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Mon avis : AC/DC en BD – Collectif

Publié le par Fanfan Do

Éditions Petit à Petit

 

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Résumé éditeur :

Ils font vibrer le public depuis près de 50 ans avec les voix si caractéristiques de leurs chanteurs - Bon Scott d'abord, Brian Johnson pour la relève - sans oublier les solos de guitare endiablés d’Angus Young.
AC/DC, légendes incontestées et ambassadeurs du hard rock depuis 1973, sont de retour sur le devant de la scène depuis peu. Découvrez toute l’histoire des insubmersibles du rock en Docu-BD ! Anecdotes mythiques, épisodes méconnus, tous leurs plus grands succès : AC/DC n’aura plus de secrets pour vous !

 

 

Mon avis :
AC/DC, groupe mythique né en Australie dans les années 60, qui a bercé mes jeunes années alors que je ne l'écoutais pas particulièrement. C'était quelque chose d'incontournable. Je l'entendais tout le temps.

Je croyais que les frères Young étaient australiens, eh ben non ! C'étaient des écossais, partis pour l'Australie, des migrants en quête d'une vie meilleure. Une fratrie de sept garçons et une fille, tous passionnés de musique, fans de rock, d'où une émulation créatrice. D'ailleurs l'amour qu'ils se portent tous les élève. Ils se serrent les coudes, le succès des uns face aux échecs des autres n'a pas d'impact négatif sur le lien qui les uni. Une fratrie qui reste unie tout au long de sa vie, contrairement à d'autres.
Ce groupe est un phénix, sans cesse il renaît de ses (presque) cendres. Ils ont tellement le feu sacré que même au plus bas ils arrivent toujours à remonter au zénith.

La marque de fabrique de cette série Docu BD sur le rock des Éditions Petit à Petit c'est de faire appel à de nombreux dessinateurs qui nous emmènent chacun dans son univers avec son style bien à lui. J'adore cette façon de faire qui rythme l'histoire, entrecoupée de pages de texte avec photos.

J'ai fait une belle balade au coeur du rock, dans les sixties, et ça m'a ramenée tellement loin. Je suis allée écouter des chansons citées dans cet ouvrage, et j'ai découvert que certaines me ramenaient à ma toute petite enfance, des titres que je n'aurais jamais trouvés autrement, comme Friday On My Mind des Easybeats, le groupe de George Young un des aînés de la famille. J'en ai eu des pincements au coeur, des flash-backs d'autrefois quand mes frères, plus vieux que moi, écoutaient ça.
Un beau voyage dans l'enfance, qui débute dans les années 60, les folles années du rock ❤ où tant de choses ont émergé, tant de groupes talentueux devenus mythiques.

Qu'on soit fan d'AC/DC, ou pas (comme moi qui n'aime que Thunderstruck), on ne peut que se laisser emporter par l'histoire de ce groupe, mu par une passion inextinguible pour la musique.

 

Citations :

L'alchimie du futur AC/DC doit sans doute beaucoup à la singularité de ce biotope humain : une fratrie essentiellement masculine où va s'épanouir sans retenue, à la faveur d'une époque que passionne le rock'n roll naissant, le goût de jouer, encore et encore. La profondeur du lien intime qui unit les frères Young est exactement là, indestructible.

 

 

 

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Mon avis : La supplication : Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse – Svetlana Alexievitch

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Galia Ackerman et Pierre Lorrain

 

Éditions J’ai lu

 

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Quatrième de couverture :

"Des bribes de conversations me reviennent en mémoire... Quelqu'un m'exhorte :

- Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main ! "

Tchernobyl. Ce mot évoque dorénavant une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nous du drame humain, quotidien, qui a suivi l'explosion de la centrale ?

Svetlana Alexievitch nous fait entrevoir un monde bouleversant : celui des survivants, à qui elle cède la parole. L'événement prend alors une tout autre dimension.
Pour la première fois, écoutons les voix suppliciées de Tchernobyl.

 

Écrivaine et journaliste biélorusse, dissidente soutenue par le Pen Club et la fondation Soros, Svetlana Alexievitch est aussi l’auteure des Cercueils de zinc et de La guerre n’a pas un visage de femme. En 2013, elle obtient le prix Médicis Essai pour La fin de l’homme rouge et, en 2015, le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Tout ce qui parle de la catastrophe de Tchernobyl m’intéresse.

 

Mon avis :
La première chose qui m'est venue à l'esprit en commençant ma lecture : qu'est-ce que c'est dur de lire ça ! le nez qui pique et les yeux qui s'embuent… car là ce n'est pas un roman mais la réalité, la sinistre réalité d'un monde qui crée un monstre létal et en perd le contrôle, faisant ainsi d'innombrables victimes, des gens à qui on a volé leurs vies, certains qui avaient tout l'avenir devant eux.
Ce sont les nombreux témoignages de ces victimes que 
Svetlana Alexievitch nous donne à lire.
Des villageois, des conjoints, des soldats, des liquidateurs, des parents d'enfants souffrant de malformations liées aux radiations, des enfants, tous racontent leur douleur.

Cette catastrophe industrielle située en Biélorussie à projeté des substances gazeuses à grande altitude : "En moins d'une semaine, Tchernobyl devint un problème pour le monde entier…"
Partout les radiations, cette mort invisible. Pourtant j'ai l'impression que le reste du monde tend à penser que c'est juste une catastrophe qui n'a touché que la Russie.

J'ai toujours trouvé fascinante l'abnégation des liquidateurs. Ces hommes qui ont sacrifié leur vie pour protéger le reste de l'humanité, sachant qu'ils ne seraient pas là pour voir la suite. Oui, sauf qu'ils ne savaient pas grand-chose des risques encourus. C'est terrible ce qu'on leur fait.

Il y a des passages très durs, en tout cas pour moi, quand les soldats obéissent à l'ordre cruel d'exterminer tous les chats et tous les chiens restés dans les villages parce que leurs maîtres ont eu l'interdiction de les emmener. Ça aussi a été d'une barbarie sans nom.

Il y avait des gens qui vivaient à proximité de Tchernobyl, dans des maisons sommaires, dans une autre époque où le modernisme n'était pas arrivé, et c'était toute leur vie, leur quotidien, leurs rituels immuables, et on les a arrachés à ça.

