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Mon avis : Une agate rouge sang – Frédérick Maurès

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Dans un petit village, quelque part en France, Marie-Louise, une vieille dame presque centenaire, disparaît en léguant à celui qui s’occupe de son jardin, Mathieu Lambert, un appartement qu’elle possédait à Paris et qui est demeuré inoccupé depuis 1943.

Mathieu ne sait pas pourquoi il a hérité ce bien et va découvrir petit à petit les composantes du passé de sa bienfaitrice et, par voie de conséquence, de son propre passé.

Construit à partir d’une succession d’allers-retours dans le temps, à différentes dates clés du passé, Une agate rouge sang tient le lecteur en haleine du début à la fin en lui permettant de démêler progressivement le fil de l’intrigue, chaque chapitre apportant une pièce supplémentaire à la reconstitution du puzzle.

 

Mon avis :

 

C'est beau ! Tout de suite !!

Elle est tellement bien évoquée la tristesse de la perte, du deuil :

"Je m'étais persuadé que Madame Marie-Louise nous enterrait tous. Et je n'étais pas le seul. Tant la vie qui n'en finit pas de s'accrocher nous semble ne jamais devoir disparaître. Innocence de ceux qui refusent de voir la réalité des choses, la fragilité de nos mécaniques usées d'avoir trop donné ou trop souffert."

C'est doux et paisible, comme la campagne. Il émane de ces lignes une quiétude bienfaisante.

Pendant tout le roman, l'auteur nous emmène dans plusieurs époques à la découverte des personnages, de leurs passé et de leurs liens.

Puis quand Mathieu hérite de Marie-Louise un appartement à Paris et découvre une correspondance qui commence dans les années trente, on est emporté par des questions et le suspense s'installe. Ça devient une fuite en avant captivante pour savoir, qui, quoi, que s'est-il passé en 1943 ?.. Qui était Marie-Louise ? Qu'a-t-elle fait ? Quels secrets a-t-elle gardés enfouis depuis tout ce temps ?

Ça devient totalement addictif, et je n'ai pu m'empêcher d'émettre toute sorte d'hypothèses.

Et vraiment, l'alternance des chapitres entre le passé et le présent donne une tension incroyable au suspense. Jusqu'au bout du bout Frédérick Maurès sait distiller l'angoisse et nous laisse suspendu aux révélations qu'on espère et que peut-être on entrevoit.

 

Citations :

 

Page 8 : Quand on atteint allègrement et sans avoir l'air de rien, l'âge plus que canonique de quatre-vingt-dix-sept ans, on ne saurait imaginer que le souffle de la vie puisse s'échapper un jour.

 

Page 27 : Quand on y pense, il existe tant de questions que l'on ne pense pas à poser aux êtres qui nous sont chers quand ils sont encore de ce monde et dont les réponses nous font parfois cruellement défaut lorsqu'ils nous ont quittés.

 

Page 87 : Elle qui me répète sans cesse, pour consoler mes chagrins d'enfant, que la vie est belle et que pleurer n'est pas lui rendre l'hommage qui lui est dû...

 

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Mon avis : 12 years a slave - Solomon Northup

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

1841, ville de Washington. Deux hommes abordent Solomon Northup et lui proposent de jouer du violon dans leur cirque itinérant. À peine a-t-il accepté qu'il est drogué et enlevé. Son identité effacée, il se retrouve contraint de se présenter comme un esclave de naissance. Pendant douze ans, Solomon est vendu de propriété en propriété, travaillant dans les champs de coton ou sur des chantiers de construction en Louisiane. Dormant à même le sol, affamé, fouetté, il est menacé de mort par des maîtres qui le considèrent comme un sous-homme. Seule sa volonté de fer lui permet de ne pas sombrer dans la folie, car Northup n'a qu'un objectif : survivre pour revoir sa femme et ses trois enfants. Le récit d'un individu prêt à tout pour ne pas oublier qui il est : un homme libre.

