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Mon avis : Bleu Calypso - Charles Aubert

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Il a pêché le saumon en Alaska, le brochet dans les lacs du Connemara. De sa passion, Niels a fait son métier. Et fui la ville pour une cabane sur l'étang des Moures, près de Sète .

Le kayak file en silence. Comme il étrenne son nouveau leurre – baptisé Bleu Calypso – le fil se tend... Un poisson, mais pas que. Au milieu des algues : un visage d'homme à la peau verte. C'est le troisième cadavre qu'on extrait de l'étang ces temps-ci, après l'ornithologue allemand et le pêcheur de dorades. Lignes posées. Mystère ferré. Il n'y a plus qu 'à attendre...

 

 

Mon avis :

 

On entre de plain pied dans l'histoire, d'où se dégage une atmosphère de quiétude paradisiaque. L'eau, les roseaux, la faune et la flore, tout concourt à nous donner une intense sensation de plénitude, une furieuse envie de se trouver dans ce lieu.

Et que c'est bon cette écriture fluide, qui coule comme le courant d'une onde pure... oh oh ça vient de loin la référence à Lafontaine ; mon enfance à resurgi !
Et justement le loup et l'agneau c'est presque de circonstance, car dans cet Eden languedocien des cadavres apparaissent ! Alors que tout n'est que beauté, la laideur s'immisce.

Une enquête policière, qui invite à une immersion dans une nature sublime et grandiose mais dénonce aussi la triste évidence que cet environnement éblouissant de beauté est saccagée sans vergogne par une humanité stupide et irrespectueuse de ce qui la dépasse.

C'est bien écrit, c'est prenant et en plus c'est drôle. Que du bonheur !
Et puis ça a pour moi des relents d'enfance, quand j'allais en famille passer mes vacances à Sète, que j'accompagnais mon père manger des huîtres à Bouzigues.
C'est plein d'esprit, d'une intelligence rare, j'ai été subjuguée !
Bref, j'ai adoré cette histoire, j'ai adoré les lieux où elle se passe, et j'ai adoré les personnages.
Un magnifique coup de cœur ce roman !!

 

 

Citations :

 

Page 56 : Des murs de clôture d'une hauteur hallucinante encadraient la route. Ça faisait l'effet de rouler dans le couloir de la mort.

 

Page 56 : De l'autre côté de la rue, il y avait un bar qui s'appelait La Royale dans lequel je n'avais jamais mis les pieds. À ce que j'en savais, c'était le rendez-vous des moustachus du village, le genre d'endroit que j'évitais comme la peste, un de ces lieux redoutables où l'humanité avance à visage découvert, sans le fard de la culture ou de l'éducation.

 

Page 86 : - On dirait une baleine endormie, a soudain dit Lizzie.

  • Vous ne croyez pas si bien dire, Sète tire son nom du latin cetus qui veut dire cétacé. Les marins, arrivant du large, apercevaient au loin la silhouette du mont Saint-Clair se détacher sur l'horizon. Ils pensaient qu'il s'agissait d'une grosse baleine échouée.

     

Page 114 : J'aimais beaucoup les couleurs saturées qui arrivaient avec l'orage. C'était comme si la vie gagnait soudain en intensité. De mémoire, il n'y avait que les orages et l'amour pour donner cette sensation-là.

 

 

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Mon avis : La lettre - Brigitte Lechanteur

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Monica, une animatrice de club imprudente pour un casting borderline : un metteur en scène prédateur, une fille belle à se damner, un comédien en devenir, une réceptionniste névrosée.
L’amour, l’amour, toujours l’amour… et le sexe.
On ne badine pas avec.
Monica est partie si confiante, si sûre d’elle.
Et tout va bien, tout va très bien.
Jusqu’au jour où elle reçoit LA LETTRE.