Tous ces témoignages sont glaçants par l'incompréhension au départ de ce qui arrivait -"Comment croire une chose inconcevable? On a beau essayer de comprendre, on n'y parvient pas."-, mais aussi par le cynisme et le manque d'humanité des autorités qui ont été sans limites. Mais je me rappelle un jour avoir entendu 
Vladimir Fédorovski à la radio dire que L'URSS c'était la négation et le non-respect de la vie humaine.
C'est exactement ce qu'on lit dans ces lignes, le témoignage de ces morts en sursis à qui on dit qu'il n'est rien arrivé.
"L'état bénéficie d'une priorité absolue. Et la valeur de la vie humaine est réduite à zéro."

Le comble du cynisme, comme il est dit dans le livre, c'est que si à l'époque L'URSS n'avait pas commencé à s'ouvrir à l'occident, nous n'aurions pas su ce qui s'était réellement passé.

Citations :

Page 22 : - Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main ! "

 

Page 32 : Un évènement raconté par une seule personne est son destin. Raconté par plusieurs, il devient l’Histoire. Voilà le plus difficile : concilier les deux vérités, la personnelle et la générale.

 

Page 74 : « Notre régiment fut réveillé par le signal d’alarme. On ne nous annonça notre destination qu’à la gare de Biélorussie, à Moscou. Un gars protesta – je crois qu’il venait de Leningrad. On le menaça de cour martiale. Le commandant lui dit, devant les compagnies rassemblées : « Tu iras en prison ou seras fusillé. » Mes sentiments étaient tout autres. À l’opposé. Je voulais faire quelque chose d’héroïque. Comme poussé par une sorte d’élan enfantin, la plupart des gars pensaient comme moi. Des Russes, des Ukrainiens, des Kazakhs, des Arméniens… Nous étions inquiets, bien sur, mais gais en même temps, allez savoir pourquoi !

 

Page 76 : Sur la porte il y avait un mot : « Cher homme, ne cherche pas des objets de valeur, nous n’en avions pas. Utilise ce dont tu as besoin, mais sans marauder. Nous reviendrons. »

 

Page 96 : J’ai vu un homme dont on enterrait la maison devant ses yeux… (Il s’arrête.) On enterrait des maisons, des puits, des arbres… On enterrait la terre… On la découpait, on en enroulait des couches… Je vous ai prévenue… Rien d’héroïque.

 

Page 105 : - On prétend que les animaux n’ont pas de conscience, qu’ils ne pensent pas. Mais ce n’est pas vrai. Un chevreuil blessé… Il a envie qu’on ait pitié de lui, mais tu l’achèves. À la dernière minute, il a un regard tout à fait conscient, presque humain. Il te hait. Ou il te supplie : Je veux vivre, moi aussi ! Vivre !

 

Page 111 : J’ai peur… J’ai peur d’aimer. J’ai un fiancé. Nous avons déjà déposé notre demande de mariage à la mairie. Avez-vous entendu parler des hibakushi de Hiroshima ? Les survivants de l’explosion… Ils ne peuvent se marier qu’entre eux. On n’en parle pas, chez nous. On n’écrit rien à ce sujet. Mais nous existons, nous autres, les Hibakushi de Tchernobyl.

 

Page 118 : Les journaux ont écrit que le vent, heureusement, soufflait dans l’autre sens. Pas sur la ville… Pas sur Kiev… Mais personne ne soupçonnait qu’il soufflait sur la Biélorussie. Sur mon petit Iouri, sur moi.

 

Page 121 : « Pourquoi ne pouvait-on pas sauver les animaux qui sont restés là-bas ? » Je n’ai pas pu lui répondre… Nos livres, nos films parlent seulement de la pitié et de l’amour pour l’homme ! Pas pour tout ce qui est vivant. Pas pour les animaux ou les plantes. Cet autre monde… Mais avec Tchernobyl, l’homme a levé la main sur tout…

 

Page 172 : Je crains la pluie… Voilà ce que c’est, Tchernobyl. Je crains la neige… Et la forêt. Ce n’est pas une abstraction, une déduction, mais un sentiment qui gît au plus profond de moi-même. Tchernobyl se trouve dans ma propre maison. Il est dans l’être le plus cher pour moi, dans mon fils qui est né au printemps 1987… Il est malade. Les animaux, même les cafards, savent à quel moment il convient d’enfanter. Les hommes ne le peuvent pas. Dieu ne leur a pas donné le sens du pressentiment.

 

Page 175 : De plus, nous avons été élevés dans un paganisme soviétique très particulier : l’homme était considéré comme le maître, la couronne de la création. Et il avait le droit de faire ce qu’il voulait de la planète. Comme dans la célèbre formule de Mitchourine : « Nous ne pouvons pas attendre que la nature nous accorde ses faveurs, notre tâche est de les lui arracher. » C’était une tentative d’inoculer au peuple des qualités qu’il n’avait pas. De lui donner la psychologie d’un violeur. Un défi à l’Histoire et à la nature.

 

Page 191 : Le Soviétique est incapable de penser exclusivement à lui-même, à sa propre vie, de vivre en vase clos. Nos hommes politiques sont incapables de penser à la valeur de la vie humaine, mais nous non plus. Vous comprenez ? Nous sommes organisés d’une manière particulière. Nous sommes d’une étoffe particulière.

 

 

 

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Mon avis : Des fleurs pour Algernon – Daniel Keyes

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Georges H. Gallet et Henry-Luc Planchat

 

Éditions France Loisirs

 

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Quatrième de couverture :

Algernon est une souris de laboratoire dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l'intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors, avec l'assistance de la psychologue Alice Kinnian, d'appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d'esprit employé dans une boulangerie. C'est bientôt l'extraordinaire éveil de l'intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l'amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser. Mais un jour, les facultés supérieures d'Algernon commencent à décliner

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Quand j'étais adolescente j'ai vu un film, Charly de Ralph Nelson, qui m'avait terriblement bouleversée tant ce qui s'y passait était terrifiant psychologiquement. Or ce film était l'adaptation du roman de Daniel Keyes que j'ai découvert des années plus tard. Alors j'ai eu envie de le lire. L'ennui, c'est que je connaissais l'histoire, et bien sûr la fin. Enfin… je le croyais !

 

Mon avis :
Charlie Gordon a 32 ans, il est attardé et il tient son journal pour le Dr Strauss afin d'être évalué, car on lui a dit que peut-être on pourrait le rendre "un télijan". Charlie écrit comme il parle, pas très bien.
Que c'est difficile de lire un texte bourré de fautes !
Charlie souhaite être opéré, comme Algernon la souris dont l'intelligence a augmenté de façon impressionnante.

