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Mon avis : Le monstre des Hawkline – Richard Brautigan

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Michel Doury et Lorraine de la Valdène

 

Éditions 10/18

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

"Plus qu'une écriture, ce livre a au fond un parfum :

pour être tout à fait franc,

il faut y voir quelque chose comme le mélange

d'une senteur de genévrier frais le matin

et d'un relent de hasch dans une cuisine.

"Ce roman est écrit pour les copains du Montana",

prévient Brautigan dans une dédicace.

Il faut le recevoir comme ça :

la bonne,

la très bonne histoire contée par un gars

qui doit pas beaucoup hésiter

pour s'en rouler un petit et après,

tasse de thé à la main et bûche dans l'âtre,

s'offrir une rêverie aussi élaborée

que les stratégies échéquiennes de Bobby Fischer.

Un grand maître de l'imagination."

Jean-François Fogel

Libération (1977)

 


 

Mon avis :
1902.
Cameron et Greer, deux tueurs à gages en carton, beaucoup trop empathiques pour être efficaces à 100%.
Un jour Magic Child vient les chercher pour les emmener auprès de sa patronne Miss Hawkline qui a une mission, extrêmement bien payée, pour eux.

Mais alors, comment parler de ce livre complètement barré ?!
Alors que nos deux "héros" sont des tueurs dont l'un a des tocs, qu'ils baisent des putes de quatorze ans (c'est pas moi qui le dit, c'est Brautigan), qu'il y a de-ci de-là des pendus dans le décor, il y a un je ne sais quoi de facétieux dans la narration, et ça donne tout le temps envie de sourire, et parfois ça fait rire.

Des chapitres extrêmement courts, souvent une page et demie, parfois seulement quelques lignes et ça donne un rythme particulier que j'ai bien aimé, comme pour cadencer les étapes de leur voyage et de leur mission. C'est bourré d'échanges absurdes, et de faits anecdotiques, comme par exemple les cerfs qui broutent les fleurs sur les tombes du cimetière, au grand dam du Pasteur.

On avance dans cette histoire farfelue et carrément irrévérencieuse où le langage est cru, où les dialogues sont souvent complètement ébouriffants d'absurdité, et on se retrouve dans le surnaturel sans l'avoir vu venir. Brautigan s'est amusé au mélange des genres en mode loufoque. J'ai trouvé ça réussi, je n'ai jamais rien lu de tel, c'est jubilatoire.

Cette étrange histoire m'a prise par la main et m'a emmenée jusqu'à l'épilogue sans que j'aie envie de m'arrêter. Ce livre est dingue, tout simplement. Je l'ai adoré !

 

Citations :

Page 27 : À la sortie de Grompville, un pendu se balançait au pont qui traversait le fleuve. Son visage portait une expression incrédule, comme s’il ne pouvait pas encore croire qu’il était mort. Simplement, il refusait de croire qu’il était mort. Il n’y croirait qu’après qu’on l’eut enterré.

 

Page 54 : L’ivrogne était étalé le nez dans la poussière au milieu de la grand-rue. Il gisait inconscient et paisible sous le soleil poussiéreux de l’été. Il avait les yeux fermés et un sourire en coin. Un gros chien jaune lui reniflait les bottes et un gros chien noir reniflait le gros chien jaune. Ces chiens étaient heureux. Tous deux remuaient la queue.

 

 

 

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