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Mon avis : Un masaï à Zanzibar - Anne-sophie Nédélec

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

Alors qu’ils s’envolent vers la Tanzanie, Vanessa, Christophe et leurs enfants rêvent d’ailleurs et de rencontres. Mais où sont les fameux masaïs ?
Sur les pistes de sable rouge ou face à l'immensité bleue de l’Océan Indien, les habitudes volent en éclats et les relations changent, même quand on se connait par cœur…
Comment vit-on l’aventure quand on est un adulte en quête de sens, une adolescente déphasée ou un petit bonhomme émerveillé par l’inconnu… ?
Aux prises avec leurs contradictions, parviendront-ils à s’ouvrir à l’autre ?

Un étonnant périple à mi-chemin entre récit de voyage et conte initiatique…

 

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

J'ai récemment découvert la prose d'Anne-Sophie Nédélec qui m'avait envoyé son premier roman « Mademoiselle Déjazet ». Il s'agissait d'une biographie romancée de Virginie Déjazet, comédienne du XIXème siècle, et j'avais adoré cette histoire, le style de l'autrice très vivant qui nous emportait sur les traces de cette femme tombée dans l'oubli.

Donc quand Anne-Sophie Nédélec m'a proposé de m'envoyer son deuxième roman, à mi chemin du carnet de voyage et de la chronique familiale, j'ai tout de suite accepté car cela me tentait de la lire dans un autre registre.

Bien m'en a pris, j'ai beaucoup aimé ce périple en Tanzanie !

 

 

 

 

Mon avis :

 


Tout d'abord, je dois dire que je trouve la couverture de ce roman super belle !
 

J'ai retrouvé avec plaisir la belle écriture d'Anne-Sophie Nédélec dans une histoire très différente de celle que j'ai lue précédemment.
 

Une famille s'envole vers la Tanzanie, Vanessa et Christophe les parents ; Léo qui a encore besoin de son doudou ; Morgane adolescente de quatorze ans, tête à claques, emmerdante et désagréable, dans sa phase "les parents ça craint".
 

Ils sont partis pour se débrancher de la vie occidentale mais ont emporté avec eux une sorte de désenchantement, pauvres français blasés incapables de perdre les mauvaises habitudes du quotidien et de se connecter à leurs enfants.
 

Peu à peu on découvre cette terre sauvage et sublime qui va rendre à Morgane ses émerveillements d'enfant.
 

Sans doute l'Afrique, berceau de l'humanité, parviendra-t-elle à les ramener à l'essentiel.
 

On ressent au fil des pages cette communion avec la terre et les éléments, que nous, habitants des pays dits civilisés, n'avons pas su garder, trop préoccupés que nous sommes par le paraître et le besoin d'engranger des biens.

Quand un roman me donne envie d'aller dans le pays dont il parle, c'est qu'il a gagné mon cœur. Et là, c'est le cas...

 


 

 

Citations :

 

Page 2 : Elle aime voyager. À la folie. Sortir du quotidien gris et triste, si répétitif qu'il annihile jusqu'à la notion d'existence, pour basculer dans une nouvelle destinée pleine de surprises.

 

Page 26 : Vaguement conscients de leurs contradictions, ils préfèrent reléguer aux oubliettes l'incongruité de leur volonté de retour à la nature mêlée au plaisir de profiter des avantages de la civilisation la plus raffinée, des deux douches par jour à la piscine dans un coin complètement désertique, en passant par le service sous cloche à la table et le petit dej' au champagne.

 

Page 28 : - chut ! fait brusquement Morgane, agacée qu'ils gâchent ces instants en leur rappelant que la vrai vie finira par les rattraper.

 

Page 60 : Christophe les félicite mais visiblement, les compliments les laissent totalement indifférents, comme s'ils n'en avaient nul besoin. Il mesure alors par contraste à quel point la société occidentale repose sur l'éloge et la flatterie jusqu'à la nausée, comme si le Blanc n'avançait qu'à cette nourriture.

 

Page 64 : Compenser la mélancolie par des achats, voilà bien un réflexe de riche occidental, qui comble le vide de ses pensées par l'accumulation matérielle !

 

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Mon avis : L'ombre du vent – Carlos Ruiz Zafon

Publié le par Fanfan Do

 

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Quatrième de couverture :

 

Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du vent.

Avec ce tableau historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit fantastique où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafon mêle inextricablement la littérature et la vie.

 

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Un jour à Emmaüs je suis tombée sur ce livre de Carlos Ruiz Zafon et quelque chose en moi me disait que je devais l'acheter parce qu'il était sublime. Il y a des choses comme ça qu'on ne s'explique pas, on sent qu'il faut et c'est tout.

Et vraiment, bien m'en a pris car j'ai adoré cette histoire, comme si pour moi aussi ça pouvait être le livre de ma vie, comme dans ce roman.

Mais il dormait dans mes étagères depuis un certain temps quand Béa O'Nougat l'a proposé en lecture commune dans le groupe FB « A l'assaut des pavés ». Ça a été l'occasion de le lire enfin, et j'ai été littéralement subjuguée !

 

 

 

 

Mon avis :

 

Daniel, le narrateur a grandi à Barcelone dans la boutique de livres rares et d'occasion de son père, et ça, ça me laisse rêveuse .

