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Mon avis : Les vertueux – Yasmina Khadra

Publié le par Fanfan Do

Éditions Mialet -Barrault

 

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Quatrième de couverture :

J'ai vécu ce que j'avais à vivre et aimé du mieux que j'ai pu. Si je n'ai pas eu de chance ou si je l'ai ratée d'un cheveu, si j'ai fauté quelque part sans faire exprès, si j'ai perdu toutes mes batailles, mes défaites ont du mérite - elles sont la preuve que je me suis battu.

 

Algérie, 1914. Yacine Chéraga n'avait jamais quitté son douar lorsqu'il est envoyé en France se battre contre les "Boches". De retour au pays après la guerre, d'autres aventures incroyables l'attendent. Traqué, malmené par le sort, il n'aura, pour faire face à l'adversité, que la pureté de son amour et son indéfectible humanité.

Les Vertueux est un roman majeur, la plus impressionnante des œuvres de Yasmina Khadra.

 


 

Mon avis :
Ce roman est une page d'Histoire et aussi celle de Yacine Chéraga qui nous dit qu'un jour il dût faire un choix qui n'en était pas vraiment un et qui surtout n'était pas le sien mais qui allait bouleverser tout le reste de son existence.

La guerre, cette abomination qui n'a aucun sens nous montre le cynisme d'avoir envoyé des bataillons d'Afrique du Nord se battre à Verdun, ces soldats qui ont servi de chair à canon, tombés pour la patrie alors que la France ne les a jamais considérés comme français. Ce roman nous montre la solidarité, l'amitié, le courage face au danger qu'on n'avait pas anticipé, mais aussi la duplicité de certains individus tels le caïd, immoral et cruel, et bien sûr les séquelles psychologiques laissées par quatre ans de combats, de boucheries sur les champs de bataille.

Cette histoire, c'est l'odyssée de Yacine, ce jeune homme pauvre au coeur pur, très pieux, sorti de son douar pour aller se battre à la place d'un autre, qui croyait aux promesses et à la parole donnée.
De son douar sans nom jusqu'à Oran, en passant par Verdun, Sidi Bel Abbès, Bir Saket et tant d'autres endroits, on suit l'épopée mouvementée de Yacine qui voulait juste être berger et épouser une jolie fille et qui par la force des choses a eu plusieurs vies, des tranchées à Verdun aux armées de rebelles dans le Sahara et bien pire encore.

Dans ce roman, 
Yasmina Khadra nous dit aussi que la générosité désintéressée et la reconnaissance qui en découle sont des biens extrêmement précieux, mais qu'à avoir l'âme trop pure on se met en grand danger. Car il y a des moments terribles dans cette histoire, avec des personnages d'une duplicité absolue.

Évidemment, pour moi, commencer un roman de 
Yasmina Khadra c'est être happée par la beauté de l'écriture et la profondeur de l'histoire. Toute volonté de revenir à des activités ordinaires est vaine tant on est tenu en haleine, absorbé par le livre. Petit bémol quand-même, j'aurais aimé des renvois en bas de page ou un lexique à la fin pour tous les mots arabes que j'ai dû aller chercher sur internet.

Comme je m'y attendais, j'ai adoré ce roman ! Il m'a fait un bien fou !! Pourtant, que d'adversité, de misère et de douleur ! Mais aussi énormément de bonté, de générosité, d'altruisme, de fraternité ad vitam æternam entre soldats qui ont combattu ensemble. Et un incroyable périple à travers l'
Algérie, ce pays immense et tellement différent d'ici.

À un moment de son récit 
Yasmina Khadra parle d'un séisme émotionnel. C'est exactement ce que cette histoire m'a provoqué ! C'est beau, c'est grandiose.

 

Citations :

Page 33 : - L’honneur, mon garçon, est ce qui différencie les êtres humains des animaux. Le lion a beau rugir et secouer sa crinière au vent, son règne ne connaîtra ni gloire ni stèle. Dans la brousse ou en captivité, proie ou mâle dominant, une bête vit et meurt en bête. Mais un héros, même mort, continue d’être un héros.

 

Page 60 : Nous avions appris à nous servir d’une arme, à manier la baïonnette aussi bien qu’un lanceur de couteau et à parader en marquant le pas, cependant nous demeurions des paysans empotés et nous ne savions pas par quel bout prendre un univers aux antipodes de nôtre auquel l’Histoire nous livrait en vrac.

 

Page 97 : On est une famille, dans les rangs, destinés au même casse-pipe. On doit se serrer les coudes au lieu de ruminer de vieilles rengaines qui rendent malade pour rien. J’suis instructeur, moi. On me confie des galopins, j’en fais des baroudeurs. Mon boulot exige de la sévérité. Le métier des armes, c’est pas la messe du dimanche.

