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Mon avis : Meurtres pour rédemption - Karine Giebel

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

 

Marianne, vingt ans.

Les miradors comme unique perspective, les barreaux pour seul horizon.

Perpétuité pour cette meurtrière.

Une vie entière à écouter les grilles s'ouvrir puis se refermer.

Indomptable, incapable de maîtriser la violence qui est en elle. Marianne refuse de se soumettre, de se laisser briser par l'univers carcéral sans pitié où elle affronte la haine, les coups. les humiliations.

Aucun espoir de fuir cet enfer. Ou seulement dans ses rêves les plus fous.

Elle qui s'évade parfois. grâce à la drogue, aux livres, au bruit des trains. Grâce à l'amitié et à la passion qui l'atteignent en plein cœur de l'enfermement.

Pourtant, un jour. l'inimaginable se produit. Une porte s'ouvre. On lui propose une libération... conditionnelle.

"La liberté Marianne. tu dois en rêver chaque jour, chaque minute, non ? - Oui". Mais le prix à payer est terrifiant. Pour elle qui n'aspire qu'à la rédemption...

 

Mon avis :

 

Marianne a pris perpète pour meurtre, sa vie est rythmée par ses souvenirs et les trains qui passent, qui l'emportent un peu ailleurs à chaque fois, sa seule évasion possible.
Rapidement ça pique le nez.
J'ai eu très vite de l'empathie pour Marianne, la meurtrière, que la connerie humaine a poussée là, les bien-pensants, les étriqués, ceux qui veulent soi-disant du bien mais qui ne sont que fiel et méchanceté. Sa haine est devenue la mienne.
Et par moments je l'ai détestée et méprisée aussi...
En fait c'est un personnage complexe, dur, terriblement seule, intelligente mais aussi affreusement cynique et cruelle parfois... une armure de dureté !
À cette lecture j'ai soudain réalisé ce que signifie la perpétuité ! C'est comme la mort, c'est pour toujours. Et c'est vertigineux...
L'histoire de Marianne est une histoire folle, pleine de fureur et de douleur, de passion aussi. Un personnage incroyable, une vie terrible.
Et moi j'ai fait de nombreux tours de montagnes russes d'angoisses et de terreur jusqu'à la toute fin.
Comment est-ce que je fais pour survivre à ça à chaque fois ? Je l'ignore mais j'en redemande !

Il y a toujours une cruauté écrasante dans les romans de 
Karine Giebel qui sait comme personne nous imprégner des sensations, des sentiments, des émotions et des atmosphères des ses histoires. À chacun de ses romans je suis en immersion totale et j'en ressors miettes.

 

Citations :

 

Prologue : Et au-delà des murs, le train.

Décibels de liberté venant briser l'aphasique solitude. Celle-là même qui vous dévore lentement, morceau après morceau. Qui vous aspire sans heurt vers les abîmes du désespoir.

 

Page 55 : Mais qui vient me voir demain ? Le bruit du TGV repoussa les questions. Paupières fermées, elle tenta de s'accrocher aux wagons. Le train ne passait pas là par hasard. Il venait pour elle, la kidnappait au passage. Son esprit s'envola par-delà les barbelés, insecte léger aimanté par la lumière.

 

Page 122 : Ils restèrent ainsi attachés l'un à l'autre pour un long voyage. Échoués sur une plage baignée de lune.

Sur une table en béton dans un sordide cachot.

À l'ombre d'un mirador. Encerclés de barbelés.

 

Page 184 : Je n'ai rien vu de ce monde. Rien. Et je n'en verrai jamais rien. Je n'en côtoierai que les ténèbres.

 

Page 238 : Arriver à donner était une puissance bien supérieure à la rage, la haine ou le pouvoir. Elle venait simplement de comprendre que la force ne se résumait pas à donner des coups ou à les encaisser en serrant les dents.

 

Page 493 : Un travail épuisant, ingrat, mal payé. Un travail où il aurait voulu être utile mais où il n'avait tourné que des clefs dans des serrures. Ouvrir et fermer les grilles. Des milliers de fois. Une vie à l'ombre, jalonnée d'horreurs carcérales. Dans les entrailles pourries de la société, dans ces catacombes où personne ne voulait descendre. Là, au milieu des assassins, escrocs, dealers, violeurs, braqueurs, maquereaux. Des caïds ou des quidams devenus délinquants au gré d'un virage mal négocié. Une vie au milieu des accidentés de la vie. Et de tous les innocents qui croupissent dans les geôles.

 

Page 713 : - C'est débile ton truc ! Pourquoi ça serait aux mecs de payer ? Encore un truc de macho !

 

 

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