 

 

Mon avis :

 

Dès les premières lignes, une chanson de Serge Reggiani m'est venue en tête avec des paroles qui disaient : Pourtant personne tu le sais bien ne repasse par sa jeunesse...
Parce que Monica a 50 ans, qu'elle s'inquiète du temps qui passe, qu'elle a peur des regrets, elle rêve de retrouver le frisson de sa jeunesse et postule pour le métier d'animatrice qu'elle a exercé pendant quinze ans...
Mais putain ! Qui ne l'a pas ressenti ce frisson, au détour d'un effluve, d'une chanson qui nous fait voyager dans le passé ? C'est comme une incursion dans le temps et quand ça arrive on voudrait prolonger l'instant, garder encore un peu ces bribes de notre jeunesse.
Monica ne prend-elle pas un risque à partir seule pendant cinq mois ?
J'ai eu l'impression d'un récit onirique, pesant et léger, tour à tour aérien, râpeux, feutré, brumeux, vaporeux, acide, étourdissant, enivrant, en suspens... la lumière et les sons diffractés.
Les romans de Brigitte Lechanteur m'évoquent toujours des sensations, m'amènent inévitablement à des questionnements.
Est-on un jour résigné ? Y a-t-il un moment de la vie propice à un virage à 180° ? La sagesse arrive-t-elle un jour ? Et l'amour, peut-il résister au temps ?
Troisième roman de l'autrice après La voix de mon père et Et que mon cri parvienne jusqu'à vous, j'avoue que j'ai préféré les deux précédents qui me parlaient beaucoup plus, mais c'est tout à fait personnel.

En tout cas, quel plaisir de retrouver la belle plume de Brigitte Lechanteur, son style concis et droit au but, qui sied à merveille à ses histoires !.. elle qui sait si bien traduire les sentiments.

 

 

Citations :

 

Page 22 : Elle avait parlé de ses angoisses : cinquante ans, les enfants partis de la maison, des remises en question.

Elle n'avait pas fait tous les voyages, lu tous les livres, aimé tous les êtres et le temps, ce peu de temps restant l’oppressait et la réveillait à 4 h du matin.

 

Page 72 : - On est tout seul, Monica, tout le temps. On a quelquefois l'illusion d'être deux, mais c'est un mensonge de l'âme pour les êtres déficients.

 

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Mon avis : Victime 2117 - Jussi Adler-Olsen

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Le journal en parle comme de la « victime 2117 » : une réfugiée qui, comme les deux mille cent seize autres qui l’ont précédée cette année, a péri en Méditerranée dans sa tentative désespérée de rejoindre l’Europe.
Mais pour Assad, qui œuvre dans l’ombre du Département V de Copenhague depuis dix ans, cette mort est loin d’être anonyme. Elle le relie à son passé et fait resurgir de douloureux souvenirs.
Il est temps pour lui d’en finir avec les secrets et de révéler à Carl Mørck et à son équipe d’où il vient et qui il est. Au risque d’entraîner le Département V dans l’œil du cyclone.

Qui est Assad ? Victime 2117 est la réponse. Cette enquête est son histoire.

 

 

Mon avis :

 

J'ai retrouvé avec un énooooorme plaisir Carl Mørck et son équipe de doux dingues du département V, Rose et Assad !
Carl Mørck, bon flic mais homme faible, affublé d'une "famille" un peu spéciale.
Assad, bon flic aussi, mystérieux, adepte de dictons étranges et drôles.
Rose, très efficace dans son travail, mais avec une sacrée araignée au plafond.
Et ce trio, dont les bureaux sont dans un sous-sol sans fenêtre, travaille sur des cold case.
Comme il s'est passé du temps entre le précédent et celui-ci, il semble que mes souvenirs des différents personnages soient un peu déformés... par exemple, j'ai oublié Gordon qui pourtant est un personnage important.
Dans cet opus, on découvre enfin la vie d'Assad, avant le Département V. Lui qui ne parle jamais de lui, qui laisse un voile sur son passé, on va finalement découvrir d'où il vient, ce qu'il cache et pourquoi.
Comme toujours avec 
Jussi Adler-Olsen, des pages de pure addiction !
Et pourtant, celui-là je l'ai un peu moins aimé que les autres.
Ici il est question de migrants, de djihadistes et c'est totalement dans l'air du temps. Ici pas de cold case, et c'est peut-être pour ça que je me suis sentie un peu frustrée.