Je me suis un peu ennuyée au début, Charlie répète toujours les mêmes choses : il veut devenir intelligent ! Ça m'a semblé tellement long... mais c'est nécessaire au rythme de l'histoire. Car peu à peu, après son opération, on le voit progresser, l-e-n-t-e-m-e-n-t... mais efficacement. Un horizon semble s'ouvrir devant lui, la possibilité de se cultiver, avoir des tas d'amis, la vie tout simplement, ce qu'il désire plus que tout. Car il est persuadé qu'avec l'intelligence viendra le bonheur. Alors qu'en devenant intelligent il découvrira la laideur de son enfance, que les gens se sont toujours moqué de lui, lui l'innocent qui croit que tout le monde est gentil.

À mesure que son intelligence arrive, les rêves et les souvenirs aussi, l'amertume et la colère montent pour Charlie. Il comprend désormais tant de choses et il comprend qu'il qu'il a toujours eu peur, toujours été en manque d'amour.

Tout est extrêmement bien amené au fil de l'histoire. On voit les progrès de Charlie à mesure que les fautes de son journal s'amenuisent et que son vocabulaire s'enrichit. On vit son ouverture d'esprit avec lui, tout doucement, c'est impressionnant.
Mais son évolution intellectuelle est une lame de fond et finit par être une vague scélérate qui semble surprendre tout le monde. On suit ça avec angoisse, inquiétude et commisération. Car que faire quand on devient trop intelligent ? Les souvenirs de la douleur d'être handicapé, le manque d'amour subi alors qu'on en aurait eu tant besoin… c'est déchirant et révoltant.

C'est une belle histoire d'humanité, qui pose beaucoup de questions, notamment de savoir à quel moment est-on un monstre, d'égoïsme, d'intolérance, de prétention, de fatuité, d'imbécilité… et qui sont les monstres dans cette histoire, à supposer qu'il y en ait ?

Une expérience qui, au départ, devait rendre intelligent un homme simplet, tout comme Algernon la souris, part dans des directions totalement inattendues. Car intelligence et subconscient ne marchent pas main dans la main et vouloir tout contrôler est impossible. Les douleurs de l'enfance guettent, tapies dans la nuit brumeuse du passé.

Être ou ne pas être…
Un roman qui se dévore en apnée !
 

Citations :

Page 32 : Elle dit qu’elle ne les aurait jamais laissés lui faire des choses au cerveau pour tout l’or du monde. Je lui ai dit que ce n’était pas pour tout l’or du monde, c’était pour me rendre intelligent. Et elle a dit que peut-être ils n’avaient pas le droit de me rendre intelligent parce que si Dieu avait voulu que je sois intelligent, il m’aurait fait naître intelligent. Et il ne faut pas oublier Adam et Eve, et le péché avec l’arbre de la science, et la pomme mangée et la chute. Et peut-être le Pr Nemur et le Dr Strauss touche à des choses auxquelles ils n’ont pas le droit de toucher.

 

Page 64 : Je n’avais jamais compris avant que Joe et Franck et les autres aimaient m’avoir avec eux simplement pour s’amuser de moi.

Maintenant je comprends ce qu’ils veulent dire quand ils disent : »Ça, c’est bien du Charlie Gordon. »

J’ai honte.

 

Page 69 : - Plus tu deviendras intelligent, plus tu auras de problèmes, Charlie. Ta croissance mentale va dépasser ta croissance émotionnelle.

 

Page 107 : - Les gens ordinaires ne peuvent en voir qu’un petit peu. Ils ne peuvent guère changer ni s’élever plus haut qu’ils ne sont, mais toi tu es un génie. Tu continueras à monter et monter et en voir toujours davantage. Et chaque marche te révélera des mondes dont tu n’as jamais soupçonné l’existence.

 

Page 197 : Ce qui est étrange avec l’acquisition du savoir, c’est que, plus j’avance, plus je me rends compte que je ne savais même pas que ce que je ne savais pas existait. Voici peu de temps, je pensais sottement que je pouvais tout apprendre – acquérir tout le savoir du monde. Maintenant, j’espère seulement arriver à savoir que ce que je ne sais pas existe et en comprendre une miette.

 

Page 314 : Ici, dans cette université, l’intelligence, l’instruction, le savoir sont tous devenus de grandes idoles. Mais je sais maintenant qu’il y a un détail que vous avez négligé : l’intelligence et l’instruction qui ne sont pas tempérées par une chaleur humaine ne valent pas cher.

 

Page 368 : L’univers explosait, chacune de ses particules s’écartait des autres, nous lançant dans un espace obscur et désert, nous arrachant éternellement l’un à l’autre – l’enfant à la matrice, l’amant à sa maîtresse, l’ami à l’ami, les éloignant l’un de l’autre, chacun suivant son chemin vers la cage ultime de la mort solitaire.

 

 

 

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Mon avis : Un putain de conte de putain de chat Tome 2 – Lapuss’ - Tartuff

Publié le par Fanfan Do

Éditions Kennes

 

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Quatrième de couverture :

"Eh bonjour ma chamoiselle, que vous êtes jolie, que vous me semblez belle, si votre miaulage se rapporte à votre pelage..."

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

PARCE QUE J’ADORE TOUJOURS LES CHATS LOL !!!

 

Mon avis :
Paris.
Moustache, chat de gouttières parisien aime se promener de toit en toi… oui oui, de toit en toi ! Comme tous les chats il a plusieurs maisons… petite leçon d'humilité pour nous les parents de chats, nous ne sommes pas les seuls dans leurs vies.

Moustache, comme tout bon gros chat parigot, connaît le coin comme sa poche, sait où trouver de la bonne bouffe, aime draguer les minettes et fanfaronner devant les autres matous.

Il croise Daisy, beauté blanche, qui fait chat-virer son petit coeur. Il se met à déclamer de la poésie tout en lui proposant une visite touristique du quartier en bon guide qu'il est.
Et il est relou l'pépère ! Ben, c'est un mâle quoi ‼️
C'est qu'il en connaît un rayon en art et en histoire de la ville et il veut pas lâcher l'affaire ! Et nous voilà partis dans une visite guidée, par un chat, dans le centre de la capitale, avec une chatte qui se demande un peu si elle va pas lui faire le coup du me(ow) too car comme parfois avec les représentants du sexe masculin, il faut insister pour qu'ils comprennent que NON ça veut dire NON !

L'histoire de Paris version matou est rigolote, mais aussi intéressante car c'est quand-même une visite de Paris, du 
Pont Neuf aux catacombes en passant par Châtelet-Les-Halles, et moi qui connais très peu Paris, ça m'a dépaysée.
En parallèle avec nous qui sommes souvent dans l'ethnocentrisme, Moustache donne dans le félinocentrisme.

