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Mon avis : GASPS Saison 1 - Maïlis

Publié le par Fanfan Do

Éditions L’Alsacienne Indépendante

 

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Quatrième de couverture :

Et une remorque pleine de squelettes supplémentaires, une ! Sans eux, le marché de Noël de Colmar retrouvera bientôt son allure d’antan. Plus vide, certes, mais moins morbide.
Je les plains. Pas les squelettes, mais ce qu’ils étaient avant de devenir des ossements démantibulés, dépourvus de chair. Quand des rêves les animaient encore... Et je les envie aussi. Eux, ils ne perçoivent pas les spasmes bruyants et inutiles de ce monde à l’agonie.
Je suis mal placée pour me lamenter. Au sommet de la chaîne alimentaire, je ne crains rien. Si ce n’est moi-même...

Qui a dit que c’était facile de rester humain quand l’humanité elle-même part à la dérive ?

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Ce roman faisait partie de mes nombreux choix lors de l’opération Masse critique de Babelio que je remercie ainsi que les éditions L’Alsacienne, qui m’ont permis cette découverte.

 

Mon avis :

En commençant ce roman, on découvre tout doucement au fil des pages les ruines d'un monde que la vie a quasiment déserté. Une catastrophe sans précédent s'est produite et le monde n'est plus ce qu'il était. Des restes d'humanité, posés çà et là, figés dans les derniers instants, quelques humains survivants et les éveillés, en quelque sorte des humains améliorés, qui ont des particularités et reconnaissables à leurs cicatrices. On ignore pourquoi ils sont comme ça et c'est passionnant car un ça crée un suspense qui donne envie d'avancer dans l'histoire, d'autant qu'ils n'ont pas tous les mêmes capacités ni la même puissance.

L'héroïne nous raconte ce qu'est devenue sa vie, effleure ce qu'elle a perdu aussi, avec des réminiscences oniriques de tous ses manques.

C'est une histoire de deuil au sens large, deuil du monde et de sa vie d'avant, de personnes aimées. C'est aussi une histoire de rédemption, de quelqu'un devenu une sorte de monstre froid et détaché comme beaucoup de ses semblables et qui peu à peu semble capable de réhumanisation. C'est un récit post-apocalyptique, pourtant il y a beaucoup d'humour, des personnages très attachants et d'autres beaucoup moins. Ça parle aussi de liens familiaux et amicaux, de solitude, du besoin des autres, de la force qu'on puise au sein d'un groupe.

La narratrice, asociale et caractérielle, s'était créé une bulle de solitude car elle ne veut pas se mélanger aux autres. Elle va voir son isolement être mis à mal par toutes sortes d'envahisseurs plus ou moins agréables. Mais elle, tout ce qu'elle veut c'est rester seule, qu'on n'approche pas de sa tanière et qu'on lui foute la paix, ce qui crée des situations parfois assez drôles car elle discute peu mais réagit instantanément.

J'ai passé d'excellents moment avec ce roman où l'on ne s'ennuie pas un instant, car il y a beaucoup d'action et des personnages hauts en couleur.
De plus c'est écrit dans un langage jeune et énergique avec des dialogues percutants et jubilatoires.
On referme le livre sur des interrogations car tout ne nous a pas encore été dévoilé. Mais puisqu'il y a une suite…


Alors il semble que ce soit de la littérature Jeune adulte et j'ai adoré ! Sans doute parce que je suis une jeune adulte depuis très longtemps .

 

Citations :

Page 112 : Un vide infini remplace dans l’instant l’intense sentiment de joie que j’avais ressenti en la voyant.

Je hais ces songes remplis de désirs impossibles. De réalités inexistantes.

 

 

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Mon avis : Fahrenheit 451 - Ray Bradbury

Publié le par Fanfan Do

Éditions Denoel Folio SF

Traduit par Jacques Chambon et Henri Robillot

 

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Quatrième de couverture :

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume.

Dans cette société future où la lecture est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres, dont la détention est interdite pour le bien collectif.

Le pompier Montag se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiat consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement poursuivi par une société qui désavoue son passé.

 

Né en 1920, Ray Bradbury s’impose rapidement comme un écrivain majeur, faisant paraître une série de nouvelles oniriques et mélancoliques, plus tard réunies sous le titre de Chroniques martiennes. Publié en 1953, Fahrenheit 451, qui assoit la réputation mondiale de l’auteur, sera porté à l’écran par François Truffaut. Ray Bradbury décède en 2012.

 

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jacques Chambon et Henri Robillot.