 

Page 216 : Dans mon douar natal, l’entre-soi rendait la misère supportable. Nous étions trop pauvres pour prétendre nourrir le voisin, mais nous étions solidaires et unis dans la pauvreté et la maladie. À Jenane Jato, foutoir sauvage et impitoyable, c’était chacun pour soi et il n’y avait pas grand-chose pour le cupide ni pour le vertueux. La mouise y était plus agressive parce que dressée contre elle-même. Personne n’avait de quartier pour personne, et malheur aux distraits. Dans ce bidonville livré aux déveines, au cœur des indécences les plus obscènes, les pénombres se voulaient arènes où tous les coups étaient permis.

 

Page 373 : Lorsqu’on n’a qu’une épave pour survivre au naufrage, cette épave devient une île que l’on peuple de rêves et de vœux ardents.

 

Page 523 : Il avait deux petits jumeaux qui, lorsqu’ils couraient dans les champs, rappelaient une paire de songes lâchés dans la nature.

 

 

 

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Mon avis : Douze chiens pour Noël – Lizzie Shane

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Catherine Duras

 

Éditions de Noyelles

 

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Quatrième de couverture :

Pour venir en aide à ses grands-parents, propriétaires d’un refuge pour chiens, Ally quitte New York sans une hésitation. À Pine Hollow, la jeune femme espère bien retrouver un peu de la magie de Noël. Mais elle ne tarde pas à déchanter : la ville a décidé de suspendre ses subventions au refuge. Celui-ci n’a d’autre choix que de fermer. Pour Ally, le coupable a un nom : Ben, conseiller municipal que le hasard ne cesse de mettre sur sa route. Ally et ses grands-parents ont moins d’un mois pour trouver une famille à leurs douze pensionnaires à quatre pattes. Et si en se révélant un allié inattendu dans cette mission presque impossible, Ben échangeait son statut d’ennemi juré pour celui d’homme idéal ?

 


 

Mon avis :
J'ai acheté ce livre parce qu'il était magnifique avec cette couv' qui promet une vraie ambiance de Noël, la tranche recouverte d'empreintes de papattes de chiens, et puis les douze chiens ! À aucun moment je n'ai pensé qu'il pouvait s'agir d'une romance. Pourtant il semble que tous les romans de Noël en sont, mais moi, naïve, ça ne m'avait pas effleurée.
Mais voilà que quasiment dès le début c'était cousu de fil blanc. Pas grave, j'étais déjà en train de retomber en enfance au bout de dix pages !

On se fait embarquer tout de suite dans cette histoire de refuge canin qui va fermer par manque de subventions. Les descriptions de la petite ville de Pine Hollow dans le Vermont, la neige, les décorations, les personnages, tout est là pour nous emmener vers Noël et en plus c'est drôle ! C'est tout feu tout flamme, on ne s'ennuie pas un instant.
Ally la New-Yorkaise venue passer Noël chez ses grands-parents découvre la chaleur des habitants des petites villes, contrairement aux mégalopoles où les gens se croisent sans se voir.

Ce livre parle aussi d'amour, particulièrement de l'amour inconditionnel des chiens à notre encontre, et de celui que nous leur portons, qui vaut tellement la peine même si on sait qu'un jour on les pleurera parce que malheureusement leur vie est plus éphémère que la nôtre.

J'ai été totalement solidaire d'Astrid, cette enfant de dix ans qui rêve d'avoir un chien et dont Ben, son oncle et tuteur ne veut entendre parler pour rien au monde. J'ai trouvé ça terriblement injuste car moi aussi je voulais un chien à cet âge…

Ce roman est beau comme un Noël enneigé, comme des fêtes de familles qui nous ramènent à une époque révolue où tout le monde était encore là, quand la vie avait quelque chose de rassurant. Et puis, outre les personnages que j'ai trouvés drôles et attachants, il y a le côté américain qui m'a toujours fait rêver, les fêtes hyper importantes pour eux, la convivialité, le gros barnum dans les rues avec les décorations et les parades, la musique, les gens heureux et la NEIGE ‼️

Ce livre parle aussi de la famille, de la parentalité, du deuil, des responsabilités, de l'amitié, de solidarité, de la vieillesse… et de cookies, de brownies, de sucres d'orge, de pains d'épice, de guimauves, de chocolats chauds, de SUCRERIES quoi !.. et un peu de bière et de punch.

Et puis pour le côté romantique j'ai envie de dire "ben tant pis pour eux s'ils décident de concrétiser"... parce que ce qui est beau, c'est l'avant ! On devrait toujours s'arrêter là XD.

Bref, un(e) chouette roman(ce) de Noël, qui m'a fait rire et picoté les yeux parfois, que j'ai adoré, que j'ai dévoré comme une friandise !

 

Citations :

Page 95 : Les chiens sont des paquets d’amour qui cherchent à qui le donner.

 

Page 166 : Par exemple, le portable. À quel âge est-on assez grand pour en avoir un ? Certaines de ses amies en ont un. Et les réseaux sociaux ? Est-ce que je peux l’empêcher d’aller sur Instagram, Twitter, Tik Tok et Dieu sait quoi d’autre encore avant qu’elle soit prête ? Nos parents ne se sont jamais posés de questions sur le bio, les écrans, les trucs sans hormones de croissance. Si tu utilises une boite en plastique, es-tu en train de tuer l’environnement ? Tout a des répercutions aujourd’hui, il n’y a plus de sagesse traditionnelle. Il n’y a pas de bonne réponse. Je vais juste continuer à mal faire de façons nouvelles.

