Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

dystopie

Mon avis : Hunger Games Tome 3 La révolte – Suzanne Collins

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Guillaume Fournier

 

Éditions Pocket Jeunesse

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Je m'appelle Katniss Everdeen.
Je devrais être morte.
Maintenant je vais mener la révolte.
Contre toute attente, Katniss a survécu une seconde fois aux Hunger Games. Mais le Capitole crie vengeance. Katniss doit payer les humiliations qu'elle lui a fait subir. Et le président Snow a été très clair : Katniss n'est pas la seule à risquer sa vie. Sa famille, ses amis et tous les anciens habitants du district Douze sont visés par la colère sanglante du pouvoir. Pour sauver les siens, Katniss doit redevenir le geai moqueur, le symbole de la rébellion. Quel que soit le prix à payer...

 

 

Mon avis :
Katniss est dans l'expectative, dans le doute absolu mais aussi la paranoïa. Elle ne comprend pas vraiment ce qui s'est produit. Comme toujours elle se demande à qui elle peut faire confiance. Elle erre dans les ruines de ce qui fut le district Douze et se sent responsable de tous les malheurs car elle est une forte tête, totalement ingérable et elle pense que ce qui est arrivé est la punition de son comportement.

La guerre est là, entre les districts et le Capitole, mais surtout le district Treize qui est armé et surentraîné et qui vit dans une sorte de règlement militaire avec tout ce que ça entraîne de contraintes et d'obéissance. Et bien sûr, Katniss, l'électron libre, n'aime aucune de ces deux choses. Mais tous luttent pour abattre Coriolanus Snow et le Capitole dans le but d'installer la démocratie.

Ce tome trois est absolument passionnant. Il est très violent mais différemment des précédents. On y voit toute la perfidie et la mégalomanie des dirigeants. Leurs méthodes sont abominables pour arriver à leurs fins. On tremble pour nos héros, mais pas de la même manière ni pour les mêmes raison que dans les tomes un et deux. On se trouve plongé dans plein de moments douloureux. L'autrice est parvenue à merveille à renouveler l'intérêt de l'histoire, où plutôt à le faire durer, à trouver un nouvel angle.
Le côté exaspérant, c'est la propension à l'autoflagellation de Katniss. À chaque mort, elle pense que c'est de sa faute. J'y ai trouvé un petit côté égocentrique de croire que les gens meurent pour elle alors qu'ils meurent pour la liberté. À moins que ce soit parce qu'elle n'a pas vraiment eu d'enfance que son regard sur le monde est biaisé.

À travers cette dystopie, c'est notre époque et nos sociétés qu'on aperçoit. Ça y ressemble tellement, avec cet individualisme forcené, le narcissisme exacerbé, la frivolité, la vacuité ambiante et la futilité de beaucoup qui en oublient les misères du monde d'en bas. Sans oublier les dictateurs mégalomanes et cyniques.

Alors, les américains ont vraiment une morale très différente de la nôtre. Je les trouve toujours beaucoup trop dans le jugement, même face à des impondérables, comme s'ils leur fallait absolument des coupables, des boucs émissaires. Néanmoins j'ai adoré ! J'ai tremblé, j'ai été en colère, j'ai été triste, mais j'ai espéré, beaucoup. Car, comme il s'agit du dernier tome, je me suis demandée, un peu inquiète, qui l'autrice allait faire mourir. On est embarqué tout le long et ce dernier opus clôt magnifiquement l'histoire, avec un épilogue que j'ai trouvé vraiment à la hauteur.

 

Citations :

Page 44 : Mais on ne vous ressert jamais ici. La nutrition a été élevée au rang de science. Chacun quitte la table avec suffisamment de calories pour tenir jusqu’à son prochain repas, rien de plus, rien de moins.

 

Page 95 : Franchement, j’ai du mal à considérer nos ancêtres comme une référence. Ils nous ont mis dans de beaux draps, avec leurs guerres et la ruine de la planète. De toute évidence, ils se moquaient bien de ce qui arriverait à leurs descendants.

 

Page 403 : Pour l’instant, nous sommes dans cette période bénie où chacun s’accorde à reconnaître que les horreurs récentes ne devraient jamais se répéter. Mais la mémoire collective est généralement de courte durée. Nous sommes des êtres versatiles, stupides, amnésiques et doués d’un immense talent d’autodestruction.

 

 

 

Voir les commentaires

Mon avis : Hunger Games Tome 2 L’embrasement – Suzanne Collins

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Guillaume Fournier

 

Éditions Pocket Jeunesse

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Les jeux continuent !
Plus terribles que jamais...
Après le succès des derniers Hunger Games, le peuple de Panem est impatient de retrouver Katniss et Peeta pour la Tournée de la victoire. Mais pour Katniss, il s'agit surtout d'une tournée de la dernière chance. Celle qui a osé défier le Capitole est devenue le symbole d'une rébellion qui pourrait bien embraser Panem. Si elle échoue à ramener le calme dans les districts, le président Snow n'hésitera pas à noyer dans le sang le feu de la révolte. À l'aube des Jeux de l'Expiation, le piège du Capitole se referme sur Katniss...


 

 

Mon avis :
Le tome 1 se termine sur quelque chose en suspens qui ne donne d'autre choix que de poursuivre la saga avec le Tome 2.

Dans cette suite, les vainqueurs vont devoir passer beaucoup de temps en représentation, un peu comme les miss XD. Ils ne s'appartiennent plus, ils sont devenus publics et servent les intérêts et l'image du Capitol. Et on voit à quel point ce qui est appelé Télé-réalité est en fait totalement scénarisé.

Alors que les jeux sont passés, donc le danger en principe écarté, j'ai trouvé ce deuxième opus beaucoup plus inquiétant que le précédent. Parce que Katniss la rebelle a défié le Capitole durant les Hunger Games, une menace sourde plane autour d'elle et Peeta mais aussi sur ses proches et dans certains districts. Une répression sans pitié s'installe. Et un espoir semble apparaître, une lumière dans cet enfer, mais à quel prix ? La perfidie d'un pouvoir sans foi ni loi, des règles truquées car sans cesse modifiées. Il se trouve que le président Snow est un être abject et retors. Mais sans doute est-ce parce que le pouvoir corrompt.