 

 

Citations :

 

Page 20 : Pourquoi est-il venu mourir en Méditerranée ? Quand ici, à Barcelone, on regarde ces vagues paisibles d'un bleu d'azur, il est difficile de s'imaginer qu'à quelques milliers de kilomètres, en ce moment, la même mer est en train de briser le rêve d'une vie meilleure partagé par des milliers d'individus comme lui.

 

Page 36 : Il avait du mal à comprendre comment ses stupides camarades de classe pouvaient parcourir la Terre dans tous les sens en faisant comme si de rien n'était, ignorant complètement que les êtres humains n'étaient que de vulgaires rats dont la seule ambition était de chercher à dominer et à dévorer leur prochain.

 

Page 282 : Ce n'est pas parce que Assad avait une vessie de la taille d'une fosse à fumier du Jutland que d'autres n'avaient pas envie, de temps en temps, de céder à l'appel de la nature dans des conditions un peu civilisées.

 

 

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Mon avis : Du bout des doigts - Sarah Waters

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

1862. Lant Street, Londres. Le rendez-vous des voleurs et des receleurs. Sue Trinder, orpheline, est confiée dès le berceau aux bons soins d'une trafiquante de nourrissons. À la veille de ses dix-huit ans, un élégant, surnommé Gentleman, lui propose d'escroquer une héritière, Maud Lilly. Orpheline elle aussi, cette dernière est élevée dans un lugubre manoir par son oncle, collectionneur de livres d'un genre tout particulier. Sue, en entrant au service de la riche jeune fille, tombe avec ingénuité dans un piège. Enveloppée par une atmosphère saturée de mystère et de passions souterraines, elle devra déjouer les complots les plus délicieusement cruels, afin de devenir, avec le concours de la belle demoiselle de Briar, une légende parmi les cercles interlopes de la bibliophilie érotique.

Héritière moderne de Dickens, mais aussi de Sapho et des Libertins, Sarah Waters nous offre une vision clandestine de l'Angleterre, un envers du décor où les héroïnes, de mariages secrets en amours interdites, ne se conduisent jamais comme on l'attendrait. Un roman décadent, virtuose, où les ressorts les plus noirs de l'univers romanesque du XIXe se mêlent au réalisme incisif et décomplexé du XXIe siècle.

 

 

Mon avis :

 

Sue 17 ans, petite voleuse des bas-fonds londonien, est sollicitée par "Gentleman", aristocrate déchu, pour escroquer et spolier une jeune héritière.
Au départ, le langage un peu particulier m'a laissée perplexe ; des mots et des expressions que je ne connaissais pas : grinchir, fourline...
Mais rapidement j'ai aimé l'ambiance à la Dickens.
Un histoire qui se déroule dans l'Angleterre victorienne, je ne pouvais que me laisser envoûter.
Ça commence chez les laissés pour compte, les miséreux, les voleurs... voleurs et receleurs de tout d'ailleurs, de biens, de chiens, d'enfants, tout ce qui peut rapporter.
Il y a quelque chose de terrifiant dans cette histoire, un jeu de dupes où quelqu'un verra sa vie détruite.
La condition des femmes des milieux aisés à cette époque me fait froid dans le dos. Sous tutelle du début à la fin de leur existence, tout d'abord le père ou le tuteur, puis le mari, les hommes tout-puissants, les femmes sans jamais aucun droit...
J'ai commencé cette lecture sans avoir réellement lu la 4ème de couv, et c'est tant mieux parce que je trouve qu'elle dévoile trop de choses. Et donc j'ai été dans la découverte la plus totale et ça en valait vraiment la peine !
L'intrigue est d'un machiavélisme à faire dresser les cheveux sur la tête, sur fond de misère et de filouterie.

Pour moi il s'agit là d'un véritable coup de cœur.
C'est une histoire de femmes, superbe et douloureuse.
Un voyage incroyable dans l'Angleterre du XIXe siècle, avec ses excès, ses injustices et où la compassion n'avait pas sa place.
J'ai adoré ce roman, pour moi grandiose de bout en bout !

