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Mon avis : Une prière pour Owen – John Irving

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Michel Lebrun

 

Éditions Points

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Lorsque John Wheelwright évoque avec nostalgie le puzzle invraisemblable de sa jeunesse, un personnage en émerge : Owen, son ami dont la frêle enveloppe dissimulait une volonté de fer, une foi absolue et la conviction profonde qu’il était l’instrument de Dieu. Cet ange du bizarre ne s’était-il pas assigné la double tâche de réparer le tort causé à John et de sauver le monde ?

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Alors que j'avais adoré Dernière nuit à Twisted River et que du coup je m'attendais à adorer celui-ci, mon impression à été beaucoup plus mitigée. J'ai mis 17 jours à le lire . C'est que la première moitié m'a vraiment gonflée, oui c'est exactement ça. Heureusement que je n'ai pas lâché l'affaire, ça aurait été dommage.

 

Mon avis :

John Wheelwright raconte l'histoire de sa vie avec son meilleur ami, Owen Meany, étrange personnage miniature à grandes oreilles et à la voix de fausset, convaincu d'avoir été choisi par Dieu pour remplir une mission…
J'ai tout de suite été embarquée dans cette histoire d'enfants, mais aussi de famille au sens large, et totalement médusée par l'affection que tout le monde porte à Owen, cette petite chose minuscule à la voix de lutin. C'est comme si tout un chacun reconnaissait en lui une sorte de messie mais avec une tête à bisous. Et en même temps je me disais qu'au moyen-âge il aurait fini sur le bûcher tant il pouvait inspirer une sorte de terreur à certains moments.
J'ai détesté la relation malsaine qu'entretiennent Noah et Simon avec leur sœur Hester, la rabaissant toujours à sa condition de fille, faisant d'elle par la même occasion une proie sexualisée qu'ils destinent à certains abus. D'ailleurs, tout au long de l'histoire j'ai été autant en colère qu'elle concernant sa condition de fille, car les parents eux-mêmes misent tout sur leurs garçons et la négligent, ne lui trouvant aucun intérêt, ce qui aura des répercussions sur toute sa vie.
C'est aussi le souvenir d'une maman, Tabitha, qui aimait les gens et que les gens aimaient, des petits aux grands, parce qu'elle était belle, douce et généreuse, et du vide que son absence à laissé…
Et c'est le vague espoir de John, le narrateur, qui se demande s'il saura un jour qui est son géniteur tout en n'étant pas sur de vouloir le savoir. Tout ça sur fond de guerre du Vietnam en arrière-plan, omniprésente.
En fait c'est une histoire multiple, comme sont les histoires de vies, de familles et d'amitiés.

Hélas, rapidement j'ai trouvé qu'il était beaucoup trop question de religion à mon goût. J'ai même eu l'impression qu'il n'était question que de ça et il a fallu que je m'accroche car la ferveur religieuse demeure un mystère pour moi. Ça m'a occasionné de très longs moments d'ennui. Et pourtant, les personnages sont passionnants dans leur humanité, parfois sensibles et magnanimes comme peut l'être Dan.
Mais j'ai aussi été très dubitative quant à la peur et l'attraction que produit Owen sur les gens, enfant mi-ange mi-démon, car je n'ai pas du tout aimé ce personnage, arrogant, hautain, autoritaire et sûr de lui bien que tout petit. Je l'ai trouvé totalement antipathique.

Malgré tout, à un peu plus de la moitié du livre (enfin), j'ai commencé à y trouver un intérêt. Notamment je me suis demandé ce qu'était réellement Owen, quel était son destin, lui ce géant dans un corps minuscule, si manipulateur, despotique et donneur de leçons mais aussi extrêmement intelligent, et quel était le secret qu'il cachait.
J'ai même fini par changer d'avis sur lui, mais pas totalement.
Ce roman a été une immersion totale à travers plusieurs décennies de l'Histoire de l'Amérique.
Alors, bien que je n'ai pas aimé la première moitié, j'ai adoré le reste et du coup j'en garde un sentiment très positif.
Quant à Owen, je ne sais toujours pas que penser… si ce n'est que sa foi en Dieu l'a porté très haut.

 

Citations :

Page 46 : Au moins, dans les équipes minimes, les gosses jouent beaucoup plus vite que les adultes, grâce à Dieu ! Nous ne passions pas notre temps à cracher ou à nous gratter les aisselles ou le pubis, mimiques apparemment essentielles à la bonne marche d’une partie adulte.