 

Mon avis :

Une plongée terrible dans l'histoire vraie d'un homme né libre au XIXème siècle en Amérique, enlevé et vendu comme esclave parce qu'il avait la peau noire.
En commençant ce livre j'ai eu un peu peur de m'y ennuyer.
Je m'explique : je préfère nettement les romans à toute autre lecture, mais j'aime aussi les biographies si elle sont écrites sous forme de roman.
Or là, il s'agit d'un récit, à la première personne. Et pourtant il m'a happée dès le début, et même dès l'avant-propos.
Évidemment c'est très dur mais bizarrement j'ai été plus émue par des romans sur l'esclavage que par cette histoire vécue.
Je suis quand-même sidérée qu'un peuple si croyant ait pu maintenir une partie de l'humanité en esclavage, lui infligeant tant de sévices et de souffrances. Je me suis toujours demandée comment il faisait pour ne pas avoir de problème de conscience, car, qu'en est-il de la charité chrétienne dans tout ça ? Galvanisés semble-t'il par leur pouvoir absolu sur leurs esclaves, de nombreux maîtres étaient d'une cruauté sans limite envers leurs "négros" comme ils les appelaient.
Donc pour résumer : c'était très instructif mais il m'a manqué ce petit je-ne-sais-quoi qui m'aurait fait vibrer, hélas ça n'a pas été le cas.
Je n'ai pas ressenti sa peur, je n'ai pas ressenti sa douleur face à l'injustice et l'ignominie dont il a été victime.
Mais j'ai, comme toujours, été écœurée du sort qui a été réservé à cette partie de l'humanité.
Ce témoignage de l'intérieur est édifiant, d'autant plus que 
Solomon Northup était instruit et qu'il a excellemment bien retranscrit son histoire.

 

Citations :

Page 23 : Je suivis la route d'Albany, laissant Saratoga derrière moi, ravi de mon nouvel emploi et heureux comme je l'étais chaque jour de ma vie.

 

Page 37 : Je n'avais pas encore conscience de l'étendue de «''l'inhumanité de l'homme envers l'homme'', ni du degré infini de cruauté qu'il est prêt à atteindre par amour du gain.

 

Page 173 : L'existence de l'esclavage dans sa forme la plus cruelle a tendance à rendre violent les hommes qui l'observent, même les plus compatissants. Témoins quotidiens de la souffrance humaine, ils écoutent les gémissements d'agonie de l'esclave, le tiennent sous le joug de leur fouet sans pitié, mordu et assailli par les chiens , le laissent mourir sans soin, l'enterrent sans linceul ni cercueil. Dès lors, on ne peut attendre d'eux qu'ils traitent la vie humaine autrement qu'avec violence et négligence.

 

Page 211 : Qu'ils sont dupes ceux qui se flattent de penser que l'esclave ignorant et avili n'a pas conscience de l'ampleur des torts qu'on lui cause. Qu'ils sont dupes ceux qui s'imaginent que quand il se relève après avoir été à genoux, son dos lacéré et en sang, il n'a en lui que des sentiments de soumission et de pardon. Il viendra peut-être, il viendra si ses prières sont entendues, le jour terrible où l'esclave se vengera et où le maître hurlera à son tour en vain qu'on ait pitié de lui.

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Mon avis : Les ombres du mal - Céline Spreux

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

Juillet 2017. Région des 3 frontières en France. Alors que l’été s’annonce caniculaire, un corps est découvert dans un Clos.
La brigade de gendarmes de Briey va se retrouver confrontée à un tueur en série dont la créativité n’a d’égale que la cruauté.
Á leurs côtés, Erin MacMillan, profileuse du Département des Sciences Comportementales à la réputation borderline, aura la lourde charge de les seconder dans cette chasse sans répit. Et elle est loin d’imaginer en débarquant à Briey à quel point la noirceur des événements va faire échos à ses propres ténèbres...

 

Mon avis :

Tout d'abord, j'ai voulu lire cette histoire parce qu'elle se passe en Lorraine, à Briey, ma ville natale... que je ne connais pas !

 

Alors, Céline Spreux aime le démarrage en trombe, tant mieux, moi aussi. Dès le départ de son histoire elle plante le décor : on est dans le crime affreux, le meurtre cruel et sadique.

Ensuite il y a les flics, des gendarmes en fait, quatre hommes et une femme, plus une profileuse, personnages tous intéressants, qu'on a envie de mieux connaître tant certains ont des zones d'ombre... mais patience, c'est distillé au fil des chapitres, ça laisse planer le mystère !

