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Mon avis : Les bons élèves n'aiment pas toujours l'école - Delphine Folliet

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

Audrey, Camille et Laura mènent des vies ordinaires et accomplies. Mais les apparences sont trompeuses… Isolées dans ce qu’elles croient que la société attend d’elles, elles s’essoufflent et trébuchent…

À quel prix parviendront-elles à se relever ?

 

Mon avis :

Ce roman m'a amenée à me poser de nouvelles questions sur la place des femmes dans la société ainsi que du rôle quelles ont à y jouer.

On dit que les chose bougent... pas assez pourtant à mon goût, et c'est aussi de la faute des femmes. Elles semblent avoir du mal à se débarrasser de leurs oripeaux de ménagères : les gosses, la lessive, la bouffe, le ménage, le "devoir conjugal"... et le boulot en plus de tout ça !

Trois femmes de trois âges différents :

Camille, juriste, la vingtaine, qui peine à s'affirmer au travail et qui rêve d'un mariage en blanc avec un homme riche.

Audrey, jeune maman trentenaire qui a mis sa carrière d'infographiste entre parenthèses pour s'occuper de ses enfants.

Laura, la quarantaine dynamique, qui vise le poste de vice-présidente de son entreprise, terrifiée par le temps qui passe et la jeune génération qui pourrait la supplanter au travail.

Trois femmes avec de brillantes études derrière elles, toutes trois esclaves de certaines attentes de la société, de certains stéréotypes, de leur rôle de femmes.

Chaque chapitre porte le prénom de l'une des trois et nous raconte son point de vue à tour de rôle, "ses rêves", ses angoisses, ses déceptions.

J'ai trouvé ça passionnant, ces trois "lignes de vie", les buts que ces femmes visent et qui sont souvent trop grands pour elles. Comme si leurs rêves n'étaient pas les leurs mais ceux que la société impose, comme s'il s'agissait d'une injonction à laquelle on doit obéir... Et finalement c'est de la douleur qui en découle.

Ce roman nous parle de choix, être conformiste ou pas, écouter qui on est ou pas, s'affranchir des diktats de la société ou pas. Tous ces choix qui nous empoisonnent la vie quand on ne les fait que pour ressembler à... et non pas pour soi-même !

J'ai dévoré ce roman, il m'a passionnée, j'ai adoré tous les personnages, j'ai aimé suivre leurs chemins, entrer dans leurs pensées, écouter leur tristesse, entendre leurs espoirs. Une fois encore je me dis qu'il y a vraiment des talents chez les auteurs et autrices auto-édités.

 

Citations :

Page 65 : Ne voit-il pas que je n'ai aucune envie, ne voit-il pas que je me tiens le plus possible éloignée de lui ? Comment peut-il manquer autant de sensibilité ? Pourquoi fait-il passer son désir avant mon manque de sommeil ? 
 

Page 80 : Ne repousse jamais frontalement un homme, lui avait conseillé sa mère lorsque Laura avait fêté ses dix-huit ans. Si un homme se sent humilié, il deviendra un loup.
 

Page 85 : Audrey les aimait si fort. Ils la rendaient tellement heureuse. Elle n'arrivait pas à croire que Mathias et elle avaient créé des êtres aussi parfaits. Il fallait si peu de temps pour fabriquer la complexité infinie du corps humain.
 

Page 164 : Percevait-il sa peur d'être dépassée, d'échouer, de perdre ? Voyait-il sa lutte contre le temps ? Philippe abordait rarement les sentiments. Il pressentait depuis toujours que l'âme de Laura était un gouffre sans fond et s'y pencher serait se perdre lui-même.
 

Page 228 : L'élève banale est devenue l'employée banale. Le mal de ventre des examens de fin d'année est devenu le mal de ventre face à son patron. Quelle vie pathétique.
 

Page 239 : Une vie de cases à cocher, à obéir à l'ordre établi, à avancer à la queue leu leu.
 

Page 251 : Et maman, tu ne peux pas dire que, puisque le monde tourne comme ça depuis des millénaires , il n'y a qu'à continuer. Les choses changent, évoluent. Heureusement pour les femmes d'ailleurs...
 

Page 294 : Vous allez vous en prendre plein la figure. On va vous reprocher d'être une femme. On va vous faire des commentaires sur votre physique. On va vous faire des blagues ridicules qui laisseront des blessures indélébiles, qui attaqueront votre estime, qui abattront votre confiance.
 

Page 301 : Cela ouvrait un tel champ des possibles que Camille le trouvait vertigineux. Que voulait-elle accomplir dans sa vie ? De quoi avait-elle envie ? ''Un chemin balisé, c'est tout de même plus simple que de devoir réfléchir et choisir'' se dit-elle.



 

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