 

Page 108 : Selon Owen Meany, seuls les hommes blancs avaient la vanité de se croire seuls détenteurs d’une âme.

 

Page 161 : Quand meurt, de façon inattendue, une personne aimée, on ne la perd pas tout en bloc ; on la perd par petits morceaux, et ça peut durer très longtemps. Ses lettres qui n’arrivent plus, son parfum qui s’efface sur les oreillers et sur les vêtements. Progressivement, on additionne les pièces manquantes. Puis vient le jour où l’un de ces petits manques fait déborder la coupe du souvenir ; on comprend qu’on l’a perdue, pour toujours… Puis vient un autre jour, et une nouvelle petite pièce manquante.

 

Page 296 : Il n’était pas de manifestation culturelle qui n’indiquât à ma grand-mère à quelle vitesse le pays déclinait, à quel point notre mentalité se détériorait, à quelle vitesse nous dégringolions dans la décadence. Je ne la voyais plus jamais toucher un livre, mais elle ne cessait de parler des livres comme des dernières cathédrales du savoir, que la télévision aurait pillées, puis abandonnées.

 

Page 301 : Que l’Institut de Gravesend, à cette époque, n’accepte pas les filles n’aurait pas dû empêcher les Eastman d’envoyer Hester dans une école privée ; il existait quantité d’écoles privées pour filles et Hester avait besoin autant que ses frères d’un encadrement susceptible d’endiguer sa vitalité et de la sauver du destin des filles de la campagne… du siège arrière des voitures. Mais, dans cette période intérimaire où Noah, Simon, Owen et moi attendions tous d’être assez vieux pour entrer à l’Institut, Hester se formalisa de voir qu’on ne faisait aucun projet pour assurer son salut.

 

Page 567 : - Je veux continuer mes études. Je veux devenir professeur. Pour l’instant, je ne suis qu’un lecteur.

- TU DIS CA COMME SI TU EN AVAIS HONTE. LIRE, C’EST UN DON.

 

Page 646 : Observez les gens qui se disent croyants ; essayez de savoir ce qu’ils entendent par là – essayez de vous assurer qu’ils savent bien ce qu’il veulent dire par là !

 

 

 

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Mon avis : Par acquit de conscience – Cécile Crassous

Publié le par Fanfan Do

Auto-Édition

 

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Quatrième de couverture :

« Par acquit de conscience » est un épisode

de la série « Rue des Beaumonts »

suite de chroniques tendres et féroces sur notre société.

À lire dans l’ordre ou dans le désordre.

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

J’aime beaucoup cette série dont j’ai déjà lu les précédents opus.

 

Mon avis :

André est le mari effacé de Michèle, femme autoritaire, condescendante et égocentrique, véritable emmerdeuse hypocondriaque qui monologue inlassablement. Il n'ose pas s'opposer à elle, à tel point que le masque mortuaire des sa belle-mère trône dans la chambre à coucher, bien en face du lit conjugal .

Il se trouve que Michèle est l'exécrable commère de Une vie sur le trottoir ! Persuadée qu'elle va mourir, elle réclame un prêtre. Ce qui devait être une confession ante-mortem va tourner à la loufoquerie la plus totale en compagnie des voisins qui faisaient la fête ensemble.

Encore une fois Cécile Crassous croque les petits travers de tout un chacun pour nous les montrer à la loupe, et c'est très drôle.

Comme à chaque histoire que nous raconte Cécile Crassous, je le suis beaucoup amusée, avec ces situations totalement absurdes et ses dialogues délirants.

 

Citations :

Page 72 : Je suis athée, vous ne me ferez pas chanter ce genre de conneries.

 

Tout le monde est sidéré par tant d’aplomb.

 

Vous ne voulez pas chanter par respect pour le défunt ?

 

Je veux bien chanter pour l’homme. Mais pas pour ce qu’il représente. La tyrannie et l’oppression. Les croisades, l’inquisition, les guerres de religion, la dévaluation féminine, la pédophilie.

 

 

 

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Mon avis : Vingt mille lieues sous les mers – Jules Verne

Publié le par Fanfan Do

Éditions Le Livre de Poche

 

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Quatrième de couverture :

« Une chose énorme » ayant été signalée par plusieurs navires à travers le monde, une expédition est organisée sur l’Abraham Lincoln, une frégate américaine, pour purger les mers de ce monstre inquiétant. À bord se trouve le français Pierre Aronnax, professeur au Muséum de Paris, et Conseil, son fidèle domestique.