Pour ma part, j'aime l'idée de la profileuse dans l'équipe, qui apporte une profondeur psychologique à l'histoire, avec l'étude comportementale du tueur qui a pour but d'entrer dans sa tête afin d'anticiper ses actes.

Quelques retours dans le passé, dans les souvenirs de certains personnages, nous donnent des aperçus des fêlures de leur enfance, qui ont construit les adultes qu'ils sont devenus.

L'histoire est prenante, entre le tueur qui rôde, telle une ombre, et les gendarmes qui le traquent mais sans avoir vraiment de piste...

J'ai trouvé la psychologie de personnages passionnante, l'histoire bien ficelée, l'intrigue captivante et il est difficile d'approfondir au risque de divulguer des détails qu'il faut découvrir au fil des pages.

Mais on est surpris jusqu'à la toute fin.

J'ai dévoré ce thriller !!!

 

Petit bémol me concernant, Enzo, le flic d'origine italienne, arrivé en France à l'âge de six ans, qui parle un peu trop italien à mon goût pour quelqu'un ayant grandi en France... j'ai des notions d'italien qui m'ont permis de comprendre à peu près les termes utilisés mais ça ne coule quand-même pas de source pour moi.

 

Merci à @celinespreux et à @bodfrance de m'avoir gentiment envoyé ce livre.

 

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Mon avis : Entrez dans la transe - Céline Spreux

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Lorsqu'elle se réveille à l'hôpital après trois jours dans le coma, Caroline n'a aucune idée de comment elle a atterri là, ni aucun souvenir des jours précédents.

Aidée par un psychiatre de renom pratiquant l'hypnose, elle va tenter de remonter le fil de sa mémoire pour découvrir des secrets qu'elle aurait peut-être dû laissés enfouis... Entre visions sanglantes et angoisses latentes, elle va se retrouver prise dans les filets d'un esprit toujours plus tortueux.

Un thriller hypnotique qui joue entre réel et imaginaire, conscient et inconscient, pour emporter le lecteur dans le tourbillon d'un puzzle troublant.

 

 

Mon avis :

 

On entre de plain-pied dans l'histoire, dès le prologue on y est.
Je suis depuis toujours fascinée par l'hypnose et totalement terrifiée par l'idée de l'amnésie.
Cette histoire traite des deux, même s'il ne s'agit que d'une amnésie très courte sur quelques heures et non pas totale.
Caroline est retrouvée sur un banc, avec des plaies aux mains et à la tête, elle ne se souvient pas de ce qui s'est passé.
Elle accepte donc de suivre une thérapie par l'hypnose, dans un hôpital psychiatrique.
Les histoires qui se passent dans les hôpitaux psychiatriques sont généralement assez fascinantes car on en vient à se demander ce qui est vrai et ce qui est faux, à soupçonner des manipulations de part et d'autre, et finalement le lecteur arrive à mettre en place toutes sortes d'hypothèses, suscitées bien évidemment par l'auteur.
C'est très malin !

Céline Spreux nous embarque sur ce terrain chaotique, où on ne sait plus si on doit croire Caroline saine d'esprit ou bien délirante, le psy sincère ou manipulateur, le personnel soignant ainsi que les autres patients des imposteurs ou non...
Et plus on avance dans l'histoire, plus la tension et l'intérêt s'accroissent.
Et je dois bien dire que je me suis fait balader jusqu'à la fin et qu'aucune des hypothèses que j'avais émise n'était la bonne.
Merci à 
Céline Spreux  et à bodfrance de m'avoir gentiment envoyé ce livre, en plus de celui que je souhaitais.

 

 

Citation :

 

Page 200 : Petit à petit, morceau par morceau, son âme se disloquait dans une folie qui la recouvrait comme un plaid bien chaud les soirs d'hiver, prête à prendre possession de son corps dès qu'elle aurait abdiqué.

