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Mon avis : Le chat qui venait du ciel - Hiraide Takashi

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Voici un roman touché par la grâce, celle d'un chat "si petit et si frêle qu'on remarquait tout de suite ses oreilles pointues et mobiles à l'extrême".
Quand un jeune couple emménage un jour dans le pavillon d'une ancienne demeure japonaise, il ne sait pas encore que sa vie va s'en trouver transformée. Car cette demeure est entourée d'un immense et splendide jardin, et au cœur de ce jardin, il y a un chat. Sa beauté et son mystère semblent l'incarnation même de l'âme du jardin, gagné peu à peu par l'abandon, foisonnant d'oiseaux et d'insectes. Tout le charme infini de ce livre tient dans la relation que le couple va tisser avec ce chat qui se fond dans la végétation exubérante pour surgir inopinément, grimpe avec une rapidité fulgurante au sommet des pins gigantesques, frappe à la vitre pour se réconcilier après une brouille. Un charme menacé, car ce qui éveille en nous la beauté et appelle le bonheur est toujours en sursis...
Hiraide Takashi, qui est avant tout poète, a insufflé une lumineuse et délicate magie à cette histoire du "chat qui venait du ciel", son premier roman, largement autobiographique.

 

 

Mon avis :

 

C'est beau, doux, délicat, comme un chat... apaisant, comme la présence d'un chat.
J'ai aimé la douceur feutrée de ce roman.
C'est une histoire de chat, du mystère qui semble émaner d'eux, mais qui accompagne un choix de vie nouveau, un changement de cap, un renouveau, un virage.
De temps à autre Machiavel et 
Léonard de Vinci font une incursion dans l'histoire, tout comme l'art ; il y a tout un passage sur les lithographies d'un artiste au musée d'Osaki, qui je l'avoue m'a perdue un instant. Je suis hermétique aux discours intellectuels qui accompagnent l'art en général et là, je n'ai pas saisi l'intérêt.
Ce court roman, 131 pages, est comme une longue poésie en prose, une ode à la vie, aux saisons et à la nature... un vagabondage dans un jardin japonais aux côtés d'un petit félin venu du ciel.
Et bien que j'y ai parfois trouvé quelques longueurs, j'ai beaucoup aimé !
La fin m'a émue, moi qui aime tant les chats !

 

 

Citations :

 

Page 18 : La première fois qu'il s'est endormi chez nous, posé comme une perle sur le canapé où il dessinait une virgule, la maison tout entière a été plongée dans une joie profonde, comme en face d'une scène concevable seulement dans les rêves.

 

Page 33 : Les êtres nobles ne songent pas à écarter les autres pour s'ouvrir un chemin.

 

Page 53 : « Vous n'avez pas d'enfants et c'est bien comme ça. Rien n'oblige à faire des enfants. Vous n'en avez pas, voilà tout, c'est aussi bien. »

 

Page 84 : D'où vient ce désir de se rendre à l'endroit où un corps a été mis en terre ? Comme si on voulait s'assurer que cette présence perdue à jamais, cette absence devenue irrémédiable, est celle d'un être précieux et irremplaçable, dont un mécanisme psychologique fait qu'on veut lui rester lié par le biais d'une autre dimension.

 

 

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Mon avis : Le dernier secret du Vatican - Steve Berry

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

325. L'empereur Constantin convoque à Nicée un concile général des évêques de l'Empire romain afin de fixer les dogmes de l'Église chrétienne.

1070. L'Ordre religieux et militaire de Saint-Jean de Jérusalem est créé. Après l'expulsion des croisés de Terre sainte, il s'installe à Malte et reçoit, en 1312, les biens des Templiers. En 1798, sur les traces d'un secret bien gardé, Bonaparte arrive dans l'île et provoque l'éclatement de l'Ordre.

2019. À la mort du pape, un conclave se réunit. Une conspiration se trame alors autour de mystérieux documents, datant du concile de Nicée, qui, s'ils étaient dévoilés, pourraient mettre l'Église en péril. En quête de ceux-ci, Cotton Malone va devoir affronter une société occulte et décrypter bon nombre d'énigmes historiques et religieuses pour percer le dernier secret du Vatican.

 

 

Mon avis :

 

J'ai lu ce roman en lecture commune avec deux co-lectrices du groupe Facebook A l'assaut des pavés, dans le thème de l'été avec un pays dans le titre.