Alors qu’ils s’approchent du fabuleux animal, Aronnax, Conseil et Ned Land, un harponneur canadien, sont précipités dans la mer par deux gigantesques trombes d’eau avant de se retrouver sur le dos du monstre… qui se révèle être un étonnant sous-marin, le Nautilus, conçu et commandé par le capitaine Nemo, qui paraît farouchement hostile à toute l’humanité !

La plus extraordinaire aventure commence dès lors pour les trois hommes, condamnés à ne plus jamais revoir leur patrie, leurs parents, leurs amis…

La mer était une passion pour Jules Verne ; c’est elle l’héroïne de Vingt mille lieues sous les mers, l’un de ses meilleurs et plus célèbres romans.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Je n’avais jamais lu Jules Verne et je pense que c’était une lacune. De plus, un des défis de l’été sur le groupe À l’assaut des pavés était de lire un livre écrit entre 1801 et 1899.

 

Mon avis :

Ce livre est illustré de 111 dessins d'époque et c'est magique car ça rappelle les romans d'autrefois. La couverture aussi invite au rêve...


Jules Verne, bien que je ne l'aie jamais lu auparavant, représente toute la fantasmagorie de mon enfance.
Quand j'étais petite, j'ai vu un nombre incalculable de fois l'extrait de 
Vingt mille lieues sous les mers, où le Nautilus est aux prises avec un calamar géant. Je rêvais de voir le film en entier, mais à l'époque on avait juste droit à un petit extrait de temps à autre le dimanche durant l'émission qu'on attendait impatiemment : La séquence du spectateur.
Voilà donc que je me suis décidée à le lire tant d'années plus tard.

Je craignais que le style désuet ne m'ennuie, eh bien pas du tout ! J'ai plongé tête la première dans cette histoire de chasse au monstre marin à bord de la frégate Abraham Lincoln
, et j'ai trouvé vraiment prenante dès le début la poursuite de ce qu'ils croient être une licorne des mers géante.

J'avoue n'avoir pas tout compris dans le détail, sur l'aspect technique concernant la pression de l'eau sur le Nautilus notamment.
Au fil du roman, chaque découverte par le professeur Aronnax est l'occasion d'une sorte de petit exposé didactique très intéressant, et ça va de la physique à la faune aquatique en passant par la mécanique et la biologie. J'imagine que pour un naturaliste, la description en moults détails de ce que les fonds marins comportent comme espèces doit être un bonheur, mais pour ma part j'ai trouvé ça beaucoup trop... trop de termes techniques m'ont noyée.
Il y a un côté manuel scolaire, car l'auteur donne des détails sur tout, jusqu'à la latitude et la longitude des îles, y compris leur histoire.
En fait, à chaque nouvel élément, que ce soit animal, végétal, géographique ou historique, on a droit à des explications très détaillées, quasi encyclopédiques et j'ai trouvé ça un peu rébarbatif bien que très intéressant.
Car c'est grâce à Jules Verne que je viens de prendre conscience de l'ampleur et de la diversité de la vie sous-marine. C'est l'énumération permanente de toutes les espèces qu'il décrit qui m'a donné le tournis mais m'a aussi apporté du rêve.

C'est un fantastique tour du monde subaquatique qui nous est offert là, à bord du Nautilus, avec ses excursions marines au milieu de faune et de flore qui varie au gré des différents endroits de la planète.
Il y a quelque chose de dérangeant à se plonger dans un roman écrit à une époque où on ne souciait pas le moins du monde de la préservation des espèces, où l'on tuait sans vergogne un animal pour la "beauté" du geste, fut-il un des derniers représentants de son espèce.

J'ai aimé les personnages, à commencer par l'énigmatique capitaine Némo qui s'est réfugié au fond des mers pour fuir ses semblables qu'il exècre ; le professeur Aronnax, érudit en tout, avec une capacité d'émerveillement intacte ; Conseil son serviteur, totalement dévoué, assez érudit et qui adore classer toute chose par catégorie ; Ned Land, le harponneur canadien qui, bien que pêcheur, est obnubilé par la viande.