 

 

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Mon avis : Le diable en personne - Peter Farris

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

En pleine forêt de Géorgie du Sud, au milieu de nulle part, Maya échappe in extremis à une sauvage tentative d’assassinat. Dix-huit ans à peine, victime d’un vaste trafic de prostituées régi par le redoutable Mexico, elle avait eu le malheur de devenir la favorite du maire et de découvrir ainsi les sombres projets des hauts responsables de la ville. Son destin semblait scellé mais c’était sans compter sur Leonard Moye, un type solitaire et quelque peu excentrique, qui ne tolère personne sur ses terres et prend la jeune femme sous sa protection. Une troublante amitié naît alors entre ces deux êtres rongés par la colère.

 

Mon avis :

Waouhhh ! En voilà un auteur qui sait captiver son lecteur dès l'ouverture de son roman !

Je viens de passer des heures haletantes à la lecture de cette histoire.
Il s'agit là d'un véritable page-turner ! Je me suis trouvée instantanément sous emprise, avec l'envie furieuse de tout planter pour lire ce livre d'une traite.
Des personnages fascinants, des situations oppressantes, et l'envie d'avancer, de s'y plonger totalement pour savoir.
Maya, victime d'un vaste trafic de prostituées, échappe à une tentative d'assassinat grâce à Léonard, un vieux solitaire qui n'aime pas qu'on empiète sur ses terres.
Au fil de l'histoire on passe d'un monde à l'autre. de la ville et ses bas fonds, ses traffics sordides, son élite pervertie, à la nature grandiose dans laquelle Maya a trouvé refuge.
Deux mondes, deux modes de sauvageries différents.
Des rebondissements et du suspense, jusqu'à la fin, c'est rythmé, ça va à une vitesse folle !
Je n'ai plus qu'à lire les autres romans de 
Peter Farris !

 

Citation :

Page 156 : C'est pas mon problème si le maire de notre bonne ville a un appétit sexuel à épuiser un bonobo.

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Mon avis : Là où les lumières se perdent - David Joy

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Caroline du Nord. Dans cette région perdue des Appalaches, McNeely est un nom qui ne laisse pas indifférent, un nom qui fait peur, qui fait baisser les yeux. Plus qu'un nom, c'est une malédiction pour Jacob, dix-huit ans, fils de Charles McNeely, baron de la drogue local, narcissique, violent et impitoyable.

Plus qu'un nom, c'est presque une malédiction pour son fils, Jacob, dix-huit ans. Après un passage à tabac qui tourne mal, Jacob se demande plus que jamais s'il doit ou non suivre la voie paternelle. Alors que le filet judiciaire se resserre autour de lui, il a encore l'espoir de sauver son âme pour mener une vie normale avec Maggie, dont il est amoureux. Mais cela ne pourra se faire sans qu'il affronte son père, bien décidé à le retenir près de lui.

 

 

Mon avis :

 

Dès le premier chapitre j'ai senti que je mettais les pieds dans une histoire que j'allais adorer et qui allait sûrement énormément m'émouvoir !
J'aurais dû aller à la découverte de 
David Joy bien avant !.. il m'a emportée dans son histoire dès les premières lignes.
C'est sombre, c'est laid et pourtant d'une beauté incroyable.
La vie est laide, les actes sont laids, les sentiments sont beaux tant ils sont désintéressés, tel l'amour de Jacob pour Maggie.
Jacob, dont la personnalité est aux antipodes de celle de son père. Il a beaucoup de sensibilité alors qu'il est le fils d'un parfait abruti, criminel, misogyne et brut de décoffrage, et d'une junkie. Il est comme une lueur dans ce monde de noirceur :
"J'avais été chié par une mère accro à la meth qui venait juste d'être libérée de l'asile de fous. J'étais le fils d'un père qui me planterait un couteau dans la gorge pendant mon sommeil si l'humeur le prenait.
Je ne crois pas au destin, je pense que rien n'est écrit et qu'il nous revient de tracer notre chemin. Mais beaucoup ne le croient pas et se sentent prisonniers de la place que la naissance leur a donné et c'est ce qui les empêchent d'avancer dans la direction qu'ils voudraient.
C'est l'avis de Jacob, qui pense être marqué au fer rouge par son nom, par la lignée des McNeely, par leur destin.
Il est amer et résigné, sans espoir autre qu'un avenir sombre, condamné à rester ad vitam aeternam dans ce coin des Appalaches qui n'est rien d'autre pour lui que l'antichambre de la mort.
Sa seule lueur au bout du tunnel c'est Maggie. Il rêve de la voir partir loin de cette crasse pour se construire un avenir digne d'elle.
C'est une histoire poignante, où l'injustice prend souvent à la gorge.
C'est en lisant des histoires comme celle-là que je me dis que certaines personnes ne devraient jamais avoir d'enfants tant ils sont incapable de leur donner le minimum : de l'amour, de la considération, de la confiance et surtout l'espoir.
Le père de Jacob m'a sans cesse fait penser à la phrase "Tu seras un homme mon fils", avec tout ce qu'elle peut comporter de préjugés malsains et méprisants.
Le deuxième roman de 
David Joy m'attend dans ma pal, je le lirai très bientôt.