Alors... ça commence fort !
Le côté historique est passionnant par certains aspects mais je trouve la façon de raconter un peu rébarbative à certains moments. C'est peut-être trop factuel, pas assez vivant.
Il y a beaucoup d'action... quelques clichés en ce qui concerne le physique : la bimbo blonde au corps d'athlète par exemple. Décidément, qu'est-ce que je suis négative sur ce coup là !!
Par contre il y a des répliques assez drôles et ça, ça me plaît !
Et puis on apprend beaucoup de choses, notamment sur l'histoire de Malte, sur les Chevaliers de l'ordre de Malte, sur Mussolini, c'est très instructif et j'adore ça.
Mais voilà, je me suis ennuyée quand-même. Énormément ! Peut-être parce que l'écriture, à mon goût, manque de charisme. À supposer que le charisme puisse s'appliquer à l'écriture.
Rien ne m'a emportée, rien ne m'a fait vibrer dans ce roman.
J'y ai vu ce que je pense depuis toujours, la religion est un pouvoir sur les êtres humains, et certains individus sont prêts à tout pour ce pouvoir :
Parfois il fallait quelques démonstrations de force - les croisades et l'inquisition étaient deux exemples notoires - mais dans l'ensemble, la religion se nourrissait elle-même. En fait, quand elle était servie correctement, les gens ne pouvaient plus s'en passer et, comme pour une drogue, en avaient un besoin grandissant. (Page 374 )

J'y ai appris des choses mais ça ne m'a pas donné envie de lire d'autres livres de cet auteur même si j'ai pris beaucoup de notes, j'ai trouvé le temps beaucoup trop long jusqu'au dénouement.
L'auteur a mis le paquet sur l'aspect historique au détriment de la psychologie des personnages.

Si ça n'avait pas été une lecture commune, je pense que je l'aurais abandonné en cours de route. Mais je ne voulais pas planter mes deux acolytes XD, et puis j'adore les échanges qu'on a lors des LC.
Rien que pour ce plaisir là je serais capable de lire un truc tout pourri !
Nan, je déconne ! Faut pas abuser non plus MDR !

 

 

Citations :

 

Page 7 : Il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour être une bonne personne.

En un sens, la notion traditionnelle de Dieu est dépassée.

On peut être spirituel mais pas religieux.

Il n'est pas nécessaire d'aller à l'église et de donner de l'argent.

Pour beaucoup, la nature est une église.

Quelques-unes des meilleures personnes de l'histoire ne croyaient pas en Dieu, tandis que certains des pires actes l'ont été en son nom.

Pape François

 

Page 13 : Hitler était une brute, avec son charabia tout droit sorti de Mein Kampf. Il éprouvait à la fois du dégoût et de la méfiance à l'égard de cet Autrichien cinglé.

 

Page 51 : Comme il le disait toujours, si voler était si dénué de danger, pourquoi appelait-on l'aéroport un terminal ?

 

Page 147 : contrairement à ce que les croyants pensent, un conclave n'est pas régi par le Saint-Esprit. Rien ne descend du ciel pour inspirer ces vieux bonshommes et leur dire comment voter. L’Église a été créée par des hommes et elle est gérée par des hommes.

 

Page 209 : En fait il admirait le titre complet. Sa Sainteté, Évêque de Rome, Vicaire de Jésus Christ, Successeur du Prince des Apôtres, Souverain Pontife de L’Église Universelle, Primat d'Italie, Archevêque et Métropolite de la Province de Rome, Souverain de l’État de la Cité du Vatican, Serviteur des serviteurs de Dieu.

 

Page 300 : Les squelettes et les crânes paraissaient avoir la faveur du peuple. Il savait pourquoi. Les uns représentaient la fin de l'être physique, les autres le début de la vie éternelle.

 

Page 355 : Les chevaliers de Malte et l’Église catholique romaine étaient deux entités énormes, impersonnelles, monolithiques, l'une impossible à arrêter, l'autre impossible à déloger.

 

Page 425 : La foi était la mort de la raison. Elle reposait sur l'allégeance aveugle, sans pensée, avec uniquement une croyance incontestable. La nature même de la foi semblait être l’irrationalité, et pour institutionnaliser la foi, l'homme avait créé la religion, qui restait l'une des plus anciennes et plus puissantes conspirations jamais inventées.