Ce deuxième tome est tellement mieux que le premier ! Les personnages sont devenus passionnants, et leurs liens très forts. J'aime énormément Peeta et Haymich depuis le premier tome. Néanmoins j'ai commencé à m'attacher à Katniss qui est, depuis quasiment le début de sa vie, une survivante. Cependant, on dirait la chronique de nombreuses morts annoncées et on se demande ce qui va advenir car des nouveaux jeux effarants commencent : l'Expiation. On est là dans une sorte de théâtre de marionnettes, totalement effroyable et passionnant. Des alliances se créent, qui rendent l'idée de tuer les adversaires très compliquée. Et on se prend à espérer que plus d'un s'en sortira.
On atteint des sommets de cruauté, psychologique mais pas que. Et la fin est absolument inattendue !

Un tome 2 totalement addictif qui se dévore. Des éléments se sont mis en place dans cet opus, qui donnent envie de poursuivre pour savoir. Et à l'attaque du tome 3 !!!

 

Citations :

Page 55 : — Quand elle sera plus grande, dit Venia d’un air farouche, il sera bien obligé de nous laisser faire.

Les laisser faire quoi ? Me gonfler les lèvres comme celles du président Snow ? Me tatouer les seins ? Me teindre en magenta et m’implanter des joyaux sous la peau ? Tracer des cicatrices ornementales sur mon visage ? Me doter de griffes, ou de moustaches de chat ? J’ai vu toutes ces choses et bien d’autres sur les gens du Capitole. Savent-ils seulement à quel point ils paraissent monstrueux à nos yeux ?

 

Page 88 : Je n’ai pas l’habitude qu’on me touche, sauf Peeta ou ma famille, et parmi les créatures qui me répugnent, je place les juges bien avant les asticots.

 

Page 241 : En tant que fille du Douze, je suis la dernière à passer. La salle commune devient de plus en plus silencieuse à mesure que les tributs partent à tour de rôle. Difficile de conserver une attitude irrévérencieuse et indestructible. En regardant les autres franchir la porte, je ne peux m’empêcher de penser qu’il ne leur reste plus que quelques jours à vivre.

 

 

 

Voir les commentaires

Mon avis : Hunger games Tome 1 – Suzanne Collins

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Guillaume Fournier

 

Éditions Pocket Jeunesse

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Les Hunger Games ont commencé.
Le vainqueur deviendra riche et célèbre.
Les autres mourront...
Dans un futur sombre, sur les ruines des États-Unis, un jeu télévisé est créé pour contrôler le peuple par la terreur.
Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette sinistre téléréalité, que tout le monde est forcé de regarder en direct. Une seule règle dans l'arène: survivre, à tout prix.
Quand sa petite sœur est appelée pour participer aux Hunger Games, Katniss n'hésite pas une seconde. Elle prend sa place, consciente du danger. À seize ans, Katniss a déjà été confrontée plusieurs fois à la mort. Chez elle, survivre est comme une seconde nature...


 

 

Mon avis :
Une dystopie en littérature jeune adulte !!
Un jeu télévisé, où il faut s’entre-tuer car il ne peut en rester qu'un ! Et on remet ça tous les ans !? Évidemment ces sujets ont déjà été plus ou moins traités, restait à savoir si j'allais être convaincue…

Donc un futur sinistre, sur les ruines de l'Amérique du Nord devenue Panem, où les injustices ont perduré mais en pire. En effet, c'est un peu Les misérables au temps de la technologie. Une zone géographique divisée en districts, où les gens crèvent de faim et sont privés de liberté, pendant que d'autres, au Capitole, sont privilégiés. Ceux-ci ont eu l'idée de créer les jeux du cirque du futur pour maintenir le peuple dans l'asservissement et la terreur et bien leur rappeler que s'ils se révoltent, ils perdront. Les Hunger Games sont une punition, une piqûre de rappel annuelle. Tous les ans, vingt-quatre enfants de douze à dix-huit ans sont tirés au sort pour s’entre-tuer devant des caméras et un public avide de sang.

Ce qui est ressorti pour moi au bout d'une centaine de pages, c'est que Katniss, la narratrice, m'exaspère. Je ne l'ai pas aimée. Je l'ai trouvée hargneuse, froide, calculatrice. Mais il est vrai qu'elle a été obligée de grandir trop vite, de subvenir aux besoins de sa mère et de sa petite sœur. En réalité elle est assez ambivalente, elle s'est forgé une énorme carapace ce qui fausse sa relation aux autres. Et donc, j'ai quand-même fini par la trouver attachante tout en continuant à ne pas pouvoir la cerner.

Ce roman a ceci d'étrange que, s'agissant d'une dystopie, la cruauté et l'horreur de la vie paraissent banales. Mais lorsque les premiers enfants meurent pendant les Hunger games, on se rend soudain réellement compte que ces "gladiateurs" là ne sont que des gamins, sacrifiés par une société ignoble, pour un public superficiel qui se réjouit et se délecte de la souffrance et de la peur. À ce moment là j'ai moi-même réalisé que des enfants mouraient parce que des adultes le désiraient. Et ça a fini par toucher la corde sensible. Il y a des personnages affreux, d'autres attachants et certains ambigus pour lesquels il est difficile de se faire un avis. Et à part que ça se passe dans un monde dégueulasse avec une télé-réalité extrême, je ne suis pas sûre qu'il soit si différent du nôtre. Peut-être un peu plus ignoble, mais à peine.

J'ai mis un peu de temps à lire cette histoire, et voilà qu'il m'arrive quelque chose d'inédit… En refermant ce livre je ne suis pas capable de savoir ce que j'en ai pensé ni comment je l'ai aimé : un peu, beaucoup ?
Je suppose qu'il va faire son chemin. En attendant j'ai attaqué le tome 2.

 

Citations :

Page 24 : Arracher des enfants à leurs districts, les obliger à s’entre-tuer sous les yeux de la population : c’est ainsi que le Capitole nous rappelle que nous sommes entièrement à sa merci et que nous n’aurions aucune chance de survivre à une nouvelle rébellion. Quelles que soient les paroles, le message est clair : « Regardez, nous prenons vos enfants, nous les sacrifions, et vous n’y pouvez rien. Si vous leviez seulement le petit doigt, nous vous éliminerions jusqu’au dernier. Comme nous l’avons fait avec le district Treize. »

 

Page 156 : Soixante secondes. C’est le temps durant lequel nous sommes tenus de rester sur nos plaques métalliques, avant qu’un gong nous libère. Si vous en descendez avant, une mine antipersonnel vous arrache les jambes.