Une visite guidée, de l'humour, une mésaventure, un message très clair sur le harcèlement, beaucoup de jeux de mots félins et de détournements de l'histoire par notre titi parisien poilu et cette façon de s'exprimer en mode ado, tellement drôle !
J'ai adoré ! Je voyais et entendais carrément mes chats à moi, mes boules de poils adorés, mes seigneurs et maîtres… mes p'tits boudins chéris… même si les miens font miaou "avé l'acent" du sud peuchère 😉

 

Citations :

Page 4 : Paris… Ville lumière de l’amour et de la romance où circuler en voiture se rapproche davantage d’une coloscopie sans anesthésie générale que d’une balade en gondole à Venise.

 

Page 12 : Jusque-là très ancrée sur ses positions, Daisy découvre alors la dualité du personnage. Sous le dragueur maladroit et disons-le, un peu con, commence à poindre une once de cervelle éduquée. Malgré tout, elle décide de le tacler salement, crampons en avant :

- D’accord, je vois… En gros, t’es un queutard qui a été à la bibliothèque, quoi !

 

Page 14 : C’est le coin le plus branché de la capitale, entre petits restos de tapas ambiancés, brunchs tendances et magasins de vêtements d’humains aux goûts troubles. C’est aussi le temple de l’art, avec des musées comme « Beaubourg » ou le « 59 Rivoli ». Si tu aimes le street art, il faut que je te fasse voir cet immeuble Haussmannien squatté par des artistes !

- Bof ! Sincèrement, voir des bobos dessiner des bites à la bombe sur des murs à 20 000 balles le m², c’est pas mon délire...

 

 

 

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Mon avis : Un putain de conte de putain de chat Tome 1 – Lapuss’ - Tartuff

Publié le par Fanfan Do

Éditions Kennes

 

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Quatrième de couverture :

"Voilà dix ans que cette grosse dinde est à mon service et elle n'est toujours pas capable de me caresser comme il se doit"

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

PARCE QUE J’ADORE LES CHATS MDR !!!

 

Mon avis :
New York.
Hector est un superbe chat blanc angora turc, adulé par sa maîtresse. Bon ça c'est le truc classique avec les chats, on se fait envoûter et on ne peut rien y faire, victimes consentantes que nous sommes.

En tout cas Hector est un peu con et très prétentieux puisqu'il se fait berner par deux pigeons et se retrouve à la rue, où son charme de chat angora turc n'agit pas sur les animaux des rues.

Après un gros coup de flip, il découvre l'attrait de la vie sauvage, sans dieu ni maître, mais… les animaux des zoos seraient-ils devenus trop pépères, ne tablant que sur la sécurité au détriment de la liberté ?

Cette histoire fait penser à la fable 
De La Fontaine "Le loup et le chien".
Vivre libre et crever la dalle ? Ou manger à sa faim mais dans un carcan ?
Hector a la solution !

Eh bien moi, je suis bien contente que mes chats vivent leur vie d'Indiana Jones à l'extérieur et qu'ils réservent à l'intérieur le meilleur d'eux-mêmes.


 

 

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Mon avis : Forrest Gump – Winston Groom

Publié le par Fanfan Do

Traduit par François Happe

 

Éditions Gallmeister

 

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Quatrième de couverture :

« Être idiot, c'est pas un cadeau, vous pouvez me croire », dit Forrest Gump. Peut-être, mais cela ne l'empêche pas de devenir successivement star d'une équipe de football universitaire, héros de la guerre du Vietnam, fantastique joueur d'harmonica ou encore champion de ping-pong, sauvant au passage le président Mao de la noyade. Il sera même astronaute, ses dons en mathématiques étonnant jusqu'aux ingénieurs de la NASA. Tout au long de ces extraordinaires aventures, Forrest parcourt l'Amérique et la Terre entière, observant la folie du monde avec l'ingénuité d'un enfant et une résilience hors du commun.

''Toute personne qui ne lit pas Forrest Gump m riterait de passer l'hiver dans le Dakota du Nord. '' JIM HARRISON

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Comme énormément de gens j'ai vu le film de Robert Zemeckis et j'ai adoré, tant Tom Hanks était parfait pour le rôle de Forrest Gump. En fait Tom Hanks est toujours parfait.
Donc c'est en ayant plein d'images dans la tête, mais qui datent un peu quand-même, que j'ai attaqué le roman.

 

Mon avis :
Au bout d'à peine trois pages je me suis retrouvée avec un sourire hilare en me disant qu'au pays des aveugles les borgnes sont rois. Sacré Forrest qui a trouvé plus idiot que lui dans son école de "demeurés" comme il dit.

Dès le début il y a d'énormes différences avec le film et forcément je me suis dit que ça allait être une tout autre histoire, avec juste Forrest et son QI minimaliste comme point de départ. Car Jenny est là mais pas trop dans l'enfance, la mère pleure beaucoup et ça se comprend quand on a un enfant qui toute sa vie va souffrir de la méchanceté des autres, elle ne fait à peu près que ça. Il y a aussi Bubba l'ami indéfectible, et le lieutenant Dan… et pas d'histoire de boîte de chocolat.
J'ai trouvé la narration de Forrest assez jubilatoire, brute de décoffrage, directe comme le font les enfants, car il parle sans réfléchir, et même s'il réfléchissait avant, pas sur qu'il saurait éviter les bourdes. Ça m'a beaucoup amusée.

C'est très visuel et j'ai beaucoup ri car il y a un petit 
Tex Avery niché dans mon cerveau et ça fait souvent dessin animé. Oui, Forrest est le roi de la boulette et qu'il en rate pas une.

Ce que Zemeckis a fait de ce roman est impressionnant, notamment grâce à 
Tom Hanks et quand j'ai découvert dans la Victoria Peak Tower à Hong-Kong le restaurant Bubba Gump, il a fallut que j'y aille ! J'ai fait la groupie !! C'était un petit instant magique et rigolo.