Préface de Jacques Chambon

 

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Un monde sans livres ! Quelle horreur !! Un monde où la censure règne, c’est l’abomination !! Je voulais lire ce roman qui nous raconte comment on muselle l’humanité jusqu’à lui ôter les choix de ses propres désirs.

 

Mon avis :

Ce livre de poche est magnifique avec sa couverture et ses pages comme brûlées.
La préface nous met tout de suite dans l'ambiance en nous parlant du danger de la censure et en nous remémorant des cas pas si éloignés que ça, notamment dans les années 80 avec 
Les versets sataniques de Salman Rushdie ou encore La dernière tentation du Christ de Martin Scorsese : une condamnation à mort pour l'un, un cinéma brûlé pour l'autre.

Montag est pompier, et comme tout bon pompier qui se respecte il brûle les livres pour le bien de la société. Car les livres sont considérés comme dangereux et donc interdits. Il est fier de ce qu'il fait, et totalement exalté lorsqu'il le fait.
Mais un jour il croise le chemin de Clarisse, adolescente de 17 ans qui respire le bonheur, proscrit dans cette société. Tel un Jiminy Criquet elle va bousculer ses certitudes sur le bien-fondé de ce monde sans joie.

On découvre peu à peu cette civilisation cauchemardesque où les écrans sont tout-puissants et donnent des envies ineptes et futiles et j'ai pensé qu'on était en train de le fabriquer ce monde superficiel où les choses essentielles sont effacées au profit de la vanité et de l'abrutissement des masses. Une structure sociale où tout est fait pour décérébrer le peuple, le priver de liberté sans qu'il en ait conscience.

Ce roman dystopique, écrit en 1953 est visionnaire. Il nous parle d'un futur possible qui ressemble effroyablement à notre présent. J'ai presque eu l'impression qu'il parlait de ici et maintenant, la destruction des livres en moins. L'abrutissement des masses par des inepties afin de mieux les manipuler, leur enlever le libre arbitre et l'envie de se révolter, leur insuffler la crainte afin d'en faire des moutons. La carotte et le bâton en somme.
Heureusement, parfois des grains de sable se glissent dans les rouages… et font renaître l'espoir.

J'ai ressenti le désespoir de ceux qui voient leur bibliothèque partir en fumée, qui se comportent tel un capitaine à bord de son navire en train de sombrer.
J'ai dévoré ce livre addictif avec passion mais aussi effroi, car la lecture nous ouvre l'esprit, nous élève, nous instruit, nous soigne et chasse l'obscurité.

 

 

Citations :

Page 87 : Il doit y avoir quelque chose dans les livres, des choses que nous ne pouvons pas imaginer, pour amener une femme à rester dans une maison en flammes.

 

Page 100 : Proposez des concours où l’on gagne en se souvenant des paroles de quelque chanson populaire, du nom de la capitale de tel ou tel État ou de la quantité de maïs récolté dans l’Iowa l’année précédente. Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de « faits », qu’ils se sentent gavés, mais absolument « brillants » côté information. Ils auront alors l’impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur-place. Et ils seront heureux parce que de tels faits ne changent pas.

 

Page 127 : Les bons écrivains touchent souvent la vie du doigt. Les médiocres ne font que l’effleurer. Les mauvais la violent et l’abandonnent aux mouches.

 

 

Page 153 : Rentrez chez vous et pensez à votre premier mari divorcé, au second qui s’est tué en avion, au troisième qui s’est fait sauter la cervelle ; rentrez chez vous et pensez à votre bonne douzaine d’avortements, à vos maudites césariennes et à vos gosses qui vous détestent ! Rentrez chez vous et demandez-vous comment tout ça est arrivé et ce que vous avez fait pour l’empêcher.

 

Page 226 : Regarde le monde. Il est plus extraordinaire que tous les rêves fabriqués ou achetés en usine. Ne demande pas de garanties, ne demande pas la sécurité, cet animal-là n’a jamais existé. Et si c’était le cas , il serait parent du grand paresseux qui reste suspendu toute la journée à une branche, la tête en bas, passant sa vie à dormir.

