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Mon avis : Beignets de tomates vertes – Fannie Flagg

Publié le par Fanfan Do

Traduit par Philippe Rouard

 

Cherche midi Éditeur

 

Mon avis sur Insta c'est ici

 

Quatrième de couverture :

 

« Le Whistle Stop Café était le foyer de tous ceux qui n’en avaient pas, c’était là qu’on se retrouvait tous, c’était là qu’était la vie. »

 

Evelyn Couch, femme au foyer vivant mal l’approche de la cinquantaine, se rend chaque semaine dans une maison de retraite où elle se lie d’amitié avec Ninny Threadgoode, fringante octogénaire qui lui raconte ses fabuleuses histoires de jeunesse. Nous voici alors en Alabama, dans les années 1930. Commence alors les aventures du Whistle Stop Café, bientôt connu de tous les laissés pour compte du pays pour être le refuge idéal contre les rigueurs de l’époque. Peu à peu, les personnages de cette vivifiante épopée deviennent pour Evelyn mieux que des amis : des modèles. Rassérénée par le récit de la vieille dame, ode à la joie, à la fraternité et à la résilience, notre héroïne reprend le dessus sur sa vie. Suivant les conseils de Ninny, elle va enfin pouvoir se confronter à ses peurs et retrouver le goût du bonheur.

 

Une chronique nostalgique et tendre, généreuse et colorée, pleine de saveur et d’humour.

 

Fannie Flagg partage son temps entre la Californie et l’Alabama.

 

« Une histoire drôle,

généreuse et poignante »

Harper Lee

 

 

Pourquoi j'ai voulu lire ce livre :

 

J’ai trouvé la couverture magnifique et puis il était proposé comme poche du mois par le Picabo River Book Club.

 

Mon avis :

 

Je viens de faire un beau voyage, dans les années 20, 30 et 40, dans l’Amérique profonde et j'ai vraiment aimé ça.

1985, Ninny, une octogénaire en maison de retraite, se met à raconter à Evelyn, une femme en visite à sa belle-mère, la vie du Whistle stop café et ça commence dans les années 20.

Evelyn s'ennuie ferme dans son insipide vie d'épouse docile et transparente. De plus elle est devenue hypocondriaque depuis qu'elle a vu sa douce maman mourir du cancer. Elle redoute la mort autant qu'elle abhorre ce qu'est devenue sa vie, cette routine déprimante où il ne se passe jamais rien. La cinquantaine arrivant, elle ne se sent plus utile à rien.

Au gré des chapitres on voyage, dans les années 80 dans la vie d'Evelyn et avec Ninny lors de leurs rencontres à la maison de retraite de Rose Terrace, ou encore dans les années 20 à 80, grâce à La gazette de Weems et au Whistle Stop café et des incursions dans la vie des différents personnages. En quelques mois, ces deux femmes qui ne se connaissaient pas, vont s'apporter beaucoup mutuellement.

L'Alabama, état du sud, est aussi  connu pour les exactions du Ku Klux Klan dont l'âge d'or se situe dans les années 1920-1930 . Ce n'est pourtant pas ça qui transpire le plus, même si le racisme était très présent, dans cette histoire on le sent si peu.
Le bonheur exsude de partout dans cette époque pourtant difficile qu'étaient ces années là.

J'ai aimé tous (les très) nombreux personnages de cette étrange "famille XXL, mais j'ai eu un petit faible pour Idgie qui a un côté bourrin et un cœur énorme, et Evelyn qui en vient à se poser des questions existentielles sur l'émancipation des femmes arrivée trop tard pour elle, le détachement des hommes et l'attachement quasi psychotique pour leur paire de boulettes comme si l'univers tout entier était contenu dans "ces deux petites poches porteuses de sperme" qu'ils mentionnent à tout propos avec fierté ou arrogance.

 

J'ai été totalement happée par l'ambiance de cette histoire généreuse qui nous parle d'amour et d'amitié, de force et de combativité, de tolérance, de respect et du vivre ensemble, quelle que soit la couleur de peau, l'orientation sexuelle ou le milieu, qui nous dit que la vie est belle quand on est altruiste et bienveillant, qui raconte la magie de la vie, tous ces petits riens qui nous la rendent joyeuse et nous réchauffent le cœur.

Tour à tour drôle ou émouvant, ce roman m'a fait un bien fou !


 

 

Citations :

 

Page 11 : - Vous pouvez toujours me demander qui s’est marié en quelle année et avec qui et même comment était la robe de la mariée, neuf fois sur dis je pourrai vous le dire, mais jamais, au grand jamais, je ne saurais vous dire quand je suis devenue vieille. Ça m’est tombé dessus comme ça sans crier gare.

 

Page 82 : Oh ! Toutes ces discussions à voix basse, graves et grotesques, alors qu’Evelyn devait réprimer une envie folle de hurler qu’on lui rende sa mère, sa douce mère, la seule personne au monde qui avait su l’aimer.

 

Page 90 : La libération des femmes est arrivée trop tard pour moi. J’étais déjà mariée avec deux enfants quand j’ai découvert que je n’étais pas obligée de fonder une famille.

 

Page 154 : C’était samedi soir à Slagtown et, tout à côté, Birmingham la Blanche était parfaitement ignorante de l’existence de cette enclave exotique couleur sépia. Ici, dans la Harlem du Sud, la femme de ménage qui travaillait le jour dans les quartiers blancs pouvait, la nuit venue, devenir la reine de la 4e Avenue Nord, et porteurs et ouvriers du chemin de fer régnaient en maîtres de l’élégance sitôt que le soir tombait.

 

Page 293 : Evelyn se demandait pourquoi les insultes avaient toujours une connotation sexuelle. Pourquoi les hommes, quand ils voulaient en humilier d’autres, les traitaient-ils de femmelettes ? Comme si être une femme était ce qui pouvait vous arriver de pire ! On n’insultait plus ni les noirs, ni les japonais, ni les italiens, les polonais ou les irlandais, en tout cas en public. Seules les femmes continuaient de faire l’objet de lazzis et d’injures. Pourquoi ? Ce n’était pas juste.

 

 

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