Mais le roman !!! je l'ai aimé aussi énormément, et j'ai adoré le côté loufoque de toutes les péripéties qui arrivent à Forrest qui au passage en profite pour égratigner le pouvoir et toute forme d'autorité abusive : le système scolaire, l'armée, la guerre, la police, le sommet de l'état, tout le monde en prend pour son grade. J'aime les deux Forrest en fait, celui de Zemeckis-Hanks et celui de Winston Groom. Comme il le dit lui-même "Je suis idiot mais pas con" et c'est vrai. J'ai été très agréablement surprise car bien souvent les romans sont meilleurs que les adaptations, mais là je n'étais pas sûre que ce serait le cas. Pourtant ce roman a peu à peu réussi à me faire oublier 
Tom Hanks grâce à ce Forrest là, cet idiot magnifique !
Maintenant il va falloir que je revoie le film parce que je crois que j'ai oublié beaucoup de choses et que j'ai envie de comparer…

 

Citations :

Page 15 : Mais l’année d’après, ils m’ont mis dans une autre sorte d’école, et là, je vous dis pas comment c’était bizarre. On aurait dit qu’ils avaient fait tout le tour du pays pour rassembler tous les gugusses un peu dérangés qu’ils avaient pu trouver, et ça allait de mon âge, et même un peu plus jeunes, jusqu’à des grands types qu’avaient dans les seize ou dix-sept ans. Il y avait toute sorte de demeurés, des qu’avaient la tremblotte, des qu’étaient même pas capables de manger ou d’aller aux cabinets tout seuls. Probable que j’étais le meilleur de toute la bande.

 

Page 53 : Il m’a dit de tout refaire, et là, j’ai commencé à me rendre compte que M. Boone avait pas pigé que j’étais idiot, mais il allait pas tarder à s’en apercevoir.

 

Page 132 : Le lundi suivant, je décide d’aller assister au cours du Pr Quackenbush sur « L’idiot dans la littérature mondiale ». Rien que le titre me fait l’impression d’avoir de l’importance.

 

Page 274 : Mais plus que tout au monde, ce que j’aurais voulu, c’était être un peu moins branquignol.

 

Page 286 : Curtis est très heureux de me revoir, il me traite de trouduc, d’enfoiré et de connard et de tous les trucs sympas qu’il peut imaginer.

 

 

 

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Mon avis : La mort immortelle – Liu Cixin

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Gwennaël Gaffric

 

Éditions Actes Sud

 

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Quatrième de couverture :

Un demi-siècle après l'Ultime Bataille, l'équilibre précaire dû à la dissuasion de la forêt sombre continue de maintenir les envahisseurs trisolariens à distance. La Terre jouit d'une prospérité sans précédent grâce au transfert des connaissances et des technologies trisolariennes. La science humaine connaît des progrès pour ainsi dire quotidiens, les Trisolariens découvrent avec fascination la culture humaine et l'espoir grandit que les deux civilisations puissent bientôt coexister pacifiquement sans la terrible menace d'une annihilation réciproque. Mais lorsqu'une ingénieure en aéronautique originaire du début du xxie siècle sort de son hibernation, elle réveille avec elle le souvenir d'un programme qui menace cet équilibre. Bientôt, l'humanité aura à faire un choix : partir à la conquête d'autres univers ou mourir dans son berceau.

Après Le Problème à trois corps et La Forêt sombre, Liu Cixin referme l'un des cycles de science-fiction les plus ambitieux de ce siècle.

 

Né en 1963, Liu Cixin est une véritable légende de la SF en Chine. La trilogie du Problème à trois corps est en cours de publication dans le monde entier.

 

 

Mon avis :
Comment parler d'un tome 3 ?
Alors d'abord, après avoir lu 198 pages, je l'ai mis de côté parce que j'avais envie d'autres lectures. Après 9 mois (Eh Eh) je m'y suis remise en espérant ne pas trop m'y perdre. Et je dois dire qu'après une telle pause entre le tome 2 et le tome 3, j'ai eu un peu de mal à raccrocher les wagons.

J'ai fini par y arriver et j'ai été happée, sous hypnose, tellement c'est foisonnant. J'ai aussi été larguée plus d'une fois. J'en suis venue à me demander "
Liu Cixin est-il un puits de science au point que moi petite mortelle pas du tout matheuse ni scientifique je m'y perde ?"
La réponse est : p'têt ben qu'oui ! Un érudit à n'en point douter. Il est balaise le bonhomme !

J'ai du aller faire des recherches sur internet pour essayer de comprendre le concept de la quatrième dimension. J'ai un peu saisi l'idée, mais pas longtemps. Donc j'en reviens toujours à la même chose : au niveau maths, j'ai vraiment un QI d'amibe. D'autant que ce n'est pas tout ! Les hypothèses scientifiques se sont succédées et mont perdue systématiquement car j'ai souvent pensé que ce qui était proposé là, outre le fait que je ne comprenais pas grand-chose - la vitesse luminique, les trous noirs, aïe ma pauvre tête -, devait être tout simplement impossible… Mais peut-être pas car 
Liu Cixin est ingénieur avant d'être romancier, ce qui suppose que ses extrapolation sont plausibles.

Je pense que mon ingénieur de père se serait éclaté à cette lecture. Moi je me suis sentie, surtout à la fin, une bien plus que nanoparticule - et peut-être moins que ça - sur un grain de poussière perdu dans l'univers.
En résumé, c'est pointu, touffu, ardu mais captivant, bien qu'un peu long à mon goût, encore que, plus court, ça aurait peut-être manqué de quelque chose d'essentiel.
Voilà le genre de roman qui fait surchauffer le cerveau mais dont on veut absolument connaître le fin mot de l'histoire, même si dans tout cela il y a quelque chose de terrifiant… mais pas plus que de penser à l'infini de l'univers…

 

Citations :

Page 37 : Imaginez une colonie de fourmis transportant sans repos des fragments de cailloux de la taille d’un grain chacune : donnez-leur des milliards d’années et elles auront réussi à déplacer le mont Tai tout entier. Il suffit d’étirer suffisamment le temps, et la vie se révèle bien plus forte que la roche ou le métal, plus puissante qu’un typhon ou un volcan.

 

Page 116 : Comme tous ceux qui avaient étudié la navigation spatiale, Yun Tianming était terrifié par l’espace. Plus que quiconque, il connaissait ses dangers, il savait que l’enfer ne se trouvait pas sous terre mais dans le ciel.

 

Page 322 : Mojovic et Guan Yifan firent une découverte fascinante : ils pouvaient voir les étoiles tout autour d’eux. Ils apercevaient nettement la lueur éclatante de la Voie lactée qui s’étendait dans l’éternelle nuit du cosmos.

 

Page 404 : Cheng Xin était déconcertée par l’agencement chaotique des tubes, qui n’était pas le résultat d’une négligence mais, au contraire, celui d’un effort et d’une conception inouïs. C’était une sorte de chaos ultime, comme si le moindre soupçon d’ordre était tabou. Il paraissait suggérer une approche esthétique aux antipodes de celle que connaissait l’humanité : ici, le chaos était synonyme de beauté et l’ordre de laideur.