Un jour son père l'emmène au cimetière des livres oubliés, choisir "le livre de sa vie", celui qui vous marque pour toujours, celui que l'on n'oublie jamais.

Ça sera pour Daniel le début d'une longue quête, à la recherche des autres romans de Julian Carax, qui a écrit L'ombre du vent, Le livre de sa vie.

 

Ce qui m'a sauté aux yeux tout de suite, c'est la beauté absolue qui sort de ces lignes, et la passion inconditionnelle des livres qui transpire de partout.

Cette histoire est une sublime célébration des livres, de la passion des livres.

 

Barcelone semble être le personnage principal de cette histoire, mais les différents protagonistes sont tous plus passionnants les uns que les autres, avec leurs failles, leurs démons et leur originalité. Et puis il y a Fermìn Romero de Torres, petit homme au passé douloureux, cabotin et attachant, que j'ai tellement aimé !

 

Au fil des pages j'ai eu la sensation de voyager sur un vaporeux nuage de féerie, d'érudition, d'étrangeté, où l'humour s'invitait joyeusement...

 

C'est en même temps une page d'histoire de l'Espagne qui nous est contée et une magnifique balade dans la Barcelone des années 40-60 où on côtoie les fantômes du passé dans une aura de mystère.

 

C'est mon premier roman de Carlos Ruiz Zafón, j'ai été éblouie par la beauté de son écriture. Je crois que je viens d'ouvrir la porte à une addiction nouvelle, un auteur dont je veux lire tout, absolument tout !

 

 


 

 

Citations :

 

Page 16 : Un jour, j'ai entendu un habitué de la librairie de mon père dire que rien ne marque autant un lecteur que le premier livre qui s'ouvre vraiment un chemin jusqu'à son cœur.

 

Page 31 : Je ravalais ma salive, tandis que mon cœur battait la chamade, et je remerciai la divine providence qu'il n'y eût pas de témoins pour me voir rougir si fort que j'aurais pu allumer un havane à un mètre de distance.

 

Page 32 : L'avocat était un bon lecteur de l'Histoire et savait que l'avenir se déchiffre plus clairement dans les rues, les usines et les casernes que dans la presse du matin.

 

Page 104 : Les cadeaux sont donnés pour le plaisir de celui qui les offre, pas pour les mérites de celui qui les reçoit, répondit-il.

 

Page 111 : Or aucune de mes sept sœurs n'a réussi à entrer dans la Maréchaussée, malgré la pilosité faciale exubérante qui a toujours affecté les femmes de ma famille du côté de ma mère.

 

Page 177 : Il y a des rustres qui s'imaginent que s'ils mettent la main au cul d'une femme et qu'elle ne proteste pas, l'affaire est dans le sac. Ce sont des ignares. Le cœur de la femme est un labyrinthe de subtilités qui défie l'esprit grossier du mâle à l’affût. Si vous voulez vraiment posséder une femme, il faut d'abord penser comme elle, et la première chose à faire est de conquérir son âme.

 

Page 300 : Le destin attend toujours au coin de la rue. Comme un voyou, une pute ou un vendeur de loterie : ses trois incarnations favorites. Mais il ne vient pas vous démarcher à domicile. Il faut aller à sa rencontre.

 

Page 573 : Le roman, c'est mort et enterré. Un ami qui revient de New York me le disait justement l'autre jour. Les Américains ont inventé un machin qu'ils appellent la télévision et qui sera comme le cinéma, mais chez soi. On n'aura plus besoin de livres, ni de messe, ni de rien...

 

Page 633 : J'ai conscience que la vie nous sépare de nos amis d'enfance, qu'on n'y peut rien, mais je n'y crois jamais tout à fait.

 

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Mon avis : Nickel Boys – Colson Withehead

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à cœur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l'université pour y faire de brillantes études, il voit s'évanouir ses rêves d'avenir lorsque, à la suite d'une erreur judiciaire, on l'envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s'engage à faire des délinquants des « hommes honnêtes et honorables ». Sauf qu'il s'agit en réalité d'un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d'amitié. Mais l'idéalisme de l'un et le scepticisme de l'autre auront des conséquences déchirantes.

Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underdground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead s'inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense, à l'instar de William Faulkner et John Updike. S'inspirant de faits réels, il continue d'explorer l'inguérissable blessure raciale de l'Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d'innocents, victimes de l'injustice du fait de leur couleur de peau.

 

 

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Le destin tragique des afro-américains, tout comme des amérindiens, m'a toujours passionnée et révoltée. Donc en toute logique j'aime lire les romans qui traitent ces sujets, qui mettent en évidence les injustices faites à ces peuples tout en les dénonçant.

Je savais qu'un nouveau roman de Colson Withehead allait sortir en août et je le voulais.

J'ai eu la chance d'être tirée au sort sur le Picabo River Book Club pour recevoir ce livre.

 

 

 

 

Mon avis :

 

Tout d'abord, un grand merci à LéaTouchBook et son Picabo River Book Club ainsi qu'aux Éditions Albin Michel - Terres d'Amérique pour m'avoir permis de recevoir ce livre.
J'avais beaucoup aimé le précédent roman de Colson Withehead, Underground Railroad et j'avais donc une furieuse envie de lire cet autre roman !

