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Mon avis : La synagogue – Joann Sfar

Publié le par Fanfan Do

Éditions Dargaud

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Joann Sfar cherche depuis trente ans à inviter son lecteur dans le monde juif. Tous ses récits sont des appels désespérés à la fraternité. "La Synagogue" marque sans doute le début de son épopée la plus intime. Cette fois, il va moins loin que l'Algérie du chat ou que l'Ukraine de "Klezmer". Il a fallu qu'il se trouve sur un lit d'hôpital en 2021 pour que le dessinateur ose enfin raconter ses vraies aventures d'adolescence. C'est une génération qui se sent coupable d'être née après Hitler et de ne pouvoir le combattre. Des gosses poings serrés qui se disent que les fils de bourgeois déguisés en skinheads qui croisent leur route ne seront pas des ennemis à la hauteur de leur chagrin. C'est l'histoire des Juifs de France qui rêvent d'être comme tout le monde mais qui ne savent pas comment se rendre utiles lorsque des bombes commencent à exploser dans les synagogues. Derrière le plaisir du dessin et des bagarres, un récit salutaire pour rappeler aux jeunes ce que fut le Front National quand il ne faisait pas semblant d'être un parti comme les autres. "La Synagogue" est un récit qui rappelle la permanence des extrémismes politiques et la nécessité de les combattre, même si cette lutte doit être recommencée à chaque génération.

 

 

Mon avis :
Après avoir vu 
Joann Sfar à La grande librairie et avoir adoré son humour et son sourire canaille, j'ai eu envie de découvrir ce qu'il faisait. Je l'avais déjà entendu à la radio et j'avais adoré le personnage, mais le voir amène un plus, notamment l'étincelle espiègle dans son regard.

Dans ce livre, 
Joann Sfar, qui a failli mourir du covid en 2021, parle de lui, de sa vie, de son rapport à Dieu, de son angoisse d'aller a la Synagogue, de sa passion pour Joseph Kessel qui vient le voir, lui parler. Il lui parle d'Hitler, pendant son Ascension, qui, dit-il "était si médiocre !".
Il nous raconte l'antisémitisme, les groupuscules d'extrême droite, son père avocat et bagarreur, l'absence de sa mère, morte quand il était tout petit.
En fait, c'est une page d'histoire, qui part du début de sa vie jusqu'à maintenant, avec des digressions sur lui en train de dessiner, ou plutôt en train de se demander comment dessiner le Joann enfant, le Joann adolescent, s'interroger sur le droit de se moquer de qui il était. Et puis le combat contre Hitler et l'antisémitisme…

Après la BD, La météorologie antijuive étaye les propos de 
Joann Sfar ainsi que bon nombre de coupures de presse. On se rend compte à quel point l'antisémitisme est un mal qui dure depuis des siècles et qui n'a jamais de fin. Et moi, je me demande pourquoi, je ne comprends pas…
Puis les photos de famille à la toute fin.

J'ai trouvé cette bd instructive et terrible car la façon dont sont traitées les exactions envers les juifs est consternante, mais c'est aussi extrêmement drôle par moment, j'ai eu quelques bons fous rires. Et bien sûr, j'ai adoré ❤️


 

Citations :

Page 50 : Mon père a été livré sans l’option « adapte ta syntaxe et ton sujet à l’âge de l’auditoire », il me parlait comme si j’étais politologue.

 

Page 93 : Je pense à Georges Wolinski puisque c’est lui qui a inventé cette façon de se battre avec ou contre sa jeunesse.

 

 

 

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