 

Page 463 : Quant à Goutte de rosée, ce n’est qu’une femme, elle est inoffensive.

 

Page 772 : Une personne seule ne peut pas détruire un monde. Si ce monde est détruit, c’est la faute de l’ensemble des hommes, ceux qui sont en vie comme ceux qui sont morts. C’est le résultat d’une action collective.

 

 

 

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Mon avis : L’amour a de la mémoire – Brigitte Lechanteur

Publié le par Fanfan Do

M+ Éditions

 

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Quatrième de couverture :

2018, Mathilde, grand-mère comblée, veut transmettre à ceux qu’elle aime ce qu’elle n’a jamais dit…
1969, Paris. Mathilde a 17 ans, elle rencontre Prem, un Indien de 20 ans. La passion les emporte mais pour leur famille respective, cet amour est impensable.
Mathilde et Prem vont braver les interdits familiaux et partir en Inde vivre leur passion sous le soleil d’Auroville, cité expérimentale où leur vie rêvée semble enfin possible.
Mais Prem, victime des traditions ancestrales et de l’allégeance des siens au maharadjah, est promis à une autre et la mère de Mathilde, bourgeoise machiavélique, ne reculera devant rien pour détruire le jeune couple.
Mais l’amour a de la mémoire…

 

Brigitte Lechanteur est née en Belgique et vit à Paris depuis trente ans. Comédienne, productrice phonographique et de spectacles vivants, elle a également exercé dix ans les fonctions de directrice administrative d’un groupe audiovisuel avant de se lancer dans l’écriture.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

J’ai rencontré Brigitte Lechanteur au Salon du livre des auteurs Indépendants de Marseille il y a quelques années et depuis j’avais lu ses trois romans, que j’ai aimés. Donc évidemment, quand j’ai vu qu’elle en avait écrit un nouveau, j’ai eu envie de le lire !

 

Mon avis :
Au détour d'un pépin de santé de sa mère, Julie découvre un pan de son passé dont elle ignorait tout. Elle lui demande des explications, et voilà que Mathilde nous emporte dans son histoire, sa vie, son passé, et j'ai adoré ça !

Années 60. Louise la mère de Mathilde, bourgeoise guindée, acariâtre et raciste l'élève seule depuis qu'elle est veuve. Mathilde fait voeu de désobéissance à 10 ans en 1961, le jour où sa mère rejette Damia son amie parce qu'elle est indienne.

Un amour impossible à cause d'une mère raciste, de la majorité à 21 ans, de la culture de Prem l'amoureux indien de Mathilde qui est promis depuis longtemps à un mariage arrangé. Mais à vingt ans on dévore la vie et on brave les interdits. L'amour ne soulève-t'il pas les montagnes ? Une quête, une belle utopie et des rêves post 68.

Ce roman hyper documenté est un beau périple dans l'espace et le temps, les souvenirs, les secrets et les regrets. Il nous fait transiter par plusieurs pays en direction du sud de l'Inde à Auroville, cette cité cosmopolite dont j'ignorais jusqu'alors l'existence, véritable invitation au voyage et au rêve dans ce sanctuaire de spiritualité et de fraternité. Il nous emmène dans les souvenirs des jeunes années, l'âge où on est totalement idéaliste, où on se sens conquérant, invincible, pensant qu'on va bouffer le monde et la vie.
Mais l'amour peut-il résister au choc des cultures, à la haine, au poids des traditions, à une mère abusive ?

J'ai adoré ce roman qui parle d'amour, de foi en l'avenir, d'idéaux, du passage à l'âge adulte, du temps qui passe, de la croisée des chemins, des secrets de famille, de la vie en somme. 
Brigitte Lechanteur m'a fait passer par toutes sortes d'états, la béatitude avec des étoiles dans les yeux, la joie, la colère, l'effroi.
Et puis j'ai fait un magnifique voyage en Inde, en immersion dans ce pays aux senteurs multiples, coloré et envoûtant autant qu'effrayant et mystérieux.

Par ailleurs, j'ai appris entre autre l'existence en France, dans les années 60, d'un groupuscule violent, raciste et antisémite "Occident", qui commettait des agressions. D'ailleurs en allant à la pêche aux infos j'ai découvert que certains de nos ministres d'il y a quelques années en avaient fait partie…

Émerveillement, angoisses, rage, émotions et une certaine féerie jalonnent ce roman, dont je voulais vite connaître la fin et dont pourtant j'avais peur de me sentir orpheline une fois refermé.
J'ai eu de l'eau dans les yeux, le nez qui pique et pour l'instant je suis toujours en Inde, à Pondichéry, Auroville, et devant le Matrimandir .


 

Citations :

Page 29 : Elle soupire : on devrait poser davantage de questions du vivant des vivants.

 

Page 45 : Je n’avais pas le droit de fréquenter Damia, ma mère me l’avait interdit.

Dans les années vingt, la France s’enorgueillissait encore de son empire colonial et la supériorité de la race blanche avait été un des principes de base de l’éducation de Louise. Elle était raciste.

 

Page 127 : L’origine du monde.

Leurs corps doués d’une expérience millénaire se reconnaissent et leurs mémoires ancestrales savent la patience pour prolonger le plaisir si accessible pour eux.

 

Page 151 : Je fais d’emblée connaissance avec le paradoxe de l’Inde : la splendeur et la misère se côtoient sans cesse.

 

Page 211 : La joie qui émane de ce peuple dont les conditions de vie sont souvent précaires me fascine.

 

Page 220 : Je sais combien il en coûte d’arracher les racines de son ventre. Tant qu’elles vivent en nous, on ne soupçonne pas leur pouvoir, mais il suffit d’en être privé et la plaie reste ouverte à jamais.

 

Page 429 : Elle se réjouit et, en même temps, elle a peur d’abîmer ses souvenirs.

 

 

 

 

 

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Mon avis : Génia & Aimé – Génia Obœuf

Publié le par Fanfan Do

Éditions Alisio

 

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Quatrième de couverture :

Déportée en 1943 à Auschwitz, Génia est internée dans le bloc 10 des expérimentations. Elle a 19 ans.

Au plus profond de l’horreur survient cette rencontre inattendue et salvatrice avec Aimé, résistant communiste, arrivé par le convoi dit des « 45 000 » et affecté un temps au bloc 11. Ensemble, ils résistent.