Dès le prologue on pressent qu'on va avoir le cœur en miettes pour nos frères Noirs du temps de la ségrégation.
Vu d'ici ça paraît aberrant, pourtant c'est pas si loin que ça... les années soixante !
C'est un sujet qui me passionne et me révolte à la fois.

Elwood Curtis, jeune noir passionné par les discours de Martin Luther King, se prépare à entrer à l'université. Il est victime d'une "erreur judiciaire" et se retrouve envoyé en maison de correction appelée pompeusement Nickel Academy.
Dans cette Amérique là, partout à cette époque le racisme est omniprésent et irréfléchi. Ici les gens sont racistes parce qu'ils sont racistes. Ils n'aiment pas les noirs parce qu'ils n'aiment pas les noirs, c'est atavique, haineux, débile et cruel, sans aucun fondement, évidemment.

À la Nickel Academy, être un délinquant blanc c'est dur, être délinquant et noir c'est l'enfer.
Elwood qui pensait purger sa peine tranquillement sans faire de bruit et rentrer chez lui va découvrir ce qu'est l'horreur de la détention ; un monde de violence et d'injustice, bien caché derrière les murs.

C'est terrifiant ce destin de descendants d'esclaves, supposés hommes libres mais pris dans le carcan du racisme des blancs ou tout peut devenir faux-pas, où tout peut déraper sans raison valable, et les priver de leur liberté.

Il y a quelques allers-retours entre passé et présent qui nous laissent entrevoir ce qu'il est advenu, et ça j'ai vraiment aimé. Ça nous laisse dans une sorte d'expectative curieuse.

J'ai beaucoup aimé ce nouveau roman, même si une espèce de froideur m'a gardée à distance des émotions que je pensais ressentir avec intensité. Il m'a manqué ce petit quelque chose qui m'aurait fait souffrir avec les protagonistes, les victimes de cette histoire. Je suppose que c'est voulu par l'auteur.
Et puis finalement, le dénouement m'a stupéfiée et beaucoup émue.

 


 

 

Citations :

 

Page 27 : Avec l'arrêt Brown vs Board of Education, la Cour Suprême avait imposé aux écoles de mettre fin à la ségrégation : ce n'était qu'une question de temps avant que tous les murs invisibles ne s'écroulent.

 

Page 38 : Il y a dans le monde de grandes forces, les lois Jim Crow notamment, qui visent à rabaisser les Noirs, et de plus petites forces, les autres personnes par exemple, qui cherchent à vous rabaisser, et face à toutes ces choses, les grandes comme les petites, il faut garder la tête haute et ne jamais perdre de vue qui l'on est.

 

Page 65 : Loomis leur dit de chercher ce qui leur allait et orienta Elwood vers la section réservée aux Noirs, où atterrissaient les vêtements les plus usés.

 

Page 106 : Il n'existait pas de système supérieur régissant la brutalité de Nickel, rien qu'un mépris aveugle sans rapport avec les individus.

 

Page 134 : Les garçons blancs n'avaient pas la vie aussi dure que les noirs, mais s'ils étaient à Nickel cela signifiait quand-même que le monde ne se souciait pas trop d'eux.

 

Page 176 : Souvent, des écarts plus graves et des institutions plus dures les attendaient. Que ce soit avant, pendant ou après, s'il fallait définir leur trajectoire générale, les garçons de Nickel étaient baisés.

 

Page 177 : Certaines morts étaient plus infâmes que d'autres.

 

Page 177 : En regardant ce qui s'étendait à l'extérieur de l'école, en voyant ce monde libre et vivant, comment ne pas songer à courir vers la liberté ?

 

Page 199 : Voilà ce que cette école vous faisait. Et ça ne s'arrêtait pas le jour où vous en partiez. Elle vous brisait, vous déformait, vous rendait inapte à une vie normale.

 

Page 216 : Ils l'avaient appris très jeunes, à l'école, dans les rues et sur les routes de leurs villes poussiéreuses. Nickel le leur avait bien fait entrer dans le crâne : Vous êtes des Noirs dans un monde de Blancs.

 

Page 231 : Leurs pères leur avaient appris à mettre un esclave au pas, leur avaient transmis cet héritage de brutalité. Arrachez-le à sa famille, fouettez-le jusqu'à ce qu'il oublie tout sauf le fouet, enchaînez-le pour qu'il ne connaisse plus rien d'autre que les chaînes.

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Mon avis : Les mille talents d'Euridice Gusmão – Martha Batalha

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

L'histoire d'Euridice Gusmao, ça pourrait être la vôtre, ou la mienne. Celle de toutes les femmes à qui on explique qu'elles ne doivent pas trop penser. Et qui choisissent de faire autrement.
"Responsable de l'augmentation de 100 % du noyau familial en moins de deux ans, Euridice décida de se désinvestir de l'aspect physique de ses devoirs matrimoniaux. Comme il était impossible de faire entendre raison à Antenor, elle se fit comprendre par les kilos qu'elle accumula. C'est vrai, les kilos parlent, les kilos crient, et exigent - Ne me touche plus jamais. Euridice faisait durer le café du matin jusqu'au petit déjeuner de dix heures, le déjeuner jusqu'au goûter de quatre heures, et le dîner jusqu'au souper de neuf heures. Euridice gagna trois mentons. Constatant qu'elle avait atteint la ligne, cette ligne à partir de laquelle son mari ne s'approcherait plus d'elle, elle adopta à nouveau un rythme alimentaire sain".