 

 

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Mon avis : Dune Tome 1 - Frank Herbert

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Michel Demuth

 

Éditions Robert Laffont – AILLEURS & DEMAIN

 

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Quatrième de couverture :

Car Dune produit l'Épice, drogue miracle, source de longévité et de prescience. Voici l'épopée prodigieuse de Paul Atréides, connu comme prophète sous le nom de Paul Muad'Dib, seigneur d'Arrakis et empereur appelé à devenir le messie de Dune.
Avec le cycle de Dune, Frank Herbert a brossé une fresque immense, digne, par l'intensité dramatique et le foisonnement des personnages, des plus grands chefs-d'oeuvre du roman historique classique.
On y perçoit aussi le bruit et la fureur des drames shakespeariens. Mais cette fresque ne se situe pas dans le passé. Elle se déploie dans l'avenir. Un avenir où les hommes naviguent entre les étoiles et peuplent un milliard de mondes. Parmi ces mondes, Dune, planète désertique où l'eau est plus précieuse que l'or et pour laquelle se battent les deux grandes familles des Atréides et des Harkonnen.

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

C’est Lea Touch Book, admin du groupe FB Picabo River Book Club qui a su me donner envie de lire ce livre que j’évitais.

 

Mon avis :

J'ai été quelque peu déstabilisée au départ par tous les termes inconnus qui renvoient au Lexique de l'Imperium en fin d'ouvrage. Mais rapidement j'ai été prise dans l'histoire et au bout de trente pages je n'y pensais plus.
Et puis je suis allée voir le film au cinéma, chose que je ne fais jamais pendant une lecture mais qui m'a aidée finalement à situer les différents éléments.

L'eau, cette denrée essentielle à la vie sur Arrakis, dont il ne faut en aucun cas gaspiller la moindre goutte et qui donne à ce roman des vrais relents d'écologie… dans ce monde aride, on prend vraiment conscience de sa valeur.

Que dire à part que j'ai trouvé l'histoire passionnante, haletante, profonde et incroyablement addictive.
C'est l'éternel recommencement des luttes de pouvoir, des religions qui servent à asservir, comme si tous les peuples devaient être indéfiniment coincés dans le même schéma immuable.
C'est peut-être que les hommes et les civilisations se suivent et se ressemblent.

J'ai aimé être régulièrement invitée dans les pensées des différents protagonistes, j'ai trouvé ça très éclairant quant aux possibilités qui se profilaient, à la duplicité de certains, et aux projets et désirs de ceux dont on lit les pensées.

J'ai néanmoins un peu de difficulté à imaginer que dans plusieurs millénaires, les êtres doués d'une pensée concrète seront toujours assujettis à des superstitions.

Frank Herbert a construit un univers complexe et futuriste, et pourtant intemporel. Par certains aspects, les luttes de pouvoir, les perfidies et trahisons, les religions toutes-puissantes, et le système impérialiste m'ont évoqué l'Antiquité mais aussi le Moyen-Âge, à la différence qu'il y a là des natifs de différents mondes dont certains ont des pouvoirs télépathiques, de prescience ou encore télékinésiques.

Je ne saurais dire si j'ai aimé un peu, beaucoup, passionnément… je pense que je le saurai avec le temps.

 

 

Citations :

Page 246 : On prête l’oreille aux hordes, aux cris de ceux qui chassaient nos ancêtres en un passé si lointain que seules nos cellules les plus primitives s’en souviennent. Les oreilles voient. Les narines voient.

 

Page 592 : Tous les hommes cherchent la lumière. La Religion n’est que la façon la plus ancienne et la plus vénérable de trouver un sens à l’univers créé par Dieu. Les savants cherchent les lois des évènements. Le rôle de la Religion est de découvrir la place de l’homme dans cette légalité.

 

 

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Mon avis : incident au fond de la galaxie - Etgar Keret

Publié le par Fanfan Do

Traduit de l'hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech

 

Éditions Point

 

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Quatrième de couverture :

" Humour noir, poésie, absurde... Le génie israélien est de retour. "


Le Figaro

Un employé de cirque accepte d'être envoyé dans le ciel comme un boulet de canon ; le jeune pensionnaire d'un étrange orphelinat découvre qu'il est un clone d'Adolf Hitler ; un accidenté de la route perd la mémoire et se retrouve dans une pièce virtuelle avec une femme virtuelle, à moins que ce ne soit l'inverse...

Facétieuses, corrosives et brillantes, les vingt-deux nouvelles d'Incident au fond de la galaxie manient le virtuel et le fantastique pour faire surgir de profondes réflexions sur le deuil, la solitude et les stigmates de l'Histoire.

Né en 1967 à Tel Aviv, Etgar Keret est écrivain et réalisateur. Il est l'auteur de plusieurs recueils de nouvelles traduits dans une quarantaine de langues, parmi lesquels 7 années de bonheur, disponible chez Points. Incident au fond de la galaxie a reçu le prix Sapir, le plus prestigieux prix littéraire en Israël.