 

 

Citations :

 

Page 162 : Il était impossible d'échapper à qui j'étais, à l'endroit d'où je venais. J'avais été chié par une mère accro à la meth qui venait juste d'être libérée de l'asile de fous. J'étais le fils d'un père qui me planterait un couteau dans la gorge pendant mon sommeil si l'humeur le prenait.

 

Page 235 : Je suppose que les seuls moments où je pouvais presque embrasser une idée aussi vaste que Dieu, c'était quand je voyais une lumière danse dans les yeux des vivants, lumière que mon père n'avait jamais eue.

 

Page 243 : Nous nous tenions les mains comme si nous étions sur le point de danser, et quand je regardais dans ses yeux, je voyais tout ce que j'avais toujours voulu mais ne pourrais jamais avoir.

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Mon avis : Ce qui nous tue - Tom McAllister

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

L'Amérique est-elle condamnée à la bêtise, au machisme, à la paranoïa et au mensonge ?


Anna Crawford, professeure d'anglais au lycée de Seldom Falls, Pennsylvanie, est virée pour insubordination. Mauvais timing. Dans la foulée, un étudiant pénètre dans les locaux et se livre à une tuerie de masse : 19 morts, 45 blessés. Un temps suspectée par le FBI, Anna est rapidement innocentée. Mais le mal est fait : elle a été montrée du doigt, sa vie, jetée en pâture aux foules, ne sera plus jamais la même. Autour d'elle, elle voit un monde devenir fou, qui pour seules réponses à ce drame atroce propose davantage de médias et de caméras, toujours plus de hashtags, d'armes, de virilité triomphante et de lois absurdes. L'Amérique est-elle condamnée à la bêtise, au machisme, à la paranoïa et au mensonge ?

Avec cet anti-thriller, où l'humour noir se mêle à la colère, Tom McAllister nous offre un plaidoyer au vitriol pour la raison, à une époque où tout le monde semble devenir cinglé, sans que cela ne choque plus personne.

 

 

Mon avis :

J'ai reçu ce livre grâce au partenariat entre les éditions du Cherche-midi et le Picabo River Book Club !

Merci Merci !!!

Ce roman attaque directement dans le vif du sujet, et c'est tout ce que j'aime.

C'est comme si on ouvrait une porte et qu'on était aspiré à l'intérieur de quelque chose. J'adore être embarquée comme ça dès les premières lignes.

J'ai adoré l'énumération des derniers repas... juste avant de mourir ! Ça commence fort ! L'histoire est racontée par Anna, la prof d'anglais virée pour insubordination et un temps soupçonnée par le FBI d'avoir commis la tuerie de masse dans son lycée. Elle a une bonne dose de cynisme, une vision des hommes assez caustique et railleuse, c'est plein d'ironie, c'est drôle, c'est jubilatoire.

D'ailleurs elle a une vision ironique et désabusée sur le monde en général, sur la société, sur la religion, sur l'humanité, des petits jusqu'aux grands.

Au fil des pages on voit comment, pour lutter contre la violence, les américains utilisent une forme de violence. C'est très étrange comme logique. Les armes en libre circulation sont le fléau de ce pays, et ceux qui ont peur achètent des armes pour se défendre de ceux qui sont armés...