 

 

Citations :

 

Page 48 : Comment est-ce que ce serait de vivre avec une demeurée ? Pas comme Dainty, qui n'était qu'un peu touchée et presque jamais violente.

 

Page 49 : Enfin Gentleman répondit dans un éclat de rire :

​​​​​​​- Méchant ? Mon Dieu ! Bien sûr que c'est méchant, Dainty ! Mais c'est une méchanceté qui va rapporter quinze mille livres, et ça, c'est un air qui flatte les oreilles, qu'on le fredonne comme on veut. Ne va pas croire d'ailleurs que les premiers à mettre la main sur cet argent là l'ont gagné par des voies honnêtes ! Nenni ! L'argent et les honnêtes gens, ça fait deux.Les familles comme celles de cette fille l'engrangent sur le dos des pauvres – vingt échines rompues pour chaque shilling encaissé.

 

Page 62 : Mme Sucksby se frotta les mains et dit : - Trois mille livres, Sue. Mazette ! Passe-moi un môme, Dainty, y m'faut quéqu'chose à tripoter.

 

Page 187 : Mais il y avait des années que son sort avait été décidé. Elle était comme une brindille dans le courant d'une rivière. Elle était comme le lait – trop pâle, trop pure, trop simple. Sa vie était faite pour être gachée.

 

Page 294 : - Vous êtes une dame bien née, jeune et belle. Je ne dis pas cela par galanterie, vous le savez du reste. Je constate simplement ce qui est. Vous pouvez faire tout ce que voulez.

- Vous parlez en homme. Les vérités des hommes ne sont pas celles des femmes. Je ne peux rien faire, croyez-moi.

 

 

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Mon avis : Au pays de Rosie Maldonne Tome 2 – Rosie se fait la belle – Alice Quinn

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

À l'approche de Noël, Rosie Maldonne, reine du système D, se demande comment offrir à ses enfants les cadeaux de leurs rêves? Avec ses maigres ressources et sa nombreuse progéniture, la jeune femme est de nouveau dans le rouge. Une seule solution : trouver un vrai travail. Sitôt dit, sitôt fait !Mais le destin entraîne une fois de plus Rosie dans une série d'aventures lorsque, injustement soupçonnée de meurtre et recherchée par la police, elle atterrit dans une planque douteuse, coincée entre une clandestine surdouée et un Golden Boy sans le sou. Un refuge dans lequel, contre toute attente, l'amour pourrait surgir?Armée de sa débrouillardise, de son humour au ras des pâquerettes et de son grain de folie, Rosie parviendra-t-elle à négocier avec la mafia la restitution du diamant volé ? Parviendra-t-elle à échapper à cet étrange agent du FBI qui l'attend à chaque coin de rue pour la tuer ? Trouvera-t-elle le véritable assassin qui l'a fait accuser à sa place ?Et si Rosie n'avait pas d'autre choix que de se faire la belle?La nouvelle aventure de Rosie Maldonne mêle habilement suspense et humour. À mi-chemin entre Les Tontons flingueurs et les comédies à l'italienne, un livre qui fait du bien !

 

 

Mon avis :

 

Je viens de retrouver Rosie Maldonne avec beaucoup de plaisir, comme on retrouve une copine rigolote.
Je m'étais énormément amusée avec le tome 1 de ses aventures, donc je récidive avec le tome 2... ça tombe bien, j'ai vachement besoin de me marrer en ce moment ! J'essaie de soigner mon bruxisme !
J'aime toujours autant quand la défunte maman de Rosie lui envoie des solutions à ses problèmes via des chansons pendant son sommeil.
Rosie est un drôle de personnage ! Complètement à la masse, toujours en panne de fric, cassos qui vit en caravane avec ses trois gosses et son chat, elle accumule les boulettes, se fout dans la merde toute seule, et pourtant sa petite vie de famille respire le bonheur.
Elle me fait penser à une petite mouette dans la tempête, qui vole au ras de l'eau et affronte les déferlantes mais qui garde toujours le moral.