 

Page 226 : Ally regarda la peau parcheminée de leurs mains enlacées – comment était-ce de passer soixante-six ans avec quelqu’un et avoir encore envie de lui tenir la main ? D’avoir ce type de relation ? Ces souvenirs partagés.

D’être aimée à ce point.

 

Page 232 : Est-ce que l’élément féminin de l’espèce naissait doté de ce pouvoir de stopper une discussion par un seul « hummm » ?

 

 

 

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Mon avis : Surprises de Noël – Andreï Kourkov

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Paul Lequesne

 

Éditions Liana Levi

 

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Quatrième de couverture :

Y a-t-il plus chouette cadeau de Noël qu'une nuit dans une isba au milieu des bois enneigés, ou bien un tour en ville sur un tank immaculé ?
Cela semble parfait, féérique, tout à fait charmant. Mais dans l'Ukraine un peu folle d'Andreï Kourkov, les choses peuvent vite dégénérer, votre promise se retrouver nue sur scène, votre tour opérateur s'avérer un adepte du tourisme extrême et la Révolution orange contrecarrer vos projets pour les fêtes
Avec ces nouvelles inédites, Kourkov se joue du genre avec brio pour offrir trois fables de Noël empreintes de bizarrerie et d'optimisme.

 

 

Mon avis :
Kiev sous la neige le soir de Noël, moins dix, moins quinze degrés, c'est exactement l'ambiance dans laquelle je voulais me mettre. Pour moi la neige devrait être obligatoire à Noël !

Ce recueil est un tout petit livre de 62 pages qui contient trois nouvelles de Noël.
J'ai trouvé très dépaysant ce petit périple en Ukraine. De plus on a affaire à des personnages hors-normes, un poil barrés, et des situations qui le sont tout autant dans des décors étonnants. J'ai notamment fait connaissance avec la Sniégourotchka, sorte d'assistante du Père Gel, qui visiblement est le Père Noël russe. Sauf que là, il s'agit d'une strip-teaseuse. Les trois histoires sont loufoques, amusantes et déjantées, comme celle de cet homme jeté en prison par erreur et qui se met à cultiver des champignons dans sa cellule très humide.

Pour moi c'était un premier contact avec 
Andreï Kourkov mais pas le dernier car j'ai plusieurs de ses romans dans mes étagères.

 

Citations :

Page 29 : Les vieux, comme les gens heureux, ne regardent pas l’heure.

 

 

 

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Mon avis : Le chant des survivants – Paul Tremblay

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Juliane Nivelt

 

Éditions Gallmeister

 

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Quatrième de couverture :

Natalie a une heure. Une heure pour recevoir la dose de vaccin antirabique qui lui sauvera peut-être la vie. Son mari vient d’être tué, elle a été mordue par un homme “zombifié” par l’épidémie de rage foudroyante qui submerge le Massachusetts. le virus, véhiculé par la salive, transforme ses victimes en brutes qui mordent et infectent leurs semblables avant de succomber. La panique se répand. Les hôpitaux sont débordés, l’efficacité du vaccin n’est pas certaine contre cette forme déviante, à 100% mortelle. Natalie n’a qu’un espoir, celui de rejoindre son amie médecin Ramola Sherman. Toutes deux se lancent dans une course contre la montre et contre la mort, à travers une ville plongée en plein chaos.
Virtuose de l’horreur, Paul Tremblay signe un compte-à-rebours cauchemardesque empreint d’émotion.

 

 

Mon avis :
Natalie, seule dans sa maison, enceinte, attend Paul, son mari, sans faire de bruit de peur d'être entendue de l'extérieur. Car dehors la mort rode. Un virus inconnu, très violent et extrêmement contagieux a frappé le monde, humains et animaux en sont atteints, comme enragés et terriblement dangereux.

Dès le début il y a une angoisse diffuse, le sentiment d'un péril épouvantable dans lequel je me suis sentie moi aussi prisonnière avec la peur au ventre. J'ai adoré ressentir, dès le prélude, le doux frisson de l'horreur !
Un homme, contaminé et effrayant s'introduit chez Paul et Natalie. Il la mord et là une course contre la montre va commencer car elle doit trouver un vaccin pour les sauver, elle et l'enfant qu'elle porte.

Avec son amie Ramola qui est médecin, elles vont commencer un road trip dont l'unique but est la survie de Nats : trouver un hôpital pour la faire accoucher et lui donner le traitement qui la sauvera.

Entre Nats l'américaine, un peu tête à claques avec son humour parfois limite, qui se raconte dans son téléphone pour son enfant à naître et Rams l'indo-britannique qui voudrait tant qu'elle se taise un peu, une amitié de longue date existe, comme deux sœurs qui se seraient choisies. Elles sont pourtant tellement différentes…
On se retrouve dans la tête de chacune des deux au fil des chapitres qui alternent entre l'une et l'autre.

