l'Objectif est une prison à ciel ouvert, où les détenus sont obligés de faire le service d'ordre eux-mêmes sous peine de représailles.

Dedans il y a les opposants politique, dont Sonya issue d'une famille de privilégiés, qui n'est autre que 
Poster girl la fille de l'affiche dont la photo a servi à la propagande. Elle est la figure déchue de la Délégation, ce régime totalitaire déboulonné par le Triumvirat. Elle se voit confier une mission qui pourrait lui permettre de recouvrer sa liberté : retrouver une enfant qui a été volée à ses parents dix ans plus tôt, peu avant la chute de la Délégation.

Alors bien sûr, dans cette histoire on nous fait comprendre que la dictature c'est mal : la pensée unique, l'absence de libre arbitre, de choix personnels, de liberté de pensée, et les actions toujours récompensées ou sanctionnées selon qu'elles sont positives ou négatives pour le régime, qui sait susciter la duplicité et la cupidité pour les âmes les plus vénales et du coup la délation pour le bien commun et de fait une forme d'infantilisation. J'ai l'air de me moquer, mais non. Un seul enfant par foyer (Chine), enfants volés (Argentine, Chili, Russie), ça reprend les grands thèmes qu'on connaît hélas trop bien. J'ai aimé suivre le cheminement de Sonya, convaincue que la dictature c'était bien, que c'était l'ordre et qu'il n'y avait pas de raison sensée de désirer autre chose. Pourtant, à 27 ans ça fait dix ans qu'elle est en prison et elle continue d'avoir foi en ces diktats qu'on lui a inculqués. C'est la force de l'endoctrinement dès le plus jeune âge. Et puis c'est tellement facile de ne pas penser par soi-même, d'avoir des idées prédigérées. Non ?

Non bien sûr. Mais va-t-elle le comprendre ?

Ce livre m'a donné à réfléchir sur la société en général. Car si certaines règles sont des carcans dans les états totalitaires, il y a certaines façons de voir les choses qui sont écoeurantes et qui pourtant existent dans nos sociétés soi-disant démocratiques, comme les passe-droits pour les nantis et les prétendues élites, en toute bonne mauvaise foi.

Il est aussi question de transhumanisme, chose terrifiante vers laquelle on se dirige, tranquillement mais sûrement, et de nouvelles technologies qui ne sont pas vraiment nos meilleures amies car presque toujours dévoyées. Mais bien souvent l'enfer est pavé de bonnes intentions…

Sonya va mener son enquête, se frotter à de multiples dangers, découvrir des aberrations de l'ancien système, mais peut-être aussi du nouveau, et enfin découvrir la vie et se découvrir elle-même… le chemin est parfois long jusqu'à la liberté.

Encore un roman que j'ai beaucoup aimé et qui va continuer à faire son chemin bien après l'avoir refermé.

 

Citations :

Page 41 : C’est une sensation à la fois familière et inédite. Ses parents lui ont fait implanter la Perception dans son cerveau quand elle était toute petite, suivant à la fois la loi et la coutume. Une intervention brutale, en un sens – une grosse aiguille plantée dans le coin de l’œil d’un nouveau né. Mais les différentes cultures ont toujours accueilli la brutalité tant qu’elle est au service d’un bien supérieur, parfois même alors que ce n’était plus nécessaire depuis longtemps. Baptême par immersion, circoncision. Rites initiatiques.

 

Page 65 : Roger ne semblait pas gagner beaucoup de cryptodeniers, ce qui suggérait une incapacité à prendre part à la vie de la société. Quant à Eugenia, elle perdait les siens par négligence – des petites choses sans gravité comme traverser la rue en dehors des zones autorisées, monter dans une rame avant que les autres usagers descendent, jurer devant sa fille. Rien de très notable.

 

Page 150 : Quand elle essaie de se remémorer cette époque, c’est le trou noir. Elle sait qu’elle n’avait aucun désir d’affronter le monde extérieur, qu’elle se sentait comme le chat de Schrödinger dans sa boîte, à la fois vivante et morte – ou peut-être ni l’un ni l’autre. Et c’était plus simple d’adopter cet état d’esprit à l’Objectif, où de toute façon personne n’ouvrirait la boîte, précipitant ainsi le destin de ceux qui y étaient enfermés.

 

Page 210 : - Si tu savais comme je l’emmerde, ma liberté, Sasha ! Qu’est-ce que je deviendrais dehors, hein ? Je n’ai ni famille ni amis. Je ne sais rien faire. Je n’ai plus aucun rêve.

 

Page 213 : Les lampes, toutes allumées, donnent aux visages de la foule un éclat inquiétant, fantomatique. C’est de circonstance, puisqu’ils ont tous perdu des êtres chers, puisqu’ils ne sont plus que des vestiges incomplets, hantés.

 

 

 

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