C'est vraiment divertissant, ça fait un bien fou !

 

 

Citations :

 

Page 34 : À vrai dire, je suis en quelque sorte à la retraite ; au lieu que ce soit à la fin d'une vie de dur labeur, c'est avant.

 

Page 257 : C'est pas que j'ai honte de l'histoire de ma grand-mère, mais j'aime pas trop la crier sur les toits non plus. Que c'était une fille de joie, ça c'est pas le problème ; c'est même surement pour ça que je suis d'un caractère joyeux.

 

Page 459 : Je me suis dit que j'étais une fille volage, et ça m'a filé un coup au moral d'avoir mauvaise opinion de moi.

 

 

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Mon avis : Le jour où - Amélie Antoine

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Printemps 2019, un cimetière parisien.
Rebecca a pris l’habitude de venir fleurir des tombes à l’abandon.
Benjamin, lui, vient assister à l’enterrement d’un inconnu. Quand le hasard les met sur la route l’un de l’autre, le rapprochement se fait avec douceur et prudence, chacun prisonnier de sa propre souffrance. Les secrets du passé sont parfois lourds à dévoiler, et ceux de Rebecca font osciller Benjamin entre amour fou et inquiétude sourde.
Et comment séduire une femme alors que l’on porte en soit une lourde culpabilité ?
Ces deux écorchés vifs vont pourtant apprendre à s’apprivoiser, à baisser les armes, laissant de côté l’ombre pour la lumière...

Un formidable roman où doucement l'amour redonne vie et espoir à des âmes cabossées, servi par la plume hypnotisante d'Amélie Antoine.

 

Mon avis :

 

Au départ, ce roman m'a fait penser à un autre roman que j'avais bien aimé, "Le mec de la tombe d'à côté". Est-ce parce qu'il y a cet homme et cette femme, deux personnages écorchés ? Ou parce que ça commence dans un cimetière ?
Benjamin est traumatisé et on sait pourquoi. Rebecca l'est aussi, visiblement, et on ne sait pas pourquoi.
On avance pas à pas dans l'histoire de chacun, entre passé et présent, à la découverte de leurs vies.
À chaque incursion dans le passé c'est de la vie de Rebecca dont on apprend un peu plus et je me suis mise à avoir vraiment mal pour elle, même si je me demandais ce qui se passait, même si je n'étais pas sure de bien comprendre, tout comme elle.
En fait ça commence comme une histoire banale et plus on avance dans le roman plus on veut savoir, parce qu'il y a quelque chose que Rebecca a en elle, qui manifestement l'a laissée en miettes.
C'est doux, lent et douloureux, et puis par moments c'est glaçant et ça pique le nez...
Et puis certaines choses me parlent à moi, avec un petit pincement au coeur... heureusement, seulement le petit pincement, pas tout le reste...
Mais alors, Rooooo, Grrrr Oh la la, Arghh... Oups je ne peux rien dire sans spoiler...

 

Citations :

 

Page 117 : La pire des solitudes,

Ce n'est pas d'être sans toi.

C'est de vivre à tes côtés

En sentant, jour après jour,

À quel point

Tu ne m'aimes plus.

 

Page 118 : Au fil des semaines, Louis avait répété avec une détermination bizarre qu'il s'efforçait d'être enfin lui-même, et Rebecca avait tenté d'ignorer la question qui revenait dans sa tête comme une ritournelle : « Et qu'est-ce qu'on fait, s'il s'avère que ce fameux toi-même est un abruti fini ? »

 

 

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Mon avis : Meurtres pour rédemption - Karine Giebel

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Marianne, vingt ans.

Les miradors comme unique perspective, les barreaux pour seul horizon.

Perpétuité pour cette meurtrière.

Une vie entière à écouter les grilles s'ouvrir puis se refermer.

Indomptable, incapable de maîtriser la violence qui est en elle. Marianne refuse de se soumettre, de se laisser briser par l'univers carcéral sans pitié où elle affronte la haine, les coups. les humiliations.