 

Page 426 : La religion avait toujours été un outil. Son pouvoir fonctionnait ainsi : elle s'emparait de quelque chose d'intime, puis offrait une réalité spirituelle, avec des avantages, à tous ceux qui choisissaient de l'adopter. Peu importait qu'il s'agisse du christianisme, de l'Islam, du Judaïsme, de l'Hindouisme ou même du paganisme. Toutes avaient créé leurs propres vérités particulières, puis les avaient perverties pour qu'elles leur soient avantageuses.

 

 

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Mon avis : Les délices de Tokyo - Durian Sukegawa

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

"Écoutez la voix des haricots": tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager.

Magnifiquement adapté à l'écran par la cinéaste Naomi Kawase, primée à Cannes, le roman de Durian Sukegawa est une ode à la cuisine et à la vie. Poignant, poétique, sensuel : un régal.

 

 

Mon avis :

 

Que de douceur dès les premières pages !
En fait c'est beau et doux comme l'idée que je me fais du Japon.
Et il y a l'art culinaire ; parce que tout au Japon donne l'impression de dépendre de rituels, comme la cérémonie du thé.
J'ai toujours eu le sentiment que les japonais font tout dans les règles de l'art... et puis un jour j'ai lu Tokyo vice de Jake Adelstein et ça m'a remis les idées en place. Au Japon comme ailleurs il y a des êtres humains et non pas uniquement plein de petits angelots aimables et éthérés.

Il est question ici de transmission, de passion et de savoir-faire.
Tokue, vieille femme étrange, vient travailler dans l'échoppe de Santarô et lui montre son tour de main pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries Japonaises.
Alors qu'au départ il est réticent à l'embaucher à cause de son apparence maladive, au fil du temps se crée entre eux un lien très fort.
Hélas c'est là que les petits angelots disparaissent, car l'intolérance et la bêtise sont de tous les pays, et Tokue n'échappe pas à l'étroitesse et l'ignorance ambiante...
Une rumeur circule, Tokue serait lépreuse.

Il y a des moments tristes, comme dans toutes les vies.
Mais que c'est beau quand-même cette histoire !
Une histoire émouvante de résilience, de réparation, d'acceptation, de guérison, de partage, d'ouverture sur les autres et sur le monde des douceurs.
Et puis c'est magique cette espèce de communion avec la pâtisserie, avec cette passion qui la hisse au rang d'art.
Enfin... je dis ça, mais moi qui ai épousé un pâtissier je suis dubitative quant à cette passion qui vire au sacerdoce et déifie quasiment la pâtisserie.
Mais bien sûr c'est toujours plus beau dans les romans !


Je trouve qu'il y a quelque chose de léger et profond dans les romans asiatiques, comme s'ils étaient tous empreints de philosophie, de cette sagesse qui nous manque tant à nous occidentaux pour comprendre le sens de la vie.

Une très belle histoire qui m'a énormément émue, qui m'a emplie de quelque chose d'indéfinissable, un peu comme de l'espoir et de l'exaltation par moments et qui m'a aussi un peu piqué le nez...

 

 

Citations :

 

Page 155 : Celui qui lui avait continuellement susurré, toi, tu aurais mieux fait de ne pas naître... Celui qui avait mené la danse... c'était Dieu.

 

Page 187 : Mais au fil des années que j'ai passées dans cet endroit, j'ai fini par comprendre quelque chose. C'est que, quoi qu'on perde, quoi qu'on subisse, nous sommes des êtres humains. Même privé de ses quatre membres, puisque cette maladie n'est pas mortelle, il faut continuer à vivre. Dans cette vaine lutte passée à se débattre au fond des ténèbres, nous nous raccrochions à ce seul point : nous étions des êtres humains, et nous tentions de garder notre fierté.

 

Page 226 : Nous sommes nés pour regarder ce monde, pour l'écouter. C'est tout ce qu'il nous demande.

 

 

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Mon avis : L'énigme de la chambre 622 - Joël Dicker

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L’enquête de police n’aboutira jamais.

Des années plus tard, au début de l’été 2018, lorsqu’un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances, il est loin d’imaginer qu’il va se retrouver plongé dans cette affaire.

Que s’est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier?