 

 

 

Voir les commentaires

Mon avis : L’ultime guerre – Anna Raymonde Gazaille

Publié le par Fanfan Do

Éditions LE MOT ET LE RESTE

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Dans un monde dystopique, une secte nommée les Adeptes du Tout-Puissant sème la terreur dans les Territoires du Sud. Depuis les Territoires du Nord, des soldats et la Légion des Guerrières de la liberté luttent contre leur invasion et l’asservissement des femmes qu’ils tentent brutalement d’imposer. Ainsi débute l’odyssée de Tessa, une enfant soldat errant sur un champ de bataille, recueillie par trois Guerrières avec lesquelles elle entame un long et périlleux voyage à travers les ruines d’un monde dévasté. S’accrochant aux liens tissés avec ses sœurs d’armes, elle s’acharne à survivre, en dépit de tout ce qu’elle a subi, apprivoisant les fantômes qui la hantent. Son périple et cette quête vers la terre nordique feront surgir en elle un puissant sentiment d’appartenance à une humanité qu’elle avait condamnée.


 

 

Mon avis :
Dans un futur indéterminé le monde a basculé. Des hordes d'hommes asservissent les femmes, qui sont reléguées au statut d'inférieures, de ventres, d'esclaves. "Les armes étaient interdites, mais nous savions tous que les plus puissants en possédaient. C'est ce qui faisaient d'eux les plus puissants." Tessa, une orpheline de douze ans, nous raconte ce monde en ruine, ces villes détruites, ces édifices si hauts qu'on n'en distingue pas le sommet mais aussi la peur, la douleur et le deuil.
Des femmes, les Combattantes du Nord, luttent. Ce sont les Guerrières de la liberté.
On en revient toujours à cette réalité sordide énoncée par 
Simone de Beauvoir "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question." Alors l'apocalypse.
Mais dans ce monde, quasiment personne n'a de droits, sauf les plus forts.

Tessa suit trois Guerrières, Manu, Pat et Cum, qui doivent rejoindre leur bataillon. À partir de là, on change de narratrice au gré des chapitres. On découvre ce monde en guerre, le fanatisme contre la liberté, avec des villes çà et là dont certaines tentent la neutralité mais vivent dans la corruption, pendant que d'autres sont presque des modèles de démocratie. le Sud où règnent la guerre et la mort, le Nord où la civilisation a perduré.

À travers ces lignes on sent la rage de ces femmes qui luttent pour leur liberté. Toutes ont perdu beaucoup, elles se battent pour ce qui leur reste : elles-mêmes, leurs choix, leur libre arbitre et une societe égalitaire. C'est dans ce monde là que Tessa va devoir avancer à l'aveugle en se méfiant de tout le monde. Pourtant il ne m'a pas semblé si différent du nôtre. Partout le fanatisme religieux explose, le sexisme et l'intolérance aussi, ainsi que le patriarcat et ses prérogatives que certains veulent voir perdurer au détriment des femmes et de leur liberté. Ce roman, c'est peut-être le monde de demain dans une perspective cauchemardesque.

Alors, j'ai bien aimé. Ça se lit bien et on est embarqué dans ces vies cabossées de femmes. Cependant j'ai trouvé que plusieurs personnages auraient gagné à être plus approfondis, moins éphémères. Et puis l'ensemble m'a semblé un peu fourre-tout, avec un mélange de sociétés et d'époques qui seraient réunis dans un espace assez réduit tout en étant aux antipodes les unes des autres. Un peu comme si un univers barbare côtoyait une société plutôt bien rangée, Mad Max VS Bienvenue à Gattaca. Presque un anachronisme. Néanmoins, une dystopie féministe, moi je dis bravo !
Merci à Babelio Masse Critique et aux Éditions le Mot Et le Reste.

 

Citations :

Page 16 : Dans le camp, il y avait bien sûr des hommes, beaucoup moins nombreux que les femmes et les enfants, mais ils commandaient. Ils formaient des bandes, la plupart du temps rivales. Ils se battaient, trafiquaient. Les armes étaient interdites, mais nous savions tous que les plus puissants en possédaient. C'est ce qui faisaient d'eux les plus puissants.

 

Page 27 : Tout brûle. Je songe aux dépouilles des guerrières qui gisent parmi tous ces livres. Dans le ciel flamboyant du couchant s’élèvent les flammes tout aussi rougeoyantes. J’aimerais que les mots de toutes les histoires incendiées crient leur colère.

 

Page 42 : J’ai demandé à Cum ce qu’elle en pensait. Elle a plongé ses yeux dans les miens : « Les dieux n’existent pas. Pas plus celui de ces déments qui enferment les femmes en cage et les traitent en esclaves, que les déesses, créatrices de cette humanité qui court à sa perte. »

 

Page 105 : Quand il ne reste que ton corps et à peine de quoi le couvrir, la valeur de la liberté prend toute la place et la vie s'allège pour ne plus désirer que l'essentiel.

 

 

 

Voir les commentaires

Mon avis : Parcourir la Terre disparue – Erin Swan

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Juliane Nivelt

 

Éditions Gallmeister

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

En 1873, Samson, chasseur de bisons fraîchement immigré, parcourt les Grandes Plaines, plein d’optimisme devant son nouveau pays.
En 1975, Bea, adolescente enceinte et mutique, arpente le même paysage, et finit par atterrir dans une institution où un psychiatre s’efforce de déchiffrer ses dessins.
En 2027, après une série de tornades dévastatrices, un ingénieur abandonne son existence routinière pour concevoir une ville flottante sur le site de ce qui fut La Nouvelle-Orléans, où il fonde avec sa fille poétesse une communauté de rêveurs et de vagabonds.
En 2073, la Terre est entièrement noyée, et la jeune Moon n’a entendu à son propos que des histoires. Vivant sur Mars, elle s’interroge sur l’avenir de son espèce.
Parcourir la Terre disparue est l’histoire d’une famille, de celles et ceux qui, génération après génération, héritent d’un même rêve. Avec la même pugnacité et le même espoir, ils tentent de survivre sur une Terre qui se couvre lentement d’eau.