Aucun espoir de fuir cet enfer. Ou seulement dans ses rêves les plus fous.

Elle qui s'évade parfois. grâce à la drogue, aux livres, au bruit des trains. Grâce à l'amitié et à la passion qui l'atteignent en plein cœur de l'enfermement.

Pourtant, un jour. l'inimaginable se produit. Une porte s'ouvre. On lui propose une libération... conditionnelle.

"La liberté Marianne. tu dois en rêver chaque jour, chaque minute, non ? - Oui". Mais le prix à payer est terrifiant. Pour elle qui n'aspire qu'à la rédemption...

 

Mon avis :

 

Marianne a pris perpète pour meurtre, sa vie est rythmée par ses souvenirs et les trains qui passent, qui l'emportent un peu ailleurs à chaque fois, sa seule évasion possible.
Rapidement ça pique le nez.
J'ai eu très vite de l'empathie pour Marianne, la meurtrière, que la connerie humaine a poussée là, les bien-pensants, les étriqués, ceux qui veulent soi-disant du bien mais qui ne sont que fiel et méchanceté. Sa haine est devenue la mienne.
Et par moments je l'ai détestée et méprisée aussi...
En fait c'est un personnage complexe, dur, terriblement seule, intelligente mais aussi affreusement cynique et cruelle parfois... une armure de dureté !
À cette lecture j'ai soudain réalisé ce que signifie la perpétuité ! C'est comme la mort, c'est pour toujours. Et c'est vertigineux...
L'histoire de Marianne est une histoire folle, pleine de fureur et de douleur, de passion aussi. Un personnage incroyable, une vie terrible.
Et moi j'ai fait de nombreux tours de montagnes russes d'angoisses et de terreur jusqu'à la toute fin.
Comment est-ce que je fais pour survivre à ça à chaque fois ? Je l'ignore mais j'en redemande !

Il y a toujours une cruauté écrasante dans les romans de 
Karine Giebel qui sait comme personne nous imprégner des sensations, des sentiments, des émotions et des atmosphères des ses histoires. À chacun de ses romans je suis en immersion totale et j'en ressors miettes.

 

Citations :

 

Prologue : Et au-delà des murs, le train.

Décibels de liberté venant briser l'aphasique solitude. Celle-là même qui vous dévore lentement, morceau après morceau. Qui vous aspire sans heurt vers les abîmes du désespoir.

 

Page 55 : Mais qui vient me voir demain ? Le bruit du TGV repoussa les questions. Paupières fermées, elle tenta de s'accrocher aux wagons. Le train ne passait pas là par hasard. Il venait pour elle, la kidnappait au passage. Son esprit s'envola par-delà les barbelés, insecte léger aimanté par la lumière.

 

Page 122 : Ils restèrent ainsi attachés l'un à l'autre pour un long voyage. Échoués sur une plage baignée de lune.

Sur une table en béton dans un sordide cachot.

À l'ombre d'un mirador. Encerclés de barbelés.

 

Page 184 : Je n'ai rien vu de ce monde. Rien. Et je n'en verrai jamais rien. Je n'en côtoierai que les ténèbres.

 

Page 238 : Arriver à donner était une puissance bien supérieure à la rage, la haine ou le pouvoir. Elle venait simplement de comprendre que la force ne se résumait pas à donner des coups ou à les encaisser en serrant les dents.

 

Page 493 : Un travail épuisant, ingrat, mal payé. Un travail où il aurait voulu être utile mais où il n'avait tourné que des clefs dans des serrures. Ouvrir et fermer les grilles. Des milliers de fois. Une vie à l'ombre, jalonnée d'horreurs carcérales. Dans les entrailles pourries de la société, dans ces catacombes où personne ne voulait descendre. Là, au milieu des assassins, escrocs, dealers, violeurs, braqueurs, maquereaux. Des caïds ou des quidams devenus délinquants au gré d'un virage mal négocié. Une vie au milieu des accidentés de la vie. Et de tous les innocents qui croupissent dans les geôles.