Elles vont croiser deux ados rigolos qui se verraient bien en super héros, une milice raciste, complotiste et imbécile (oups !.. que de pléonasmes) qui pour moi fait plus peur que le virus lui-même, et des animaux infectés.
Et tout le long du roman ma question à été "est-ce que Natalie va s'en sortir ? Est-ce que Natalie et son bébé vont s'en sortir ? Est-ce que Natalie, son bébé et Ramola vont s'en sortir ?"

Et bien sûr, la gestion lamentable de la pandémie de rage fait écho à celle du covid et du président américain en place à ce moment là, le bouffi d'orgueil et d'autosatisfaction qui a un renard crevé sur la tête en guise de chevelure.

C'est aussi un roman sur l'amitié, ce sentiment qui déplace les montagnes. Josh et Luis, ces deux adolescents qui, malgré leur jeune âge ont déjà traversé tant de choses ensemble et qui continuent de se soutenir contre vents et marées.
Natalie et Ramola qui luttent, unies contre la déchéance et la mort sur une route parsemée d'embûches et jusqu'où Ramola est capable d'aller pour son amie, elle le médecin qui a prêté serment.

Le postlude m'a déroutée dans les premières lignes puis quand j'ai compris où j'étais je l'ai beaucoup aimé.

Dans le genre horreur-rage-zombies, c'est pas le roman le plus flippant que j'ai lu, loin de là. C'est néanmoins une lecture sympa.

 

Citations :

Page 63 : Natalie prétendait que la civilisation était aussi fragile qu’un château de cartes ; il suffisait qu’une carte bouge pour que l’édifice s’écroule.

 

Page 155 : La foule hystérique de l’hôpital était terrifiante, mais la désolation de Canton l’est plus encore. Elle donne l’impression d’un état permanent – comme si la population avait fuit ou succombé à un effondrement cataclysmique, une catastrophe dont il serait impossible de se relever.

 

Page 231 : À la vue de la créature malade et néanmoins vaillante, Ramola est emplie d’effroi et de stupeur, paralysée par l’intuition fulgurante que les rouages de l’univers ne manquent jamais de broyer les vivants, qu’il s’agisse d’apôtres ou d’apostats.

 

Page 279 : Comment appelle-t-on un mensonge que l’on n’a pas inventé soi-même mais qui consiste en la répétition de la promesse de quelqu’un d’autre, condamnée à être rompue ?

 

 

 

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Mon avis : Le dernier vol (Single Lady) – John Monk Saunders

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Philippe Garnier

Éditions La Table Ronde

 

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Résumé :

Dans les années 1920, cinq jeunes vétérans de l'armée de l'air - Shepard Lambert, Bill Talbot, Johnny Swann, Cary Lockwood et Francis, dit le Washout - se retrouvent à Paris après l'Armistice, livrés à eux-mêmes. Incapables de reprendre leur souffle, ils semblent n'avoir qu'un but, celui de se noyer dans l'alcool. Ils rencontrent Nikki, jeune Américaine esseulée à Paris, et l'embarquent dans leur tournée spectaculaire des bars parisiens puis des cafés de Lisbonne et des corridas madrilènes. Publié en feuilleton dans le magazine Liberty en 1930, sous le titre Single Lady, ce roman inspiré de l'existence de Saunders n'est pas sans rappeler Le soleil se lève aussi : les clins d'œil à Hemingway y sont nombreux, et ne font qu'ajouter au charme et à la drôlerie d'une histoire pourtant tragique. Adaptée au cinéma peu après sa parution, elle est devenue Le Dernier Vol, l'un des meilleurs films de l'époque sur la génération perdue.

 

 

Mon avis :
Ce roman parle d'une jeunesse désabusée, dans les années 20 à Paris, de pilotes après la guerre et d'alcool, de beaucoup d'alcool. Des jeunes hommes et une jeune femme, Nikki, tous américains, qui donnent l'impression de vouloir devenir alcooliques très rapidement et que ce serait pour eux un fait d'armes glorieux. Ils ont des comportements exubérants, comme si le monde leur appartenait, allant de bars en hôtels en cabarets, comme si la vie n'était qu'une plaisanterie. Et ils parlent et parlent encore et toujours, souvent pour ne rien dire, comme c'est généralement le cas en état d'imbibition alcoolique. Ils vont de bitures en lendemains de cuites où ils recommencent à picoler dès le matin pour calmer leurs tremblements.

Ce livre est rempli de dialogues incohérents. Ça m'a fait penser à ces films américains où tout le monde parle en même temps dans une effroyable cacophonie avec des dialogues un poil ineptes. Sans doute l'auteur évoque-t-il sa jeunesse désabusée qui ne sait pas où elle va ni quoi faire d'elle-même. Même leur humour est absurde.