 

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

J’ai reçu ce livre dans le cadre de Masse Critique avec Babelio

 

 

Mon avis :

Il s'agit là d'un recueil de 22 nouvelles, parfois très courtes, mais pleines d'une ironie fantasque. On sourit de la malchance, des drames et même de la mort.
Cependant, bien que le titre fasse penser à de la science-fiction, que nenni ! Il y en a quelques unes, mais nous sommes là surtout dans des tranches de vies tragi-comiques et ça fait du bien.
Quoique, une des nouvelles, Fenêtres, avec quelque chose d'un peu futuriste était angoissante au point que je ne l'ai pas aimée du tout.

Mais ce qui paraît être des nouvelles fantaisistes sont en fait des vrais sujets existentiels, tels que les liens parents-enfants ou encore la peur de l'invisibilité, le besoin d'être généreux, l'égoïsme, la futilité, la judéité, Dieu ou plutôt de la mort de Dieu, l'humanité, la vengeance.
Certaines nouvelles sont restées obscures pour moi, je n'en ai pas compris le sens. Je trouve ça dommage, j'aurais aimé réussir à décoder ce qu'il y avait derrière chaque histoire car j'aime beaucoup la façon qu'a 
Etgar Keret de traiter ses sujets.

 

 

Citations :

Page 10 : Il faut que tu comprennes que pour être un homme-canon, t’as pas besoin d’être souple ou rapide ou fort, il suffit que tu sois seul et malheureux.

 

 

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Mon avis : Memorial Drive - Natasha Trethewey

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Céline Leroy

 

Éditions de l’Olivier

 

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Quatrième de couverture :

Le 5 juin 1985, Gwendolyn est assassinée par son ex-mari, Joel, dit « Big Joe ». Plus de trente ans après ce drame qui a changé sa vie, Natasha Trethewey, sa fille, affronte enfin sa part d’ombre en se penchant sur le destin de sa mère. Tout commence par un mariage interdit entre un homme blanc et une femme noire. Leur fille métisse, Natasha, apprend à vivre sous les regards réprobateurs. Sa peau est trop claire pour les uns, trop foncée pour les autres. Lorsque Gwendolyn quitte son mari, elle pense s’affranchir, trouver enfin la liberté. Mais Joel, vétéran du Vietnam épousé en secondes noces, se révèle un manipulateur né, irascible et violent. Elle parvient malgré tout à le quitter. Rien ne pourra enrayer la spirale tragique du destin de Gwendolyn : elle meurt en 1985, tuée par balle. Le meurtrier : Joel, dit « Big Joe ».


Dans ce récit déchirant, Natasha Trethewey entremêle la trajectoire des femmes de sa famille et celle d’une Amérique meurtrie par le racisme.. Elle rend à sa mère, Gwendolyn Ann Turnbough, sa voix, son histoire et sa dignité.


 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Il s’agissait d’un partenariat entre editions de l'Olivier et le Picabo River Book Club pour lequel j’ai postulé et où j’ai eu la chance de gagner un exemplaire.

 

 

Mon avis :

Ce livre nous raconte le deuil, la perte de sa maman. Ce deuil impossible en temps normal, devenu pire selon les circonstances. Comment on devient adulte brutalement alors même que la vie s'effondre.


Natasha Trethewey, métisse née en 1966, époque où le mariage interracial était interdit dans vingt et un états, retrace l'histoire de sa mère, noire, et de son père, blanc, qui pensaient que l'amour peut vaincre tous les tabous, et de son statut, ni noire ni blanche et pourtant les deux.

Son enfance, qui paraît être idyllique est néanmoins émaillée de jugements racistes sur le couple que forment ses parents, par des blancs qui s'arrogent ce droit.

Un jour le couple parental se sépare, et plus tard un autre homme arrive, qui aura le visage de la mort.

C'est fascinant la façon dont l'autrice retrace ce passé qu'elle avait voulu gommer et que, du présent, elle ait cette impression que tout était déjà joué, que leur destin funeste les attendait alors que tous les signaux d'alarme étaient là pour empêcher la tragédie d'arriver.

À travers ses rêves et ses souvenirs enfouis, elle nous parle de sa mère et du coup de toutes les mamans, omniprésentes, qui nous tiennent la main tout au long de nos vies, encore bien après qu'elles aient dû nous laisser continuer le chemin sans elles... nous ne sommes jamais sans Elle.