 

 

Mon avis :
Cet étrange roman m'a semblé, de prime abord, empli de solitudes et d'angoisses. Quelque chose d'hypnotique nous emmène à travers les vies de Samson, Moon, Bea, Paul, Kaiser, Michel-Ange, Penelope, Eva. C'est oppressant et addictif à la fois. On part de 1873 pour aller en 2073 puis en 1975 et ainsi de suite. Tous ces personnages sont de la même lignée ou très proches. On fait des allers-retours dans le temps, dans un désordre chronologique étudié. C'est quasi-hypnotique, on est emporté de lignes en lignes, de pages en pages sans avoir envie d'en sortir. Il y a tant de poésie dans ces mots, tant de justesse.

La narration m'a beaucoup évoqué la tradition orale, ces histoires familiales ou tribales qu'on se transmettait de génération en génération. Chaque personnage finit par composer un bout de la légende.
Un don de prescience incontrôlé dont chaque membre de la lignée semble avoir hérité.
Le cauchemar récurent d'un homme marchant dans un désert.
Une étoile rouge.
Le réchauffement climatique, les tempêtes, la montée des eaux, l'exode des populations, un avenir redoutable.

C'est un roman de fin du monde, de fin d'un monde et il m'a parfois donné envie de pleurer à l'idée de tout ce qu'on avait à perdre, de tout ce qu'on va perdre, par notre faute.
C'est tout à la fois de l'anticipation, de la science fiction, une dystopie et un roman écologiste. C'est terrifiant et beau. Ça nous parle d'un monde dévasté, d'avenir, de rêve, d'utopie, de folie.

J'ai trouvé ce roman d'une beauté calme et envoûtante. Il m'a totalement émerveillée. J'aurais voulu qu'il dure encore et encore. J'ai infiniment aimé les personnages, les lieux, les descriptions, tout, absolument tout.
Quand un roman m'enveloppe à ce point dans son ambiance, dans son propos, alors je me sens comblée. Et je me dis que j'ai de la chance d'aimer les livres car ils nous offrent des univers parallèles, d'autres vies dans la vie.
Ah vraiment !! Pourquoi ne l'ai-je pas lu avant ?

 

Citations :

Page ,97 : Même si elle n’en a pas envie, même si elle entend le cerf tousser sa peur et sa solitude aussi vaste que le ciel, elle s’exécute.

 

Page 100 : Selon mon père, les Américains étaient des hommes d’honneur qui se battaient pour la liberté. (Il rit.) La merveilleuse liberté de vendre, d’acheter, d’être de bons chrétiens et de violer ces terres. On aurait dû foutre la pais aux Indiens.

 

Page 127 : Il a vécu dans cinq familles d’accueil. Il se rappelle les sols à cause du temps qu’il a passé à les scruter — linoléum gris, moquette orange, contreplaqué souillé de taches de peinture. Certains parents s’intéressaient à lui, le bombardant de questions. La plupart l’ignoraient, déposant sur la table une barquette réchauffée au micro-ondes sans croiser son regard.

 

Page 157 : Paul se demande quel effet cela fait, de savoir d’où on vient.

 

Page 201 : Cette vie est merdique, Paul. Le moins qu’on puisse faire, c’est d’y injecter un peu de beauté.

 

Page 251 : Je quittais Kansas City pour suivre Pa. Nous faisions le même cauchemar, où un homme sans visage marchait dans le désert. Nous étions père et fille. Nous étions liés. Je ne pouvais y échapper.

 

Page 345 : Si on regarde une chose suffisamment longtemps, peu importe combien elle est fantastique, elle finit par devenir banale.

 

 

 

Voir les commentaires

Mon avis : Chasse à l’homme – Gretchen Felker-Martin

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Héloïse Esquié

 

Éditions Sonatine

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Une épidémie a transformé tous les êtres humains à haut niveau de testostérone en des créatures uniquement mues par leurs besoins les plus primaires : se nourrir, violer, tuer. Tous les individus masculins sont ainsi devenus des zombies. Beth et Fran, deux femmes transgenres, sont chasseuses d'hommes. Elles ont en effet besoin d'absorber les œstrogènes contenus dans les testicules de ces derniers pour éviter la contagion. Bientôt, elles vont devoir affronter une armée de féministes radicales, qui haïssent davantage encore les transgenres que les hommes.


 

 

Mon avis :
On entre directement dans le vif du sujet avec un zombie répugnant dont on apprend que c'est à cause de sa testostérone qu'il en est là. Car oui, un immonde virus, le T. rex, transforme tous ceux dont le taux de testostérone est élevé. Donc les hommes sont touchés ainsi que les trans nés garçons qui n'ont pas eu le temps d'achever leur transition en se faisant faire une orchidectomie (oh le joli mot pour designer quelque chose de visuellement pas très beau MDR). Dès lors, ils ne pensent plus qu'à dévorer, tuer, violer.

Des trans femmes doivent consommer des testicule de zombies riches en œstrogènes pour contrer le virus qui risque de s'attaquer à eux. Iels (ah que ce pronom est pratique !) sont aussi la cible de TERF, féministes radicales, qui veulent les éradiquer car elles haïssent tout ce qui porte un chromosome Y, qu'iel soit devenu(e) femme ou pas. Donc pour Fran et Beth, deux trans femmes, il y a la traque des zombies pour leur becqueter les roubignoles tout en faisant attention de ne pas devenir leur objet sexuel et leur repas car ces derniers sont retournés à un état primaire, et la fuite devant une bande de TERF hyper agressives et dangereuses. La survie en permanence, le danger absolument partout et de toute nature. L'enfer sur terre.

Alors vu comme ça, ça peut paraître complètement déjanté ! Et vraiment c'est le sentiment que j'ai eu tout de suite. Mais ça traite d'un sujet de société terrible pour celleux qui le subissent : la transphobie. Et en amont, le sentiment d'injustice d'être né dans le mauvais corps et de pas parvenir à l'aimer tel qu'il est, l'incompréhension et le rejet de la plupart des gens y compris la famille, et le mépris, et la haine. Et puis dans ce monde là, les femmes trans sont terrifiée par le danger que leur biologie interne leur fait courir, à savoir se transformer en zombie.