J'ai trouvé tout très hollywoodien, j'ai eu l'impression de voir un vieux film en noir et blanc. Peut-être est-ce le préambule du roman qui m'a influencée ou bien juste l'ambiance qui m'a replongée dans les vieux films que je regardais, adolescente, au Ciné club tard le soir. Toujours est-il que j'ai trouvé les personnages soûlants, jamais posés, jamais calmes, toujours en mouvement, juste pour brasser du vent, opérant un suicide lent à coup d'alcool à l'excès pour oublier la guerre qui les a détruits à jamais. Car, croire qu'on veut mourir est une chose, avoir la force de se donner la mort en est une autre. Trop dur. Trop radical. Alors qu'avec l'alcool…

De plus, mais c'est inhérent à l'époque, quel machisme ambiant ! C'est effarant la façon dont les hommes se comportaient et parlaient des femmes, et les femmes se sentaient flattées : "[] Regarde-moi cet engin, Cary. C'est pas merveilleux ? Ose me dire qu'elle est pas drôlement bien roulée.
- Oh Shepard, dit Nikki en entrant dans le salon, tu me fais fondre quand tu dis des choses comme ça."
Quoique… ça existe encore, non ?

Je commençais à trouver le temps long et à avoir la gueule de bois à tous les suivre dans leurs beuveries jusqu'à ce qu'il y ait la petite virée au Père Lachaise puis l'expédition au Portugal qui ont ravivé mon intérêt.

Sous ses airs de rigolades et de grosses bringues à répétition, c'est une histoire assez triste qui nous parle d'une jeunesse que la guerre a pulvérisée. Des jeunes fauchés dans la fleur de l'âge, qui se noient dans l'ivresse du soir au matin mais aussi tout le jour, debout mais morts à l'intérieur.

 

Citations :

Page 40 : Qui ne connaît pas le Bal Tabarin, rue Frochot ? La piste de danse, emplie d’un amalgame d’Américains, d’Argentins, de Noirs et de Jaunes qui dansent avec des petites grues françaises aux lèvres peintes, a tout d’un cabaret de bas quartier dans un port méditerranéen.

 

Page 78 : Lui et moi. C’est là qu’on s’est rencontrés. On avait des casiers voisins, ou presque, et la première fois que je l’ai vu déshabillé il avait un énorme hématome rouge comme la rage sur l’épaule. Là, près du cou, c’était bleu et jaune et violet et toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Comme un coucher de soleil hawaïen, ou une queue de paon, ou une aurore boréale. » Shep était un peu porté sur les comparaisons. « Il lui descendait sur le flanc et lui barrait la poitrine. Je lui ai même dit qu’il marquait facile. « Eh bien, m’a-t-il dit, vu les circonstances. » Qu’est-ce qui t’est arrivé ? J’ai demandé. Je croyais qu’il avait reçu un coup de sabot de cheval, ou chuté dans une cage d’ascenseur, ou qu’il s’était fait renverser par un char à bancs . « Une dame m’a mordu », il m’a fait.

 

Page 187 : La présence de la fille endormie dans le compartiment était exaltante. Elle dort comme une enfant*, doucement, paisiblement ; c’est à peine si on la voyait respirer. De sa chevelure et de sa personne montait une légère fragrance aromatique, comme du gardénia en fleur, qui rafraîchissait l’intérieur du compartiment poussiéreux et enfumé. Dans le sommeil, avec ses yeux noirs de myope fermés et sa main sous la joue, elle semblait si pathétiquement seule et vulnérable, si dépendante de leur présence à tous. Elle leur appartenait à tous et n’appartenait à aucun.

 

Page 226 : Shep était étrangement ému. « Si c’est pas une belle ville tout de même. Regardez-moi ça. C’est pas fantastique ? Pas la chose la plus fantastique que vous ayez jamais vue ? »

Vue du port, la ville de Lisbonne ressemblait à un mirage de toits beiges et gris ; terriblement belle, terriblement irréelle.

 

Page 251 : L’inquiétude de Travassos se mua bientôt en perplexité puis en stupéfaction. Il assistait au spectacle édifiant d’un homme qui dessoûlait à mesure qu’il buvait. Plus Shep buvait de brandy, plus il avait l’air serein.

 

 

 

 

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Mon avis : Gobi et moi – Dion Leonard

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Z. Papillon

 

Éditions Harper Collins Poche

 

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Quatrième de couverture :

Un homme, un chien, des kilomètres à parcourir : une incroyable histoire vraie…
Coureur marathonien de l’extrême, Dion Leonard s’apprête à participer à une course d’endurance de 250 kilomètres au cœur des terres sauvages du désert de Gobi, en Chine. Une course redoutable, éprouvante. Le deuxième jour de l’épreuve, un petit chien se mêle aux coureurs sur la ligne de départ. Il semble avoir jeté son dévolu sur Dion, bien décidé à le suivre à chaque étape de la course…
Dion n’a pas du tout l’intention de courir ce marathon en binôme. Et pourtant, comment résister à cette petite boule de poils, endurante et courageuse, et qui ne le lâche pas d’une semelle ? Bio : Coureur de l’extrême, Dion Leonard, Australien, réside en Écosse avec son épouse, Lucja. Il a couru parmi les marathons les plus exigeants au monde, le plus souvent dans des territoires inhospitaliers. La rencontre avec Gobi a marqué un tournant dans sa vie sportive.