Avec la précision d’un maître horloger suisse, Joël Dicker nous emmène enfin au cœur de sa ville natale au fil de ce roman diabolique et époustouflant, sur fond de triangle amoureux, jeux de pouvoir, coups bas, trahisons et jalousies, dans une Suisse pas si tranquille que ça.

 

 

Mon avis :

 

Tout d'abord j'ai été déroutée par cette narration à la première personne, d'autant que le personnage se prénomme Joël.
Je me suis demandée s'il s'agissait de lui ou s'il avait juste voulu nommer son personnage comme lui-même et en faire un écrivain avec le même éditeur que dans la réalité.

En tout cas, rapidement il m'a harponnée avec son intrigue qui se profile tout doucement. Joël Dicker m'embarque à chaque fois dès les premières pages.
Il nous pose les pièces d'un puzzle comme il aime faire...
Et moi j'adore sa façon de poser tous les éléments pas à pas, calmement, en nous faisant languir.
Je trouve ça extrêmement intéressant les allers-retours dans le passé. Oui, parce que là encore, l'histoire se passe sur plusieurs périodes.
Il nous sème des éléments et indices qui me tiennent en haleine chapitre après chapitre. J'aime aussi énormément les protagonistes qu'il nous invente, ils ont tous une grande importance dans l'histoire, même si parfois je me suis interrogée sur la vraisemblance de certains, alors que finalement oui, ça tient super bien la route !
Il nous offre une palette de personnages, certains attendrissants, d'autres exaspérants, parfois drôles.

L'intrigue est savamment alambiquée, Joël Dicker balade le lecteur de fausses pistes en révélations, à moins que... en fait jusqu'au bout du bout il nous mène par le bout du nez et franchement mes nerfs ont été mis à rude épreuve plus d'une fois !

Ce roman est aussi une très belle déclaration d'amour et d'admiration à Bernard de Fallois, son défunt éditeur...
D'ailleurs, quand il parle de la mort de son mentor, du manque lié à cette disparition, de l'incompréhension qui en découle malgré l'âge avancé de celui-ci, je comprends tout à fait. Il y a des gens tellement importants qui traversent nos vies qu'on a du mal à admettre qu'ils soient mortels. On se berce de l'illusion qu'ils seront toujours là.

Et quelle bonne idée d'intégrer ce personnage si important pour lui à son roman. Il le fait revivre à travers ce qu'il a été avec brio, exigence et ouverture d'esprit, son rôle d'éditeur, mais aussi d'ami.

J'ai aimé ce roman comme les précédents, je ne me lasse pas de la méthode Dicker, qui nous emmène tout doucement vers le but mais sans tout à fait nous donner trop rapidement ce qu'on cherche ; avec lui la révélation se mérite !

 

 

Citations :

 

Page 27 : - Les gens considèrent souvent que l'écriture d'un roman commence par une idée. Alors qu'un roman commence avant tout par une envie : celle d'écrire. Une envie qui vous prend et que rien ne peut empêcher, une envie qui vous détourne de tout. Ce désir perpétuel d'écrire, j'appelle ça la maladie des écrivains. Vous pouvez avoir la meilleure des intrigues de roman, si vous n'avez pas envie de l'écrire, vous n'en ferez rien.

 

Page 179 : Bernard était de ces grands hommes d'un autre siècle, faits dans un bois qui n'existe plus aujourd'hui. Dans la forêt des êtres humains, il était un arbre plus beau, plus fort, plus grand. Une essence unique qui ne repoussera plus.

 

Page 184 : - Je vis un peu dans le passé...

  • Nous le faisons tous, la rassurai-je. C'est une bonne façon de survivre.

 

Page 253 : Il y a un temps où j'étais lumière. Mais depuis la mort de ma femme, je vis dans les ténèbres. La mort de l'autre, c'est comme si l'on vous arrachait le cœur et qu'on vous demandait de continuer à vivre ensuite.

 

Page 390 : - Quelle étrange invention que le couple, qui finit immanquablement par nous faire sentir seul à deux...

 

Page 569 : Où vont les morts ?

Partout où l'on peut se souvenir d'eux. Surtout dans les étoiles. Car elles ne cessent de nous suivre, elles dansent et brillent dans la nuit, juste au-dessus de nos têtes.

