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Mon avis : Vingt mille lieues sous les mers – Jules Verne

Publié le par Fanfan Do

Éditions Le Livre de Poche

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

« Une chose énorme » ayant été signalée par plusieurs navires à travers le monde, une expédition est organisée sur l’Abraham Lincoln, une frégate américaine, pour purger les mers de ce monstre inquiétant. À bord se trouve le français Pierre Aronnax, professeur au Muséum de Paris, et Conseil, son fidèle domestique.

Alors qu’ils s’approchent du fabuleux animal, Aronnax, Conseil et Ned Land, un harponneur canadien, sont précipités dans la mer par deux gigantesques trombes d’eau avant de se retrouver sur le dos du monstre… qui se révèle être un étonnant sous-marin, le Nautilus, conçu et commandé par le capitaine Nemo, qui paraît farouchement hostile à toute l’humanité !

La plus extraordinaire aventure commence dès lors pour les trois hommes, condamnés à ne plus jamais revoir leur patrie, leurs parents, leurs amis…

La mer était une passion pour Jules Verne ; c’est elle l’héroïne de Vingt mille lieues sous les mers, l’un de ses meilleurs et plus célèbres romans.

 

 

Pourquoi j’ai voulu lire ce livre :

Je n’avais jamais lu Jules Verne et je pense que c’était une lacune. De plus, un des défis de l’été sur le groupe À l’assaut des pavés était de lire un livre écrit entre 1801 et 1899.

 

Mon avis :

Ce livre est illustré de 111 dessins d'époque et c'est magique car ça rappelle les romans d'autrefois. La couverture aussi invite au rêve...


Jules Verne, bien que je ne l'aie jamais lu auparavant, représente toute la fantasmagorie de mon enfance.
Quand j'étais petite, j'ai vu un nombre incalculable de fois l'extrait de 
Vingt mille lieues sous les mers, où le Nautilus est aux prises avec un calamar géant. Je rêvais de voir le film en entier, mais à l'époque on avait juste droit à un petit extrait de temps à autre le dimanche durant l'émission qu'on attendait impatiemment : La séquence du spectateur.
Voilà donc que je me suis décidée à le lire tant d'années plus tard.

Je craignais que le style désuet ne m'ennuie, eh bien pas du tout ! J'ai plongé tête la première dans cette histoire de chasse au monstre marin à bord de la frégate Abraham Lincoln
, et j'ai trouvé vraiment prenante dès le début la poursuite de ce qu'ils croient être une licorne des mers géante.

J'avoue n'avoir pas tout compris dans le détail, sur l'aspect technique concernant la pression de l'eau sur le Nautilus notamment.
Au fil du roman, chaque découverte par le professeur Aronnax est l'occasion d'une sorte de petit exposé didactique très intéressant, et ça va de la physique à la faune aquatique en passant par la mécanique et la biologie. J'imagine que pour un naturaliste, la description en moults détails de ce que les fonds marins comportent comme espèces doit être un bonheur, mais pour ma part j'ai trouvé ça beaucoup trop... trop de termes techniques m'ont noyée.
Il y a un côté manuel scolaire, car l'auteur donne des détails sur tout, jusqu'à la latitude et la longitude des îles, y compris leur histoire.
En fait, à chaque nouvel élément, que ce soit animal, végétal, géographique ou historique, on a droit à des explications très détaillées, quasi encyclopédiques et j'ai trouvé ça un peu rébarbatif bien que très intéressant.
Car c'est grâce à Jules Verne que je viens de prendre conscience de l'ampleur et de la diversité de la vie sous-marine. C'est l'énumération permanente de toutes les espèces qu'il décrit qui m'a donné le tournis mais m'a aussi apporté du rêve.

C'est un fantastique tour du monde subaquatique qui nous est offert là, à bord du Nautilus, avec ses excursions marines au milieu de faune et de flore qui varie au gré des différents endroits de la planète.
Il y a quelque chose de dérangeant à se plonger dans un roman écrit à une époque où on ne souciait pas le moins du monde de la préservation des espèces, où l'on tuait sans vergogne un animal pour la "beauté" du geste, fut-il un des derniers représentants de son espèce.

J'ai aimé les personnages, à commencer par l'énigmatique capitaine Némo qui s'est réfugié au fond des mers pour fuir ses semblables qu'il exècre ; le professeur Aronnax, érudit en tout, avec une capacité d'émerveillement intacte ; Conseil son serviteur, totalement dévoué, assez érudit et qui adore classer toute chose par catégorie ; Ned Land, le harponneur canadien qui, bien que pêcheur, est obnubilé par la viande.

Il y a des moments très intenses, où on se sent minuscule face à l'humanité dont on fait partie, qui existe depuis la nuit des temps, et finalement si peu de temps comparé à tout ce qui a existé sur terre...

J'ai trouvé ce roman hyper intéressant mais trop foisonnant de détails à mon goût car il me semble que ça nuit à l'action et à un certain suspense qu'on espère trouver en commençant cette lecture. Pourtant il me semble que sans tous ces détails cette histoire serait incomplète.
Ah ! Ambivalence quand tu nous tient !! XD

 

Citations :

Page 57 : Qui dit canadien, dit français, et, si peu communicatif que fût Ned Land, je dois avouer qu’il se prit d’une certaine affection pour moi. Ma nationalité l’attirait sans doute. C’était une occasion pour lui de parler, et pour moi d’entendre cette vieille langue de Rabelais qui est encore en usage dans quelques provinces canadiennes.

 

Page 96 : Diderot a très justement prétendu que le geste de l’homme est métaphorique, et ce petit homme en était certainement la preuve vivante. On sentait que dans son langage habituel, il devait prodiguer les prosopopées, les métonymies et les hypallages. Ce que, d’ailleurs, je ne fus jamais à même de vérifier, car il employa toujours devant moi un idiome singulier et absolument incompréhensible.

 

Page 125 : La mer est tout ! Elle couvre les sept dixièmes du globe terrestre. Son souffle est pur et sain. C’est l’immense désert où l’homme n’est jamais seul, car il sent frémir la vie à ses côtés. La mer n’est que le véhicule d’une surnaturelle et prodigieuse existence ; elle n’est que mouvement et amour ; c’est l’infini vivant, comme l’a dit un de vos poètes.

 

Page 420 : Les premiers plans qui passaient devant nos yeux, c’étaient des rocs découpés fantastiquement, des forêts d’arbres passées du règne végétal au règne animal, et dont l’immobile silhouette grimaçait sous les flots.

 

Page 456 : Ici, ce serait tuer pour tuer. Je sais bien que c’est un privilège réservé à l’homme, mais je n’admets pas ces passe-temps meurtriers. En détruisant la baleine australe comme la baleine franche, êtres inoffensifs et bons, vos pareils, maître Land, commettent une action blâmable. C’est ainsi qu’ils ont déjà dépeuplé toute la baie de Baffin, et qu’ils anéantiront une classe d’animaux utiles. Laissez donc tranquilles ces malheureux cétacés.

 

Page 464 : Le 15 mars, la latitude des îles New-Shetland et des Orkney du Sud fut dépassée. Le capitaine m’apprit qu’autrefois de nombreuses tribus de phoques habitaient ces terres ; mais les baleiniers anglais et américains, dans leur rage de destruction, massacrant les adultes et les femelles pleines, là où existait l’animation et la vie, avaient laissé après eux le silence de la mort.

 

 

 

 

 

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