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Mon avis : Les lutteurs immobiles – Serge Brussolo

Publié le par Fanfan Do

Éditions Denoël – Présence du futur

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Halte au scandale du gaspillage ! Désormais la Société Protectrice des Objets veille... Que diriez-vous d'être couplé à une tasse de façon que la moindre fêlure de la porcelaine se répercute sur votre propre squelette en une superbe fracture ouverte ? Imaginez le cauchemar, imaginez d'autres associations/répercussions, avec des vêtements, des disques, une maison... Attaque en règle de la société de consommation ou fable ambiguë, Les Lutteurs immobiles est une réussite de plus à porter au crédit de Serge Brussolo.


 

 

Mon avis :
Rooooo ! Un roman qui fustige le gaspillage, l'hyperconsumérisme, la "poubelisation" de la planète par négligence ou (et) futilité, mais qu'elle joie pour moi ! J'adore les solutions proposées, certes un peu radicales, mais puisque personne ne veut comprendre…

La planète étouffe sous les déchets, donc on n'a plus le droit de jeter quoi que ce soit tant que les objets sont utilisables. Ils ont d'ailleurs une durée de vie minimum obligatoire en deçà de laquelle on risque la prison ou l'obligation d'effectuer des travaux gratuits le week-end. Il y a des capteurs dans tout, de la tasse ou du couteau jusqu'aux vêtements, pour contrôler le gaspillage et exercer une répression terrible sur le peuple, générant une angoisse et un mal-être profond.

Le passé que décrit Serge Brussolo dans son roman, c'est notre société actuelle, celle du jetable, de l'éphémère, du gaspillage.

Mais dans ce monde futuriste répressif, chacun est obsédé par ses objets et la terreur de les abîmer au risque de voir débarquer instantanément les vigiles de la Société Protectrice des Objets. C'est un monde sans plaisirs ni joies. En revanche les décharges sont quasiment vides.

Bien évidemment dans ce genre de société il existe toujours des rebelles refusant de vivre à genoux qui ont tôt fait de passer dans la clandestinité pour échapper à la dictature et retrouver des valeurs saines.

Mais avec des idées tordues et une technologie de pointe, on peut faire bien pire comme sanction que la prison ou les travaux gratuits…

J'ai adoré cette fable sur notre façon de gérer le progrès, de manière totalement irresponsable et égoïste et la manière effroyable de régler ça des dirigeants. Cette histoire m'a embarquée immédiatement, j'ai dévoré ce livre (pas comme une vilaine souris Hi Hi) sans pouvoir ni vouloir m'arrêter.

C'était mon premier Brussolo, mais d'autres suivront !

 

Citations :

Page 25 : Dans un monde régi par la SPO, les enfants représentaient une menace constante pour leurs parents. « tout enfant est un vandale en puissance ! Répétaient souvent les psychologues d’État. Il appartient au cadre familiale de corriger ce travers. Ce n’est que dans cette optique de rigueur que nous pourrons bâtir une société nouvelle tournant résolument le dos au gâchis. »

 

Page 30 : Le travail obligatoire non rémunéré avait peu à peu remplacé le système des amendes jugé « sans valeur pédagogique ». On payait et on oubliait aussitôt !

 

Page 141 : Les sanctuaires de l’ustensile seront détruits ! Nous raserons les lieux de l’accumulation, nous ferons renaître les temps du dénuement salvateur !

 

 

 

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