Comment fabriquer un avenir à l'humanité quand celle-ci est amputée d'une moitié indispensable à sa pérennité ?
Ce roman nous dit que l'être humain sait s'adapter, n'est jamais à bout de ressource, mais parfois en pure perte.

Agressions, viols, trafics d'êtres humains, un monde chasse l'autre et tout perdure, mais cette fois c'est dans une société matriarcale. Une multitude de viragos qui veulent créer un monde à leur image, qui ne vaut pas mieux que celui d'avant, celui des hommes.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui pourtant est d'une violence inouïe, où il est énormément question de sexe et de fureur guerrière dont l'unique but est de réduire à néant les porteurs du chromosome Y. On y trouve cependant infiniment d'amour, de loyauté, de solidarité et d'humour. Cette histoire est une déclaration d'amour et de sororité aux femmes transgenres et une dénonciation de l'intolérance.

 

Citations :

Page 16 : Sur son front, juste au-dessus de l’arête de son petit nez mutin en pente de ski, un tatouage austère : XX. Chatte certifiée 100 % naturelle par les Filles de la Sorcière-Qu’On-Ne-Peut-Pas-Brûler ou la quelconque divinité merdique du festival de musique Womyn’s du Michigan à laquelle la TERFocratie du Maryland prêtait allégeance. Merde.

 

Page 40 : Un hurlement d’homme s’éleva de nouveau dans les bois, pas très loin cette fois, et par un accord tacite, elles s’arrêtèrent pour regarder les oiseaux s’envoler des arbres en nuées tourbillonnantes. Beth se demanda, et ce n’était pas la première fois, s’ils se sentaient seuls, ces êtres qui étaient autrefois des hommes. Si leurs femmes, leurs mères, leurs filles, leurs copines et leurs dominatrices leur manquaient. Mais peut-être qu’ils étaient heureux désormais, libres de violer, de tuer et de manger qui ils voulaient, libres de chier, de pisser et de se branler dans la rue.

Peut-être ce monde était-il celui qu’ils avaient toujours voulu.

 

Page 152 : Pendant un an et demi, après avoir laissé tomber ses études, elle avait habité, au premier étage, un placard dégueulasse en guise de chambre, sortant à tour de rôle avec un casting tournant de colocs et d’ami.e.s d’ami.e.s : transboys maigrelets, gouines en cuir vénères, demi-sexuel.l.e.s à la coupe au bol à moitié ironique qui passaient des heures sur Tumblr à parler du genre et s’interrogeaient pour savoir si le nœud papillon était un marqueur de la lutte des classes, jusqu’à ce que chaque relation médiocre, inévitablement, se consume pour laisser place à une rancœur silencieuse, cassante.

 

Page 216 : Même si vous pensez sincèrement avoir eu une enfance de fille, en réalité, vous avez été élevés comme des hommes. Vous avez été élevés pour brutaliser, pour voler, pour mépriser les femmes qui vous ont élevés et ont sacrifié leur vie pour protéger la vôtre.

 

Page 346 : La fille battue lécha ses lèvres desséchées.
« Ce qu’on leur fait... » Sa voix était un croassement rauque, guère plus qu’un murmure. « C’est exactement la même chose que ce les hommes nous faisaient avant.

Ce sont des hommes.

Non. » La paupière de Karine se baissa. « Elles n’en sont pas, et je crois que vous le savez. »

 

 

 

Voir les commentaires

Mon avis : Gueule de Truie – Justine Niogret

Publié le par Fanfan Do

Éditions Critic

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

L'Apocalypse a eu lieu.

Pour les Pères de l'Église, elle a été causée par Dieu lui-même. Comme la Terre est morte, ils n'ont plus qu'un seul but : détruire le peu qui reste, afin de tourner une bonne fois pour toutes la page de l'humanité.

À leur service, Gueule de Truie, inquisiteur. Dès le plus jeune âge, on lui a enseigné toutes les façons de prendre la vie. Caché derrière le masque qui lui vaut son nom, il trouve les poches de résistance et les extermine les unes après les autres.

Un jour, pourtant, il croise la route d'une fille qui porte une boîte étrange, pleine de... pleine de quoi, d'abord ? Et pourquoi parle-t-elle si peu ? Où va-t-elle, et pourquoi prend-elle le risque de parcourir ce monde ravagé ? En lui faisant subir la question, Gueule de Truie finit par se demander si elle n'est pas liée à son propre destin, et si son rôle à lui, sa véritable mission, n'est pas de l'aider à atteindre l'objectif qu'elle s'est fixé, et peut-être même d'apprendre à vivre.


 

 

Mon avis :
Dans un monde dévasté, un enfant assiste aux tortures perpétrées par une sorte d'inquisition post-apocalyptique. Il sait qu'il est sur le point de devenir l'un d'eux et même s'il a peur, il ne dit rien. Cet enfant, c'est celui qui sera 
Gueule de Truie, qui aura la charge de superviser la capture des survivants pour les soumettre à la question afin d'éradiquer l'espèce humaine. Il n'est qu'un exécutant plein de colère et de haine, et son nom lui vient de son masque. Car son visage est caché. Et il obéit aveuglément aux Pères de l'Église.

Des humains errent sur cette planète que tout le monde dit morte, où çà et là se trouvent des forêts pétrifiées que toute vie a désertées. À la recherche de quoi ? Ou plutôt, que fuient-ils ? Ils se cachent partout, dans des immeubles en ruine, dans des sous-sols, dans les bois. Et pourquoi faut-il les anéantir ces humains apeurés ?

Ça frappe, ça écorche, ça injurie, ça torture, à tour de bras, c'est extrêmement violent.
Dans ce monde là, les dominants appliquent ce qu'ils interprètent comme étant la volonté de Dieu, comme dans le nôtre d'ailleurs, implacablement, férocement, sans faiblir, sans état d'âme. Ils dictent des lois ignobles et prétendent qu'elles sont divines : "Dieu n'est pas un hasard. Dieu est un secret et Dieu est un mystère".