 

 

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Mon avis : Survivre - Vincent Hauuy

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

2035. La Terre est en sursis : les catastrophes climatiques se multiplient, les sociétés sont en ébullition et les réserves d’eau potable se raréfient. Le survivalisme prend de l’ampleur. Survivre devient à la fois un défi et une obsession. C’est aussi le thème et le nom du grand jeu télévisé que lance le milliardaire Alejandro Perez, magnat des intelligences artificielles.

Dans l’énorme complexe construit ad hoc dans l’Idaho, le lancement de Survivre s’annonce spectaculaire. Mais lorsqu’un agent de la DGSE infiltré dans l’organisation de Perez disparaît, son frère, l’ex-journaliste Florian Starck, se décide à intégrer l’émission. Et découvre un envers du décor aussi mystérieux que terrifiant. Car la promesse d’un grand divertissement dissimule un objectif beaucoup plus sombre. Dès la première épreuve, le compte à rebours commence. Pour les candidats. Pour Florian Starck. Et pour nous tous.

 

 

Mon avis :

 

L'histoire commence le 17 avril 2035.
Le monde est en proie à des canicules et des épidémies de plus en plus fréquentes.

J'ai beaucoup aimé, dès le début de l'histoire, les descriptions de la beauté de la nature qui nous entoure, avec cette sensation de fragilité qui nous dit que tout cela pourrait disparaître parce que nous n'en prenons pas soin. Ça ramène tout de suite aux choses essentielles, qu'on perd de vue trop souvent.

Dans ce monde là, au bord du gouffre, Florian Starck vit en autarcie, après un drame personnel.
Il est quelque peu misanthrope, très critique sur la société consumériste, et carrément rentre-dedans. Il est sans filtre, il ne prend pas de gants pour exprimer son opinion. J'ai adoré son côté cash !
Il va finalement accepter de participer à une émission de télé réalité, en tant que coach de survie, pour des raisons qui le touchent de près, en quête de vérité.

Tout m'a plu dans ce roman :
Le sujet axé sur l'écologie.
L'aspect futuriste.
Les personnages.
Le suspense.
Et bien que la télé réalité ne m'intéresse pas en tant que telle, j'adore les histoires qui s'en inspirent.
On y apprend aussi pas mal de choses, sur la technologie de pointe, l'intelligence artificielle et tout ce qu'elle peut avoir de terrifiant, le transhumanisme, la collapsologie et le survivalisme.

Il y a du vocabulaire aussi : eidétique, halitose... et tant d'autres ! Vous ne connaissez pas ? Moi non plus jusque-là, mais comme je suis adepte du dictionnaire j'ai appris des choses  et j'adore ça.

Ce roman écolo, pamphlet sur la "surdité" des décideurs, l'égoïsme et la folie de l'humanité, vous attrape et ne vous lâche plus !
Mais j'ai aussi eu la terrible impression de lire un livre effroyablement prophétique.

 

 

Citations :

 

Page 37 : Au loin, les cimes blanches des Alpes baignaient dans un bigarré de mauve et d'orange. Je me suis arrêté un instant pour profiter du calme. Hélas, un sentiment de désespoir a chassé bien trop tôt ma plénitude contemplative. Je ne pouvais m'empêcher de voir dans le ciel féerique une fresque de fin du monde. Une élégie célébrant l'extinction de l'humanité. Et plus j'observais l'horizon, plus une question grandissait : combien de matinées comme celles-là, avant que nous ne disparaissions tous ?

 

Page 54 : Pour ma part, je pensais qu'il n'y avait pas besoin d'un supervolcan ni d'un tremblement de terre dévastateur pour achever l'humanité. Elle y parvenait très bien toute seule et je craignais bien plus l'inquiétante montée en puissance des groupes religieux militarisés et autres sectes.

 

Page 172 : Nous subissions déjà de plus en plus de canicules, mais la population n'était pas prête à sacrifier les steaks issus de l'élevage intensif, les bonnes douches matinales, le plastique, les voitures à essence.

 

Page 374 : - Quand je regarde ce lever de soleil, je me dis qu'on a vraiment merdé quelque part. On avait tout, pourtant. Mais non, il a fallu qu'on finisse par scier la branche sur laquelle on avait posé notre cul.

