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Mon avis : Animaux solitaires – Bruce Holbert

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Jean-Paul Gratias

 

Éditions Gallmeister - Totem

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Comté de l'Okanogan, État de Washington, 1932. Russel Strawl, ancien officier de police, reprend du service pour participer à la traque d’un tueur laissant dans son sillage des cadavres d'Indiens minutieusement mutilés. Son enquête l'entraîne au cœur des plus sauvages vallées de l'Ouest, où le progrès n'a pas encore eu raison de la barbarie et où rares sont les hommes qui n’ont pas de sang sur les mains. Bien des mystères qui entourent le passé du policier et de sa famille vont ressurgir petit à petit sur son chemin. Premier roman remarquable, Animaux solitaires mêle avec brio les codes du western et ceux des plus grands romans noirs.

 


 

Mon avis :
Lors du prologue, les descriptions de Russell Strawl et de ses exploits m'ont donné l'impression qu'on me parlait d'un super héros, invincible avec une grosse réputation et une légende monumentale. Donc ça sonnait un peu faux et ça avait surtout un côté grand-guignolesque. Et en même temps, une légende reste une légende, avec tout ce qu'elle peut contenir d'exagération.
Mais rapidement après ça, j'ai trouvé le style narratif espiègle, ressemblant au compte rendu du quotidien ou à un documentaire animalier sur un humain, dans les différents registres de sa vie : Russell au travail, Russell en famille, Russell avec les copains. Bref, j'ai beaucoup aimé le ton. Strawl est un drôle de personnage, brut de décoffrage. Il ne fait pas dans la dentelle. Un vrai beauf des années 30.

Il est en réalité un sombre connard, brutal et violent, qui se sert de sa position de représentant de la loi pour molester quiconque peut lui apporter des informations, homme ou femme, honnêtes gens ou pas, peu lui importe, et tueur d'hommes et d'animaux, bien planqué derrière son insigne.

J'ai eu beaucoup de mal à rester concentrée dans cette histoire. Alors que Strawl part à la recherche d'indices pour trouver un tueur d'indiens, le lien entre les différents personnages et les lieux qu'il visite, rien ne m'a semblé évident. Beaucoup trop de blabla et de digressions m'ont empêchée de m'immerger dans cette histoire qui d'ailleurs m'a semblé manquer d'une intrigue solide et palpitante. J'ai eu l'impression d'avancer au petit bonheur…
Il y a néanmoins un personnage que j'ai adoré, Elijah, indien et fils adoptif de Strawl, personnage fantasque, un peu prédicateur, totalement imprévisible, très pieux et débauché, ivrogne et tricheur.

L'écriture est vraiment belle et les descriptions de la faune et la flore très détaillées, trop à mon goût. Je me suis beaucoup ennuyée car du côté des humains il ne se passe pas grand-chose, on n'est pas tenu en haleine, le suspense est inexistant. Pourtant il y a eu des moments intéressants, parfois

 

Citations :

Page 16 : Dans l’enceinte du tribunal, les jurés saisissent la moindre chance de faire parler les vents qui se meurent et le vent qui faiblit. Strawl les avait vus déclarer coupable plus d’un innocent pour enrayer momentanément l’ambiguïté morale qui régnait au-delà des murs du palais de justice.

 

Page 41 : La plupart des habitants étaient arrivés dans la réserve sans rien d’autre que ce qu’ils pouvaient emprunter ou chaparder. Le temps passant, ils prirent femme, mais au sein de la réserve l’institution du mariage n’avait aucun statut. Les marchands refusaient d’admettre les liens tribaux et les églises d’unir les païens tant qu’ils n’étaient pas capables de lire le catéchisme. Les cérémonies, la publication des bans et le recours aux juges de paix représentaient des formalités assommantes, auxquelles on renonçait au profit des exigences de la chair et par esprit pratique. Pour un homme, faire la cour à sa bien-aimée se résumait à la soûler au whiskey jusqu’à ce qu’elle cède ou bien qu’elle s’endorme le temps qu’il assouvisse ses ardeurs.

 

Page 43 : Je ne connais pas d’homme de cinquante ans digne de ce nom qui n’ait jamais tué quelqu’un.

 

Page 90 : Les traits physique des Nez Percés étaient suffisamment distinctifs pour qu’on ne les confonde pas avec les indiens des tribus voisines et les membres de la famille Bird restaient entre eux, mais tous les autres s’étaient mélangés en une fricassée aussi confuse que celle des Blancs qui les avaient regroupés dans la réserve.

 

Page 147 : Les Sans Poil ne croyaient guère à la vengeance. Pour eux, le temps ne s’écoulait que dans une seule direction.

 

Page 238 : Il invitait son épouse au restaurant une fois par semaine et l’an dernier il lui avait offert un bracelet incrusté de diamants, mais pour la plupart des femmes l’argent importait peu. Ce qu’elles voulaient, c’était de l’amour, tout comme les hommes finalement.

 

Page 252 : Cet assassin, ce qu’il fait, c’est peut-être plus fort que lui, dit Elijah. Il prend plaisir à tuer et il a l’intention de continuer et tant pis si c’est mal. Il y a plein de gens, dans la Bible, qui prennent aussi plaisir à ce qu’on n’est pas censé faire. Regarde David et Bethsabée.

 

Page 273 : La loi m’a payé pendant vingt ans et je n’ai rien fait d’autre que tuer et harceler des Indiens.

 

Page 292 : Strawl fut tenté de lui loger une balle entre les yeux sans plus attendre et de libérer ainsi la tension qui tirait sur ses propres épaules, mais il alloua au personnage encore un jour pour maudire la terre entière, et une nuit de ténèbres de plus pour endurer ses souffrances.

 

 

 

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