Gueule de Truie a été endoctriné dès l'enfance dans la violence extrême et la haine de l'humanité. Il ne peut penser autrement. C'est ancré en lui, depuis toujours. Il faut tuer ces saloperies d'humains qu'il hait par dessus tout. Il se hait aussi lui-même et abhorre tout contact physique. Pourtant, un jour…

C'est poisseux, désespéré, nihiliste, et on se demande s'il y aura une lueur d'espoir au bout de ce tunnel de douleur et de sang. Beaucoup de pensées obscures et de souvenirs flous nous mènent à travers ce monde. 
Gueule de Truie croit obscurément que Dieu est omnipotent. D'autres savent ce qui est arrivé. le chemin qu'il croyait tout tracé pour lui va prendre des voies inattendues.

L'écriture de 
Justine Niogret est belle et addictive. Elle parvient à maintenir l'intérêt du lecteur tout en distillant avec lenteur et parcimonie les différents éléments de son récit. La violence est plus suggérée que décrite et c'est sans doute ça qui rend cette lecture possible sans tourner de l’œil.

La quête menée m'a semblée assez obscure, introspective, voire métaphorique et onirique. J'ai cru comprendre, et puis non, et puis peut-être, mais en fait pas sûr… J'ai pourtant beaucoup aimé. Mais je sens que je vais m'interroger longtemps sur ce qu'il y avait à comprendre. En réalité, je me demande si l'autrice n'a pas fait une telle fin pour amener le lecteur à se poser des questions existentielles et construire son propre épilogue.

 

Citations :

Page 19 : Le masque est neutre à l’intérieur ; protection, barrage. L’enfant respire. Il comprend que ce visage le retire du monde. Il serre sa veste autour de son cou, la ferme jusqu’au dernier bouton. Il note qu’il devra mieux les coudre, plus haut, plus serré, mieux cacher sa peau. Il n’est plus que cuir et métal. Chaque tache de rose est devenue une erreur.

 

Page ,25 : Dans le zoo, une femme pousse un long cri. Sans doute perchée sur une grille, un des morceau de métal planté dans le ventre. On est pressé, la Troupe n’a pas que ça à faire. Cette fois-ci, on évite les installations de croix ou les pendaisons.

 

Page 75 : Gueule de Truie fait attention avec l’homme. Il n’aimerait pas le casser. Il n’a même pas envie de le Questionner. Au début, oui, mais c’est passé. Le vieux a supporté beaucoup, déjà, et ses yeux vivent encore. Gueule de Truie sait quand l’esprit quitte le corps, quand il ne reste que la viande. Le vieux est toujours là.

 

Page 149 : Je crois que tu parles parce que tu voudrais forcer les choses dans des… Des. Des formes. Parce que les formes, tu peux les ranger. Mais des mots y’en a pas, quand on vit. T’as qu’à sentir. T’as qu’à comprendre ce qu’on peut pas dire.

 

Page 154 : Ça n’a rien à voir, il ajoute. Les corps. La façon de manger des autres. Là-bas ils étaient fous. C’était pour faire mal. Il n’y a rien à chercher. Envahir. J’ai vu la mer, une fois. C’est pareil. On peut pas être envahi. Ou comme l’orage. On peut pas le contenir. On ne peut pas l’emprisonner. Ce que tu cherches, là, ça n’a pas de sortie. Ils veulent faire mal au tonnerre, mais on ne peut pas lui faire mal.

 

Page 192 : Non, l’amour est mort bien avant le Flache. Trop servi, trop usé. Mis sur des gens incapables de le comprendre, ou de vivre ce qu’il risque de faire perdre. Fleurs, bagues, phrases de promesses, lettres, baisers figés, non. Non.

 

Page 217 : J’ai pris ton silence pour de l’intelligence. Mais j’aurais dû comprendre que ce que je pensais être toi n’était qu’un écho de moi-même, chuchoté dans le vide que tu représentes.

 

 

 

Voir les commentaires

Mon avis : Le programme – Sandra Dussault

Publié le par Fanfan Do

Éditions QuébecAmérique – Collection Magellan

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Victor pose un geste terrible qui l'oblige à fuir loin de chez lui. Il trouve refuge en forêt dans une curieuse communauté composée d'adolescents dysfonctionnels, souvent cruels. Mais qui sont ces jeunes ? Qu'est-ce qui les unit ? Et surtout, pourquoi Victor fait-il ces rêves étranges et si réels depuis qu'il est arrivé ?
Petit à petit, l'adolescent obtient des réponses… et souhaite aussitôt ne jamais avoir posé de questions.

SUSPENSE ORGANIQUE EN MILIEU CONTRÔLÉ

 


Mon avis :
En 2073, un futur proche, les villes sont terriblement polluées et les forêts meurent inéluctablement, attaquées par des insectes mutants et des maladies foudroyantes.

Victor a commis un geste terrible et doit s'enfuir. Il atterrit par hasard dans une communauté d'ados au cœur d'une forêt. Génial un lieu sans adulte ! Non ? Pas sûr…
En réalité c'est un lieu étrange, où rien n'est comme ailleurs, à part les jeunes, violents comme tous les humains, où personne ne porte son vrai nom : Bleu, Big, Torpille, Olive, Henri Quatre, Jujube, où il faut se méfier de tout le monde. C'est un panier de crabes, une humanité à l'échelle réduite. Et on se demande ce que tous ces gamins ont fait pour se retrouver là. Mais plus on apprend à les connaître plus on craint le pire.
Et pourquoi la nature est luxuriante alors que le reste du monde s'étiole ?...

J'ai beaucoup aimé Bleu (Victor) qui se pose énormément de questions, tout comme je m'en suis posé d'ailleurs, d'autant qu'il fait des rêves très étranges. Tout le monde a des secrets, il y a du suspense et des mystères. On se demande si le monde des adultes ne joue pas un jeu cruel avec ces enfants ou si ce n'est pas une sorte de démission face à une jeunesse devenue de plus en plus incontrôlable, voire une expérience malsaine.
Ce roman est un page turner, on est tenu en haleine du début à la fin, une angoisse de plus en plus prégnante nous étreint à mesure qu'on avance dans l'histoire.
Et le parler québécois est délectable pour quelqu'un qui, comme moi, rêve d'aller là-bas.

