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Mon avis : Le bikini de diamants – Charles Williams

Publié le par Fanfan Do

Traduit l’américain par Laura Derajinski

 

Éditions Gallmeister - Totem

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

Cette année-là, Billy passe l'été chez son oncle Sagamore. Entre les visites du shérif, persuadé que Sagamore distille de l'alcool clandestinement, et le lac où il apprend à nager, le garçon ne va pas s'ennuyer. Mais ses vacances deviennent véritablement inoubliables au moment où Choo-Choo Caroline, strip-teaseuse pourchassée par des gangsters, se réfugie dans la propriété. Lorsque celle-ci disparaît, l'oncle Sagamore décide d'orchestrer comme la plus lucrative des fêtes foraines une chasse à l'homme pour la délicieuse Caroline uniquement vêtue de son bikini de diamants.

Porté à l’écran sous le titre Fantasia chez les ploucs, Le Bikini de diamants est un monument de drôlerie et un inégalable roman noir.


 

 

Mon avis :
Billy, sept ans, nous raconte sa drôle de vie entre son père adepte des champs de courses hippiques, et les Foyers où le placent les dames de l'Assistance à chaque fois que Pop fait un séjour en prison. Tous deux sillonnent l'Amérique au gré des champs de courses. Jusqu'au jour où Pop décide de s'arrêter au Texas chez son frère Sagamore Noonan qui vit lui aussi d'une façon que la loi réprouve, en pleine campagne, isolé, loin de tout. À proximité, l'oncle Finnley qui se prend pour le nouveau 
Noé, plante des clous.

Le shérif du comté a un but dans la vie, coffrer Sagamore pour libérer le voisinage de cet indésirable dont l'activité illégale empeste tout le secteur. Quand il découvre qu'un deuxième Noonan est arrivé, il est au bord de la crise de panique. Pourtant, bientôt quelque chose de pire va lui donner des raisons d'avoir des sueurs froides.

Un monde d'adultes pas mal retors raconté par un enfant de sept ans qui bien sûr ne comprend pas le second degré, pas plus que les mensonges qu'on lui sert, est totalement jubilatoire. Et quand un "médecin" en costard-cravate armé jusqu'au dents prend Sagamore et Sam Noonan pour des ploucs idiots avec une histoire de chasseurs de lapins, c'est tellement drôle !

Cette histoire de gangsters venus régler des comptes là où vit un petit paysan super filou et producteur de tord boyaux illégal, avec un shérif hyper zélé qui n'en peux plus, flanqué de deux adjoints stupides, m'a beaucoup amusée. Il y a des moment d'une drôlerie absolue, que ce soit dans les dialogues ou visuellement. C'est un roman réjouissant, où les hommes n'ont pas forcément le beau rôle, plutôt en mode crevards dès qu'il est question d'une très jolie fille à poil. Un peu comme les loups de 
Tex Avery.
J'ai beaucoup ri pendant cette lecture.

J'ai le souvenir du film que j'ai vu quand j'étais petite, d'un fou rire de ma mère et de 
Mireille Darc, vêtue juste d'un bikini en diamant, qui court dans l'eau. Et bien sûr Jean Yanne et Lino Ventura.

 

Citations :

Page 16 : Il faut qu’un homme soit jeune et plein d’entrain, prêt à tout essayer, ou alors qu’il ait un sacré paquet d’argent. Faut pas rigoler, avec le Texas. Y a pas de champs de courses à mille cinq cents kilomètres à la ronde. Si un type tombait en panne d’essence en plein milieu, il serait peut-être obligé de trouver un travail ou un truc dans le genre. C’est vraiment pas un coin sûr.

 

Page 46 : Voilà ce qui s’est passé. Y a deux ans, je crois bien, Vergil a eu une bonne récolte de coton et ils ont compris qu’ils allaient se faire du fric même après avoir remboursé leurs dettes. Mais avant que Vergil ait eu le temps d’aller à la ville s’acheter une autre Buick d’occasion, Viola s’est glissée en douce à l’hôpital et elle s’est fait retirer pour environ quatre cents dollars de trucs. Surtout des trucs de femme, j’crois bien ; elle avait jamais trop rien utilisé passqu’elle a pas arrêté de parler assez longtemps depuis qu’ils se sont mariés pour que Vergil ait le temps de la connaître de façon plus familière. Je sais pas pourquoi mais un homme a beau essayer de toutes ses forces, il risque pas d’être au mieux de ses performances si sa femme déblatère vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur son foutu calcul biliaire.

 

Page 68 : Je suis allé au bureau du Trésor l’autre jour et je leur ai dit qu’ils étaient pas obligés de m’envoyer mon salaire tant que j’aurais pas libéré le comté de votre présence, et que si les gens me réélisaient pas dans les deux ans à l’automne, je continuerais à servir bénévolement avec le nouveau shérif jusqu’à ce qu’on trouve les preuves suffisantes pour vous coller en taule, qu’on ait plus honte de donner naissance à des enfants innocents dans un monde où vous vous baladez en toute liberté.

 

Page 118 : — Les mules, c’est vraiment comme les femmes, a continué l’oncle Sagamore. Elles se mettent à penser à un truc ridicule qui s’est passé il y a dix, quinze ans de ça, et puis elles cogitent un moment, et pis elles commencent à bouder d’un coup et elles vous causent plus pendant des semaines. Et le pire emmerdement, dans tout ça, c’est que t’as pas la moindre idée de ce qui les a foutues en rogne.

 

Page 159 : — Sagamore qu’aurait un problème avec un pauvre vieux putois ridicule ? Jamais de la vie. Le putois qui lui tiendra tête, il est pas encore né.

 

Page 159 : Les putois, c’est comme les mules et les bonnes femmes. Faut juste essayer de raisonner avec eux. Ça sert à rien de donner des ordres à un putois, mais si tu prends le temps de lui expliquer la situation, en général, il comprend ton point de vue.

 

 

 

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