 

Martha Batalha est née au Brésil. Diplômée en littérature et journalisme, elle fonde sa propre maison d'édition avant de partir pour les États-Unis où elle vit désormais avec son mari et ses enfants.

Best-seller au Brésil, Les mille talents d'Euridice Gusmão est son premier roman.

 

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Tout d'abord c'est la couverture qui m'a fait craquer, Je les adore belles, originales, qui tapent dans l’œil !

Ensuite la quatrième de couv' m'a plu aussi, mais j'aurais acheté ce roman quand-même je crois si elle ne m'avait pas plus intéressée que ça... parce qu'une belle couverture c'est magique, je ne peux pas résister !

Et pourquoi je vais le lire ? Parce que je poursuis mon tour du monde littéraire et que je n'ai jamais lu de roman brésilien je crois. En tout cas je ne m'en rappelle pas !

 

 

 

 

Mon avis :

 

Ça commence fort ! Euridice ne saigne pas lors de sa nuit de noce qui du coup se transforme en cauchemar puisqu'elle est copieusement insultée par son ''bip '' de mari qui la considère soudain comme une trainée.
Éternelle domination des mâles qui perdure dans beaucoup de pays .

C'est bien écrit. J'ai trouvé qu'il y avait sans cesse une espèce d'humour sous-jacent, quelque chose d'amusant, qui éclate de temps en temps...
Et pourtant, que de sentiments négatifs par moments ! Un vrai plaidoyer contre le mariage et le statut de femme au foyer, ce que je comprends aisément, doublé d'une quasi-apologie qui nous dit "la mort est belle, elle nous libère !" du moins en ce qui concerne Zélia, la voisine, qui n'est que fiel et aigreur.

Ce roman raconte l'histoire d'Euridice avec toutes les petites choses de la vie qui font la vie. Tous ces petits détails qui peuvent paraître insignifiants, et pourtant... ce sont eux qui nous construisent.
J'ai trouvé tellement triste que jamais elle ne tienne tête à son mari, cet imbécile qui ne se soucie pas du besoin de sa femme d'être autre chose qu'une ménagère.
C'est la triste condition féminine d'une époque.

Au début j'ai eu peur de m'ennuyer et d'avoir envie d'abandonner. C'est une forme de narration à laquelle je suis peu habituée. Ça m'a fait penser à une voix off dans un film, qui raconte les différentes étapes de la vie d'un personnage.
Mais finalement je me suis laissée emporter par cette histoire douce-amère de femmes, teintée d'ironie, et j'ai beaucoup aimé ! J'entendais même la voix off, une voix masculine douce et chaude.
J'y ai vu aussi un petit pamphlet contre les machos, ces hommes imbus d'eux-mêmes et de leur statut de mâle dominant, qui dénient à leurs épouses le droit d'avoir des envies d'autre chose que le ménage, la popote et les gosses à torcher.

Tout ça est une histoire de femmes, ou plutôt des histoires de femmes, Euridice, Zélia, Guida, Eulália... avec accessoirement, des hommes en arrière-plan qui n'ont pas vraiment le beau rôle.
Quoi que, certaines femmes font vraiment penser à des mantes religieuses.
Ça raconte aussi une certaine histoire du Brésil, plus précisément de Rio et des cariocas, plusieurs décennies en arrière.
J'ai adoré l'écriture, le déroulement de l'histoire, l'état d'esprit. J'ai tout aimé dans ce roman !

Une belle découverte pour moi qui avais craqué sur cette superbe couverture au départ.

 


 

 

Citations :

 

Page 15 : Parce que figurez-vous qu'Euridice était une femme brillante. Si on lui avait donné des calculs compliqués, elle aurait conçu des ponts. Si on lui avait donné un laboratoire, elle aurait créé des vaccins. Si on lui avait donné des pages blanches, elle aurait écrit des classiques. Mais on lui donnait des culottes sales, qu'elle lavait aussi vite que bien, avant de s'asseoir sur le sofa, de regarder ses ongles et de se demander à quoi elle aurait bien pu penser.

 

Page 27 : La jeune femme s'abandonna tout entière à cette passion. Alvaro n'y prêta que son pénis.

 

Page 35 : Il devait vieillir avec Zélia de cette façon si répandue de vieillir, qui consiste à s'éloigner chaque jour un peu plus de l'autre.

 

Page 61 : Margarida était une veuve très heureuse, car Dieu lui avait pris son mari mais lui avait laissé sa pension, et quelle chance que cela n'ait pas été le contraire.

 

Page 67 : Cette fois-ci, Euridice avait eu recours à une autre technique de guérilla féminine : le combat par omission (qui empêche tout bonnement les hommes de dire non).

 

Page 80 : Aux yeux des parents d'Euridice, la flûte n'était pas une fin en soi. La flûte n'était qu'un simple moyen. Un moyen d'augmenter la valeur de leur fille en vue d'un bon mariage.

