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Mon avis : L'amant - Margueritte Duras

Publié le par Fanfan Do

Les Éditions de Minuit

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

 

" Dans L'Amant, Marguerite Duras reprend sur le ton de la confidence les images et les thèmes qui hantent toute son oeuvre. Ses lecteurs vont pouvoir ensuite descendre ce grand fleuve aux lenteurs asiatiques et suivre la romancière dans tous les méandres du delta, dans la moiteur des rizières, dans les secrets ombreux où elle a développé l'incantation répétitive et obsédante de ses livres, de ses films, de son théâtre.
Au sens propre, Duras est ici remontée à ses sources, à sa "scène fondamentale" : ce moment où, vers 1930, sur un bac traversant un bras du Mékong, un Chinois richissime s'approche d'une petite Blanche de quinze ans qu'il va aimer. Il faut lire les plus beaux morceaux de L'Amant à haute voix. On percevra mieux ainsi le rythme, la scansion, la respiration intime de la prose, qui sont les subtils secrets de l'écrivain.
Dès les premières lignes du récit éclatent l'art et le savoir-faire de Duras, ses libertés, ses défis, les conquêtes de trente années pour parvenir à écrire cette langue allégée, neutre, rapide et lancinante à la fois, capable de saisir toutes les nuances, d'aller à la vitesse exacte de la pensée et des images. Un extrême réalisme (on voit le fleuve ; on entend les cris de Cholon derrière les persiennes dans la garçonnière du Chinois), et en même temps une sorte de rêve éveillé, de vie rêvée, un cauchemar de vie : cette prose à nulle autre pareille est d'une formidable efficacité.
A la fois la modernité, la vraie, et des singularités qui sont hors du temps, des styles, de la mode. "

(François Nourissier)

Marguerite Duras (1914-1996) a reçu le prix Goncourt en 1984 pour ce roman.

 

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

Je n'aurais sûrement jamais lu Marguerite Duras sans ma fille. L'amant faisait partie de ses lectures obligatoires pour son DUT Communication-Métiers du livre. Je le lui ai donc acheté et comme cette autrice est un monument de la littérature française, je me suis dit que c'était l'occasion pour moi de la découvrir.

 

 

 

Mon avis :

 

Marguerite Duras... je ne l'avais jamais lue avant ça. Je crois savoir qu'elle est clivante ; on l'aime ou on la déteste.
Mes premières impressions en tout cas, ont été de me dire "Waouhhh mais quelle écriture !" Et puis c'est tellement descriptif ! Les paysages, les odeurs que je sentais presque. Et puis ces noms que l'on n'entend plus : Saïgon devenu Hô Chi Minh-Ville, Indochine, Cochinchine, qui ont toujours évoqué des endroits que je rêvais de découvrir quand j'étais petite alors qu'il s'agissait déjà d'une époque révolue.

Bien que j'ai trouvé l'écriture belle, j'ai trouvé qu'elle s'appesantissait beaucoup trop sur les détails auxquels elle voulait donner de l'importance, au point de les décliner sous différentes tournures.
Pourtant je comprends le but, et ça fonctionne... mais j'ai trouvé ça un peu lourd.
En fait tout est beaucoup ressassé, les impressions, les sentiments. J'ai eu souvent la sensation de stagner, de ne pas avancer dans cette histoire étrange qui flirte avec la pédophilie. Et puis cette étrange façon de raconter, quand elle parle d'elle, elle peut dire "je" comme "la fille". Elle parle de sa mère en disant "la mère" ou "la femme", comme une sorte de détachement, voire de mépris. Il y a une multitude de sentiments, tous tellement ambivalents, de l'amour à la haine, dans cette famille déconcertante.
En fait, tout le long j'ai eu l'impression de lire l'histoire d'une famille de dégénérés.
Et puis le racisme !.. inhérent à la colonisation je suppose.
Tout va à une vitesse folle, en avant en arrière, le passé le présent, ici ou là-bas. J'ai passé cette histoire dans une sorte de grand huit, c'était vertigineux.
C'est un livre qui m'a créé un malaise indéfinissable et m'a pourtant transportée dans une espèce de lyrisme onirique. Il y a tant de pensées profondes sur la vie, la mort...



 

 

Citations :

 

Page 21 : J'ai eu cette chance d'avoir une mère désespérée d'un désespoir si pur que même le bonheur de la vie, si vif soit-il, quelquefois, n'arrivait pas à l'en distraire tout à fait.

 

Page 62 : Mes frères dévorent et ne lui adressent jamais la parole. Ils ne le regardent pas non plus. Ils ne peuvent pas le regarder. Ils ne pourraient pas le faire. S'ils pouvaient faire ça, l'effort de le voir, ils seraient capables par ailleurs de faire des études, de se plier aux règles de la vie en société.

 

Page 114 : Tous les gens photographiés, j'en ai vus beaucoup, donnaient presque la même photo, leur ressemblance était hallucinante. Ce n'est pas seulement que la vieillesse se ressemble, c'est que les portraits étaient retouchés, toujours, et de telle façon que les particularités du visage, s'il en restait encore, étaient atténuées. Les visages étaient apprêtés de la même façon pour affronter l'éternité, ils étaient gommés, uniformément rajeunis.

 

 

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