 

 

Mon avis :
La magie de l'amour, une petite chienne du bout du monde qui jette son dévolu sur un inconnu, cette histoire ne pouvait que me plaire… Je pense depuis toujours que les chiens sont les animaux les plus gentils de l'univers, les plus généreux, ils aiment de manière inconditionnelle et ils pardonnent tout. Et puis la petite boule de poils sur la couverture est tellement craquante !

Dès le prologue j'ai senti que l'émotion allait me submerger pendant cette lecture. Les petits poilus savent me retourner comme personne.


Dion Leonard commence par le commencement puis alterne entre passé et présent et nous raconte son enfance difficile, son esprit de compétition, sa soif de vaincre, son obsession de la performance… et moi, je suis restée sidérée par ce masochisme qui consiste à s'infliger de telles souffrances pour la gloire et le dépassement de soi. Car il court pour gagner, dans des endroits inhospitaliers, des déserts brûlants jusqu'à cinquante-cinq degrés le jour et très froids la nuits. de plus il dépense énormément d'argent pour participer à ces ultra-trails. Mais sans cela, il n'aurait jamais rencontré Gobi, cette petite chienne qui l'a reconnu lui entre tous, elle son âme soeur toutoune, arrivée de nulle part et qui a couru avec lui sur des distances folles pour ses petites pattes. Parce que vraiment, il arrive parfois dans la vie des choses incroyables, et celle-ci en est une.

Pendant toute la première partie, avant la rencontre avec Gobi, j'étais très impatiente de la voir arriver, car c'est elle qui m'a donné envie de lire ce livre. Néanmoins l'histoire de la vie de 
Dion Leonard m'a captivée. On comprend ce qui le pousse dans cet esprit de compétition extrême et la richesse intérieure qu'il en retire à la fin. Mais l'histoire d'amour avec Gobi, Waouhhh ‼️

Quand Dion rentre seul à Edimbourg il n'a qu'un but, faire venir Gobi de Chine. Lui et sa femme vont découvrir le parcours du combattant que peut représenter un tel projet… C'est tellement difficile de faire traverser les frontières à un chien, et tellement cher ! Ils vont découvrir aussi la solidarité lorsque l'histoire de Gobi devient médiatique. Et que c'est dur de lire quand on a les larmes aux yeux, émue que j'étais par le manque de cette incroyable petite toutounette , mais aussi de constater qu'il y a énormément de bonté, partout.

Force est de constater que l'effort collectif déplace les montagnes.
L'amour instantané de Gobi pour Dion m'évoque 
Montaigne : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi". Car pourquoi s'est-elle prise de passion pour cet homme banane habillé en jaune qui court, qui court..?
Il y a parfois des chose inexplicables dans la vie, mais tellement belles !
L'amour aussi déplace les montagnes, et Gobi, riquiqui boule de poils a suscité un attachement incommensurable qui lui a permis de traverser la moitié de la planète pour passer le reste de sa vie auprès de son âme sœur.

Gobi et moi, une histoire folle, un livre qui se dévore !

 

Citations :

Page 114 : Gobi m’avait choisi. J’ignorais pourquoi, mais je ne doutais pas que ce fût la vérité. Elle aurait pu élire n’importe lequel des cent autres coureurs, ou n’importe lequel des douzaines de bénévoles et organisateurs, mais, dès la toute première fois où je l’ai vue et où elle avait commencé à mordiller mes guêtres, elle ne m’avait presque jamais quitté.

 

Page 140 : Il y avait tant de choses que j’ignorais sur le passé de Gobi, et tant d’autres que j’ignorais sur notre avenir commun. J’imagine que c’est ce qui rend toute relation qui débute si excitante – même s’il s’agit d’une relation avec un chien perdu de race indéterminée.

 

Page 238 : Un proverbe dit qu’il faut tout un village pour élever une enfant. Je pense qu’il faut la moitié d’une planète pour sauver un chien.

 

Page 265 : Le jour où Gobi s’était plantée à mes pieds, avait levé le regard de mes guêtres jusqu’au fond de mes yeux, elle affichait une expression que je n’avais jamais vue – du moins pas à mon égard. Elle me fit d’emblée confiance, elle remit même sa vie entre mes mains. Qu’un être vivant totalement inconnu vous offre ça – même s’il s’agit d’un vagabond à quatre pattes -, c’est un cadeau inestimable.

 

 

 

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Mon avis : Erectus Tome 2 – L’armée de Darwin – Xavier Müller

Publié le par Fanfan Do

Éditions XO

 

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Quatrième de couverture :

Le retour du virus. Plus puissant et terrifiant que jamais... Ils croyaient tous le cauchemar derrière eux : après avoir transformé une partie de l'humanité en hommes préhistoriques, le virus Kruger avait fini par s'éteindre. Sept ans après, le monde tremble à nouveau. Les erectus, que l'on croyait stériles, se reproduisent dans les réserves. Chaque jour, des dizaines d'entre eux sont assassinés. d'autres disparaissent... Qui se cache derrière ces opérations meurtrières ? Au Kenya, Anna Meunier, une chercheuse française, tente de protéger Yann, son compagnon transformé en préhistorique. Pour elle, les erectus sont nos ancêtres, pas des bêtes sauvages... La menace, pourtant, est là. Terrifiante. Une organisation secrète est à l'origine d'une nouvelle vague de contaminations. pire : elle se livre à des captures dans les réserves afin de récupérer les facultés extraordinaires des erectus. Son objectif : fabriquer une nouvelle espèce humaine, aux pouvoirs décuplés, qui contrôlerait la planète. Pour le monde entier, le début d'un combat dantesque... A propos d'Erectus : " Attention, nuit blanche assurée. Une fois ce livre ouvert, vous ne pourrez plus le refermer. " Sandrine Bajos, Le Parisien.