 

 

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Mon avis : Modifié – Sébastien L. Chauzu

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Une province du Canada où la neige tombe jour et nuit. Une détective au caractère bien trempé et à la carrière peu glorieuse. Un mari conciliant, ses deux chiens et sa fille insupportable. Un adolescent différent qui surgit de nulle part, aime déblayer les allées, rêve de conduire un chasse-neige, et qui répond au nom de Modifié. Un meurtre, une enquête dans un lycée et un riche héritier à sauver.
Bienvenue dans le roman le plus tendre et le plus loufoque de l'histoire du New Brunswick. L'héroïne s'appelle Martha Erwin. Son existence se résumait à mener ses filatures et tâcher de débarrasser son couple des encombrants bagages de son mari - deux bichons et une fille. Son credo était jusqu'ici familles, je vous hais. Mais l'arrivée de Modifié dans sa vie va tout faire basculer. Hilarant et bouleversant, Modifié fait partie de ces livres inoubliables.
Un film des frères Coen à lire, un condensé d'émotion et d'humour. Une histoire qui nous prend, nous fait rire et pleurer. Qui nous modifie pour toujours.

 

Sébastien L. Chauzu est professeur dans un lycée du New Brunswick au Canada. Modifié est son premier roman.

 

 

Mon avis :

 

Alors... dans la série des livres drôles, je demande ?... MODIFIÉ ‼!

En démarrant cette lecture, je me suis dit que j'avais dû prendre le train en marche, qu'il devait s'agir d'une suite, parce que c'est ce que me laissait supposer la phrase de départ.
Que nenni ! C'est un premier roman et l'entrée en matière est plutôt singulière !

Martha, détective, est une sorte de mégère domestique, qui ne peut pas blairer les enfants, dont Allison la fille adulte de Allan son conjoint, pas plus que ses deux bichons ni les animaux en général.
En fait elle n'a l'air d'aimer personne, et ça amène des dialogues et des réflexions totalement jubilatoires.
C'est tout l'état d'esprit de Martha qui m'a fait hurler de rire. Car elle est aussi sans illusions sur elle-même et ne prend jamais de gants.
Mais sa misanthropie n'est-elle pas finalement juste une armure ? Et pour se protéger de quoi d'ailleurs ?..

Les personnages dans l'ensemble sont délirants, un vrai régal !.. et les plus barrés, Martha et Modifié, JE LES AI ADORÉS 

C'est aussi une belle, une très belle histoire, avec des personnages profonds...
Ça a été une lecture absolument parfaite pour moi, pleine de drôlerie, de vacheries assénées comme des uppercuts, et de tendresse pudiquement cachée.

Voilà un livre que je n'ai plus eu envie de lâcher une fois commencé 

 

 

Citation :

 

Page 45 : Le chien qu'Allison avait posé par terre s'est mis à lécher le cul de l'autre. Allison s'est redressée et on les a tous regardés faire. Personne n'a essayé de les arrêter. Les bnichons d'Allan se rendaient ce genre de petits services. Je me suis demandée ce qui se passerait si on décidait de faire fi du cadre social. Peut-être que j'aurais enfoncé ma fourchette dans la cuisse d'Allison, ou ma langue dans sa bouche ?

 

Page 61 : Il n'y a rien de plus énervant que les gens qui font tout pour ne pas vous énerver.

 

Page 91 : Barjal ; un prof ; à poil dans la piscine de son école ; pendant l'heure du déjeuner. Les Français ont des mœurs particulières, ça ne se discute pas, mais de là à prendre la piscine de l'école pour le bassin d'un camp naturiste...

 

Page 162 : Je n'avais jamais dit « grandis » à personne, jamais. Je n'aimais pas les adultes qui disaient ce genre de choses, souvent des vieux rassis qui voulaient à tout prix voir les jeunes abandonner la plus belle part de leur existence pour leur ressembler.

 

Page 242 : On a tendance à confondre pitié et compassion alors que la pitié est à la compassion ce que la gifle est à la caresse.

 

 

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Mon avis : Backup - Guy-Roger Duvert

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Dans un futur plus ou moins proche, l’immortalité est devenue un service, un monopole détenu par la multinationale Backup. Les clients procèdent régulièrement à des sauvegardes de leur psyché - souvenirs, personnalité, tout ce qui les définit en tant qu’individu. Le jour où ils meurent, leur sauvegarde la plus récente est téléchargée dans l’un de leurs clones, prêt à être activé. L’immortalité à la portée de tous. Du moins des plus nantis.