 

Page 93 : Fuguer c'était comme de mourir, mais en pire, parce que dans la mort on part sans le savoir, et sans dire au revoir. Mais dans la fugue, on sait qu'on part, et on ne prend même pas la peine de prendre congé.

 

Page 108 : Si Euridice voulait se marier ? Sans doute. Pour elle, le mariage était quelque chose d'endémique, quelque chose qui arrivait aux hommes et aux femmes entre dix-huit et vingt-cinq ans. Comme une grippe, en un peu mieux.

 

Page 125 : Plus elle s'éloignait de l'hôtel particulier, plus Guida sentait la colère enfler dans sa poitrine. La colère d'avoir été traitée comme une moins-que-rien par ces aberrations d'humanoïdes.

 

Page 158 : Le cancer passait d'organe en organe comme une goutte de mercure qu'aucun docteur ne parvenait à attraper.

 

Page 187 : Malgré toutes ces années de vie modeste, Hortência avait de quoi plaire à la haute société : un peu d'imagination et beaucoup de mauvais goût.

 

Page 216 : Antenor avait son travail, Das Dores avait son nettoyage, ses enfants avaient toute leur vie devant eux. Et Euridice, qu'avait-elle ?

 

Page 218 : Se mettre à fumer à son âge, ça lui paraissait tout bonnement génial. Chaque cigarette était un cri de liberté qui se consumait lui-même, sans laisser de trace.

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Mon avis : Épouses et concubines - Su Tong

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

«Chen Zuoqian regardait par la fenêtre la rue sous la bruine, le cœur empli de curiosité mais aussi d'une certaine émotion, comme il n'en avait jamais ressenti lors de ses trois mariages précédents. Lorsqu'il aperçut Songlian approcher d'un pas nonchalant en s'abritant sous un parapluie de soie à petites fleurs, Chen Zuoqian avait souri d'un air satisfait.Elle était aussi belle et fraîche que ce qu'il avait imaginé, et si jeune! »

Songlian a dix-neuf ans, elle est étudiante, elle est belle… Mais la ruine de sa famille l'oblige à devenir la quatrième épouse du riche Chen Zuoqian. Dans le huis clos de sa nouvelle vie, elle va découvrir la seule loi qui compte : celle de la séduction. Car la favorite de la nuit est la maîtresse de la maison. Jalousie, possession, haine, pouvoir : quatre femmes se livrent une lutte à mort pour le plaisir du maître, dans la Chine des années 1920 encore féodale, incroyablement archaïque… Révélation majeure de la jeune littérature chinoise, Épouses et concubines a été porté à l'écran par le cinéaste Zhang Yimou et a connu en France un extraordinaire succès.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Depuis aussi loin que je me rappelle, j'ai toujours été fascinée par l'Asie mais plus particulièrement par la Chine.

Il est question là de la polygamie, cette coutume ancestrale de la Chine féodale qui perdure en ce début de XXème siècle, alors qu'une grande partie du monde a basculé dans les temps modernes.

En effet, dans ce récit on est bien loin de l'ère industrielle, comme si elle n'existait pas encore.

Tout dans cette culture est mystère et fascination pour moi.

 

 

 

 

Mon avis :

 

La Chine des années 1920. Le père de Songlian, fait faillite et se suicide. À dix-neuf ans elle doit faire face à un ultimatum : travailler ou se marier. Elle choisit le mariage et devient la quatrième épouse de Chen Zuoqian.

 

Cette grande demeure, où chaque épouse ou concubine a ses appartements, est un véritable panier de crabes. Elles sont toutes plus sournoises les unes que les autres.

Parce que le seul pouvoir qu'elles peuvent posséder c'est de devenir la favorite.

Elles sont donc prêtes à tout pour écraser leurs rivales.

 

Étrange coutume féodale que la polygamie alors que dans le même temps avait lieu la première guerre mondiale.

C'est extrêmement difficile d'imaginer que ça a lieu dans le même temps, sur la même planète.

 

Là comme ailleurs, dans tant d'autres pays, il vaut mieux donner naissance à des garçons.

"elle a seulement donné naissance à Yirong, qui n'était qu'une vile petite fille."

J'ai entendu un jour à la radio que partout dans le monde on préfère les garçons aux filles. Je n'arrive même pas à comprendre cette chose tellement pour moi c'est une aberration !

Hélas dans beaucoup de pays les femmes ne deviennent de "vraies femmes" qu'en donnant des garçons à leurs époux. Elles s'en glorifient et par là même font leur jeu, se tirent une balle dans le pied en se jalousant là où elles pourraient trouver du réconfort au sein de la solidarité féminine quelles n'envisagent pas un seul instant.

 

Songlian m'a beaucoup exaspérée. Par certains côtés c'est une vraie peste, mais elle m'a aussi énormément bouleversée. 

Toutes ces femmes ont une vie très dure, dans une cage dorée. Il semble que personne n'ait aucune considération pour elles.

"Tu n'es qu'une putain et tu voudrais faire ériger un monument à ta vertu !"

 

C'est un véritable enfer que cette vie de concubine où la rivalité et la duplicité sont le quotidien de ces femmes.

Mini roman passionnant de 126 pages, qui m'a fait passer par tout un tas d'émotions contradictoires, et une énorme révolte au cœur à la fin.