J'ai beaucoup aimé cette dystopie québécoise qui nous parle d'ados en perdition. Elle m'a terrifiée par moments. Je l'ai trouvée très imaginative mais aussi glaçante parfois, tellement le monde semble aller, depuis un certain temps, vers un modèle peu scrupuleux et sans éthique où seuls comptent la technologie et l'argent.
J'ai aimé de bout en bout, et la fin m'a cueillie même si je pressentais certaines choses.

Reçu dans le cadre de Babelio Masse Critique jeunesse, merci beaucoup pour la découverte de cette autrice québécoise.

 

Citations :

Page 65 : Le voilà parti à me raconter ce qu’il a entendu au sujet d’Olive et ce qu’il a peut-être vu quand il a travaillé avec elle. J’avoue, ce n’est pas joyeux à écouter. C’est le genre de rumeurs qui circulent tout le temps dans les corridors de mon école. Des rumeurs au sujet des filles, alimentées par des gars qui veulent se rendre intéressants et augmenter leur côte de popularité.

 

Page 136 : Je suis curieux de savoir si la Torgall traîne toujours là, mais impossible de vérifier avec la végétation qui cache l’endroit où elle s’est écrasée. Si Chef a dit vrai, la police, l’autorité gouvernementale ou la foutue organisation en charge du Programme Spécial est sûrement venue la reprendre et s’en sert maintenant pour recruter d’autres poireaux comme moi. Mais j’ai besoin d’aller vérifier, comme pour obtenir une preuve que ma vie d’avant existe bel et bien en dehors de cet endroit.

 

Page 218 : Tout le monde me rend dingue à force de si peu s’indigner de ce qui se passe ici. J’ai parfois l’impression d’être le seul à me préoccuper de ce que nous endurons. Mes compagnons sont tous blasés, engourdis et ne s’intéressent qu’à ce qu’il va y avoir dans leur assiette pour le souper.

 

Page 247 : - La plupart des gars avaient une vie d’marde, avant. Pis de s’retrouver au village, pour eux autres, c’est cool. C’est comme une promotion ! Y ont pas besoin d’aller à l ‘école, y a personne pour leur dire comment s’comporter

 

 

 

Voir les commentaires

Mon avis : Poster Girl – Veronica Roth

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Alice Delarbre

 

Éditions Michel Lafon

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Pendant des années, Sonya a été le visage de la Délégation, un régime totalitaire impitoyable.
Mais depuis que les rebelles ont pris le pouvoir il y a dix ans, la jeune femme croupit dans la ville-prison réservée aux opposants politiques.
Quand un vieil ennemi lui demande l'impossible en échange de sa liberté, l'ex-Poster Girl ne peut qu'accepter.
Quitte à déterrer un sombre passé.

 

Jusqu'où iriez-vous pour votre liberté ?

 


Mon avis :
Dans un futur proche, l'Objectif est une prison à ciel ouvert, où les détenus sont obligés de faire le service d'ordre eux-mêmes sous peine de représailles.

Dedans il y a les opposants politique, dont Sonya issue d'une famille de privilégiés, qui n'est autre que 
Poster girl la fille de l'affiche dont la photo a servi à la propagande. Elle est la figure déchue de la Délégation, ce régime totalitaire déboulonné par le Triumvirat. Elle se voit confier une mission qui pourrait lui permettre de recouvrer sa liberté : retrouver une enfant qui a été volée à ses parents dix ans plus tôt, peu avant la chute de la Délégation.

Alors bien sûr, dans cette histoire on nous fait comprendre que la dictature c'est mal : la pensée unique, l'absence de libre arbitre, de choix personnels, de liberté de pensée, et les actions toujours récompensées ou sanctionnées selon qu'elles sont positives ou négatives pour le régime, qui sait susciter la duplicité et la cupidité pour les âmes les plus vénales et du coup la délation pour le bien commun et de fait une forme d'infantilisation. J'ai l'air de me moquer, mais non. Un seul enfant par foyer (Chine), enfants volés (Argentine, Chili, Russie), ça reprend les grands thèmes qu'on connaît hélas trop bien. J'ai aimé suivre le cheminement de Sonya, convaincue que la dictature c'était bien, que c'était l'ordre et qu'il n'y avait pas de raison sensée de désirer autre chose. Pourtant, à 27 ans ça fait dix ans qu'elle est en prison et elle continue d'avoir foi en ces diktats qu'on lui a inculqués. C'est la force de l'endoctrinement dès le plus jeune âge. Et puis c'est tellement facile de ne pas penser par soi-même, d'avoir des idées prédigérées. Non ?

Non bien sûr. Mais va-t-elle le comprendre ?

Ce livre m'a donné à réfléchir sur la société en général. Car si certaines règles sont des carcans dans les états totalitaires, il y a certaines façons de voir les choses qui sont écoeurantes et qui pourtant existent dans nos sociétés soi-disant démocratiques, comme les passe-droits pour les nantis et les prétendues élites, en toute bonne mauvaise foi.

Il est aussi question de transhumanisme, chose terrifiante vers laquelle on se dirige, tranquillement mais sûrement, et de nouvelles technologies qui ne sont pas vraiment nos meilleures amies car presque toujours dévoyées. Mais bien souvent l'enfer est pavé de bonnes intentions…

Sonya va mener son enquête, se frotter à de multiples dangers, découvrir des aberrations de l'ancien système, mais peut-être aussi du nouveau, et enfin découvrir la vie et se découvrir elle-même… le chemin est parfois long jusqu'à la liberté.

Encore un roman que j'ai beaucoup aimé et qui va continuer à faire son chemin bien après l'avoir refermé.

 

Citations :

Page 41 : C’est une sensation à la fois familière et inédite. Ses parents lui ont fait implanter la Perception dans son cerveau quand elle était toute petite, suivant à la fois la loi et la coutume. Une intervention brutale, en un sens – une grosse aiguille plantée dans le coin de l’œil d’un nouveau né. Mais les différentes cultures ont toujours accueilli la brutalité tant qu’elle est au service d’un bien supérieur, parfois même alors que ce n’était plus nécessaire depuis longtemps. Baptême par immersion, circoncision. Rites initiatiques.