Séparés lors de l’évacuation du camp et des marches de la mort qui les conduisent l’une à Ravensbrück, l’autre à Mauthausen, ils se retrouvent à Paris. Tous deux décideront de faire activement savoir ce qu’ils ont vécu.

Le récit inédit de Génia, qui épousera Aimé Oboeuf après leur retour en France, fait triompher au coeur des camps de la mort, la force de l’amour et de la solidarité.

« [Génia est] une femme qui a rencontré le crime, l’horreur et la mort sans jamais abdiquer son humanité. Un hymne à la vie saisissant de densité et de vérité. »

Johann Chapoutot,

Professeur à la Sorbonne. Auteur de La loi du sang. Penser et agir en nazi, éd. Gallimard, réédition 2020, prix Yad Vashem.

Génia Oboeuf était l’une des dernières rescapées de la Shoah. Décédée en 2021, elle n’a cessé de témoigner depuis son retour des camps, notamment auprès des jeunes. Vanina Brière est professeure-documentaliste dans un lycée de l’Orne et Arnaud Boulligny est chercheur au sein de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. C’est lors d’un congrès qu’ils rencontrent Génia Oboeuf et, conscients de l’urgence àtransmettre la parole des derniers survivants, ils lui proposent de l’accompagner dans l’écriture de son témoignage. Vanina Brière est professeure-documentaliste dans un lycée de l’Orne et Arnaud Boulligny est chercheur au sein de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. C’est lors d’un congrès qu’ils rencontrent Génia Oboeuf et, conscients de l’urgence àtransmettre la parole des derniers survivants, ils lui proposent de l’accompagner dans l’écriture de son témoignage.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Il faisait partie de mes choix lors du Masse Critique non fiction sur Babelio.

 

Mon avis :
"Ce livre en forme de témoignage est une invitation à la vigilance, à la résistance face aux discours démagogiques, racistes, xénophobes et antisémites qui représente un danger, toujours latent, de remise en cause de la démocratie."
Cette phrase qui clos l'avant-propos du livre résume sa raison d'être.

Génia est née en 1923 dans le quartier juif de Varsovie et deux ans plus tard sa famille a émigré à Bruxelles. Son enfance sent le bonheur simple de ceux qui n'ont pas grand-chose mais s'en contentent et sont heureux.
"Nous passons notre temps à inventer des jeux. Celui que je préfère est celui du tram : notre école étant située dans un tournant, nous ne le voyons pas arriver, alors dès que nous l'entendons approcher, nous essayons de deviner son numéro !"
Un monde qui n'existe plus…

Elle raconte ce qu'était sa vie avant les camps ainsi que celle d'Aimé, pourquoi et comment ils ont été déportés. Elle "coupable" d'être juive bien qu'athée, lui d'être communiste activiste. Auschwitz, Birkenau, les allemands hurlants, sauvages, cruels. Alors c'est vrai que tout ça, on connaît, plus ou moins, mais elle a une façon de raconter qui diffère des autres récits car étrangement je l'ai trouvé moins noir. Comme si une petite lueur l'éclairait.

Bien sûr il y a des moments d'horreur absolue, parce que, ce que les allemands ont osé faire est inimaginable. Les expériences pour stériliser efficacement ces femmes, ces médecins nazis sans coeur et sans âme, qui jouent aux apprentis sorciers sans scrupules ni sentiments, sur des cobayes humains, tout est glaçant.

Un jour elle rencontre Aimé parmi les prisonniers français. Ils chantent tout le temps au milieu de ce cauchemar, comme pour garder à distance la noirceur nazie. Lui qui a un moral à toute épreuve lui communique un peu de son courage.
Leur altruisme, leur générosité, leur humanisme les rapprochent inévitablement.

Le récit est plutôt factuel, pas de mélo ici ni de larmoiements, mais des faits, principalement des faits. Je n'ai pas eu le coeur serré quant au sort de ses proches car Génia raconte essentiellement les événements tels qu'ils se sont passés, assez froidement, sans chercher à nous tirer des larmes, mais juste pour nous rappeler que ce qui est arrivé peut se reproduire si on n'est pas vigilants.

Et puis à la fin quand-même une petite larme, quand c'est la vie qui gagne, car, que penser quand dans un lieu de torture et de mort on rencontre l'amour de sa vie ?

Merci aux Éditions Alisio et à Babelio Masse Critique pour m'avoir permis de découvrir cette histoire.

 

Citations :

Page 37 : Dans ma classe, à l’école de filles, nous sommes six juives parmi la trentaine d’élèves, dont certaines, arrivées très récemment, parlent encore mal le français. Mais cette situation ne pose problème à personne, l’antisémitisme n’existe pas.

 

Page 41 : Dès ma prime enfance, je suis baignée dans cette France des lumières prônant l’émancipation des peuples, l’ouverture d’esprit ou l’athéisme.

 

Page 85 : Rasées, marquées comme du bétail, affublées de nos uniformes, socques en bois au pied, nous traversons le camp tels des zombies.

 

Page 119 : Très bavarde et curieuse de tout, j’aime échanger avec ces femmes d’horizons si divers. Sauf avec les Polonaises car leur haine des Juifs transpire à chacune de leurs paroles. Elles ne sont pas très cultivées, et le poids écrasant de la religion empêche toute discussion, tant elles restent convaincues que les Juifs ont tué Jésus.

 

Page 169 : Les gens me semblent tellement futiles. Pour beaucoup, ils n’ont pas la moindre idée de ce que j’ai vécu. Ils me disent : « Eh bien, ça a dû être terrible, tu as dû avoir faim... » Avant d’ajouter illico : « Tu sais, nous aussi nous avons eu faim, nous avons été obligés de manger des pommes de terre ! » Je n’ose même pas leur répondre.

 

Page 190 : Il faut aimer les jeunes pour pouvoir discuter avec eux. Je les trouve vraiment très intéressants, souvent bien plus que les adultes.

 

 

 

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Mon avis : La mulâtresse Solitude – André Schwarz-Bart

Publié le par Fanfan Do

Éditions Points

 

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Quatrième de couverture :

Elle n’est ni noire ni blanche. Solitude, la fille mulâtresse d’une Africaine arrachée à son village par des trafiquants d’esclaves, est condamnée à servir les Blancs. Mais dans ses veines brûle le feu de la révolte. Aux côtés de Maïmouni et des troupes noires cachées dans les forêts de la Soufrière, elle lutte pour la liberté.

Un vibrant hommage à une femme de légende de l’histoire des Antilles.