 

 


Citations :

 

Page 44 : « Parler, parler, comme c'est ennuyeux ! Il s'agit toujours de mensonges et de tromperies ! Les gens, dès qu'ils se mettent à causer, deviennent fourbes et sournois. »

 

Page 53 : encore une fois, j'ai eu davantage de chance, j'ai accouché la première, et d'un garçon, Feilan ! Pour elle c'était peine perdue, comme si elle avait puisé de l'eau avec un seau percé : elle a seulement naissance à Yrong, qui n'était qu'une vile petite fille.

 

Page 71 : Si vous ne donnez pas un fils à la famille Chen, vous allez connaître des jours difficiles. Pour les femmes comme nous, il en est toujours ainsi !

 

Page 93 : Je ne sais jusqu'où la flagornerie peut la conduire ! Elle est prête à lui lécher le derrière en lui assurant que c'est sucré et parfumé.

 

Page 125 : De tous temps, les femmes adultères ont expié leur crime par la mort !

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Mon avis : Gadis Pantai La fille du rivage - Pramoedya Ananta Toer

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

La jeune fille d'un pêcheur de la côte nord-est de Java (Gadis Pantai signifie " la fille du rivage " en indonésien) a été demandée en mariage par un aristocrate local, fasciné par sa grande beauté.
Elle a quatorze ans et, dans cette Java féodale du début du vingtième siècle, elle n'a guère le choix.
Ce mariage arrangé la fait passer sans transition d'une vie certes pauvre et rude, mais libre et naturelle, à une existence cloîtrée, dans la vaste demeure ceinte de murs de son époux, le Bendoro.
La jeune fille est intimidée et malheureuse, mais doit très vite s'adapter au langage et aux usages de sa nouvelle vie.
Grâce à une vieille servante, elle apprend à se comporter en maîtresse de maison, à se maquiller, à se purifier et à prier.
Puis, incrédule, elle découvre qu'elle n'est qu'une épouse à l'essai après bien d'autres.
Toutefois, elle ne se doute pas encore que son destin basculera cruellement lorsqu'elle donnera naissance à une petite fille quelque temps plus tard...
Gadis Pantai est le récit d'une vie volée.
D'une grande simplicité et d'une grande force, l'évocation de cette jeune fille abusée, de ce personnage de femme inoubliable, luttant pour rester libre jusqu'au bout, mais sans parvenir à maîtriser son destin, confirme la puissance narrative du romancier indonésien.

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Depuis toujours je lis pour m'évader, pour partir à l'aventure, pour voyager, dans le temps et l'espace... La lecture permet tout ça !

Récemment je regardais une carte du monde, vers l'Asie du Sud-Est plus précisément et mon regard s'est arrêté sur l'Indonésie, ce pays aux milliers d’îles, multi-ethnique, musulman dans sa grande majorité.

J'ai eu envie d'y aller via un livre, je suis donc partie à la recherche d'auteurs indonésiens et j'ai trouvé Praomedya Ananta Toer et sa fille du rivage. Je ne pouvais pas passer à côté, moi la féministe, meurtrie par la condition des femmes depuis la nuit de temps et à travers le monde.

J'ai donc décidé d'aller souffrir pour le destin de Gadis Pantai, enfant de quatorze ans à qui on a volé sa vie, dont la nuit de noce a été un viol.

C'est ma furieuse envie de voyages qui m'a fait opter pour un tour du monde littéraire, le seul à ma portée.

Donc, première étape : l'Indonésie  dont je n'ai jamais lu aucun auteur. L'Asie que je ne connais pas, différente de celle que j'ai visitée.

 

 

 

Mon avis :

 

Je me doutais qu'en choisissant ce roman je risquais d'être bouleversée.
C'est une histoire de femmes, sur la condition des femmes à Java au début du XXème siècle.
Une enfant de quatorze ans qu'on donne en mariage à un homme, qui aura le droit de la répudier, si elle ne lui convient pas, après "usage", sans qu'elle le sache au départ et bien qu'elle redoute ce mariage dont elle ne veut pas.

Terrible société patriarcale où les femmes n'ont pas leur mot à dire, où leur degré de souffrance et de peur est proportionnel à leur degré d'insignifiance qui lui-même est régi par leur niveau de pauvreté et leur aspect physique.

J'ai trouvé cette histoire très dure. Les femmes n'existent que pour servir leurs maris et leur donner des fils. C'est le culte du MÂLE dans toute son horreur. C'est l'histoire de l'écœurante suprématie des hommes, où les nobles n'ont de noble que le rang mais certainement pas l'âme.

C'est un bel hommage que Pramoedya Ananta Toer rend à sa grand-mère. Il a voulu imaginer sa vie dont il ne savait rien, il ignorait jusqu'à son nom, et par là il honore les femmes, toutes celles dont on fait peu de cas, les invisibles, les silencieuses, celles qui n'ont pas voix au chapitre.

 


 

Citations :

 

Page 49 : Gadis Pantai s'arrêta de manger. Elle se leva. Sans se retourner, elle entra dans sa chambre, alla droit à son matelas chéri et laissa couler ses larmes. Elle se sentait comme un poussin séparé du reste de la couvée. Il lui fallait vivre seule au milieu d'une telle foule de gens. Sans le droit d'avoir une amie, avec seulement celui de recevoir ou de donner des ordres.