 

Page 65 : Roger ne semblait pas gagner beaucoup de cryptodeniers, ce qui suggérait une incapacité à prendre part à la vie de la société. Quant à Eugenia, elle perdait les siens par négligence – des petites choses sans gravité comme traverser la rue en dehors des zones autorisées, monter dans une rame avant que les autres usagers descendent, jurer devant sa fille. Rien de très notable.

 

Page 150 : Quand elle essaie de se remémorer cette époque, c’est le trou noir. Elle sait qu’elle n’avait aucun désir d’affronter le monde extérieur, qu’elle se sentait comme le chat de Schrödinger dans sa boîte, à la fois vivante et morte – ou peut-être ni l’un ni l’autre. Et c’était plus simple d’adopter cet état d’esprit à l’Objectif, où de toute façon personne n’ouvrirait la boîte, précipitant ainsi le destin de ceux qui y étaient enfermés.

 

Page 210 : - Si tu savais comme je l’emmerde, ma liberté, Sasha ! Qu’est-ce que je deviendrais dehors, hein ? Je n’ai ni famille ni amis. Je ne sais rien faire. Je n’ai plus aucun rêve.

 

Page 213 : Les lampes, toutes allumées, donnent aux visages de la foule un éclat inquiétant, fantomatique. C’est de circonstance, puisqu’ils ont tous perdu des êtres chers, puisqu’ils ne sont plus que des vestiges incomplets, hantés.

 

 

 

Voir les commentaires

Mon avis : Quality Lande 2.0 – Marc-Uwe Kling

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Juliette Aubert-Affholder

 

Éditions Actes Sud

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Chaque mois est le plus chaud depuis le début des enregistrements météo, un billionnaire rêve de devenir président, sans oublier cette histoire de Troisième Guerre mondiale. Peter Chômeur, qui peut enfin travailler comme thérapeute pour machines, tente de résoudre les problèmes sentimentaux d’appareils électroménagers. Kiki Inconnue fouille dans son passé et se prend la tête avec un tueur téléguidé. Last but not least, tous les drones ont un comportement plutôt étrange ces derniers temps… Bienvenue à QualityLand 2.0, la suite de la dystopie la plus drôle du moment.

À propos de Quality Land :

« Marc-Uwe Kling nous régale d’une satire irrésistible sur un futur aseptisé et aliénant dominé par les algorithmes et les robots. […] C’est un peu comme si Orwell avait été revisité par Mel Brooks. »

Livres Hebdo

Marc-Uwe Kling est écrivain, auteur-compositeur et cabarettiste. Quality Land a connu un vif succès international, touchant plus d’un million de lecteurs.

 

 

Mon avis :
 

Après avoir passé un excellent moment avec le premier tome qui a réussi a beaucoup m'amuser tout en mettant l'accent sur la déconfiture de notre (presque) future société hyper connectée, quoi de plus naturel que d'avoir envie de poursuivre avec le Tome 2 !? le fait est que je n'ai pas eu envie de quitter cet univers complètement azimuté tout de suite ! Je m'y suis sentie tellement bien ! Comme quand j'ai lu, il y a longtemps, la trilogie de Douglas Adams, le guide du routard galactique, qui était complètement loufoque aussi et très drôle… aussi.

Hommes-lézards extraterrestres, complotisme en tout genre, l'auteur s'amuse et nous amuse avec toutes les imbécilités qu'on peut croiser, puissance 10 depuis internet.
Dérèglement climatique, conférences bidons à répétition sur le climat, sexisme, surveillance de tout un chacun, droit à l'oubli, hyper profits et grande pauvreté, les sujets traités sont multiples et tellement actuels. Il est même question d'
Elon Musk ! Oui, oui…
Et comme dans le premier tome, c'est bourré de références à la mythologie, à la SF, au cinéma, à la littérature, et tout ça bien sûr en mode satire sociale pleine d'humour.

Et qui est Kiki, cette personne étonnante, électron libre, totalement anticonformiste ? Kiki Inconnue, comme son nom l'indique, est un mystère… Elle-même cherche les origines de sa naissance.

J'ai encore beaucoup aimé l'incursion dans ce monde où tout n'est que superficialité et stupidité, où les gens se référent continuellement à internet pour savoir quoi faire et quoi penser.

Même si j'ai préféré le premier tome, je me suis beaucoup amusée avec ce second opus. Peut-être un troisième en préparation ??? La fin laisse supposer que c'est possible. J'espère…

Citations :

Page 35 : Certaines personnes sont persuadées que la Terre est creuse, alors qu’elles seules le sont.

 

Page 37 : Je serais donc une machine juive créée par des hommes-lézards extraterrestres et nommée d’après la mère islamique des croyants ?

 

Page 104 : - Les phénomènes météorologiques exceptionnels sont devenus si fréquents qu’on ne peut plus vraiment les qualifier d’exceptionnels.

- OK, OK, mais, mis à part les inondations, l’avancée des déserts, l’extinction des espèces et les conditions météo extrêmes, dit Tony, quels sont les vrais dégâts causés par le changement climatique ?

 

Page 152 : - Je repose donc ma question : cette Troisième Guerre mondiale était-elle bien nécessaire ?

- Eh bien, nos analystes travaillent encore sur les données pour analyser les répercussions de la décision des algorithmes de la Défense, réplique le général Drag Queen. À l’heure actuelle, nous pensons qu’il s’agit d’une cascade d’évènements provoquée par des facteurs déclenchants autonomes et variés, de notre part et de celle de nos adversaires, déclenchés réciproquement par leurs réactions déclenchées par le déclenchement desdits… facteurs déclenchants.

 

Page 272 : - Et si on luttait contre le travail plutôt que contre le chômage ? Demande Peter. Je ne sais pas ce qui est pire : le fait que tant de gens soient au chômage ou que la plupart des actifs aient un boulot de merde qui n’a aucun sens.

 

Page 321 : - Sauf votre respect, Tony, c’est une idée remarquablement stupide que je ne vais en aucun cas mettre dans votre discours. On ne pourrait même pas la placer sur une échelle allant de Trump à Einstein.

 

 

 

Voir les commentaires

1 2 > >>