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Mon avis : L’attrape-cœurs – J. D. Salinger

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Annie Saumont

 

Éditions Robert Laffont – Pavillon Poche

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Résumé :

Phénomène littéraire sans équivalent depuis les années 50, J. D. Salinger reste le plus mystérieux des écrivains contemporains, et son chef-d’œuvre, "L'attrape-cœurs", roman de l'adolescence le plus lu du monde entier, est l'histoire d'une fugue, celle d'un garçon de la bourgeoisie new-yorkaise chassé de son collège trois jours avant Noël, qui n'ose pas rentrer chez lui et affronter ses parents. Trois jours de vagabondage et d'aventures cocasses, sordides ou émouvantes, d'incertitude et d'anxiété, à la recherche de soi-même et des autres. L'histoire éternelle d'un gosse perdu qui cherche des raisons de vivre dans un monde hostile et corrompu.


 

 

Mon avis :
Ce qui m'a sauté aux yeux dès la première page de ce roman paru en 1951, c'est le langage désuet, comme dans J'irai cracher sur vos tombes : fumasse, extra, sensas', poilant, flanquer à la porte, se fendre la pipe, furax… Je trouve ça amusant, tellement hors du temps que ça m'a instantanément immergée dans l'époque.
Holden Caulfield se fait renvoyer pour manque de résultats juste avant Noël, de l'établissement dans lequel il étudiait. On sent un garçon perdu, qui n'arrive pas à s'intéresser à ce qu'on tente de lui enseigner. Il trouve les adultes pénibles, moralisateurs, infects… En réalité, à seize ans il ne se sent plus vraiment enfant, quoique par moment… et pas encore aussi assommant qu'un adulte. le cul entre deux chaises donc.

En fait, Holden Caulfield est un adolescent désœuvré qui ne sait pas ce qu'il veut, qui fait et dit n'importe quoi et le regrette souvent mais trop tard, qui ment beaucoup et se sent triste et déprimé. En bon ado qui se respecte, il est catégorique et manichéen. Tous des crétins, tous nuls, sales, moches, sauf sa sœur et ses frères.

À cause de son renvoi du collège, il décide de fuguer à New-York et on le suit dans ses tribulations et les nombreuses rencontres qu'il fait. Et là je vais être dissonante par rapport à la plupart des avis plutôt dithyrambiques, je l'ai trouvé rasoir (pour reprendre une expression de l'époque). Je me suis pas mal ennuyée, j'ai trouvé cette errance d'un ado à côté de ses pompes pas passionnante. Il exagère tout et se fait pas mal de films, mais ça, ça doit être la chose la plus intemporelle du monde à cet âge là. Et je l'ai trouvé ennuyeux, avec ses idées à l'emporte pièce, ses avis hyper négatifs sur tout et tout le monde. Il n'y a vraiment que quand il parle de sa petite sœur et de ses frères qu'il respire l'amour et l'admiration. J'ai aimé ces moments là.

Bref, il m'a un peu soûlée le môme Holden. Je me suis demandé s'il était bipolaire ou stupide, voire complètement abruti, ou peut-être génie incompris… Je n'ai pas été touchée par la grâce (oh le grand mot) car les gens négatifs, pour moi, sont des boulets qui vous tirent vers le bas. Néanmoins, c'est un livre qui fait avancer avec Holden car il a réussi à me faire rire, à force, avec son côté critique totalement excessif et injurieux envers tout le monde. On finit par le cerner un peu mieux au fil du roman et on se dit qu'il est surtout malheureux. En fin de compte c'est une histoire qu'on n'a pas envie de lâcher, on ne peut qu'aller au bout. Pourtant je persiste, je n'ai pas vraiment aimé…

 

Citations :

Page 18 : J’ai hoché la tête. J’ai la manie de hocher la tête. J’ai dit « Ouah ». Parce que, aussi, je dis « Ouah ». En partie parce que j’ai un vocabulaire à la noix et en partie parce que souvent j’agis comme si j’étais plus jeune que mon âge, j’avais seize ans à l’époque et maintenant j’en ai dix-sept et quelquefois j’agis comme si j’en avais dans les treize.

 

Page 20 : Ouah, vous pouvez pas vous figurer ce que j’étais fumasse d’être venu lui dire au revoir.

 

Page 25 : J’ai refermé la porte et j’étais dans la salle de séjour quand il m’a gueulé quelque chose, mais j’ai mal entendu. Je me demande si c’était pas « Bonne chance ! » J’espère que non. Merde, j’espère bien que non. Je crierai jamais « Bonne chance » à quelqu’un. C’est horrible, quand on y pense.

 

Page 49 : Je m’en foutais de pas voir le film. C’était supposé être une comédie avec Cary Grant et toute cette merde de stars.

 

Page 150 : À la fin du premier acte, on est sortis avec tous les autres connards pour fumer une cigarette. Vous parlez d’un plaisir. Dans toute votre vie vous n’avez jamais vu autant de mecs à la gomme qui fumaient comme des locomotives en discourant sur la pièce et en s’arrangeant pour que tout le monde puisse entendre leurs remarques subtiles.

 

Page 168 : À l’autre bout du bar c’était plein de pédés qu’avaient pas trop l’air de pédés – je veux dire qu’étaient pas trop à manières ni rien – mais on voyait tout de même bien que c’étaient des pédés.

 

 

 

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