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Mon avis : Dandara et les esclaves libres – Jarid Arraes

Publié le par Fanfan Do

Traduit du brésilien par Paula Anacaona

 

Éditions Anacaona

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

En pleine forêt tropicale brésilienne, au 17e siècle, des dizaines de milliers d'esclaves fugitifs regroupés dans le camp quilombo de Palmares résistèrent aux Portugais pendant un siècle. Zumbi en fut le chef mythique et Dandara, sa compagne, resta pendant longtemps dans son ombre. Aujourd'hui, plongez dans l'aventure de sa vie ! Rebelle et féministe avant l'heure, fine stratège, experte en capoeira, Dandara apparaît surtout comme une femme maîtresse de son destin -- et avide de justice et de liberté. L'auteure, se basant sur les études les plus actuelles, a décidé de réécrire cette histoire officielle qui a trop souvent omis la résistance des vaincus, et trop souvent oublié le rôle des femmes ! Écrit dans un style entraînant, Dandara et les esclaves libres s'adresse aux jeunes comme aux adultes, afin de découvrir un pan méconnu de l'histoire de l'esclavage et de célébrer ces femmes qui ont lutté pour notre liberté d'aujourd'hui. Une inspiration, pour que nous soyons tous, à notre façon, des héroïnes et des héros.

 

L’auteure Jarid Arraes écrit sur les femmes Afro-Brésiliennes qui ont marqué l’Histoire mais ont été injustement oubliées.


 

 

Mon avis :
Au XVIIème siècle, Dandara, guerrière d'origine africaine libérait les esclaves des portugais au Brésil.

Dandara est une des nombreuses femmes "oubliées" de l'Histoire. Elle reprend vie sous la plume de Jarid Arrares.
Entre légende et réalité, l'autrice fait aussi parler les dieux africains pour nous faire découvrir cette femme libre, effacée de l'histoire par les hommes, puisque Dandara vient d'Afrique et que personne ne sait quand et où elle est née ni quand elle est morte,

Cette histoire ressemble à un conte pour enfants par certains aspects. C'en est peut-être un d'ailleurs. C'est un peu comme si Dandara était tombée du ciel… Ah mais oui ! Suis-je bête ! Mais quelle belle façon de raconter un fait historique d'esclaves en rébellion contre leurs tortionnaires !!
Car ces esclaves évadés qui vivaient dans le camp quimbolo de Palmares firent trembler les colons, ces maîtres cruels des plantations. Ils devinrent leur pire cauchemar. Et Dandara, une femme, était à leur tête !
J'ai découvert en lisant cette histoire, le masque de Flandres, une cruauté qu'on infligeait à certains esclaves, dont j'ignorais l'existence.

On ressent bien l'opposition entre le désir de quiétude de ceux qui veulent juste vivre, en harmonie avec la nature, traqués par ceux qui sont aveuglés par le pouvoir, la réussite et l'argent.

J'ai bien aimé l'histoire, mais entre légende et magie, j'aurais préféré quelque chose qui se rapproche de la réalité historique car c'est ce qui m'intéresse avant tout. Mais comme nous l'explique l'autrice dans la préface, il est extrêmement difficile de trouver des documents sur Dandara. Beaucoup pensent même qu'elle n'a pas existé, que c'est une légende. C'est pourquoi Jarid Arrares a choisi cet angle là. Et de toute façon, ça nous raconte quand-même l'histoire d'une femme, une femme noire, une cheffe, une guerrière, qui fit trembler les hommes blancs, les esclavagistes. Et puis peu à peu, au fil du récit, on a de plus en plus le sentiment d'être proche de la réalité historique.

 

Citations :

Page 96 : Ils mettaient des jours à pouvoir dormir sans faire de cauchemars. L’esclavage ne causait pas seulement des douleurs physiques – les blessures infligées à l’âme étaient elles aussi difficiles à guérir. Avec l’aide des autres femmes de la communauté, Dandara s’occupait plus particulièrement des femmes fugitives et de leurs enfants, qui subissaient eux aussi des séquelles de ces abus. Le cercle vicieux de la violence, qui se transmettait de mère en fils, était difficile à briser. Il fallait venger toutes ces femmes.

 

Page 97 : C’était l’heure du grand final. Dandara savait qu’après cette nuit, tous les maîtres d’esclaves craindraient de finir comme Arnoso. Ils trembleraient dans leurs habitations luxueuses, redoutant que leurs terres ne soient envahies par les guerriers de Palmares. Plus aucun d’eux ne serait en sécurité chez lui, malgré les hommes de main et les chasseurs d’esclaves à leur solde. Ils n’auraient plus de repos.

 

Page 106 : Elle ne pouvait commettre d’erreurs, car elle était responsable de la vie de milliers de Palmarinos. Elle ne voulait pas voir son peuple brisé par les défaites, mais resplendissant du bonheur des victoires. Son âme se nourrissait de la libération et des sourires de ceux qui habitaient désormais avec eux et qui pouvaient vivre en harmonie avec la nature, travailler, produire et cueillir les fruits de leur travail, être récompensés par leurs efforts. Quand elle pensait à ceux qui souffraient encore, elle sentait sa poitrine se serrer et comprenait qu’elle devait encore faire plus, beaucoup plus.

 

Page 115 : - Tu es une larve immonde, Mendoça, et tu vas payer pour les cris que mes frères ont poussés entre tes mains ! Toi et tous les autres vous avez réduit mon peuple en esclavage, et avez accumulé des fortunes sur notre dos, au prix de notre sang !

 

Page 137 : Les colons mettaient les huttes à sac, et enchaînaient ceux qu’ils trouvaient sans aucune pitié pour les vieillards et les enfants. Écumant de rage, ils voulaient annihiler le quilombo et faire payer à ces Noirs libres leurs attaques passées ; ils voulaient les punir pour l’inquiétude qui avait perturbé le sommeil des maîtres de plantation.

 

 

 

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