 

 

Mon avis :
J'ai lu Erectus à sa sortie et j'avais beaucoup aimé. La fin n'était pas celle que j'avais imaginée… mais elle laissait la possibilité d'une suite ! Bingo ! D'ailleurs j'ai vu que le Tome 3 vient de sortir. Youpi ! J'adore l'idée d'une pandémie qui changerait la face du monde. Même si on sort d'en prendre, on est nombreux à aimer les catastrophes tant que ça reste dans les romans.

Ouvrir ce livre, c'est se faire avaler par l'histoire. C'est captivant, intrigant et instructif. J'avais redécouvert avec le premier tome qu'à la préhistoire les animaux, à l'instar des humains, ressemblaient vraiment à autre chose que ce qu'ils sont actuellement. Ce roman incite à aller sur internet chercher les animaux en question pour voir, tel le Gomphotherium, ancêtre de l'éléphant ou le Miohippus, ancêtre du cheval. J'ai adoré cette séance de SVT à la sauce préhistorique. C'est une visite du passé dans le présent et c'est passionnant !

Il y a dans cette histoire des "profiteurs de guerre", ceux dont la cupidité et la mégalomanie annihilent le bon sens et qui font feu de tout bois pour s'enrichir, jouant ainsi les apprentis sorciers avec le monde. C'est une course contre la folie des hommes qui se joue là.

Beaucoup de personnages aux fortes personnalités, généreuses ou retorses, de l'écologie, des problèmes de société, de la cupidité, de la bêtise humaine, du complotisme, de l'intolérance et de l'égoïsme en partie liés à la peur de l'inconnu, de nombreux deuils sans morts, juste des proches transformés en Erectus. Ce roman imagine une vision folle de ce que l'humain peut provoquer de pire par manque de discernement et ainsi engendrer un effet papillon monstrueux qui submerge la planète d'une violence phénoménale. Les humains se métamorphosent, la nature aussi, le virus est partout. de nombreux rebondissements auxquels je ne m'attendais pas, des événements inattendus sur tous les continents, beaucoup de suspense et une vision acérée de ce que l'âme humaine peut produire de pire font de ce roman un véritable page turner que j'aurais aimé pouvoir lire d'une traite en oubliant tout le reste, tant j'avais envie de poursuivre mon immersion dans cet univers.

J'ai traversé ce roman envoûtant, débordant d'angoisses et de moments bouleversants avec avidité. J'ai adoré et j'espère que le Père Noël pensera à m'apporter le tome 3 , sinon je serai moi-même ma propre Mère Noël.

 

Citations :

Page 53 : Mary avait encore du mal à accepter la métamorphose de son père. Comme Lauryn, la douleur du traumatisme l’empêchait de voir ce qui subsistait chez les régressés. Leur part irréductible d’humanité.

Malgré leur mémoire défaillante, un lien demeurait, aussi léger que l’air, aussi doux que la tendresse ; Kyle n’aurait su l’expliquer avec des mots. Il savait simplement que ça existait.

 

Page 60 : L’humanité est parvenue à une impasse évolutive. En fait, stricto sensu, il n’y a plus d’évolution humaine, parce que la médecine pallie tous les défauts du corps, les répare tous. Myopes, aveugles, handicapés, malades de pathologies génétiques, les hommes survivent et transmettent leurs gènes délétères à leur descendance, alors qu’il y a seulement quelques siècles, l’évolution les aurait éliminés.

 

Page 107 : Selon lui, l’être humain n’était qu’une décharge génétique où s’accumulaient des erreurs dans l’ADN. Les erectus, en revanche, incarnaient une forme de perfection.

 

Page 157 : Nous avons mis à profit l’intelligence incomparable dont la sélection naturelle nous a dotés. Mais nous avons aussi réduit des peuples en esclavage, minéralisé les sols, dévasté les forêts, saccagé l’environnement. Nous avons persisté à croire que nous avions tous les droits parce que nous possédions les clés de cette merveille qu’est la Terre. Deux mots définissent notre espèce aujourd’hui : arrogance et aveuglement.

 

 

 

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Mon avis : Stalker – Arkadi et Boris Strougatski

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Svetlana Delmotte

 

Éditions Denoël

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Résumé :

Des Visiteurs sont venus sur terre. Sortis d'on ne sait où, ils sont repartis sans crier gare. Dans la Zone qu'ils ont occupée pendant des années sans jamais correspondre avec les hommes, ils ont abandonné des objets de toutes sortes. Objets-pièges. Objets-bombes. Objets-miracles. Objets que les stalkers viennent piller au risque de leur vie, comme une bande de fourmis coloniserait sans rien y comprendre les détritus abandonnés par des pique-niqueurs au bord d'un chemin.