Aiden Romes est un flic. Honnête, droit dans ses bottes, psychorigide, même, diraient certains de ses collègues moins regardants avec la loi. Il est bon dans ce qu’il fait, mais un tel métier effrait de plus en plus sa compagne, enceinte de plusieurs mois et terrifiée à l’idée de perdre son époux. La situation change cependant le jour où il contribue à sauver la fille du dirigeant de la firme Backup, qui le remercie en lui offrant un abonnement gratuit aux services de la compagnie. Il va rejoindre la caste fermée des immortels, et pourra enfin continuer le job qu’il aime sans que sa compagne n’ait plus à en souffrir. Il s’installe dans le siège de connexion, ferme les yeux...... et les rouvre quelques secondes après dans un lieu qu’il ne connait pas. Mais surtout dans un corps qui n’est pas le sien! C’est pour lui le début d’une descente aux enfers, où il devra voir jusqu’où il sera prêt à violer ses propres principes et ainsi se salir les mains afin de protéger les siens et déjouer un complot de portée mondiale. La technologie Backup constitue-t-elle l’accès à l’immortalité pour l’être humain, ou bien la perte de son identité?

 

Backup est le troisième roman de Guy-Roger Duvert, réalisateur, compositeur de musiques de films et auteur vivant à Los Angeles depuis une dizaine d'années. Il s'agit d'un récit indépendant à sa saga Outsphere, dont le troisième tome est en cours d'écriture et dont le premier a remporté le prix Amazon TV5 Monde en 2019. Backup est un action thriller dynamique, qui explore les implications philosophiques que pourra représenter l'avènement d'une telle technologie que certains scientifiques prévoient aujourd'hui comme possible dans les années 2050.

 

 

Mon avis :

 

Un futur proche, trop proche au vu de ce qui nous pend au nez...

Depuis quelques années je me rends compte que ce que j'imaginais comme de la science-fiction il y a quelques décennies, se rapproche dangereusement de notre réalité.
Et ça fait d'un coup beaucoup moins rêver.
Avec ce roman, on entre de plain-pied dans l'histoire, avec des décors du futur comme je les aime.

Aussitôt, on nous offre l'immortalité, via de la pub à la télé, comme pour des voitures de luxe... mais évidemment réservée uniquement à ceux qui ont les moyens. Comme toujours, on fait rêver le monde, mais ça n'est accessible qu'à une minorité.
Et ça, c'est un vaste sujet. Est-ce que réellement on en rêve de l'immortalité ? Est-ce qu'on la souhaite ?
Pour ma part, non ! L'idée de l'immortalité m'épouvante autant que la mort. Plus même. Mais un roman qui traite de ce sujet, j'adore !
Ça ouvre des horizons totalement flippants, car la lie de l'humanité pourrait devenir immortelle pour peu quelle en ait les moyens.

On découvre aussi une société adepte du transhumanisme, ce qui fait froid dans le dos car selon moi on a déjà un pied dedans avec la chirurgie esthétique à tout va.
L'action est là, tout de suite, dans ce polar futuriste.
Ce roman est un véritable page-turner où on va de surprises en rebondissements inattendus.
Il traite des détournements qui peuvent être fait de toute invention, au profit de gens peu scrupuleux qui n'ont d'autres buts que l'enrichissement personnel et la domination absolue, mais aussi de ceux qui luttent pour sauvegarder l'humanité telle qu'elle doit rester.
Il s'agit là de thèmes universels, et c'est vraiment bien traité.
Le suspense est au rendez-vous tout le long de cette histoire.

Une écriture vraiment très agréable qui embarque le lecteur chapitre après chapitre et qui m'a fait passer un excellent moment !
Et bien sûr, maintenant j'ai envie d'aller découvrir les autres romans de Guy-Roger Duvert.

 

 

 

Citation :

 

Page 26 : Aiden était déjà policier lors de leur rencontre. Cela faisait partie du contrat dès le départ. Elle savait avec quelles contraintes elle acceptait de vivre. Mais la raison est une chose, les émotions en sont une autre.