C'est une histoire poignante, un long cri silencieux rempli de douleur. C'est révoltant et douloureux à lire. Ça nous raconte l'abus de certains hommes qui se croient détenteurs de la vie de leur compagne, c'est la chronique d'une mort annoncée et la chute dans un gouffre sans fond pour ceux qui restent.
Hélas, les uxoricides perdurent, donnant le sentiment que quelque chose échappe à la société qui ne parvient pas à juguler cette abomination.

Ce récit d'une mort qui semblait évitable mais ne l'a pas été m'a fait revenir en mémoire une phrase d'
Arthur Rimbaud à sa sœur : J'irai sous la terre et toi tu marcheras dans le soleil.
La tristesse m'a submergée car une Maman c'est l'univers tout entier.
Les années et les décennies passent, le manque reste. C'est aussi ce que nous dit
Natasha Trethewey.

 

 

Citations :

Page 17 : Voilà comment le photographe l’a portraiturée : sa robe est aussi noire que la toile derrière elle si bien que, à l’exception de son visage, tout son corps fait partie de cette obscurité dont elle émerge comme des profondeurs de la mémoire.

 

Page 52 : Quel que soit l’espoir qu’elle avait pu nourrir au début, quand ils sont tombés amoureux, pensant que l’amour suffirait à contrer les défis créés par le racisme, le pays lui avait démontré qu’elle avait eu tort : que l’amour seul serait incapable de ma protéger.

 

 

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Mon avis : Moi ce que j'aime c'est les monstres - Emil Ferris

Publié le par Fanfan Do

Éditions Monsieur Toussaint Louverture

 

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Quatrième de couverture :

Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, est une fan absolue des fantômes, vampires et autres morts-vivants. Elle se voit d'ailleurs comme un petit loup-garou : d'après elle, dans ce monde, il est plus facile d'être un monstre que d'être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, au retour de l'école, Karen apprend la mort de sa belle voisine, Anka Silverberg, une survivante de l'Holocauste. Elle décide alors de mener l'enquête et va vite découvrir qu'entre le passé d'Anka au coeur de l'Allemagne nazie, son quartier en pleine ébullition et les drames qui, tapis dans l'ombre de son quotidien, la guettent, les monstres bons ou « pourris » sont des êtres comme les autres, complexes, torturés, fascinants. Conçu comme le journal intime d'une artiste surdouée, c'est un livre époustouflant.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

On me l’a offert à Noël 2019 et j’ai mis beaucoup de temps à le lire parce que je ne lis pas de romans graphique. Et puis ma fille a eu besoin que je le lise afin de pouvoir lui donner mon avis sur une chronique qu’elle devait en faire dans le cadre de ses études.

 

Mon avis :

J'ai adoré le graphisme qui est vraiment superbe, essentiellement en noir et blanc mais avec par endroits des touches de couleurs, voire des planches hyper colorées par moments.
J'ai adoré la mise en page, le fait que ce soit comme dessiné sur les feuilles lignées et perforées d'un cahier à spirale.
Par contre, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire au tout début car je l'ai trouvée décousue, même si je comprenais la représentation de Karen qui se voit en loup-garou.

Karen ? C'est une graine d'artiste, raillée et harcelée par ses "camarades" de classe, narratrice de cette histoire qu'elle nous offre tel un journal intime, plus dessiné qu'écrit.
Elle nous fait voyager dans l'art, nous parle des règles qui le régissent, nous émerveille, nous raconte Deeze, son frère qui l'y a initiée. Elle nous parle d'Anka, morte de façon suspecte dans son immeuble, mort sur laquelle elle décide d'enquêter, nous parle d'un drame personnel qu'elle vit, de ce qu'elle comprend du haut de ses dix ans et de ce qu'elle imagine et des drôles de personnages qui jalonnent son récit, et c'est rempli d'une espèce de fantasmagorie gothique. Les mises en page et la façon dont les textes sont posés sur la feuille donne du bruit et du mouvement et nous font pénétrer dans le monde de Karen. J'ai trouvé ça parfois onirique et toujours éblouissant.

Ce journal intime ne nous raconte pas qu'une histoire, mais aussi une page d'Histoire très sombre. En fait c'est foisonnant, beau et envoutant, et moi qui avais hâte d'arriver à la fin pour tout savoir, je me retrouve avec plein de points d'interrogation en orbite autour de ma tête. Et là, la seule chose qui me vient, c'est "PITIÉ 🙏 !!! LE DEUXIÈME TOME S'IL VOUS PLAÎT 🥺🥺🥺!!!"

 

 

 

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