Mon avis : Celle qui parle – Alicia Jaraba
Éditions Grand Angle
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Quatrième de couverture :
“Fille d’un chef déchu, offerte comme esclave, elle est devenue l’une des plus grandes figures féminines de l’Histoire.” XVIe siècle. Malinalli est la fille d’un chef d’un clan d’Amérique centrale. Peu de temps après la mort de son père, elle est vendue à un autre clan pour travailler aux champs et satisfaire la libido de son nouveau maître.
Un jour, d’immenses navires apparaissent à l’horizon, commandés par Hernan Cortez, obsédé par la recherche d’or. Le conquistador repère Malinalli et son don pour les langues. Elle sera son interprète et un des éléments clés dans ses espoirs de conquête. Elle sera également celle qui aura le courage de dire un mot interdit aux femmes de son époque : non !
Au-delà de la légende, voici l’histoire de la Malinche, vivante, jeune, inexpérimentée, souvent dépassée par les événements, mais avant tout, humaine.
Mon avis :
L'histoire du peuple Aztèque, de la Malinche et des conquistadors me passionne depuis que j'ai lu Azteca de Gary Gennings.
Quelle incroyable chance les espagnols ont eue car à cause d'une prophétie ancienne, ce peuple les a pris pour des dieux arrivant de la mer alors qu'ils étaient tellement supérieurs en nombre qu'ils auraient pu les écraser… la tournure de l'histoire en aurait été totalement différente.
Quel étrange destin que celui de Malinalli, la Malinche, qui a changé la face du monde dans une époque et un lieu où les femmes (eh oui, encore et toujours) n'étaient rien et n'avaient pas droit à la parole.
Elle était la fille du cacique d'Oluta, qui lui avait appris le nahuatl en plus du popoluca qui était sa langue maternelle, puis plus tard le maya chontal et l'espagnol. Cette fille de chef fut vendue comme esclave puis un jour devint interprète auprès de Cortes.
Elle fut celle qui permit la communication entre les peuples mais aussi hélas l'anéantissement des Mexicas (ou Aztèques) par les espagnols, sales, malodorants et hypocrites qui exigèrent que les peuplades locales renoncent aux sacrifices humains alors qu'eux-mêmes continuaient de brûler des gens sur des bûchers, au nom de leur dieu unique qu'ils imposèrent aux autochtones.
Son histoire est passionnante et tellement bien racontée dans cette bande dessinée aussi belle qu'instructive.
J'ai tout aimé dans cette BD. Elle nous raconte l'histoire de la conquête espagnole tout en réhabilitant Malintzin, la Malinche, et c'est visuellement très beau, il y a relativement peu de texte, les images se suffisant très souvent à elles-mêmes.
Pour qui s'intéresse à l'épopée conquistadore et plus précisément à cette femme incroyable nommée, entre autre, la Malinche, il faut se jeter sur cette magnifique BD et surtout ne pas omettre de lire la postface qui est très éclairante.
Pour moi, une vraie réussite et un coup de cœur.
Citations :
Page 26 : Mais quand je ne serai plus là, je le serai quand-même.
Pour que tu n’oublies jamais qui tu es.
Et quand tu te sentiras perdue…
… Je serai avec toi.
Je serai l’eau.
Je serai la pluie, je serai la mer.
Le ruisseau,
les nuages, les larmes...