 

Page 70 : - Une femme doit suivre son mari. J'ai fait pareil moi-même, dit-elle pour la réconforter. Même si c'est dans une cabane, même si elle n'est pas heureuse, une femme doit apprendre à faire plaisir à son mari.

 

Page 71 : « Comme si je n'avais pas assez souffert ces deux ou trois semaines, s'écria-t-elle dans son cœur. Mais ici je n'ai aucun droit, je ne peux pas crier quand je suis malheureuse. » tout ce temps là, on l'avait peu à peu amenée à comprendre que l'unique chose qu'elle pouvait et devait faire était de servir le Bendoro, le Bendoro qui n'était autre que son mari.

 

Page 93 : - Ah, Maîtresse, à la ville, dans toutes les villes sans doute... le monde appartient aux hommes. C'est peut-être seulement dans les villages de pêcheurs qu'il en va autrement. À la ville, les femmes vivent dans un monde d'hommes.

 

Page 101 : - En vérité Maîtresse, sur cette terre, peut-être que la femme a été créée pour être battue par l'homme. C'est pourquoi ça ne se discute pas.

 

Page 142 : - Tu es à moi. C'est à moi de déterminer ce que tu as le droit, la nécessité ou le devoir de faire ou de ne pas faire.

 

Page 277 : - C'est notre destin, assurément, ma chérie. Le destin des petites gens comme nous. Mais la mer, si cruelle soit-elle, est plus généreuse que le cœur des nobles.

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Mon avis : Mademoiselle Déjazet - Anne-Sophie Nédélec

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

Pénétrez dans les coulisses du théâtre du XIXè siècle...

 

« Bien faire et laisser dire »... Telle était la devise de virginie Déjazet, comédienne virtuose du XIXè siècle.

Que reste-t-il d'elle aujourd'hui ? Un nom sur le fronton de son théâtre sur le Boulevard du Temple à Paris.

 

Propulsée sur scène à l'âge de cinq ans, la petite Virginie ne se doute pas du destin exceptionnel qui l'attend. Après des débuts épiques, elle intègre l’École des Jeunes-Artistes où elle rencontre un jeune garçon qui l’entraîne dans ses facéties. Est-ce lui qu'elle retrouve des années plus tard ? Elle aimerait le croire tandis que les théâtres du boulevard du Crime lui ouvrent leurs portes, sensibles à son physique androgyne qui lui permet de jouer sur l’ambiguïté des rôles de jeunes garçons. Mais les embûches sont nombreuses pour qui veut briller sur le devant de la scène...

comment rester soi-même au milieu des intrigues de coulisses lorsqu'on est un petit bout de femme au cœur d'or ?

 

Le rideau n'attend que vous pour se lever !

 

 

 

Mon avis :

 


C'est l'histoire de Virginie Déjazet qui nous est racontée ici, du tout début jusqu'à la fin de sa vie.
Née en 1798, devenue artiste de scène dès l'âge de 5 ans. On découvre au fil des pages qu'elle était une comédienne née, qu'elle était faite pour ça, qu'elle avait un talent immense et qu'elle était adorée du public.
On apprend qu'à l'époque, les enfants pouvaient rapporter un peu d'argent en étant placés comme danseurs ou choristes à l'Opéra et que toute la nombreuse fratrie est passée par là.

Cette histoire est passionnante !.. d'une part c'est une histoire vraie écrite sous forme de roman chorale ; chaque chapitre est raconté par un personnage différent, y compris Virginie Déjazet elle-même, ce qui donne une vision panoramique de la vie de l'héroïne avec des points de vue multiples.

On se retrouve en immersion dans l'époque, et aussi le milieu du spectacle, comme si on y était.
C'est bien écrit, c'est beau, l'autrice nous emporte dès les premières pages dans la vie tumultueuse de saltimbanque de son héroïne !..
Elle nous raconte sa vocation pour le théâtre, sa vénération pour l'amour, sa dévotion pour ses enfants.

Ça a vraiment été pour moi une découverte absolue de ce monde, des enjeux, et de la passion que représente ce choix de vie, même si Virginie Déjazet est née dans la marmite plus qu'elle ne l'a choisie.
À cette lecture on comprend qu'elle était non pas faite pour le théâtre mais qu'elle était le théâtre !

Les chapitres sont intitulés comme les différentes étapes d'une pièce de théâtre, ce qui met le lecteur un peu plus dans l'ambiance, si besoin était.

Histoire magnifique d'une femme passionnée, pathétique parfois, qui a été adulée en son temps mais totalement inconnue de notre époque, superbement racontée, qui m'a mis des étoiles dans les yeux tout en me faisant rêver à ces carrières de comédiens et leurs vies tellement romanesques, qui confinent néanmoins au sacerdoce !

J'ai adoré de bout en bout suivre Virginie Déjazet dans tout ce qui faisait sa vie et je trouve étonnant qu'elle soit tombée dans l'oubli alors que certaines de ses contemporaines sont arrivées jusqu'à nous, telles Sarah Bernhardt et Marie Dorval.