Adapté au cinéma en 1979 par Andreï Tarkovski, Stalker ou Pique-nique au bord du chemin (ici publie pour la première fois en France en version intégrale) est le chef-d’œuvre des frères Strougatski. Un roman qui a eu un tel impact sur le XXe siècle que c'est sous le surnom de stalkers qu'on connaît désormais les hommes et femmes qui ont étouffé le cœur du réacteur en fusion de Tchernobyl, entre le 26 avril et le 16 mai 1986.

 

 

Mon avis :
Dans ce roman écrit en 1972, l'histoire commence dans un futur proche, en 2019.
La Zone : un endroit dangereux où des visiteurs venus de l'espace ont laissé diverses choses derrière eux sans jamais entrer en contact avec les humains.
Les stalkers vont dans la Zone récupérer des objets au péril de leur vie.
Redrick Shouhart est l'un d'eux, c'est l'adrénaline qui le motive, mais aussi l'argent. Pour Kirill il s'agit essentiellement d'un intérêt scientifique. D'autres n'y vont que pour l'argent que rapporte les objets qu'ils en ramène au péril de leur vie mais aussi au risque de finir en prison.

Redrick la tête brûlée, Kirill le scientifique et Tender le troisième larron obligatoire pour une virée dans la Zone, vont à la recherche d'une "creuse" pleine. Faut pas chercher à comprendre, il n'y a pas d'explication, tout comme pour les bracelets, la gelée de sorcière, les calvities de moustique… Les dangers auxquels tous ceux qui se rendent dans la Zone doivent faire face sont assez obscurs aussi. Dangers de mort dont les raisons restent floues… Certains moments plus dangereux que d'autres.
Et puis Ouistiti, l'étrange fille, enfant de stalker.
Et puis les morts… morts et pourtant…

Les indices sur ce qui advient sont à peine suggérés ce qui donne envie de poursuivre pour savoir. C'est une lecture agréable et pourtant étrange.
L'histoire se passe sur huit ans.
J'ai trouvé le tout un peu décousu.
J'ai eu l'impression de rester au bord sans jamais entrer dedans mais j'ai trouvé ça plaisant à lire malgré tout, cependant je pense qu'il ne m'en restera rien assez rapidement. De nombreux aspects font penser à Tchernobyl alors que ça a été écrit bien avant.
Par ailleurs, bien que l'histoire se passe dans le futur pour les frères 
Strougatski, la condition des femmes n'a pas bougé d'un iota. Pire, on se croirait dans les années 50. Les hommes seigneurs et maîtres chez eux, les femmes soumises et au foyer… ou putes ! En fait le roman m'a évoqué par certains aspects les vieux polars : ambiance sombre, personnages masculins qui fument constamment, picolent et sont grossiers.

Il ne me reste plus qu'à trouver d'autres romans de SF russe pour me faire une idée plus précise…

 

Citations :

Page 30 : Non, ces visiteurs sont quand-même des gars corrects. Il est vrai qu’ils ont fait plein de saloperies, mais ils en ont déterminé eux-mêmes la limite. Parce que même le « duvet brûlant » ne vient pas de la Zone sur notre côté, jamais de la vie, bien qu’on voie que le vent le balade dans tous les sens…

 

Page 54 : Pour moi c’est autre chose : qu’est-ce que j’irais chercher chez vous en Europe ? Votre ennui ? On se crève dans la journée, on regarde la télé le soir, la nuit vient, on couche avec une nana odieuse pour engendrer des avortons. Vos grèves, vos manifestations, votre putain de politique… Je m’en tape de votre Europe de merde.

 

Page 141 : Tout le malheur réside dans le fait que nous ne voyons pas les années passer, pensait-il. Non, les années c’est de la foutaise, nous ne remarquons pas les changements. Nous savons que tout change dès l’enfance, on nous apprend que tout change, nous avons vu tout changer, de nos propres yeux, plusieurs fois, et cependant, nous sommes parfaitement incapables de saisir le moment où le changement se produit.

 

Page 158 : Elles ont peur, les grosses têtes… Comme il se doit. Ces savants doivent même avoir plus peur que nous tous, les gens simples réunis. Parce que nous, nous ne comprenons rien à rien, tandis qu’eux, au moins, ils comprennent à quel point ils ne comprennent rien. Ils regardent dans cet abîme sans fond et savent qu’inévitablement ils doivent y descendre. Mais comment descendre, qu’est-ce qui se trouve au fond et, surtout, pourra-t-on remonter après ?…

 

Page 171 : Il savait que des milliards et des milliards de gens ignoraient tout et ne voulaient rien savoir, et que, même s’ils l’apprenaient, ils auraient peur pendant une dizaine de minutes et reviendraient aussitôt à leur petit train-train.

 

 

 

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