J'ai adoré Anna, ce personnage pas mal fêlé dont j'ai mis du temps à déterminer si son petit grain de folie était lié aux conséquences de l'attentat, ou si elle était déjà azimutée bien avant.

J'ai trouvé incroyablement perspicaces et drôles ses réflexions sur ses semblables ainsi que sur tous les détails de la vie et du quotidien... Elle a la tête remplie d'idées farfelues et tellement drôles, elle m'a passionnée du début à la fin.

Elle souffre d'un syndrome post-traumatique mais aussi, comme tant d'autres, de ce monde hyper connecté où on n'a plus le temps de respirer, où beaucoup cherchent leur quart d'heure de gloire quel qu'en soit le prix, où la pudeur et la décence se perdent : "La valeur de votre vie est directement proportionnelle au nombre de publicités qu'on peut diffuser avant la vidéo de votre assassinat."

J'ai aimé chaque personnage et chaque phrase de ce roman irrévérencieux et profond !

Je suis toujours impressionnée quand un auteur arrive à ce point là à entrer dans la peau d'une femme. Ce roman est pour moi un ÉNORME coup de cœur !

#PicaboRiverBookClub #EditionsCherche-midi 

 

Citations :

 

Page 11 : L'homme derrière le comptoir la glisse dans le four pour la réchauffer, puis reporte son attention sur le téléviseur situé dans un coin de la salle, qui diffuse une émission sans doute destinée aux enfants et aux adultes victimes de lésions cérébrales.

Page 22 : J'ai éprouvé une pointe de nostalgie pour la vie que je menais quelques minutes seulement auparavant.

Page 38 : Les chaînes d'info étaient dirigées par des milliardaires et les présentateurs étaient de riches New-Yorkais qui mangeaient dans les mêmes restaurants et prêtaient allégeance à l'audimat.Ils se ressemblaient tous et ne représentaient aucune idéologie digne de ce nom.

Page 44 : Même à l'époque je le savais. Être jeune, c'est entendre constamment les mensonges des adultes et être obligé de les gober.

Page 60 : Les hommes veulent qu'on les récompense d'éprouver des émotions. Ils croient que c'est un exploit d'avoir des pensées sincères et d'éprouver de la tristesse.

Page 71 : Les garçons tuent, ils tuent encore et encore. Les garçons sont faits avec des escargots, des queues de petits chiots, des bombes artisanales et des fusils semi-automatiques.

Page 87 : En Amérique, on envoie les enfants à l'école pour se faire tuer et apprendre l'algèbre, la physique, l'histoire, la biologie, la littérature. Les nations moins civilisées ne possèdent pas de système aussi organisé pour assassiner leurs enfants. Quand il y a des massacres dans les pays sous-développés, c'est parce que ce sont des sauvages.

Page 125 : Angie m'a parlé de ses visions. Quand elle priait chez elle, elle se concentrait profondément jusqu'à ce qu'elle voie des images du futur. Elle savait comment toutes ses connaissances allaient mourir.

Page 141 : Y a-t-il vraiment des gens qui vont bien ? Aller bien, c'est être entre deux périodes où ça ne va pas bien.

Page 180 : Je ne votais pas. Je me considérais comme quelqu'un d'intelligent mais de très occupé. J'étais juste assez informée pour avoir l'impression qu'il était inutile de participer, de s'exposer à la trahison des politiciens, car ils n'étaient même pas humains. Ils étaient très doués pour imiter les émotions humaines, mais ne comprenaient pas les sentiments ni les comportements des vraies gens.

Page 234 : La valeur de votre vie est directement proportionnelle au nombre de publicités qu'on peut diffuser avant la vidéo de votre assassinat.

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Mon avis : Les bons élèves n'aiment pas toujours l'école - Delphine Folliet

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

Audrey, Camille et Laura mènent des vies ordinaires et accomplies. Mais les apparences sont trompeuses… Isolées dans ce qu’elles croient que la société attend d’elles, elles s’essoufflent et trébuchent…

À quel prix parviendront-elles à se relever ?

 

Mon avis :

Ce roman m'a amenée à me poser de nouvelles questions sur la place des femmes dans la société ainsi que du rôle quelles ont à y jouer.