Il y a des moments très intenses, où on se sent minuscule face à l'humanité dont on fait partie, qui existe depuis la nuit des temps, et finalement si peu de temps comparé à tout ce qui a existé sur terre...

J'ai trouvé ce roman hyper intéressant mais trop foisonnant de détails à mon goût car il me semble que ça nuit à l'action et à un certain suspense qu'on espère trouver en commençant cette lecture. Pourtant il me semble que sans tous ces détails cette histoire serait incomplète.
Ah ! Ambivalence quand tu nous tient !! XD

 

Citations :

Page 57 : Qui dit canadien, dit français, et, si peu communicatif que fût Ned Land, je dois avouer qu’il se prit d’une certaine affection pour moi. Ma nationalité l’attirait sans doute. C’était une occasion pour lui de parler, et pour moi d’entendre cette vieille langue de Rabelais qui est encore en usage dans quelques provinces canadiennes.

 

Page 96 : Diderot a très justement prétendu que le geste de l’homme est métaphorique, et ce petit homme en était certainement la preuve vivante. On sentait que dans son langage habituel, il devait prodiguer les prosopopées, les métonymies et les hypallages. Ce que, d’ailleurs, je ne fus jamais à même de vérifier, car il employa toujours devant moi un idiome singulier et absolument incompréhensible.

 

Page 125 : La mer est tout ! Elle couvre les sept dixièmes du globe terrestre. Son souffle est pur et sain. C’est l’immense désert où l’homme n’est jamais seul, car il sent frémir la vie à ses côtés. La mer n’est que le véhicule d’une surnaturelle et prodigieuse existence ; elle n’est que mouvement et amour ; c’est l’infini vivant, comme l’a dit un de vos poètes.

 

Page 420 : Les premiers plans qui passaient devant nos yeux, c’étaient des rocs découpés fantastiquement, des forêts d’arbres passées du règne végétal au règne animal, et dont l’immobile silhouette grimaçait sous les flots.

 

Page 456 : Ici, ce serait tuer pour tuer. Je sais bien que c’est un privilège réservé à l’homme, mais je n’admets pas ces passe-temps meurtriers. En détruisant la baleine australe comme la baleine franche, êtres inoffensifs et bons, vos pareils, maître Land, commettent une action blâmable. C’est ainsi qu’ils ont déjà dépeuplé toute la baie de Baffin, et qu’ils anéantiront une classe d’animaux utiles. Laissez donc tranquilles ces malheureux cétacés.

 

Page 464 : Le 15 mars, la latitude des îles New-Shetland et des Orkney du Sud fut dépassée. Le capitaine m’apprit qu’autrefois de nombreuses tribus de phoques habitaient ces terres ; mais les baleiniers anglais et américains, dans leur rage de destruction, massacrant les adultes et les femelles pleines, là où existait l’animation et la vie, avaient laissé après eux le silence de la mort.

 

 

 

 

 

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Mon avis : Lorsque le dernier arbre – Michael Christie

Publié le par Fanfan Do

Édition Albin Michel

 

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Quatrième de couverture :

« Le temps ne va pas dans une direction donnée. Il s'accumule, c'est tout - dans le corps, dans le monde -, comme le bois. Couche après couche. Claire, puis sombre. Chacune reposant sur la précédente, impossible sans celle d'avant. Chaque triomphe, chaque désastre inscrit pour toujours dans sa structure. »

D'un futur proche aux années 1930, Michael Christie bâtit, à la manière d'un architecte, la généalogie d'une famille au destin assombri par les secrets et intimement lié à celui des forêts.
20382038. Les vagues épidémiques du Grand Dépérissement ont décimé tous les arbres et transformé la planète en désert de poussière. L'un des derniers refuges est une île boisée au large de la Colombie-Britannique, qui accueille des touristes fortunés venus admirer l'ultime forêt primaire. Jacinda y travaille comme de guide, sans véritable espoir d'un avenir meilleur. Jusqu'au jour où un ami lui apprend qu'elle serait la descendante de Harris Greenwood, un magnat du bois à la réputation sulfureuse. Commence alors un récit foisonnant et protéiforme dont les ramifications insoupçonnées font écho aux événements, aux drames et aux bouleversements qui ont façonné notre monde. Que nous restera-t-il lorsque le dernier arbre aura été abattu ?
Fresque familiale, roman social et écologique, ce livre aussi impressionnant qu'original fait de son auteur l'un des écrivains canadiens les plus talentueux de sa génération.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