André Schwarz-Bart (1928-2006) entre en résistance en 1943 après la déportation de sa famille. Il est l’auteur du Dernier des justes (prix Goncourt 1959) et d’Un plat de porc aux bananes vertes, coécrit avec son épouse Simone Schwarz-Bart, qui constitue le prélude de La Mulâtresse Solitude. Ses livres sont disponibles en Points.

 

 

Mon avis :
Afrique 1750. Bayangumay vient au monde dans l'Afrique des griots, cette Afrique de traditions ancestrales où dès leur naissance les filles sont promises…
Une nuit les trafiquants d'esclaves attaquent son village, elle est emportée.

Rosalie nait d'un viol perpétré sur le bateau qui amène sa mère en Guadeloupe vers son destin d'esclave.

Si au début je me suis ennuyée, ensuite j'ai été fascinée et terrifiée par les descriptions que l'auteur nous fait du sort de Bayangumay. Vieille avant l'heure, mutilée, devenue boiteuse, défigurée, flétrie par les tortures infligées par les blancs. J'ai toujours du mal à imaginer que des humains aient pu infliger de telles souffrances sans états d'âme, et peut-être même avec une délectation malsaine dans un sentiment de toute puissance. Et pourtant...

C'est le sort des esclaves, ramenés aux rang d'animaux voire pire, qui nous est raconté là, à travers la vie de 
la mulâtresse Solitude qui a existé. C'est terrifiant de cruauté et de mépris. L'homme blanc s'est toujours cru au dessus du reste de l'humanité, mais pourquoi donc ?

Née Rosalie du nom d'une morte car les prénoms se recyclent chez les maîtres, surnommée Deux-âmes à cause de ses yeux de couleurs différentes, avant de devenir Solitude, elle sera une cocotte pour la petite demoiselle de la maison, parce qu'elle est jolie. Elle sera comme un petit toutou gentil et obéissant. Mais au fond d'elle, la révolte bout, face à toutes les cruautés des blancs envers ses frères et soeurs de couleur.

Il y a de nombreux passages insupportables, révoltant, sidérants : "Et la petite fille se demanda ce qu'elle préférait : si c'était de tourner en chien à forme de chien, ou bien en chien à apparence humaine, tel ce nègre efflanqué, tout en os, qu'elle avait vu avec Mlle Xavière, le jour de la visite aux voisins du Bas-Carbet ; ce vieux nègre tout nu dans sa niche, les yeux clos, un collier de fer autour du coup."

Mon intérêt pour ce récit a pris les montagnes russes malgré de très belles envolées poétiques. La narration, les termes parfois employés, sans lexique pour éclairer le lecteur mais que je crois avoir compris plus tard - nègres d'eau salée (africains), nègres d'eau douce (nés en esclavage), nègres marrons (fuyards) - mais aussi les formulations et tournures de phrases m'ont empêchée de garder un intérêt constant pour l'histoire. Rien n'est explicité dans le détail, tout paraît onirique et donc tortueux.
Pourtant il s'agit d'une page d'histoire importante, celle des révoltes d'esclaves dans les îles, où la souffrance absolue et la négation de leur humanité les à poussés à un déchaînement de violence dans un seul but, la liberté ou la mort.
L'auteur ne nous dit pas clairement à quel moment de son récit l'esclavage a été aboli ni quand il a été réinstauré. Enfin si, il nous l'explique à la toute fin du roman. Jusque-là on se débrouille pour comprendre et vraiment je n'ai pas trouvé ça clair du tout. de plus, Solitude semble perpétuellement sous l'effet du cannabis ou sous acide… ou tout simplement folle.

Dans le même thème j'ai largement préféré un livre lu il y a des années, 
L'île sous la mer de Isabel Allende. Il traitait des révoltes d'esclaves à Saint Domingue, c'était effarant et captivant, car elle expliquait bien que c'était dans les îles que la cruauté envers les esclaves avait été la pire de toutes car ils étaient considéré comme du matériel qu'on pouvait casser et racheter, et que c'est ce qui avait amené à une révolte sanguinaire envers les blancs.

 

Citations :

Page 31 : Dyadyu, Dyadyu, je te rends grâces d’avoir fait de moi ta femme. Et Dyadyu ne répondait pas, et la toute jeune épouse cherchait une autre formule, et finalement elle laissa parler sa propre bouche : Dyadyu, Dyadyu, dit-elle, mon ventre s’honore de porter la graine d’un arbre tel que toi.

 

Page 49 : Les du Parc employaient le système du Fichier Perpétuel, qui suppose une exploitation stable, harmonieuse, dont les besoins en hommes et en chevaux ne varient pas. La liste des « forces » avait été établie une fois pour toutes : le nom des morts allaient aux vivants qui le rendaient le moment venu, avec l’âme.

 

Page 60 : Nous nous en allons dans la nuit

Nous marchons dans les ténèbres

Dans la douleur et dans la mort

 

Page 66 : Leur troupeau se bornait à une trentaine d’Africains, juste soutenus par quelques nègres d’Europe, comme on désignait, parfois, les manouvriers blancs.

 

Page 74 : Les tâches étaient dérisoires, et d’une facilité enfantine au regard des champs : sitôt la cloche, on se lavait soigneusement, on chassait l’odeur de négresse et puis l’on s’habillait de façon coquine, on aidait celles aux cheveux crépus à se faire une coiffure décente, on s’en allait à la cuisine déjeuner d’une mangue ou d’une crème au lait.

 

Page 80 : Et la petite fille se demanda ce qu'elle préférait : si c'était de tourner en chien à forme de chien, ou bien en chien à apparence humaine, tel ce nègre efflanqué, tout en os, qu'elle avait vu avec Mlle Xavière, le jour de la visite aux voisins du Bas-Carbet ; ce vieux nègre tout nu dans sa niche, les yeux clos, un collier de fer autour du cou.

 

Page 106 : Nègres, mes beaux nègres feinteurs, mes gentils nègres à ricanades savez-vous quoi ?… parfois je me demande pourquoi Dieu Dieu a créé l’homme blanc, et ça me turlupine, là, dans ma grosse tête…

 

Page 114 : Ainsi, par exemple, elle prétendait ne pas retourner chez elle en bateau, comme font communément les nègres d’eau salée. Son intention était de faire le voyage à pied, sous la terre, où courent d’interminables galeries qu’empruntent les esprits Dahomey, et qui toutes les ramènent fatalement au village, disait-elle.

 

Page 148 : Le Blanc est pareil à Dieu, de quelque façon qu’on en use avec lui… il tue.

 

 

 

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