 

Page 713 : - C'est débile ton truc ! Pourquoi ça serait aux mecs de payer ? Encore un truc de macho !

 

 

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Mon avis : Fin de siècle - Sébastien Gendron

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Une femme est sauvagement assassinée dans sa villa de Cap-Martin. Ses voisins n’ont rien entendu. Pour Armel Kœstler, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase clos et luxueux où son mari et elle s’étiolent. Il faut fuir à tout prix.
Mais c’est oublier les mégalodons, ces requins géants revenus de façon inexplicable du fond des âges. Personne ne s’aventure plus sur l’eau. Seule la Méditerranée est protégée par deux herses et les ultra-riches sont concentrés là, entre Gibraltar et Port-Saïd. Sauf que voilà ! L’entreprise publique qui gérait ces grilles a été vendue à un fonds de pension canadien qui en a négligé l’entretien. La grille de Gibraltar vient de céder et personne ne le sait encore.

Conte noir et délirant, Fin de siècle se rit de notre ultra-moderne solitude, de l’absurdité des systèmes économiques et se réjouit d’une nature hostile reprenant violemment ses droits. L'humour noir de Sébastien Gendron, « le Mozart du genre » selon Le Figaro, fait mouche !

 

Mon avis :

 

C'est très inhabituel la façon dont c'est raconté, mais ça a quelque chose de drôle qui m'a tout de suite plu.
Il y a là une critique bien vue de notre société pathétique, où on veut briller à tout prix, où chacun veut son heure de célébrité.
Mais il y a aussi ce viol permanent de la nature que notre époque ne cesse de perpétrer.
Ça parle de choses épouvantables et en même temps c'est tellement drôle !
Et puis, je me suis marrée en m'instruisant. J'ai découvert l'existence des asheras, des chats génétiquement modifiés (horreur-malheur ) 0% allergènes, qui mesurent environ un mètre, peuvent peser 15 kilos, vivent jusqu'à 25 ans (le rêve ), et là le rêve s'arrête car ils coûtent entre 20 000 et 30 000 dollars.
Et puis après, en gros la seconde moitié du roman, je n'ai plus rien compris... peut-être un peu trop intello pour moi, qui sait !.. ou trop fantasque, j'ai perdu pied.

 

Citations :

 

Page 50 : Ça coûte des milliards. Que tu sois maçon, chômeur ou mère au foyer, tu y vas de ta participation. Mais si t'as du pognon, tu fais en sorte d'éviter d'y jeter un centime.

 

Page 65 : Jonathan a honte. Terriblement. Il se sent même enduit de honte. S'il pousse un peu plus loin, il s'imagine fourré à la honte.

 

Page 76 : Mon Dieu aidez-moi !

Les oreilles de Dieu sont souvent bouchées. En deux mille ans bon nombre de déçus de sa plate-forme d'appels ont rompu leur contrat d'abonnement.

 

Page 163 : Et tous ces corps iront dès le levé du jour jeter dans l'eau leur excès d'alcool, de coke, de graisse à traire, de pisse, de sperme, de chiasse vineuse, que ce soit en direct ou par les tuyaux d'évacuation des hôtels surbookés puisque de toute façon, quel que soit le sens dans lequel on la prend et si écœurée de luxe qu'elle soit, la Méditerranée est un bidet.

 

 

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Mon avis : Autre-Monde Tome 7 – Genèse – Maxime Chattam

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Traqués par l'empereur et par Entropia, Matt, Tobias, Ambre et les leurs doivent fuir et rallier des terres inconnues pour s'emparer du dernier Cœur de la Terre avant qu'il ne soit détruit. Mais le monde souterrain qu'ils découvrent ne grouille pas seulement de dangers. Il recèle d'incroyables révélations. La guerre est proche. Les sacrifices nécessaires. L'ultime course-poursuite est déclarée. Autre-Monde s'achève et livre enfin tous ses secrets.