J'ai eu la chance de recevoir ce roman grâce à un partenariat Éditions Albin Michel - Picabo River Book Club, merci à eux et à LeaTouchBook la super admin de ce super groupe

 

Mon avis :

Dès l'entrée en matière, en 2038, ça sent la tristesse d'un monde en train de s'effriter inexorablement sans le moindre espoir, laissant la majorité de l'humanité terriblement précaire. On a un sentiment de perte irréparable, que plus jamais on ne pourra jouir en toute simplicité d'une brise légère au milieu des arbres, que plus jamais on ne rêvassera en regardant les feuilles des cimes se découper dans un ciel azur, que plus jamais on n'envisagera l'avenir avec espoir.
Sauf sur Greenwood Island, sanctuaire partiellement préservé, lieu de pèlerinage pour privilégiés.

Jake Greenwood, botaniste et guide dans une des dernières forêt primaire au monde, est la fille de Liam Grenwood, ébéniste, lui-même fils de Willow Greenwood, écolo, idéaliste et activiste, fille en révolte de Harris Greenwood, homme d'affaires cupide, charognard de la Terre et des forêts.
On remonte le temps dans ce monde qui se meurt, à travers la saga familiale des Greenwood, famille complexe dont le destin est lié avec le bois, dont les descendants ne connaissent pas forcément leurs ascendants et réciproquement.
Au fil de l'histoire on s'attache aux membres de cette famille.
Ce roman est un chant d'amour à la nature et plus précisément aux forêts et aux arbres qui vivent en osmose, un cri d'alarme à l'humanité.

Au fil des chapitres on voyage dans les époques, à rebrousse-temps, 2038, 2008, 1974, 1934, 1908, à travers l'histoire et la genèse de la famille Greenwood, les frères Harris et Everett, puis on remonte jusqu'au futur. C'est un périple fascinant qui nous raconte en même temps une page d'Histoire du Canada et du monde.

C'est typiquement le genre de roman qui fait office de piqure de rappel. On a tendance à oublier, vu d'ici dans notre petit confort du monde moderne, que les pays riches aux XIXème et XXème siècle se sont construit sur beaucoup de misère humaine, des catastrophes économiques et des guerres et que le rêve américain tenait autrefois plutôt du cauchemar pour beaucoup. Car avant même la grande dépression, les conditions de vie étaient terribles pour certains qui vivaient dans le dénuement le plus absolu.

Il y a de tout dans ce roman : une part de dystopie, de l'écologie, une traque acharnée, du suspense, une quête de rédemption, une histoire de famille, une plongée dans l'histoire du monde. C'est une fresque passionnante de bout en bout. Ce roman nous rappelle à quel point la cupidité se moque de la beauté, petits hommes, petits grains de poussières dans l'univers qui se permettent de mutiler notre mère la Terre.

J'ai dévoré passionnément cette histoire qui m'a donné le triste sentiment que le temps qui passe nous vole beaucoup, à moins que nous n'en soyons les seuls responsables. C'est aussi une ode à la nature et aux forêts millénaires qui hélas tient du requiem, telle la chronique d'une catastrophe annoncée.

 

Citations :

Page 47 : Certes, elle préférerait une relation sur le long terme à une histoire forcément sans lendemain avec Corbyn, mais comment quoi que ce soit pourrait-il durer dans un monde aussi abîmé ? Un monde où, chaque nuit, des milliers d’enfants toussent à en mourir et où même les arbres les plus majestueux ne peuvent espérer survivre ?

 

Page 179 : Au cours de sa carrière, Harris Greenwood a présidé à l’abattage de plus de deux cent cinquante millions d’hectares de forêt primaire. Certains arbres parmi les plus larges, les plus hauts, les plus beaux que la planète ait jamais portés sont tombés sur son ordre.

 

Page 463 : Ce que l’expérience lui a appris, c’est que plus les temps sont durs, plus nous nous comportons mal les uns envers les autres. Et ce que nous avons de pire à offrir, nous le réservons à notre famille.

 

Page 498 : Mais pourquoi attendons-nous de nos enfants qu’ils mettent un terme à la déforestation et à l ‘extinction des espèces, qu’ils sauvent la planète demain, quand c’est nous qui, aujourd’hui, en orchestrons la destruction ?

 

 

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