 

 

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Mon avis : Ásta - Jón Kalman Stefánsson

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

"Pour tromper le monde, je m’habille avec élégance chaque fois que je sors. J’allume mon sourire. Je maquille un peu ma tristesse puis je mets mes lunettes de soleil pour que personne ne remarque ton absence au fond de mes yeux."

Reykjavík, début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur fille Ásta, d’après une grande héroïne de littérature islandaise. Un prénom signifiant - à une lettre près - amour et qui, croient-ils, ne peut que porter chance à leur fille…
Ce roman lyrique et charnel raconte l'urgence autant que la difficulté d'aimer, malgré notre quête inlassable du bonheur.

 

« Un roman aussi superbe qu'envoûtant. La vie s'engouffre dans ces pages, avec tout ce qu 'elle charrie d'incompréhensible, de torrentiel et de dévastateur. »

Florence Noiville, Le Monde des livres

 

 

Mon avis :

 

C'est beau, poétique et sans doute à cause de ça j'ai eu du mal au départ à ne pas m'échapper involontairement du roman. Mon esprit, sans cesse, voulait vagabonder.

Cependant j'ai beaucoup aimé, et certains passages parlaient directement à mon enfance, et finalement aussi à l'adolescente puis à la jeune adulte que j'ai été.

C'était tellement beau que par moments j'ai failli croire que la mort est belle.
Il y a tant de profondeur dans ce texte !..
En fait, ça parle de la vie, du temps qui passe, de la famille et de l'amour aussi, et ça m'a ramenée sans cesse à ma propre histoire, d'où mon vagabondage quasi-permanent dans mes souvenirs. C'est LE sujet universel, la vie en somme, et finalement il faut croire que nous ne sommes pas si différents les uns des autres.

Au fond je pense que c'est un livre qui doit parler à tout un chacun, pour peu qu'on soit taraudé par des questions existentielles !

J'y ai pourtant trouvé des longueurs, un moment où je me suis traînée comme une âme en peine et où j'ai eu du mal à trouver de l'intérêt. Heureusement ça n'a pas duré longtemps.
Les allers-retours fréquents dans le passé m'ont un peu perdue par moments sans que ça ne gêne vraiment l'histoire.

 

J'ai envie de conclure par une phrase de Jean d'Ormesson qui selon moi résume bien ce roman : ''La vie est une vallée de larmes. Elle est aussi une vallée de roses.''

 

 

Citations :

 

Page 25 : Il regarde la jeune femme, elle lui sourit. Qu'il est merveilleux de pouvoir sourire, si nous n'en étions pas capables, cette planète serait inhabitable.

 

Page 31 : Est-ce vrai ? Est-ce la raison pour laquelle les enfants rechignent tant à s'endormir : parce qu'ils comprennent malgré leur jeune âge que le sommeil est le frère de la mort ?

 

Page 42 : Ceux qui sont aimés des dieux meurent prématurément. Nous, les autres, les médiocres, nous nous suicidons.

 

Page 77 : En revanche, personne ici n'est devenu célèbre ni millionnaire. La lutte pour la vie était si exigeante qu'il n'y avait pas de place pour autre chose, chacun y consacrait toute son énergie.

 

Page 92 : Le temps efface tout. C'est une loi implacable. Il t'effacera aussi. Tes soixante, soixante-dix, quatre-vingts années passées sur terre seront effacées, dissipées comme un malentendu. Avons-nous un autre but dans la vie que celui de naître, de tousser deux ou trois fois, puis de mourir ?

 

Page 256 : Mon gros ourson, qu'est-ce que l'amour – et comment l'évaluer autrement que par la douleur de l'absence ?

 

Page 262 : Il est plus facile de vivre en baissant les yeux. L'ignorance vous rend libre alors que la connaissance vous emprisonne dans la toile de la responsabilité.

 

Page 286 : La règle fondamentale est la suivante : moins nous sommes satisfaits, plus nous allons mal et plus nous sommes susceptibles de dépenser de l'argent. Notre mal-être dope la consommation. Voilà pourquoi le but de la publicité est de nous rendre insatisfaits du moment présent, de nous donner l'impression que nous passons à côté de quelque chose, que nous n'avons pas la vie que nous méritons.

 

Page 460 : Tes yeux qui jadis m'éclairaient se sont changés en trou noir – l'espace qui sépare l'amour de la haine est à peu près le même que celui entre vie et trépas.

À la fois infini et infime.

 

 

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