On dit que les chose bougent... pas assez pourtant à mon goût, et c'est aussi de la faute des femmes. Elles semblent avoir du mal à se débarrasser de leurs oripeaux de ménagères : les gosses, la lessive, la bouffe, le ménage, le "devoir conjugal"... et le boulot en plus de tout ça !

Trois femmes de trois âges différents :

Camille, juriste, la vingtaine, qui peine à s'affirmer au travail et qui rêve d'un mariage en blanc avec un homme riche.

Audrey, jeune maman trentenaire qui a mis sa carrière d'infographiste entre parenthèses pour s'occuper de ses enfants.

Laura, la quarantaine dynamique, qui vise le poste de vice-présidente de son entreprise, terrifiée par le temps qui passe et la jeune génération qui pourrait la supplanter au travail.

Trois femmes avec de brillantes études derrière elles, toutes trois esclaves de certaines attentes de la société, de certains stéréotypes, de leur rôle de femmes.

Chaque chapitre porte le prénom de l'une des trois et nous raconte son point de vue à tour de rôle, "ses rêves", ses angoisses, ses déceptions.

J'ai trouvé ça passionnant, ces trois "lignes de vie", les buts que ces femmes visent et qui sont souvent trop grands pour elles. Comme si leurs rêves n'étaient pas les leurs mais ceux que la société impose, comme s'il s'agissait d'une injonction à laquelle on doit obéir... Et finalement c'est de la douleur qui en découle.

Ce roman nous parle de choix, être conformiste ou pas, écouter qui on est ou pas, s'affranchir des diktats de la société ou pas. Tous ces choix qui nous empoisonnent la vie quand on ne les fait que pour ressembler à... et non pas pour soi-même !

J'ai dévoré ce roman, il m'a passionnée, j'ai adoré tous les personnages, j'ai aimé suivre leurs chemins, entrer dans leurs pensées, écouter leur tristesse, entendre leurs espoirs. Une fois encore je me dis qu'il y a vraiment des talents chez les auteurs et autrices auto-édités.

 

Citations :

Page 65 : Ne voit-il pas que je n'ai aucune envie, ne voit-il pas que je me tiens le plus possible éloignée de lui ? Comment peut-il manquer autant de sensibilité ? Pourquoi fait-il passer son désir avant mon manque de sommeil ? 
 

Page 80 : Ne repousse jamais frontalement un homme, lui avait conseillé sa mère lorsque Laura avait fêté ses dix-huit ans. Si un homme se sent humilié, il deviendra un loup.
 

Page 85 : Audrey les aimait si fort. Ils la rendaient tellement heureuse. Elle n'arrivait pas à croire que Mathias et elle avaient créé des êtres aussi parfaits. Il fallait si peu de temps pour fabriquer la complexité infinie du corps humain.
 

Page 164 : Percevait-il sa peur d'être dépassée, d'échouer, de perdre ? Voyait-il sa lutte contre le temps ? Philippe abordait rarement les sentiments. Il pressentait depuis toujours que l'âme de Laura était un gouffre sans fond et s'y pencher serait se perdre lui-même.
 

Page 228 : L'élève banale est devenue l'employée banale. Le mal de ventre des examens de fin d'année est devenu le mal de ventre face à son patron. Quelle vie pathétique.
 

Page 239 : Une vie de cases à cocher, à obéir à l'ordre établi, à avancer à la queue leu leu.
 

Page 251 : Et maman, tu ne peux pas dire que, puisque le monde tourne comme ça depuis des millénaires , il n'y a qu'à continuer. Les choses changent, évoluent. Heureusement pour les femmes d'ailleurs...
 

Page 294 : Vous allez vous en prendre plein la figure. On va vous reprocher d'être une femme. On va vous faire des commentaires sur votre physique. On va vous faire des blagues ridicules qui laisseront des blessures indélébiles, qui attaqueront votre estime, qui abattront votre confiance.
 

Page 301 : Cela ouvrait un tel champ des possibles que Camille le trouvait vertigineux. Que voulait-elle accomplir dans sa vie ? De quoi avait-elle envie ? ''Un chemin balisé, c'est tout de même plus simple que de devoir réfléchir et choisir'' se dit-elle.



 

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