 

 

Citations :

 

Page 4 : Notre époque... Quelle époque ? J'ai vieilli, mais je veux être encore de mon temps ! Je ne suis pas de ces personnes âgées qui se complaisent dans l'évocation des vieux souvenirs, relisant encore et toujours les plus belles pages de leur vie jusqu'à ce qu'elles soient si bien délavées qu'ils doivent les réécrire en trempant leur plume à l'encre dorée de leur imagination. Le « c'était mieux avant » n'est pas pour moi.

 

Page 9 : À cinq ans, il était temps que son talent rapporte quelque chose à la famille.

 

Page 10 : Je fusillais du regard ces moins que rien : j'étais fière de la politesse de ma sœur. Quand on n'est pas riche, on a au moins cette noblesse là !

 

Page 39 : Et lorsque je lui affirmais que j'étais trop laide pour espérer un meilleur parti, elle soutenait qu'il n'y avait rien au dessus de l'indépendance, et que tout valait mieux que le mariage.

 

Page 74 : Je crois qu'à ce moment précis je compris réellement l'importance d'un rôle pour un comédien. Il y a des rôles qu'il sent, tellement il se sent fait pour eux et eux pour lui ; ce sont ses rôles.

 

Page 126 : - La vie maritale est terrible, m'avoua-t-elle. Le couple bascule dans l'ennui. Il n'y a plus ni souffle ni surprise. Vivre ensemble, cela vous étouffe l'imagination !

 

Page 194 : Ah, j'en ai croisé du beau monde ! Que de duplicité, quelle épaisse croûte de préjugés sous le vernis de l'apparente ouverture d'esprit de l'homme ou de la femme du monde !

 

211 : La vie file à toute vitesse sans que nous n'y comprenions rien, et il suffit de jeter un regard en arrière pour voir l'étendue de ce qu'on a laissé passer.

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Mon avis : Les colonnes du temps Tome 1 - Genèse - John Renmann

Publié le par Fanfan Do

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Quatrième de couverture :

 

Automne 2003.

Notre planète est agressée par une sphère lumineuse qui dévore lentement sa surface. Seuls ses pôles semblent épargnés par l'avidité du monstre qui, en peu de temps, finit par effacer l'Europe et l'ouest asiatique.

Tandis que la population mondiale se terre dans des grottes ou colonise l'Alaska, les nations s'organisent et bâtissent une immense base souterraine, en Sibérie.

Celle-ci devient le refuge de scientifiques réunis dans une course contre l'anihilation totale de notre monde. Parmi eux, Patrick Schimmer, jeune géologue français qui, sans le savoir, jouera un rôle important dans le devenir de l'humanité.

 

 

Mon avis :

 

Hophophop! On entre directement dans l'histoire, un vrai plaisir !!
De plus l'écriture est fluide et agréable, que du bonheur !
Et les personnages, on en parle des personnages  ⁉️
Les scientifiques sont hauts en couleur, parfois caractériels, souvent drôles. J'ai adoré 
Et les clins d’œil aux présidents des différents pays, jubilatoire !
Et les autres... 
John Rennman nous offre là un superbe melting-pot !

Ce roman raconte une sorte d'apocalypse. Une sphère assez petite venue de l'espace se met à grignoter tout ce qu'il y a à la surface de la Terre : animaux, humains, monuments, villes, tout ce qui se trouve à sa portée, mais surtout loin du grand froid qui semble la tenir éloignée.
La Sibérie va devenir le refuge de l'humanité qui lutte pour sa survie tout en cherchant LA solution pour se débarrasser de cette sphère qui grossit à mesure qu'elle dévore la planète.

Moi qui aime le dépaysement, j'ai été servie ! J'ai découvert Zheeno...
J'ai cheminé en compagnie de l'intelligence doublée de bienveillance mais aussi de la folie destructrice.
C'est une histoire totalement captivante que j'aurais bien lue d'une traite si j'avais pu. John Rennman sait vraiment captiver son lecteur.

L'évolution des personnages et leurs interactions tout au long de l'histoire est passionnante, de même que l'intrigue qui tient en haleine.
D'ailleurs la SF a ça de magique qu'elle permet tout, jusqu'à nous tricoter une intrigue avec des éléments déroutants au vu des possibilités qu'elle offre... déjà que la trame de l'histoire permettait de nous emmener loin.

J'adore trouver de l'humour dans la SF !
Eh bien le livre de John Rennman, qui est le tome 1 d'une trilogie, est super drôle. Certaines répliques m'ont provoqué des fous rires !

Pour moi ce roman est une vraie réussite et un gros coup de cœur 
J'y ai trouvé tout ce que j'aime : de l'évasion, du rêve, du suspense, une réflexion écolo et de l'humour !
Je vais devoir partir à l'assaut des deux autres tomes ainsi que des autres romans de John Rennman , j'ai trop aimé pour m'arrêter là !

 

 

Citations :

 

Page 29 : Un peu plus de six milliards de terriens préoccupés par l'arrivée d'une sphère cosmique et, parmi eux, deux andouilles occupées à extraire des carottes glacières en Russie.

 

Page 100 : Les femmes nous reprochent souvent, à nous les hommes, notre côté ostentatoire alors que finalement, la nature elle-même nous pourvoit en ce sens et ce n'est pas le paon qui dira, ou plutôt, criaillera le contraire !

 

Page 112 : Ma réaction fut typiquement humaine donc stupide.

 

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