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Mon avis : 12 years a slave - Solomon Northup

Publié le par Fanfan Do

Quatrième de couverture :

1841, ville de Washington. Deux hommes abordent Solomon Northup et lui proposent de jouer du violon dans leur cirque itinérant. À peine a-t-il accepté qu'il est drogué et enlevé. Son identité effacée, il se retrouve contraint de se présenter comme un esclave de naissance. Pendant douze ans, Solomon est vendu de propriété en propriété, travaillant dans les champs de coton ou sur des chantiers de construction en Louisiane. Dormant à même le sol, affamé, fouetté, il est menacé de mort par des maîtres qui le considèrent comme un sous-homme. Seule sa volonté de fer lui permet de ne pas sombrer dans la folie, car Northup n'a qu'un objectif : survivre pour revoir sa femme et ses trois enfants. Le récit d'un individu prêt à tout pour ne pas oublier qui il est : un homme libre.

 

Mon avis :

Une plongée terrible dans l'histoire vraie d'un homme né libre au XIXème siècle en Amérique, enlevé et vendu comme esclave parce qu'il avait la peau noire.
En commençant ce livre j'ai eu un peu peur de m'y ennuyer.
Je m'explique : je préfère nettement les romans à toute autre lecture, mais j'aime aussi les biographies si elle sont écrites sous forme de roman.
Or là, il s'agit d'un récit, à la première personne. Et pourtant il m'a happée dès le début, et même dès l'avant-propos.
Évidemment c'est très dur mais bizarrement j'ai été plus émue par des romans sur l'esclavage que par cette histoire vécue.
Je suis quand-même sidérée qu'un peuple si croyant ait pu maintenir une partie de l'humanité en esclavage, lui infligeant tant de sévices et de souffrances. Je me suis toujours demandée comment il faisait pour ne pas avoir de problème de conscience, car, qu'en est-il de la charité chrétienne dans tout ça ? Galvanisés semble-t'il par leur pouvoir absolu sur leurs esclaves, de nombreux maîtres étaient d'une cruauté sans limite envers leurs "négros" comme ils les appelaient.
Donc pour résumer : c'était très instructif mais il m'a manqué ce petit je-ne-sais-quoi qui m'aurait fait vibrer, hélas ça n'a pas été le cas.
Je n'ai pas ressenti sa peur, je n'ai pas ressenti sa douleur face à l'injustice et l'ignominie dont il a été victime.
Mais j'ai, comme toujours, été écœurée du sort qui a été réservé à cette partie de l'humanité.
Ce témoignage de l'intérieur est édifiant, d'autant plus que 
Solomon Northup était instruit et qu'il a excellemment bien retranscrit son histoire.

 

Citations :

Page 23 : Je suivis la route d'Albany, laissant Saratoga derrière moi, ravi de mon nouvel emploi et heureux comme je l'étais chaque jour de ma vie.

 

Page 37 : Je n'avais pas encore conscience de l'étendue de «''l'inhumanité de l'homme envers l'homme'', ni du degré infini de cruauté qu'il est prêt à atteindre par amour du gain.

 

Page 173 : L'existence de l'esclavage dans sa forme la plus cruelle a tendance à rendre violent les hommes qui l'observent, même les plus compatissants. Témoins quotidiens de la souffrance humaine, ils écoutent les gémissements d'agonie de l'esclave, le tiennent sous le joug de leur fouet sans pitié, mordu et assailli par les chiens , le laissent mourir sans soin, l'enterrent sans linceul ni cercueil. Dès lors, on ne peut attendre d'eux qu'ils traitent la vie humaine autrement qu'avec violence et négligence.

 

Page 211 : Qu'ils sont dupes ceux qui se flattent de penser que l'esclave ignorant et avili n'a pas conscience de l'ampleur des torts qu'on lui cause. Qu'ils sont dupes ceux qui s'imaginent que quand il se relève après avoir été à genoux, son dos lacéré et en sang, il n'a en lui que des sentiments de soumission et de pardon. Il viendra peut-être, il viendra si ses prières sont entendues, le jour terrible où l'esclave se vengera et où le maître hurlera à son tour en vain qu'on ait pitié de lui.

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