 

Mon avis :

 

Le périple des Pans pour sauver l'humanité se poursuit, à travers l'Europe du sud qui n'est plus qu'un énorme chaos géologique, un oursin minéral.
Une question taraude Ambre et Matt, y a-t-il un traître à la solde du Buveur d'innocence parmi eux ?
Assez rapidement on a droit à des révélations totalement inattendues alors que je pensais que ça viendrait plus tard. Cela dit, au bout de seulement une centaine de pages il était évident que d'autres révélations arriveraient plus loin dans l'histoire.
Qu'est-ce que j'en ai poussé des soupirs, d'angoisse de peur et d'espoir, dans ce dernier tome... et même quelques larmes. Je me sens épuisée, mais aussi un peu perdue, parce qu'au bout de l'aventure.
En fait je suis au bout de ma vie XD !
Sublime saga, tellement pleine de tant de choses, tellement inventive qu'on pourrait la croire rêvée par un enfant, écrite par un adulte. Et en fait c'est exactement ça ; imaginée par l'enfant 
Maxime Chattam, écrite par l'adulte qu'il est devenu, les deux cohabitant forcément en lui.

 

Citations :

 

Page 29 : La Tempête n'avait pas seulement bouleversé la planète et leur existence, elle les avait remis en question jusque dans leurs convictions religieuses, lorsqu'ils en avaient. Comment croire en un Dieu et son paradis lorsque les trois quarts de l'humanité disparaissaient de la sorte, vaporisés en quelques heures à peine ?

 

Page 94 : Torshan savait qu'on n'efface pas les morts, on les grave dans notre mémoire et ce sont les gardiens de nos souvenirs.

 

291 : Elle espérait de tout son cœur que Matt tiendrait parole. La fissure la plus dangereuse dans l'insouciance de l'enfance s'ouvre à travers les promesses non tenues, et ils avaient bien trop vécu pour leur âge pour se permettre que leurs failles s'élargissent encore.

 

 

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Mon avis : Autre-Monde Tome 6 – Nerverland - Maxime Chattam

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

L'ennemi a détruit le deuxième Cœur de la Terre, séparé Matt, Ambre et Tobias. Alors qu'Entropia et ses créatures monstrueuses poursuivent leur entreprise de destruction, Matt découvre Neverland, la forteresse secrète et mystérieuse des Fantômes, les jeunes rebelles de l'empire d'Oz. L'Alliance des trois arrivera-t-elle à se reformer à temps pour sauver les enfants d Europe ? L'heure de révéler les ultimes secrets d'Autre-Monde approche...
 

 

Mon avis :

 

Après le souffle marin du tome 5, on s'enfonce dans les terres du vieux continent.
Si 
Maxime Chattam n'existait pas il faudrait l'inventer ! À chaque fois il m'emporte dans cet autre monde plein de danger, où toute la vie et l'histoire de l'humanité sont à réinventer. Il y a là quelque chose de terrifiant et démoralisant mais par ailleurs il y a des moments d'une extrême beauté.
Mais où a-t-il chercher tout ça ? C'est envoûtant, tout simplement.
La quête des Pans m'évoque Sisyphe et son rocher ; sans arrêt leurs plans sont mis à mal et tout est à recommencer.
Et maintenant, en route pour le septième et dernier tome !

 

Citations :

 

Page : La géhenne des morts résonna dans l'église, son écho se répercuta de mur en mur, entre les colonnes, et fit voler en éclats les vitraux.

Matt et Lily avaient les mains plaquées sur les oreilles pour ne pas devenir fous dans ce vacarme insupportable. Ils titubèrent jusqu'à la sortie et coururent aussi vite que possible pour s'éloigner de l'église. Mais dans toute la forêt, les hurlements des esprits se répercutaient, comme pour signifier qu'il n'existait plus aucun sanctuaire dans l'univers, ni du côté des vivants, ni même chez les morts.

 

Page 377 : Elle est aussi gracieuse et subtile qu'elle peut être cruelle. Comme un chat.

 

Page 552 : Une fois mon père m'a dit que les révolutions naissent à cause de l'indignation, mais elles n'explosent véritablement qu'avec l'effet de foule.

 

 

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